JOUR 6 : Epuisement
Personnages : Howard & Raj
Raj n'est pas le genre d'homme à se mettre en colère. Alors quand il voit son ami être si furieux qu'il en cracherait presque de la fumée, il n'en croit pas ses yeux.
- Et puis, tu imagines ce que c'est que d'être toujours moqué pour son accent ? De l'image que ça me renvoie ?
Howard est tellement médusé de voir Raj s'énerver ainsi qu'il ne peut que hocher la tête sans un bruit.
- Ca me donne l'impression d'être un idiot.
- Mais je... déglutit le scientifique en se reprenant. Tu sais bien que je ne te considères pas du tout comme un idiot !
- Je sais, se radoucit Raj. Je sais que tu ne veux pas être méchant non plus. Mais à force d'entendre tes imitations sur mon accent... Ca me rappelle que je ne suis pas américain. Ca m'étouffe. Tu sais, avec mon nom, mon physique, mes réflexes bien indiens, je ne passe jamais inaperçu. Je reçois toujours des remarques. Le plus souvent, ce sont des clichés qui ne sont pas bien méchants. Mais ils sont pesants, parce qu'il faut soit expliquer et rectifier sans cesse, soit laisser couler et perpétuer des idées fausses. Et puis, il y a les autres remarques, elles qui sont réellement méchantes et racistes. C'est un combat qui n'arrête jamais. C'est épuisant. Alors quand je suis avec des amis... je n'ai pas envie d'être encore une fois renvoyé à mes origines.
À cet instant, Howard n'a qu'une envie : bondir, expliquer à Raj combien il se trompe, qu'il n'a jamais eu envie de le faire se sentir mal ni de se moquer de son pays. Il rit de son accent indien comme il rirait de l'accent canadien, il n'y a donc pas de quoi en faire tout un plat, non ? Mais il croise alors le regard de son ami et ce qu'il voit le fige : un épuisement immense, celui de l'homme qui ne peut jamais réellement baisser sa garde.
Howard décide donc qu'il ne lui reste plus qu'une seule chose à faire : dépoussiérer son comportement et devenir quelqu'un de meilleur.
- Je suis désolé, murmure-t-il avec sincérité. Je ne me rendais pas compte.
- Je sais, répond Raj sur le même ton.
Son ami s'approche de lui pour lui donner une accolade fraternelle que Howard s'empresse d'accepter avec gratitude.
- Je te promets de ne plus me moquer de toi.
- Oh, tu peux encore te moquer de moi, sourit Raj. Tu peux me taquiner sur mon sens de la mode, sur mes goûts ou mon opinion de la postologie Star Wars. Rire de mes choix, c'est différent que de rire de ce que je suis. Tu comprends ?
- Je suis surtout rassuré ! Comment j'aurais fait si je ne pouvais plus me moquer pour ton attirance pour Minerva McGonnagal !
- C'est une dame très élégante !
- Tu es tombé amoureux d'elle alors qu'elle était sous sa forme d'animagus, bon sang !
Et aussi rapidement, la complicité est retrouvée, avec la promesse d'être encore plus belle ainsi marquée du sceau du respect.
