Salut tout le monde, ici Mélusine !

Mon SeveRogue adoré est absent, je publie le premier chapitre en attendant son retour. Je sais qu'il est assez court, mais il représente le temps au début de la fic, c'est-à-dire morcelé, fragmenté, brisé. Séparé, en fait... mais de quoi est-ce que je parle ?! ;-)

Je vous remercie pour les reviews laissées, et j'en profite pour 1) dire à Miss Lasy de patienter, « tout vient à point à qui sait attendre » (grand jeu concours, qui a dit ça ? moi je sais, moi je sais) et 2) de rassurer Ada, qui semble ignorer notre belle réputation, à SeveRogue et à moi-même (lol), et à qui je précise que je ne vais JAMAIS voir de navets au cinéma, je me renseigne toujours pour savoir à quoi je me prépare... sans blague !

Bon c'est pas tout ça, mais ces laïus en début de chapitre, ça commence à ressembler à un ersatz du « Journal de Bridget Jones » (vous les filles, lisez ce bouquin génial, vous allez toutes vous y retrouver), et puis il faut que je mette la main sur ce pauvre SeveRogue, sinon il va revenir quand la moitié de la fic sera publiée !

Je ne fais pas de disclaimer, exceptionnellement - je crois avoir assez éprouvé votre « patience » pour aujourd'hui, et de toute façon tout le monde sait que ces foutus persos ne sont pas à moi (à toi non plus SeveRogue-chou)

Si vous avez des ennuis avec la structure, accrochez-vous ou filez direct en bas de page, j'ai eu pitié de vous ! ^-^ Ah oui, et les phrases entre sont des pensées !

Bonne lecture !







La Conjonction des Astres

Chapitre premier







« Dépêche-toi, Cassie ! tu vas être en retard.

- Une petite minute, Maman !

- Cette enfant ! avec toi, il faut toujours un temps pas possible pour. est-ce que tu as pris ta brosse à dents ?

- Heu... zut ! non, attends.

- Cassie, si ta tête n'était pas fixée sur tes épaules, je me demande bien... il faudrait quelque chose de magique pour que tout rentre dans l'ordre !

- Tout sauf ma tête, Maman. Mais la magie, ça pourrait être utile quand même.

- La magie, ma chérie, ça n'existe pas. Mais crois-moi, si je pouvais en avoir rien qu'un peu, la première chose que je commencerais par faire serait de te rendre moins étourdie.

- Tu ne m'aimes pas comme je suis ?

- Ne dis pas de bêtises, mon c?ur. Mais va chercher ta brosse à dents. »



Pourquoi la seule chose dont elle se rappelait clairement au sujet de sa mère était cette stupide conversation ? A propos d'une brosse à dents. Une stupide brosse à dents. Alors que...

Cassie bascula la tête contre le dossier de la banquette. Elle laissa rouler sur ses joues deux larmes au goût salé de l'impuissance. Si seulement... Mais sa vie depuis l'Accident n'était faite que de ces « si » sans consistance. Qu'était-ce ? De la tristesse, de la culpabilité ? Ou simplement de la colère envers sa mère qui n'avait pas prévu sa mort, et qui l'avait abandonnée ? Elle qui voulait toujours tout planifier... elle qui n'avait jamais de surprises, sa seule et ultime avait mis un point final à sa vie bien rangée. Sa propre mère, qui lui avait caché sa véritable nature pendant si longtemps, parce qu'elle n'acceptait pas l'illogisme de la magie. Elle n'avait jamais accepté son départ pour l'Ecole. Et elle avait emporté dans la tombe l'ultime Secret... Et Cassie lui en voulait terriblement pour cela. Oui, c'était bien ça : de la colère, de la ranc?ur. Sa mère n'avait pas le droit de mourir. Pas le droit.

Un pli amer comme la défaite tordit le coin de sa bouche. « Vergiess nicht deine Zahnbürste » était la phrase qui hantait chacune de ses nuits depuis ce jour funeste. Risible. Ses épaules s'affaissèrent, et les traits de son visage se détendirent. Puis la tempête suivit l'accalmie, et Cassie fondit en larmes chaudes et douces comme la peau d'une mère, son corps épuisé agité de longs spasmes.

« Ich verspricht dich, Mutti. Ich verspricht dich, dass ich an artig sein versuchen werde. Ich werde probieren... »

J'essaierai.....

« How are you, miss ? Is it all good ?

- Wie bitte ? Ah oui, de l'anglais. I'm fine. Penser en anglais. Je vais bien. Merci.

- Ah ? bien. Où allez-vous ?

A Poudlard, bien sûr. Dans le monde des sorciers.

- En Angleterre, heu. dans la campagne londonienne.

Après tout, ce n'est pas totalement faux.

- C'est assez joli, par là-bas. Vous ne connaissez pas, n'est-ce pas ? Vous êtes allemande, n'est-ce pas ?

Les Anglais et leur foutu « isn't it »

- Ja ! répondit-elle avec un sourire bravache. Je vais. elle se mordit les lèvres, et détourna les yeux un instant. Je vais rendre visite à une branche de la famille, habiter quelques temps avec eux, pour perfectionner mon anglais, verstanden Sie ?

- Je vois. Mais vous parlez un anglais remarquable, vraiment.

- Vielen dank »

Elle aurait du mal à se débarrasser de ces importuns, à l'avenir. Maman, si tu me voyais... toi qui détestais que je parle à des inconnus... Ach, ich bin jetzt eine große Mädchen, Mutti.

Elle soupira. Décidément, tout ne serait pas simple dans sa nouvelle vie. Et le beau Moldu si compréhensif assis en face d'elle ne serait pas pour lui faciliter la tâche.

La jeune fille se résigna à appliquer la politique de l'autruche, parfois efficace dans de telles situations. Elle avait beau avoir été élevée au pays de G?the et aimer les belles lettres, Cassie ne se sentait pas prête à entamer une grande conversation sur les échanges internationaux. Elle eut une sorte de sourire résolu, et se tourna vers la fenêtre par laquelle on pouvait apercevoir, à défaut de vaches, quelques moutons ahuris. Dans quelques jours, je prendrais un train bien différent. Pour Poudlard. Et dire que je ne pensais ne jamais y arriver...



En fin de compte, la mort de sa mère ne pouvait être qu'une bonne chose.













Quai numéro neuf... quai numéro dix... Bien. Techniquement, le mien se trouve entre les deux. Enfin, presque... Oh ! seigneur Dieu, je commence à détester les voyages en train.

Une gare, un quai. Des centaines de gens affairés arpentaient le dédale de King's Cross en ce frais matin de septembre. Parmi eux, et en particulier entre les quais 9 et 10, un certain nombre d'enfants - dont l'âge semblait varier, de l'enfance à l'adolescence - se pressaient pour attraper un train qui semblait ne jamais arriver. Le spectateur attentif eût en effet beau avoir les yeux rivés sur le va-et-vient des silhouettes juvéniles, sa patience s'en fût mise en défaut : les enfants semblaient ne pas rester longtemps entre les deux quais. S'ils étaient aperçus d'un côté, il y avait de fortes chances pour que l'autre n'en pût profiter : les chariots poussés par de petites mains semblaient s'évanouir quelque part entre les quais 9 et 10, au niveau d'une barrière d'apparence anodine.

En ce premier jour de septembre, aux alentours de dix heures et demie du matin, Cassie poussait elle-même un chariot de métal surmonté d'une lourde valise et d'une cage où un oiseau au noir ramage sommeillait, nullement dérangé par les secousses incessantes. « Je devrais jeter un sortilège de coussinage à ces roues » grommela Cassie entre deux cahots. « Je me demande comment ces Moldus... » Elle dut s'interrompre car un chef de gare aux bajoues couperosées la regardait d'un air insistant. Elle lui rendit la pareille, noircissant davantage ses yeux sombres, qui semblèrent flamboyer d'un feu noir et secret. Le pauvre Moldu pâlit, puis fit volte-face et courut à l'opposé. Cassie se permit un sourire. Elle avait travaillé cette technique au cours des années, et s'en trouvait très satisfaite : utiliser sa réserve de Magie intérieure n'était pas condamnable, mais toujours efficace. En fait, même les Moldus les plus stupides étaient capables de sentir le danger qu'elle représentait lorsque ses yeux étincelaient ainsi ; il ressentaient littéralement l'aura de haine qu'elle parvenait à faire émaner de ses iris fulgurants. Cassie n'aimait pas les Moldus, et elle n'éprouvait aucune pitié quand l'un d'eux s'enfuyait, effrayé par les phénomènes inexplicables qu'elle provoquait. En vérité, les sorciers eux- mêmes la considéraient comme une enfant étrange, avec son tempérament taciturne et sa nature studieuse. Les professeurs la respectaient pour son savoir, certains même semblaient ressentir une forme d'admiration pour ses capacités ; mais Cassie connaissait la duperie de certains - Karkaroff était l'un d'eux. Cassie refusait qu'on l'utilise. Ses sentiments à son propre égard étaient bien trop confus pour que quelqu'un d'autre ne les traverse, et elle se rencognait dans sa solitude glacée, murée dans son indifférence.

Cassie secoua la tête. Elle détestait revenir à ces sottes pensées. L'existence était très simple : se battre ou mourir. Dans une école de sorcellerie, cette devise se traduisait par « sois le meilleur, ou ne sois pas digne » Cassie avait choisi d'être la meilleure. Etait-ce un choix ? Un défi ? Cela n'avait à ses yeux pas la moindre importance. Les vertus prêchées par le bon peuple étaient méprisables, mais l'indépendance était la sienne. Une vertu... ou une arme.

Elle se jeta à toute vitesse contre le lourd pilier de pierre.

Un instant plus tard, elle était de l'autre Côté.

Là, une foule bariolée se pressait, venant de toutes les directions, partant dans toutes les autres, semblant converger de tous côtés à la fois. Des enfants en grande majorité, d'une dizaine d'années au minimum, mais aussi des mères de famille affolées, des pères énervés, des aînés cicérones. Des cris, des rires et des insultes fusaient partout. Le tumulte assourdissant couvrait jusqu'au vacarme du train immense et rutilant, luisant sous un soleil de bon augure. Rouge et noire était aussi la fière locomotive, dont les jets de vapeur inodore embrumaient l'atmosphère. En lettres d'or était gravée le nom du « Poudlard Express ». Cassie ne ressentit aucune joie particulière à l'idée de cette nouvelle vie. Elle l'acceptait, comme à l'accoutumée, avec l'indifférence la plus totale. Des choses plus importantes pourraient demander son attention, mais celle-ci lui paraissait des moindres. A côté d'elle, passant et repassant dans un désordre navrant, les gens étaient paniqués, inquiets, ou simplement joyeux. Cassie, elle, se demandait seulement où elle devait monter.

« Tu cherches quelque chose, Princesse ? »

Un garçon blond, pâle, un air d'insupportable insuffisance sur le visage. Trop d'arrogance pour tant de jeunesse. Cassie fixa les yeux gris de l'inconnu. Voulait-il paraître intimidant ? Elle n'était pas prête de s'agenouiller.

« Du wißt sogar nicht was du sagst. Auch wenn habe ich eine Muggle-geboren, hätteste du mir « Prinzessin » angerufen ? »

Le garçon la regarda avec des yeux ronds, l'air d'avoir reçu de plein fouet un sortilège de Stupéfixion. Bon... au moins, elle l'avait fait taire.

« Hé ! Elle a pas l'air anglaise. » remarqua un autre garçon, qui dépassait le premier de deux bonnes têtes. Il avait l'air d'un troll. A y observer de plus près, le garçon blond était escorté de deux gargouilles semblables, aux allures de colosses et au faciès de batracien.

« Je vois que tes fréquentations sont triées sur le volet » fit remarquer Cassie sur un ton négligemment sarcastique. « Les environs respirent la finesse d'esprit »

Le garçon blond eut un reniflement réprobateur. Cabotin ! pensa Cassie.



« Au moins, ce qu'il a dit est vrai. Tu viens d'où ?

- De loin.

- Oh ! c'est ton problème, après tout.

- Comme si tu t'en souciais.

- C'est vrai, je m'en moque éperdument. Mais j'apprécierais que tu viennes faire un tour dans mon compartiment. C'est là-bas » ajouta-t-il en agitant le bras dans une direction imprécise vers l'arrière d'un wagon.

Cassie haussa un sourcil. « Ist daß ein Ordnung ? »

Le garçon haussa les épaules, et fit un sourire charmeur. « Si le conseil est suivi, il ne s'agit pas vraiment d'un ordre, n'est-ce pas ? »

Cassie leva les yeux au ciel.

Décidément, elle n'aimait pas l'Angleterre.















« Assieds-toi là » proposa le garçon d'un ton civil. Cassie soutint fermement son regard (gris et froid) puis se laissa tomber à l'opposé de la place indiquée. Le blond leva les yeux au plafond.

« J'aime mon indépendance » déclara Cassie avec un sourire enjôleur. Il haussa un sourcil dans sa direction puis dévisagea les deux gorilles serrés sur la banquette en face. « Vous pouvez partir, vous deux » fit-il d'un ton impérieux. Les deux gardes du corps se levèrent d'un même mouvement. Tels deux monstrueux automates, ils se tournèrent ensemble vers leur maître incontesté. Ils sortirent enfin sur un signe de tête jupitérien ; mais l'un après l'autre, à cause de la taille de la porte.

Cassie les suivit du regard. « Je me demande lequel est le plus bête » dit- elle d'un ton pensif. « Ils le sont probablement l'un autant que l'autre » concéda le garçon blond. « Ce sont de parfaits imbéciles. » Cassie eut un petit rire sec. « Je suppose que plus les serviteurs sont têtus, moins ils sont dangereux » Le garçon eut un sourire fat. « Et leur utilité en est proportionnelle. N'as-tu jamais à donner d'ordres ? » Cassie planta son surprenant regard dans celui du garçon. A sa grande surprise, celui-ci n'eut pas un tremblement. Il se contenta de sourire, mais d'un vrai sourire, clair et franc, et ses yeux gris brillèrent d'un éclat soudain. « Je m'appelle Draco Malefoy » dit-il. Et il tendit une main fine et blanche.



















Alors ? comment trouvez-vous ce premier chapitre ? Enigmatique Cassie. mais qui est-elle ? pourquoi vient-elle à Poudlard ? Et comment fait-elle pour supporter ce petit prétentieux de Malefoy ? (lol, j'adore Draco ! mais c'est vrai qu'en dehors des fics c'est un sale con. Vous savez, j'ai trouvé que le film rendait mieux les nuances de son perso... mais c'est juste mon avis.)

Pauvre Lasy de Lys ! Je crains qu'il ne lui faille attendre encore un peu pour les grandes révélations... pour l'instant, nous mettons le décor en place. Si certains d'entre vous se posent des questions à propos du « découpage » scénique, sachez que la conversation du début date d'avant l'entrée de Cassie à Durmstrang (et oui !), et la balade en train... ben ça c'est marqué !

Vous savez quoi ? (il faut absolument que je le dise) Je me suis rendu compte (enfin !) hier que Madame Pomfresh n'était autre que Gemma Jones (si quelqu'un a vu Bridget Jones, le film, il s'agit de la personne qui est persuadée que les cornichons sont le comble du chic. Celui qui me répond gagne une fantaisie de Noël - cette fois, c'est vrai. Mailez-moi ! d'ailleurs, j'ai changé d'adresse, pour cause d'ADSL... ptisachem@wanadoo.fr )

Allez, zou ! je vous laisse. Si vous avez des récriminations à faire, adressez-vous à poumerol@wanadoo.fr , passkeu c'est SeveRogue qui est chargé du chapitre deux ! Je vous retrouverai pour le troisième...

Merci à tous et gros bisous,

Mélusine.