5

La Conjonction des Astres

Cinquième épisode

« une Révélation »

Première partie

« Pile »

Note :

Avant toute chose, il me faut vous présenter mes excuses les plus plates, et sur un grand plateau d'argent, pour ce si épouvantable retard. Ce n'est pas l'inspiration qui nous manque, mais SeveRogue ne rentre de vacances que le 30, et il m'a déjà fait exploser mon forfait… non que je le regrette, d'ailleurs.

Toujours est-il que je n'ai pas fait grand chose ces derniers temps, et je vous prie humblement de bien vouloir m'excuser. Ceci étant dit, j'ai posté un chapitre de WW&S, ma traduction de Nytd, et je vais bientôt envoyer la seconde partie de ce cinquième épisode, qui s'intitule Face. Il n'était pas dans mon idée de faire une telle chose, mais j'ai dû réécrire ce chapitre et ai donc décidé d'y apporter quelques modifications, pour différer de l'original. SeveRogue à son retour devrait se charger du… hola ! du chapitre 7, puisqu'il était prévu que j'écrive le 6. voilà le programme…

En attendant, j'espère que vous avez passé un agréable Noël, et je lève mon verre à la prospérité de Cassie et Elanor, les jumelles diaboliques…

En aurais-je trop dit ?

---------------------------------------------------------------------------

Tu es une vilaine fille, Elanor Aréthuse. Et pour cela je vais t'envoyer à SERPENTARD !

Elanor se dressa sur son lit en hurlant.

Oh, c'est pas vrai…

Quel réveil ! Pour un premier jour d'école, voilà qui était réussi. Quoique quelque peu… brutal. La jeune fille s'étira voluptueusement, bâillant aux corneilles. Elle se demanda un instant où elle se trouvait, en quel jour et…

L'heure !

7h36. Ouf.  On sauvait les meubles. Elanor passa une main hésitante dans ses cheveux emmêlés par la nuit.

Et au travail…

Elanor se pencha pour apercevoir les autres lits. « Hermione ? Tu es l… »

A l'évidence, le lit d'Hermione était vide. Tout comme ceux de Lavande et Parvati en fait, il n'y avait pas un chat dans la grande pièce aux rideaux rouges. Le dortoir était baigné d'une lumière pâle que laissait filtrer une immense fenêtre. Mais la moindre parcelle de soleil était défragmentée en une multitude de petits rayons écarlates, et les veines du bois serpentaient entre les étincelles de la dorure. Elanor sourit avec bonheur. Elle adorait cet endroit. Oui. Elle n'y avait passé qu'une nuit, mais elle était sûre qu'il allait convenir pour les trois dernières années qu'il lui restait à faire. Poudlard… qu'importait l'Angleterre et ses journées grises : elle était ici à sa place, quoi qu'il advienne.

Elanor se leva enfin, et se rendit pieds nus jusqu'à son coffre. Elle saisit son Manuel des Sorts Utiles et Quotidiens, qu'elle ouvrit à la page indiquée par un bout de parchemin comme « Matin », qu'elle lut avec attention. « Ah ! j'ai trouvé. » Elanor s'empara de sa baguette restée sur sa table de chevet, alla à un grand miroir en pied disposé au mur d'en face, puis respira profondément. Hum. Elle dirigea la mince houssine vers ses cheveux embrouillés.

« Melis Inversa » prononça-t-elle d'une voix ferme et claire. Aussitôt elle sentit un agréable chatouillis se répandre sur tout son cuir chevelu, et sur l'entière longueur de ses mèches brunes. De longues boucles sombres retombèrent alors en souplesse sur ses épaules, et son reflet qui la contemplait le sourcil froncé s'écria : « Excellent, ce sort ! Tu devrais le conseiller à Miss Granger. »

« Zut ! j'allais oublier Hermione et les autres ! » s'écria Elanor. Elle saisit sa cape jetée au pied du lit et s'enfuit en courant par la porte du dortoir.

« Ah ! te voilà ! J'ai bien cru que tu ne te réveillerais jamais ! » dit Hermione en levant le nez de son manuel d'Arithmancie.

Elanor échoua à réprimer un bâillement sonore. Ron eut un sourire triomphal. « Bonjour aussi » dit-elle avec bonne humeur. « Je suis un peu… hmmm… ensuquée. Mais je ne raterais pour rien au monde cette merveilleuse première journée de classe. » Elle s'interrompit, le temps de voler un morceau de croissant à Harry. « Alors ? Par quoi est-ce qu'on commence ? »

Hermione cligna plusieurs fois des yeux. « Tu n'as pas appris ton emploi du temps par cœur ?! Je sais bien qu'on ne l'a reçu qu'hier… »

Ron levait déjà les yeux au ciel (magique) lorsque l'attention du petit groupe fut distraite par une détonation sonore. Un garçon à la figure ronde était assis, pétrifié, devant ce qui restait du petit pain qu'il avait tenté de manger. Ses cheveux étaient dressés un peu partout sur sa tête, et son visage noirci par l'explosion. A sa gauche, un autre garçon de plus petite taille avait piqué du nez dans son assiette, secoué par un incoercible fou rire. Ce que son voisin, un garçon noir d'une quinzaine d'années, mit à profit pour lui voler son pain au chocolat.

« Elanor » fit Hermione d'un ton accablé, « je te présente Neville, Seamus et Dean »

Les trois garçons relevèrent la tête de concert, et sourirent à l'unisson.

« Salut » dit Neville, encore hébété.

« Enchanté ! » affirma Seamus, aux anges.

« Très jolie. » apprécia Dean avec un coup de coude dans les côtes de son camarade.

Elanor leur fit à tous trois un sourire enjôleur. « J'aime définitivement cet endroit » dit-elle avec une expression de pur ravissement. Et ce fut toute la table qui éclata en sourires ravis.

Le petit-déjeuner était décidément une expérience plaisante. Elanor bavardait avec une demi-douzaine de personnes à la fois, dont Ginny, la jeune sœur de Ron, picorait de délicieux croissants et riait aux anecdotes racontées par ses nouveaux amis. Ron lui parlait du Maître des Potions, allégorie vivante de la maison Serpentard.

« Brrr… » fit Elanor avec un frisson joyeux. « Je n'ai vraiment aucune hâte à rencontrer tous ces tristes sires… » Elle s'interrompit, le temps de jeter un coup d'œil à Ginny, et enchaîna : « …sauf peut-être Draco Malefoy »

Ginny pouffa, mais Hermione la dévisagea avec horreur. Quand à Ron et à Harry, il la fixait comme s'ils la voyaient pour la première fois.

« Tu… tu sais de qui tu parles ? » fit Harry avec sérieux.

« Oh ! oui. » répliqua Elanor avec espièglerie. « Du plus beau mec de Serpentard » Ginny était à présent écarlate, et les autres ébahis. Ron fronça les sourcils. « Qu'est-ce qui te fais rire, Ginny ? » Sa sœur s'abstint de tout commentaire : elle glissait lentement sur le banc, secouée par un fou rire silencieux.

« Je crois que Ginny veut dire qu'elle est entièrement d'accord avec moi » répondit Elanor à sa place, avec une joie évidente.

« En tout cas » fit remarquer Harry, « elle là-bas n'est peut-être pas de ta famille, mais elle a les mêmes goûts que toi » Il parlait de la jeune fille brune assise à côté de Malefoy, à la table des Serpentard.

Elanor redevint sérieuse. « Non, elle n'est pas de ma famille. Enfin, j'espère »

Hermione fronça les sourcils. « Qu'est-ce que tu veux dire ? »

Elanor détourna les yeux un instant, se mordant les lèvres. Elle cilla, puis respira longuement. Hermione regretta sa question en apercevant la douleur marquer son visage.

« Ne dis rien » dit Harry, en posant une main amicale et compatissante sur le bras d'Elanor. Hermione avait l'air réellement ennuyée, et Ron se pencha pour sourire gentiment en manière de réconfort.

« Si » dit enfin Elanor. « Je vais vous raconter »

Elanor passait la brosse dans ses longs cheveux bruns d'un air rêveur. « Tu crois qu'il parlait de moi ? »

« Je ne sais pas » répondit Anne en haussant les épaules. « Mais ça en avait tout l'air. » Elle eut un sourire malicieux. « Toi, tu parles beaucoup de lui »

« Oh ! ça va. Non, nous n'avons fait que nous excuser après nous être littéralement tombés dessus… » Elle lança un regard torve à Anne et son habituel air narquois, marque déposée. Elle ajouta, après réflexion : « …un peu plus, peut-être. »

Elle reposa sa brosse avec agacement. « Enfin ! tu dois avouer qu'il ne fait pas beaucoup d'efforts ! »

Anne leva les yeux au ciel avec un air de fatalité comique. « Les hommes, ma chérie ! Tu es bonne pour lui faire une déclaration enflammée »

Elanor haussa un sourcil inquisiteur. « J'espère que tu n'es qu'à moitié sérieuse. Je détesterais faire ça. Je suis très vieille école, tu sais ! »

Anne lui tira la langue avec jubilation.

« A propos d'école… tu as vu l'heure ?! »

Elanor sursauta. « Zut ! on va être en retard. »

Anne soupira avec une affliction aussi outrée que feinte. « Allez, viens. On va rêver au Prince Charmant du fond de notre lit à nous. »

Elle prit Elanor par la main et l'entraîna en bas des escaliers de marbre. Là, un grand rassemblement d'élèves attendait d'être envoyé dans des régions distinctes de la France. Les uns partaient en train, les autres prenaient un Portoloin. Tel était le cas d'Anne et Elanor, qui venait de terminer leur quatrième année à Beauxbâtons et s'apprêtaient à repartir chez elles. Elanor vivait dans une banlieue moldue   ses parents avaient toujours prétendu qu'il était plus efficace de se dissimuler au beau milieu de la foule plutôt que derrière un tout petit arbre. Et ils avaient toujours tenu à ce que leur fille unique connaisse tout du monde Moldu.

Elanor se savait adoptée   ses parents ne pouvaient pas avoir d'enfants, et l'avaient recueillie alors qu'elle n'était qu'une toute petite fille. Pour elle, cela ne faisait aucune différence :  elle les aimait comme cela. Et elle était toujours heureuse, bien qu'adorant l'école, de revenir chaque été à la petite maison de briques rouges où elle avait passé une grande partie de son enfance.

Elanor fit de grands signes à sa meilleure amie, qui s'éloignait vers un autre groupe. Elles s'étaient promis de correspondre par hibou postal. Enfin, elle-même se dirigea à grands pas vers le responsable des Portoloins pour sa région. Elle s'approcha à l'appel de son nom.

« Je suis navré, Miss Aréthuse, mais il semblerait que nous n'ayons plus assez de Portoloins. »

Chaque objet était ensorcelé de manière à conduire dans une région particulière mais ils étaient plus maniables que la plupart des instruments du même genre, et pour éviter la complexité d'un système univalent, modifiables. On pouvait donner différentes directions, du moment qu'elles se trouvaient sur la liste établie lors de l'inscription à l'école. Une sélection opérée magiquement était réalisée pour qu'aucune confusion ne soit alors possible, et une série de Portoloins fabriqués. Et parfois, il arrivait la même chose qu'à Elanor : les Portoloins n'ayant pas été conçus en nombre suffisant, des élèves se trouvaient bloqués jusqu'à la fin des opérations, attendant qu'un adulte soit disponible pour un Transplanement.

Elanor soupira, dépitée. Ce genre de désagrément était quand même rare, et ne lui était personnellement jamais arrivé. Elle regardait avec un sentiment de déception grandissant les groupes voisins se réduire.

« Enfin, c'est insensé ! »

Une très belle jeune fille blonde s'approchait d'Elanor à grands pas, rejetant constamment ses longs cheveux vers l'arrière.

« Bonsoir, Fleur » dit Elanor avec un pauvre sourire.

« Tu n'as pas de Portoloin ? » interrogea la semi-Vélane.

« Non »

« Quel manque d'organisation ! » s'exclama sa camarade. « Je prend le train. Je dois y aller – bonnes vacances quand même, Ellie. Tu pourras transplaner, comme ça. »

Elle partit, faisant virevolter ses longs cheveux dorés. Elanor eut un sourire intérieur. Elle aimait beaucoup Fleur, avec son mauvais caractère, ses belles manières et son grand cœur. Elanor était trop jeune d'un an pour se rendre au Tournoi des Trois Sorciers, mais Fleur qui en était revenue transformée lui avait parlé en détail du grand château, du grand lac, du grand parc et du petit 'Arry. Et Elanor s'était promis de se rendre un jour en Angleterre pour visiter Poudlard.

Elanor soupira. Elle soupira même beaucoup pendant les trois heures que dura son attente. Enfin, il n'y eut plus un étudiant sur le terrain, et un jeune homme s'approcha d'elle.

« Bonsoir, je m'appelle Daniel » dit-il en tendant une main que serra Elanor. « On m'a chargé de te ramener chez toi sans Portoloin. Tu as tes bagages ? »

Elanor désigna le petit sac à main noir où toutes ses affaires avaient été rangées après Réduction. « Voilà » dit-elle.

« Très bien » approuva Daniel. « Maintenant, tu tiens ma main, oui, celle-là, et tu tiens ta baguette serrée dans l'autre main – voilà, comme ça. Concentre-toi… Tu n'as pas peur ? Bien. Prête ? On y va ! »

Elanor ferma les yeux. c'était plus agréable qu'un Portoloin, qui vous tirait le nombril. Quand elle les rouvrit, elle serrait toujours la main de Daniel, mais elle se trouvait dans le petit square où la déposait habituellement son Portoloin. Elle lâcha le jeune homme, et lui fit un sourire reconnaissant. Il fit de même, mais effleura au passage ses lèvres d'un baiser timide. Puis il sourit, et transplana.

« Wow » fit Elanor à haute voix. « Elle avait raison après tout… c'était bien de moi qu'il parlait ! »

Elanor empoigna armes et bagages, et tourna les talons en direction de la maison familiale.

Elle n'était pas arrivée au dernier virage qu'un mouvement attira son attention. A une dizaine de mètres, des formes noires s'agitaient. Elanor se rendit compte avec inquiétudes qu'elles venaient dans sa direction. Elle se figea au milieu de la rue, ses jambes refusant de la porter. Un pressentiment, terrible mais confus, venait de l'étreindre.

Lorsque les formes noires arrivèrent à sa hauteur, Elanor put voir qu'il s'agissait d'hommes encagoulés, vêtus de longues capes. Sorciers, songea-t-elle aussitôt. Elle aurait voulu fuir, mais elle se sentait ancrée au sol. Sa main droite était crispée sur la courroie de son sac à main, et elle aurait été bien incapable de prononcer quelque formule magique que ce soit. Elle avait les yeux démesurément agrandis, fixés sur le groupe en mouvement. Elle crut entendre des paroles qui ressemblaient à « Moldue… il faut… stupéfixée… » mais aucun des hommes ne lui jeta de sort. L'un d'eux la bouscula, et sa lourde cape glissa par côté. Il la remonta prestement, laissant à la jeune fille le temps d'apercevoir une main entièrement recouverte d'argent, et qui brillait férocement sous les rayons de lune. Ils disparurent au coin de la rue, et Elanor reprit lentement conscience.

La nuit.  Le silence. Le chaos.

Elanor courut de toute ses forces jusqu'à sa maison. Ses pires appréhensions se retrouvèrent confirmées lorsqu'elle aperçut la porte d'entrée, béant sur le salon silencieux.

Et sur le sol…

Elanor se laissa tomber à genoux.

Maman… Papa…

Elanor enfouit dans une serviette son visage trempé de larmes. Hermione qui, assise à sa droite, était depuis un moment figée les deux mains sur la bouche, se rapprocha d'elle et lui passa un bras consolateur autour du cou. Harry avait lui-même un air presque aussi douloureux qu'elle, et semblait fort absorbé par le contenu de son assiette. Ron d'abord hésitant, se décida à lui prendre la main par-dessus l'assiette de son voisin. Lequel releva le nez et se tourna vers elle.

« Je sais ce que… ce que ça peut être » dit-il. Elanor lui rendit un faible sourire. Elle serra la main de Ron et tira affectueusement une mèche des cheveux touffus de sa voisine, laquelle desserra légèrement son étreinte. Elanor passa une main encore mal assurée dans ses lourdes boucles brunes et inspira lentement.

« Ce n'est rien » Elle sourit à nouveau. « Vous ne pouviez pas savoir » Elle eut un autre sourire, quelque peu cynique. « C'est ce qu'on dit dans ces cas-là, non ? »

Hermione eut l'air assez gêné. « Sans doute, mais tu n'aurais pas dû avoir à le dire. Je crois… enfin, je suis désolée… tout est de ma faute. »

Elanor prit une expression exagérément douloureuse. « C'est vrai » Hermione sembla complètement perdue. « Mais j'ai décidé de te pardonner » Hermione poussa un soupir de soulagement parfaitement audible. Ron fronça les sourcils avec un soupçon de perplexité. Ça doit être de l'humour français. » fit-il en forme d'explication. Harry leva les yeux au plafond magique. Puis il se tourna vers sa voisine et s'accouda avec l'air de quelqu'un qui s'apprête à entendre une histoire passionnante.

« Et… comment t'es-tu retrouvé à Poudlard ? »

Elanor, soudain sérieuse, tourna ses grands yeux sombres en direction de son voisin avec un air de défi.

« Le Survivant se méfierait-il de moi ? » dit-elle avec une pointe de sécheresse. Harry haussa les sourcils.

« Disons que depuis quelques temps beaucoup de gens racontent des histoires terribles à leur propos, et je finis avec une nuit en moins et un ennemi en plus. »

Les mains d'Hermione firent leur retour vers ses lèvres, tandis que Ron laissait échapper une exclamation. Elanor serra les dents avec quelque chose qui ressemblait à du mépris, mais s'abstint de tout commentaire à l'encontre d'Harry. Elle se contenta de mâchonner le bout de sa manche d'un air pensif. Puis elle se tourna vers Hermione, ignorant les garçons.

« Je n'en ai parlé à personne jusqu'à présent, mais je me rend compte que j'aurais peut-être dû. » Elle fit une courte pause, le temps de jeter un coup d'œil à Harry, qui semblait partagé entre la colère, la gêne et une sorte d'obstination douloureuse. Ron avait complètement cessé toute activité nourricière pour l'écouter parler – fait rare selon les pensées d'Hermione. Elanor se reprit.

« Cela s'est passé quelques jours plus tard – je n'ai pas compté, je ne comprenais absolument pas ce qui s'était passé. On a enterré mes parents dans un cimetière moldu, parce que les leurs avaient tenu à y être. Je n'ai pas connu mes grands-parents, et je sais seulement qu'ils travaillaient à la protection des Moldus. Je crois que quelqu'un dans la famille a épousé des non-sorciers, d'ailleurs. Enfin, l'enterrement s'est déroulé rapidement, parce qu'ils étaient seuls il y avait bien quelques collègues, un Auror qui s'était chargé de l'enquête, et mon amie Anne. Elle a dû partir, et je suis restée seule au cimetière pour arranger les fleurs – je n'arrivais toujours pas à réaliser ce qui s'était passé. » Elanor fronça les sourcils, parlant plus pour elle-même désormais. Cela faisait si longtemps qu'elle n'y avait pas pensé… « C'est à ce moment qu'un homme habillé d'un très long manteau noir s'est approché de moi. Il m'a tendu une lettre sans un mot, un parchemin cacheté écrit à l'encre verte, comme s'il savait qui j'étais. J'ai tout de suite pensé qu'il était sorcier – je sais ce genre de choses – et je me méfiais, parce que je savais déjà que c'était des sorciers qui avaient assassiné mes parents. Mais il avait une voix étrange, très douce, on aurait dit du velours noir. Il m'a parlé très vite, comme s'il voulait à la fois se dépêcher et me faire comprendre le plus de choses possible. Il m'a dit quelque chose comme " Vous lirez la lettre plus tard, mais vous devez suivre toutes les instructions. Sachez pour l'instant que vos protecteurs ne sont pas morts pour rien, ils ont été tués par des Mangemorts. C'est vous qu'ils cherchent. Vous n'êtes plus en sécurité maintenant. Lisez la lettre et allez à Poudlard, là est votre place. " et il est parti dans un grand tourbillon de robes noires. Qu'est-ce que je pouvais faire ? J'ai pris la lettre et je suis partie. »

« Mais qu'est-ce qu'il y avait dans cette lettre ? » interrogea finalement Ron, qui buvait les paroles d'Elanor. Celle-ci jeta un coup d'œil au Directeur, plongé dans une discussion animée à la table des professeurs.

« Il y avait une convocation à Poudlard pour une cinquième année d'études, ainsi qu'une courte lettre m'informant que je trouverai peut-être des réponses ici, en Angleterre. Des réponses… concernant ma vraie mère. »

« Ta quoi ? » fit Ron, l'air un peu perdu.

« Ma mère. » dit Elanor. « J'ai été adoptée »

------------------------------------------------

Déjà fini ? Courage, bientôt la deuxième partie… en attendant, vous pouvez toujours tergiverser sur cette étrange révélation, et sur les différentes relations désormais nées entre les personnages…

Bon creusage de cervelle ! ^^

Mélusine.