N/A : *tatiiiiiin*
Le voici le voilà !! Rien que pour vous, le chapitre 10 de la Conjonctions des Astres !!
*flash flash* *sourire Colgate et fond sonore du Juste Prix*
Hééééé oui, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, laissez-moi vous présenter votre nouveau co-auteur préféré, admiré et adulé...
... Moâ.
Mister SeveRogue, perdu dans une sordide faculté de lettres française et combattant sans relâche contre des professeurs et des congénères assoiffé d'étudiant frais, cinq fois lauréat du comportement le plus amorphe par le journal de mon lycée...
Brhrm, pardon. J'oubliais. Et voici, sa mêrveilleuse assisante, Miss Mélusine...
*les spectateurs fuient en courant-gesticulant-hurlant-riant de tous côtés*
O_O... Euh... bon, nous allons nous arrêter là, hein ?
Donc, on y est arrivé : premier co-chapitre entre Mélusine et moi pour votre plus grand plaisir. On s'est durement attelés à la tâche, et nous restons bigrement satisfaits du résultat. À présent, nous vous laissons en juger, honorables lecteurs.
Ah, et des reviews, ce serait bien aussi. Non, plus accessoirement ni occasionnellement. ON EN VEUT !! O_o...
Disclaimer : NON, ce n'est pas à nous et on ne gagne pas d'argent là-d'ssus. Dommage, moi ça m'aiderait bien, mais bon...
L'histoire et nos persos nous appartiennent de tous droits. Et on songe à faire un Copyright sur eux, histoire d'être tranquille et de toucher un peu de sous-sous s'il vous venait à l'idée de passer par là...
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Les pas résonnaient sans cesse entre les sombres murs noircis par l'obscurité ambiante d'une nuit d'automne qui se déchaînait sans coup férir. Le mauvais temps ne rendait que l'atmosphère encore plus lourde. Là, une tête brune se tenait entre deux petites mains fines, l'amertume dans les traits et la peur dans le regard, alors qu'une flamboyante chevelure rousse faisait continuellement les sens pas, les nerfs à vif devant autant de décontenance.
L'infirmerie du collège Poudlard n'avait jamais rien eu de très charmant ni de très réjouissant. Mais cette nuit-là resterait gravée dans leur mémoire comme une des plus sinistres qu'ils aient eu à vivre et à supporter. Entre les murs de pierre et et les colonnes de marbre d'une austérité effrayante, se dressaient hauts et fiers les nombreux lits, nantis de draps blancs et vierges en lin, stériles de toute impureté qui pourrait atteindre un quelconque malade. Les tentures qui séparaient ordinairement les matelas sur leurs sommiers étaient rangées sans accrocs au fond de la pièce. L'orage redoublait alors de violence et la pluie martelait sans cesse avec une vigueur insoutenable les vitraux qui enchantaient d'habitude l'immense sale lorsque le soleil apparaissait enfin. Mais l'astre du jour retiré dans son repos éternellement cyclique, l'obscurité et les lumières soudaines des éclairs qui s'abattaient sur le château donnaient à ce territoire protégé et protecteur des allures de Cabane Hurlante.
Les vents tournoyaient à une vitesse folle, sans s'arrêter ni discontinuer de leur course solitaire, s'abandonnant vivement à chaque courant et à chaque masse d'air qui pourrait la dévier de sa trajectoire, faisant naître un bruit sourd et loin d'être apaisant dans les couloirs de l'étage, se répercutant à chaque mur qu'il rencontrait pour se donner une impression d'esprit prêt à se damner pour appeurer les vivants qui traînait leur peine et leurs craintes dans le coin face à une Bouteille de Poussos ou une flasque de Pimentine. L'obscurité présente dans le ciel britannique était une habitude et les inquiétudes y faisaient bon ménage ici, de manière bien légitime. Mais rarement l'infirmerie avait l'air aussi sombre et déprimante que ce soir-là.
C'était peut-être à cause de l'atmosphère pesante qui régnait de main-mise sur la pièce. Quatre adolescents réunis pour le pire plus que pour le meilleur, semblait-il.
Deux d'entre eux se tenaient debout, droits immobiles. La consternation et la fatigue se lisait sur leurs visages. Un jeune homme et une jeune femme étaient présents, les traits affaiblis par la courte nuit et par les sentiments et les ressentiments qui les inondaient : la tristesse, la peur, l'amertume, le regret, la culpabilité et tellement d'autres... Ils assaillaient leur cerveau et leur coeur de tous ces maux qui vous renferment et vous font taire, de peur de ne savoir rien sortir d'autre de leur bouche un sanglot bruyant et insignifiant... Ils tentaient de ne rien laisser transparaître de ce qui leur arrivait, mais la tentation d'y céder se faisait de plus en plus forte au fur et à mesure que passaient les secondes, les minutes, les heures... Et si deux yeux brillants arrivaient à se laisser distinguer d'une chevelure rousse, d'autres iris, couleur chocolat, souffraient de devoir se dégager des cheveux bruns emmêlés qui les couvraient. Les cernes se faisaient de plus en plus présentes, témoin de la lourdeur et de la difficulté à supporter une situation comme celle-ci. Ils n'osaient se regarder, de peur de fondre en larmes à la vue des ces deux autres personnages inanimés qui trônaient bien malgré eux sur ces lits. Leurs meilleurs amis...
La jeune fille avait une intelligence et une culture proportionnellement égale à sa sensibilité et on s'étonnait parmi les limbes spectatrices de ce spectacle morbide qu'elle n'ait pas encore craqué sous les coups de butoir d'un Destin qui n'avait décidément l'air que de n'en faire qu'à sa tête. Elle faisait souvent montre d'une froideur à toute épreuve pendant les cours, tellement concentrée sur ses travaux scolaires, source méritoire d'une considération professorale qui en faisaient sa fierté... Mais hélas, cette froideur apparaissait s'être muée en une sorte de mutisme qui confinait à l'exaspération d'une impossible aide à apporter. Ses mains etaient jointes et accollées à son corps, tentant désespérément qu'un miracle ne vienne. La magie pouvait-elle encore faire quelque chose ?! Nul ne le savait. Même Madame Pomfresh, la spécialiste des blessures et maîtresse de ces lieux sacrés avait dû s'y résoudre : elle ne pouvait rien faire. Elle la revit sortir de son Bureau quelques minutes plus tôt, le pas vif et soulevant peut-être un espoir supplémentaire, comme à son habitude, mais Poppy dût rapidement faire déchanter les deux jeunes Gryffondor qui s'étaient lever, les yeux et les oreilles grands ouverts : il n'y avait rien à faire, avait-elle renchéri avant de sortir de ses locaux, la main collée devant sa bouche comme pour réprimer des pleurs, se précipitant chez le professeur Dumbledore. Elle restaalors là, à regarder ses deux amis dont la vie s'étiolait et s'éteignait à chaque seconde qui s'écoulait. Elanor, sa meilleure amie... Elles n'avaient pas eu le temps de se réconcilier correctement que déjà sa vie était en danger. Elle se revit, face à elle, dans la Salle Commune, toutes deux blotties par le crépitement du feu qui ronronnait dans la cheminée en éparpillant sa chaleur diffuse et réparatrice. Elle la revit pousser ce cri terrifant plus qu'alarmant, puis elle se souvint lorsqu'elle était tombée inconsciente avant de s'aggriper désespérément à sa robe, ses larmes entrecoupées de sanglots. Cette petite brune qui avait apporté tant de changements... Et puis Harry. Celui qui l'a sortie de sa torpeur estudantine pour se consacrer à des activités "normales" pour des adolescents : combattre un troll de quatre mètres de haut, déjouer un jeu de logique issu du cerveau tourmenté d'un Maître des Potions, se faire pétrifier par un Basilic, gifler Malfoy, aller chercher une cape d'invisiblité dans un conduit secret, aider un criminel innocent à se tirer des grffes d'un Détraqueur tout en volant sour un hippogriffe... Elle se remémora les aventures qu'il eut avec ses deux amis, mais deux garçons... Elle ignorait si elle était amoureuse. Après tout, elle n'a jamais su ce qu'était réellement l'amour. Harry est si célèbre, si courageux, si avenant avec moi, se pourrait-il... pensa t-elle avant de se rétracter. Il lui revint en tête l'amitié qu'ils éprouvaient réciproquement par les balades à Pré-au-Lard, les verres de Bièraubeurre savourés aux Trois Balais, les choix difficiles à faire chez Honeydukes et l'aide qu'ils se sont apportées à maintes reprises pour ne pas caler lors des examens... Les livres parlent d'une amitié, dans ces cas-là... Mais avec Ron, c'était différent. Il aime bien se ficher de moi. Il aime bien me taquiner. Il aime bien... Il m'aime bien. Peut-être... Et bien qu'elle conservait une lueur d'espoir face à cette expectative, Hermione tenta de s'accrocher à ce diagnostic, espérant se sentir mieux dans sa tête.
Mais le jeune garçon, lui, n'en avait que plus mal accepté le verdict prodigué par l'expérimentée infirmière. Le roux flamboyant de ses cheveux avait viré au terne depuis qu'il était arrivé en compagnie de son amie. Lui aussi était enfermé dans un marasme indescriptible, plongé dans les incertitudes qui l'envahissaient peu à peu. Il comprenait difficilement ce qui venait d'arriver, et devait seulement l'accepter. Rien de plus simple, semblait-il.
Seulement, il apparaissait également que quand son meilleur ami est cloué sur un lit d'hôpital, sans même savoir s'il est entre la vie et la mort, on ne peut se permettre d'accepter aussi facilement cet état secondaire, cet état parallèle, inconnu de tous et qui appeure ceux qui tiennent à celui chez qui il s'est immiscé, mystérieusement présent en absent à la fois.
Il fulminait de rage. Rage de ne pouvoir rien faire, de n'avoir rien pu faire, ni prévenir, ni guérir, ni secourir... La culpabilité avait fait son oeuvre sinistre et ses ravages s'étaient propagés dans l'esprit de Ron. Il les regardait, faussement impassible car rééllement abattu d'avoir été là et de ne rien avoir fait. La peur se lisait sur son visage. Pour Harry, bien sûr. Mais pour Elanor surtout... Il ignorait si c'était une simple affection amicale ou un véritable béguin qu'il éprouvait pour elle... et même si perdre ses deux amis conserverait chez lui une amertume au-delà du possible, nul doute que la mort d'Elanor le blesserait beaucoup plus que ne le penserait Hermione, ou Harry, s'il s'en sortait... Après tout, il a bien survécu près de cinq fois au Seigneur des Ténèbres, ce n'est pas un évanouissement qui va nous l'achever, mais... Ellie...
Ron restait encore prostré dans sa réflexion : Il aimait beaucoup Elanor. Vraiment beaucoup. Mais comment l'aimait-il ? Elle était mignonne, c'est vrai. De beaux yeux noisettes en compagnie d'une chevelure sombre et attirante qui cachait par quelqus bribes un visage angéliques aux contours purs et cristallins...
Elle était ouverte, sympathique, très spirituelle, même adorable, parfois...accessoirement elle était fan des Cans,... mais il sentait que quelque chose n'allait pas. Ou n'irait pas, plutôt. Et puis ce n'est pas elle qui retient le plus son attention en temps normal, c'est quelqu'un d'autre, qu'il connaît et raille depuis bien plus longtemps...
Les mains sur la tête, il ne pouvait s'y résoudre : il n'était pas amoureux d'elle, juste une bon amie. Une raison supplémentaire pour s'inquiéter pour elle comme pour Harry.
Les deux autres adolescents étaient allongés, inertes et sans vie sur les grands sommiers de composition simpliste. Leurs yeux étaient clos et leurs esprits apparaissaient aussi tourmentés que cloîtrés dans leur silence, alors que leurs couvertures les protégeaient sans demi-mesure, arrêtant à leur cou l'opaque protection qu'ils conservaient jadis lors d'une arrivée impromptue de créatures effrayantes dont le but ultime se cantonnait à une simple parade visuelle, mais qui avait néanmoins fait son effet à chaque sortie. Rien n'avait semblé les prédisposer à se retrouver tous les deux, côte à côte à l'infirmerie, étant donné la confiance bancalement réciproque qui s'était créée entre eux. La méfiance avait joué son rôle à merveille, mais ils avaient néanmoins quelque chose en commun, invisible, mais pas insensible.
Un jeune homme et une jeune femme se tenaient ainsi côte à côte, sans aucun mouvement, dans un silence que seuls leurs légères respirations venaient troubler alors que les zéphyrs qui sévissaient au-dehors avaient calmé leurs ardeurs les plus tièdes. Les cheveux d'un noir de jais et disposés en bataille laissaient découvrir une fine cicatrice, désormais célèbre dans le monde de la magie, mais son front arborait une couleur uniforme avec le petit éclair qui avait fait de Harry Potter, le Survivant. Le petit nez droit et les lèvres pâlement roses et ouvertes du garçon laissaient entrevoir comme s'il recrachait par l'air des sentiments difficiles. La douleur,... la souffrance, peut-être. Pourtant, il n'avait pas l'air d'avoir mal, il semblait dormir profondément. L'abdomen remuait de temps à autre au rythme de ses expirations, discrètes comme des râles de souffrances qui s'échappaient de son corps au fur et à mesure qu'il respirait, mais il restait de marbre tout entier.
Sa jeune condisciple semblait dans le même état que lui. Elle aussi était immobile sur son dos, les yeux fermés délicatement, la peau pâlichonne. Ses longs cheveux noirs étaient relevés au-dessus de son front, désordonnés et cassants. La douceur habituelle qui en émanait avait laissé place à une raideur implacable, comme s'ils ne devait plus recouvrir formes ou couleurs d'autrefois. Son visage angélique était quelque peu crispé et ses pommettes restaient à la merci du terne qui s'étendait de plus en plus sous sa peau. Son épiderme donnait l'impression de devenir fragile et de rompre sous la moindre pression alors que sa blancheur de craie donnaît l'impression de plus en plus s'affirmer. Son visage, ses lèvres, ses joues... Chacun de ses organes extérieurs paraissaît prendre un air de plus en plus diaphane, sans explication aucune. À moins qu'ils ne soient tout simplement en train de...
- Pourquoi ? hurla soudain Ron. Son visage était déformé par la colère, il semblait avoir totalement perdu le contrôle de ses émotions.
- Ron, calme-toi... S'il te plaît, je t'en prie... balbutia Hermione. Sa voix tremblait, elle essayait de lutter désespérément contre l'envie de pleurer qui s'immiscait insideusement en elle.
Mais Ron tremblait de fureur. Il ne pouvait pas accepter la situation. Voir Elanor... et Harry ainsi, ça le dépassait.
Bon sang, comment peut-on être aussi près du trépas quand on a combattu par cinq fois celui qui le provoquait le plus facilement dans le monde des Sorciers ?!? Pourquoi lui, son meilleur ami, pourquoi toujours lui ? Pourquoi ne le laisse t-on pas tranquille...
Ellie... Elle est vraiment mignonne, mais... Elle n'a rien à voir avec tout ça, elle n'a... rien de spécial, comme Harry : pas de cicatrice, de pouvoir caché ou d'autre magie qu'elle dissimulerait... Pourquoi doit-elle aussi en faire les frais ?! Je ne veux pas perdre deux amis...
Harry, je ne veux pas... Nos discussions, nos fou-rires, nos vacances au Terrier, nos aventures, je... je ne veux pas que tout ça parte avec toi...
Ellie, nos points de vue enflammés sur le Quidditch, ta gentillesse, ta sincérité... Ca non plus, non... Pourquoi...
La pluie avait cessé ses multiples fracas sur les murs et les vitres de Poudlard, ramenant un calme sournois et mystique au milieu de l'apparition de l'astre lunaire. Celui-ci avait beau scintiller de tout son éclat en illuminant l'infirmerie de dizaines de rayons lumineux, sa rancoeur se faisait de plus en plus tenace alors qu'il serrait sans ménagement dans ses poings rageurs les draps de lin blanc qui enveloppaient les deux corps inanimés. Il sentit une main qui se voulait consolatrice et rassurante sur son épaule et qui se crispait de plus en plus tant qu'il n'avait pas tourné la tête. Il se retourna vers elle et la vit, les yeux implorants et un rictus apparaissant aux coins de ses lèvres qui tremblaient.
- Ron !!
Elle pleura tout doucement dans le creux de l'épaule de Ron, désamparé face à cette réaction. Il tenta maladroitement de dire quelque chose, mais lorsque sa bouche s'ouvrit, il ne s'entednit prononcer aucun son, abandonnant l'idée de vouloir consoler Hermione avec des mots. Elle avait fondu en larmes comme jamais, elle n'avait pas pu tenir le coup, elle n'avait pas su tenir le coup. Voir son premier ami et sa meilleure amie ensemble sur un lit d'infirmerie, inertes et pâles comme des linges, lui était devenu insupportable. L'intensité de ses larmes ne faiblissait pas et Ron n'eut d'autre geste que de la prendre dans ses bras pour la rassurer et la calmer. Il hésitait quant à l'efficacité de son geste, mais quelque part, il se disait en son for intérieur déjà meurtri par la situation que ça ne serait peut-être pas plus mal pour lui. Lentement, il posa sa tête sur l'épaule d'Hermione et ferma les yeux. Une larme coula discrètement, comme s'il se voulait plus protecteur qu'autre chose. Il ne voulait pas qu'Hermione puisse penser qu'il ne pouvait pas faire face à une telle situation. Alors il pleura tout doucement, en silence, alors que les sanglots bruyants et déchirants d'Hermione se répétaient au fur et à mesure qu'elle pouvait encore respirer.
Elle ne pouvait plus s'arrêter de déborder de tristesse, elle non plus ne comprenait pas pourquoi eux. Elle avait beau essayer de l'accepter, mais elle s'y refusait obstinément, ça paraissait irréel que le Survivant ne meure pas par la main de Vous-Savez-Qui, comme s'il y était destiné, mais d'une manière inconnue, tout en emportant sa meilleure amie, celle à qui confier ses problèmes de fille, ceux qu'elle taisait à Ron et à Harry sous peine de grandes moqueries et autres sarcasmes typiquement leurs. Elle repensait à chaque fois à leurs discussions, à leurs épopées, leurs devoirs faits en commun, les vacances prises ensemble chez Ron, elle se refusait à abandonner tout ça en acceptant sans un espoir une mort qui paraissait presque scellée. Elle s'était rendue compte que depuis leur arrivée à l'infirmerie, leurs peaux avaient pris de plus en plus un teint diaphane, confinant presque alors à une transparence pour le moins fantômatique. Et cette sorte de dégradation physique l'effrayait, elle avait si peu qu'ils soient... Elle les voyait là, inconscients. Elle faillit tomber dans une syncope aigüe, elle s'y sentait attirée... Peut-être qu'en sombrant dans l'inconscience, je pourrai les rejoindre, avait-elle alors pensé. Elle avait besoin de s'extérioriser, peu importe ce qu'en penserait Ron, elle n'en pouvait plus : ses larmes se firent plus nombreuses, ses spasmes de plus en plus violents et rapprochés, ses sanglots de plus en plus forts et répétés. Elle se laissait aller dans ces bras masculins qui la réconfortaient et la rassurait en restant stoïques, tout du moins le croyait-elle.
Elle entendit d'autres pleurs et sentit d'autres larmes humidifier son épaule. Elle sentait que Ron n'avait pa tenu le coup non plus. Lui non plus n'a su maintenir ses sentiments par la bienséance qu'il maintenait habituellement face à elle. Mais l'impression de perdre deux amis coup sur coup leur avait monté à la tête et aux yeux.
Ensemble, en communion, ils pleurèrent. Le teint morne et l'âme faible, comme ceux qu'ils pleuraient.
Elanor Aréthuse semblait dormir. Son visage était détendu, clair et calme comme un matin d'hiver, une aube de printemps ; ses yeux étaient doucement clos, et l'ombre de ses cils jetait un voile léger sur ses joues translucides. Elle devenait si pâle… si transparente, évanescente, qu'on eût cru quelque illusion, quelque fantôme, quelque fée. Sa peau était si livide qu'elle en devenait bleue, et reflétait si joliment la lumière de la lune. Ses lèvres étaient d'un rose pâle, comme un fin pétale qui laisse filtrer la lumière, et se déchire, s'entrouvre, pour laisser glisser la pluie… une pluie rouge, rouge, écarlate qui coulait, doucement, sur la peau bleue.
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Un voile de cheveux sombres jouait sur son dos découvert. Elle était pieds nus, mais la morsure du froid ne l'incommodait pas pour instant, car elle était elle-même ardeur, son propre souffle, sa propre flamme. Sa peau était blanche, sous la lumière de la lune ; et ses lèvres rouges, d'un rouge sang. Elle portait une fine chemise à l'apparence de satin, blanche, qui dénudait ses épaules, laissant libres ses longs bras blancs, et qui laissait entrevoir ses cuisses, en les imaginant. Le tissu était couleur ivoire, et sa peau tranchait, glissait, opalescente.
Elle descendait légèrement les longues marches de pierre, les bras délicatement écartés comme pour maintenir un équilibre. Ses pieds frôlaient le sol, ses jambes ignoraient les courants d'air froids. Sa chevelure opulente flottait étrangement derrière elle, souple et profonde comme la fourrure d'un fauve. Ses yeux étaient mis-clos.
Au bas du grand escalier de pierre qui semblait tourner sans fin, la lumière d'un âtre jetait des ombres mouvantes sur les parois austères. Elle tendit une main vers la lumière, pour s'en réchauffer, s'y enivrer, s'en nourrir. Elle vivait.
Pensif, il ferma son livre, qu'il ne lisait plus depuis un moment. Son regard erra sur les murs gris et froids, que ne parvenait pas à égayer le feu ronflant du foyer à terre. Partout les ombres du feu dansaient, une danse grimaçante de pantins effrayants, se glissant dans les recoins sombres, jouant avec les lambris de chêne, les vitraux aux couleurs froides, les barreaux de fer, le cuir noir, le velours vert. Une danse macabre pour un théâtre lugubre.
Avec un soupir, il décroisa les jambes qu'il avait posées sur la petite table basse, et passa une main fine dans sa courte chevelure blonde. Un jour peut-être, il pourrait les libérer ; les laisser pousser, longs comme ceux de son père, pourquoi pas ? Mais pour l'instant, mieux valait des cheveux plaqués que de longues boucles - et surtout, qu'une tignasse emmêlée comme…
Avec un soupir de frustration, il chassa ces sottes pensées de sa jolie tête. Après tout, il avait toute la journée pour se battre avec Potter, inutile donc d'en rêver la nuit, ou même de songer à son père - il avait assez de soucis comme ça. Et insomnie ou non, il valait mieux s'employer à l'étude de la technique au Quidditch.
Il venait d'être nommé Capitaine dans l'équipe des Serpentard. Nul doute que cette prise de galon impromptue eût été mieux accueillie en d'autres temps; mais il n'avait pas l'impression que le jeu en valait la chandelle. Quoi qu'il se pût dire, il aimait à faire les choses en profondeur, et il y avait fort à parier qu'il ne puisse pas consacrer autant de temps que nécessaire à la pratique du vol sur balai…
Oui, il était bon sur un balai : avoir un père qui passe les caprices de grandeur de son héritier aide à obtenir certains progrès ; et ainsi, il savait déjà voler dès la première année. Pourtant, tandis que Potter - ce chien ! - obtenait son propre balai, lui se contentait de regarder, impuissant, sa Maison perdre. Oh ! il se savait inférieur en talent à cet imbécile binoclard de surcroît, mais étrangement cela ne le froissait pas outre mesure. Il était d'une nature persévérante, et s'était juré de découvrir un jour son point faible - et battre, ainsi, le champion des Gryffondor. Son père était furieux, en revanche, qu'un Malefoy mâle, héraut de la virilité du clan, se montre incapable de sauvegarder les apparences. Les apparences, cela comptait pour Lucius Malefoy ! Il en savait quelque chose… malgré lui, il demeurait admiratif de la maestria avec laquelle Lucius manipulait les gens, parvenant à convaincre le Ministère de relâcher toute poursuite sur sa famille… Oui, quel talent !
Il eut un petit rire sec, sans joie. Il recommençait à faire des réflexions cyniques sur son père, mauvais signe. Il allait falloir se surveiller. Ce n'était pas une attitude convenable pour satisfaire le Maître…
Il ferma les yeux, soucieux d'oublier tout ce qui pourrait lui rappeler le Quidditch et ses petites rivalités, son père et son avenir, qui ne s'annonçait pas fameux…
Il ferma les yeux, les mains croisées derrière sa nuque, appuyé contre le cuir plein du canapé, et savoura le silence inhabituel, rompu parfois par le craquement d'une bûche ou le pétillement d'une étincelle, vite étouffée par le tapis devant l'âtre.
Draco ouvrit les yeux.
Il avait senti une présence.
Il se retourna, et failli lâcher une exclamation de surprise : à quelques pas de lui, Cassandra, très légèrement vêtue d'une chemise de soie écrue, s'approchait à pas lents et léger du centre de la pièce. Incongrue, comme toujours.
Il tendit la main pour la saisir par l'épaule puis se ravisa, craignant peut-être de s'y piquer, de s'y brûler, comme la dernière fois. Il admira au passage la courbe des épaules, qui transparaissait sous les rubans de cheveux sombres, et celle du dos, invisible, mais qu'il devinait sous l'étoffe légère qui la recouvrait à peine.
Comme toujours, quelque chose clochait.
Cassandra se retourna brusquement et lui fit face, une sorte de sourire sur ses lèvres pleines et colorées. Mais…
Attends une minute…
... Colorées ?!
Fronçant les sourcils, il fit un pas en avant. Elle ne recula pas, mais son sourire s'élargit. Aïe. Pris d'une soudaine impulsion, il tendit la main pour toucher son visage. Elle continua de le regarder dans les yeux, les siens pétillants de quelque inspiration lointaine. Il put caresser sa peau, cette fois - qu'il trouva douce - mais… elle était chaude.
Voilà ce qui n'allait pas - enfin, ce qui faisait bizarre : la jeune fille perdait son air diaphane, elle paraissait… réelle. Sa peau était toujours claire, mais délicatement dorée ; ses joues rosies comme si elle rentrait à l'instant d'une course dans le parc et l'air qui fraîchissait. Ses cheveux n'étaient plus simplement sombres, mais d'une couleur riche et profonde, dans laquelle le feu venait se refléter. Sa bouche était rouge comme une pomme que l'on allait croquer.
Draco cligna des yeux un certain nombre de fois. L'avantage, avec Cassie, c'est qu'elle n'avait pas l'air du genre à vous faire des blagues stupides (elle avait surtout l'air de manquer souvent d'humour) mais cela aurait pu se révéler quelque mauvaise farce de… aaah ! et si c'était Pansy ?…
Il lui jeta un coup d'œil soupçonneux, s'attardant quand même sur les courbes de la poitrine sous son nez - il commençait à entrevoir ce que l'on entendait par attrait chez les filles.
Il n'arrivait pas à trouver ses yeux - elle fixait le feu avec insistance, perdues comme toujours dans ses pensées.
Il effleura son épaule nue, chassant une mèche brune au passage. Elle frissonna d'un air un peu absent - décidément, oui, c'était bien Cassandra. Sa main redescendit le long du dos, légèrement - il se contentait d'admirer, après tout. Elle releva enfin la tête, et plongea son regard énigmatique dans le sien. Draco se senti mesuré, mais moins sans doute que les autres fois ; il lui redit son regard en conséquence. Elle se tourna vers lui, à peine moins grande, plus vive, plus ardente encore que lorsqu'elle brûlait il y avait de cela quelques jours. Ses longs bras entourant sa nuque, elle souriait, et semblait attendre quelque chose. Il avait les mains sur sa taille, et s'en trouvait très bien. Elle se pencha alors comme pour l'embrasser, mais sa bouche glissa contre son cou blond, et son souffle lui caressa l'oreille lorsqu'elle murmura :
- Je suis vivante…
Draco n'en revenait pas et semblait envoûté par ses mots, ses gestes, sa présence. Il émanait de sa personne une aura tellement chaleureuse, si éloignée du visage glacial qu'elle présente habituellement... Un frisson lui parcourut l'échine lorsqu'elle reposa sa tête sur son épaule et qu'il sentit ses cheveux contre son visage. Ils sentaient la fraîcheur de la nuit combinée à la douceur féminine qui s'en dégageait. Incroyable... Il n'aurait jamais cru cela d'elle, pourtant... Sa main tenait son doux dos, épousant une forme parfaite et recouvert de cette soie si douce, mais qui ne valait rien en comparaison de sa peau. Elle paraissait iréelle quant on connaissait la jeune fille qui la portait. D'ailleurs, connaître est un grand mot : elle n'a amais daigné parler d'elle en profondeur, comme il le souhaitait ardemment. Son autre main était venue se poster sur sa joue, la caressant habilement et tendrement, profitant d'une occasion invraisemblable.
Il releva le petit menton de Cassie et en redirigea à nouveau le visage vers ses yeux. Ses prunelles grises flamboyaient comme des pierres face à la sombre noirceur des yeux de la jeune sorcière. Leur regard se faisait pénétrant, et cette fois, peut-être ne dévierait t-elle pas ses lèvres fines et roses de leur trajectoire initiale... Elle était tellement belle, tellement sensuelle... Lui résister intimait à la stupidité masculine, il en était désormais certain. Bientôt, ils se rapprochaient peu à peu, alors que leurs souffles étaient ressentis par l'un et l'autre réciproquement. Ils étaient si près, tellement proches...
Mais la flamme des yeux de Cassie s'éteignit soudainement. Elle cligna des yeux, comme totalement surprise d'être face à lui. Puis, tout à coup, elle baissa ses pupilles obscures vers le sol, avant de reculer et de prendre la fuite.
- Hé ! Cass... marmonna Draco. Mais c'était trop tard : elle avait déjà tourné les gonds qui lui permettraient de revenir sur ses pas, dans son Dortoir. Il se reprit néanmoins, quelque peu surpris par la tournure des événements. Cette fille vraiment mystérieuse... Etait-elle vraiment elle ce soir ? Etait-ce vraiment prémédité, cette comédie ?
Draco restait consterné, perdu et perplexe. Dans les flammes qui revigoraient le vert des murs et des tentures qui décoraient la Salle Commune des Serpentard, il était resté debout, là où quelques secondes plus tôt, le désir avait foulé son âme et sa chair, si peu, si peu de temps, mais si intensément... Pourquoi a t-elle pris la fuite ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi ce revirement soudain ?
Cassie se réfugia et s'assit sur son lit. Elle sentait ce qui lui était arrivé et ce qui allait lui arriver. Lentement, elle rentra dans ses doux draps et commença à frissonner, des sortes de spasmes sortant de ses poumons à chaque expiration et la plongeant dans une torpeur glacée qui l'envahit peu à peu, prenant possession de chacun de ses membres, lentement refroidissants.
Pourquoi maintenant ?
Elle se réveillait.
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L'aurore se voulait naissante au loin, offrant ses reflets roses et ambrés aux pièces les mieux exposées à l'est du château de Poudlard. L'infirmerie avait souvent été connue pour une exposition à un astre solaire matinal. Mais la poésie lyrique qui se dégageait naturellement de ce contexte avait laissé place depuis une bonne partie de la nuit à un scénario plus dramatique. Plus mystique, aussi : il étaient seuls, isolés dans leurs corps comme dans leurs têtes. Leurs larmes n'avaient pas séchés, bien au contraire. Les sanglots ne duraient pas, mais restaient à l'esprit, concentrés sur leur malheur et leur tristesse.
Elanor Aréthuse eut l'impression étouffante qu'un voile la recouvrait, épais et opaque. Elle ne parvenait pas à voir au-delà de cette barrière, ce qui commençait à l'agacer prodigieusement, tout autant que cela pouvait l'effrayer. Elle tenta de se libérer de sa gangue de courbatures, mais la douleur était trop vive, et l'épuisement trop prompt. Elle se donna quelques secondes, et fixa la voûte écrasante.
La lumière matinale déchira ses yeux, par-delà les paupières mis-closes. Mais au moins, elle pouvait voir.
Mais il y avait toujours ce fichu couvercle.
Elanor voulait se concentrer, mais elle avait mal à la tête, qui tournait, d'ailleurs. Elle poussa un immense soupir, et commençait à se désespérer quand un bruit de déchirure fort désagréable se fit entendre.
Le mur blanc était traversé de lumière, et de longues fissures apparaissaient, qui le lézardèrent un peu partout de haut en bas. Elanor jeta un coup d'oeil suspicieux à son lit d'infirmerie, partiellement recouvert par la tenture qui avait échappé à ses courtines. La Pomfresh allait râler. En attendant l'orage, Elanor s'autorisa à bâiller aux corneilles.
Il avait l'impression que la douleur le recouvrait, que l'éclair de lumière verte qu'il cherchait à fuir se rappochait toujours plus, porté par l'éclat dément de la voix perçante qui le poursuivait. Il voulut crier, mais sa gorge était sèche. Il ouvrit les yeux brusquement.
Il était à l'infirmerie - en terrain connu, après tout. Il se redressa pour attraper ses lunettes, à tâtons, en glissant le bras derrière le rideau épais. Un bruit de déchirure venant de l'extérieur le fit sursauter. Saisissant son courage et le rideau à deux mains, il se risqua dans le monde hostile de l'extérieur des draps. En face de lui, une autre créature à l'air assez hagard l'observait, sous une tente de tissu blanc.
Elanor cligna des yeux pour s'habituer à la lumière, et fit un sourire vague dans la direction de son voisin. Pour les formalités, on verrait plus tard. Dans l'immédiat, elle avait surtout du mal à saisir le pourquoi de sa captivité.
"Heu..." fit Harry. Décidément, la journée commençait bien. Loquace, et tout. Et en plus, Aréthuse. Qu'est-ce qu'elle fichait ici, cette empêcheuse de tourner en rond ?
Une tête ébouriffée émergea du tas de couvertures, qui le considéra d'un air hargneux. "Kestufici ?" s'exclama la partie adverse.
"La même chose que toi, probablement." rétorqua Harry, somme toute de bonne humeur. Chouette, Miss "Pas-un-cheveu-de-travers" Aréthuse était aussi décoiffé que lui le matin. Réaction ô combien puérile, lui aurait signifié Hermione. Mais au fait, Hermione...
Harry opéra une inspection circonspecte des alentours. Mis à part l'air scandalisé d'Elanor, il ne remarqua rien de particulier - pas de trace de Pomfresh, ou de...
Hein ???
Harry plissa les yeux derrière les lunettes rondes. Il avait bien vu ?
Il avait bien vu.
À l'autre bout de la pièce, une tête brune et une tête rousse reposaient l'une contre l'autre, leurs propriétaires respectifs, à ce qu'il semblait, tendrement enlacés sur le même banc de pierre. Une tête rousse + un réveil à l'infirmerie = Ron Weasley. Quant à la tête brune, cela pouvait être - Harry lança un regard au lit voisin, mais non - cela devait être... oooh !
Harry se gratta la tête avec un soupir béat. Enfin !...
Par acquis de conscience, il enveloppa sa voisine du regard. Étonnament, et contre ses prévisions, non seulement elle ne semblait pas jalouse pour un sou, mais encore elle paraissait singulièrement firère d'elle.
Elle se tourna vers lui, le sourire jusqu'aux oreilles, une lueur jubilatoire dans les yeux, avec un mouvement brusque digne d'un diable dans une boîte - Harry sursauta en conséquence, pris en flagrant délit d'espionnage.
"Tu as vu ? Tu as vu ? Tu as..." s'écria-t-elle comme un disque rayé.
"Oui, j'ai vu..." fit Harry avec un sérieux amusé. "Toi aussi, à ce qu'il paraît."
"Oh oui !" fit Elanor avec un sourire gigantesque. "Enfin !" Puis elle rajouta, sur le ton de la confidence : "Tu n'es pas trop déçu ?"
"Déçu ? Pourquoi je serais déçu ?" s'étonna Harry. "Tu ne l'es pas, toi ?"
Elanor haussa les épaules. "Mais non, idiot... depuis le temps que j'essaie de persuader Hermione qu'elle est amoureuse..."
"... de moi ?"
"Hé ! ça va pas, la tête ? de Ron, espèce d'ahuri ! Tu vois bien tu es déçu !" fit-elle avec toutes les marques du triomphe.
"Mais non !" protesta Harry.
"Mais si !"
"Mais non !"
"Mais si !"
"Mais non !"
"Mais si !... oooh ! et puis zut ! tu es de trop mauvaise foi."
"De mauvaise foi ?!? Tu m'accuses d'être de mauvaise foi, et toi tu es jalouse parce que Ron..."
"Je ne suis pas jalouse !"
"Mais si !"
"Non ! je te répète que je ne suis pas jalouse. Ça fait un temps pas possible que j'essaie de caser ces deux énergumènes, et toi tu fais tout pour m'en empêcher, tout ça parce que tu veux Hermione !"
"Je veux..." Harry suffoqua un instant. "Attend une minute... tu es en train de me dire que je serais amoureux d'Hermione, et que j'aurais empêché Ron de l'approcher par pure jalousie, négilgeant tous tes efforts pour jouer les marieuses, et... oh ! je crois que je vais m'arrêter là."
"... heu, en substance, c'est ça." bredouilla Elanor d'un air contrit.
"MAIS T'ES PAS MALADE, TOI !!!" vociféra Harry. Elanor parut se ratatiner dans son nid blanc. Elle rentra la tête dans les épaules comme un enfant pris en faute.
Harry toussota - il avait déjà la gorge brûlante, ça n'allait pas s'arranger.
"Bon, la prochaine fois... tu me préviens, d'accord ?"
Elanor lui rendit le plus merveilleux des sourires.
"Puisqu'on a l'air de s'être compris, qu'est-ce qu'on fait avec ces deux-là ?" continua Harry.
"Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"Ca fait près de cinq ans que j'attends de les voir comme ça, tous les deux, et ça me ferait mal de les..."
"Séparer, peut-être ?" fit Elanor, un air pétillant se glissant dans sa voix.
"En gros, c'est à peu près ça." répondit Harry, gêné.
"Bôôhh... Laissons-les et regardons-les... Je crois que ça leur fera du bien. À nous aussi, d'ailleurs..."
Ils s'installèrent dans la meilleure position possible et regardèrent avec des yeux tendres et rieurs leurs deux amis qui s'entrelaçaient. Ils sont vraiment faits l'un pour l'autre, pensèrent les deux jeunes Gryffondor, apaisés par leur réveil et la découverte d'un couple qui n'a fait que se chercher pendant des années avant de finalement se trouver.
Ron avait encore la tête penchée sur l'épaule de sa camarade. Ses yeux avaient rougis et était rendus plus qu'humides par la situation. Mais lorsqu'il regarda les deux lits où se trouvaient ses amis, il avait l'étrange sentiment qu'ils les regardaient. Il força sur ses prunelles et se rendit alors compte que des pupilles noisettes et vertes les fixaient ouvertement avec un malin plaisir.
- Euuuuh... Hermione...
- Quest-ce qu'il y a Ron ?
- Hermione, je crois... qu'on nous regarde...
- Allons, tu dis des bêti... rétorqua la jeune fille avant de jeter un oeil sur Elanor et Harry qui semblaient ravis, un sourire jusqu'aux oreilles baignant leur visage.
-Il était temps, dirent en choeur les deux malades.
Ron et Hermione se jetèrent sur leurs meilleurs amis respectifs, Elanor ayant droit à de grands sanglots entre deux bouffées de cheveux bruns entremêlés, alors que Ron serrait Harry parce qu'il était vivant et l'admonestait vivement de ne pas l'avoir prévenu de son réveil.
- Où serait le suspens, sinon ? Vous êtes restés là toute la nuit à nous veiller ? demanda t-il.
- Mieux, à vous surveiller... On avait peur, surtout, vous sembliez si... pâles, si transparents. Ce n'est pas dans votre habitude de vous effondrer sans raison apparente et de perdre conscience.
- Le plus important, c'est que vous soyez vivants, articula Hermione qui avait encore les larmes aux yeux et les bajoues toutes rouges.
- Mais dites-moi, vous faisiez quoi ensemble, les tourteraux ? lança Elanor en feignant l'ignorance. Les deux sus-nommés devienrent écarlates en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.
- On se supportait,... mutuellement, voilà tout... tenta désespérément Ron. Mais cela n'avait absolument rien de convaincant et Harry étouffa un fou-rire.
- Alors, c'est pour quand le mariage ? arriva t-il néanmoins à demander.
- Mariage ? Tu ne crois tout de même pas que...
- Ben si !?... Pourquoi, vous n'êtes pas ensemble ? demanda Harry, surpris.
- Voyons, Harry, ton inconscience t'a fait perdre la tête... je ne vois vraiment pas ce qui aurait pu laisser penser que Ron et moi, nous... commença Hermione, qui paraissait vexée qu'on ait pu l'imaginer avec un garçon.
- Oooh ! non... fit Harry avec un air de profonde lassitude... Elanor, quant à elle, se tenait la tête dans les mains, secouée d'un fou rire monumental quoique un peu jaune.
- Tout est à recommencer...
Ron et Hermione échangèrent un regard d'incompréhension totale - bien qu'Hermione eût la vague idée que leurs camarades se moquaient d'eux à un certain moment.
"Humph !" fit Hermione. Ron haussa ses larges épaules. Tous deux se tournèrent vers Elanor, qui faisait encore quelques "houhou" sur le lit, et Harry qui avait posé le menton dans ses mains et semblait les envelopper d'un regard un peu trop calculateur.
Elanor se redressa, et agrippa la manche gauche de Ron, le poignet droit d'Hermione, et prit la parole d'un ton solennel.
"En vertu des pouvoirs qui me sont conférés, c'est-à-dire de me mêler de la vie d'une bande de cloches sans y être autorisée, et sous la tutelle bienveillante quoique sarcastique de Monsieur Harry Potter ici présent (Harry eut l'air aussi narquois que médusé - il pressentait ce qui allait venir, et n'y aurait échappé pour rien au monde...) je déclare solennellement que les deux idiots que je tiens ici en mon pouvoir sont absolument fait l'un pour l'autre... (Ron commençait à virer à l'écarlate, tandis qu'Hermione poussa un couinement indigné) ... et qu'en conséquence je les condamne à passer le reste de leur misérable existence ensemble à s'embrasser et..."
- Heu... ça ira comme ça. coupa précipitament Harry. Ron était à présent très rouge, et Hermione avait l'air un peu sonnée. Elanor souriait d'une manière assez démente.
- Tout va bien ? s'enquit Harry. Heu... enfin, on voulait pas vous le dire, mais... enfin bon, ça commençait à faire long.
Hermione bomba le torse d'un air indigné. "Et tu me croyais incapable de me débrouiller seule, c'est ça ?"
- Heu...
- Tais-toi ! fit Hermione d'une voix aigüe. "Je suis tout à fait capable de dire à Ron que je suis amoureuse de lui, voilà ! c'est lui qui ne peut pas !"
- Ah pardon ! s'exclama Ron d'un air outré. "Je n'aurais jamais pu, tu étais entichée de ton Vicky ! Tu ne pouvais pas..."
La discussion se poursuivait, inlassablement. Harry secouait la tête avec résignation, et Elanor écarquillait les yeux avec l'air d'assister à un spectacle tout à fait amusant.
Hermione dut s'en rendre compte - elle leur jeta un regard peu amène, interrompant Ron en plein milieu d'une tirade aussi enflammée que ses cheveux (ce qui lui arracha quelque chose qui ressemblait beaucoup à : "tu vois que tu ne m'écoutes jamais") et se tourna de nouveau vers Ron.
- En plus, au début de l'année, tu avais l'air très intéressée par la demoiselle ici présente ! ("Humph !" fit Elanor) asséna Hermione, les poings sur les hanches. Cela semblait être son argument final.
- Oh, s'incrusta l'intéressée, tu avais l'air toi-même fort absorbée par notre héros modèle... ("Humph !" fit Harry) ajouta-t-elle sur un ton badin.
Ron avait l'air boudeur, Hermione figurait l'image-même de la dignité outragée.
- Tu sais ce que tu devrais faire ? suggéra Elanor avec bienveillance. "Tu devrais leur montrer qu'une fille aussi, ça peut prendre l'initiative - hein, Ron ?"
Ron devint plus rouge encore ; Hermione lui jeta une oeillade rusée.
Sous les yeux de Harry, médusé, d'Elanor, hilare, et de Ron, paniqué, Hermione se jeta au cou de son rouquin préféré à qui elle administra le plus langoureux des baisers.
- Aaah... soupira Elanor. Harry frottait énergiquement ses lunettes, et Ron arborait un sourire béat.
Hermione le lâcha un court instant, le temps de se tourner vers son amie. "Je ne le plante pas là ("Hé !" fit Ron) à une condition..."
- Laquelle ? interrogea Elanor d'un air soupçonneux.
- Et bien... Hermione parut réfléchir un moment, puis elle reprit : "A condition que tu l'invites à dîner." fit-elle d'un ton joyeux en pointant Harry du doigt, qui sursauta. Le nouveau couple avait l'air très fier de lui.
Elanor se tourna vers Harry qui la regardait avec un air railleur.
- Si tu veux mon avis, je crois qu'on s'est fait avoir.
...
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N/A 2 : Finiiiiiiii...
Hé oui, après vous avoir bien plombé le moral et menacé votre intégrité physique trop émotive, on a préféré vous faire marrer un bon coup...
Heing ?
Comment ça, "c'est pas drôle" ?!?
De toute façon, j'm'en fous, le passage de la fin, c'est Mélusine qui l'a écrit, alors... *boude*
Mais heureusement, certains auront eu le bon goût d'apprécier, comme ces chers reviewers à qui je vais m'empreser de répondre...
CMX : Comment dire ?... Ah oui : c'est officielle, tu es complètement fêlée ^^. Pour manqur d'amour-propre, de civisme, de neurones, donc, de cervelle, et j'en passe, tu dois avoir un petit problème... Mais alors juste un tout petit.
Merci beaucoup pour ta review. Et pis t'as raison, 35 reviews, ça fait pas beaucoup, mais en réunissant toutes celles de Mélusine pour ses fics et toutes les miennes pour mes fics à moi, on doit en arriver à peu près à ce même chiffre... Alors penses-tu. Mais ça nous intéresserait d'en avoir davantage, ça, nous ne le nions point.
Luffynette : Comme tu vois, on continue sans cesse. Et on ne lâchera pas le morceau ! Merci pour ta fidélité ^^ !
Voilà, c'est fini pour les réponses. Il ne me reste plus qu'à vous saluer bien bas (ce qui ne SIGNIFIE PAS que je m'incline, avis à celles qui me comprendront) et vous faire de gros bisous.
Mélusine vous embrasse aussi tous bien forts. Et le prochain Chapitre est en cours d'écriture, ma semaine de vacances est finie mais je compte bien la publier dans la semaine qui vient.
Mélusine et SeveRogue, dits "les Bonnie and Clyde de la fanfiction".
