Tony pourrait vivre cent ans et attraper Alzheimer qu'il n'oublierait jamais l'invasion de New York par des crevettes bipèdes ultra-agressives. À sa décharge, c'était le type de souvenir mémorable qui s'inscrivait dans les livres d'histoire afin de traumatiser des générations et des générations d'humains.
Il pourrait vivre cent ans dans une utopie où les gens se sont enfin rendus compte à quel point la guerre était absurde, et il resterait parano à la perspective que les Chitauri reviennent, eux ou quelqu'un affilié avec eux, pour venger la défaite initiale.
Alors quand le bon docteur lui tomba dessus – vachement grossier de sa part, Tony était en train de causer projets d'avenir avec Pepper, ça méritait un rien de délicatesse – l'ingénieur n'éprouva qu'un gouffre béant de résignation en plein dans l'estomac, parce que la catastrophe les regardait enfin dans les yeux.
Au moins ils étaient prévenus cette fois. Par la Reine d'Asgard – dame très charmante au passage, Thor avait une chance pas possible de l'avoir avec lui pour gérer la crise d'émigration vécue par ses sujets – qui avait la gentillesse de s'excuser parce que ses sujets étaient trop vieux, trop blessés et surtout trop peu nombreux pour défendre efficacement le Tesseract quand les envahisseurs viendraient pour l'objet, ils ne réussiraient qu'à se faire massacrer et ils en avaient déjà assez.
Se prendre des raclées, ça passait du moment qu'elles étaient espacées dans le temps, mais quand elles arrivaient les unes derrière les autres, ça vous bousillait copieusement le moral. Tony éprouvait une empathie intense regardant la chose, c'était jamais agréable de dégringoler du haut de son propre ego pour s'étaler par terre alors imaginez un peu devoir escalader la montagne pour sauter à nouveau en dépit de vos jambes cassées.
Heureusement qu'ils avaient Wakanda comme alternative, tiens. Rien de tel qu'un gars bien reposé pour se charger du cassage de gueule à votre place.
