Titre : Lost Paradise.
Base : Gundam Wing. On va dire... ¬_¬
Auteur : Meanne77.
E-mail : meanne77@noos.fr.
Couple : Hum... 1+2 ?
Genre : POV, fanfic by night (arf, les rôlistes comprendront peut-être...
^^;)
Disclaimer : Les bishonen se plaignent comme quoi on les torture et tout et
tout, mais réalisent-ils à quel point *nous* souffrons à
chaque fois que nous devons écrire qu'ils ne sont pas à nous ?
Hein ? Ah, ils n'y pensent pas, à ça, hein ! Quel égoïsme
de leur part !!
Duo : J'ai tendance à m'inquiéter quand elle est énervée
comme ça, juste avant de démarrer une fic. Oh, juste un peu inquiet...
Heero : Instinct de survie.
m77 : A qui le dis-tu ! :]
Archives :
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Lost Paradise
Ça fait un petit moment déjà que je l'observe, mais cette
fois j'en suis sûr, c'est lui. Oui, ce sera lui, et ce sera ce soir.
Je ne peux plus attendre.
Je n'ai jamais cherché ailleurs que dans ces bars qui ne ferment pas
de la nuit. Pure logique. Instinct, aussi.
Pour augmenter mes chances, j'ai établi tout un circuit en ville. Ce
genre de choses ne se font pas à la légère. Peut-être
est-ce l'ironie du sort qui m'a fait le voir pour la première fois
ici ? Lost Paradise. C'est le nom du bar où nous nous trouvons. Ou
plutôt, où il se rend et où je l'attends. Dès que
j'ai posé les yeux sur lui, j'ai su au fond de moi qu'il était
exactement ce que je recherchais.
Il semble jeune, la vingtaine tout au plus. Ses cheveux sont emprisonnés
dans une longue natte qui bat avec sensualité ses reins. Je suis prêt
à parier qu'ils ont la douceur de la soie. Sa peau à la couleur
du nacre. J'ignore la nuance de ses yeux, je ne l'ai pas encore approché
d'assez près pour ça, mais je peux les voir briller intensément.
Je crois qu'ils sont bleus. J'admire la grâce féline de ses gestes,
m'enivre de sa vision.
Il est beau, bien sûr.
Lorsque je l'ai vu pour la première fois, c'était il y a moins
d'un mois, ici même, à la même place. Je m'assois toujours
au fond de la salle, dans un coin sombre pour pouvoir voir sans être
vu, et observer les êtres qui viennent se perdre ici. Lui va toujours
au bar, flirter avec les clients et les barmans. Il repart parfois seul, parfois
accompagné. Le sexe de ses rencontres ne semblent pas lui importer.
Dès que je l'ai vu, j'ai su qu'il était celui que je voulais
et à partir de ce moment là j'ai cessé la ronde des bars
pour venir l'attendre ici. Il ne vient pas tous les soirs, lui aussi doit
avoir d'autres lieux de perdition, mais c'est toujours ici que je l'attends.
Lost Paradise. Parce qu'il ne pourrait en être autrement.
Mais ce soir, j'ai décidé d'en finir. J'en ai assez de ce petit
jeu d'observation, mon choix est fait. Ce sera lui, lui et personne d'autre.
J'espère qu'il rentrera seul ce soir, mais sinon... je m'arrangerai.
Comme je l'ai dit, je ne peux plus attendre.
Je laisse filer les heures. Mon verre demeure intouché sur ma table,
je le fais jouer entre mes doigts. Je ne lâche pas ma "proie"
du regard, mémorise chacun de ses gestes, de ses mimiques, je rêve
du son de sa voix. Parfois, un éclat de rire me parvient au-delà
du bruit ambiant. Oh oui, il est beau ! Je l'ai merveilleusement bien choisi.
Je suis fébrile, ce soir. Presque impatient. Et même, malgré
tout, quelque part heureux.
J'ai hâte qu'il se lève et sorte de ce lieu pour retourner dans
sa tanière, mais je ne veux pas brusquer les choses, non. Cette nuit
est trop importante pour que je gâche tout par impétuosité.
Chaque nuit est unique, et celle-ci plus que toutes autres, alors j'ai décidé
de savourer avec sadisme les minutes qui s'étirent.
Mon esprit enregistre les bruits aux alentours, des fragments de conversation
d'ivrognes ça et là, mais je n'y prête pas attention.
Mon être ne se consacre plus qu'à cette créature nocturne
qui se meut sous mes yeux. Je me délecte de la séduction qu'il
exerce sur son entourage. J'en suis le premier affecté, et nos regards
ne se sont même pas croisés. J'attends mon heure. J'ai toute
la nuit devant moi...
Ah ! il se lève, enfin. Il sort.
Seul.
Je me lève à mon tour et jette sur la table un billet, bien
plus qu'il n'en faut pour payer ma commande, peu soucieux de l'importance
du pourboire laissé. Ma main tremble à peine.
Je sors à sa suite, bousculant quelqu'un au passage et ne prends pas
la peine de m'excuser. Pourquoi faire ?
L'air frais de la nuit me frappe de plein fouet mais je ne me laisse pas distraire
par les odeurs qui m'assaillent. Je n'ai pas de mal à voir sa natte
châtaigne s'éloigner, et je me mets en chasse, si je puis dire.
Non sans un certain amusement, mais avec de l'anxiété aussi.
Anticipation d'un moment qui de plus en plus apparaît comme inéluctable.
Je le suis discrètement au fil des rues et des ruelles. Il accélère.
M'a-t-il senti ? Est-il simplement pressé de rentrer dans son antre
? Il est déjà tard, ou tôt, le soleil sera bientôt
là. Il me reste peu de temps.
J'accélère aussi.
Je l'ai déjà suivi, à quelques rares occasions, mais
jamais aussi loin, jamais aussi longtemps. Je ne voulais pas prendre de risque
avant d'être absolument sûr de moi le concernant. Mais plus de
faux semblants ce soir, ni de machine arrière.
Il tourne encore, se rapproche des quais. Je le piste. Les battements de mon
coeur s'accélèrent, le sang pulse à mes tempes. Mes lèvres
sont sèches, je les humecte.
Il change de trottoir, presse un peu plus le pas. Je fais de même. Je
respire plus vite, plus difficilement. J'ai tant attendu ce moment que je
n'en dormais plus.
Il s'engage dans l'ombre d'une ruelle. Moi aussi.
Il fait sombre, et je ne distingue pas sa silhouette, mais je sens sa présence.
Il se cache ?
"Je peux savoir à quoi tu joues ?"
Je me retourne, et il est là. Comment est-il passé derrière
sans que je m'en aperçoive ?
"Tu me suis ?"
Ses yeux brillent. Il se rapproche de moi et je devine son sourire dans l'obscurité.
"Réponds."
Sa voix claque, forte et ferme, impétueuse et sauvage. Prédatrice.
"Je... Oui." Je me mords la lèvre. J'ai l'impression qu'une
main glacée vient de se refermer sur mon coeur. Il me parait plus grand,
tout à coup. Et quel est ce sentiment qui m'envahit soudain ?
Il rit. C'est un rire grave, profond, suave. Séducteur.
"Je crois bien que c'est la première fois que cela m'arrive..."
susurre-t-il. "Les humains ne cesseront jamais de me surprendre..."
"Je sais qui... ce que tu es," je fais, m'efforçant de contrôler
mon corps. Sa présence est imposante, morbide. Mon coeur bat vite.
Malgré le noir, je vois un bout de langue venir caresser ses lèvres.
J'ai une furieuse démangeaison au niveau des jambes, j'ai du mal à
rester immobile malgré son regard qui me cloue sur place.
"Vraiment ?" demande-t-il d'un ton plus qu'amusé. Il se moque.
Et il a raison. Je me sentais sûr de moi, mais à présent
que je me retrouve seul avec lui dans cette ruelle, je me rends compte que
je ne contrôle plus rien.
Que je n'ai jamais rien contrôlé, en fait.
"Tu sais, et tu viens te jeter dans mes bras ? Serais-tu fou ?"
demande-t-il encore, et je vois une fois de nouveau sa langue rouge passer
rapidement sur ses lèvres.
"Je... je te cherchais. Je te traquais".
Il rit, encore.
"Je crois que tu n'as pas très bien compris qui a le rôle
du chasseur, ici" fait-il, et j'ai du mal à ravaler la boule qui
me serre la gorge. C'est idiot, mais je viens seulement de remarquer que nous
nous trouvons dans une impasse, et qu'il se tient devant la seule issue. Je
pensais le poursuivre, c'est lui qui m'a piégé.
"Tu tiens donc tant que ça à mourir ?" ricane-t-il,
et avant que j'ai le temps de répondre je me retrouve plaqué
contre un mur de brique, le poids de son corps appuyant contre le mien. Sa
main enserre ma gorge. Sa peau est froide. Ses yeux brûlent.
"Réponds-moi, petit agneau" il feule en resserrant sa prise
sur mon cou, un sourire carnassier aux lèvres.
"Oui..."
"Et tu t'es dit que te tuer manquait de style ? Tu voulais quelque chose
de plus classe ? Comme te faire saigner à blanc comme un porc, par
exemple ?" il gronde. L'éclat de ses yeux est insupportable.
"Je ne mérite pas de simplement mourir," je dis, mais j'ai
du mal à penser. Il me fait mal.
Et il me fait peur.
C'est stupide, ça n'a pas de sens d'avoir peur de lui alors que je
suis venu le chercher, mais à présent que nous y sommes, au
moment où il me tue, je sens une peur primale me tordre les tripes.
"Et je ne peux pas me suicider" je continue, terrifié par
la créature qui tient ma vie et ma mort entre ses doigts gelés.
Mon coeur accélère encore. Son regard change. Il a dû
le sentir...
"Non ? Comment appelles-tu le fait de te jeter dans l'étreinte
d'un vampire alors ?" il demande d'un air mauvais, laissant enfin ses
canines pointues apparaître. Elles sont blanches, et luisantes de salive.
"La damnation."
"Parce que tu penses que je ferais de toi l'un de mes semblables ?"
Il rit encore, et son rire est aussi glacé que sa peau. Et comme il
est beau dans cette obscurité qui nous entoure ! Il brille de l'éclat
des ténèbres.
"Tu penses mériter de devenir immortel ? Tu vois ça comme
un cadeau ?"
"N... on. Je pense que c'est une malédiction" je réponds
avec difficulté, et je le pense. C'est pour ça que j'ai tant
cherché un être comme lui.
La flamme dans ses yeux change encore. Peut-être est-il prêt à
m'entendre...
"Et qu'as-tu donc fait, petit pantin, pour souhaiter le fardeau de l'éternité
?"
Mon coeur saigne. Plus que jamais la culpabilité m'envahit.
"J'ai... J'ai tué des gens..." je hoquette douloureusement.
"Je tue toutes les nuits" il réplique, impitoyable. "Tu
te sens coupable ?"
"Je ne voulais pas..." je sanglote.
"Alors tu as tant de remords d'avoir tué des êtres humains
que tu veux te condamner à recommencer jusqu'à la vie des temps
?"
"Non ! Je veux... Je me nourrirai sur des animaux, sur de la vermine
! Je veux devoir fuir le soleil ! Je veux ne plus pouvoir que contempler l'obscurité
de la nuit ! Je veux..."
"Je vais te dire..." il coupe en resserrant de nouveau ses doigts,
"tu es trop faible. Regarde-toi... Tu es pitoyable. Tu ne mérites
pas que je t'Etreigne... Je devrais plutôt te saigner à mort,
boire jusqu'à la dernière goutte de ton sang. Lentement..."
il murmure, et je sens ses lèvres froides courir le long de mon cou.
"Je devrais te boire et te regarder me supplier t'abréger tes
souffrances" il fait encore.
Une vive brûlure me saisit et le brusque goût du sang dans ma
bouche étouffe mon cri. Il m'écrase encore plus contre le mur,
je suis pris comme dans un étau, j'ai l'impression que mes côtes
se cassent et je sens mon sang s'écouler hors de moi, être aspiré
violemment. Ses dents déchirent la peau tendre et vulnérable
de mon cou.
J'avais toujours lu que contrairement à ce qu'on pouvait croire, le
baiser d'un vampire était un moment d'extase...
C'est faux. Ça fait mal. Je me noie dans mon propre sang, j'ai envie
de vomir, je veux me débattre mais je n'en ai pas la force, il me maintient
trop fermement, je ne fais pas le poids face à lui. J'ai peur.
J'ai peur de mourir.
Mes forces commencent à m'abandonner et je me sens sangloter ; sans
doute le supplies-je, même. Mon coeur bat si fort que je n'entends plus
rien d'autre, le froid me saisit et pire encore, je sens peu à peu
sa peau se réchauffer.
Puis brusquement, il me lâche, et je m'effondre à terre.
"Mais te tuer serait te faire trop plaisir, n'est-ce pas ? Il va falloir
que tu vives, au contraire..."
Il fait un pas gracieux et souple sur le côté et je me rends
compte qu'il me dégage le passage. Je m'appuie péniblement sur
mes mains, à quatre pattes, comme un animal. J'ai la tête qui
tourne, sa voix me parvient comme déformée.
"Mais ne crois pas t'en tirer aussi facilement, Heero" il ricane,
et le peu de sang qu'il me reste se glace.
Comment connaît-il mon nom ?
"Tu voulais un chasseur ? Tu vas l'avoir. J'aime le goût de ton
sang, petit agneau..."
Je me fige et relève des yeux épouvantés vers lui. Son
regard me brûle, ses lèvres rouges de mon sang me gèle,
son sourire mauvais me pétrifie.
"Tu ne pourras plus sortir le soir sans te demander si je ne suis pas
sur ta trace. Peut-être que je te tuerai, peut-être que je te
boirai, comme ce soir, peut-être que je te changerai. Ou peut-être
que je ne te ferai plus jamais rien. Tu ne sauras jamais où je suis
à moins que je ne le veuille. Je déciderai de ta vie ou de ta
mort, et crois-moi, j'ai tout mon temps..." il susurre encore,
et mon corps s'agite de frissons. "Ou peut-être que je vais en
finir avec toi cette nuit, finalement ? Qu'est-ce que tu en penses... Heero
?"
Je déglutis avec peine et son regard affamé produit une brusque
poussée d'adrénaline en moi. Je m'esquive aussi vite que je
peux, à quatre pattes d'abord, puis je parviens à me relever
et à fuir sur mes jambes flageolantes. Son rire grave et profond m'accompagne
jusque tard dans la nuit, et probablement pour toutes les suivantes. La peur
me noue le ventre, et il ne se passe pas une minute sans que je n'entende
sa voix me glisser à l'oreille : "Cours, Heero, cours. Le jeu
ne fait que commencer..."
Owari...
*******
Note de l'auteur :
C'est une idée qui me trottait dans la tête depuis quelques mois,
et qui a décidé qu'elle voulait être écrite aujourd'hui.
A vrai dire, ceci ne devait/devrait être qu'une sorte d'annexe à
une autre histoire, plus complexe, mais ladite histoire n'est qu'un vague flou
artistique qui ne me satisfait pas et ne m'inspire pas beaucoup à l'heure
actuelle. Bref, ne comptez pas trop sur une séquelle, je ne l'écrirai
pas.
Et maintenant que j'ai _ encore ! _ écrit un one shot, je vais peut-être
_ enfin ! _ pouvoir finir mes fics en cours ?
Hum... Pourquoi j'ai comme un doute, là ? ^^;
