Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Revenir" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
Une larme roula sur la joue de George Weasley.
— Il ne va pas revenir.
Harry ferma les yeux, avec l'impression que son cœur se brisait en morceau. Il avait tué Voldemort, il avait survécu… puis il avait découvert le carnage.
Tant de morts à Poudlard. La Grande Salle servait de morgue temporaire et les corps alignés, dissimulés sous des draps blancs, donnaient presque le vertige tant ils étaient nombreux.
Harry était passé au milieu de la Grande Salle lentement, regardant tous ceux qui avaient donné sa vie. Il avait l'impression d'étouffer, suffoquant en prenant conscience du nombre de morts.
Il arrêta d'un geste Poppy Pomfresh qui étendait un drap et il laissa échapper un gémissement désespéré en reconnaissant Rémus et Tonks, enlacés même dans la mort.
Quelques pas de plus et il avait rencontré George, debout devant un drap, les yeux dans le vague.
En voyant Harry, George l'avait enlacé presque avec désespoir, et il avait prononcé cette phrase.
Harry avait immédiatement compris.
Fred, la moitié de George, n'avait pas survécu.
Il y avait des dizaines de corps, tant de familles brisées. Pourtant, il lui semblait que c'était la mort la plus injuste.
Les jumeaux avaient toujours été si fusionnels qu'il ne pouvait pas imaginer voir l'un vivre sans l'autre.
Ils n'avaient jamais pu rester séparés et Harry était prêt à parier que leur lien était vital.
Un jour, Fred avait dit en plaisantant qu'ils avaient reçu une seule âme pour deux.
En voyant le désespoir de George, Harry le croyait sincèrement et il était inquiet pour son ami. Il essaya de l'entraîner un peu à l'écart, rejoindre le reste de sa famille, mais George refusa de s'éloigner de son frère.
Harry hésita un instant alors qu'une idée folle commençait à germer en lui. C'était totalement idiot, probablement suicidaire même, mais il pourrait peut-être changer les choses.
Le jeune homme prit une grande inspiration et il pressa l'épaule de George avant de regarder de nouveau autour de lui. Cette fois, il ignora les corps inertes pour se concentrer sur les vivants qui s'affairaient dans la pièce.
Tous les survivants étaient là, soignant les blessés, se réconfortant mutuellement, pleurant leurs morts.
Il croisa le regard de Malefoy, plein de désespoir, et il hocha légèrement la tête, comme pour le rassurer. Puis, il quitta la Grande Salle à pas pressés. Il n'aurait qu'une seule occasion d'agir et il comptait bien la saisir, quels qu'en soient les risques.
Les couloirs de l'école étaient déserts et Harry avança d'un bon pas jusqu'à la gargouille qui fermait l'entrée du bureau du directeur.
Il se plaça devant et après quelques secondes, le passage s'ouvrit pour lui. Au moment où il allait emprunter l'escalier, une main attrapa son poignet.
Harry se retourna, le cœur battant, pour découvrir Drago Malefoy. Il hésita un bref instant, avant de lui faire signe de le suivre. Un peu d'aide ne serait pas superflue après tout.
Ils entrèrent dans l'ancien bureau de Dumbledore sans un mot et Harry se dirigea immédiatement vers l'imposant bureau. Il ouvrit un des tiroirs sans hésitations et il le fouilla. Au début, il se montra soigneux, afin que personne ne puisse se rendre compte que l'endroit avait été visité, puis il devint de plus en plus frénétique puisqu'il ne trouvait pas ce qu'il cherchait.
Finalement, il sortit un objet et leva la main pour le montrer à Malefoy. Ce dernier haleta, les yeux écarquillés, en identifiant ce que Harry avait pris.
Un retourneur de temps.
L'artefact se balançait au bout de sa chaîne et Harry murmura à destination du Serpentard.
— Si je peux empêcher des morts. Il suffit d'être prudent… C'est l'affaire de…
Drago l'interrompit, terriblement pâle.
— Et si tu échoues ? Et si tu provoques encore plus de morts ?
Harry ferma les yeux et il soupira.
— Je n'ai pas le choix. Je dois essayer. Il y a tant de morts…
Les deux garçons se fixèrent longuement, puis Drago hocha la tête.
— Je viens avec toi.
Harry sourit tristement et il accepta sans hésiter.
— Il faudra se montrer discret. Et il ne faut rien changer. Il doit… me lancer le sort de mort. Sur mon autre moi, celui du passé.
Drago déglutit et demanda, inquiet.
— Et si ça tourne mal ?
Harry soupira et il pinça les lèvres, réfléchissant soigneusement. Puis, il haussa les épaules.
— On doit être prudents, c'est tout. Tout était tellement… désordonné que personne ne fera attention à nous. Ne te fais pas prendre, surtout. Tu es prêt ?
Le jeune homme s'approcha de Harry jusqu'à presque le toucher. Avec les mains tremblantes, Harry passa la longue chaîne autour de leurs deux cous et il prit le retourneur de temps, l'observant attentivement.
Drago murmura, incertain.
— Combien de temps ?
Harry hésita, puis il souffla.
— Juste avant la mort du professeur Rogue. Tu crois qu'il t'écoutera si tu le préviens que… qu'il va le tuer ?
Drago déglutit puis hocha la tête.
— D'accord. Je dois juste lui dire qu'il est en danger ?
— Dis-lui de se méfier de son serpent et de rester en vie. J'espère que ce sera suffisant, mais on ne doit pas… se trouver face à Voldemort. Ça serait bien trop dangereux.
Ils se fixèrent un long moment, puis ils échangèrent un sourire crispé.
— Prêt ?
— Prêt.
D'un geste assuré, Harry manipula l'objet, comptant les tours avec soins, puis il attrapa la main de Drago alors qu'ils disparaissaient du présent…
