Cet os est écrit pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "décadence" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un mp.
L'homme contempla la salle bondée avec une grimace discrète, restant dans l'ombre, enroulé dans sa cape sombre.
Lorsqu'il avait été invité, il pensait qu'il s'agirait d'une petite réception, quelque chose de sérieux et solennel.
Pas cette débauche, avec l'alcool coulant à flots, les rires stupides et trop de peau exposée. La plupart des femmes portaient des robes bien trop échancrées, jouant les Jézabel.
Il voyait la décadence de son monde et il avait envie de hurler, de saisir sa baguette et de les soumettre à sa volonté.
Une main légère se posa sur son épaule et il sursauta brusquement, avant de se retourner d'un bond, les poings serrés, prêt à attaquer. Il cacha sa réaction rapidement en reconnaissant son hôtesse qui lui souriait largement, sa bouche peinte d'un rouge vulgaire.
— J'espère que vous vous amusez, mon cher.
Il hocha la tête sans dire un mot, lui adressant un sourire enjôleur. Aussitôt, elle battit des cils, visiblement séduite. Il soupira légèrement, prenant un air légèrement contrit.
— Je pensais que ce serait plus… intime.
Aussitôt, elle minauda, laissant échapper un gloussement qu'elle imaginait séduisant. Puis, elle se pencha vers lui, submergeant ses sens de son parfum trop capiteux.
— Nous pourrions peut-être nous éclipser, un peu plus tard ? Je pourrais vous montrer mes trésors…
Cachant sa frustration, il hocha la tête, gardant à l'esprit qu'il devait l'amadouer pour obtenir ce qu'il voulait.
Elle lui murmura qu'elle devait prendre soin des autres invités et elle s'éloigna, laissant dans son sillage son parfum écœurant. Il recula un peu plus dans l'ombre, refusant d'être abordé de nouveau. Sa patience était en général très limitée et cette fête stupide mettait ses nerfs à rude épreuve.
Lorsqu'un homme éméché avança en titubant, une bouteille à la main la cravate de travers, l'homme se tendit, serrant sa baguette, résistant à la tentation de le torturer un peu. Quelques doloris pourraient le dégriser, peut-être ?
Puis, l'ivrogne beugla, fier de lui.
— Le meilleur cru moldu !
Il y eut des exclamations ravies, alors que toute la bonne société sorcière se pâmait devant une création moldue. S'il avait pensé que la vulgarité des débuts était le pire de cette soirée, il découvrait que la décadence de ces riches trop gâtés par la vie n'avait pas de limites.
Ils étaient nés sorciers. Ils avaient grandi dans le monde magique. La plupart étaient des sangs purs, mais ils éparpillaient leur héritage en mélangeant leur sang avec de simples moldus inutiles. Des moldus stupides et cruels qu'il avait eu l'occasion de voir à l'œuvre bien trop souvent.
Il serra les poings, se laissant envahir par la colère familière.
Ces hommes et ces femmes étaient des privilégiés et ils… s'amusaient. Ils organisaient ces genres d'orgies et se vantaient de leurs possessions moldues comme si le monde non magique était plein de trésors. Mais lui savait.
Le monde moldu n'était qu'une décharge. Le pire de l'humanité.
Il se souvenait encore du froid l'hiver, des vêtements trop fins, de la nourriture trop rare. Son ventre qui criait famine. Les cris des adultes, les coups parfois. Les couples au regard vide qui venaient pour prendre un enfant, mais qui ne le choisissaient jamais, lui.
Le monde magique était l'abondance et la chaleur à ses yeux. La magie l'avait émerveillé à l'instant où il l'avait découvert et il avait pu apprendre autant qu'il le voulait, découvrant que tout — ou presque — était possible.
Jamais le monde moldu ne lui aurait permis de défier la mort comme il le faisait dans le monde magique…
Il vit son hôtesse boire, tournoyant en riant dans sa robe écarlate, sa bouche trop rouge ressemblant à une traînée sanglante. Ses boucles blondes dansaient autour de son visage et il avança lentement vers elle, comme un prédateur.
Cependant, elle l'accueillit avec joie, se pendant à son cou sans remarquer sa crispation, trop ivre pour comprendre qu'il détestait être touché.
Il se pencha vers son oreille, se faisant charmeur. Le destin lui avait donné des traits agréables pour une raison après tout.
— Hepzibah, ma chère… si vous me montriez ? Nous pourrions… nous amuser après ?
Elle gloussa, visiblement ravie, sans se douter que sa façon de s'amuser à lui lui serait particulièrement désagréable pour elle et ses amis. Elle lui prit la main et l'entraîna à sa suite, sous les regards amusés de ses invités qui continuaient à danser, à rire, à boire.
Ce qu'il convoitait était dans la pièce voisine. À la vue de tous.
Il approcha lentement de la coupe brillante et il en caressa l'arrondi.
— Elle est merveilleuse. Comment l'avez-vous eue ?
Elle rit, joyeuse.
— Voyons, mon cher. Les Smith sont apparentés à Helga Poufsouffle ! Cependant, j'ai une autre petite chose que j'ai trouvé par hasard. J'ignore de quelle façon il est arrivé jusqu'à moi, mais ça devrait vous plaire…
Elle lui fit un clin d'œil qui se voulait charmeur, mais qui était juste… vulgaire. Elle saisit une boîte ouvragée avec soin et la lui tendit, avec un petit sourire en coin.
Il hésita un bref instant, se demandant si c'était un piège. Il était méfiant de nature, en général. Cependant, face à la femme éméchée devant lui, qui le regardait avec admiration, il ouvrit le coffret sans plus d'inquiétude.
En découvrant son contenu, il se figea stupéfait.
Sa main trembla lorsqu'il saisit l'objet, le levant à hauteur de ses yeux pour en observer les reflets.
Il était de toute beauté, d'émeraude et d'argent. Il ne douta pas de son authenticité, il pouvait sentir sa puissance…
Il passa la langue sur ses lèvres, fasciné, mais il fut tiré brutalement de ses pensées lorsque son hôtesse posa la main sur son bras.
— Tom ? Mon cher ? Vous allez bien ?
Il lui sourit et ses yeux rougeoyèrent un bref instant. Trop brièvement pour que Hepzibah Smith s'inquiète. Il hocha la tête, satisfait, avec un sourire cruel.
— Je vais parfaitement bien. Venez, ma chère. Il est temps de s'amuser.
Elle rit en prenant sa main, sans se soucier du fait qu'il avait toujours le médaillon dans la main, serrée dans son poing. Il jeta un coup d'œil à la coupe et son sourire s'accentua. D'abord le carnage, mettre fin à cette décadence dans le sang, ensuite, il prendrait les reliques des fondateurs. Il tuerait la descendante d'Helga Poufsouffle en dernier, puis il s'en servirait pour créer un nouvel horcruxe dans la précieuse coupe…
