« NON !!!! -Oh mon Dieu. Sydney. -Vite, il faut aller voir s'ils sont vivants. »

Jarod se précipita tandis que Mlle Parker était restée plantée au même endroit, une main cachant sa bouche et les yeux brillants de larmes. Elle venait de voir cette masse s'écrouler sur les dernière personnes au monde, mis à part Jarod, qui l'avait toujours aidée et qui avaient toujours été présentes pour elle. Elle n'arrivait pas à comprendre, le cercle infernal continuait sa route, tuant au passage toutes les personnes qu'elle aimait et la laissant de plus en plus seule et désespérée. Jarod posa un pied contre le coffre et saisit la poignée de la portière, il tira de toutes ses forces et le mécanisme céda.

Quelque chose remua dans la pénombre, il tourna les yeux pour tenter de distinguer les formes qui l'entouraient. Il remarqua alors que l'un des hommes avait bougé à l'intérieur et il entendit ensuite la voix terrifiée de Broots, l'appeler à l'aide.

« Venez Broots, donnez-moi votre main je vais vous aider. -Ja. Jarod. »

Le Caméléon saisit sa main tremblante et l'informaticien s'extirpa de la carcasse en tombant rudement au sol. Celui-ci s'assit et Mlle Parker s'approcha de lui, elle retira sa veste, puis déchira un morceau du bas de sa chemise. Elle s'en servit pour éponger le sang qui coulait de la tête de Broots puis rejoignit Jarod.

« Comment vont Sydney et Angelo ? -Je ne sais pas encore, je n'arrive pas à les atteindre. -Est-ce que tu les as entendus ? -Pas encore. »

Jarod tenta de se faufiler dans la carcasse mais sa jambe lui faisait mal et il avait une trop large carrure pour passer. Il sortit et se massa la jambe, Parker se tourna vers lui, et lui posa une main sur la joue en le regardant d'un air assuré.

« Laisse-moi faire. -Tu es sûre ? -Tu vois quelqu'un d'autre ici qui pourrait le faire ? »

Il se dressa et balaya la rue du regard, un spectacle de désolation régnait, des parpaings étaient répandus sur le sol ainsi que les voitures écrasées et des corps sans vie. Un des plus hauts immeubles de la ville venait de s'écrouler et la poussière épaisse ne retombait toujours pas. Parker retroussa ses manches, Jarod remarqua alors qu'elle avait une coupure au bras qui saignait beaucoup.

« Montre-moi ton bras. -Après, aide-moi plutôt. »

Il s'approcha d'elle et lui tint la taille alors qu'elle rentrait dans le tas de ferraille par ce qui devait servir de fenêtre auparavant. Elle ne voyait presque rien mais reconnut la tête de Sydney, elle lui caressa le visage et pu déduire qu'il avait les yeux fermés. Elle descendit sa main dans son coup pour essayer de sentir un pouls, en vainc, tout comme pour Angelo. La jeune femme commençait à étouffer dans cette atmosphère confinée et mélangée à la poussière. Elle sortit et Jarod vit qu'elle pleurait, il plissa les yeux comme pour lui en demander la raison, bien qu'il la susse déjà.

« Je n'ai pas senti leur pouls. -J'y vais, tu n'as peut-être pas bien placé tes doigts. -Arrête, tu sais bien que c'est faux. -Ca ne peut pas arriver maintenant, tout allait si bien. Pourquoi faut-il toujours que le destin s'acharne contre moi ? »

Parker le prit dans ses bras, il mit sa tête dans ses cheveux et pleura à son tour, il furent ensuite rejoins par Broots. Ils s'assirent sur un bloc de pierre et Le Caméléon soigna le bras de Mlle Parker comme il le pu, avec un autre morceau de la chemise de la jeune femme.

« J-Il faut qu'on aille voir ma famille. Ils sont peut-être blessés eux aussi. P-Mais on va mettre des heures avant d'atteindre leur quartier, toutes les rues sont bouchées. J-Il faut les retrouver. B-Moi je reste là. P-Quoi ? Non Broots, vous viendrez avec nous. B-Je ne peux pas laisser Sydney et Angelo seuls ici. J- Mais ils sont morts Broots, MORTS ! B- Je veux qu'on les enterre dignement. pas. pas comme des inconnus dont tout le monde fichait, nous les connaissions. P-Il a raison, ils étaient nos amis. J-Je suis d'accord mais mettez vous à ma place, que feriez-vous ? S'il vous plaît, restez-là et je reviens dès que je le peux. P-Non, je viens avec toi, Broots, vous pouvez rester seul ? B-Euh. Je. Je crois. J-Tenez, prenez mon numéro de portable, vous essayez de m'appeler si vous avez un problème, d'accord ? BOui. D'accord. »

Parker prit Broots dans ses bras, et s'écarta en esquissant un sourire forcé comme pour tenter de le rassurer. Elle n'avait pas vraiment envie de le laisser seul ici, tout comme il n'en avait certainement pas plus envie qu'elle. Il semblait si désorienté, si traumatisé, mais cette fois-ci il y avait de quoi. Il venait d'échapper à la mort, quoi de plus terrifiant ? Elle trouvait tout de même qu'il réagissait plutôt bien contrairement à ce à quoi elle aurait pu s'attendre, la nécessité sûrement.

« -Faites attention à vous. -Promis. Mlle Parker ? - Oui Broots ? -Je. Je pensais à Debbie. Avant de partir j'ai préféré la laisser chez une amie mais au cas ou. ou je ne. -Non Broots, vous aller la revoir très vite votre petite fille, elle a besoin de vous et que vous soyez fort. Compris ? -Mais si jamais. -Je m'en occuperais comme si c'était ma propre fille, je vous le jure. -Merci, bonne chance Jarod. -A bientôt Broots. »

Le couple s'éloigna dans les rues sombres, main dans la main et le regard perdu et triste. Ils devaient enjamber les débris, se couvrant le visage pour ne pas s'intoxiquer. Ils rencontraient des dizaines. des centaines de blessés à qui Jarod ne pouvait s'empêcher de donner des conseils, Mlle Parker elle aussi le faisait même si les gestes étaient parfois un peu maladroits. Jarod l'observait pendant qu'elle s'occupait d'une petite fille, la jeune femme était si douce, elle avait même réussi à redonner le sourire à la fillette bien qu'il y ait peu de chance qu'elle retrouve ses parents sains et saufs. Au fur et à mesure qu'ils avançaient dans les décombres, les victimes s'accumulaient, les pleurs résonnaient de plus en plus fort et le sang devenait écoeurant. Pendant qu'ils marchaient, Jarod et Parker ne se lâchaient pas la main, de peur que l'un ne se perde dans la nuit ou qu'il ne s'échappe, cela dépendait de l'endroit d'où l'on se situait.

1h00, Pacific Manor, San Francisco :

Jarod et Parker étaient arrivés à la sortie du quartier économique de la ville et abordait celui tranquille des habitants de San Francisco qui appartenaient à la classe moyenne. C'était un petit quartier de banlieue, relativement chic, du moins, avant que le séisme ne le transforme en zone inhabitable. Les confortables petites villas étaient biens alignées, pourvues de grands jardins fleuris et d'une allée en pierre qui conduisait à l'entrée. Jarod passa un moment à les regarder, surtout celle qui étaient détruites, il se les imaginait en parfait état, éclairées avec des enfants jouant dans l'herbe. Une bonne partie de ces maisons était encore debout, mais il ne savait pour combien de temps encore. Le jeune homme avait peur et priait de tout son c?ur pour que celle de sa famille soit intacte. Mlle Parker s'était approchée de lui et avait posé sa main sur son épaule pour lui montrer qu'elle était là et qu'elle comprenait exactement ce qu'il ressentait. La désolation, la tristesse et la souffrance étaient les trois mots qui leur venait le plus souvent à l'esprit en entendant ces gens pleurer ou même parfois hurler de douleur et de désespoir. Mais ce qui était le plus déstabilisant pour les deux amis, c'était le fait de ne rien voir, il entendaient tant de choses, il s'en imaginaient aussi beaucoup et elles étaient parfois encore plus terrifiantes que la réalité.

« Tu crois qu'il y a un espoir de les retrouver en vie ? -J'en suis sûre Jarod. Ils ont survécu à tant de malheurs dans leur vie qu'un séisme ne va pas les empêcher de vivre et de te retrouver. -J'étais si proche du but. »

La jeune femme avança d'un pas pour se placer en face de Jarod, elle se pencha vers lui car il baissait la tête, elle semblait si sûre d'elle et ses yeux étaient si convaincants.

« Ne dis pas cela, tu ne sais pas ce qui va se passer maintenant alors n'essaie pas de te monter la tête, d'accord ? -Merci Parker d'être venue, je ne sais pas si j'aurai eu la force de continuer si je n'avais pas eu ta présence, ta voix. -Je t'aime Jarod, je t'accompagnerai partout même en enfer s'il le faut. -Je crois que c'est fait alors. -. »

Ils continuèrent à marcher en silence, ne connaissant pas les lieux, ils durent se renseigner auprès des passants pour trouver leur chemin. Après s'être perdus plusieurs fois, il arrivèrent devant une petite maison au jardin soigné et aux murs blancs. La villa semblait en bon état, elle était toujours debout, ce qui était loin d'être le cas des maisons alentours. Jarod s'arrêta devant, il avait des difficultés à respirer et un n?ud se formait dans le fond de sa gorge. Il attendait ce jour depuis si longtemps, c'était inexplicable mais il n'osait pas entrer, il se sentait comme un étranger. Il n'avait jamais vraiment eu de contacts avec ces personnes, il ne les connaissait pas et ne savait pas comment agir avec eux. Et s'ils ne le reconnaissaient pas ? Il n'avait pas vu son père depuis au moins 3 ans, sa s?ur un peu plus et sa mère. Il l'avait aperçue de loin dans une rue de Boston, ou encore sur Carthis, mais allait-elle le reconnaître pour autant ? Il se décida à mettre un pas devant l'autre, ainsi de suite jusqu'à la porte d'entrée à laquelle il frappa deux petits coups mal assurés. Personne ne répondit, il se crispa alors Parker le devança et frappa plus fort. Ils entendirent alors une voix les appellent et leur demandant d'entrer, ce qu'ils firent immédiatement. « Où êtes-vous ? -Par ici, s'il vous plaît, venez vite !! »

Parker et Jarod se regardèrent d'un air inquiet et se dirigèrent vers la pièce d'où provenait la voix, Jarod crut qu'il allait s'effondrer en voyant qu'il marchait dans une marre de sang.

A suivre, des mails siou plaît !!!!!!! MissParker63@hotmail.com