Quelle est cette sensation étrange ? Ce mal-être ? Je regarde ces gens penchés sur moi, les yeux gonflés, mais je ne m'explique pas. Je ne m'explique pas pourquoi ils ont l'air à la fois si triste et si heureux. Qui sont-ils ? Il me semble connaître cet endroit. Suis-je déjà venu ici auparavant ? Difficile à dire. Le médecin - je suppose que c'en est un car il un stéthoscope autour de son coup et est revêtu d'une blouse blanche - commence à me parler ; mais je ne distingue pas ses paroles, je ne peux pas me concentrer. Suis-je à l'hôpital ? Il me semble que oui, mais que diable fais-je ici ?

Docteur : Maurice est-ce que vous me comprenez ?

Je vois ses lèvres bouger, qu'essaye t-il de me dire ? Je me concentre un peu plus, bien que j'ai mal à la tête ; ses paroles deviennent plus claires, je l'entends.

Docteur : Maurice ? Si vous m'entendez faites moi signe.

J'acquiesce de la tête. Les visages des personnes présentes se détendent, des larmes coulent. Mais pourquoi ?

Docteur : Vous rappelez-vous de ce qui s'est passé ?

Quelle question ! Bien sûr que. Je regarde mes poignets, ils sont bandés ; je. mais qu'est-ce que. ? Je ne me souviens pas. Je regarde le médecin, tous les visages ont des airs interrogateurs. J'essaye mais je ne parviens pas à me rappeler. Tout est noir ; un noir sordide et épais, j'ai l'impression que mon cerveau n'est plus que de la bouillie pour chien. De quoi devrais-je me rappeler ?

Docteur : C'est bien, ne forcez pas. Ce n'est pas grave, ça reviendra. Faith : Marvin ? Marvin : Parle lui, ça ne pourra que lui faire du bien.

Une jeune femme blonde s'approche de moi. J'ai l'impression de voir un ange, elle est si belle. Mais je ne m'explique pas ce sentiment étrange qui s'empare de moi lorsqu'elle s'approche.

Faith : Bosco ? Comment tu te sens ?

Comment sait-elle mon nom ? Devrais-je la connaître ? Je fouille dans ma mémoire, mais rien ne me revient. Son visage me rappelle quelque chose, ou quelqu'un allez savoir. Mais qui ? Je la regarde, je la dévisage. Ces yeux sont rouges et gonflés, elle a pleuré, mais pourquoi ? Ca ne peut pas être à cause de moi, je ne la connais pas, je ne m'en souviens pas. Elle me regarde étrangement, puis se retourne vers le médecin.

Faith : Il ne me reconnaît pas ? Marvin : Laisse lui un peu de temps, d'ici une heure ou deux tout sera redevenu clair dans sa tête. (Aux autres personnes présentes) : Il vaudrait mieux que vous alliez le voir à tour de rôle.

Les gens sortent, je me retrouve avec elle, cet ange, devant moi. Est-ce possible que je connaisse une femme comme ça ? Ses traits sont doux mais soulignent une certaine inquiétude, ces cheveux ont des reflets dorés ; son visage est emprunt de tendresse et d'affection, mais pourquoi ne puis-je me rappeler ? Faith : Bosco ? C'est moi, c'est Faith.

Je lui fais un signe de la tête comme pour lui dire que je la comprends, mais que lui dire ? Faith..Faith.. j'ai beau chercher je ne me souviens pas. Pourquoi ? POURQUOI ? Ma tête va exploser. Une réponse s'il vous plaît.

Faith : Ce n'est pas grave, ça va revenir. Tu te souviens de ce qui s'est produit ? Pourquoi tu es ici ?

Je n'ose pas parler, en suis-je même capable alors que je n'ai même pas la force de me souvenir. « Non », dis-je avec hésitation.

Faith : Tu as fait une tentative de suicide, tu t'es tranché les veines dans le bar de ta maman ; elle t'as retrouvé baignant dans ton sang. Oh Bosco !

Suicide ?... Tranché ?.... Sang ?.... Mais qu'est-ce qu'elle me raconte ? Bien sûr que je ne me rappelle pas d'elle, mais je me souviens de ma mère, de son bar ; je me serais souvenu de quelque chose comme ça, ça ne s'oublie pas, ça ne peut pas s'oublier. Et puis le suicide ? Moi, Maurice Boscorelli essayant de me suicider ? Impossible, pourquoi ferais-je une chose aussi insensée ? Pourquoi, quand.Des tas de questions auxquelles elle aura les réponses, du moins je l'espère. Je me lance.

Bosco : F.Faith ? Faith : Oui ?

Je vois une lueur dans ses yeux, non pas comme de la joie ou de la tristesse, mais plutôt comme de l'espoir.

Bosco : Je. Depuis quand suis-je ici ? Faith : Environ deux jours. Dieu bosco qu'est-ce qui t'as prit ? J'ai cru que j'allais finir comme Fred !

Son ton, jusque là doux, se raffermit. Au fait, c'est qui Fred ? Comme si elle lisait dans mes pensées, elle m'a tout de suite répondu.

Faith : Mon mari ; il a eu une crie cardiaque il y' a presque trois jours. Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête, tu peux me le dire ?

Elle est maintenant frénétique, son visage si doux s'est transformé, il est devenu rouge, et je peux dire qu'elle exprime de la colère emprunte de soucis dans ses propos. Des larmes, comme des perles, tombent une à une en bas de ses joues. Elle me crie presque dessus, mais qui est-elle pour me dire ou non ce que je dois faire ? Après tout si elle se comporte comme ça, c'est qu'elle doit tenir à moi. Elle se calme

Faith : . Ne me refais jamais ça Maurice !

Maurice, ce que je déteste ce prénom, ma mère l'emploi toujours lorsqu'elle est fâchée. D'ailleurs où est-elle ?

Faith : Dis-moi que tu n'as pas fait ça à cause de ce que je t'ai dis, je t'en prie. Je ne le pensais pas, c'était juste..j'étais paniquée, Fred. j'ai cru qu'il allait mourir. Je ne voulais pas te dire ça, je sais que ce que je pourrais te dire ne te consolera jamais, mais je t'assure, je m'en veux déjà assez pour tout ça. J'espère seulement qu'un jour tu pourras me pardonner.

Je dois, à l'heure actuelle, ressembler à un arriéré en la regardant parler de la sorte, mais est-ce que quelqu'un peu me dire ce dont elle parle ? J'aimerais tellement me rappeler, mais ce voile, celui qui me sépare de mes pensées, ne peut être franchi, ou du moins pas encore. « Maurice !!! » Ce cri me coupe de mes pensées. Elle se tient à l'embrasure de la porte.

Bosco : Maman ! Angela : Oh mon bébé !

Elle se précipite sur moi et me serre dans ses bras, j'ai l'impression d'avoir cinq ans. Enfin quelqu'un que je connais, dont je me souviens. Quelqu'un que j'aime, je sais que je lui ai fait du mal en arrêtant mon frère, mais ce n'était pas le but premier. Je l'aime, ma maman, je ne pourrais jamais cesser de l'aimer, je ne pourrais jamais ne pas m'en rappeler, car une mère, c'est sacré. Ma mère ; et puis se sont succédées les visites de personnes qui prétendent me connaître et être mes amis ; un certain Doc, et puis Bully ou Sully enfin quelqu'un comme ça, un défilement d'uniformes. Et puis ce James, ou Jimmy Doherty ; alors lui je suis sûr que je ne l'ai jamais aimé, ou plutôt que je n'ai jamais pu le supporter, pour l'instant c'est une des seules choses dont je sois vraiment sûr. On m'a dit que j'étais flic, bien sûr je le sais que je suis flic, et même un bon ; il paraît que Faith est ma partenaire.seulement je ne me rappelle pas. Le médecin, ce Marvin, dit que je ne veux pas m'en souvenir. Est-ce normal ? Je lui jure que non, je fais tout mon possible mais beaucoup de zones d'ombres restent. J'ai l'impression que je plane, je erre à la recherche de quelque chose qui probablement n'existe pas. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je les vois à travers la vitre, à l'extérieur, je suis certain qu'ils parlent de moi. En tout cas je déteste ça !

Faith : Marvin, qu'est-ce qu'il a ? Qu'est-ce qui se passe ? Ty : Il se souvient de tout ou presque. Sully : .Sauf de nous. Marvin : Bien je crois que cela est du à un choc psychologique. Il a été scientifiquement prouvé que suite à un choc émotionnel violent, une personne pouvait occulter une partie de son vécu, avec tout ce qu'il comporte Alex : Mais quel choc ? Marvin : le même qui l'a poussé à se taillader les veines, et à se retrouver ici. Jimmy : Donc s'il ne se souvient pas de nous, ça veut dire. Marvin : .que l'un ou l'autre d'entre vous a été responsable, directement comme indirectement, de ce qui l'a poussé à faire ça. Faith (à elle-même) : Oh mon Dieu.

Un flou vindicatif. Voilà tout ce que je vois ; mon cerveau.en ai-je encore un ? J'essaye de me rappeler de certaines personnes que j'ai vu aujourd'hui. Sully et Ty, paraît que je couvre le secteur avec eux, que je suis inséparable de Faith, que je déteste Jimmy. mais ce sont ce que les gens m'ont dit, j'ai beau chercher, je n'y arrive pas, pourquoi ? Imaginez- vous dans le noir, vous ne voyez rien, vous n'entendez rien, vous errez dans les ténèbres, sans savoir ou vous allez. Vous vous sentez petits, effrayés, perdus. C'est exactement ce que je suis, perdu ! Pouvez-vous imaginer quelque chose de plus frustrant que de ne pas vous souvenir de tout ce qui a bâti votre vie, sur quoi dès lors peut-on se reposer ? Faith est revenue me voir, je la trouve trop inquiète pour moi. Elle m'a parlé de son mari, toujours à l'hôpital ; c'est à son chevet qu'elle devrait être en ce moment, pas au mien. Je cherche tandis qu'elle parle, je ne lui ai adressé la parole que trois fois depuis qu'elle est là. Elle est si douce, si belle, je ne comprends pas comment elle a pu me supporter s'il est vrai que nous avons passés six ans à travailler ensemble. Une poursuite, une fusillade, Ty et Alex, je commence à me souvenir de quelques bribes, je revois certaines choses, Doc, Carlos, mais rien sur Faith.c'est pourtant sur elle que j'aimerais savoir le plus de chose.Non ce n'est pas possible, pas elle. je me souviens. Ce qu'elle a dit. L'ignorance est parfois plus douce que la vérité, c'est parfois le meilleur remède.

Faith : Bosco, dit quelque chose.Bosco ? Bosco : Inutile !