Auteur : Asrial Base: FF8 Genre : démon Titre: Liber Daemonis Rating : PG-13 à R

Liber Daemonis Chapitre 2



Galbadia, milieu de la nuit, Bar Moonspell

"- Tu as fait un magnifique acquisition, Mickey." Le patron de la boite de nuit hocha pensivement la tête, à moitié hypnotisé par la danse lascive de l'un se ses employés sur la scène principale. S'arrachant au spectacle des courbes musclées luisantes d'huile et de sueur, il promena son regard parmi les spectateurs. Tous se gorgeaient du spectacle enivrant du jeune homme a moitié nu s'abandonnant a la musique comme entre les bras d'une vieille maîtresse et lui faisant l'amour avec tendresse et passion. Même les serveurs et serveuses, ramassés parmi la faune locale a la moralité incertaine et a la vertu plus incertaine encore s'étaient arrêté dans leur travail, pourtant exclusivement payés sur les pourboires, pour se repaître du spectacle sensuel de la nouvelle "star" de la boite de nuit. Les paupières closes sur ses grands yeux de saphir partagés entre la tristesse et le mépris, une musculature solidement charpentée, des hanches étroites à la taille très marquée pour un homme, de longues cicatrices parcourant son corps et mettant davantage en valeur le grain satiné de sa peau, un torse large et imberbe, les cuisses d'albâtre de quelqu'un ayant vécu toute sa vie couvert, de petites fesses fermes suivant le rythme de coups de reins fantasques.

Un frisson parcouru l'assemblée lorsqu'un second danseur, aussi noir de cheveux que l'autre était blond le rejoint sur la scène. Les lèvres des deux hommes se soudèrent comme leurs mains se mettaient a explorer le corps de leur partenaire. Le rythme de la musique se fit plus rapide, plus frénétique même, emportant dans sa corse les passions offertes au regard des deux hommes maintenant à genoux devant leurs spectateurs. La petite veste de cuir moulant du brun était tombée à terre comme la peau d'une mue trop vite arrachée, presque saignante des ongles qui venaient de la déchirer pour révéler plus vite le torse parfait du jeune homme allongé sur ses talons, la tête touchant le sol et secoué jusqu'à l'âme des caresses que le blond faisait courir sur ses cuisses ouvertes, juste protégées d'une mince couche de cuir blanc. A mesure que la musique atteignait progressivement son pinacle, la lumière sur la scène et la sale déclinait progressivement, engloutissant dans l'obscurité protectrice les spectateurs ravagés de l'étreinte fictive qu'ils venaient de voir. Ca et là éclataient des gémissements rauques, des geignements et hues de plaisir à mesure que les serveurs, serveuses et danseurs doublant comme prostitués s'offraient moyennant finance aux clients éperdus de concupiscence. La musique finit par s'éteindre sourdement, étouffée par les sons venant de la salle, dévastée par l'orgie ordinaire qui suivait toujours les prestations du jeune homme. Mickey frissonna lorsqu'une ombre, puis une autre plus petite passèrent le rideau et la scène et s'assirent, les jambes pendant dans le vide, sur le bord de la scène. Le danseur brun s'allongea contre son camarade, la tête sur ses cuisses. Mickey avala péniblement sa salive. Il avait sortit son danseur du caniveau où il l'avait trouvé, près a se vendre pour un bol de soupe. Il l'avait amené sans son club dans l'idée de l'utiliser comme videur mais avait changé d'avis après l'avoir fait se décrasser. De serveur maintenant bien nourris et réfractaire à toute prostitution, il l'avait fait passer, a titre d'expérience, sur la scène. Et il ne l'avait plus quitté. Le propriétaire du club soupira. Parfois, il regrettait de n'avoir pas laissé le jeune homme dans la fange d'où il l'avait tiré. Il lui faisait peur. Comme ce soir. Comme s'il se nourrissait de la débauche l'entourant, sans jamais y participer, l'observant juste avec le dédain d'un scientifique pour ses souris de laboratoire. Le regard bleu glacier du danseur passa sur lui en même temps que ses lèves s'ourlaient d'un sourire moqueur et un peu méprisant. Comme si. Il lisait ses pensées. Le sourire du jeune homme s'accentua avant qu'il ne reporte son intérêt sur les bacchanales se déroulant a quelque centimètres de ses pieds bottés d'acier et de cuir.

Les bruit d'extases se multipliait autour de lui. Les yeux fermés, il pencha la tête en arrière à mesure que de long frissons s'emparait de sa chair et que le plaisir mêlé des dizaines de personnes le frappait comme une marée sans scène renouvelée. Les lèvres entre ouverte, les mains posées à plat derrière lui, il gémit sourdement avant d'exhaler un long soupir satisfait comme s'éteignait progressivement les cris d'extase a ses pieds. Mickey se laissa glisser lentement le long du mur. Il avait peur. Le jeune homme se redressa et rajusta ses vêtements minimalistes. Secouant sa crinière blonde lui tombant au milieu du dos, il passa un main dedans avant de s'étirer lourdement. Il avait toujours l'impression que quelque chose en lui ne demandait qu'a sortir dans ses moments là. Quelque chose qu'il ne comprenait, ni ne parvenait a appréhender. Caressant une dernière fois la nuque de son camarade de danse endormis sur la scène, il quitta la salle a pas lents. Il avait soupé de la débauche de ce lieu de perdition. Il lui fallait.autre chose. Sur de lui, son habituel sourire méprisant et hautain plaqué sur le visage, Seifer décida de commencer par aller faire quelques courses. Il avait besoin de nouveau vêtements.. Et Galbadia ne dormait jamais.elle. Merveilleuse amante.

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Eshtar

Assis sur la plus haute flèche du plus haut immeuble d'Eshtar, Laguna fixait sa ville sans la voir. Comme elle était belle, resplendissante de lumière, parée de miroirs et de voiles d'écarlate et de pourpre comme une gitane, offrant ses charmes à quiconque savait la conquérir et la posséder avec sassez de force pour la conserver sienne. Il aimait sa ville. Et la haïssait tout autant. A cause d'elle il avait perdu ses deux enfants. A cause d'elle, il n'avait pu remplir son rôle de père et de guide. Et maintenant. Maintenant son aîné allait faire ses première armes dans le monde étrange qui était le sien depuis temps d'années. Lui restait juste a espérer qu'il ne se perdrait pas dans le méandres des pouvoirs qui n'allaient pas tarder à naître et à sourdre de lui telle une source intarissable.. Il ferma les yeux et appuya la tête contre le paratonnerre contre lequel il s'était appuyé et se recroquevilla davantage sur son étroit promontoire. Il ne savait que faire pour aider son enfant. Il savait juste qu'il était en vie. Il le sentait. Se relevant brutalement, il fit un pas en avant et se laissa tomber dans le vide, la tête la première. Sans peine aucune, il se posa sur le balcon de sa chambre, étoilant un peu plus le béton et le marbre a l'endroit même où il s'était déjà réceptionné des centaines de fois. "- Laguna ??? La voix timide de Kyros le tira de ses réflexions. Prenant juste le temps de camoufler les traits les plus flagrant de sa réalité physique, il présenta devant son vieil le visage de bouffon inepte que tous connaissaient de lui. "- Qu'y a-t-il, Kyros ? "- Où étais-tu ? Ca fait des heures qu'on te cherche !" Laguna haussa les épaules et se fendit de son plus grand sourire charmeur. "- Je musardais." "- Avec tout le travail que tu as ?" Le fin bretteur ne semblait guère ravis et en passe de lui resservir son habituel discours sur les responsabilités. Laguna coupa court en levant une main ferme. "- Suffit, je ne suis pas d'humeur et tout est fait." Le plantant là, il passa devant lui et quitta la suite présidentielle pour marcher un peu dans la ville. Les mains dans les poches, il prit le périphérique, s'intéressant davantage aux plaines désertiques entourant la ville qu'aux saluts enthousiastes de ses administrés. Misérablement, il fit demi-tour et regagna le Palais où l'attendaient Kyros et Ward, aussi silencieux l'un que l'autre. "- Qu'est ce qui ne va pas ?" Finit par lancer Kyros Laguna ricana sombrement. "- Tout va très bien, Kyros. Tout va très bien." Peu convaincu, le combattant finit par laisser tomber tout en se promettant d'avoir le fin mot de l'histoire. Laguna pouvait être particulièrement secret et borné quand sa vie privé entrait en jeu. Les yeux dans le vague, Laguna murmura deux mots. Satisfait, il porta sans peine ses deux amis dans leurs chambre puis quitta encore une fois la ville pour les plaines neigeuses de Trabia. Il avait envie de voir son cadet..

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BGU, ancrée près de la TGU

"- SQUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAALL !!!" Le chef des SeeDs plongea sous la table tel le dauphin moyen repérant un banc de poisson nageant sous lui a l'audition de son nom braillé dans les aigus et sur un ton inimitable. "- Jesuispaslàjesuispalà." Complaisante, Quistis rembarra fermement Linoa qui sortit de la Cafétéria en continuant a glapir comme une truie qu'on égorge. "- Merci." La jeune femme tendis la main à son supérieur hiérarchique qui s'en saisit avec reconnaissance et repris sa place sur son banc, entre Zell et Irvine. Les deux jeunes hommes tentaient tant bien que mal de retenir leur forte hilarité que le regard polaire de leur chef n'était pas pour réprimer. "- Allez-y, foutez vous de moi." "- Je ne crois pas qu'il aient besoin d'encouragement" Remarqua Quistis en voyant les deux amis s'exploser de rire sur l'épaule l'un de l'autre. Squall réfléchit un instant à la finalité de bouder mais laissa tomber devant le frémissement des lèvres de son ancien professeur, elle aussi partagée entre sa contenance habituelle et son rire croissant. "- Je suis un incompris." "- On lui dira." Une brusque embardée de la BGU les projeta brutalement tous a terre. "- Mais qu'est ce qui se passe encore !?" Glapit Zell en récupérant sa cheville coincée sous le poids de son amant. Jurant et pestant, Squall se traîna jusqu'au plus proche interphone. "- NIDA ? C'EST QUOI CE BORDEL !!!" A moitié hystérique, le pilote de la BGU couina sa réponse. "- J'en sais rien, je sais pas, le sol s'effondre sous la BGU et je peux pas décoller ! C'est comme si on étaient aspirés !!! et. HO PAR HYNE !!!" Un grésillement strident remplaça la voix emplis de terreur du jeune homme. Squall sauta sur son arme. "- QUE TOUT LE MONDE SE TIENNE PRET ! ON EST AGGRESSE PAR QUELQUE CHOSE !!!" Les SeeDs sautèrent sur leur pieds, la main sur leur arme et emboîtèrent le pas de leur chef, une confiance en lui confinant à la folie fanatique se lisant sur leur visage.

Les mercenaires déboulèrent dans le grand hall et se figèrent. La verrière avait volé en éclat sous la pression déformant les murs de l'université et des créatures étranges s'étaient posées un peu partout en altitude. "- C'est quoi ca ?" Une crainte révérencielle sur le visage, Squall fit signe a ses hommes de reculer prudemment a l'abri des couloirs, trop petits pour permettre aux créatures de se déplacer efficacement. L'un des choses tomba soudainement du plafond, un humain étroitement serré dans ses bras. Gentiment, il posa un Nida gris cendre de peur sur le sol puis rejoignit ses congénères dans les linteaux du Hall. "- Mais bon sang, c'est quoi tout ça !" L'une des créatures, plus humanoïde que les autres descendit a son tour en battant lentement des ailes et se posa au milieu de la pièce, à quelques mètres de la fontaine centrale. Respectueusement, elle s'avança d'un pas et s'inclina profondément devant Squall "- T'as un ticket, Squall." Plaisanta maladroitement Irvine, le doigt crispé sur la gâchette de son fusil. "- Ce n'est pas lui qu'il salut." Fit calmement remarquer Laguna en s'avançant tranquillement vers eux, sortant de nulle part. Sans un regard pour son fils, il les dépassa et vint se planter devant la créature avant de s'incliner a son tour devant elle. Le monstre humanoïde hocha la tête de satisfaction avant de faire un geste de la main. Un coffret cerclé d'acier lui fut apporté qu'il présenta à Laguna qui l'ouvrit. En sortant un mince codex, le président le déroula puis le lit en fronçant les sourcils. La gorge sèche, il remercia la créature dans une langue que personne n'avait jamais entendu. S'inclinant encore une fois, l'être prit congé et disparu dans un frou-frou d'ailes aussi vite qu'ils étaient apparus, laissant la BGU vide et silencieuse de leur présence imposante. "- Laguna ? C'était quoi ???" "- Hein ?" Comme sortant d'un rêve, le président d'Eshtar sursauta. "- Ces trucs. Vous semblez les connaître." "- Ho ?? Ha, oui. Un peu.D'un certaine façon." "- Et ils sont quoi ?! " S'énerva Squall, furieux. "ils voulaient quoi ?" "- Me prévenir." "- Vous prévenir ? Et de quoi ? Qu'est ce qui était si important qu'ils ont du bousiller MON Garden plutôt que de vous livrer le paquet a Eshtar ?" "- ils n'auraient pu entrer a Eshtar, c'est mon Fief." Balaya distraitement Laguna en relisant la missive avec attention. Squall la lui arracha des mains pour la lire. "- Mais.C'est quoi cet alphabet ?" Laguna repris le codex, le roula et le rangea dans sa poche. "- C'est du Daemonite. Une langue dont tu n'as sûrement jamais entendu parler." Laguna se fendit d'un petit sourire pervers. "- Ils m'informaient juste que le Démon-Roi était mort." Squall fixa longuement son père sans comprendre. "- Et en quoi sa te concerne ? C'était des démons ? Tu plaisantes ???" Laguna eut un sourire froid avant de se détourner. Qu'il ait reçu le Codex impliquait. Beaucoup de choses. Que le Messager se soit incliné devant lui, lui reconnaissait son droit à présenter sa candidature au trône. Qu'il soit convié au Pandémonium comme le suppliait la missive en impliquait davantage encore. Les prochaines semaines seraient intéressantes. Puisse-t-il y survivre avec toute sa raison.

A suivre