Auteur : Asrial

Base: FF8

Genre : démon

Titre: Liber Daemonis

Rating : PG-13 à R

Liber Daemonis

Chapitre 10

Trois jours plus tard

Epuisé, Squall se laissa aller sur le tabouret de toile que son ordonnance venait de déplier.

Les mains tremblantes d'un dernier repas prit trop longtemps auparavant, il avala avec un plaisir évident la soupe épaisse de viande que les trois bleus de corvée de cuisine avait fait mijoter avec ce qu'il étaient parvenus à chasser dans le coin.

Il soupira de soulagement et balaya du regarda le camps de fortune monté a la va-vite par les SeeDs.

En quatre jours de combat acharnés face aux armées Galbadiene, ils n'avaient pas essuyé cent morts…

C'était un résultat magnifique…Jusqu'au moment où les chiffres devenaient les cadavres des hommes et femmes qu'il avait juré de diriger efficacement et intelligemment.

A tout prendre, il préférait encore les missions de guérilla comme il avait du les subir du temps d'Ultimécia…Et surtout, il préférait de loin être LUI sur le terrain et responsable de lui-même à l'exclusion de toute autre personne…

"- Chef ?"

Une main se posa sur son épaule et il mit une temps avant de rouvrir les yeux et de faire le point sur le visage anxieux et encore enfantin d'un étudiant de dernière année confiné aux taches d'intendance…la place était moins dangereuse que beaucoup d'autre…

"- Mallen ? C'est ça ?"

L'adolescent rougit un peu que son Chef se souvienne de son nom parmi la foule de ses hommes et se racla la gorge.

"- La troisième section vient de revenir. Ils n'ont eut aucune perte et l'unité ennemie a été anéantie."

Squall hocha la tête et soupira une fois de plus. Une partie du poids pesant sur ses épaules lui sembla avoir disparu.

"- Parfait. Que tout le monde finisse de se restaurer puis empaquette ses affaires. Nous nous replions sur le camps de base 4 dans une heure."

"- A vos ordres chef…" l'étudiant hésita et chercha un soutient auprès de ses camarades, SeeDs ou encore élèves, qui hochèrent vigoureusement la tête. " Heu…Chef…"

"- Quoi ?"

"- Heu… pardonnez moi, mais…Vous n'avez pas dormis depuis quatre jours et a peine mangé…Le traîneau médical est vide et nous n,'avons pas franchement besoin qu'on nous surveille pour déplacer le camps de base…Vous croyez pas que vous devriez dormir jusque là ?? Vous avez vraiment une tête de déterré…"

Leonhart se frotta un instant les yeux avant de fixer ses hommes. Visiblement, ils avaient tous la même idée en tête…

Il eut un petit sourire amusé.

"- Et si je ne vais pas dormir un peu ?"

"- On vous attachera sur une civière ?" Lâcha l'un de ses lieutenants sans avoir l'air d'y toucher. "Sans rire, Squall. Tu as une tête à faire peur. Va dormir !"

Le jeune homme râla un peu pour le principe, traîna légèrement les pieds mais, l'un dans l'autre, prit juste le temps de finir son repas avant d'aller s'enrouler dans une couverture et de fermer les yeux.

Il s'endormit instantanément.

En silence, les SeeDs remballèrent leurs affaires et se déplacèrent de 150 Km vers l'ouest…

Ils avaient une confiance absolue en les prévisions de leur chef…En quatre jours, il ne s'était pas trompé une seule fois quand aux mouvements de l'ennemi, aussi savaient-ils disposer du temps nécessaire…

***

Seifer entra dans le bureau de Laguna.

Un peu halluciné, il se rendit vite compte que son père n'avait pas bougé de plus d'un demi centimètre depuis qu'il l'avait laissé, la veille au soir, pour aller prendre quelque repos pendant qu'il le pouvait encore.

"- Laguna ?"

Le démon lui jeta a peine un coup d'œil avant de reprendre sa lecture méticuleuse d'un épais volume relié de cuir verdâtre.

Sans un bruit, Seifer s'assit en face de lui et attendit.

Au bout d'une petite heure, Le Majeur reposa le livre.

"- Désolé, j'étais occupé."

"- Y a pas de problème. J'ai quelques bonnes nouvelles si vous voulez… "

"- Ha ? Du genre ?"

"- Du genre, l'attaque des galbadiens a été contenue et repoussée, Adel a disparu dans la nature en échappant a ses gentils petits geôliers, l'unité d'espionnage stationnée à Deling a découvert qui finançait l'expédition militaire...Bref, ce genre de petites choses…."

"- Je vois…. Je suis allé dans les Cours pendant que tu dormais…"

"- Ho…"

"- Les discutions préliminaires quand à la résolution que j'ai imposé la semaine dernière ont achoppées. Cinq factions se dessinent, plus la notre. C'est un bon résultat…"

Le blond hocha la tête.

Plus les factions seraient nombreuses et plus il serait facile de tracer leur chemin parmi elles pour atteindre le grelot…

Laguna se prit le front dans les mains et soupira;

"- Ca ne va pas ?"

"- C'est rien… Je craque un peu c'est tout…"

Seifer vint s'accroupir près de son père et le prit dans ses bras sans se soucier de sa résistance.

"- Allez, laissez vous aller un peu…Y a que nous ici…"

Laguna ne résista plus et laissa couler les larmes qu'il retenait depuis la disparition de Kyros.

Le berçant comme un enfant, le blond lui caressait le dos tout en lui certifiant que tout irait bien.

Aucun des deux n'était dupe.

Rien ne pourrait aller.

Mais c'étaient les paroles nécessaires à ce moment précis…

***

Une vibration…

Faible…

Indistincte…

Des pleurs…

Des….pleurs ?

Une sensation de perte indicible traversa le dormeur.

Elle ne venait pas de lui…

Elle se contentait de passer à travers lui….

Parce qu'il était relié a celui qui souffrait ?

Une infime curiosité força la présence endormie a ouvrir le yeux…

Autour de lui, rien ne bougeait…Rien ne pouvait bouger…
Tout était solide, chaud…

Moelleux et protecteur…

Frais et tendre…

Un instant, il eut envie de replonger dans le sommeil

Juste un instant…

La chaleur qui l'entourait se solidifia près de son visage.

Aucune menace n'en sourdait, juste une délicieuse tendresse….

Une compréhension immédiate qui lui avait toujours manqué…

Lentement, la présence s'insinua en lui, brûlant les scories de son âme fatiguée avant de l'abandonné a nouveau, sa marque indélébile imprimée dans ses chairs et son esprit.

Lentement, puis, de plus en plus vite à mesure qu'il entendait le chant qui le guidait de plus en plus distinctement, le dormeur enfin éveillé se déplaçait.

On avait besoin de lui….

***

Les deux Daemonites posèrent sans douceur le corps de l'humain sur l'épaule de leur maître.

Avec un regard glacial, le démon fit reculer ses serviteurs puis déploya ses ailes verdâtres.

Fouettant lourdement l'air, il s'éloigna du Styxx puis plana le long de la branche montante du f jusqu'à trouver le courant idéal.

Toute sa voilure déployée, il prit le courant ascendant et se laissa dériver jusqu'à la surface.

Avec un dernier battement d'aile, il creva la surface du lac et se posa sur un promontoire rocheux.

Des serpents de Quartz apparurent sur un ordre bref de sa part et s'enroulèrent autours de l'humain.

Lentement, ils le traînèrent dans la roche et vers sa destination finale.

Satisfait, le démon replongea dans le Styxx.

La seule chose qui le décevait était qu'il ne verrait pas l'expression d'Ikerean en retrouvant le corps de son vieil ami….

***

"- Chef Squall ?"

Une main le secouait violement.

Il se dressa sur son séant, près a se battre.

"- Seifer sur le canal restreint. Il veux vous parler immédiatement."

Le brun sortit et jura.

Il faisait nuit noire.

Le camp avait du être monté depuis des heures mais aucun de ses ordonnances n'avait eut le cœur à le réveiller alors que la situation semblait des plus calme.

A grands pas élastiques, il se rua sous la tente de communication et prit le relais qu'un de ses hommes lui tendait.

"- Leonhart."

"- Squall ? On a un pépin…Tu es seul ?"

Les soldats sortirent de la tente et Squall mit un casque.

"- Je t'écoute."

"- ….Deux omniborgs viennent de ramener Kyros…"

"- ….Dans quel état ?"

"- Vivant….Dans le coma, mais vivant….Bon sang, Squall ! Je sais pas QUI l'a massacré comme ça, mais si il me tombe sous la main !"

"- CALME ! Explique…"

"- Il a été torturé au dernier degré, Squall… Même s'il sort du coma, je ne sais pas s'il aura encore toute sa raison…"

"-….Laguna est au courant ?"

"- Non…J'hésite a aller lui en parler… Il est déjà suffisamment bouleversé comme ça. J'ai pas très envie qu'il pète un autre boulon et fasse quelque chose de définitif sans réfléchir…"

"- Mmmm…."

"- Squall ?"

"- Un instant…"

Les yeux du jeune homme se voilèrent de citrine alors qu'il faisait d'instinct appel a ses capacités pour voir très loin dans le temps aussi bien que dans l'espace.

"- Les galbadiens ne tenterons plus rien avant une semaine. Je vais rentrer au palais au plus vite. Je laisse deux unité de Rang A pour surveiller la zone des combats et j'arrive."

"- Dépèche toi.

"- Je fais au plus vite, grand frère…"

La communication fut coupée et Squall ressortit de la tente, le visage sombre.

Il interpella un sous-officier qui passait.

"- Allez me chercher les lieutenant d'unité et les responsables tactiques. Et au galop !"

"- Bien Chef !"

Le jeune homme détalla a la recherche des gradés qui arrivèrent aussi vite que possible et rejoignirent Squall sous la tente de commandement.

"- Je viens d'avoir des nouvelles préoccupantes d'Eshtar et rassurantes du front. Irvine, Zell, vos unités restent sur la brèche ici. Les autres sections vont être redistribuées sur la frontière sud et autours de Tears Point. Quistis, je veux que tu déplaces les troupes d'intervention rapide à Lunar Cry.

La jeune femme se troubla.

"- Heu…Y a rien là-bas.

"- Fais ce que je te dis et ne discute pas !" Rugit Squall pendant que la carte des potentiels événements à venir se déroulait devant ses yeux et qu'il triait les possibilités qui s'offraient a lui.

"- Nida. Je veux que tu ailles à Deling City…"

"- Mmm…Moi ?" Le petit brun pâlit.  " Mais…"

"- C'est un ordre !"

"- B…Bien…"

"- Tu chercheras un homme du nom de Drax Furiel" Continua Squall, la voix de plus en plus lointaine à mesure qu'il s'enfonçait dans sa transe. "Dis lui que tu viens pour la Ronde et que c'est Skalox Lacuniel qui t'envois. Une fois que tu l'auras, revient a Eshtar au plus vite. Si je ne suis pas là, donne la à Seifer, Laguna ou Adel. Et personne d'autre. Compris ?"

Nida opina du bonnet, les yeux écarquillés, ne comprenant pas un mot de ce que lui demandais son chef.

Squall secoua la tête, comme pour s'éclaircir les idées.

"- Rompez."

"- Votre glisseur est prêt, Chef Squall."

Il sauta dans la voiture avec un dernier ordre.

"- Selphie, je te confie la charge de la retraite. Pour le reste, mes ordonnances ont le descriptif de vos nouvelles positions."

La voiture démarra en trombe.

Epuisé, il se roula en boule sur la banquette et s'endormit.

***

"- Dans quel état est-il ?"

"- S'il passe les prochaine vingt-quatre heures, il a une chance de s'en tirer…"

"- Dans quel état ?"

"- Je suis médecin, Monsieur Almassy. Pas devin…Monsieur Loire à été prévenu ?"

"- Non…"

"- Mais…"

"- Occupez vous de remettre Seagill sur pied et laisser moi me charger de m'assurer que Loire ne pète pas un plomb et ne balance pas le stock de missiles tactiques sur Galbadia par pure représailles. Nous ne savons même pas qui l'a enlevé…" Gronda-t-il en comptant presque machinalement les coupures constellant le torse fin de l'ancien soldat.

Livide, le médecin hocha frénétiquement le chef avant de faire une injection supplémentaire au vice-président.

Satisfait, Seifer quitta la salle de soin.

En plein milieu d'un couloir, il se figea soudain, les sourcils froncés.

Faisant brutalement demi-tour, il s'enfonça dans les niveaux inférieurs du Palais.

Sans s'occuper d'autre chose que de ce que lui soufflait son instinct, il suivit des couloirs béants tapissés de poussière centenaire avant de s'arrêter enfin devant un mur de granit brut.

Il tendit les mains.

Un grand corps pales couvert de tatouages noirs lui tomba littéralement dans les bras.

Les yeux rouges du démon s'ouvrirent en grand, emplis de crainte et d'incompréhension.

Sans savoir ce qu'il faisait ni pourquoi, Seifer repoussa les mèches rouges lui tombant dans les yeux.

"- Du calme Adel, tu es en sécurité…"

Le démon le fixa et se détendit un peu.

"- Je…te connais…"

"- Je t'ai servit, mon oncle…"

"- Que…"

"- Père vous attends…"

Sans se soucier du poids de l'ancien sorcier, le jeune homme le souleva et le porta le long de corridors jusqu'à la surface.

"- Père, un visiteur…"

Laguna hoqueta.

Seifer posa Adel sur le sofa et s'écroula, les membres agités de convulsions soudaine.