La ballade d'Aylwin Ryan.
INTRODUCTION.
Sous le ciel d'Irlande j'eût à passer
Cette vieille ritournelle j'entendis chanter
Cela que j'avais oublié me fit rappeler.
Venez, tous, laissez vos logis
Il y a une histoire que je veux narrer
Une histoire secrète, jamais contée
D'Aylwin Ryan ceci est la ballade…
1er Septembre, King's Cross, quai 9 ¾.
Je regardais encore l'horloge accrochée au mur
: merveilleux. Le train arriverait d'une minute à l'autre et ces deux
imbéciles de Crabbe et Goyle ne sont pas encore là. A bien y penser, pourtant,
il n'était pas si mal d'avoir un peu de liberté. C'était mieux que d'habitude
pensai-je. Il arrivait toujours plus d'élèves : il y avait déjà assez de
foule pour que je puisse espérer que ces deux idiots ne me trouveront pas de
sitôt. Il valait mieux ne pas y pensez, et jouir de ce moment de paix.
BOOM !
Un chariot remplit de bagages fini contre le mien.
" Tu ne peux pas faire attention " Laissai-je échapper tout en
commençant à rassembler mes choses. Pas très loin, le propriétaire de
l'autre chariot faisait la même chose.
" On peut savoir où tu regardais ? " Dis-je égal à moi-même.
L'autre personne se retourna : c'était une fille de quatorze-quinze ans, les
cheveux châtains-rougeâtre et les yeux gris-bleu, comme les nuages d'une
averse estivale. Je ne me rappelais pas l'avoir déjà vu. Ce n'était pas une
Serpentard, sinon je l'aurais sût.
" Je regrette, je ne l'ai pas fait exprès…C'est tellement lourd que j'ai
du mal à le contrôler. " Répondit-elle mortifiée.
Je soupirai : " Eh bien, essaye de faire plus attention. " A ce moment
là je vis Crabbe et Goyle faisant route vers moi à coup de coude. La voilà de
nouveau. Cette maudite sensation. A chaque fois que je les voyais je me sentais
comme ça…piégé.
Je m'éloignais de la fille inconnue et poussai mon chariot vers eux. J'espérais m'habituer à cette désagréable sensation, tôt ou tard… Mais je savais que, comme chaque espoir, celui-ci était parfaitement inutile.
Après avoir bavardé un peu, on monta dans le train et
on commença à ranger nos bagages.
" Regardes Draco. " Dit Crabbe collant son visage contre la fenêtre
" Il y a Potter et sa bande. "
" Pourquoi n'irions nous pas leur faire une petite visite ? " Proposa
Goyle.
" Pour nous prendre le même traitement que l'année dernière ? Non merci.
" Répliqua Crabbe.
Je leur lançai un coup d'œil de commisération :
" Ne me dites pas que vous avez peur d'eux, j'espère ? "
" Ben, tu sais…l'année dernière ils nous ont bien arrangé… "
" Ba, ils ne me font pas peur. Cet été mon père m'as appris pas mal de
sortilèges et j'ai hâte de… " Je ne finis pas ma phrase et je pâlis.
" Qu'est-ce qu'il y a Draco ? " Demanda Goyle en me voyant
désespérément chercher quelque chose dans mes poches .
" Ma baguette. Elle a dû tomber… " Je sorti en courant du
compartiment et descendit du train, peinant à me faire de la place au milieu
des élèves en retard et des parents. Je réussi finalement à retourner à
l'endroit où j'étais tombé. Je m'agenouillai et commençai à chercher, quand
quelqu'un m'adressa la parole :
" Tu as perdu quelque chose ? "
Je me retournais et je vis la fille de tout à l'heure, elle aussi agenouillée
et tentant de scruter le terrain.
" Oui, merci à toi ! " Répliquais-je furieux. La fille ne se troubla
pas et s'enfila sous un banc. Après quelques minutes j'entendis encore sa voix
:
" Oh finalement ! Voilà où il était allé se mettre "
" Félicitations. " Murmurais-je fâché.
" Eh, as-tu par hasard perdu une baguette ? "
" Oui, tu en as vu une par là ? "
" Il y en a une ici, dessous. " Répondit-elle en m'indiquant un gros
pot en ciment. Je me traînais jusque là, et avec beaucoup de peine, réussi
finalement à la récupérer. A ce moment j'entendis un sifflement familier et
je me sentis geler.
" Oh non ! " Je me remis debout et couru vers les rails, mais il
était désormais trop tard : le train était parti.
" Malédiction ! " Lançais-je donnant un coup de pied à une pierre.
" C'était le train de Poudlard ? " Demanda la jeune fille : elle
tenait un gros paquet au papier marron.
" Oui. Et il n'y en as pas d'autres. Les professeurs vont nous tuer. "
Je me demandais intérieurement pourquoi diable j'utilisais le pluriel.
" Peut-être que nous pouvons encore le prendre. "
" Et comment ? En volant ? " Demandai-je toujours plus irrité. Même
rester bloqué sur une île déserte avec Potter n'aurait pas pût être pire.
Je la vis déchirer le papier du paquet qu'elle avait récupéré : un balais
comme je n'en avais jamais vu dépassait du paquet.
" Bon. Allez, sautes dessus. " Me dit-elle tout en montant à cheval
sur le balais et en me faisant un signe de la tête. Il ne me restait plus qu'à
l'écouter : en un instant nous étions en train de voler gagnant toujours une
vitesse de plus en plus importante, j'avais presque l'impression de voler sur le
terrain de Quidditch. Eh bien, la fille savait ce qu'elle faisait ! Après une
demi-heure de vol à vitesse éclair nous aperçûmes le dernier wagon du train.
Le balais s'approcha du marche-pied.
" Tu penses réussir à sauter dessus ? " Me demanda-t-elle.
" Pourquoi pas ? " Répondis-je cherchant à paraître arrogant. En
réalité j'avais un peu peur. La fille fit avancer le balais le plus près
possible et je sautai à bord.
Je me retournai : " Maintenant c'est à ton tour. "
Je la vis pâlir : " Non, je…je préfère continuer comme ça. "
" Tu veux rire ? La dernière fois qu'un garçon est arrivé par ses
propres moyens ils ont écris chez lui et il a reçu une Beuglante. "
Je remarquai qu'elle avait peur, ainsi je m'avançai du bord et tendis le bras
vers elle :
" Allez sautes. Je te rattrapes. " Elle continuait à regarder tantôt
moi tantôt le train. Puis elle consentit :
" OK. "
Elle ferma les yeux et donna une belle poussée à son balais : en une seconde
elle était elle aussi à bord. Elle gardai encore les yeux fermés et tremblait
légèrement entre mes bras.
" Eh, tout va bien. Bienvenue à bord. " elle me souri et s'éloigna
un peu. Je lui souri moi aussi, puis je m'avançais un peu pour saisir son
balais qui continuait de voler à côté de nous.
" A vous Mademoiselle "(*) Dis-je le lui offrant. Ma main effleura la
sienne et on rougit tous les deux. Après quelques secondes d'un silence
embarrassant, on décida de parler au même instant :
" Merci pour… " Commençais-je pendant qu'elle disait exactement la
même chose.
" Oh non, penses-donc je n'est rien fait. " Répondit-on à
l'unisson. On rougit encore plus.
" Voilà…je…je dois y aller, je dois retourner à mon compartiment.
Oui. " Me dit-elle avec une gêne évidente.
" Oh, oui, moi aussi je dois retourner chez mes amis. " Même si je
n'en ais pas trop envie, ajoutais-je mentalement.
" Alors…On se voit à l'école. " Dit-elle en souriant nerveusement.
" Oui…on verra. "
" Salut. "
" Salut. "
Je la regardais s'éloigner. Quand j'arrivai au fond du wagon et j'appuyai sur
la poignée de la porte, elle se retourna pour me regarder et me souri avec
chaleur, me faisant un signe de la main. Je répondis au signe avec quelques
secondes de retard, ébloui par ce splendide sourire. Jamais personne ne m'avais
souri de cette façon, de toute ma vie. La porte se ferma à ses épaules et
elle passa dans un autre wagon. Je restai un peu là dehors à regarder le
paysage qui défilait, puis je me résignai à retourner à mon compartiment.
" Où étais-tu passé ? " Me demanda Goyle que je n'avais pas même
mis un pied dans le compartiment. Crabbe me regarda d'une drôle de façon.
On arriva après quelques heures de
voyages. La voix de ce bêta de demi-géant couvrait jusqu'au sifflet du train :
" Les premières années de ce côté. "
Je vis la fille de King's Cross sauter du train : j'aurais voulu la saluer mais
la foule des élèves l'englouti immédiatement. Il me vint à l'esprit que je
ne connaissais même pas son nom et je me traitai d'imbécile pour ne pas avoir
penser à le lui demander. Après quelques minutes, la "conversation"
que j'avais avec Pansy Parkinson (elle jasait et moi je pensai à autre chose)
fut interrompu par un sifflement aigu.
" Qui est cette mal-élevée qui siffle comme un sale garçon de rue ?
" Grogna Millicent Bulstrode. Je me retournai et je vis la fille de King's
Cross lancer un autre sifflement pendant qu'elle me regardait. J'essayai de me
diriger vers elle, je voulais la rejoindre mais il y avait trop d'élèves. Les
nerfs ! Je me contentai de la saluer de la main. Elle se retourna, elle était
en train de partir quand je me retrouvais à l'appeler :
" Eh ! " hurlai-je avec autant de souffle que j'avais " Tu ne
m'as pas dit comment tu t'appelais. "
Elle souri et dit quelque chose : je vis ses lèvres bouger mais je ne réussi
pas à comprendre les paroles.
" Comment ? " Criai-je " Je n'arrives pas à t'entendre. "
Elle allait répondre quand Hagrid, ce benêt, lui mit une main sur l'épaule et
lui dit quelque chose. Elle acquiesça et me salua en me faisant un signe pour
me dire que nous nous reverrons plus tard. Ça faisait un drôle d'effet de la
voir à côté de cette montagne d'Hagrid : Elle semblait si petite…Quelqu'un
me toucha le bras :
" Nous, les cinquièmes années, sommes de ce côté, Draco " me
communiqua Pansy Parkinson, celle qui techniquement était ma fiancée. Je
pariai mentalement qu'il me serait échu d'aller avec elle.
(*) Cette réplique de Draco (rappel: "A vous Mademoiselle") est en français dans le texte original.
