La ballade d'Aylwin Ryan.
DEUXIÈME COUPLET.
Descendre sur terre,
Où tu ne peux pas revenir
Tu es sûr que ce soit ça
La route à choisir ?
Même si tu ne crois pas
Il y a qui te retient précieux
sa vie pour la tienne
est prêt à risquer
à Aylwin, yeux de fées
n'importe pas les paroles
quand il y a une vie à sauver
Une main d'aide
À qui est en train de se noyer
Aylwin ne veut pas renoncer
(Note de la traductrice : je suis vraiment
désolé mais j'ai beaucoup de mal à traduire les fragments de poèmes, comme
vous le remarquez c'est un peu incohérent, mais j'ai tout de même tenter de
faire quelques rimes. J'ai fait ce que j'ai pu...)
Entre leçons, dessins, prises de becs avec les Gryffondors et punitions, nous arrivâmes à la fin d'Octobre. Presque deux mois après le début de l'école, les choses commencèrent finalement à aller mieux pour Aylwin Ryan. Pas à Serpentard, là-bas il n'y avait aucun espoir : quand elle était avec nous, on n'entendait que "Ryan". A chaque fois qu'elle le pouvait, elle s'en allait dans un autre groupe : Serdaigle, Poufsouffle, Gryffondor, ça n'avait aucune d'importance, elle avait trouvé des personnes aimables dans toutes les maisons. Mis à part la brève conversation et ma "révélation nocturne", je me comportais toujours de manière très froide avec elle et en publique je l'appelais Ryan. Je n'utilisais son prénom que lorsque je pensais à elle entre moi et moi, ce qui arrivait assez souvent. Pas même ceux des autres maisons ne l'appelaient Aylwin maintenant que j'y pense : chacun lui avait trouvé un surnom différent. Pour les Serdaigles s'était simplement Win, alors que pour les Poufsouffles, qui avait déjà une "Win" (Elisewin Dukes), s'était Linny, je ne sais pas d'où ils l'ont sorti. Mais le surnom le plus beau c'est les Gryffondors qui le lui ont trouvé, pour autant que je déteste l'admettre : ils l'appellent Ayly. Des fois il m'arrive de penser à elle de cette manière : pour être sincère je préférais ce surnom à son nom complet et je le trouvais très adapté, plus que les autres. Il me faisait penser à quelque chose de léger, d'insouciant…de joyeux. Ayly était comme ça. Souvent, quand je la regardais, il m'arriver de penser au soleil : il semblait qu'autour d'elle les ténèbres ne soient jamais tombés. Des fois je l'enviais pour ça. Ce n'est pas que j'aurai voulu être comme elle… Mais des fois je désirais tant aussi qu'il y ait été un peu de lumière dans ma vie.
Ce que je vais vous raconter est arrivé un dimanche matin : le château était pratiquement désert. Ils étaient tous à Pré-au-lard, sauf moi : McGonagall m'avait puni. Simplement parce qu'en Soin aux Créatures Magiques j'avais un peu joué aux tirs sur Potter, Weasley et Granger et que je les ai envoyé tout les trois à l'infirmerie. OK, peut-être que j'avais un peu exagéré… De quelque façon que maintenant, j'étais puni et je ne pouvais pas aller à Pré-au-lard. J'ai dit qu'au château il n'y avait personne : ce n'est pas vraiment exact. Outre quelques professeurs et Rusard, il y avait un autre élève qui était puni comme moi : Aylwin Ryan. Elle avait été punie par le professeur Rogue : en Cours de Potions il voulait enlever des points à Griffondor parce qu'ils avaient fait un peu de désordre et que quelques potions avaient fini sur le parquet quand elle, après avoir cherché plusieurs fois à obtenir la parole en levant la main, s'était levé debout d'un bond et lui avait clairement dit et sottement de plus que c'était une injustice totale et que s'il l'aurait vraiment voulu, il aurait dû nous enlever des points aussi. La face de Rogue devint jaune comme un citron et il lui ordonna de s'asseoir. Aylwin ne resta pas seulement debout, droite comme un fuseau, mais elle le regarda droit dans les yeux avec un air de défi. A ce moment là je me senti coupé en deux, littéralement : je ne savais pas s'il fallait la définir diablement courageuse, totalement folle ou les deux. Aucun élève n'aurait jamais rêvé se comporter de telle façon avec Rogue et douté que quelqu'un d'autre l'aurait jamais fait en suite. Je crois que le professeur l'aurait volontiers tué et pas seulement lui : Crabbe et Goyle la regardaient comme s'ils voulaient lui enfoncer un crapaud vivant dans la gorge. Résultat : Rogue enleva des points à Gryffondor, Aylwin et Hermione Granger durent rester après le cour pour nettoyer le sol et devinrent amies. Mais, ce week-end, elle n'alla pas au village, soit parce qu'elle était punie soit parce que Rogue l'avait surchargée de devoir. Je regrettais pour elle : elle n'avais jamais vu Pré-au-lard alors que moi, au moins, j'y avait été les années passées.
Je m'en allai au bord du lac : j'aimais aller là pour penser et puis ça faisait un siècle que je n'avais pas piqué une tête. Cette journée n'était pas vraiment des plus indiquée : il y avait un peu de nuages et le soleil sortait seulement pour de cours instants, mais j'en avais vraiment beaucoup envie. J'ôtai mes vêtements et restai en maillot : je laissai ma tenue près de la serviette que j'avais ramené, après avoir pris une grande bouffée d'air, je plongeai d'un rocher. L'eau était encore plus gelée que ce que je pouvais imaginer, ainsi je commençai à nager pour me réchauffer. Après cinq minutes je me senti mieux, je commençais à essayer d'aller sous l'eau en apnée. Le lac était assez profond à certains endroits, pourtant je voulais essayer de toucher le fond : j'avais entendu dire que Charlie Delta, un Serdaigle, y était arrivé et si un de ces sots y était parvenu, pourquoi moi je n'aurai pas pu y arriver ? J'essayai une demi-douzaine de fois mais, même si chaque fois je réussissais à descendre plus profond, j'en étais encore loin : mes bras et mes jambes commençaient à me faire mal, ne parlons même pas de ma tête et de mes poumons. Malgré tout, je n'abdiquai pas : cette fois je réussirai. Je pris une profonde inspiration puis je commençai à descendre : désormais mes yeux s'étaient habitués à ce monde bleu marine et même si tout me semblait confus j'arrivais à m'orienter. Je descendais toujours plus : le souffle commençais à me manquer mais je ne comptais pas lâcher. Finalement, ma main s'enfonça dans le sable tapissant le lac : je levai les yeux vers le haut, mais je n'arrivai pas à voir la lumière du soleil, peut-être était-il caché par un nuage. Je fus obligé de remonter pratiquement tout de suite car je n'arrivais plus à retenir mon souffle, ma tête commençais à me faire mal : je n'avais pas de temps à perdre. Je m'appuyais au fond et me dédiai une poussée vers le haut : il me fallut moins d'aide que je n'aurais cru. Je nageais assez à la hâte, je finissais l'oxygène, quand quelque chose m'attrapa la jambe : un Strangulot ! Maintenant j'étais dans les ennuis. Je pensai à ma baguette, qui était restée entre mes vêtements, et je me baissai cherchant à relâcher la prise. Il en arrivait d'autres. Je luttai contre les Strangulot pendant des secondes qui me semblèrent des années quand finalement je réussi à briser les doigts de la main d'un d'eux et le jeter sur ses compagnons : je m'éloignai le plus vite possible, mais…Avais-je pris la bonne direction ? Je n'arrivai pas à voir le soleil, il n'y avait pas de lumière en haut. Je continuai à nager autant que je le pouvais mais mes forces m'abandonnaient autant….Je n'étais pas sûr d'aller dans la bonne direction…J'avais besoin d'air …Soudain j'eu peur, une peur terrible…Je n'y arrivait plus. Je n'arrivai plus à nager. Je commençais à glisser vers le fond du lac…. En devenant tout obscur et je pensais confusément que c'était une façon vraiment très stupide de s'en aller, se noyant dans le lac pendant que tous mes camarades étaient à Pré-au-lard. L'obscurité engloutissait toutes choses, ce sombre monde bleu se refermait sur moi. Je me rendit compte que quelque chose me saisissait, puis plus rien.
Quelques minutes après je repris connaissance,
allongé sur le dos au bord du lac. J'essayai de rejeter l'eau et quelqu'un
m'aida à me tourner sur le côté. J'ouvrai les yeux et mis fatalement a feu le
visage de la personne qui me faisait face : c'était Aylwin Ryan. La première
chose que je remarquai furent ses cheveux mouillés, ses joues rouges et sa
respiration essoufflée, comme si elle avait fait un grand effort.
" Tu va bien ? " me demanda-t-elle d'une petite voix : je ne réussi
pas à trouver le souffle pour lui répondre, ainsi je me limitai à acquiescer.
" Tu ne bouges pas d'ici, je reviens tout de suite. " me dit-elle en
se mettant de debout et en commençant à courir vers l'endroit où j'avais
laissé mes vêtements. Il lui manquait une chaussure. Elle revint tout de suite
avec ma serviette et elle me l'enroula autour des épaules :
" Prends ça. Oh, mon Dieu tu es gelé ! " elle commença à frotter
ses mains sur mes bras, pour réactiver la circulation.
Le vent s'était levé et je tremblais de froid, Aylwin retourna prendre mes
vêtements et m'aida à enfiler mon tee-shirt, alors que pour le reste je me
débrouillai tout seul, bien que je soit un peu fatigué. Cependant j'aurais
plutôt préféré tomber dans une baignoire pleine de Scroutt à Pétard que de
me faire aider par une fille pour enfiler mon pantalon ! Un coup de vent froid
me fit réaliser de façon imprévue que, si au moins mes vêtements étaient
secs, ceux d'Aylwin ne l'étaient pas : en fait elle aussi tremblait comme une
feuille. Je lui fis enfiler ma cape, malgré ses protestations.
" Mieux vaut retourner à l'intérieur avant qu'ils nous arrive un accident
à tous les deux ".
Je consentis et elle me demanda si j'arriverai à marcher : je répondis que
oui, mais mes jambes me faisaient très mal et elle s'en aperçu. En fait, à
peine une pierre me fit trébucher, qu'elle me soutint m'empêchant de tomber :
je lui passai un bras autour des épaules et je la senti trembler de froid. Nous
fîmes durer la marche le plus longtemps possible et nous rentrâmes à la Salle
Commune de Serpentard trempés et gelés. Chacun alla dans son dortoir se
changer et bien se sécher, mais peu après nous nous retrouvâmes de nouveau
là, comme si nous nous étions mis d'accord. Dans la cheminée le feu était
presque éteint et je me hâtai à le revivifier à l'aide d'un sortilège.
Pendant que j'était à genou là devant, Aylwin me mis une couverture autour
des épaules.
" Merci " Murmurai-je à peine. " Mais tu sais que tu as perdu
l'occasion de rendre service à Potter et au reste de l'école ". Aylwin me
regarda les yeux écarquillé :
" Tu es en train de dire que… que si tu t'étais noyé les autres en
aurait été content ? ". Je ne dis rien et me tournai pour regarder le
feu.
" Granger t'as t'elle tout dit de moi ? " demandais-je doucement,
même si je connaissais déjà la réponse. Je le savais à la façon dont elle
me regardait cette fois, d'une façon différente de la première. Aylwin
acquiesça et je pensai à tout ce qu'elle lui avait raconté : l'histoire de
l'héritier de Serpentard, quand j'avais gardé pendant un mois le bras au cou
pour rendre malheureux Hagrid, ce que j'avais dis l'année passé dans le train
qui nous ramenait à Londres sur la mort de Cédric Diggory… Du coup je me
senti mal en pensant qu'elle savait et que malgré tout elle m'avait quand même
sauvé. Si c'était arrivé à une personne d'un autre groupe, je ne sais pas si
elle et de quelque façon que ce soit je n'aurai pas pu lui donner tort. Si au
contraire elle aurait été elle en danger, moi, qu'est-ce que j'aurais fait ?
Encore une fois ma question resta sans réponse. Aylwin me parla encore :
" Je ne sais pas ce qu'ils vous apprennent à vous les anglais mais nous
les américains nous apprenons à ne jamais juger personne avant de bien le
connaître. En tout cas, c'est ce qui m'a été enseigné à moi. " Je me
retournai pour la regarder :
" Tu es une espèce étrange, Aylwin ".
" Je le prend comme un compliment " me répondit-elle en souriant.
Nous restâmes longtemps dans le silence, puis elle alla prendre son lecteur CD
portable et elle commença à écouter de la musique. C'était un gadget moldu,
donc en théorie il n'aurait pas dû fonctionner entre les murs de Poudlard,
mais je l'avais entendu expliquer à Granger qu'elle avait demander au directeur
la permission de pouvoir l'utiliser, en promettant qu'elle ne se mettrait pas à
l'écouter pendant les cours, ainsi il y avait appliqué un charme spécial qui
lui permettait de fonctionner parfaitement. Moi j'essayai de lire, mais je
levais souvent les yeux de mon livre pour lui jeter un rapide coup d'œil : elle
ne s'en aperçu pas et, si je le fis, je ne commente pas la chose. Avant que nos
camarade ai pu retourné à Poudlard, elle décida de retourner dans sa chambre
mais d'abord elle s'arrêta près de moi. Je levai les yeux de mon livre
feignant de m'apercevoir seulement maintenant de sa présence quand soudain elle
se baissa et posa ses lèvres sur mon front. Elle se releva avec un sourire :
" Tout va bien. Je voulais simplement vérifier que tu n'avais pas de
fièvre ".
Je senti mes joues en feu et marmonnai des remerciements confus. Je l'observai
pendant qu'elle s'éloignait, mais dés qu'elle eut atteint la porte je me levai
d'un bond :
" Eh attend une minute ". Aylwin se retourna pour me regarder d'un air
inquisiteur pendant que je m'approchai d'elle. Je la regardai encore un moment
puis je m'abaissai et touchai son front de mes lèvres. Nous restâmes immobile
pendant quelques secondes, puis je me détachai d'elle :
" Je ne crois pas que tu ais de la fièvre… Cependant je n'en suis pas
sûr, si tu ne te sens pas bien tu devrais faire un saut chez Madame Pomfresh
". Elle me regarda avec ses yeux de la couleur des nuages :
" Ne t'inquiètes pas. Je vais bien, c'est toi qui as failli de noyer
".
Tout à coup quelque chose me vint à l'esprit : si quelqu'un découvrait ce
qu'il s'était passé on se moquerait de moi durant toute ma vie.
" Tu ne le dira à personne, pas vrai ? " demandai-je à voix-basse
tout en fixant le parquet. Aylwin secoua la tête et me souri d'une façon
bizarre, comme personne ne m'avait jamais souri avant :
" Non. Je te promets que je ne le dirai à personne ". C'était comme
si ses yeux cherchaient à me dire quelque chose, un message que je ne
réussissais pas à comprendre.
" Merci, Aylwin. Je te dois beaucoup ".
" Figures-toi, personne d'autre ne l'aurait fait à ma place ". Je la
regardai droit dans les yeux et répondis soulignant bien mes paroles :
" Non. Personne ". Soudain elle me parut nerveuse…Ou effrayée :
elle me souri à peine et me dépassa, courant dans les escalier du dortoir pour
les filles. Quelques minutes après qu'elle soit partit, les autres arrivèrent.
Le soir, au dîner, je ne lui envoyai aucune réplique sarcastique, au contraire je fis semblant de totalement ignorer son existence. Mais souvent, quand personne ne s'en apercevait, j'essayai de la regarder du coin de l'œil. Et quand je me retirai pour dormir, je restai éveillé longtemps pensant à tout ce qu'il s'était passé : à Aylwin, qui m'avait sauvé la vie, qui m'avait promis de garder le secret et qui avait voulu vérifier si j'avais de la fièvre. Pour la première fois j'avais prononcé son nom à haute voix : j'aimais comme il sonnait. Mais il y avait une autre pensée qui me tourmentait et elle était beaucoup moins plaisante que la première : on dit que quand quelqu'un est sur le point de mourir et qu'il est ensuite sauvé, il devrait après se sentir plus vivant que jamais. Pour moi ce n'avait pas été comme cela. Je ne m'étais pas senti tout à fait vivant. Surpris et peut-être un peu triste de me trouver ici quand je pensais que désormais ça aurait pu être fini, ça oui. Je me rendis compte que je ne m'étais jamais senti vivant, vraiment vivant. Pas même quand je jouais au Quiddich, parce que je ne peux pas faire autrement que de penser que tout le monde croit que je suis devenu l'Attrapeur des Serpentard seulement parce que mon père il y a quelques années avait acheté de nouveau balais à toute l'équipe et seulement pour être en compétition avec Potter. Et penser que je rêvais de jouer au Quiddich jusqu'à… Ben, jusqu'à ce que je fus assez grand pour comprendre les règles. Cependant ça ne me faisait pas me sentir vivant. Pendant les parties et les entraînements j'étais nerveux, tendu, je me sentais plus courageux que d'habitude… Mais je ne me sentais pas vivant. Et ce jour là, pendant que les lèvres d'Aylwin étaient sur mon front, j'avais senti que mon cœur commençait à battre plus fort, comme il ne l'avait jamais fait avant, le sang me montait à la tête me brûlant les joues et chaque respiration que je prenais me remplissait les poumons de son parfum de lavande et violette… Alors oui que pour la première fois de ma vie je m'étais réellement senti vivant, finalement. C'est aussi pour ça qu'après j'ai voulu l'embrasser sur le front : je voulais ressentir encore cette merveilleuse sensation. Je pensai à toute les fois où j'avais appelé Granger " Sang de Bourbe " : incroyable que c'eut été une autre sorcière née de Moldu - Je me refusais et me refuse d'utiliser le terme de " Sang de Bourbe " pour Aylwin - qui me fis éprouver cette sensation si intense.
Le jour suivant, quand nous sortîmes du Cours
de Sortilèges, quelqu'un m'appela : je me retournai et vis Aylwin.
" Eh, Malfoy, tu as oublié ça " dit-elle me tendant mon manuel de
Métamorphoses. Bizarre, j'étais certain de l'avoir laissé dans le dortoir. Je
me rendis compte qu'il y avait quelque chose de glissé entre les pages : Je fis
comme si de rien n'était et mis le livre entre les autres. Peu après je
profitai de l'effet soporifique que la leçon d'Histoire de la Magie avait sur
Crabbe et Goyle pour lire le billet d'Aylwin : il y était écrit "on se
voit au déjeuner près du lac". Si les leçons du professeur Binns
semblaient normalement déjà longue, ce jour là elle me semblèrent durer une
éternité : finalement la cloche sonna et nous allâmes déjeuner. Ou mieux,
Crabbe et Goyle allèrent déjeuner, parce que moi j'allai de suite au lac.
Aylwin était là et m'attendait : dans le ciel il y avait un soleil pâle et
l'air était très froid, c'est pour cela qu'on ne voyait pas d'autres
étudiants se promener. Nous commençâmes à marcher au bord du lac. Enfin,
Aylwin se décida à rompre le silence qui se faisait pesant :
" Aujourd'hui comment te sens-tu ? As-tu eu quelques problèmes ? "
" Non " dis-je plutôt surpris par une telle question " Je vais
bien, j'ai juste un peu mal aux jambes et au bras mais ce n'est rien… Toi au
contraire comment vas-tu ? J'ai vu que tu devais faire des effort pour porter
ton sac plein de livres… "
" Ah, ça " dit Aylwin tranquillement " Ce n'est rien, j'ai
seulement un peu mal aux bras. Ça ne pèse pas vraiment le poids d'une plume,
tu sais ? " me dit-elle en riant.
Je me paralysai tout à coup et je la regardai attentivement : elle était plus
petite que moi, elle dépassai à peine mon épaule de quelques centimètres, et
elle était aussi plus mince. Et bien sûr moins forte. J'essayai d'imaginer
combien d'effort devait elle avoir fait pour me tirer jusqu'au bord…Elle
aurait pu aussi se noyer…Aylwin me regarda avec curiosité :
" Tout est OK ? "
" Plus ou moins… Pourquoi voulais-tu me voir ? Juste pour savoir si
j'allais bien ? " demandai-je essayant de ne pas paraître impoli. Aylwin
regarda le lac et secoua la tête :
" Il y a quelque chose que je dois te demander… " murmura-t-elle
puis elle se tourna pour me regarder " Pourquoi hier tu as arrêté de
nager ? Et surtout, pourquoi as-tu voulu le faire ? ".
" Eh bien…J'avais voulu piquer une tête et puis, quand je suis retourné
à la surface j'étais sans souffle…J'étais trop fatigué pour continuer
".
" Ou peut-être que tu n'étais pas assez motivé ". Je la regardai à
la dérobée :
" Qu'est-ce que tu veux dire ? ".
" Eh bien… " me dit-elle intimidée " Quand j'avais sept ans,
mon frère Owen me ramena nager au lac pas très loin de là où on habitait…
Il était presque l'heure de rentrer à la maison, mais je voulais encore
plonger. Je le fis à un endroit ou l'eau était très profonde et ainsi j'allai
trop au fond. Je ne savais pas bien nager. J'essayai de retourner à la surface,
mais je n'avais plus de souffle… Cependant je continuai à nager
désespérément, même si j'avais diablement mal aux bras et aux jambes. Et tu
sais quelle est la chose la plus drôle ? " je secouai la tête avec
curiosité " Quand j'était sur le point de laisser tomber, j'ai pensé que
si je mourrai noyée, ma mère aurait ensuite tué Owen. Et aussi ridicule que
ce soit, ce fut cette pensée qui me donna la force de remonter " Elle se
tourna vers moi : " Quand j'ai plongé, je t'ai vu te libérer des
Strangulots et nager un peu, mais après tu t'es arrêté pas loin de la
surface. Et puis, aussi vouloir nager une journée pas exactement belle…En
somme… " Elle prit une profonde inspiration avant de prononcer la
dernière phrase " …il semble presque que tu faisais tout pour te tuer
". j'évitai de la regarder pendant que je répondais :
" Quand tu étais en train de te noyer… Tu as pensé que tu devais te
sauver pour ton frère. Moi la seule chose à laquelle j'ai pensé a été que
c'était une façon stupide de mourir ".
" Et à tes parents ? A tes amis ? A eux tu n'y as pas pensé ? " me
dit Aylwin avec une légère note de reproche.
" L'unique chose qui importe à mes parents est que je devienne un jour
leur digne héritier. Quant à mes "amis" eh bien… je préfère
éviter l'argument ".
" Et tu n'as pas pensé à… " elle s'interrompit de suite et moi je
la regardai stupidement.
" A qui ? ".
" Rien ! Laisse tomber ! " me répondit-elle alors que ses joues
s'enflammaient. Nous restâmes un peu silencieux, puis Aylwin parla encore :
" Ainsi…Tu as inconsciemment essayé de te noyer parce que tu ne penses
pas avoir de raison de vivre ? ".
" A peu près " répondis-je en essayant de paraître froid "
Mais je t'en pris, épargnes moi ta pitié… Je n'en ai pas besoin. Et la
prochaine fois que tu me vois dans un lac, rend service à tout le monde :
laisse-moi où je suis ". Aylwin me regarda droit dans les yeux :
" N'y comptes pas " me répondit-elle d'une voix ferme. Elle avait une
étrange lueur dans les yeux : il n'y y avait pas de compassion, seulement une
grande détermination et… quelque chose d'autre, quelque chose que je ne
voulais pas découvrir.
Pendant des semaines je faisais tout pour l'éviter et faire semblant qu'elle n'existait pas : inutilement. Ce n'est pas elle qui me cherchait, c'était plutôt moi qui la cherchais sans le vouloir. Si dans la cour pendant la récréation je cherchais Crabbe et Goyle, je la voyais assise à part avec un livre extrascolaire sur les genoux ; si je cherchai Potter pour lui jouer quelques tours elle, elle était ici à côté à parler avec Granger ; si j'entrais dans notre Salle Commune elle était assise dans un coin avec des écouteurs sur les oreilles. A table et en cours je m'asseyais toujours loin d'elle, mais pas au point de ne pas pouvoir la voir, chose qui arrivait fréquemment même contre ma volonté. Sur les feuilles de mon album ses traits apparaissaient avec une fréquence croissante. Je ne pouvais pas faire autre chose que de penser à ce qu'elle avait fait et dit : ses paroles m'avaient touché plus que je ne voulais bien me l'entendre dire et peut-être que c'était aussi pour ça que j'évitais chaque confrontation possible. Mais évidemment je ne pouvais pas l'éviter éternellement.
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NOTE DE LA TRADUCTRICE (ah oui au fait, malgré le pseudo il n'y a que Johera qui traduit cette histoire) : Je tenais simplement à remercier très sincèrement Chazart qui a été la seule personne à me reviewer et aussi Gilceleb (mais là c'est autre chose puisque c'est ma sœur et qu'elle à tout intérêts à me reviewez ou à au moins lire tout ce qui est sous mon pseudo si elle veut pas que je lui fasse la gueule jusqu'à la fin de mes jours, lol ;o$) . La traduction de ce couplet a traîné et j'ai mis beaucoup de temps à me décider à en terminer la traduction. N'ayant obtenu aucun reviews (sauf ceux de..., mais tardif) je m'étais résigné à abandonner la traduction de cette histoire. Mais, je sentais que j'avais une obligation envers l'auteur (qui m'a autorisé à traduire son histoire, et a qui j'ai promit donc de le faire), les quelques rares lecteurs (qui attendent la suite avec impatience), et puis moi (je n'aime pas laisser quelques chose en suspend et comme j'adore cette histoire que je trouve très belle et très touchante je trouve qu'elle mérite vraiment d'être traduite en français qui est une très belle langue). Enfin, le couplet trois ne tardera pas étant donné que la traduction en est déjà entamé et que je suis en vacances. Je ne promets rien pour les suivants par contre. Mais je vous promets de ne pas abandonner la traduction. Merci encore à ceux qui lisent cette histoire.
