Mais ce rêve ne pouvait duré, déjà on pressait Arathorn et Arador de toute part. Car il y avait de nombreux refugiés. Arathorn gardait sa main sur le bras de Gilraen et l'attirait à sa suite.
Elle avait le coeur qui battait et des images qui défilaient dans son esprit. Des scènes de batailles, des visages inconnus... Elle suivait vraiment la voie de son destin.
- Sire, Capitaine nous devons trouver un autre endroit pour ces femmes et enfants! Une énorme armée d'orcs s'avance vers nous, pas très bien armée ni organisée mais un risque tout de même...
Gilraen savait que c'était habituel, les dúnedain étaient sans cesse en train de chasser et se battaient tout le temps contre les orcs. Mais elle avait aussi vu les remparts pas assez résistants... Elle sentit la pression de la main d'Arathorn, il se pencha vers elle et murmura:
- Ne crains rien, c'est pas la première fois.
Elle lui sourit faiblement. Ils s'avançaient dans la dédale des couloirs, dans chaque recoin se tenait une personne, des mères avec des enfants. Avec espoir ils regardaient les rôdeurs passer. Gilraen les regarda et murmura à Arathorn, quand il cessa de répondre aux autres:
- Ils vous font confiance...
Ils arrivèrent dans une grande salle déjà pleine d'hommes, Dìrhael aussi était là. Gilraen s'immobilisa:
- Je ne peux pas venir ici, c'est un conseil...
Arathorn eut un air égaré, puis il passa une main sur son visage tiré de fatigue.
- C'est vrai! Je n'avais aucune conscience de ça. Je dois absolument être ici, mais même si je suis envoyé contrer ces orcs je te rejoindrai devant le puit après le conseil....
Elle hocha la tête et sortit rapidement de la pièce. Ne sachant que faire, elle rejoignis tout de suite le puit. La tête penchée, elle observait l'eau et son visage qui s'y miroitait... La fatigue et l'émotion lui donnait l'impression d'être dans un nuage. Flottant légèrement hors de sa conscience elle commença à voir à travers les vaguelette dans ce puit. Elle se voyait, dans un décors inconnu. Dans ces bras un enfant, elle pleurait, mais elle cherchait trop à voir et sa vision s'évanouit... La laissant glacée sur les marches du puit. Elle le savait, plus nettement qu'auparavant, son bonheur avec Arathorn était compté. Mais après tout chez les mortel rien n'est fait pour durer. Un à un ils meurent, un à un les empires tombent... Un à un on les oublie... Elle était encore dans ses sombres pensées quand Arathorn revint. A travers ses doutes et ses peines elle sourit de tout son coeur... Si le temps était compté, à quoi servait il à être timide. Il jeta un regard circulaire, puis il lui prit la main, la relevant puis pour la guider à ses côtés dans un lieu moins fréquenté. Ils se retrouvèrent en haut des remparts, dans la tour de garde.
- Je dois surveiller l'est...
Elle hocha la tête.
- Votre... Ton père m'a parlé. Il n'est pas très content mais il a décidé de ne pas s'opposer à notre union.
Gilraen se mordit les lèvres, elle ne voulait pas lui parler de ces sombres journées quand son père avait refusé cette idée.
- Mais toi Gilraen... Tu dois me dire si tu es vraiment sincère. Je ne veux pas t'usurper ta liberté de faire un choix en me mettant trop en avant.
Elle sourit puis répondit:
- Arathorn n'aillez crainte. C'est vous que j'aime, c'est avec vous que je veux vivre...
Pendant un instant, il arrêta de guetter l'horizon pour la regarder. Le vent les giflait de sa violence glaciale et le gris du ciel leur annonçait de sombres présages. Mais rien ne pouvait arrêter le sourire de Gilraen, ni celui, bien plus grave, d'Arathorn...
- Gilraen... Je n'ai pas ta facilité à utiliser des mots. Peut être parce que je suis trop vieux. Mais saches que pour moi aussi tu es très importante...
Elle s'approcha de lui, il reporta son regards vers l'Est en entourant de son bras les épaules de la jeune femme.
- Ne soyez pas trop dure avec vous Arathorn. Vous avez eu une éducation de chef... de capitaine... de roi! On vous a apprit à ne pas laisser votre coeur s'ouvrir trop rapidement... Et j'en suis contente car cela vous a permit de croiser mon chemin avant d'avoir fait de promesse à quelqu'un d'autre...
Il sourit et se tourna vers elle:
- Tu vois bien plus que je ne vois dans cet horizon... Mais même si tu arrives à lire dans la profondeur de mon âme tu continues à me vouvoyer comme un distant capitaine qui te fait la cour. Si ça se trouve, tu me manipule!
Elle éclata de rire:
- Moi??? Vous.. Te manipuler??? Je te conseilles sérieusement de mieux observer l'horizon au lieu de badiner avec une jeune femme!
Il éclata de rire, la serrant contre lui. L'insouciance les faisait rire malgré le vent. Mais un autre rôdeur les rejoignis:
- Capitaine, une bande d'orcs avancent de l'autre côté. Nous devons organiser notre défense.
Le visage d'Arathorn redevint grave, en descendant les escaliers il expliqua brièvement à sa fiancée:
- Même s'ils sont pas nombreux et que le soleil en viendra à bout. Nous devons les exterminer. On ne sait jamais si d'autres viendront les rejoindre. Ces orcs n'ont vraiment aucune organisation. Mais avec une organisation, leurs haine et leur inhumanité sera vraiment impossible à contrer. Je n'espères à n'avoir jamais à me battre contre une armée d'orcs sans failles. Ils seront vraiment redoutable...
- Un jour ils seront ainsi... Et tout le monde les craindra...
Gilraen murmura ça d'une voix rêveuse. Ils étaient arrivé en bas de cet escalier, et Arathorn devait rejoindre la cour pour rejoindre les autres rôdeurs. Il lâcha la main de Gilraen et non sans avoir jeté un dernier regard vers elle, alla rejoindre ses frères d'armes. Frissonnante à présent sous un vent nettement moins violent, elle courut rejoindre les appartements où siégeait sa mère. Il se faisait très tard, mais elle savait que sa mère lui faisait complètement confiance...
Dans cette chambre qu'elle partageait avec sa soeur, Gilraen ne pouvait pas dormir. Elle pensait à ces sauvages créatures qui dehors hurlaient et tuaient. Elle pensait à cet étrange phrase qu'elle avait dit... Elle pensait à Arathorn qui se battait sans flancher. Pour lui c'était aussi monotone que la couture l'était pour elle. Mais au moins avait il ce sentiment de se battre pour quelque chose. Mais elle avait peur pour lui. Maintenant que tout allait pour le meilleur, aurait elle même le temps de l'aimer comme jamais elle avait imaginer avoir envie d'aimer un homme? Se tournant et se retournant, elle repensait à cette brûlure qui l'enivrait quand Arathorn la serrait dans ses bras... Elle ne pouvait pas imaginer ce que cette brûlure sera quand il l'embrassera... Ou bien quand ils feront l'amour... Souriant dans le noir, elle faillit éclater de rire.
Ses pensées était vraiment scabreuse pour une jeune femme de haut lignage dans une forteresse entourée d'orcs enragés et cruels!
Dans les premières lueurs de l'aube elle sombra enfin dans un sommeil court et fiévreux. Quand sa soeur la réveilla, elle soupira d'énervement. Elle n'avait pas assez dormi. Puis elle pensa à son pauvre capitaine qui avait encore moins dormi.Elle se redressa subitement, s'il était blessé? Ou pire... Mort?
Faisant rapidement sa toilette et négligeant de brosser ses cheveux. Elle sortit sans penser à avertir sa mère... Celle-ci entendit la porte claquer et réalisa que déjà sa fille avait changé de priorité. Bientôt sa vie tournera seulement autour de son époux et sa famille naissante...
Trébuchante Gilraen rejoignit la place centrale. Il y avait des blessé et des femmes qui s'affairaient autour d'eux. Confuse, la jeune femme reconnut le rôdeur qui avait interrompit les frivolités du couple. Avant même qu'elle lui demande quelque chose il tendit le doigt vers un corps immobile. Prise d'une peur subite, Gilraen oublia de remercier le rôdeur, elle s'agenouilla rapidement à côté du corps de son aimé. Il respirait, mais malgré cela elle ne peut empêcher quelques perles de larmes de s'échapper et tomber sur le visage souillé d'Arathorn. Il avait été soigné mais ses vêtements étaient plein de sang. Elle ne savait absolument pas quoi faire. Quand il ouvrit péniblement les yeux...
- Gilraen...
- Ô que les valars soient loué tu es vivant!
Il rit légèrement et répondit:
- Tout va bien mon adorée! C'est seulement une blessure externe. Mais je suis épuisé. J'ai passé trop de nuits à me battre et à surveiller les ombres...
De soulagement, Gilraen riait presque:
- Oui! Oui... Il faut que tu te reposes! Mais pas sur le sol dure de cette place... Et puis il y a tellement de bruit!
Il ferma les yeux en souriant:
- Ma chère dame... N'oublies pas que je suis un rôdeur. C'est endroit et tellement plus protégé et confortable que toutes les autres lieux où j'ai dormi.
Elle se pencha vers lui, et lui baisa le front tendrement...
- Dors mon amour... Je veilles sur toi. Même si je ne pourrai pas faire grand chose contre une horde d'orcs...
Il sourit, avant de sombrer dans un sommeil profond. Ivre d'amour Gilraen resta à ses côtés, admirait son visage, ses muscles qui se devinaient sous ses habits usé et souillé. Elle avait envie de toucher, de connaître chaque recoin de ce corps. Mais elle à la place elle se tordait les mains. La réalité de leur amour lui coupait le souffle, un tel homme l'aimait et elle l'aimait plus que tout. Se penchant vers lui elle murmura comme une brise printanière:
- Je t'aime mon amour... Je t'aime...
Puis riant doucement de ses mots sentimental, elle sourit bêtement. Le regarder dormir la reposait, elle ne réalisa pas quand elle tomba de sommeil, la tête enfoui sur l'épaule d'Arathorn.
