Ce soir là, les voyageurs campèrent en plein air. Gilraen n'avait pas l'habitude d'être ainsi en pleine nature au fond de la nuit. Le sol dure et odorant l'emplissait d'euphorie et d'une simple joie. Après quelques heures à écouter le coeur de la terre battre, allongée de tout son long. Gilraen se redressa. Eren, l'autre rôdeur, après avoir veillé et surveillé les environs s'était endormit. A sa place était assis Arathorn, adossé à un tronc il fumait. Dans l'ombre, Gilraen ne pouvait pas voir son expression, mais elle entrevoyait ses yeux qui brillaient dans la nuit. La jeune femme se leva discrètement et alla le rejoindre. Sans la regarder, il sentit sa présence et murmura:

- Je pensais à toi...

Malgré l'obscurité, Gilraen sourit:


- Vraiment...?

- Oui je sais que pour toi ce voyage est dure...


La nuit donnait donnait une dimension différente à la réalité de la vie. Emplie du parfum de la nuit et de sa magie, Gilraen posa un doigt sur les lèvres de son fiancé:

- shhh cela importe peu...


Ce geste furtif, aussi éphémère que la vie, réveilla leur passion mutuelle. Le silence se fit plus profond et Arathorn posa sa pipe sur l'herbe. Gilraen enfonça ses doigts dans la terre fertile. Elle savait que le moment était arrivé où un geste allait scellé leurs coeurs ensemble. Dans son innocence et son éducation froide, elle ne savait que faire. Tout son coeur désirait s'approcher de lui et de ses lèvres créer un lien de profonde intimité.

Arathorn qui avait vécu de longues années avec comme seul chef sa propre conscience, ne se laissa pas être paralysé par ce moment fragile. Il lui prit la main, la lissa, réveillant l'amante en Gilraen. Elle s'approcha de lui, il était agenouillé près d'elle. Leurs corps se frôlaient mais ils ne se souriaient pas, Ils se cherchaient du regard sans un mot. Puis cassant la sérénité de la nuit, il se pencha vers elle et leurs lèvres se rencontrèrent. Perdus dans la passion de leur baiser, ils oublièrent leurs bras qui se mêlèrent. Pour Gilraen ce premier baiser était aussi émotionnellement puissant qu'être en train de se battre pour la liberté de la terre du milieux. Quand enfin ils se séparèrent, ils étaient presque assourdit. Il la serra tendrement dans ses bras. caressant ses cheveux. Elle disait rien mais tout son corps tremblait. Cherchant à cacher ce trop grand flot d'émotions, elle rit puis murmura:

- J'imagines que ça ne doit pas être nouveau pour toi... Avec toutes ces merveilleuses elfes...


Le sourire d'Arathorn éclaira l'obscurité:

-Les dames elfique ne t'égalent pas...


Elle rit doucement, puis confortablement posa sa tête sur son épaule


- De plus les elfes se lient très peu sentimentalement aux mortelles, car leur amour est trop profond pour être séparé par la mort. Les elfes et les mortels ne seront réuni qu'après la fin des temps.


Maintenant que son corps était en harmonie avec la terre et la nuit, Gilraen sentait la douceur d'un sommeil qui l'enveloppait.... Arathorn remarqua cela:

- tu devrais aller dormir, nous avons encore un long chemin a parcourir demain...

D'une voix ensommeillé Gilraen demanda:

- Aller? Mais je suis très confortable ici, le sol est tellement dure et je ne suis point une rôdeuse...



Le lendemain ils continuèrent leur route, on voyait ça et là des maisons abandonnés et des villages en ruine. Partout des traces de ces immonde orcs étaient visibles. Très rarement on pouvait même trouver des restes humains, des hommes qui n'avaient pas réussi à fuir, des enfants oubliés ou des femmes sans défenses. Les compagnons se taisaient, ce spectacle était devenu tellement habituel, on se battait, on mourrait et la victoire semblait tellement lointaine. Gilraen quand à elle était bouleversée, après la magie de la nuit, l'horreur de la journée gâchait ses beaux rêves... Comme Arathorn l'avait dit plus tôt, il n'y a pas de beauté sans horreur... La jeune femme commença à envier les hommes à ses côtés et ces deux elfes, il pouvait au moins tenter de faire quelque chose contre cette inhumanité, mais elle n'avait aucun don à apporter à ce monde en péril. Tout ce qu'elle faisait, c'est créer des ennuis à celui qu'elle aimait et faire perdre du temps à tout le monde. Après tout que pouvait faire une femme face à cette déchéance? Le sang de Numenor était il complètement évaporé? Les hommes était destiné à disparaître sous les charognes de l'Ennemi? Les yeux fixé sur les épées des hommes, Gilraen désirait ardemment de se battre, faire quelque chose au moins contre ce tragique destin...

Puis tentant d'arrêter de penser à elle même, la jeune femme glissa un regard sur le visage de son fiancé. Arathorn avait une mine grave et soucieuse. De nombreuses lignes marquaient son visage... Même lui, futur chef des dunedains se sentait désoeuvré contre la montée de l'Ennemi... ll ne faisait que son devoir... Et elle qu'était son devoir?


Au loin le soleil filtrait des nuages et caressait de sa lumière une citée resplendissante. C'était là que se trouvait la demeure de cet oncle éloignés. Gilraen était impressionnée par les merveilleuses courbes des bâtiments et de sa pureté après le sang et les cendres. Arathorn fit galoper son cheval en s'écriant:

- Pressons nous, bientôt le soir va tomber et les portes seront fermées!


Les elfes aussi paraissaient ravi d'aller dans un lieu qui ressemblait à leur merveilleuses citées. Oubliant ses grandes questions existentielles, Gilraen se pencha plutôt sur la joie de revoir cette cousine... A cause des ravages des orcs, depuis longtemps seulement des rôdeurs ou des elfes venaient dans la demeure de son père. Elle avait perdu contact avec cette cousine... Admirative, la jeune femme se demandait comment son oncle, plus éloignés de la lignée des rois, pouvait vivre dans une opulence longtemps oubliée par Dírhael et sa femme...






On les accueilli avec honneur. La demeure du chef de la cité était superbe et pareille à ce que Gilraen avait imaginé des demeures des elfes. Danel, son oncle, après avoir salué sa nièce, commença à parler rapidement en elfique avec les quatre hommes. On mena la jeune femme dans des appartements luxueux, même trop pour y passer seulement une nuit. Elle était en train de lisser sa triste robe devant un magnifique et lourd miroir quand la porte s'ouvrit subitement. Une jeune dame au teint d'albâtre et aux superbe yeux bleu apparut. Elle sourit en voyant Gilraen:

- Ma cousine, je suis tellement heureuse de te voir!!!


Elles s'embrassèrent sur la joue, puis remarquant la toilette finement brodée mais noir de sa cousine, Gilraen murmura:


- Tu es en deuil? Ta mère...?


Le regard de Estelina s'assombrit mais avec le courage exemplaire de dúnadan elle déclara:

- Oui... Nous l'avons perdu pendant les périodes chaude de l'été, elle n'as pas été alité longtemps.

- Je suis désolé...


Estelina sourit, secouant ses cheveux foncé, tellement habituel dans l'Eriador,et dit:

- Ne le sois pas... Elle sera plus heureuse hors de cette horrible terre. De plus ta venue me donne la chance de quitter ce palais où j'ai vu toutes mes jeunes soeurs mourir. Maintenant il ne reste que moi, mon père me veut aussi en sécurité comme le tien...

Gilraen eut un léger sourire:


- Ce n'est pas mon père qui désire cela.


Sa cousine fronça les sourcils:

- Mais...


Pour la première fois, Gilraen confia d'une voix solennel ce lien tellement sacré:

- Je suis fiancé à Arathorn, fils d'Arador, héritier des deux trônes. C'est lui qui désire me voir en sécurité...


D'abord Estelina déglutit avec peine et visiblement choquée s'assit. Mais son caractère vif et optimiste prit le dessus sur cette nouvelle étrange, jamais une jeune dúnadan ne se mariait à cet âge. Elle bondit de sa chaise:

- Mais voyons Gil' , c'est merveilleux mais c'est quoi ces habits usés et ...

- Nous n'avons pas les même aise chez moi...


- J'ignores ce que c'est chez toi, mais maintenant tu es chez moi! Alors...


Elle ouvrit la grande penderie d'ébène, découvrant des toilettes fines et joliment colorée.


- Alors, Ici tu vas t'habiller en accordance à ton rang... de jeune fiancée!


Bien que gênée par l'intérêt de sa cousine, Gilraen sourit. Même quand elles étaient jeunes, celle-ci avait été généreuse de conseils et très coquette.


- Tu m'habilles même avant de me demander des nouvelles!


- C'est une urgence, nous allons bientôt souper et après nous aurons tout le temps de parler.Ton fiancé doit te voir dans toutes la splendeur des femmes de notre famille!

Quand elles entrèrent dans la salle à manger, non poussiéreuse comme chez Gilraen, les deux jeunes femmes resplendissaient. Leur toilettes de bon goût, sans trop être parée pour un modeste souper, révélait la fragilité de leurs épaules et la lumière de leur teints.

Danel ne parut pas surpris devant l'apparence de sa fille, c'était une habitude. Ici les femmes étaient toujours habillées impeccablement. De plus l'homme avait bien d'autres soucis que les toilettes des femmes. Par contre Arathorn, malgré la gravité de leurs paroles, ne pouvait pas détacher son regard de sa fiancé. Tant bien que Danel dût changer de sujet de conversation:

- Alors... Vous irez toutes deux vivre dans la demeure du seigneur Elrond.

Les jeunes femmes hochèrent la tête. Estelina puis demanda d'une petite voix avec contecoeur:

- Mais vous père, je ne veux pas vous laisser seul...

D'un ton bourru, touché par l'attention de sa fille tellement volage:

- Moi? Je ne serais pas seul, je laisserais la ville dans les mains d'un de mes capitaines et je suivrais les errances d'Arador pour le futur de notre terre... Je n'ai pas peu donner des fils aux dúnedain, ainsi je donnerai de ma personne... Sachant que tu seras dans un lieu qui convient à tes plaisirs et habitudes. Comment se porte mon cousin chère nièce?


Gilraen qui guettait Arathorn en jetant de discret regards de sous ses cils, sursauta mais son éducation étant très ancrée en elle, répondit:

- Plutôt bien! Comme vous il est très inquiet pour l'Eriador et la terre du milieu.

Danel, beaucoup plus intéressé par les faits guerriers que sa fille ou sa nièce, reprit une conversation d'humeur politique et militaire. La discipline et l'exemplaire gravité d'Arathorn avait reprit le dessus. Ainsi les quatre hommes continuèrent leur discussions sur les faits guerriers. Jusqu'à ce que s'exclame Danel:

- Nous les dúnedain ne craignons rien! Pas même les très jeunes garçons ne craignent les orcs!C'est seulement les femmes... Si nous n'avions pas à protéger les femmes nous pourront lancer une offensive ouverte et ainsi commencer la guerre pour la liberté de nos peuples contres l'Ennemi.


Gilraen reposa sa fourchette doucement, glissant un regards vers sa cousine, elle remarqua que celle ci ne semblait pas toucher par la remarque de son père. Inspirant calmement elle déclara d'une voix claire:

- Je pense que les femmes dúnedain sont tout aussi courageuse que les hommes... Il sagit seulement de leur enseigner à se battre et vous aurez ainsi moins à craindre...


Danel éclata gentiment de rire:

- Ma chère nièce! Une femme ne peut pas apprendre à se battre, son rôle est beaucoup plus noble!


- Je sais me battre! Et je ne pense que pas que cela affecte ma noblesse... De plus c'est un peu irréfléchi de lancer une offensive ouverte en ce moment, nous ne savons pas précisément que trame l'ennemi et les dúnedain ne peuvent pas se battre seuls. Nous avons besoin de l'aide des chevaliers du Rohan.


Danel eut une lueur moqueuse dans ses yeux, mais après un instant il dit d'un air contrit:

- Je n'aurai pas attendu moins de la fiancé d'un futur chef. Mais vous ignorez que les gens du Rohan ne pourront jamais s'allier à nous. Seul un roi pourra nous réunir. Vous ne savez pas de quoi vous parler mon enfant. Vous avez hériter de l'assurance de votre mère.

Danel malgré ses préjugés ne voulait pas être méchant, il ne pouvait juste pas s'habituer à à voir une femme qui parle de tels choses. Gilraen savait ça, mais elle avait aussi des phrases qui s'immisçait dans sa tête. Alors elle répondit d'une voix très légère:

- Et aussi de ses dons de visions! Vous verrez Rohan s'alliera au Gondor, et avec les dúnedain ils se battront tous pour la terre du milieux.... Très bientôt...


Un silence gêné s'établit, Estelina le cassa en demandant combien de temps durera leurs voyage. Mais malgré les propos qui suivirent la prophétie de Gilraen planait dans l'air... La jeune femme ne pouvait pas s'empêcher de penser à ses anciennes visions et cette phrase qui s'était échappé de ses lèvres sans son contrôle, tout cela formait une lointaine image... Le destin de tout un peuple...


*** pour ceux qui vons rarement sur la page officielle de SDA, il y la nouvelle bande annonce du retour du roi... émouvante, ça donne les larmes aux yeux... J'ai pensé à ça en écrivant la prophétie de Gilraen... bref... Merci pour les reviews... ***