Gilraen ne pouvait pas dormir, l'ai glacial s'engouffrait des fenêtres mal isolée et elle regardait son fils dormir paisiblement... Arathorn n'était pas rentrée depuis 6 mois. La jeune femme était plus inquiète qu'elle le laissait paraître... Comme autrefois elle avait arrêté de manger. Elle en avait assez de cette vie dure et angoissante... Son père avait eut raison de pas la laisser épouser Arathorn... Mais aurait elle survit loin de lui? Loin de son amour? Laissant son petit Estel sourire dans ses jolis rêves, elle s'assit dans le salon. Les heures passaient lentement et enfin le soleil prit la place des rideaux de la nuit... Estel se réveilla et avec son rire emplit le vide dans le coeur de sa mère.
Vers la fin de l'après midi, Estel et Gilraen allèrent faire une promenade malgré le froid. Emmitouflé dans cinq couches de laine, le petit garçon courrait avec ses petites jambes. Il arrêtait pas de tomber mais sa mère l'aidait à se relever. Les yeux toujours rivé sur la grande route d'où devait revenir Arathorn, Gilraen surveillait le petit garçon. il avait commencé à babiller récemment, mais ses mots n'avaient aucun sens, ils faisaient penser au chant innocent des oiseaux. Le vent s'était levé mais la jeune femme restait dehors, elle avait l'impression que quelque chose allait arriver, elle se leva subitement, sa robe grise volant dans le vent violent. Au loin elle pouvait deviner des cavaliers qui s'approchaient. A ce moment là le petit Estel leva les bras et d'une voix aigu s'écria:
- Pa... Pa... Papa!!!
Gilraen se retourna, le petit garçon regardait sa mère avec une attente... Avait il remarqué inconsciemment que sa mère était plus souriante quand son père était là, ou bien avait il le même don que sa mère pour voir ce qui allait arriver... Cela importait peu à la jeune mère: c'était le premier vrai mot qu'avait prononcé Estel et sa mère en était fière... Tendrement elle le prit dans ses bras et ensemble ils s'avancèrent vers les cavaliers... Ils n'étaient plus si lointain, de loin on pouvait deviner la silhouette élégante et élancée des elfes et son coeur reconnaissait celle de son mari... Regrettant d'être négligemment habillée et d'avoir ses cheveux épars par le vent, elle sourit tout de même... Cela faisait tellement longtemps qu'il n'était pas revenu, et enfin elle pouvait respirer... Elle ne pouvait imaginer vivre indépendamment des aller et venues de son mari, il était le centre de son monde et peut importe si cela la transformait en une femme soumise... Ce qui comptait était leur amour...
Ellandan et Elrohir était silencieux, alors que les époux se retrouvaient. Vainement Gilraen cachait ses larmes, par égards pour l'honneur de la jeune femme ils firent semblant de pas les voir et Elrohir prit Estel dans ses bras. Le garçonnet était fasciné par les deux elfes, en oubliant presque son père. De ses yeux d'enfant, le jeune héritier observait avec attention les oreilles pointu des elfes et leurs traits parfaits...
Tout le long de la soirée, même avant de s'endormir dans les bras de son père, alors que tous mangeait, Estel gardait ses yeux fixé sur les elfes. Gilraen ne s'en préoccupait pas, après tout l'enfant était fasciné par tout ce qui l'entourait, pour lui chaque pièce de leur demeure était une jungle à maîtriser à tout prix.
Arathorn et les jumeaux étaient intensément troublé par les ennuis que créaient les hordes d'orcs, ils devenaient trop organisé et de sang froid. Le capitaine organisait une offensive certes dangereuse mais qui permettrait de se débarrasser de ce type de bande d'orcs. Les deux elfes n'étaient pas vraiment d'accord avec leur ami, ils voulaient attendre un peu plus longtemps...
- ... Je sais Elladan, mais je ne peux pas admettre qu'alors que nous attendons comme des femmelette, ces maudits orcs tuent et détruisent tout à leur passage... En tant que capitaine des dúnedain je ne peux pas laisser une telle chose se produire...
- Arathorn, nous devons faire attention, une action trop hâtive pourrait réduire à néant nos efforts pour détruire cette horde... Il est plus sage d'attendre et d'attaquer au bon moment...
Arathorn soupira, se passant une main sur les yeux... Il était las de se battre sans cesse, sans pouvoir se débarrasser complètement de ces orcs... Il ne trouvait pas de solutions, une opération certes pas très minutieuse mais ferme et rapide pourrait prendre ces orcs par surprise... Si seulement il avait plus d'hommes et si ces pauvres paysans ne souffraient pas autant, il aurait obéi aux conseils des deux elfes sage et plein d'expérience... Mais la situation était urgente, la population était terrifié et ces orcs avançaient trop profondément... Il fallait être rapide... Le danger était présent, mais quelques fois il fallait jouer avec pour le détruire... Après tout ce n'était pas la première fois que les dunedains tentaient quelque chose de dangereux... Mangeant un peu, Arathorn s'adressa à tout ses hommes présent à cette table:
- Bien que Ellandan a raison, nous sommes obligé d'agir vite malgré le danger... Je suis obligé de suivre la voie de la survie et non de la sagesse... Nous attaqueront ces trois hordes d'orcs séparément et rapidement...
Gilraen qui emmenait Estel dans sa chambre, se retourna et gravement jeta un regard par dessus son épaule. Puis elle continua son chemin, c'était habituel chez les dúnedain de se battre dans des conditions terrible mais pour une raison étrange Gilraen sentait que cette fois cela sera différemment... Cherchant réconfort dans le paisible sommeil de son fils, elle resta quelques temps dans la pénombre pour le regarder dormir... Son innocent petit ange...
Ce fut quand elle entendit Arathorn rentré dans leur appartements, qu'elle s'arracha de cet instant de douce rêverie... Cet instant où elle rêvait d'avoir une soeur pour son fils et les regarder jouer alors qu'Arathorn sera à ses côtés... C'était tellement dure d'être la femme d'un capitaine...
Dans un sorte d'urgence, sans se parler, il s'embrassèrent passionnément.. Ne cherchant pas à trouver des mots, ils s'aimèrent à en oublier les jours à venir... Quand enfin ils se retrouvèrent paisiblement allongé, l'un contre l'autre dans le grand lit, Arathorn eut une vague de regret... Le regret de laisser passer son devoir d'héritier d'Isildur avant celui de père et surtout d'époux... Mais contemplant dans la douce lueur du feu de cheminée le visage de sa femme, il savait qu'elle lui en voulait pas... Elle savait que leur destin commun était sans importance... Ce qui comptait, était l'espoir des dúnedain... Quel importance s'ils ne trouvaient pas le temps de vraiment s'aimer dans ce monde quand dans celui qui suivra il seront réuni pour l'éternité...
Gilraen gardait les yeux mi clos, tentant d'assimiler ce moment où elle pouvait sentir le parfum enivrant de l'éternité... Puis finalement elle sortit de sa douce torpeur, quand Arathorn déclara:
- Nous allons repartir demain, mais ne t'inquiète pas... Bientôt tout sera finit, ces orcs seront repoussé pour quelque temps et je pourrais m'occuper de notre cité et de notre fils...
Son visage était de nouveau tiré et Gilraen avec tristesse lui embrassa le front:
- Oui bientôt tout ira mieux... J'espère que bientôt un autre enfant suivra notre petit ange...
Il l'attira dans ses bras, loin du froid de la nuit. L'aube était encore lointaine et ils avaient quelques heures de bonheur avant que le devoir les appelle...
Le lendemain, c'était comme si le capitaine n'était jamais rentré. Son passage était éclair et il semblerait inutile... Mais dans un futur pas si lointain Gilraen se rendra compte que sa venue avait été essentielle...
Le petit Estel était aussi conscient de la venue de son père. Arathorn ayant laissé un poignard abîmé sur la table du petit salon, Estel s'attela à attirer l'attention de sa mère là dessus... Celle ci brodait sans trop de conviction des fleures dorées. Estel finalement balbutia:
- Papa!
En tirant la manche de sa mère, il désignait de son menton le poignard. Gilraen le remarqua finalement. Elle sourit tristement en réalisant que son fils, comme à son habitude avait été réfléchit et avait pas touché le poignard et risqué de s'être blessé...
Les jours s'écoulaient avec lenteur et monotonie, seuls les nouveaux mots d'Estel venait agrémenté les journées grise et pluvieuse... Quelques fois des cavaliers venaient apporter des missives pour Gilraen ou des annonces de victoire...
Mais un certain calme, tellement ressemblant à l'hiver qui endormait la terre à cette époque de l'année, régnait chez Gilraen. Il semblait que toute activité passionnelle avait cessé... Seul régnait la solitude et cette douce tendresse pour Estel.
Il y a avait deux Gilraen... Celle qui était consciente de la mort imminente et celle qui vivait au dessus de tout cela, qui pensait seulement à la lumière éternelle et qui croyait au bonheur éternel...
