Chapitre 18.
La soirée d'Halloween.
Tous les élèves étaient rassemblés dans le parc, presque au garde-à-vous. Le professeur Mc Gonagall les observait, l'air nerveux et inquiet. Elle distribuait les dernières recommandations :
Miss Parkinson, tenez-vous plus droite. Malefoy, donnez-moi tout de suite ce que vous cachez derrière votre dos
Malefoy tendit, à contrecur, un pétard mouillé du docteur Flibuste au professeur. Celle-ci soupira.
Je me demande qui sont nos invités chuchota Hermione à Harry.
-Peut-être que c'est simplement le ministre de la magie murmura Ron.
-J'aime bien le , rétorqua cyniquement Hermione.
-Non, répondit Harry, j'ai vu qu'il y avait beaucoup plus de places que d'habitude dans la grande salle. Et, je pense que Dumbledore a utilisé un sortilège d'agrandissement.
C'est alors qu'on entendit une cavalcade venant de la forêt interdite. Harry et Ron ne parvenaient pas à distinguer ce que c'était. Ce fut Hermione qui se mit à hurler :
C'est dégoûtant ! C'est tout simplement honteux !
Elle jeta son chapeau par terre et se mit à le piétiner. Mc Gonagall tenta de calmer Hermione à coups de Miss Granger, reprenez-vous !
Puis, Harry comprit enfin ce qui révoltait Hermione lorsqu'il vit apparaître des adolescents chevauchant des licornes. Personnellement, il n'était pas choqué par cette vision car il ne connaissait pas encore assez bien le monde des sorciers pour éprouver de l'indignation. Ce fut Ron qui lui souffla :
Les licornes, c'est le symbole de la pureté et de la liberté. Si tu chevauches une licorne, c'est pire que si tu la tues. Tu lui enlèves tout honneur et, c'est comme si tu lui prenais son âme. Pourtant, certaines personnes pensent que s'ils chevauchent des licornes, c'est parce qu'ils sont puissants. C'est révoltant.
-Je ne veux pas rester ici avec eux !! hurla Hermione, je préfère encore mourir ! Ces gens sont vraiment horribles !
Elle brandit son poing vers les jeunes sorciers qui étaient presque arrivés et s'écria :
Assassins ! Je vous hais, je vous hais !! Vous n'êtes que des assassins !!
Elle ajouta aussi quelques insultes qui firent sursauter Mc Gonagall. Enfin, Hagrid se décida à agir : il souleva Hermione comme si elle ne pesait rien et l'emmena dans le château. Harry n'avait jamais vu son amie aussi hystérique. Elle continuait à hurler et à donner des coups de poings dans le dos d'Hagrid pendant qu'il la portait. Enfin, Mc Gonagall s'adressa aux élèves de Poudlard et s'exclama :
Je vous présente les élèves de l'école de sorcellerie belge, Sorcior. Leur directeur se nomme Cerberus Van Dominus.
Les étudiants des deux collèges se saluèrent poliment et timidement. Le professeur Dumbledore s'approcha de Cerberus Van Dominus, un homme brun, qui semblait avoir à peine 18 ans, aux yeux noirs à l'éclat rebelle et maléfique. Il regarda un moment Harry. Celui-ci sentit sa cicatrice le brûler. Le directeur de Sorcior eut un petit sourire et se retourna vers Dumbledore à qui il serra la main. Après les formules de politesse de coutume, le directeur de Poudlard indiqua à tout le monde qu'ils attendaient encore des invités. Harry remarqua que les jumeaux Weasley étaient aussi choqués qu'Hermione par les arrivants, même qu'ils ne le montraient pas autant. Au bout d'un moment, Fred n'y tint plus et il lança une Bombabouse sur le directeur de l'école Sorcior. Harry retint un cri de stupeur : si cet homme était un mage noir comme il le pensait, il n'hésiterai pas à se venger de manière dangereuse pour les jumeaux. Il se retourna, couvert de bouse, regarda Fred et se mità éclater de rire ! Il complimenta le rouquin pour sa précision et lui dit qu'il aurait pu faire un bon poursuiveur. Fred, mal à l'aise, ne répondit rien. Georges, lui, s'avança, fit une petite courbette et proposa une crème brûlée au jeune homme qui accepta. Aussitôt, celui-ci se transforma en un gros canari. Avant même que le métamorphosé ait pu se mettre à rire, une voix sèche et glaciale retentit derrière Dumbledore :
Je vois que vous ne savez toujours pas tenir vos élèves tranquilles
Le concerné se retourna et son visage se fit encore plus vieux.
murmura-t-il dans un souffle, on en a déjà parlé mille foisCe n'est pas la peine de faire toute une polémique là-dessus, c'est à moi de m'occuper de mes élèves, pas à vous
Harry regarda les nouveaux invités : il y avait une petite femme à l'allure stricte et sévère, à côté de laquelle Mc Gonagall passait pour quelqu'un d'extrêmement aimable, sympathique et tolérant. Cette femme avait un petit chignon gris, si serré qu'il tirait même la peau de son visage et de ses yeux bleus. Une expression de contrariété se lisait nettement dans ses traits. Dumbledore soupira et dit aux élèves de Sorcior et Poudlard :
Je vous présente les élèves de Durmstrang leur nouvelle directrice, Miranda Dumbledore.
Fred éclata de rire, ce qui lui valut un regard de Mc Gonagall qui signifiait beaucoup de choses
vous plaisantez, professeur, hein ? demanda Seamus.
-Pas du tout.
Il partit dans un grand fou rire et Dean et Harry durent le retenir pour qu'il ne tombe pas par terre. Il se mit à débiter de longues phrases sans sens dans on comprenait juste les mots Cette vieille peau et Dumbledore ?. Malheureusement, il avait oublié la présence de la femme de son directeur qui s'approcha et lui donna une grande gifle qui stoppa net son fou rire. On vit peu à peu apparaître la trace d'une grande main rouge sur sa joue. Dumbledore se précipita vers la directrice de Durmstrang.
Miranda, Miranda ! s'exclama-t-il, les châtiments corporels ou les humiliations ne sont plus utilisés à Poudlard !
-Eh bien, à Durmstrang, si, et c'est bien mieux comme ça !
Harry regarda les étudiants de Durmstrang. Ils avaient tous le visage plus ou moins meurtri. Le jeune sorcier repéra même Viktor Krum. Celui-ci avait le nez cassé, semblait-il. Comment une vieille femme aurait-elle pu faire ça ? Juste à ce moment-là, elle ajouta :
Et je paye même des gens pour les battre, comme ça, je suis sûre que c'est bien fait.
Harry, n'y tenant plus, sortit de son rang et s'écria :
C'est dégoûtant de faire ça ! Vous n'avez aucune sensibilité !
-Mr Potter se révolte, semble-t-il ? siffla la vieille femme.
-Parfaitement ! C'est absolument honteux ! si vous étiez moldue
-Je ne suis pas moldue ! hurla la vieille, ne me manquez pas de respect !
-Le ministère de la magie interdit ce genre de comportement ! rétorqua Hermione qui venait d'arriver.
-Tiensmurmura la femme, Miss Granger, c'est ça ? La petite aguicheuse qui se plaît à jouer avec les sentiments de messieurs Krum et Potter
-Herrrrrrmione n'a rrrrrien à se rrreprrrocher ! répliqua Viktor sorti lui aussi de son rang.
-Voyez, s'écria la vieille, comme elle l'a ensorcelé !
Krum voulut répondre quelque chose, mais il fut retenu par ses camarades qui l'aidèrent à se calmer. Il se passa la même chose pour Harry et Hermione. Seamus, n'y tenant plus, demanda au professeur Dumbledore :
C'est vraiment votre femme ?
-Ma femme ? s'écria Dumbledore, mon dieu non ! Seulement ma sur !
Tout le monde fut rassuré. Comment Dumbledore aurait-il pu être marié à une furie pareille ? Finalement, on laissa la sur du directeur s'énerver toute seule dans son coin et elle se calma peu à peu. Dean demanda :
Professeur, il fait froid ! Pourquoi ne rentre-t-on pas à l'intérieur ?
-Nous attendons encore des invités, Dean, ce sera bientôt bon.
Harry soupira. Soudain, Ginny Weasley, Colin et Denis Crivey arrivèrent en courant parmi les élèves. Ils s'écrièrent :
Le journal de Poudlard vient de paraître, le premier numéro ! Et il est gratuit !
Surexcités, ils distribuèrent des exemplaires du journal à tout le monde, même aux invités. Harry lut l'édito qui était truffé de fautes :
C'étais un joure au daibu de l'anné que tous à commancer : le proffesseure Dumbledore m'avez proposer de m'occupé du journale de l'écol. J'ai axepter et décidez de faire un grend dossié sur l'idol du collaige : Harry Potter. Vous apprendré tous sur lui dans ses quelque page. Bonne lectur. Colin Crivey.
Harry soupira. Ainsi, on allait encore lui faire de mauvaises farces pendant un mois Il lut l'interview, rédigée par Denis Crivey :
D.C : Ca va bien Harry ?
H.P : Pour la centième fois de la journée, oui, ça va.
D.C : Tu sais, tu joues très bien au quidditch, Harry.
H.P : Tu es très gentil, Denis, mais, là, tu me déranges un peu.
D.C : Ta chouette est très jolie.
H.P : S'il te plaît, Denis, je suis occupé, plus tard.
D.C : Et, c'est délicat de nettoyer la litière de ton Jyfra comme ça ?
H.P : Oui, très, alors, s'il te plaît, laisse-moi tranquille.
D.C : Je t'ai vu embrasser Cho Chang dans un couloir, l'autre jour, c'est ton amoureuse ?
H.P : Mais non, mais non ! Denis, laisse-moi tranquille !
D.C : Ben Si c'est pas ton amoureuse, pourquoi tu l'embrassais comme ça ?
H.P : Va t'en !
Partout, on entendait des élèves qui riaient. Les créateurs du journal crurent que c'était à cause de leur rubrique blague. En vérité, les lecteurs n'étaient pas encore arrivés là. Ensuite, on trouvait différentes photos d'Harry prises par Colin depuis son arrivée à Poudlard. Puis, venait la page des poèmes de Ginny. Elle avait fait beaucoup de progrès depuis les Tes yeux sont verts comme le crapaud frais du matin et elle écrivait vraiment très bien. Et, à la page suivante venait la rubrique des blagues :
Un veracrasse et un hippogriffe se disputant :
Hippogriffe : Je vais te griffer !
Veracrasse : Je vais te mordre !
Harry ne trouvait pas ça particulièrement drôle. Pourtant, il était sûr d'avoir bien compris la qui soulignait le fait que les veracrasses n'ont pas de dents Colin s'approcha de lui et lui dit :
C'est drôle, hein !
-Très, mentit le sorcier.
-Lis celle-là, c'est ma préférée !
Harry se pencha sur la plaisanterie suivante :
C'est l'histoire d'un génie qui va voir un moldu et qui lui dit : Je suis un génie, je peux donner la réponse à une de tes questions, mais, une seulement.
-Vous ne trouvez pas que vous pourriez répondre à plus de questions ?
-Non, répond le génie, au revoir !
Colin se mit à rire et s'écria :
T'as compris, Harry, t'as compris ?
-Oui, Colin, c'est TRES drôle.
-Nan, nan, tu rigoles pas, ça veut dire que t'as pas compris ! En fait, le moldu il a posé sa question alors le génie répond et s'en va !
-J'avais compris, Colin.
-Alors, pourquoi tu rigoles pas ?
Harry ne répondit pas à cette dernière question et se contenta de regarder ailleurs. Ce fut à ce moment-là qu'on vit apparaître de magnifiques phénix dans les airs. Ils portaient tous des adolescents. Malefoy demanda de sa voix traînante à Hermione :
Alors, Sang-De-Bourbe, que t'arrive-t-il ? Tu ne te mets pas à crier ?
-Non, répondit Hermione, c'est trop magnifique ! Quand un phénix accepte de porter un être, ça signifie qu'il sait que cet être a le cur pur !
Malefoy, vexé par cette réaction, ne répondit rien. Finalement, les oiseaux atterrirent, lâchèrent leurs passagers et s'envolèrent à nouveau. Harry reconnut les élèves de Beauxbâtons. Harry voulut le dire à Ron, mais, celui-ci était déjà sous le charme de la belle Fleur Delacour. Harry sourit en voyant son ami regarder la jeune Française. Soudain, Mrs Missélia poussa un cri de joie et s'écria :
Camélia !
Une jolie femme qui devait être un peu plus jeune qu'elle se retourna et son visage s'éclaira. Elle cria le nom du professeur de métamorphose et elles se précipitèrent l'une vers l'autre. Mrs Missélia, avec un grand sourire, présenta aux élèves Camélia Missélia, sa sur et directrice de Beauxbâtons. Harry sourit et se dit que, décidément, ce banquet d'Halloween était un véritable repas de famille !
Sur ce, les apprentis sorciers bulgares, belges, français et britanniques entrèrent dans la grande salle.
