Chapitre 25.
Second week-end à Pré-Au-Lard.


Harry, Harry !
-Hein ? Que ? Quoi ?
-Tu n'as pas vu l'heure qu'il est ?
-Siria ? Mais c'est le dortoir des garçons, tu n'as pas le droit d'être là !
-Quelle importance ? Sans moi, tu n'aurais pas pu aller à Pré-Au-LardIl est tard ! Il te reste un quart d'heure pour manger. Je te laisse t'habiller. Ciao !
Siria sortit de la chambre. Harry mit ses lunettes sur son nez. Le soleil lui indiquait qu'il était 12h45. Il soupira. Malgré la longue nuit qu'il venait de passer, il était encore fatigué. Il s'habilla rapidement et descendit dans la grande salle. Hermione le réprimanda :
Non mais dis donc ! Harry, tu as vu l'heure qu'il est ? Tu aurais pu te lever plus tôt !
Harry lui répondit par un bâillement légèrement exagéré. Hermione soupira et se replongea dans son livre : Les coutumes des Moldus Britanniques. Ron secoua la tête en affirmant qu'elle était complètement folle. Harry songea que son ami n'avait pas tort. Il mangea en vitesse son gigot d'agneau et ses pâtes. Il eut un petit pincement au cur en regardant la chaise vide de Mc Gonagall, à la table des professeurs.
Il secoua la tête et se leva de table. Il se hâta de monter au dortoir pour prendre ses gallions. Il redescendit juste au moment où ses camarades partaient pour Pré-Au-Lard.
Lorsqu'ils arrivèrent à Pré-Au-Lard, Ron, Harry et Hermione remarquèrent que le climat était plus tendu que d'habitude. Les habitants, qui d'ordinaire étaient plutôt accueillants, regardaient les élèves avec méfiance, en particulier les Serpentard. Malefoy se pavanait et parlait très fort des nouvelles acquisitions des commerçants de l'allée des Embrumes. Harry, lui, se sentait très mal à l'aise. Il connaissait la cause de l'hostilité de ces gens : le retour de Lord Voldemort... Tout se passait comme avant qu'Harry ne le réduise à néant : on ne faisait plus confiance à personne et l'on soupçonnait tout le monde. Maintenant, le jeune sorcier prononçait avec beaucoup moins d'assurance le nom du mage noir. De plus, sa cicatrice le brûlait en permanence. Mais, c'était une douleur qui lui était presque devenue indifférente. Elle était supportable la plupart du temps, même si parfois, lorsqu'il croisait le regard d'un mangemort, il avait l'impression que sa cicatrice s'enflammait
Il chassa toutes ses pensées de son esprit et se dirigea vers Zonko, le magasin de farces et attrapes. Au rayon des nouveautés, on pouvait maintenant trouver les crèmes canari de Weasley & Weasley. Leurs créateurs se pavanaient dans le magasin en s'écriant :
Oui, oui, en effet ! Nous sommes bien Fred et Georges Weasley, en effet ! Oui, si vous voulez des autographes, pas de problèmes !
Les gens les regardaient d'un air à la fois effaré et amusé. Ron se cachait dans un coin en attendant que ses frères s'en aillent. Seamus était tombé par terre à force de rire et Dean tentait de le relever, sans succès car lui aussi riait aux éclats. Finalement, Harry acheta cinq crèmes canaris. Les frères Weasley furent aux anges lorsque le vendeur leur dit que leurs farces et attrapes se vendaient comme des petits pains.
On compte offrir un gros cadeau à P'pa et M'man, expliqua Fred.
-On a déjà récolté plein d'argent ! ajouta Georges, et je crois que
-En vérité, l'interrompit Fred, c'est aussi un peu pour nous faire pardonner de tous les ennuis qu'on leur a causés !
-Ils ont de la chance de ne pas encore avoir fait une crise cardiaque !
-Et puis, après ça, on pourra faire encore plus de bêtises !
-Georges ! s'indigna Ginny.
-Ginny, c'était presque pour riresoupira Georges, tu commences presque à devenir comme Mc Gonagall Çaça ne va pas Harry ?
Harry n'avait pu s'empêcher de faire une grimace en entendant cette comparaison. Bien qu'il refuse de se l'avouer, l'absence de Mc Gonagall le rendait malheureux.
Ce n'est rienmarmonna-t-il, un peu grippé, tu sais ce que c'est, le froid, les entraînements fréquents de Quidditch
-Tu devrais te reposer, Harry, assura Fred, compatissant.
Harry lui répondit par un faible sourire qui sembla lui convenir. Puis, avec Ron et Hermione, ils sortirent du magasin. Au grand soulagement d'Harry, ceux-ci ne posèrent aucune question.
Puis, Harry alla s'acheter une nouvelle robe de soirée. Après en avoir essayé plusieurs, il opta finalement pour une robe vert émeraude parsemée d'étoiles dorées. Puis, ils sortirent du magasin.
Oh regardez ! s'exclama Hermione en pointant le doigt vers une boutique.
-Quoi ? marmonna Ron, qu'est-ce que tu veux ?
-Un magasin de livres de sorcellerie ! Super ! s'exclama-t-elle.
-Il y en a déjà un sur le Chemin de Traverse, fit remarquer Ron.
-Oui, mais, celui-là est spécial, il est consacré à Edmus Cantonitus ! Edmus Cantonitus & Co ! ! Tu te rends compte, Ron ?
-Euhnon, pas vraiment, désolé
Le nom de l'écrivain disait vaguement quelque chose à Harry. Il suivit donc Hermione pendant que Ron se lamentait :
Mon dieu ! Lui aussi est contaminé ! Quelle tragédie ! Ce nouveau millénaire sera celui des intellos, je vous assure !
Il regarda la vitrine de la boutique pendant qu'Hermione fouillait ses poches pour trouver le plus d'or possible :
Il court, il court le Sinistros
-Très bon livre ! assura Hermione, même si je ne crois pas au Sinistros.
-Danse avec les loups-garous
-Absolument fabuleux ! s'exclama-t-elle, on dirait du Lockhart !
Ron, qui les avait rejoints, eut un petit rire après la remarque d'Hermione. Elle le regarda avec sévérité et entra dans le magasin. Harry la suivit, bien qu'il n'eût pas fini de détailler la vitrine.