Chapitre 33.
Nervosité et pression.


Ron, bouillabaisse ?
-Quoi ?
-Tu veux de la bouillabaisse ?
-Pardon ?
-GIGOT ?
-Oh, volontiers !
-C'est qui cette fille ?
-Quoi, quelle fille ?
-Celle que tu regardes avec des yeux de merlan frit, imbécile ! s'exclama Hermione.
-Oh
-Chuliette Delacour, répondit Harry, la bouche pleine.
-Harry ! tu es dégoûtant !
-Excuse-moiC'est assez amusant de le voir baver comme ça, non ?
-Dis donc, provoqua Siria, n'oublie pas que toi tu baves aussi sur Cho
-Quoi ? EuhTu reprendras bien un peu de frites ?
-Harry
-Ouvre la bouche !
-Hey !
Et Harry enfourna une grosse fourchette de frites dans la bouche de Siria qui, incapable de parler, le fusilla du regard.
Ron, lui, était absorbé dans sa contemplation. Lorsqu'elle se pencha vers lui pour lui demander de la sauce tomate, Harry crut que son ami allait s'évanouir.
C'est pas possible, murmura-t-il, son sang de Vélane est aussi concentré que ce ketchup
Hermione leva les yeux au ciel tandis que Seamus et Dean partaient dans un grand fou rire.
Si le dîner avait eu pour but de rapprocher les représentants des différents pays entre eux, ce ne fut pas le cas. Chaque équipe était réunie et personne n'allait vers les autres, sauf Siria qui parlait un français quasiment parfait
Puis, le soleil se coucha en même temps que les élèves se glissaient dans leur duvetLes chuchotements persistèrent jusqu'à minuit. Mrs Missélia avait retrouvé sa sur, comme l'avait prédit Harry. Il y eut une petite réunion de famille entre les deux surs Missélia, Sirius et Siria qui dura jusqu'à onze heuresHermione, elle, s'était isolée à la lisière d'un bois proche. Pour étudier à la lumière de sa baguette, bien entendu ! Ron était parti faire la cour à Juliette qui apparemment n'avait que faire de ses avancesHarry, quant à lui, tournait et retournait une question dans sa tête : Aurait-il assez de temps pour trouver tous les Eléments de Cristal avantl'irréparable ?
Il s'endormit donc sans avoir trouvé la solution.
Debout la compagnie !
Harry s'éveilla en sursaut. Une image trouble de têtes émergeant de duvets lui apparut. Il mit ses lunettes sur son nez et admira un magnifique bâillement de Ron qui aurait pu lui permettre d'avaler une dizaine de mouches en une seconde
Match contre Beauxbâtons aujourd'hui ! s'exclama Sirius.
-Quoi ? ? ? ? ?
Si Ron n'avait pas été couché sur un matelas à même le sol, il serait certainement tombé de son lit. Il allait donc jouer contre la belle Juliette. Harry perçut son trouble.
Ron ! s'exclama-t-il, pas de galanterie surtout !
-QuQuoi ?
-On doit disputer un match ! Ne lui fais aucun cadeau ! Tu lui montreras ton romantisme plus tard !
-MMoi ?
-Oui, toi ! C'est important pour nous de gagner ce match... D'accord ?
-Ouimurmura Ron d'un air absent en regardant Juliette qui entrait dans la salle.
-Et n'oublie pas nos techniques d'attaque surtout !
-Oui
-Tu m'écoutes ?
-Non
Harry tenta de rester calme et jugea plus intelligent d'aller consulter les autres membres de l'équipe. Il aperçut Seamus qui allait prendre son petit-déjeuner.
Eh ! Seamus !
-Harry ! Comment ça va ? Bien dormi ? Prêt pour le match
-OuiD'ailleurs, je pensais qu'il faudrait juste revoir un tout petit peu nos techniques d'attaque
-Oh, Harry ! C'est bon, ça va bienon est au point ! Ne t'inquiète pasTout ira bien
Et encore un imbécile qui ne s'en souciait pas. Harry s'éloigna rapidement pour ne pas s'énerver contre Seamus. Un peu plus calme, il rencontra Dean.
Dean ! J'espère que toi, tu vas m'écouter
-Harry ! Je te cherchaisy'a un type là-bas qui a une baguette farceuse qui fait des trucs délirantsViens ! C'est trop drôle !
-HumDean, j'ai mieux à faire
-Ben allez quoi ! Tu es trop sérieux, Harry
Harry réussit à se contenir encore une fois, mais il s'en fallut de peu pour qu'il n'explose de colère. Lorsqu'il vit Siria et Hermione, il fut rassuré.
Ravi de vous voir ! fit-il, personne veut m'écouter ! Pour le match
-Coucou ! bien dormi ?
-EuhEuh !
-Tant mieux ! À côté du stade, il y a un cracheur de feu ! C'est impressionnant Viens avec nous !
-Mais on s'en fiche ! s'emporta Harry.
-Mais ! Tout ira bien, on s'en fiche des attaques !
Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Harry jeta par terre le parchemin qu'il tenait sous le bras et sur lequel il avait reconstitué les tactiques étudiées. Il devint écarlate et hurla :
MAIS POURQUOI PERSONNE NE VEUT M'ECOUTER ? JE SUIS LE SEUL A ME SOUCIER DE CE MATCH OU QUOI ? J'EN AI MARRE ! JE FAIS TOUT POUR NOTRE VICTOIRE ET VOUS VOUS EN FICHEZ ! MERCI, MERCI DE VOTRE SOUTIEN ! CA FAIT PLAISIR DE VOIR LES RESULTATS DE SON TRAVAIL !
Et il se laissa choir. La tête sur les genoux, il sanglota. Il désirait plus que tout gagner ce tournoi et pourtant, tous ses amis s'en fichaient éperdument.
Moi, je t'écoutefit une petite voix hésitante.
-Humph ! grogna Harry en relevant la tête.
C'était Ginny. Elle se dandinait d'un pied sur l'autre. Et elle expliqua :
Il y a plein d'attractions et de monde près du stadeC'est difficile d'y résisterC'est trop intéressantExplique-moi ton plan d'attaque. C'est important pour moi. Mais, allons ailleurs. Il y a trop de monde ici.
D'un coup d'il circulaire, Harry s'aperçut que ses cris avaient attiré les autres sportifs qui le considéraient d'un il inquiet.
J'ai lu qu'il n'était pas toujours très fréquentable, murmura une sorcière américaine.
-SûrementJ'ai entendu dire qu'il parlait le Fourchelang
-J'ai peur de jouer contre luiOn n'a jamais le dessus sur un mage noir
Harry réussit à les ignorer superbement et continua à marcher. Il se réunit dans une tente préparée spécialement pour son équipe avec les autres joueurs. Il leur expliqua toutes les techniques qu'il avait mises au point. Au bout de dix minutes, lorsqu'il releva la tête, il s'aperçut que les expressions des visages avaient changé.
Des questions ? interrogea-t-il.
-On va gagner murmura simplement Seamus.