Chapitre 37.
Durand et Durmstrang.
Le cur d'Harry fit un bond dans sa poitrine.
Durand estQUOI ?
-MortTout le monde t'attend là-bas. Il faut que tu y ailles.
-TuTu plaisantes hein ?
-NonPas sur ces choses-là. Viens avec moi. Ses parents viennent d'arriverIl faut qu'on y aille maintenant. Fais-leur comprendre que tu n'y peux rien. Dis leur, Harry.
Harry, les larmes aux yeux, les mains crispées, suivit son ami. Il tremblaitTout était devenu blancLe monde était loin. Il n'y avait plus rien, plus personne nulle partLa terre ne tournait plus. Durand venait de mourir. Par sa faute.
Lorsqu'il entra dans la pièce funéraire, la fraîcheur le réveilla un peu. Durand gisait sur un grand lit, allongé. On lui avait enfilé sa tenue de Quidditch et posé son balai à côté de lui. Son visage pâle était éclairé par quelques bougies. On aurait presque pu croire qu'il dormait. Harry tourna la tête. Autour de lui, les gens pleuraient, le regardaient avec un mélange de haine, de dégoût et de désespoir. Hermione le poussa un peu et murmura doucement :
Ils attendent que tu parles, que tu leur expliques. Dis leur
Harry leva la tête et vit un rayon de soleil filtrer entre les lourdes pierres qui formaient les murs de la salle. Il respira profondément et murmura :
Ce n'était pas ma faute. Enfin, pas tout à fait. Pierre est mort à cause d'un cognard. Je regrette tout autant sa mort que vous et je n'ai cessé d'y penser depuis que cette balle l'a heurtéJ'ai essayé de le sauver
Harry hésita. S'il expliquait qu'il avait entendu des voix, on se moquerait.
Mais j'ai été victime d'un Imperium.
Il y eut une série de contestation parmi les proches du défunt.
Un Imperium, vraiment ? Et jeté par qui, s'il vous plaît ?
-Voldemort, Voldemort ou l'un de ses acolytes.
Harry se retourna vers celui qui avait parlé. Dave Goujon se tenait à l'entrée de la pièce. Plusieurs personnes le regardèrent, effrayées et scandalisées.
Il s'approcha d'Harry, le tira par le bras et murmura :
Cet endroit n'est pas un tribunalViens avec moi, Harry, laissons-les faire leur deuil en paix. Ce n'est pas ta place, ici.
Le jeune sorcier hocha la tête. Avant de sortir, il se retourna vers tous ces gens qui se trouvaient là et murmura d'une voix blanche :
Je voulais juste que vous sachiez que ce n'est pas moiBeaucoup ne me croiront pas, mais j'avais besoin de vous le dire. Ce n'est pas moi.
Et, les larmes aux yeux, il passa la porte.
Lorsqu'il se retrouva dehors, il s'assit par terre et posa sa tête entre ses mains.
murmura-t-il, j'en peux plus.
-Harry, fit doucement Mr Goujon.
-Pourquoi c'est toujours à moi que ça arrive ? J'en ai marre ! Je n'en peux plus ! Pourquoi tout ça ? Pourquoi on s'acharne sur moi ?
-C'est comme ça, Harry, on ne peut pas en changer. J'ai transplané ici depuis Pré-Au-Lard dès que j'ai appris la nouvelle. Je savais que tu aurais besoin de parler.
Harry secoua la tête.
Non, j'ai pas envie d'en parler. C'est gentil à vous, Dave, mais, je préfèrerais être seul.
-Si tu insistesS'il y a quoi que ce soit que je puisse faire, dis le-moi.
-Quand vous retournerez à Poudlard, dites-leur que tout va bien, qu'il ne faut pas s'en faire
-D'accord, bonne chance Harry.
-Merci.
Et Dave transplana pour Pré-Au-Lard. Harry voulut s'isoler dans la forêt mais il rencontra Ron qui lui marmonna :
Allez, au stade. Tu as oublié qu'on jouait contre Durmstrang ?
-Quoi ? On joue quand même ?
-Il faut croireViens, faut qu'on se prépare.
Harry suivit donc Ron à contrecur. Arrivé dans les vestiaires du stade, il revêtit sa robe avec des gestes longs. Il n'avait plus vraiment conscience de tout ce qu'il se passait autour de lui. L'image de Durand allongé sur le lit funéraire le hantait. Etait-ce vraiment de sa faute ? Hermione le tira de sa rêverie.
Harry, il faut qu'on y ailleLe match va commencer
-Oui oui
-Ça va aller ?
-Oui oui
Harry répondait d'une voix lointaine Non, bien entendu, ça n'irait pas du tout. Il resta assis sur les bancs du vestiaire. Il était à la fois triste et en colère contre lui-même. Arriva Siria qui lui donna une petite tape dans le dos :
Je sais que tu t'en veux, Harry. Je comprends très bien ce que tu peux ressentir dans ce genre de moments. Défoule cette colère sur le match. Emploie ta rage pour la victoire.
Harry releva un peu la tête. Siria avait raison. Il empoigna son balai d'un air décidé et s'avança sur le terrain aux côtés de ses amis.
Bonne chance, vous, murmura-t-il, il faut qu'on gagne
Et ils s'envolèrent tous ensemble. La voix du commentateur retentit dans le stade :
Et voici le second match du tournoi qui opposera Poudlard à Durmstrang ! Poudlard qui a déjà joué hier et a gagné contre Beauxbâtons sur le score de 180 à 20 À cause d'un petit incident technique.
Une véritable clameur monta des gradins. Le commentateur reprit son mégaphone et rectifia :
À cause d'un gros incident technique.
Il y eut un petit silence gêné dans le stade. Puis, dans sa tribune, le commentateur s'éclaircit la voix et reprit :
Hum ! Donc, dans leurs tenues rouges, voici Poudlard, dirigés par le célèbre Harry PotterDe l'autre côté, en tenues anthracite arrive Durmstrang, commandé par le fameux Viktor Krum qui a dû refaire sa dernière année d'étude Le match risque d'être très intéressant et surtout très serré ! L'arbitre, Mr Jonathan, s'avance sur la pelouse, le coffret contenant les balles sous le bras. Le vif d'or est lâché, suivi par les cognardsle souaffle est mis en jeuOuh là là ! Un cognard a déjà percuté les lunettes du jeune Potter ! Ça fait très mal, ça, oui, très très très mal !
-Je ne te le fais pas dire, marmonna Harry entre ses dents, tandis qu'une grosse bosse se formait déjà sur son front. Il sortit sa baguette et répara ses lunettes. Puis, il décida de se concentrer à nouveau sur le jeu.
Ouh là là ! Durmstrang part très très fortTrès en forme, Durmstrang, aujourd'huiC'est mal parti pour Poudlard Poliakoff qui prend le souaffle à Granger ! Poliakoff qui passe à Bournichova qui passe à Molotov qui marque !
Nous sommes déjà à 10 à rien en faveur de Durmstrang ! Allez, Poudlard, on se réveille !
Harry jeta un coup d'il à Siria et Hermione qui, quelques mètres plus bas, tentaient la fameuse feinte de Porskoff. Il ne put s'empêcher de crier :
Allez les filles !
Hélas, la feinte échoua à cause du terrible Poliakoff qui fit barrage. Le regard d'Harry balaya les alentours Lorsqu'il se retourna, il s'aperçut que Krum était en train d'admirer Hermione qui faisait des belles acrobaties sur son balai pour échapper à ses adversaires. Soudain, elle lâcha le souaffle qui fut rattrapé par en dessous par Siria.
Granger qui passe à Black qui passe à Weasley qui marque ! 10 à 10 ! Attention, Durmstrang, Poudlard et ses superbes poursuiveuses sont motivés ! Ça risque d'être très serré. Allez, donnez tout ce que vous avez !
Le regard d'Harry dévia vers les gradinsSon regard croisa soudain une silhouette encagouléeIl mit un certain temps à se rendre compte de ce qui lui arrivait
UN EPOUVANTARD ! hurla-t-il.
Personne autour de lui ne réagitSes entrailles se glacèrentEt la voix de sa mère s'élevaIl avait pourtant appris à y résister, avec le tempsPourquoi fallait-il que cela lui arrive maintenant ? Penser à un souvenir heureuxVite ! Très loin de là lui parvenaient les échos du match et quelques bribes de commentairesIl lui sembla tourner dans le vide
" LAISSEZ HARRY, JE VOUS EN SUPPLIE ! PITIE ! PAS HARRY, NOOOOOON !
-VA T'EN, IDIOTE, TU NE SAIS PAS CE QUE TU DIS, ALLEZ, POUSSE TOILAISSE MOI ACCOMPLIR MA TACHE ! L'HERITIER POTTER DOIT MOURIR
-PITIE ! PRENEZ MOI A LA PLACE !
-TU ME HAIS, LILY, ET MOI JE T'AIMEPOUSSE TOI ! NE M'OBLIGE PAS A TE TUER "
