Chapitre 38.
Le pacte sans nom.


HARRY NON !
La voix d'Hermione parvint aux oreilles d'Harry, lointaine
HARRY REPRENDS –TOI !
Mais une autre voix la couvrait
VA T'EN LILY, ARRETE ! LAISSE MOI TUER CE FILS-LA QUE CET IMPUR A OSE T'ENGENDRER ! C'EST MON HERITIER QUE TU DEVAIS PORTER, TU M'ENTENDS, LILY ? MON HERITIER !
-LAISSEZ MOI TRANQUILLE TOM, JE NE VEUX PLUS DE VOUS, J'AI CHANGE, ET VOUS NE FAITES PLUS PARTIE DE MA VIE ! LAISSEZ MOI EN PAIX, JE VOUS HAIS !
-LILY, PRENDS HARRY ET VA T'EN, LAISSE MOI EN FINIR AVEC LUI, JE T'EN PRIE ! C'EST NOTRE SEULE CHANCE, LILY, NOTRE SEULE CHANCE ! SI TU M'AIMES, PARS !
-TU NE POURRAS PAS L'AFFRONTER, JE T'AIME ET JE VEUX MOURIR AVEC TOI, JE NE SURVIVRAI JAMAIS SANS TOI !
-FAIS LE POUR HARRY, BON SANG, LILY ! MON AMOUR, JE T'EN PRIE !
-BANDE D'ABRUTIS ! CELA NE CHANGERA RIEN, FUYEZ MOI ET JE VOUS RETROUVERAI ! LE SEIGNEUR DES TENEBRES VOIT TOUT, LE SEIGNEUR ENTEND TOUT, VOUS NE POUVEZ PAS M'ECHAPPER ! CACHEZ VOUS ET JE VOUS RETROUVERAI !
Toujours cette impression de chuteOmniprésente, le vent sifflant aux oreilles Très loin, à des mille de là, quelqu'un parlait
Potter tombe ! Aïe aïe aïe ! Il va s'écraser par terre, si personne ne fait rien ! Les Médicomages ne parviennent pas à stopper sa chute ! Oh ! Granger plonge !
Il y eut une exclamation surprise dans le public. Chacun put voir Hermione, couchée sur son balai, le visage tendu par la concentration.
HARRY !
AVADA KEDAVRA !
–JAMES, NOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !
–UN POTTER DE MOINS, ALLEZ, LILY, NE FAIS PAS L'IMBECILE, DONNE MOI TON FILS ET JE T'EPARGNERAI !
–NON, PRENEZ MOI A LA PLACE, TOM, JE SERAI VOTRE, D'ACCORD, MAIS LAISSEZ HARRY EN VIE !
-IL EST TROP TARD, LILY, TU AS REFUSE LORSQU'IL ETAIT ENCORE TEMPS DE TE RALLIER A MOI ! TON FILS VA MOURIR !
-MAIS JE N'AIMAIS PAS JAMES, TOM ! JE ME SUIS SERVIE DE LUI, EPARGNEZ MOI !
Mais il était trop près du sol. Hermione sortit sa baguette magique, tout en continuant sa chute, et fit un signe à Siria qui l'avait rejoint. Celle-ci comprit aussitôt :
Wingardium leviosa !
L'effet conjugué des deux sorts arrêta la chute d'Harry. Hermione descendit le rejoindre. Il hurlait, transpirait, pleurait, tremblait, était pâle comme un linge et glacé. La jeune fille le prit dans ses bras.
POUSSE TOI, IDIOTE, TON FILS DOIT MOURIR ! C'EST COMME CA ! SI JE NE LE TUE PAS MAINTENANT, JE LE FERAI PLUS TARD !
–NE TOUCHEZ PAS A MON FILS, TOM ! JE PORTERAI LE VOTRE S'IL LE FAUT POUR LAISSER HARRY EN VIE !
-C'EST TROP TARD, PETITE IDIOTE, COMPRENDS LE UNE FOIS POUR TOUTES ! AVAD
-NON !
-CESSE DE M'EMBRASSER, LILY, IL EST TROP TARD ! CONTEMPLE TA MORT
Et le match continue toujours ! Weasley a marqué ! 30 à 10 en faveur de Poudlard. MaisOh ! Victor Krum a repéré le vif d'or !
Hermione jura. On eût dit que le détraqueur ne faisait de l'effet qu'à Harry
Siria, elle, avait plongé sur le Détraqueur et hurlait sans cesse :Spero Patronum, Spero Patronum ! faisant apparaître à chaque fois une sublime licorne argentée. Et ce fut un troupeau qui attaqua le Détraqueur.
AVADA KEDAVRA !
Harry reprenait des couleurs et avait cessé de crier. Il ouvrit les yeux et murmura :

-Je suis là, Harry ! Oh mon Dieu, ça va ?
-J'ai demandé une mi-temps, mais il faut que ce soit le capitaine qui demande pour que ce soit accepté, ajouta Siria qui venait de les rejoindre, c'est stupideÇa va, Harry ?
-J'ai eu si peur pour toi !
-Mais tu es là, on a arrêté ta chute, tout va bien maintenant !
Les deux jeunes filles s'interrompirent lorsqu'elles se rendirent compte qu'Harry ne prononçait mot.
Harry ? fit Hermione.
-HermioneJe viens de revivre la mort de mes parents.
Hermione amorça un geste de réconfort, mais Harry se dégagea. Il la regarda dans les yeux et murmura, d'un ton intense :
Tu m'aideras, n'est-ce pas ?
Pendant quelques secondes, Hermione ne comprit pas. Puis elle fit simplement :
Oui, Harry, je t'aiderai. On le tuera ensemble, je t'en fais la promesse.
Et ils s'embrassèrent, au beau milieu du stade de Quidditch, en plein match, comme pour sceller ce pacte sans nom.
Ils se posèrent doucement à côté de l'arbitre et Harry, toujours faible, réclama une mi-temps que le meneur de jeu lui accorda.
Hermione et lui, sans se soucier des autres, partirent aux vestiaires. Là, elle sortit de son sac un chocogrenouille qu'elle offrit à Harry.
Je ne comprends pas, marmonna-t-il.
-Quoi ?
-Pourquoi ce Détraqueur n'a eu d'effet que pour moi et pourquoi, justement, un effet si terrible ? Pourquoi personne n'a réagi, d'où venait-il ?
Hermione sourit gentiment, tendrement et posa le doigt sur les lèvres d'Harry :
Mr Potter parle tropIl lui faut recouvrer ses forces pour le match
Puis, elle fit un peu plus doucement :
Tu étais triste, Harry, tout simplement, très triste. Tu étais le plus vulnérableEt ces souvenirs que le Détraqueur t'a rappelé étaient pires que ceux de n'importe qui d'autre du publicJe ne sais pas pourquoi personne n'a réagiPeur, vengeance ou bêtise, certainementEt c'est pour la même raison qu'on a fait entrer cette chose-là
Harry soupira et prit la main d'Hermione.

-Oui ?
-Je
Il ne dit rien d'autre et l'embrassa, s'enivrant d'elle.
Tu ? fit-elle avec un petit sourire.
-Je crois que je suis amoureuxDe toi.
-Tu crois ? continua-t-elle sur le même ton.
-Non, tout bien réfléchi, j'en suis sûr
-Je t'aime aussi, Harry Potter
Et encore une fois, ils s'embrassèrent.
Et Cho ? fit Hermione, un peu gênée.
-ChoC'était différentElle ne me
-Comprenait pas assez ?
-Oui, c'est ça. Et nous étions trop
-Différents l'un de l'autre ?
-Dis donc, on dirait que ça t'amuse de finir mes phrases, toi !
Hermione rit et Harry, pour la première fois depuis la chute de Durand, se sentit terriblement bienIl caressa le visage de la jeune fille en souriant.
Hum hum
-Siria !
Harry rougit.
Je voulais pas vous déranger, HarryJe reviendrai plus tard, j'ai l'impression que ça vaudrait mieux
Elle eut un sourire triste.
Je reviens vous chercher quand il faut retourner jouer ?
Hermione se leva et secoua la tête.
Non, Siria, c'est bon, nous venons.