Chapitre 43.
Vol libre.
Harry se réveilla courbaturé, le corps encore meurtri... Il s'aperçut qu'Hermione s'était endormie contre lui et rougit légèrement. Il se dégagea doucement, et sortit.
Le soleil venait à peine de se lever et la rosée paressait encore dans le matin. Il regarda le tableau des matchs distraitement.
Poudlard-Sorcior...
Un seul match, mais d'une importance capitale. Ils devaient gagner... Ou Sorcior remporterait certainement la coupe. Il soupira.
Philosophiquement, il s'interrogea sur le sens de cette vie qu'il menait là. A quoi cela servait-il de s'amuser sur un balai pendant que Voldemort était toujours à l'oeuvre ?
Car même si la Gazette du Sorcier masquait désormais les meurtres, ils étaient toujours bien présents.
Il étira son corps encore endormi et fit quelques pas jusqu'au stade. Soudain, il lui prit l'envie de voler. Il se dirigea vers les casiers ensorcelés, s'arrêta devant le casier frappé aux initiales " Hp " et prononça :
" Cornedrue. "
Immédiatement, le casier s'ouvrit et le jeune sorcier se saisit de son balai, laissant sa tenue soigneusement pliée.
Il se dirigea vers le centre du stade et enfourcha son balai.
Aussitôt, ses problèmes semblèrent se disloquer en lambeaux à l'air frais du matin. Le vent s'engouffrait dans ses cheveux en bataille, pénétrant dans son esprit en autant de volutes mutins.
Il volait, sans plus penser à rien.
Ni à Durand, ni à Sorcior, ni à Voldemort... Seulement à Hermione, et à son vol.
Rapidement, il en oublia même le balai, devenant un oiseau solitaire. Il enchaînait pirouettes, revirements, acrobaties sans même s'en rendre compte, comme si tout était devenu naturel. Il ne faisait plus qu'un avec son balai, avec l'air qui l'entourait.
Le vent qui lui fouettait le visage n'importait plus, il lui semblait même agréable, il glissait sur sa peau.
Alors il s'aperçut qu'il pleurait.
Il pleurait de joie, d'émotion, de tant de choses qu'on ne peut les citer.
Le rire vint à son tour. Alors ce fut un grand éclat de liberté sauvage, indomptable, et de bonheur inexorable. Harry vivait.
Il vivait à nouveau.
Siria se réveilla, des larmes plein le coeur, sans pourtant se souvenir pourquoi. Et puis elle se remémorra l'aventure de la veille. Elle posa la main sur la poche de sa robe et sentit un objet de cristal.
" Ce n'était donc pas un rêve... On a la vague... "
Elle sourit au milieu de sa tristesse, tout en songeant aux paroles de sa mère : elle allait mourir.
Elle baissa la tête, et ses cheveux vinrent pleuvoir sur son visage pâlot qui ne demandait qu'à reprendre un peu de couleur.
Elle soupira, harrassée par ses pensées.
" Qu'est-ce que je fais ? "
La réponse s'imposait d'elle-même : Il n'y avait rien à faire.
Sauf peut-être voler.
Elle se leva, les yeux encore pleins de sommeil, pieds nus, et se dirigea vers le stade.
Elle aimait sentir l'herbe humide sous ses pieds. Elle aimait rappeler à elle le souvenir des rares moments de bonheur qu'elle avait connus à l'internat. Avant le réveil, lorsqu'elle sortait dans le jardin en chemise de nuit, pieds nus, et qu'elle errait jusqu'à ce que l'heure du lever ne s'approche.
A cette heure où elle caressait les écorces des arbres, reconnaissait chaque parfum, chaque bruit, chaque chose.
Elle aimait se remémorrer le souvenir de cette porte en fer immense, rongée par le lierre... Ces questions qui s'imposaient à son esprit : " Qu'y a-t-il derrière cette porte ? Pourquoi ne puis-je pas l'ouvrir ? "
Questions auxquelles elle n'avait jamais obtenu de réponse, d'ailleurs.
Seule une théorie s'était imposée à elle, lorsqu'elle avait ressenti l'aura de la chose cachée : La magie était belle et bien présente dans ce jardin.
Elle interrompit ses rêveries, parvenue au stade. Elle rejoignit son casier et murmura :
" Eden. "
Le casier s'ouvrit, elle empoigna son balai, referma la porte et sortit.
Arrivée sur la pelouse, elle s'immobilisa. Quelqu'un volait déjà dans les airs, avec une habileté qu'elle n'avait jamais contemplé nulle part ailleurs.
Tout d'abord, elle ne dit rien, se contentant d'observer.
Et puis un rire cristallin éclata. La beauté, la spontanéité et le bonheur qui s'en dégageaient firent monter les larmes à ses yeux.
C'était un cri pur, franc, brut...
Même à cette distance, elle savait que les yeux émeraude d'Harry Potter brillaient.
Elle enfourcha son balai, et s'envola, le rejoignant.
Immédiatement, elle comprit ce qui avait provoqué cette cascade de rire.
Le plaisir, le bonheur, la joie... A l'état pur.
Un sentiment indomptable de liberté qu'elle avait si rarement ressenti. Ne plus ressentir aucune atttache...
Un pied de nez à la gravité.
Elle rejoignit Harry, mais ils n'échangèrent aucun mot. Il n'y en avait pas besoin. Ils volaient ensemble, unis, et rien ne pouvait plus briser cette complicité qui s'établissaient.
Les deux se suivaient sans y réfléchir, sans avoir besoin de chercher vers où l'autre se dirigeait. C'était d'une volonté commune qu'ils vivaient.
Et puis le soleil perdit sa teinte orangée, et les deux adolescents se posèrent.
Ils ne firent aucune allusion à ce qui venait de se passer. Ils se contentèrent de sourire de ce sourire des gens qui ont vécu un instant fort, empreint de complicité et d'intimité.
Enfin, Siria murmura :
" On a trouvé la Vague, hier soir. "
Harry hocha la tête en souriant.
" Je sais. Bravo.
-On a donc la Pierre, le Vif et la Vague... Il reste le Papillon, l'Etoile, la Rose et la Flamme.
-On a une idée d'où ils se trouvent ?
-Pas pour le moment. Mais je suis convaincue que ça viendra. "
Harry acquiesça doucement. Puis il fit brusquement :
" Apprends-moi les runes, Siria. "
La jeune fille le dévisagea, interdite. Il répéta plus posément :
" Apprends-moi les runes, Siria... S'il te plaît.
-Mais Harry... Comment ?
-Il doit bien y avoir un moyen. Après tout, nous sommes les deux Elus, non ? On doit pouvoir communiquer des choses, des connaissances.
-Ca vaut le coup d'essayer... On a quoi comme matchs aujourd'hui ?
-Juste un, Sorcior.
-Alors ça nous laisse du temps. On tente ça cet après midi ? "
Harry fit oui de la tête.
" Ca marche. "
Ils se dévisagèrent un instant, avec un respect mutuel non dissimulé.
" Tu sais, pour Hermione, murmura Harry, je...
-Ne dis rien. Je suis heureuse de savoir que vous vous êtes trouvés.
-Mais je veux que tu saches que tu comptes quand même pour moi.
-Je sais, Harry. Je sais... "
Elle ne put rien ajouter d'autre et se contenta de sourire. Enfin, elle lâcha d'un ton léger :
" Le petit-déjeuner est servi, et j'ai pas l'intention de camper ici. J'ai faim ! "
Le jeune sorcier rit.
" Tu as raison, Siria. "
Il n'ajouta rien, mais ne put s'empêcher de conserver un peu de chaleur dans le coeur...
Il revivait.
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Et voilà ! Terminéééé ! J'espère que ça vous a plu ! Moi j'ai adoré écrire ce chapitre, c'était très agréable, et je me sens super bien.
Reviewez s'il vous plaît !
Merci à tous :o)
Tilicho
P.S : Grande révélation qui s'est imposée à moi : Le tome 5 sort le 21 juin... Adieu le Pouvoir du Cristal dans deux mois. :'(
P.P.S : Merci encore à tous les reviewers, vous pouvez pas imaginer comme ça fait du bien de lire vos petits messages...
