Le temps d'une nuit
Tomoyo DAIDOJI soupira en fermant la porte de sa chambre derrière elle. Encore une fois, Sakura, sa meilleure amie - du moins ce qu'il en restait - venait de refuser une fois de plus son invitation. Pour des gens qui ignoraient ce qui s'était passé il y a plusieurs années, ce phénomène n'avait rien d'anormal. N'importe qui pourrait vous dire que Sakura était seulement fatiguée, et qu'elle accepterait une autre fois. L'ancienne Sakura KINOMOTO, celle que tout le monde avait été ravi de connaître aurait peut-être raisonné comme cela, elle. Mais elle avait disparu, cette petite fillette insouciante. Oui, disparue...
Tomoyo soupira longuement une nouvelle fois. Sa Sakura avait tellement changé... Et pas en bien... Du moins, ça dépendait pour qui. Maintenant, Sakura était méconnaissable : ses cheveux n'étaient plus du tout comme avant. Sa frange, et les deux énormes mèches qui encadraient son visage avaient disparu, ainsi que les deux petits cheveux sur le haut du crane. Maintenant, ses cheveux avaient poussés, ils étaient très longs, et tombaient comme des rideaux. De la racine des cheveux, jusqu'aux fesses, cela faisait penser a un long voile roux-châtain. Ses yeux verts, si pétillants d'habitude, étaient plus foncés, et ne reflétaient plus cette joie qu'elle avait auparavant et qui la rendait si populaire.
Ah, sa popularité ! Oui, elle était toujours populaire, mais ça avait changé... Avant, c'était une petite fille gentille, mignonne, charmante... Maintenant, elle répondait aux professeurs, ressortait tous les jours du lycée avec un mot dans la carnet minimum, elle n'hésitait pas à faire des coups bas pour arriver à ses fins, bref, c'était devenue ce que certains appelleraient une "caïd", ou une "petite racaille".
Même Marie, qui vendait toujours ses peluches, n'arrivait plus à la reconnaître. Le gang non plus d'ailleurs. Mais en tant que véritables amis, ils étaient toujours là, même quand Sakura leur crachait à la face.
Véritables amis... Tomoyo avait bien sûr eu des doutes sur Sakura... Son comportement avait changé depuis que Shaolan était parti... Elle avait d'ailleurs essayé d'en parler à Sakura, mais la réaction de son amie fut violente :
***Flash back***
-- Sakura, fit Tomoyo, qui voulait la prendre à part, l'arrachant à ses "nouveaux amis" qui portaient des blousons en cuirs, fumaient la cigarette, et faisaient les malins sur leurs grosses motos.
-- Ouais, ouais, j'arrive, soupira Sakura en levant les yeux au ciel. Bon, m'attendez pas les gars, y a ma s'conde mère qui vient me faire la morale !
Elle se leva, et partit rejoindre Tiffany.
-- Qu'est-ce qu'il y a ?
-- Sakura, tu as tellement changé... Que t'arrive-t-il ? Je ne te reconnais plus... Pas plus que le gang, d'ailleurs... Pourquoi as-tu changé à ce point ? C'est parce que Shaolan est parti, c'est ça ?
Sakura explosa aussitôt :
-- TAIS - TOI ! TU NE SAIS MÊME PAS DE QUOI TU PARLES ! SHAOLAN N'EST RIEN D'AUTRE QU'UN SALAUD, POURQUOI PENSERAIS - JE A LUI ? JE N'AI MÊME PAS LE DROIT DE ME FAIRE D'AUTRES AMIS, C'EST CA ? IL FAUT QUE JE RESTE AVEC SAINTE TOMOYO, TOMOYO QUI SAIT TOUJOURS TOUT SUR TOUT ? MERDE ! JE FAIS CE QUE JE VEUX DE MA VIE, ALORS FOUS - MOI LA PAIX, PUTAIN ! ! !
La pauvre Tomoyo était clouée sur place après cette déclaration de Sakura. Elle aurait voulu pleurer, mais elle n'en trouvait pas la force.
*** Fin flash back***
Oui, Tomoyo en était sûre : Shaolan manquait terriblement à Sakura. Sinon, jamais elle n'aurait réagi avec autant de fureur. Pourtant, elle se demandait ce que Shaolan avait bien pu lui faire : il lui écrivait régulièrement, mais Sakura ne lisait aucun de ses envois : elle les jetait rageusement dans sa cheminée, sans même les ouvrir.
Mais ça devait être encore plus dur pour Toya et Fujitaka : eux, ils vivaient sous le même toit qu'elle ; Toya lui avait alors dévoilé comment cela se passait ; le matin, Sakura était toujours en retard, mais elle ne se dépêchait plus. Elle ouvrait le placard, grignotant la première chose qui lui tombait sous la main, et Kélo ne pouvait plus manger que par l'intermédiaire de Toya. Une fois qu'elle avait fini son grignotage, elle passait un temps considérable dans la salle de bain à se maquiller. Après seulement, elle partait. Tomoyo avait déjà parler de Shaolan à Toya, et ce dernier lui avait confié qu'au début, il avait été plutôt content de savoir que s'en était fini de l'histoire entre ce morveux et sa petite sour. Mais maintenant, il voyait les dégâts que cette séparation avait causé. .
Mis ce que Sakura ignorait, c'était que Tomoyo avait appelé Shaolan pour lui demander de venir au Japon, et que celui-ci avait accepté.
Au Japon :
Sakura rentrait chez elle, après s'être "amusée". En effet, un de ses passe-temps consistait à se diriger vers n'importe quel garçon, et à l'embrasser. Mais bizarrement, elle ne leur avait jamais donné de vrais baisers : elle leur faisait des smacks, les embrassait sur le coin des lèvres, mais jamais elle n'avait fait de vrais baisers. Comme elle l'avait dit aux autres : .
Elle s'étala sur son lit, et soupira de contentement. Elle était bien là, seule, dans sa chambre... Enfin seule... Maintenant, Kélo vivait dans la chambre de Toya.
Son portable sonna alors. Elle le prit, et regarda alors le numéro qui avait tenté de la joindre. Elle sentit la rage monter en elle. Elle fourra alors son portable sous son oreiller, et se calla dessus, comme pour être sûre qu'il ne s'échappe pas. C'était le dernier numéro qu'elle aurait voulu revoir...Celui de Shaolan LI.
Le lendemain, le prof demanda le silence à ses élèves :
-- Un peu de calme, je vous prie, aujourd'hui nous accueillons un nouvel élève. Entre, s'il te plait.
Shaolan LI s'avança et toute la classe la regarda : les garçons se disaient qu'il serait bien dans telle équipe de soccer, de basket, et gnagnagna, et les filles, c'était plutôt : oua, qu'est-ce qu'il est mignon, tu crois qu'il a une petite amie, et gnagnagna aussi de ce côté là.
Sakura, elle, était clouée sur place par la surprise. Non mais qu'est- ce qu'il venait faire ici, celui-là ?
-- Bon, voyons, tu vas te mettre derrière Kinomoto là-bas, lui dit le prof en pointant Sakura du doigt.
Shaolan s'exécuta, et parvint à garder le visage impassible en voyant Sakura : ses longs cheveux roux-châtains lui tombaient bien bas dans le dos, ses yeux verts étaient maquillés, entourés au crayon noir, ses cils étaient plus volumineux, et ses paupières étaient blanches. Ses lèvres habituellement d'un rose doux étaient rouge-rose brillantes, sa peau si lisse... Il avait quitté une enfant, maintenant il retrouvait une jeune femme. Une jeune femme si belle... Il essaya d'ignorer le regard meurtrier de cette dernière, et s'assit comme si de rien n'était.
A la pause, cela ne s'était pas si bien déroulé : Sakura et Shaolan s'étaient à peine vus qu'ils avaient entamé une dispute. Ce ne fut que grâce à Tomoyo qu'ils n'en étaient pas venus aux mains.
Mais Shaolan avait une idée en tête, et soit il perdait tout, soit il arrivait à tout préserver. Bref : tout ou rien. Il espérait donc que ça marcherait.
Sakura rentrait chez elle, furieuse. Décidément, cette journée avait été gâchée, et tout cela avec une seule personne : Shaolan LI.
Elle entra dans sa chambre, et laissa tomber son sac à terre. Elle écarquilla ses yeux maquillés en voyant quelqu'un dans sa chambre, et ce quelqu'un était Shaolan.
-- Qu'est-ce que tu fous là ? demanda-t-elle froidement. Sors d'ici !
-- Je viens chercher Sakura, fit-il.
-- Tu pourrais me parler en face, pas besoin d'utiliser la 3e personne ! s'offusqua la jeune fille.
-- Mais toi, tu n'es pas Sakura.
-- Quoi ? Mais tu déconnes complètement toi !
-- Non, pour moi la Sakura que j'ai connu il y a tant d'années a disparu, alors je viens la chercher. Parce que je sais qu'elle n'est pas morte...
Sakura fronça les sourcils tandis que Shaolan s'approchait d'elle.
-- Je ne sais toujours pas à quoi tu joues LI, mais je te le répète encore une fois : Sors de chez moi !
-- Je ne repartirai que quand Sakura sera de retour, fit-il en s'approchant de nouveau d'elle.
Sakura fronça encore plus les sourcils, tandis que le soleil se couchait, laissant peu à peu la pénombre s'installer dans la pièce. Sakura recula, et Shaolan demanda :
-- Pourquoi tu recules ? Je t'impressionne ?
-- Non mais pour qui te prends-tu, sale con ? ! Je suis chez moi, je fais ce que je veux, OK ? D'ailleurs, pour la troisième fois, sors de chez moi ! Mon père et mon frère ne vont pas tarder à rentrer et si mon frère te voit, c'est lui qui va se faire un plaisir de te foutre dehors !
Shaolan émit un petit rire qui ne présageait rien de bon pour Sakura.
-- Ton père et ton frère ne rentrerons pas avant demain, c'est bête pour toi. Pourquoi crois-tu que je suis venu précisément aujourd'hui ? reprit-il en continuant de s'avancer vers elle tant et si bien que Sakura, qui avait continué de reculer, était dos contre le mur, Shaolan à moins de 1 m d'elle.
-- La seule qui ne soit pas au courant de ma venue, c'est toi, fit-il en plaçant ses mains sur le mur, une de chaque côté de Sakura.
Le soleil était pratiquement couché, maintenant. Sakura n'avait pas pu allumer la lumière, puisqu'elle avait continué de "parler" avec Shaolan.
-- Quoi ? Tu veux dire que tu t'es arrangé pour te retrouver ici sans personne pour te déranger ? T'es... t'es... T'es rien qu'un salaud ! Je te déteste !
-- Ce n'est pas ce que m'a dit Tomoyo, lui chuchota Shaolan au creux de l'oreille. D'après elle, c'est plutôt un tout autre sentiment.
-- Exact. Détester est un mot trop faible. Il vaut mieux que j'emploie haïr ! Je te hais, LI !
-- Mmmmhh, c'est ça, fit Shaolan en se rapprochant encore plus, se retrouvant presque collé à elle. Essaie donc de trouver les mots que tu veux, je m'en fiche, je sais très bien ce que tu peux ressentir... Tu sais, on dit que l'amour est très proche de la haine.
-- Tes belles paroles, tu peux te les garder, j'm'en fous comme de ma première tétine ! tempêta Sakura en essayant de se dégager mais en ne faisant pas autant d'efforts que ça.
Shaolan ignora ces propos et rapprocha encore plus son visage de celui de la jeune fille. Il ferma les yeux, bien que cela ne se voyait pas dans la pénombre désormais omniprésente, et posa délicatement ses lèvres sur celles de Sakura.
Celle-ci, contrairement à Shaolan, ouvrit grand les yeux. Que faisait- il ? Qu'osait-il faire ? Il l'embrassait... Ce... Ce sale égoïste l'embrassait... Et elle ne se défendait même pas, alors qu'elle le pouvait. Pourquoi restait-elle plantée là, à goûter à ses lèvres alors qu'il l'avait fait tant souffrir ?
Shaolan se recula alors, ravi de voir la réaction de la jeune femme à travers le noir. Sakura avait toujours les yeux grands ouverts, et sa bouche, dont une partie du rouge à lèvres était à présent sur celles de Shaolan, était entrouverte. Elle le fixait intensément, espérant une explication.
Shaolan sourit sadiquement :
-- Il parait que c'est un passe-temps chez toi, j'ai voulu tester.
-- Comment as-tu osé...
Elle ne put finir sa phrase, car Shaolan l'embrassait de nouveau. Il approfondit le baiser avec la langue, ce qui surprit encore une fois Sakura... qui ferma les yeux, s'abandonnant tout d'un coup au baiser, à ce premier baiser...
Lorsque Shaolan se retira encore une fois, elle ne voulut rien laisser paraître.
-- Je ne suis pas un jouet, si c'est ce que tu crois, cracha-t-elle. Je suis un être humain, pas un petit joujou pour le premier obsédé venu !
-- Oh pourtant ça n'avait pas l'air de te déplaire, à en juger par ta langue, qui excuse-moi de te le rappeler, ne s'est pas enroulée par magie autour de la mienne.
Il ne lui laissa pas le temps de répliquer qu'il la prit par les épaules, et la jeta sur son lit, se plaquant aussitôt sur elle pour l'empêcher de se dégager.
-- T'es prête à retenter l'expérience ? lui chuchota-t-il.
Shaolan lui donna de nouveau un baiser, mais avec une fougue qu'elle ne lui connaissait pas. Sakura sentit les mains de ce dernier lui caresser le corps avec tendresse et envie. Elle mit ses mains sur le visage de Shaolan, pour qu'il arrête, mais elle-même n'arrivait pas à s'empêcher d'apprécier ce moment. Ses mains se mirent alors à lui caresser un peu le visage avant de lui ébouriffer les cheveux. Elle comprit que ça ne servait plus à rien de jouer le jeu.
-- Es-tu entrain revenir
Elle trouvait qu'il faisait une chaleur étouffante, depuis un petit moment. Elle fit glisser son pied sur son autre jambe, et y glissa le bout dans sa chaussette, la faisant glisser, et l'enlevant par la même occasion. Elle fit de même pour son autre chaussette, pendant qu'elle attaquait un X eme baiser, qu'elle ne comptait même plus tant ils étaient nombreux.
Deux petits bruits succédés se firent entendre : Shaolan avait utilisé la même méthode que Sakura pour se débarrasser de ses chaussures. Il en fit d'ailleurs de même pour ses chaussettes.
Sakura commençait à gémir lorsque Shaolan se décolla un peu d'elle. Mais si elle voulait respirer un peu, il n'avait pas le choix. Il sentait Sakura lui faire des bises dans le cou tandis qu'il respirait assez bruyamment. Il fit glisser ses mains sur les épaules de la jeune fille, et lui enleva la veste de son uniforme, la soulageant de son "coup de chaud". La veste de Shaolan suivit très vite le même chemin que celle de Sakura.
Celle-ci commençait à émettre des petits bruits qui ne pouvaient tromper personne sur ses intentions. Shaolan la prit par la taille, puis fit glisser lentement sa jupe de lycéenne le long de ses jambes, en les lui caressant par la même occasion.
Qui aurait pu croire qu'un jour il se serait retrouvé seul, dans un lit, avec LA Sakura Kinomoto en petite culotte. Les yeux fermés, il sentit les mains de la jeune fille lui dégrafer la chemise, et envoyer le vêtement rejoindre les autres, c'est-à-dire de part et d'autres de la chambre. Pendant qu'il continuaient leur déshabillement, ils se mettaient à respirer de plus en plus fort, émettant des bruits qui faisaient bien comprendre à l'autre à quel point il le ou la désirait.
Le lendemain matin, il était 6 h 30 lorsque Shaolan LI essaya d'entrouvrir les yeux. Ces derniers plissés, il regarda l'heure qu'affichait le réveil. Puis il laissa retomber sa tête dans l'oreiller qu'il n'avait pas à partager avec Sakura puisque celle-ci dormait la tête sur son torse. Elle dormait sur son torse ? Mais que faisait-il, nu, dans la chambre de Sakura, avec cette dernière aussi nue, qui dormait paisiblement sur lui ? Il fouilla dans sa mémoire, et tout lui revint. Il avait... Ils avaient... Lui... Elle... Oh, Seigneur du Bon Dieu ! Il venait de passer une nuit inoubliable, c'était vrai, mais les conséquences allaient être... limites. Il commença à paniquer intérieurement : et si elle était traumatisée après ça ? Et si elle ne voulait plus lui adresser la parole ? Et si elle était tombée enceinte ? Il frémit alors rien qu'à cette pensée : ça allait barder si c'était le cas !
-- Mmmmhhh, bonjour Shaolan, fit Sakura qui se réveillait, cachant sa poitrine avec le drap.
-- Heu... Salut, marmonna-t-il.
-- Tu as passé une bonne nuit ?
-- A ton avis, l'embrassa-t-il.
Après le bref baiser, elle reprit :
-- Je ne savais pas que tu m'avais réservé une nuit comme celle-ci.
-- Et bien moi non plus, je sais pas ce qui m'a pris, mais bon.
-- Tu as bien fait de te laisser tenter alors.
-- Dois-je déduire que la Sakura que j'ai toujours aimée est de retour ?
Sakura sourit en détournant les yeux, mais son sourire disparut vite :
-- Tu sais, je ne sais pas comment je vais m'en sortir, après tout, j'ai été odieuse avec le gang, et avec Tomoyo aussi. Ma pauvre Tomoyo... Je l'ai tellement délaissée...
-- Tout ira bien, Sakura, la rassura Shaolan. Tout ira bien. C'était ta formule, autrefois, tu te rappelles ?
-- Oui, sourit-elle. J'avais laissé tout ça de côté. Mais maintenant, tout redeviendra comme avant.
-- Je te fais confiance, et les autres aussi.
Sakura sourit en regardant au loin.
-- Shaolan, je... je crois que... dit-elle en posant sa main sur son ventre.
Le jeune homme avait suivi des yeux la main de la jeune fille. Il ne voulait pas l'admettre; et pourtant... oh lala, ça allait barder pour eux. Et dans neuf mois encore plus. Voilà ! Bon, premier one-shot ! N'hésitez pas à m'envoyez vos commentaires (pour que je sache si je fais d'autres one-shots ) à claire.curaba@free.fr , et reviewez ! Bises ! Clairette
Tomoyo DAIDOJI soupira en fermant la porte de sa chambre derrière elle. Encore une fois, Sakura, sa meilleure amie - du moins ce qu'il en restait - venait de refuser une fois de plus son invitation. Pour des gens qui ignoraient ce qui s'était passé il y a plusieurs années, ce phénomène n'avait rien d'anormal. N'importe qui pourrait vous dire que Sakura était seulement fatiguée, et qu'elle accepterait une autre fois. L'ancienne Sakura KINOMOTO, celle que tout le monde avait été ravi de connaître aurait peut-être raisonné comme cela, elle. Mais elle avait disparu, cette petite fillette insouciante. Oui, disparue...
Tomoyo soupira longuement une nouvelle fois. Sa Sakura avait tellement changé... Et pas en bien... Du moins, ça dépendait pour qui. Maintenant, Sakura était méconnaissable : ses cheveux n'étaient plus du tout comme avant. Sa frange, et les deux énormes mèches qui encadraient son visage avaient disparu, ainsi que les deux petits cheveux sur le haut du crane. Maintenant, ses cheveux avaient poussés, ils étaient très longs, et tombaient comme des rideaux. De la racine des cheveux, jusqu'aux fesses, cela faisait penser a un long voile roux-châtain. Ses yeux verts, si pétillants d'habitude, étaient plus foncés, et ne reflétaient plus cette joie qu'elle avait auparavant et qui la rendait si populaire.
Ah, sa popularité ! Oui, elle était toujours populaire, mais ça avait changé... Avant, c'était une petite fille gentille, mignonne, charmante... Maintenant, elle répondait aux professeurs, ressortait tous les jours du lycée avec un mot dans la carnet minimum, elle n'hésitait pas à faire des coups bas pour arriver à ses fins, bref, c'était devenue ce que certains appelleraient une "caïd", ou une "petite racaille".
Même Marie, qui vendait toujours ses peluches, n'arrivait plus à la reconnaître. Le gang non plus d'ailleurs. Mais en tant que véritables amis, ils étaient toujours là, même quand Sakura leur crachait à la face.
Véritables amis... Tomoyo avait bien sûr eu des doutes sur Sakura... Son comportement avait changé depuis que Shaolan était parti... Elle avait d'ailleurs essayé d'en parler à Sakura, mais la réaction de son amie fut violente :
***Flash back***
-- Sakura, fit Tomoyo, qui voulait la prendre à part, l'arrachant à ses "nouveaux amis" qui portaient des blousons en cuirs, fumaient la cigarette, et faisaient les malins sur leurs grosses motos.
-- Ouais, ouais, j'arrive, soupira Sakura en levant les yeux au ciel. Bon, m'attendez pas les gars, y a ma s'conde mère qui vient me faire la morale !
Elle se leva, et partit rejoindre Tiffany.
-- Qu'est-ce qu'il y a ?
-- Sakura, tu as tellement changé... Que t'arrive-t-il ? Je ne te reconnais plus... Pas plus que le gang, d'ailleurs... Pourquoi as-tu changé à ce point ? C'est parce que Shaolan est parti, c'est ça ?
Sakura explosa aussitôt :
-- TAIS - TOI ! TU NE SAIS MÊME PAS DE QUOI TU PARLES ! SHAOLAN N'EST RIEN D'AUTRE QU'UN SALAUD, POURQUOI PENSERAIS - JE A LUI ? JE N'AI MÊME PAS LE DROIT DE ME FAIRE D'AUTRES AMIS, C'EST CA ? IL FAUT QUE JE RESTE AVEC SAINTE TOMOYO, TOMOYO QUI SAIT TOUJOURS TOUT SUR TOUT ? MERDE ! JE FAIS CE QUE JE VEUX DE MA VIE, ALORS FOUS - MOI LA PAIX, PUTAIN ! ! !
La pauvre Tomoyo était clouée sur place après cette déclaration de Sakura. Elle aurait voulu pleurer, mais elle n'en trouvait pas la force.
*** Fin flash back***
Oui, Tomoyo en était sûre : Shaolan manquait terriblement à Sakura. Sinon, jamais elle n'aurait réagi avec autant de fureur. Pourtant, elle se demandait ce que Shaolan avait bien pu lui faire : il lui écrivait régulièrement, mais Sakura ne lisait aucun de ses envois : elle les jetait rageusement dans sa cheminée, sans même les ouvrir.
Mais ça devait être encore plus dur pour Toya et Fujitaka : eux, ils vivaient sous le même toit qu'elle ; Toya lui avait alors dévoilé comment cela se passait ; le matin, Sakura était toujours en retard, mais elle ne se dépêchait plus. Elle ouvrait le placard, grignotant la première chose qui lui tombait sous la main, et Kélo ne pouvait plus manger que par l'intermédiaire de Toya. Une fois qu'elle avait fini son grignotage, elle passait un temps considérable dans la salle de bain à se maquiller. Après seulement, elle partait. Tomoyo avait déjà parler de Shaolan à Toya, et ce dernier lui avait confié qu'au début, il avait été plutôt content de savoir que s'en était fini de l'histoire entre ce morveux et sa petite sour. Mais maintenant, il voyait les dégâts que cette séparation avait causé. .
Mis ce que Sakura ignorait, c'était que Tomoyo avait appelé Shaolan pour lui demander de venir au Japon, et que celui-ci avait accepté.
Au Japon :
Sakura rentrait chez elle, après s'être "amusée". En effet, un de ses passe-temps consistait à se diriger vers n'importe quel garçon, et à l'embrasser. Mais bizarrement, elle ne leur avait jamais donné de vrais baisers : elle leur faisait des smacks, les embrassait sur le coin des lèvres, mais jamais elle n'avait fait de vrais baisers. Comme elle l'avait dit aux autres : .
Elle s'étala sur son lit, et soupira de contentement. Elle était bien là, seule, dans sa chambre... Enfin seule... Maintenant, Kélo vivait dans la chambre de Toya.
Son portable sonna alors. Elle le prit, et regarda alors le numéro qui avait tenté de la joindre. Elle sentit la rage monter en elle. Elle fourra alors son portable sous son oreiller, et se calla dessus, comme pour être sûre qu'il ne s'échappe pas. C'était le dernier numéro qu'elle aurait voulu revoir...Celui de Shaolan LI.
Le lendemain, le prof demanda le silence à ses élèves :
-- Un peu de calme, je vous prie, aujourd'hui nous accueillons un nouvel élève. Entre, s'il te plait.
Shaolan LI s'avança et toute la classe la regarda : les garçons se disaient qu'il serait bien dans telle équipe de soccer, de basket, et gnagnagna, et les filles, c'était plutôt : oua, qu'est-ce qu'il est mignon, tu crois qu'il a une petite amie, et gnagnagna aussi de ce côté là.
Sakura, elle, était clouée sur place par la surprise. Non mais qu'est- ce qu'il venait faire ici, celui-là ?
-- Bon, voyons, tu vas te mettre derrière Kinomoto là-bas, lui dit le prof en pointant Sakura du doigt.
Shaolan s'exécuta, et parvint à garder le visage impassible en voyant Sakura : ses longs cheveux roux-châtains lui tombaient bien bas dans le dos, ses yeux verts étaient maquillés, entourés au crayon noir, ses cils étaient plus volumineux, et ses paupières étaient blanches. Ses lèvres habituellement d'un rose doux étaient rouge-rose brillantes, sa peau si lisse... Il avait quitté une enfant, maintenant il retrouvait une jeune femme. Une jeune femme si belle... Il essaya d'ignorer le regard meurtrier de cette dernière, et s'assit comme si de rien n'était.
A la pause, cela ne s'était pas si bien déroulé : Sakura et Shaolan s'étaient à peine vus qu'ils avaient entamé une dispute. Ce ne fut que grâce à Tomoyo qu'ils n'en étaient pas venus aux mains.
Mais Shaolan avait une idée en tête, et soit il perdait tout, soit il arrivait à tout préserver. Bref : tout ou rien. Il espérait donc que ça marcherait.
Sakura rentrait chez elle, furieuse. Décidément, cette journée avait été gâchée, et tout cela avec une seule personne : Shaolan LI.
Elle entra dans sa chambre, et laissa tomber son sac à terre. Elle écarquilla ses yeux maquillés en voyant quelqu'un dans sa chambre, et ce quelqu'un était Shaolan.
-- Qu'est-ce que tu fous là ? demanda-t-elle froidement. Sors d'ici !
-- Je viens chercher Sakura, fit-il.
-- Tu pourrais me parler en face, pas besoin d'utiliser la 3e personne ! s'offusqua la jeune fille.
-- Mais toi, tu n'es pas Sakura.
-- Quoi ? Mais tu déconnes complètement toi !
-- Non, pour moi la Sakura que j'ai connu il y a tant d'années a disparu, alors je viens la chercher. Parce que je sais qu'elle n'est pas morte...
Sakura fronça les sourcils tandis que Shaolan s'approchait d'elle.
-- Je ne sais toujours pas à quoi tu joues LI, mais je te le répète encore une fois : Sors de chez moi !
-- Je ne repartirai que quand Sakura sera de retour, fit-il en s'approchant de nouveau d'elle.
Sakura fronça encore plus les sourcils, tandis que le soleil se couchait, laissant peu à peu la pénombre s'installer dans la pièce. Sakura recula, et Shaolan demanda :
-- Pourquoi tu recules ? Je t'impressionne ?
-- Non mais pour qui te prends-tu, sale con ? ! Je suis chez moi, je fais ce que je veux, OK ? D'ailleurs, pour la troisième fois, sors de chez moi ! Mon père et mon frère ne vont pas tarder à rentrer et si mon frère te voit, c'est lui qui va se faire un plaisir de te foutre dehors !
Shaolan émit un petit rire qui ne présageait rien de bon pour Sakura.
-- Ton père et ton frère ne rentrerons pas avant demain, c'est bête pour toi. Pourquoi crois-tu que je suis venu précisément aujourd'hui ? reprit-il en continuant de s'avancer vers elle tant et si bien que Sakura, qui avait continué de reculer, était dos contre le mur, Shaolan à moins de 1 m d'elle.
-- La seule qui ne soit pas au courant de ma venue, c'est toi, fit-il en plaçant ses mains sur le mur, une de chaque côté de Sakura.
Le soleil était pratiquement couché, maintenant. Sakura n'avait pas pu allumer la lumière, puisqu'elle avait continué de "parler" avec Shaolan.
-- Quoi ? Tu veux dire que tu t'es arrangé pour te retrouver ici sans personne pour te déranger ? T'es... t'es... T'es rien qu'un salaud ! Je te déteste !
-- Ce n'est pas ce que m'a dit Tomoyo, lui chuchota Shaolan au creux de l'oreille. D'après elle, c'est plutôt un tout autre sentiment.
-- Exact. Détester est un mot trop faible. Il vaut mieux que j'emploie haïr ! Je te hais, LI !
-- Mmmmhh, c'est ça, fit Shaolan en se rapprochant encore plus, se retrouvant presque collé à elle. Essaie donc de trouver les mots que tu veux, je m'en fiche, je sais très bien ce que tu peux ressentir... Tu sais, on dit que l'amour est très proche de la haine.
-- Tes belles paroles, tu peux te les garder, j'm'en fous comme de ma première tétine ! tempêta Sakura en essayant de se dégager mais en ne faisant pas autant d'efforts que ça.
Shaolan ignora ces propos et rapprocha encore plus son visage de celui de la jeune fille. Il ferma les yeux, bien que cela ne se voyait pas dans la pénombre désormais omniprésente, et posa délicatement ses lèvres sur celles de Sakura.
Celle-ci, contrairement à Shaolan, ouvrit grand les yeux. Que faisait- il ? Qu'osait-il faire ? Il l'embrassait... Ce... Ce sale égoïste l'embrassait... Et elle ne se défendait même pas, alors qu'elle le pouvait. Pourquoi restait-elle plantée là, à goûter à ses lèvres alors qu'il l'avait fait tant souffrir ?
Shaolan se recula alors, ravi de voir la réaction de la jeune femme à travers le noir. Sakura avait toujours les yeux grands ouverts, et sa bouche, dont une partie du rouge à lèvres était à présent sur celles de Shaolan, était entrouverte. Elle le fixait intensément, espérant une explication.
Shaolan sourit sadiquement :
-- Il parait que c'est un passe-temps chez toi, j'ai voulu tester.
-- Comment as-tu osé...
Elle ne put finir sa phrase, car Shaolan l'embrassait de nouveau. Il approfondit le baiser avec la langue, ce qui surprit encore une fois Sakura... qui ferma les yeux, s'abandonnant tout d'un coup au baiser, à ce premier baiser...
Lorsque Shaolan se retira encore une fois, elle ne voulut rien laisser paraître.
-- Je ne suis pas un jouet, si c'est ce que tu crois, cracha-t-elle. Je suis un être humain, pas un petit joujou pour le premier obsédé venu !
-- Oh pourtant ça n'avait pas l'air de te déplaire, à en juger par ta langue, qui excuse-moi de te le rappeler, ne s'est pas enroulée par magie autour de la mienne.
Il ne lui laissa pas le temps de répliquer qu'il la prit par les épaules, et la jeta sur son lit, se plaquant aussitôt sur elle pour l'empêcher de se dégager.
-- T'es prête à retenter l'expérience ? lui chuchota-t-il.
Shaolan lui donna de nouveau un baiser, mais avec une fougue qu'elle ne lui connaissait pas. Sakura sentit les mains de ce dernier lui caresser le corps avec tendresse et envie. Elle mit ses mains sur le visage de Shaolan, pour qu'il arrête, mais elle-même n'arrivait pas à s'empêcher d'apprécier ce moment. Ses mains se mirent alors à lui caresser un peu le visage avant de lui ébouriffer les cheveux. Elle comprit que ça ne servait plus à rien de jouer le jeu.
-- Es-tu entrain revenir
Elle trouvait qu'il faisait une chaleur étouffante, depuis un petit moment. Elle fit glisser son pied sur son autre jambe, et y glissa le bout dans sa chaussette, la faisant glisser, et l'enlevant par la même occasion. Elle fit de même pour son autre chaussette, pendant qu'elle attaquait un X eme baiser, qu'elle ne comptait même plus tant ils étaient nombreux.
Deux petits bruits succédés se firent entendre : Shaolan avait utilisé la même méthode que Sakura pour se débarrasser de ses chaussures. Il en fit d'ailleurs de même pour ses chaussettes.
Sakura commençait à gémir lorsque Shaolan se décolla un peu d'elle. Mais si elle voulait respirer un peu, il n'avait pas le choix. Il sentait Sakura lui faire des bises dans le cou tandis qu'il respirait assez bruyamment. Il fit glisser ses mains sur les épaules de la jeune fille, et lui enleva la veste de son uniforme, la soulageant de son "coup de chaud". La veste de Shaolan suivit très vite le même chemin que celle de Sakura.
Celle-ci commençait à émettre des petits bruits qui ne pouvaient tromper personne sur ses intentions. Shaolan la prit par la taille, puis fit glisser lentement sa jupe de lycéenne le long de ses jambes, en les lui caressant par la même occasion.
Qui aurait pu croire qu'un jour il se serait retrouvé seul, dans un lit, avec LA Sakura Kinomoto en petite culotte. Les yeux fermés, il sentit les mains de la jeune fille lui dégrafer la chemise, et envoyer le vêtement rejoindre les autres, c'est-à-dire de part et d'autres de la chambre. Pendant qu'il continuaient leur déshabillement, ils se mettaient à respirer de plus en plus fort, émettant des bruits qui faisaient bien comprendre à l'autre à quel point il le ou la désirait.
Le lendemain matin, il était 6 h 30 lorsque Shaolan LI essaya d'entrouvrir les yeux. Ces derniers plissés, il regarda l'heure qu'affichait le réveil. Puis il laissa retomber sa tête dans l'oreiller qu'il n'avait pas à partager avec Sakura puisque celle-ci dormait la tête sur son torse. Elle dormait sur son torse ? Mais que faisait-il, nu, dans la chambre de Sakura, avec cette dernière aussi nue, qui dormait paisiblement sur lui ? Il fouilla dans sa mémoire, et tout lui revint. Il avait... Ils avaient... Lui... Elle... Oh, Seigneur du Bon Dieu ! Il venait de passer une nuit inoubliable, c'était vrai, mais les conséquences allaient être... limites. Il commença à paniquer intérieurement : et si elle était traumatisée après ça ? Et si elle ne voulait plus lui adresser la parole ? Et si elle était tombée enceinte ? Il frémit alors rien qu'à cette pensée : ça allait barder si c'était le cas !
-- Mmmmhhh, bonjour Shaolan, fit Sakura qui se réveillait, cachant sa poitrine avec le drap.
-- Heu... Salut, marmonna-t-il.
-- Tu as passé une bonne nuit ?
-- A ton avis, l'embrassa-t-il.
Après le bref baiser, elle reprit :
-- Je ne savais pas que tu m'avais réservé une nuit comme celle-ci.
-- Et bien moi non plus, je sais pas ce qui m'a pris, mais bon.
-- Tu as bien fait de te laisser tenter alors.
-- Dois-je déduire que la Sakura que j'ai toujours aimée est de retour ?
Sakura sourit en détournant les yeux, mais son sourire disparut vite :
-- Tu sais, je ne sais pas comment je vais m'en sortir, après tout, j'ai été odieuse avec le gang, et avec Tomoyo aussi. Ma pauvre Tomoyo... Je l'ai tellement délaissée...
-- Tout ira bien, Sakura, la rassura Shaolan. Tout ira bien. C'était ta formule, autrefois, tu te rappelles ?
-- Oui, sourit-elle. J'avais laissé tout ça de côté. Mais maintenant, tout redeviendra comme avant.
-- Je te fais confiance, et les autres aussi.
Sakura sourit en regardant au loin.
-- Shaolan, je... je crois que... dit-elle en posant sa main sur son ventre.
Le jeune homme avait suivi des yeux la main de la jeune fille. Il ne voulait pas l'admettre; et pourtant... oh lala, ça allait barder pour eux. Et dans neuf mois encore plus. Voilà ! Bon, premier one-shot ! N'hésitez pas à m'envoyez vos commentaires (pour que je sache si je fais d'autres one-shots ) à claire.curaba@free.fr , et reviewez ! Bises ! Clairette
