-- N'empêche, fit Lionel, je me demande ce que Rhonda fait avec lui !
Ils étaient tous chez Lionel, dans sa chambre. La mère de celui-ci avait bien voulu qu'ils n'aillent pas en cours le matin, après avoir entendu l'histoire de Jason et Cie.
-- Tu sais, après tout, peut-être que le pouvoir de cet imbécile lui a fait envie, proposa Justin. C'est vrai quoi, son enfance (et son adolescence) ne sont pas ce à quoi je me l'imaginais jusqu'à ce qu'on me le raconte !
Tous levèrent les yeux vers lui, curieux.
-- Qu'est-ce que t'entends par là ? demanda Stéphanie.
-- Ben, au bahut, on m'a dit que sa famille était morte quand elle était toute petite. Je crois qu'elle n'avait pas un an lorsque c'est arrivé. Alors, elle est allée dans un orphelinat.
Un silence pesant s'installa, puis Justin reprit :
-- Et si au bahut elle est comme ça, je pense que c'est pour cacher tout ça ! Après tout, c'est pas le plus accueillant des orphelinats ! On a l'impression qu'ils vont battre les gosses plutôt que les recueillir ! Et Rhonda y est toujours restée ! Jusqu'à ce qu'on apprenne qu'elle n'était plus au bahut ! Elle a du se faire la malle ! D'un côté, je la comprends, pas vous ?
Le silence se réinstalla, répondant affirmativement à la question de Justin.
-- Fait froid tout à coup, fit Rémi pour détendre l'atmosphère.
-- En attendant, fit Lionel à Sakura, tu m'as vraiment foutu la trouille ! Je croyais que tu faisais une crise de somnambulisme ! J'ai cru que le coeur allait lâcher !
Sakura lui caressa doucement la joue, lui faisant comprendre que maintenant, tout allait bien.
-- Ouais, mais quand même ! J'ai eu les boules !
La main qui lui caressait la joue vint sur sa bouche pour le faire taire.
-- Mmhhhffffffffffmmmhhhhhggggmmmmmm !!!
Sakura accentua son sourire en sentant Lionel lui embrasser la main.
DING DONG !
-- Je me demande qui ça peut être, fit Lionel en se dirigeant vers la porte.
Sakura le suivit, ils descendirent l'escalier, tandis que le bruit de la sonnette se répéta. Lionel ouvrit et fit face à...
-- Samantha ?
-- Salut, les jeunes ! Ca roule ?
-- Pas tellement, m'enfin entre, répondit Lionel en s'écartant pour qu'elle puisse passer.
-- Merci ! fit-elle avec son entrain habituel. Thomas n'est pas là ?
-- Heu, non, lui répondit Sakura. Il est parti accompagner le reste de la classe !
-- Et pourquoi vous n'êtes pas avec lui ?
-- On a eu un petit problème, et on n'ira pas en cours ce matin.
-- Ce matin ? répéta-t-elle. Ca veut dire que l'après-midi, vous irez au lycée, et vous verrez Thomas !
-- C'est ça ! approuva Lionel tout sourire, heureux de lui coller Samantha sur le dos.
-- Bon, je vais faire un tour en ville, déclara joyeusement la jeune femme. Gotinet, tu viens ? demanda-t-elle en ouvrant son sac à main.
-- Pas question, je hais l'agitation, et tu le sais bien ! fit Gothar en sortant du sac.
-- Bah, tu pourras aller dans la bibliothèque, fit Lionel. Mais tu y croiseras sans doute Yué quand on aura pas cours.
-- Pas grave.
-- Ah... C'est par là, tu tournes à gauche, et....
Lionel continua de lui donner des explications, tandis que Samantha s'écria :
-- Mais quelle bécassine, j'ai oublié ma valise sur le pas de la porte ! Je vais la chercher !
Tandis qu'elle s'en allait et que Lionel avait fini de parler de la bibliothèque, une petite peluche orange sortit de la chambre du descendant de Clow, et vola jusqu'au salon :
-- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Kéro. Y a une drôle d'odeur qui flotte dans l'air, non ?
Il tourna son regard vers Gothar.
-- Ca explique tout, dit-il.
Gothar répliqua au quart de tour :
-- Toi, on t'a rien demandé, vu ? Mêle-toi de tes affaires, sale morpion !
-- STOP ! cria aussitôt Sakura. Nous avons notre matinée, c'est pour nous reposer, et pas pour entendre vos disputes !
Après ce petit incident, tout le monde était de nouveau dans la chambre de Lionel.
-- Si Anthony était là, fit Justin. J'ai rien compris à son charabia ! Comment ça, Jason est mal ? De quel côté il est ? Moi, j'ai perdu le fil ! J'suis paumé ! Mais sérieux !
-- Rassure-toi Justin, je suis exactement comme toi ! lui dit Lionel. Largué, mais complètement !
-- Attendez, vous avez oublié de me rajouter sur la liste ! plaisanta Rémi.
-- Moi aussi, fit Stéphanie.
-- Bon, ben, on va pas rester toutes seules, hein Sakura, fit Tiffany. Nous aussi on va rejoindre la liste des incultes !
Ils rirent, ce qui leur fit du bien.
-- Faut dire qu'on n'a pas tellement assuré, reprit Justin. En plus, on va nous prendre pour des brutes !
-- Pardon ? fit Tiffany.
-- Bah, oui, les garçons sont défavorisés ! Toujours ! Imaginons qu'il y ait un couple, comme ça, au milieu de la rue. Que des passants soient en train de passer.
-- On général, c'est pour ça qu'on appelle ça des passants, fit Lionel en haussant les épaules, tandis que Sakura s'assit sur ses genoux.
-- Ouais, c'est bon, fit Justin. Je reprends : et qu'il y aie des passants, donc. Et la fille en colle une au gars. Tout de suite, les gens vont se dire "il a sûrement fait une bêtise", "il a du la tromper", "si elle fait ça, elle doit avoir ses raisons", ou d'autres trucs dans le genre ! Si c'est le gars qui lui en retourne une, les gens vont être encore plus choqués, et dire "mais quel monstre !", "quelle grosse brute !", "frapper une fille, c'est vraiment lâche", et patati, et patata ! Conclusion, quoi qu'on fasse, c'est toujours pour notre gueule !
-- J'approuve, fit Lionel en hochant la tête. C'est vrai que si y en a eu un
qui a trompé l'autre, la fille n'aura pas la moindre éraflure ! Je m'explique : si c'est le gars qui l'a trompée, elle lui en collera une. Mais si c'est lui qui est cocu, au lieu de frapper la salo... qui lui sert de copine, il ira démonter la gueule de l'autre mariole qui a partagé sa meuf ! Et la bonne femme s'en sort indemne !
-- Exactement ! Fit Rémi. Ah, devant tant d'injustice, y a de quoi devenir gay !
Il se prit une baffe de Stéphanie à l'arrière de la tête. -- On appelle ça la supériorité féminine, abruti !
-- N'empêche, dit Sakura, je trouve que Jason te ressemble vraiment beaucoup, doudou !
-- Quoi ? Mais ça va pas, non ? fit Lionel.
-- Ben, je sais que physiquement, pas tellement - quoi que un peu - mais plutôt moralement : toi tu es vraiment attaché à Clow, tout comme lui est attaché à Morbius et Jacinthe, c'est normal ! Vous ne supportez pas que l'on dise du mal de vos ancêtres...
Elle fut coupé par Justin qui voulut poursuivre :
-- ... et vous êtes tous les deux butés, vos tronches montrent que vous êtes pas souvent de bonne humeur, vous avez tous les deux des nanas canons - mais la mienne, elle est ultra super canon ! - et...
-- C'est bon, la ferme, fit Lionel. Non mais je te jure, n'importe quoi !
-- Bon, après cette aimable échange de propos, fit Stéphanie d'un ton sarcastique, Rémi et moi on rentre se reposer ! A cet aprem. !
Ils se saluèrent, et Rémi et Stéphanie repartirent chez cette dernière (vu qu'ils sont voisins, c'est pas bien loin).
Pendant la récré, Martial demanda à Anthony :
-- C'est vrai ?
-- Oui, c'est vrai, répondit la réincarnation de Clow pour la X eme fois.
-- Waw, dingue... Anthony lui avait raconté ce qu'il s'était passé le soir où Jason a fait son apparition. Martial n'en revenait toujours pas, apparemment.
-- Au fait, qu'est-ce que tu comptes faire à Juliette ? demanda le fils du proviseur. Sois pas trop cochon non plus, hein !
-- Mais elle m'intéresse pas du tout...
-- Vraiment ? le coupa Martial.
-- Je disais donc, qu'elle ne m'intéressait pas dans le sens amoureux, mais je sais pas comment expliquer...
-- Il ne sait pas comment expliquer, répéta Martial avec un air sous- entendu.
-- Mais elle a plutôt l'air mal dans sa peau, tu vois ce que je veux dire ?
-- Bah, comme tout le monde qui serait à sa place, fit Martial en haussant les épaules.
-- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Anthony.
-- Tu ne savais pas ? s'étonna Martial. Juliette est....
Il fut interrompu par la sonnerie, qui faisait bougonner les élèves ne voulant pas retourner en cours.
A la pause (de midi), cependant, Anthony trouva le jeune fille dans les couloirs. Elle était en train de ranger ses affaires dans son casier et de prendre son lunch.
-- Ah, salut Juliette, fit-il.
La concernée tourna la tête à droite et à gauche pour savoir qui l'appelait.
-- Par ici !
Elle tourna finalement la tête à droite :
-- Oh, Anthony ! Bonjour, fit-elle, se sentant soudainement stupide, tandis que ses joues prenaient une teinte rosée.
-- Heu... ça va ? demanda Anthony pour engager la conversation.
-- Bah, oui, ma vie est normale ! fit Juliette en essayant d'être dégagée.
-- Heu, oui, la question était un peu bête !
-- Non non, fit soudainement Juliette en secouant vivement la tête. C'est... c'est très gentil de prendre de mes nouvelles, ajouta-t-elle en s'empourprant. Même si... je me demande pourquoi...
-- Hein ? Oh, c'est que... j'ai l'impression que tu as l'air assez coincée...
Juliette baissa la tête, triste de cette déclaration, mais aussi rouge de honte.
-- Ne le prends pas mal, fit aussitôt Anthony. Quand j'ai dit "coincée", c'était pas pour te blesser ! C'est juste que même si tu es avec les gens, il y a... comme une part de toi qui est ailleurs...
-- Oui, peut-être... fit-elle en relevant la tête mais en détournant le regard. Et... c'était ce que tu avais à me dire ?
-- Oui. Enfin non ! Je... je veux dire...
Juliette le regarda avec beaucoup de perplexité.
-- Enfin, c'est qu'on dirait aussi que tu portes le monde entier sur ton dos. T'es toujours dans l'ombre des autres. Tu... as un problème ? demanda- t-il finalement. Par ce que si c'est le cas, je pourrais t'aider.
Juliette le dévisagea, et demanda, avec une pointe de méfiance dans la voix que Anthony décela tout de suite.
-- Et pourquoi ?
-- Pourquoi quoi ?
-- Pourquoi tu voudrais m'aider ?
Anthony ne répondit pas tout de suite. C'était en effet une très bonne question : pourquoi voulait-il absolument faire quelque chose pour une fille qu'il ne connaissait pas ? Heu... (ô ô)
-- Ben... J'aime venir en aide aux autres, et ça permettrait de faire plus ample connaissance, tu crois pas ?
-- Heu, si, t'as parfaitement raison...
-- Ca te dirait que ce soir, on aille manger à la cafet. ? C'est moi qui offre ! Budget illimité jusqu'à...
Il fouilla dans ses poches, mais avant qu'il ne déclare combien d'argent il avait, Juliette eut un petit rire, et lui dit en retrouvant le sourire :
-- Ne t'en fais pas pour l'argent, on se débrouillera ! Mais avant, je dois demander à M. et Mme Kigomusha !
-- M. et Mme Kigomusha ? répéta Anthony. Attends, ton nom c'est bien Shiraishi, non ?
-- Oui, mais je suis en famille d'accueil, répondit Juliette, les joues devenues soudainement rouges, et en se cachant un peu derrière son lunch.
Anthony ouvrit grand les yeux. En famille d'accueil ?
-- Ils sont très gentils ! fit Juliette. Je pense qu'ils accepteront que je sorte ce soir ! Merci pour l'invitation !
-- De rien, tu sais... Je fais ça parce que ça me fait plaisir.
-- Ah ?
-- Oui, j'aimerais beaucoup que l'on soit amis.
-- Moi aussi, tu sais, Anthony Hiiragizawa, fit-elle en lui tendant la main.
-- Alors je suis heureux que cela fonctionne, Juliette Shiraishi, approuva Anthony en la lui serrant.
-- Bon, je vais devoir y aller, Coryza et les autres doivent m'attendre ! Salut ! Et merci encore !
-- Arrête de me remercier, c'est normal !
Coryza sourit, entourée de sa troupe d'amies (et de leurs correspondantes).
-- Alors Juliette, on a enfin un rencard ? demanda-t-elle, ayant vu la scène entre Anthony et elle.
-- C'est bien que tu aies arrêté de baver sur Li, fit une des filles de la troupe.
-- Je ne bavais pas sur Li, je le trouvais mignon, c'est tout ! essaya de se défendre Juliette.
-- En attendant, pour Hiiragizawa, il a l'air de te plaire, non ?
-- Anthony ? Il veut qu'on devienne amis, et je suis pour ! C'est tout !
-- C'est moi, ou bien notre chère petite Juliette a semblé déçue en disant ça ? fit Coryza. Tu veux sans doute plus (+) ?
-- Mais pas du tout, enfin !
-- Oh, mais elle se rebelle ! Ca t'arrivait presque jamais, avant !
-- Les réincarnations ont l'air de lui convenir, fit Coryza avec un sourire.
-- C'est une réincarnation ? fit Juliette, surprise.
-- THOOOOOOOOOOOOOOMAAAAAAAAAAAAAAS !!!!!!!!!!!!!!!! hurla Samantha en se jetant au cou de la personne en question.
Le jeune homme tomba à terre sous le choc.
-- Samantha, tu m'étouffes !
-- Tiens, salut Mathieu ! fit-elle en s'asseyant sur Thomas.
Mathieu la salua également.
Les quatre adolescents venaient à peine d'arriver. Ils avaient finalement mangé chez Lionel, tant qu'à faire ! La cloche allait bientôt sonner. Sakura et Tiffany s'excusèrent, et filèrent voir M. Terada, suivies de près par les trois adultes.
Lionel et Justin soupirèrent alors, libérés. C'était vraiment dur de jouer la comédie. Faire croire à leurs copines que tout allait bien alors que rien n'allait, c'était pas évident ! Manquer de tuer sa copine pour l'un
et tout casser pour l'autre, quels petits amis exemplaires ils faisaient ! Ils tiraient vraiment de ces tronches ! Mais ça devait être encore plus dur pour Rémi, qui était avec Stéphanie en permanence ! Non pas qu'ils voulaient se débarrasser de leurs chéries (non, ils préfèreraient encore crever !), mais bon, ils ne pouvaient pas faire comme si de rien n'était alors qu'ils leurs avaient fait du mal !
La cloche retentit, et c'est avec une tronche pas possible qu'ils allèrent en cours. En fait, ils étaient de très mauvaise humeur.
Évidemment, les élèves s'installèrent dans le bruit, et la prof de français se mit à faire ses menaces habituelles :
-- Bon, si vous n'arrêtez pas de faire du bruit, je prends vos carnets, et
je mets une observation !
-- Eh, vous étiez où ce matin ? demanda un des élèves à Justin et Cie, puisque le chahut ne se calmait pas.
-- On a essayé de se reposer après avoir manqué d'égorger nos copines, fit Lionel en s'affalant sur sa chaise.
-- On vous expliquera après, fit Justin.
Sakura et Tiffany regardaient le cours par la vitre. M. Terada, après avoir appris ce qu'il s'était passé, leur avait permis de rester au lycée. Elles regardaient avec une certaine inquiétude leur copains faire une tête de six pieds sous terre. Eux qui avaient l'air si cool ce matin avec leurs histoires de mecs défavorisés ! Mais elles se disaient surtout que c'était dû au cours de français. En effet, leur prof ne les ménageaient pas, et
semblait assez parano : elle disaient "chut" à tous les élèves, alors qu'il n'y avait même pas de bruit. (je n'invente rien, je suis en train de vous décrire ma prof de français !) Elle semblait aussi assez dépressive !
-- Bon, Justin, prochaine fois que tu parles, je te prends ton carnet, tais- toi !
-- Mais j'ai même pas parlé, Madame !
-- Tais-toi !
-- Mais...
-- Laisse, lui fit Lionel. Moi je pionce !
Les deux étaient vraiment d'une humeur pas possible. Les élèves l'ayant remarqué se disaient que quelque chose n'allait vraiment pas aujourd'hui.
Une dizaine de minutes plus tard, la prof arrêta la lecture du texte, et se dirigea vers Justin, fulminante.
-- Bon, trop c'est trop, donne-moi ton carnet, fit-elle en tendant la main.
-- J'ai fait quoi ? demanda Justin.
-- Tu ne fais que bavarder, pour moi c'est assez ! Donne-moi ton carnet !
Justin sortit son carnet, et Lionel fit tout haut, bien qu'il s'adressait à Justin :
-- C'est Jeanne d'Arc des temps modernes, elle entend des voix !
-- Mais j'ai pas parlé, faut arrêter de fumer, Madame ! fit Justin, ayant rit de la connerie de Lionel.
Beaucoup d'élèves firent des "ouhla", "putain", et autres interjections.
Furieuse, la prof prit le carnet, et le jeta sur son bureau.
-- Bon, alors maintenant, vous vous taisez ! J'en ai vraiment marre !
-- Madame, mon sac il fait sept kilos, aujourd'hui ! fit un des élèves. Et c'est les affaires de français qui prennent toute la place !
-- Mais TAISEZ-VOUS ! C'est pas vrai, ça !
Elle semblait au bord des larmes. Beaucoup d'élèves le remarquèrent, et Lionel lança tout haut :
-- Elle va encore chialer ? P'tain, j'y crois pas ! Ca va faire combien de fois cette année ?
-- Lionel, donne-moi ton carnet, tu n'as pas à parler comme ça de tes professeurs !
-- Mais je vous l'ai déjà donné avant-hier ! Pour ce que vous y mettez en plus !
-- Bon, alors refus de donner le carnet, je fais une fiche de liaison ! C'est quand même incroyable, ça !
-- Vous dites que vous allez faire ci, que vous allez faire ça, mais vous faites jamais rien ! dit Li.
-- Tu le prends comme ça, très bien, ce soir j'appelle chez toi !
-- Ah ? fit Lionel. Vous m'avez dit ça, y a deux semaines, et après vous avez voulu faire une fiche de liaison qui disait que je vous avais pas donné mon carnet ! Vous vous souvenez ?
-- Bon, premièrement, tiens-toi correctement (Lionel était affalé sur son
bureau). Tu n'avais pas à me parler sur ce ton, et c'est la dernière fois que je te demande ton carnet !
-- Mais Madame, il a fait quoi, au juste ? demanda Justin, voyant que la situation s'aggravait.
Quand Lionel et Justin étaient d'humeur exécrable, ils faisaient tout pour emmerder les profs, quitte à se faire renvoyer chez le dirlo.
Les autres élèves approuvèrent par des "ouais", "c'est vrai Madame", "il a fait quoi ?"
-- Les autres aussi s'y mettent, parfait ! fit la prof. Alors, je vais aller voir votre professeur principal, et je vais lui parler de vous ! Vous avez qui comme prof principal ?
-- M. Hyrominako, grognèrent les élèves. (attention, ils grognent parce qu'ils en ont marre de la prof, pas parce que Hyrominako est leur prof principal)
-- Le prof de maths ? fit la prof de français en fronçant les sourcils.
Elle n'aimait pas tellement Hyrominako, elle considérait qu'il était trop cool avec les élèves, et qu'il prenait trop ses aises. Les étudiants, en revanche, l'adoraient !
-- Non, le garagiste du coin, fit Jules d'un ton sarcastique (ouais, lui aussi sait foutre le bordel)
-- On a du pot, on est tombé sur le meilleur, fit Lionel. Heureusement qu'on n'est pas tombés sur vous !
C'était la phrase de trop. La prof frappa sur son bureau, et lui dit en montrant la porte du doigt :
-- Bon, cette fois j'en ai assez, tu files chez le proviseur, dépêche-toi !
Lionel obéit, et se leva :
-- Enfin libre, dit-il bien fort pour que la classe l'entende.
Justin, voulant foutre le bordel lui aussi, s'écria alors :
-- Noooooooooon ! Madame, ne renvoyez pas Lionel, ou alors renvoyez-moi aussi !
Les autres élèves esquissèrent des sourires, se demandant quelle serait la connerie du jour.
-- J'avoue ! continua-t-il. Tiffany et Sakura, on les trompe ! En fait, j'suis pédé avec Lionel ! Mon amour, pourquoi tu t'es fait virer ! Non, reste !
Toute la classe éclata de rire, ainsi que Lionel, et les deux Japonaises. Seule le prof ne goûtait pas à la plaisanterie.
-- On ne plaisante pas avec ces choses-là, va tout de suite en permanence !
-- Mais c'est bon Madame, il rigolait ! fit Jules, prenant sa défense. Mais envoyer en permanence pour ça...
-- C'est moi le prof, tais-toi !
-- Mais ça craint, et dire qu'on est qu'au début de l'année (au Japon, l'année scolaire commence en avril. Je ne sais pas si c'est pareil en Chine, mais j'ai fait comme si).
-- Très bien Jules tu l'auras voulu, tu rejoints Justin !
-- On n'est même pas encore partis, Madame ! fit Justin qui était resté sur le pas de la porte avec Lionel.
-- Mais moi je demande que ça ! fit le descendant de Clow.
-- Justin, je parlerai de vous deux au Conseil de Classe !
-- J'suis délégué, alors moi aussi je parlerai de vous !
-- Ouais, bien dit ! fit Rémi.
-- Bon j'en ai assez ! hurla la prof. Rémi, tu vas en permanence !
-- Mais c'est grave, là ! fit Rémi en se levant. Faut se faire soigner à ce stade-là !
-- C'est ce qu'on dit tous les jours ! fit Coryza en rangeant son phare à paupière.
-- Coryza, même chose pour toi !
-- Ouais, une de plus ! fit joyeusement Jules. On va faire une partouse en permanence !
Coryza éclata littéralement de rire en cachant le bas de son visage dans ses mains. Les autres élèves aussi riaient.
-- Jules ! Tu veux une heure de colle en plus de celle que t'as déjà ? hurla la prof. Bon, les autres, arrêtez de rire ! Y a rien de drôle ! Sortez plutôt vos livres de grammaire ! Et plus vite que ça !
Elle s'adressa ensuite à ceux qui se faisaient expulser :
-- Une seconde, je rédige un mot au directeur, à votre prof principal et aux surveillants.
-- Heu... Madame, fit timidement Juliette en levant la main. Je... J'ai oublié mon livre de grammaire... j'ai pris celui de lecture à la place...
-- Toi aussi tu t'y mets ? fit la prof. Donne-moi ton carnet et file avec les autres en permanence !
Juliette ouvrit grand la bouche, incapable de prononcer un mot. Les autres aussi étaient interdits.
-- Bon, qui est délégué ? demanda la prof. Qu'il accompagne tout ce monde !
-- Coryza et moi, fit Justin. Mais Madame, faut pas abuser, pour un oubli de livre, vous envoyez en permanence !
La pauvre Juliette s'était levée de sa place et s'était dirigée vers les autres. Elle était à deux doigts de pleurer(quand on n'y est pas habitué(e), ça fait un choc).
-- On sait que vous avez une dent contre nous, mais Juliette elle vous a rien fait ! fit Justin. D'habitude vous le notez simplement quand on a oublié notre livre !
-- C'est clair, quand on se met au pétard, fit Rémi, y a plus moyen de s'arrêter !
-- Bon, filez, je ne veux plus vous voir ! fit la prof en ouvrant la porte.
-- On demande que ça !
-- Mais Juliette, elle reste là ! fit Coryza.
-- J'ai dit : TOUT LE MONDE DEHORS !
-- Hou là, elle s'énerve ! pouffa Jules.
Ils sortirent en riant. Sauf Juliette, qui retenait difficilement ses larmes.
Une fois que la porte fut claquée derrière eux, ils restèrent en groupe, mais Rémi leva la tête et aperçut Sakura et Tiffany.
-- Tiens, on a de la compagnie !
Tous tournèrent la tête pour voir Sakura et Tiffany se diriger vers eux. Sakura tira Lionel par l'oreille.
-- Non mais ça va pas ? ça te prend souvent de parler comme ça à tes profs ?
-- Attends, ne me dis pas que t'es du côté de l'autre parano ! essaya-t-il de se défendre. T'as vu comment elle est ?
-- Je la trouve de plus en plus résistante, fit Jules. Vous vous souvenez du jour où elle a chialé ?
-- Ô jour céleste ! fit Justin d'air nostalgique.
Il imita alors quelqu'un qui pleurait :
-- Mais pourquoi vous arrêtez pas de parler ?
Il reprit sa voix normale.
-- J'étais mort de rire sur mon bureau ! Au fait, qu'est-ce qu'elle a marqué ? demanda-t-il en prenant des mains de Lionel les mots qu'avaient fait Mme Tobazoka (la prof de français). Alors :
"M. Hyrominako, ce mot pour vous dire que vous êtes le prof principal de la classe la plus..." J'arrive pas à lire ce qu'elle a mis... "médiocre, exécrable, indisciplinée..." Ouais bon, on connait la chanson. Putain, elle s'en donne à cour joie ! "Je viendrais vous voir pour en parler, et je peux vous dire que vous en prendrez pour votre grade. Les élèves semant le desordre étant toujours les mêmes, c'est-à-dire Li Lionel, Toriumi Justin, Pierredon Jules, et Fang Rémi. Ces quatre-là sont toujours ceux qui retardent et dérangent le cours, et je voudrais que..." Quoi ? D't'façons c'est écrit en pattes de mouches, je comprends que dalle ! " ... et je voudrais que vous y remédiez vite en leur donnant des sanctions appropriées." Ouais bon, ça me saoule, je vais lire les autres ! Ben Juliette, ça va pas ?
Tous regardèrent Juliette qui s'était mise à sangloter. Coryza la prit dans ses bras, et lui dit :
-- C'est parce qu'elle t'a renvoyée que tu pleures ?
Juliette fit "oui" de la tête.
-- Eh, t'en fais pas, lui fit Jules. On sait tous que c'est qu'une grosse (bip bip de bip). Moi si c'étaient pour un autre cours, mes parents m'auraient étripé en sachant que je me suis fait renvoyé. Mais pour le cours de français, il s'en foutent ! Ils savent que c'est une grosse nunuche !
-- Et puis, fit Rémi. Regarde un peu le troupeau qu'on est !
-- Moi je m'en fous, on se tire à la fin de la semaine, remarqua Lionel.
-- Y en a qu'ont du bol !
-- On n'a quà faire grève ! proposa Justin. -- Pour quel motif ? demanda Jules.
-- Heu...
-- Ouais bon, filons avant que la grosse dinde ne sorte ! fit Coryza. Et Juliette, ajouta-t-elle à l'adresse de son amie. Ne t'en fais pas, je parlerais aux Kigomusha !
Ils s'éparpillèrent alors.
-- M... merci.
-- Sakura, t'as qu'à venir avec moi, fit Lionel. Bien que je me demande ce que tu fais là !
La voix de Justin se fit entendre depuis le couloir :
-- TIFFANY ? T'ES OU ?
Un surveillant arriva.
-- Justin, c'est toi qui fait tout ce bruit ?
-- Le con, fit Lionel. Il en loupe pas une !
Il partit avec Sakura en direction du bureau du proviseur.
-- Je savais pas que t'étais délégué, lui dit Sakura.
-- Je me suis même pas présenté, en plus ! C'est eux qui ont voté pour moi ! Parce que d'après eux, je suis le plus terrible de la classe ! Mais je pense plutôt que leur raisonnement est "Il a des pouvoirs, les profs doivent avoir la frousse de lui !"
Ils étaient arrivés devant la porte du dirlo.
-- Je vais plutôt t'attendre là, fit Sakura.
Lionel fit une mine de chien battu, et Sakura l'embrassa tendrement avant de toquer à la porte. La voix du dirlo se fit entendre, et Lionel entra. Sakura put entendre un après que la porte fut refermée.
Juliette demeurait muette. Elle s'était faite renvoyée. Elle. C'était sûr, les Kigomusha ne la laisseraient pas sortir ce soir !
-- Juliette, les Kigomusha ne sont pas méchants, pourquoi tu t'en fais tant ? lui demanda Coryza.
Sachant qu'elle pouvait tout lui confier, Juliette répondit :
-- Parce que Anthony m'a invitée à manger ce soir, répondit Juliette, penaude. Et avec ce qui s'est passé, ils ne me laisseront pas sortir...
-- Dis donc, tu as l'air d'y tenir à ce rendez-vous. Ou plutôt à ce garçon. Et qui plus est, la réincarnation de Clow.
-- Oui, mais...
-- Un coup de foudre ?
-- Non, je le connais même pas...
Coryza s'abstint d'en rajouter. Pour elle, la réponse était toute autre.
Enfin, ça sonnait. Sakura se leva, et attendit que Lionel sorte, ce qui ne tarda pas. Ils avaient fini les cours, et normalement ils devaient aller au centre équestre. Mais pour Lionel, il était hors de question que Sakura y
retourne ! Ses courbatures devaient encore se faire sentir.
Lionel sortit du bureau du dirlo, et la seule chose qu'il confia à Sakura, ce fut : " tirons-nous d'ici, ou je vais exploser ! "
Ils furent rejoints par Justin et Tiffany.
-- Heu... je dois passer au centre équestre pour vérifier quelque chose, fit Lionel. Je vais faire vite !
-- C'est à propos du concours que devait faire Beauté ? demanda Justin.
-- Ouais, en plus c'était moi qui devait la monter ! Je vais demander s'ils peuvent pas trouver un autre cavalier !
-- Pourquoi ?
Lionel montra discrètement Sakura de la tête.
-- Je te rappelle qu'elle a fait une sacrée chute, et si je me casse la gueule aussi, j'ai pas envie qu'elle voit ça !
-- Mais non doudou, tu ne te casseras pas la gueule !
-- Sakura ? T'as tout entendu ?
-- Oui, et j'ai vraiment envie de te voir en concours ! Tu dois être subliiiiiiiiime !
-- J'ai l'air d'un...
-- Lionel en concours, il est assez nerveux ! Pire que les étalons ! C'est lui qu'il faut tenir enfermé !
-- Justin, la ferme !
Arrivés au centre équestre, Sakura et Tiffany allèrent voir Punky, pendant que les deux garçons étaient allés parler au patron du club. Un quart d'heure plus tard, ils étaient revenus, et Lionel annonça que finalement, le concours était annulé.
De retour chez eux, les lycéens ne faisaient pas leurs devoirs, étant donné qu'il s'étaient fait virés du cours. Lionel et Sakura, eux, avaient opté pour une petite sieste.
Tout allait bien pour nos amis, ils étaient de retour au Japon, leur prof de français s'était faite transférer, tout allait super bien ! Lionel vit Sakura à l'entrée du lycée Seijo. Il alla l'embrasser, puis la cloche sonna. Tous s'assirent, et M. Terada entra. Il salua ses élèves, et annonça :
-- A partir d'aujourd'hui, vous aurez une nouvelle prof de français : Mme Tobazoka !
Lionel et Justin écarquillèrent les yeux ! Non ! Pas elle ! N'importe qui, mais pas elle ! Non ! pitié !
Et pourtant si ! Elle était là, elle se tenait devant la classe avec un petit sourire.
-- NOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!!!!!!
Lionel ouvrit brusquement les yeux.
-- Ca va pas Lionel ? demanda Sakura.
-- Ouf, c'était qu'un cauchemar !
Sakura inquiète, (elle pensait que c'était à propos de Jason) lui dit :
-- C'était si effrayant ?
-- Horrible !
-- C'était quoi ?
-- Ma prof de français se faisait transférer à Tomoéda !
Sakura tomba à la renverse.
-- C'est ça ton cauchemar ? fit-elle avec une goutte glissant le long de sa
tête.
Chapitre 26, terminé ! Déjà ! Envoyez-moi vos commentaires, je les attends avec impatience !Reviews, please ! Envoyez-moi des mails ! Quitte à faire exploser ma messagerie ! (nan, quand même pas !). Les remerciements : Donc, mes fans ! Sabrina, Oeil d'Ange, Jasmine, Diva, Petite Brem, Chylee, Rubiemoon, Lliane, et Cécile ! Big mercis !
Allez, bises !
Clairette
Ils étaient tous chez Lionel, dans sa chambre. La mère de celui-ci avait bien voulu qu'ils n'aillent pas en cours le matin, après avoir entendu l'histoire de Jason et Cie.
-- Tu sais, après tout, peut-être que le pouvoir de cet imbécile lui a fait envie, proposa Justin. C'est vrai quoi, son enfance (et son adolescence) ne sont pas ce à quoi je me l'imaginais jusqu'à ce qu'on me le raconte !
Tous levèrent les yeux vers lui, curieux.
-- Qu'est-ce que t'entends par là ? demanda Stéphanie.
-- Ben, au bahut, on m'a dit que sa famille était morte quand elle était toute petite. Je crois qu'elle n'avait pas un an lorsque c'est arrivé. Alors, elle est allée dans un orphelinat.
Un silence pesant s'installa, puis Justin reprit :
-- Et si au bahut elle est comme ça, je pense que c'est pour cacher tout ça ! Après tout, c'est pas le plus accueillant des orphelinats ! On a l'impression qu'ils vont battre les gosses plutôt que les recueillir ! Et Rhonda y est toujours restée ! Jusqu'à ce qu'on apprenne qu'elle n'était plus au bahut ! Elle a du se faire la malle ! D'un côté, je la comprends, pas vous ?
Le silence se réinstalla, répondant affirmativement à la question de Justin.
-- Fait froid tout à coup, fit Rémi pour détendre l'atmosphère.
-- En attendant, fit Lionel à Sakura, tu m'as vraiment foutu la trouille ! Je croyais que tu faisais une crise de somnambulisme ! J'ai cru que le coeur allait lâcher !
Sakura lui caressa doucement la joue, lui faisant comprendre que maintenant, tout allait bien.
-- Ouais, mais quand même ! J'ai eu les boules !
La main qui lui caressait la joue vint sur sa bouche pour le faire taire.
-- Mmhhhffffffffffmmmhhhhhggggmmmmmm !!!
Sakura accentua son sourire en sentant Lionel lui embrasser la main.
DING DONG !
-- Je me demande qui ça peut être, fit Lionel en se dirigeant vers la porte.
Sakura le suivit, ils descendirent l'escalier, tandis que le bruit de la sonnette se répéta. Lionel ouvrit et fit face à...
-- Samantha ?
-- Salut, les jeunes ! Ca roule ?
-- Pas tellement, m'enfin entre, répondit Lionel en s'écartant pour qu'elle puisse passer.
-- Merci ! fit-elle avec son entrain habituel. Thomas n'est pas là ?
-- Heu, non, lui répondit Sakura. Il est parti accompagner le reste de la classe !
-- Et pourquoi vous n'êtes pas avec lui ?
-- On a eu un petit problème, et on n'ira pas en cours ce matin.
-- Ce matin ? répéta-t-elle. Ca veut dire que l'après-midi, vous irez au lycée, et vous verrez Thomas !
-- C'est ça ! approuva Lionel tout sourire, heureux de lui coller Samantha sur le dos.
-- Bon, je vais faire un tour en ville, déclara joyeusement la jeune femme. Gotinet, tu viens ? demanda-t-elle en ouvrant son sac à main.
-- Pas question, je hais l'agitation, et tu le sais bien ! fit Gothar en sortant du sac.
-- Bah, tu pourras aller dans la bibliothèque, fit Lionel. Mais tu y croiseras sans doute Yué quand on aura pas cours.
-- Pas grave.
-- Ah... C'est par là, tu tournes à gauche, et....
Lionel continua de lui donner des explications, tandis que Samantha s'écria :
-- Mais quelle bécassine, j'ai oublié ma valise sur le pas de la porte ! Je vais la chercher !
Tandis qu'elle s'en allait et que Lionel avait fini de parler de la bibliothèque, une petite peluche orange sortit de la chambre du descendant de Clow, et vola jusqu'au salon :
-- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Kéro. Y a une drôle d'odeur qui flotte dans l'air, non ?
Il tourna son regard vers Gothar.
-- Ca explique tout, dit-il.
Gothar répliqua au quart de tour :
-- Toi, on t'a rien demandé, vu ? Mêle-toi de tes affaires, sale morpion !
-- STOP ! cria aussitôt Sakura. Nous avons notre matinée, c'est pour nous reposer, et pas pour entendre vos disputes !
Après ce petit incident, tout le monde était de nouveau dans la chambre de Lionel.
-- Si Anthony était là, fit Justin. J'ai rien compris à son charabia ! Comment ça, Jason est mal ? De quel côté il est ? Moi, j'ai perdu le fil ! J'suis paumé ! Mais sérieux !
-- Rassure-toi Justin, je suis exactement comme toi ! lui dit Lionel. Largué, mais complètement !
-- Attendez, vous avez oublié de me rajouter sur la liste ! plaisanta Rémi.
-- Moi aussi, fit Stéphanie.
-- Bon, ben, on va pas rester toutes seules, hein Sakura, fit Tiffany. Nous aussi on va rejoindre la liste des incultes !
Ils rirent, ce qui leur fit du bien.
-- Faut dire qu'on n'a pas tellement assuré, reprit Justin. En plus, on va nous prendre pour des brutes !
-- Pardon ? fit Tiffany.
-- Bah, oui, les garçons sont défavorisés ! Toujours ! Imaginons qu'il y ait un couple, comme ça, au milieu de la rue. Que des passants soient en train de passer.
-- On général, c'est pour ça qu'on appelle ça des passants, fit Lionel en haussant les épaules, tandis que Sakura s'assit sur ses genoux.
-- Ouais, c'est bon, fit Justin. Je reprends : et qu'il y aie des passants, donc. Et la fille en colle une au gars. Tout de suite, les gens vont se dire "il a sûrement fait une bêtise", "il a du la tromper", "si elle fait ça, elle doit avoir ses raisons", ou d'autres trucs dans le genre ! Si c'est le gars qui lui en retourne une, les gens vont être encore plus choqués, et dire "mais quel monstre !", "quelle grosse brute !", "frapper une fille, c'est vraiment lâche", et patati, et patata ! Conclusion, quoi qu'on fasse, c'est toujours pour notre gueule !
-- J'approuve, fit Lionel en hochant la tête. C'est vrai que si y en a eu un
qui a trompé l'autre, la fille n'aura pas la moindre éraflure ! Je m'explique : si c'est le gars qui l'a trompée, elle lui en collera une. Mais si c'est lui qui est cocu, au lieu de frapper la salo... qui lui sert de copine, il ira démonter la gueule de l'autre mariole qui a partagé sa meuf ! Et la bonne femme s'en sort indemne !
-- Exactement ! Fit Rémi. Ah, devant tant d'injustice, y a de quoi devenir gay !
Il se prit une baffe de Stéphanie à l'arrière de la tête. -- On appelle ça la supériorité féminine, abruti !
-- N'empêche, dit Sakura, je trouve que Jason te ressemble vraiment beaucoup, doudou !
-- Quoi ? Mais ça va pas, non ? fit Lionel.
-- Ben, je sais que physiquement, pas tellement - quoi que un peu - mais plutôt moralement : toi tu es vraiment attaché à Clow, tout comme lui est attaché à Morbius et Jacinthe, c'est normal ! Vous ne supportez pas que l'on dise du mal de vos ancêtres...
Elle fut coupé par Justin qui voulut poursuivre :
-- ... et vous êtes tous les deux butés, vos tronches montrent que vous êtes pas souvent de bonne humeur, vous avez tous les deux des nanas canons - mais la mienne, elle est ultra super canon ! - et...
-- C'est bon, la ferme, fit Lionel. Non mais je te jure, n'importe quoi !
-- Bon, après cette aimable échange de propos, fit Stéphanie d'un ton sarcastique, Rémi et moi on rentre se reposer ! A cet aprem. !
Ils se saluèrent, et Rémi et Stéphanie repartirent chez cette dernière (vu qu'ils sont voisins, c'est pas bien loin).
Pendant la récré, Martial demanda à Anthony :
-- C'est vrai ?
-- Oui, c'est vrai, répondit la réincarnation de Clow pour la X eme fois.
-- Waw, dingue... Anthony lui avait raconté ce qu'il s'était passé le soir où Jason a fait son apparition. Martial n'en revenait toujours pas, apparemment.
-- Au fait, qu'est-ce que tu comptes faire à Juliette ? demanda le fils du proviseur. Sois pas trop cochon non plus, hein !
-- Mais elle m'intéresse pas du tout...
-- Vraiment ? le coupa Martial.
-- Je disais donc, qu'elle ne m'intéressait pas dans le sens amoureux, mais je sais pas comment expliquer...
-- Il ne sait pas comment expliquer, répéta Martial avec un air sous- entendu.
-- Mais elle a plutôt l'air mal dans sa peau, tu vois ce que je veux dire ?
-- Bah, comme tout le monde qui serait à sa place, fit Martial en haussant les épaules.
-- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Anthony.
-- Tu ne savais pas ? s'étonna Martial. Juliette est....
Il fut interrompu par la sonnerie, qui faisait bougonner les élèves ne voulant pas retourner en cours.
A la pause (de midi), cependant, Anthony trouva le jeune fille dans les couloirs. Elle était en train de ranger ses affaires dans son casier et de prendre son lunch.
-- Ah, salut Juliette, fit-il.
La concernée tourna la tête à droite et à gauche pour savoir qui l'appelait.
-- Par ici !
Elle tourna finalement la tête à droite :
-- Oh, Anthony ! Bonjour, fit-elle, se sentant soudainement stupide, tandis que ses joues prenaient une teinte rosée.
-- Heu... ça va ? demanda Anthony pour engager la conversation.
-- Bah, oui, ma vie est normale ! fit Juliette en essayant d'être dégagée.
-- Heu, oui, la question était un peu bête !
-- Non non, fit soudainement Juliette en secouant vivement la tête. C'est... c'est très gentil de prendre de mes nouvelles, ajouta-t-elle en s'empourprant. Même si... je me demande pourquoi...
-- Hein ? Oh, c'est que... j'ai l'impression que tu as l'air assez coincée...
Juliette baissa la tête, triste de cette déclaration, mais aussi rouge de honte.
-- Ne le prends pas mal, fit aussitôt Anthony. Quand j'ai dit "coincée", c'était pas pour te blesser ! C'est juste que même si tu es avec les gens, il y a... comme une part de toi qui est ailleurs...
-- Oui, peut-être... fit-elle en relevant la tête mais en détournant le regard. Et... c'était ce que tu avais à me dire ?
-- Oui. Enfin non ! Je... je veux dire...
Juliette le regarda avec beaucoup de perplexité.
-- Enfin, c'est qu'on dirait aussi que tu portes le monde entier sur ton dos. T'es toujours dans l'ombre des autres. Tu... as un problème ? demanda- t-il finalement. Par ce que si c'est le cas, je pourrais t'aider.
Juliette le dévisagea, et demanda, avec une pointe de méfiance dans la voix que Anthony décela tout de suite.
-- Et pourquoi ?
-- Pourquoi quoi ?
-- Pourquoi tu voudrais m'aider ?
Anthony ne répondit pas tout de suite. C'était en effet une très bonne question : pourquoi voulait-il absolument faire quelque chose pour une fille qu'il ne connaissait pas ? Heu... (ô ô)
-- Ben... J'aime venir en aide aux autres, et ça permettrait de faire plus ample connaissance, tu crois pas ?
-- Heu, si, t'as parfaitement raison...
-- Ca te dirait que ce soir, on aille manger à la cafet. ? C'est moi qui offre ! Budget illimité jusqu'à...
Il fouilla dans ses poches, mais avant qu'il ne déclare combien d'argent il avait, Juliette eut un petit rire, et lui dit en retrouvant le sourire :
-- Ne t'en fais pas pour l'argent, on se débrouillera ! Mais avant, je dois demander à M. et Mme Kigomusha !
-- M. et Mme Kigomusha ? répéta Anthony. Attends, ton nom c'est bien Shiraishi, non ?
-- Oui, mais je suis en famille d'accueil, répondit Juliette, les joues devenues soudainement rouges, et en se cachant un peu derrière son lunch.
Anthony ouvrit grand les yeux. En famille d'accueil ?
-- Ils sont très gentils ! fit Juliette. Je pense qu'ils accepteront que je sorte ce soir ! Merci pour l'invitation !
-- De rien, tu sais... Je fais ça parce que ça me fait plaisir.
-- Ah ?
-- Oui, j'aimerais beaucoup que l'on soit amis.
-- Moi aussi, tu sais, Anthony Hiiragizawa, fit-elle en lui tendant la main.
-- Alors je suis heureux que cela fonctionne, Juliette Shiraishi, approuva Anthony en la lui serrant.
-- Bon, je vais devoir y aller, Coryza et les autres doivent m'attendre ! Salut ! Et merci encore !
-- Arrête de me remercier, c'est normal !
Coryza sourit, entourée de sa troupe d'amies (et de leurs correspondantes).
-- Alors Juliette, on a enfin un rencard ? demanda-t-elle, ayant vu la scène entre Anthony et elle.
-- C'est bien que tu aies arrêté de baver sur Li, fit une des filles de la troupe.
-- Je ne bavais pas sur Li, je le trouvais mignon, c'est tout ! essaya de se défendre Juliette.
-- En attendant, pour Hiiragizawa, il a l'air de te plaire, non ?
-- Anthony ? Il veut qu'on devienne amis, et je suis pour ! C'est tout !
-- C'est moi, ou bien notre chère petite Juliette a semblé déçue en disant ça ? fit Coryza. Tu veux sans doute plus (+) ?
-- Mais pas du tout, enfin !
-- Oh, mais elle se rebelle ! Ca t'arrivait presque jamais, avant !
-- Les réincarnations ont l'air de lui convenir, fit Coryza avec un sourire.
-- C'est une réincarnation ? fit Juliette, surprise.
-- THOOOOOOOOOOOOOOMAAAAAAAAAAAAAAS !!!!!!!!!!!!!!!! hurla Samantha en se jetant au cou de la personne en question.
Le jeune homme tomba à terre sous le choc.
-- Samantha, tu m'étouffes !
-- Tiens, salut Mathieu ! fit-elle en s'asseyant sur Thomas.
Mathieu la salua également.
Les quatre adolescents venaient à peine d'arriver. Ils avaient finalement mangé chez Lionel, tant qu'à faire ! La cloche allait bientôt sonner. Sakura et Tiffany s'excusèrent, et filèrent voir M. Terada, suivies de près par les trois adultes.
Lionel et Justin soupirèrent alors, libérés. C'était vraiment dur de jouer la comédie. Faire croire à leurs copines que tout allait bien alors que rien n'allait, c'était pas évident ! Manquer de tuer sa copine pour l'un
et tout casser pour l'autre, quels petits amis exemplaires ils faisaient ! Ils tiraient vraiment de ces tronches ! Mais ça devait être encore plus dur pour Rémi, qui était avec Stéphanie en permanence ! Non pas qu'ils voulaient se débarrasser de leurs chéries (non, ils préfèreraient encore crever !), mais bon, ils ne pouvaient pas faire comme si de rien n'était alors qu'ils leurs avaient fait du mal !
La cloche retentit, et c'est avec une tronche pas possible qu'ils allèrent en cours. En fait, ils étaient de très mauvaise humeur.
Évidemment, les élèves s'installèrent dans le bruit, et la prof de français se mit à faire ses menaces habituelles :
-- Bon, si vous n'arrêtez pas de faire du bruit, je prends vos carnets, et
je mets une observation !
-- Eh, vous étiez où ce matin ? demanda un des élèves à Justin et Cie, puisque le chahut ne se calmait pas.
-- On a essayé de se reposer après avoir manqué d'égorger nos copines, fit Lionel en s'affalant sur sa chaise.
-- On vous expliquera après, fit Justin.
Sakura et Tiffany regardaient le cours par la vitre. M. Terada, après avoir appris ce qu'il s'était passé, leur avait permis de rester au lycée. Elles regardaient avec une certaine inquiétude leur copains faire une tête de six pieds sous terre. Eux qui avaient l'air si cool ce matin avec leurs histoires de mecs défavorisés ! Mais elles se disaient surtout que c'était dû au cours de français. En effet, leur prof ne les ménageaient pas, et
semblait assez parano : elle disaient "chut" à tous les élèves, alors qu'il n'y avait même pas de bruit. (je n'invente rien, je suis en train de vous décrire ma prof de français !) Elle semblait aussi assez dépressive !
-- Bon, Justin, prochaine fois que tu parles, je te prends ton carnet, tais- toi !
-- Mais j'ai même pas parlé, Madame !
-- Tais-toi !
-- Mais...
-- Laisse, lui fit Lionel. Moi je pionce !
Les deux étaient vraiment d'une humeur pas possible. Les élèves l'ayant remarqué se disaient que quelque chose n'allait vraiment pas aujourd'hui.
Une dizaine de minutes plus tard, la prof arrêta la lecture du texte, et se dirigea vers Justin, fulminante.
-- Bon, trop c'est trop, donne-moi ton carnet, fit-elle en tendant la main.
-- J'ai fait quoi ? demanda Justin.
-- Tu ne fais que bavarder, pour moi c'est assez ! Donne-moi ton carnet !
Justin sortit son carnet, et Lionel fit tout haut, bien qu'il s'adressait à Justin :
-- C'est Jeanne d'Arc des temps modernes, elle entend des voix !
-- Mais j'ai pas parlé, faut arrêter de fumer, Madame ! fit Justin, ayant rit de la connerie de Lionel.
Beaucoup d'élèves firent des "ouhla", "putain", et autres interjections.
Furieuse, la prof prit le carnet, et le jeta sur son bureau.
-- Bon, alors maintenant, vous vous taisez ! J'en ai vraiment marre !
-- Madame, mon sac il fait sept kilos, aujourd'hui ! fit un des élèves. Et c'est les affaires de français qui prennent toute la place !
-- Mais TAISEZ-VOUS ! C'est pas vrai, ça !
Elle semblait au bord des larmes. Beaucoup d'élèves le remarquèrent, et Lionel lança tout haut :
-- Elle va encore chialer ? P'tain, j'y crois pas ! Ca va faire combien de fois cette année ?
-- Lionel, donne-moi ton carnet, tu n'as pas à parler comme ça de tes professeurs !
-- Mais je vous l'ai déjà donné avant-hier ! Pour ce que vous y mettez en plus !
-- Bon, alors refus de donner le carnet, je fais une fiche de liaison ! C'est quand même incroyable, ça !
-- Vous dites que vous allez faire ci, que vous allez faire ça, mais vous faites jamais rien ! dit Li.
-- Tu le prends comme ça, très bien, ce soir j'appelle chez toi !
-- Ah ? fit Lionel. Vous m'avez dit ça, y a deux semaines, et après vous avez voulu faire une fiche de liaison qui disait que je vous avais pas donné mon carnet ! Vous vous souvenez ?
-- Bon, premièrement, tiens-toi correctement (Lionel était affalé sur son
bureau). Tu n'avais pas à me parler sur ce ton, et c'est la dernière fois que je te demande ton carnet !
-- Mais Madame, il a fait quoi, au juste ? demanda Justin, voyant que la situation s'aggravait.
Quand Lionel et Justin étaient d'humeur exécrable, ils faisaient tout pour emmerder les profs, quitte à se faire renvoyer chez le dirlo.
Les autres élèves approuvèrent par des "ouais", "c'est vrai Madame", "il a fait quoi ?"
-- Les autres aussi s'y mettent, parfait ! fit la prof. Alors, je vais aller voir votre professeur principal, et je vais lui parler de vous ! Vous avez qui comme prof principal ?
-- M. Hyrominako, grognèrent les élèves. (attention, ils grognent parce qu'ils en ont marre de la prof, pas parce que Hyrominako est leur prof principal)
-- Le prof de maths ? fit la prof de français en fronçant les sourcils.
Elle n'aimait pas tellement Hyrominako, elle considérait qu'il était trop cool avec les élèves, et qu'il prenait trop ses aises. Les étudiants, en revanche, l'adoraient !
-- Non, le garagiste du coin, fit Jules d'un ton sarcastique (ouais, lui aussi sait foutre le bordel)
-- On a du pot, on est tombé sur le meilleur, fit Lionel. Heureusement qu'on n'est pas tombés sur vous !
C'était la phrase de trop. La prof frappa sur son bureau, et lui dit en montrant la porte du doigt :
-- Bon, cette fois j'en ai assez, tu files chez le proviseur, dépêche-toi !
Lionel obéit, et se leva :
-- Enfin libre, dit-il bien fort pour que la classe l'entende.
Justin, voulant foutre le bordel lui aussi, s'écria alors :
-- Noooooooooon ! Madame, ne renvoyez pas Lionel, ou alors renvoyez-moi aussi !
Les autres élèves esquissèrent des sourires, se demandant quelle serait la connerie du jour.
-- J'avoue ! continua-t-il. Tiffany et Sakura, on les trompe ! En fait, j'suis pédé avec Lionel ! Mon amour, pourquoi tu t'es fait virer ! Non, reste !
Toute la classe éclata de rire, ainsi que Lionel, et les deux Japonaises. Seule le prof ne goûtait pas à la plaisanterie.
-- On ne plaisante pas avec ces choses-là, va tout de suite en permanence !
-- Mais c'est bon Madame, il rigolait ! fit Jules, prenant sa défense. Mais envoyer en permanence pour ça...
-- C'est moi le prof, tais-toi !
-- Mais ça craint, et dire qu'on est qu'au début de l'année (au Japon, l'année scolaire commence en avril. Je ne sais pas si c'est pareil en Chine, mais j'ai fait comme si).
-- Très bien Jules tu l'auras voulu, tu rejoints Justin !
-- On n'est même pas encore partis, Madame ! fit Justin qui était resté sur le pas de la porte avec Lionel.
-- Mais moi je demande que ça ! fit le descendant de Clow.
-- Justin, je parlerai de vous deux au Conseil de Classe !
-- J'suis délégué, alors moi aussi je parlerai de vous !
-- Ouais, bien dit ! fit Rémi.
-- Bon j'en ai assez ! hurla la prof. Rémi, tu vas en permanence !
-- Mais c'est grave, là ! fit Rémi en se levant. Faut se faire soigner à ce stade-là !
-- C'est ce qu'on dit tous les jours ! fit Coryza en rangeant son phare à paupière.
-- Coryza, même chose pour toi !
-- Ouais, une de plus ! fit joyeusement Jules. On va faire une partouse en permanence !
Coryza éclata littéralement de rire en cachant le bas de son visage dans ses mains. Les autres élèves aussi riaient.
-- Jules ! Tu veux une heure de colle en plus de celle que t'as déjà ? hurla la prof. Bon, les autres, arrêtez de rire ! Y a rien de drôle ! Sortez plutôt vos livres de grammaire ! Et plus vite que ça !
Elle s'adressa ensuite à ceux qui se faisaient expulser :
-- Une seconde, je rédige un mot au directeur, à votre prof principal et aux surveillants.
-- Heu... Madame, fit timidement Juliette en levant la main. Je... J'ai oublié mon livre de grammaire... j'ai pris celui de lecture à la place...
-- Toi aussi tu t'y mets ? fit la prof. Donne-moi ton carnet et file avec les autres en permanence !
Juliette ouvrit grand la bouche, incapable de prononcer un mot. Les autres aussi étaient interdits.
-- Bon, qui est délégué ? demanda la prof. Qu'il accompagne tout ce monde !
-- Coryza et moi, fit Justin. Mais Madame, faut pas abuser, pour un oubli de livre, vous envoyez en permanence !
La pauvre Juliette s'était levée de sa place et s'était dirigée vers les autres. Elle était à deux doigts de pleurer(quand on n'y est pas habitué(e), ça fait un choc).
-- On sait que vous avez une dent contre nous, mais Juliette elle vous a rien fait ! fit Justin. D'habitude vous le notez simplement quand on a oublié notre livre !
-- C'est clair, quand on se met au pétard, fit Rémi, y a plus moyen de s'arrêter !
-- Bon, filez, je ne veux plus vous voir ! fit la prof en ouvrant la porte.
-- On demande que ça !
-- Mais Juliette, elle reste là ! fit Coryza.
-- J'ai dit : TOUT LE MONDE DEHORS !
-- Hou là, elle s'énerve ! pouffa Jules.
Ils sortirent en riant. Sauf Juliette, qui retenait difficilement ses larmes.
Une fois que la porte fut claquée derrière eux, ils restèrent en groupe, mais Rémi leva la tête et aperçut Sakura et Tiffany.
-- Tiens, on a de la compagnie !
Tous tournèrent la tête pour voir Sakura et Tiffany se diriger vers eux. Sakura tira Lionel par l'oreille.
-- Non mais ça va pas ? ça te prend souvent de parler comme ça à tes profs ?
-- Attends, ne me dis pas que t'es du côté de l'autre parano ! essaya-t-il de se défendre. T'as vu comment elle est ?
-- Je la trouve de plus en plus résistante, fit Jules. Vous vous souvenez du jour où elle a chialé ?
-- Ô jour céleste ! fit Justin d'air nostalgique.
Il imita alors quelqu'un qui pleurait :
-- Mais pourquoi vous arrêtez pas de parler ?
Il reprit sa voix normale.
-- J'étais mort de rire sur mon bureau ! Au fait, qu'est-ce qu'elle a marqué ? demanda-t-il en prenant des mains de Lionel les mots qu'avaient fait Mme Tobazoka (la prof de français). Alors :
"M. Hyrominako, ce mot pour vous dire que vous êtes le prof principal de la classe la plus..." J'arrive pas à lire ce qu'elle a mis... "médiocre, exécrable, indisciplinée..." Ouais bon, on connait la chanson. Putain, elle s'en donne à cour joie ! "Je viendrais vous voir pour en parler, et je peux vous dire que vous en prendrez pour votre grade. Les élèves semant le desordre étant toujours les mêmes, c'est-à-dire Li Lionel, Toriumi Justin, Pierredon Jules, et Fang Rémi. Ces quatre-là sont toujours ceux qui retardent et dérangent le cours, et je voudrais que..." Quoi ? D't'façons c'est écrit en pattes de mouches, je comprends que dalle ! " ... et je voudrais que vous y remédiez vite en leur donnant des sanctions appropriées." Ouais bon, ça me saoule, je vais lire les autres ! Ben Juliette, ça va pas ?
Tous regardèrent Juliette qui s'était mise à sangloter. Coryza la prit dans ses bras, et lui dit :
-- C'est parce qu'elle t'a renvoyée que tu pleures ?
Juliette fit "oui" de la tête.
-- Eh, t'en fais pas, lui fit Jules. On sait tous que c'est qu'une grosse (bip bip de bip). Moi si c'étaient pour un autre cours, mes parents m'auraient étripé en sachant que je me suis fait renvoyé. Mais pour le cours de français, il s'en foutent ! Ils savent que c'est une grosse nunuche !
-- Et puis, fit Rémi. Regarde un peu le troupeau qu'on est !
-- Moi je m'en fous, on se tire à la fin de la semaine, remarqua Lionel.
-- Y en a qu'ont du bol !
-- On n'a quà faire grève ! proposa Justin. -- Pour quel motif ? demanda Jules.
-- Heu...
-- Ouais bon, filons avant que la grosse dinde ne sorte ! fit Coryza. Et Juliette, ajouta-t-elle à l'adresse de son amie. Ne t'en fais pas, je parlerais aux Kigomusha !
Ils s'éparpillèrent alors.
-- M... merci.
-- Sakura, t'as qu'à venir avec moi, fit Lionel. Bien que je me demande ce que tu fais là !
La voix de Justin se fit entendre depuis le couloir :
-- TIFFANY ? T'ES OU ?
Un surveillant arriva.
-- Justin, c'est toi qui fait tout ce bruit ?
-- Le con, fit Lionel. Il en loupe pas une !
Il partit avec Sakura en direction du bureau du proviseur.
-- Je savais pas que t'étais délégué, lui dit Sakura.
-- Je me suis même pas présenté, en plus ! C'est eux qui ont voté pour moi ! Parce que d'après eux, je suis le plus terrible de la classe ! Mais je pense plutôt que leur raisonnement est "Il a des pouvoirs, les profs doivent avoir la frousse de lui !"
Ils étaient arrivés devant la porte du dirlo.
-- Je vais plutôt t'attendre là, fit Sakura.
Lionel fit une mine de chien battu, et Sakura l'embrassa tendrement avant de toquer à la porte. La voix du dirlo se fit entendre, et Lionel entra. Sakura put entendre un après que la porte fut refermée.
Juliette demeurait muette. Elle s'était faite renvoyée. Elle. C'était sûr, les Kigomusha ne la laisseraient pas sortir ce soir !
-- Juliette, les Kigomusha ne sont pas méchants, pourquoi tu t'en fais tant ? lui demanda Coryza.
Sachant qu'elle pouvait tout lui confier, Juliette répondit :
-- Parce que Anthony m'a invitée à manger ce soir, répondit Juliette, penaude. Et avec ce qui s'est passé, ils ne me laisseront pas sortir...
-- Dis donc, tu as l'air d'y tenir à ce rendez-vous. Ou plutôt à ce garçon. Et qui plus est, la réincarnation de Clow.
-- Oui, mais...
-- Un coup de foudre ?
-- Non, je le connais même pas...
Coryza s'abstint d'en rajouter. Pour elle, la réponse était toute autre.
Enfin, ça sonnait. Sakura se leva, et attendit que Lionel sorte, ce qui ne tarda pas. Ils avaient fini les cours, et normalement ils devaient aller au centre équestre. Mais pour Lionel, il était hors de question que Sakura y
retourne ! Ses courbatures devaient encore se faire sentir.
Lionel sortit du bureau du dirlo, et la seule chose qu'il confia à Sakura, ce fut : " tirons-nous d'ici, ou je vais exploser ! "
Ils furent rejoints par Justin et Tiffany.
-- Heu... je dois passer au centre équestre pour vérifier quelque chose, fit Lionel. Je vais faire vite !
-- C'est à propos du concours que devait faire Beauté ? demanda Justin.
-- Ouais, en plus c'était moi qui devait la monter ! Je vais demander s'ils peuvent pas trouver un autre cavalier !
-- Pourquoi ?
Lionel montra discrètement Sakura de la tête.
-- Je te rappelle qu'elle a fait une sacrée chute, et si je me casse la gueule aussi, j'ai pas envie qu'elle voit ça !
-- Mais non doudou, tu ne te casseras pas la gueule !
-- Sakura ? T'as tout entendu ?
-- Oui, et j'ai vraiment envie de te voir en concours ! Tu dois être subliiiiiiiiime !
-- J'ai l'air d'un...
-- Lionel en concours, il est assez nerveux ! Pire que les étalons ! C'est lui qu'il faut tenir enfermé !
-- Justin, la ferme !
Arrivés au centre équestre, Sakura et Tiffany allèrent voir Punky, pendant que les deux garçons étaient allés parler au patron du club. Un quart d'heure plus tard, ils étaient revenus, et Lionel annonça que finalement, le concours était annulé.
De retour chez eux, les lycéens ne faisaient pas leurs devoirs, étant donné qu'il s'étaient fait virés du cours. Lionel et Sakura, eux, avaient opté pour une petite sieste.
Tout allait bien pour nos amis, ils étaient de retour au Japon, leur prof de français s'était faite transférer, tout allait super bien ! Lionel vit Sakura à l'entrée du lycée Seijo. Il alla l'embrasser, puis la cloche sonna. Tous s'assirent, et M. Terada entra. Il salua ses élèves, et annonça :
-- A partir d'aujourd'hui, vous aurez une nouvelle prof de français : Mme Tobazoka !
Lionel et Justin écarquillèrent les yeux ! Non ! Pas elle ! N'importe qui, mais pas elle ! Non ! pitié !
Et pourtant si ! Elle était là, elle se tenait devant la classe avec un petit sourire.
-- NOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!!!!!!
Lionel ouvrit brusquement les yeux.
-- Ca va pas Lionel ? demanda Sakura.
-- Ouf, c'était qu'un cauchemar !
Sakura inquiète, (elle pensait que c'était à propos de Jason) lui dit :
-- C'était si effrayant ?
-- Horrible !
-- C'était quoi ?
-- Ma prof de français se faisait transférer à Tomoéda !
Sakura tomba à la renverse.
-- C'est ça ton cauchemar ? fit-elle avec une goutte glissant le long de sa
tête.
Chapitre 26, terminé ! Déjà ! Envoyez-moi vos commentaires, je les attends avec impatience !Reviews, please ! Envoyez-moi des mails ! Quitte à faire exploser ma messagerie ! (nan, quand même pas !). Les remerciements : Donc, mes fans ! Sabrina, Oeil d'Ange, Jasmine, Diva, Petite Brem, Chylee, Rubiemoon, Lliane, et Cécile ! Big mercis !
Allez, bises !
Clairette
