8.

Clark rentra directement chez lui, même s'il mourrait d'envie de voir Lex. Lorsqu'il arriva à la ferme, ses parents étaient en train de discuter dans le salon. Le visage de Martha s'illumina lorsqu'il entra dans la pièce.
- Qu'est-ce que Chloé te voulait ? Demanda Jonathan.
- Rien de particulier. Je vais aller me coucher, mais je voudrais vous parler avant.
- Nous t'écoutons.
Clark s'assit.
- Je vais devoir m'absenter quelques jours. J'ai une affaire à régler à Metropolis. Je ne sais pas exactement combien de temps je serai absent, mais je vous appellerai régulièrement.
- Tu ne veux pas nous dire ce qu'est cette affaire ?
- Je suis désolé, je ne peux pas. Je ne suis pas le seul concerné dans cette histoire.
- Promet-moi d'être prudent, soupira Martha, triste à l'idée que son fils reparte aussi vite.
- Promis.
- Tu pars quand ?
- Demain. Je sais que c'est rapide, mais une fois que cette histoire sera réglée, je vous jure que je resterai avec vous jusqu'à mon entrée en fac ! lança le jeune homme avec un grand sourire. Bon, je vais me coucher. Bonne nuit.
- Bonne nuit, Clark.
Martha se leva pour l'embrasser, puis il monta.

Clark n'arrivait pas à dormir. Il repensait sans cesse à tout ce qui était arrivé depuis que Lex l'avait retrouvé à Metropolis.
Helen est complètement dingue. Il faut que nous la mettions hors d'état de nuire… Lex… Tu me manques…
Il avait de plus en plus besoin de voir Lex et savait qu'il n'arriverait pas à s'endormir. Il avait terriblement envie d'aller le rejoindre au manoir, mais hésitait à cause de ses parents. Il ne voulait pas leur faire peur en quittant la maison au milieu de la nuit alors qu'il leur avait dit qu'il ne partirait que le lendemain. Il se leva, prit un papier et nota rapidement :

« Je n'arrive pas à dormir. Je suis allé faire un tour. Je serai de retour dans la matinée. Je vous aime. Clark »

Il punaisa le mot à la porte de la salle de bains et retourna dans sa chambre. Il enfila un jean et un tee-shirt, puis sortit par la fenêtre sans faire de bruit, préférant ce chemin pour ne pas faire grincer les escaliers. Une fois dehors, il utilisa sa vitesse surhumaine pour se rendre au manoir. En y arrivant, il ne fut pas surpris de voir de la lumière provenant du bureau de Lex. Il s'approcha de la porte-fenêtre ouverte et s'arrêta quelques secondes pour regarder le milliardaire qui travaillait sur son ordinateur.
- Tu en as mis du temps ! S'exclama Lex en se retournant.
- Je croyais que tu devais aller au lit directement, lança Clark en entrant.
- Il fallait d'abord que je finisse de lire quelques rapports concernant l'usine. Tu veux boire quelque chose ? Demanda le jeune milliardaire en se levant.
- Non, merci.
Clark s'assit dans le sofa pendant que Lex se servait un verre de Cognac. Lorsque son ami fut installé en face de lui, le jeune homme soupira :
- On a un nouveau problème.
- Lequel ? S'inquiéta Lex.
Clark lui raconta ce qui était arrivé avec Chloé. Lex se releva et commença à faire les cent pas.
- Il va falloir que je m'occupe d'Helen avant qu'elle n'en parle à quelqu'un d'autre.
- Que comptes-tu faire ?
- Je n'en ai absolument aucune idée… Enfin si, il y a bien quelque chose, mais tu ne voudras pas…
- Ne me dis pas que tu veux la tuer ?
- Ca m'a traversé l'esprit, souffla Lex.
- Tu ne peux pas faire ça. Il faut trouver autre chose.
- Tu as raison. Mais, pour l'instant, je n'ai pas envie de parler d'elle.
Lex posa son verre et alla s'asseoir tout contre Clark. Celui-ci ouvrit les bras, heureux de pouvoir savourer un instant de calme auprès ce celui qu'il aimait.
- Si on allait se coucher ? Demanda Lex d'une voix rauque.
Clark se pencha et l'embrassa fougueusement.
- Je crois que ça veut dire : « Allons-y ! », sourit le milliardaire d'un air mutin.
- Tu as tout à fait saisi ma pensée !

Une fois dans la chambre, ils hésitèrent. Ce n'était que leur deuxième fois, la première ne s'étant pas déroulée dans une situation tout à fait normale. Au grand étonnement de Lex, Clark prit l'initiative. Il attira Lex à lui pour l'embrasser tendrement, puis le baiser se fit plus passionné. Lorsqu'il se séparèrent, Lex s'écarta un peu en levant les mains. Il avait besoin de mettre les choses au point avant d'aller plus loin.
- Il y a une personne dont nous n'avons pas parlé…
- Je suppose que tu fais allusion à Lana ?
- Oui.
Clark soupira et se laissa tomber sur le lit.
- Lorsque je t'ai retrouvé dans la montagne, je ne pensais pas que notre relation prendrait un tel tournant, mais je n'ai pas hésité à venir te secourir. Sur le moment, je n'ai pas du tout pensé à Lana. Et, lorsque j'ai pensé à elle, je me suis rendu compte que je ne l'aimais plus.
- Comment est-ce possible ? Tu es amoureux d'elle depuis l'école primaire ? C'est toi-même qui me l'a dit ! S'exclama Lex, qui avait beaucoup de mal à croire ce que Clark venait de lui dire.
- J'étais amoureux… Jusqu'au moment où je suis sorti avec elle… Je me suis alors rendu compte que je l'avais idéalisée… comme on le fait avec quelque chose que l'on croit inaccessible. A partir du moment où la réalité a rejoint le rêve, celui-ci a disparu… Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux te dire, Lex, mais je te jure que je ne l'aime plus. Elle restera toujours une amie, enfin, si elle le veut bien, mais rien de plus…
- Je te crois, Clark, même si j'ai beaucoup de mal à l'admettre… Mais, tout ce que tu m'as dit me fait peur.
- Peur ?
- Si un jour tes sentiments pour moi disparaissaient comme ceux que tu éprouvais pour Lana ?
Clark se releva et s'approcha de Lex pour le prendre dans ses bras.
- Je ne peux rien te promettre. Je ne te dirai pas que je t'aimerai pour l'éternité et je ne pense pas que tu serais capable de me jurer ton amour éternel. Tout ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui, je t'aime. Je t'aime à la folie. C'est tout ce que je peux t'offrir.
- Ca me suffit, souffla Lex avant de poser ses lèvres sur celles de Clark.
Ils basculèrent lentement sur le lit, fébriles. Une main de Lex s'insinua sous le tee-shirt de Clark, caressant doucement son torse puissant, tandis que l'autre se perdait dans ses cheveux bruns et soyeux. Le jeune homme gémit sous la caresse et entreprit de déboutonner la chemise de Lex. Au bout d'un moment, trouvant que ça n'allait pas assez vite, il tira d'un coup sec sur le vêtement qui se déchira.
- Désolé, souffla t'il…
- Pas grave, j'en ai d'autres ! sourit Lex.
Celui-ci se débarrassa de ce qui restait de sa chemise, puis aida Clark à ôter son tee-shirt. Lex profita de la position de son amant pour dominer la situation. Le jeune homme se retrouva allongé sur le dos, le milliardaire à califourchon sur ses cuisses.
- La dernière fois, je n'étais pas en état de demander quoi que ce soit. Mais aujourd'hui, c'est différent…
Un sourire énigmatique s'étalait sur son visage.
- Je suis à toi… souffla Clark d'une voix rauque.
Lex sourit encore plus largement et se pencha en avant pour venir titiller de sa langue un des mamelons durcis qui s'offraient à lui, tout en caressant l'autre du bout des doigts. Clark ne put retenir un gémissement de plaisir, encourageant Lex dans son entreprise. Celui-ci délaissa les boutons de chair pour descendre le long du torse de son amant, déposant ça et là des baisers brûlants. Sa main descendit encore plus bas, caressant le jeune homme à travers son jean où il commençait à se sentir très à l'étroit. Lex savourait les réactions qu'il faisait naître chez son amant. Il ne pouvait s'empêcher d'aimer le pouvoir qu'il exerçait sur lui. Pour la première fois depuis leur rencontre, Lex comprit pourquoi il avait été attiré par le jeune homme dès la première seconde où leurs regards s'étaient croisés. Clark ne l'avait jamais laissé contrôler sa vie et, même s'il avait eu confiance en lui, il ne s'était jamais totalement abandonné à lui…
Jusqu'à maintenant… Parce qu'il m'aime…
Clark grogna de frustration en sentant Lex se redresser. Il ouvrit les yeux qu'il avait gardés clos jusque là et plongea son regard dans celui du milliardaire. Il y lut une douleur qu'il n'avait jamais vue auparavant et se redressa, inquiet.
- Lex ! Qu'y a t'il ?
- Excuse-moi, Clark… Je ne peux pas…
Il se leva vivement et alla s'enfermer dans la salle de bains avant que Clark ait pu le retenir.