9.

Clark resta quelques secondes assis sur le lit, abasourdi. Puis, il se leva et se dirigea vers la porte de la salle de bains. Il hésita une fraction de secondes avant d'utiliser ses pouvoirs pour savoir ce qui se passait à l'intérieur. Il vit que Lex était assis dans un coin de la pièce, recroquevillé sur lui-même. Alors, il frappa doucement à la porte.
- Lex, que se passe t'il ?
- Excuse-moi, Clark… C'était une mauvaise idée…
- Qu'est-ce que tu as ? Tu es malade ?
- Non… Tu devrais rentrer chez toi, tes parents risquent de s'inquiéter.
- Je leur ai laissé un mot. Je ne partirai pas d'ici avant que tu m'aies dit ce qui se passe… A moins… J'ai fait quelque chose de mal, c'est ça ? C'est pour ça que tu ne veux plus de moi ?
La porte de la salle de bains s'ouvrit brutalement, faisant sursauter Clark qui recula instinctivement d'un pas.
- Ce n'est pas toi, souffla Lex, le regard perdu. C'est moi…
Le jeune homme s'approcha de son amant et le força à le regarder dans les yeux.
- Dis-moi ce qui ne va pas. S'il te plait. Tu sais que tu peux tout me dire, Lex.
Le milliardaire soupira et entraîna Clark vers le lit où ils s'assirent.
- Tout à l'heure, je… Je me suis rendu compte que personne ne m'avait jamais fait confiance à ce point… Tu étais là, allongé, vulnérable… Bon, je sais, tu n'es pas si vulnérable que ça, mais tu vois ce que je veux dire… Tu as mis ta vie et ton corps entre mes mains sans hésiter… Ta confiance aveugle en moi… Ca m'a fait peur…
- Peur ?
- Oui. J'ai eu peur de ne pas être à la hauteur, peur de trahir ta confiance et ton amitié, peur de te faire souffrir… Et j'ai paniqué…
Clark entoura les épaules de Lex de son bras, l'attirant contre lui.
- Tu n'as pas à avoir peur de ça. Je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait, mais, comme je ne peux te jurer de t'aimer jusqu'à ma mort, tu ne peux me jurer de ne jamais me trahir. Je le sais et tu le sais aussi. Pour l'instant, nous devons vivre le présent, sans se soucier de l'avenir, même si notre destin est peut-être à cent mille lieues de ce que l'on peut imaginer. Qui nous dit que Helen ne va pas réussir son coup et nous tuer demain ?
- Tu as raison, Clark. Excuse-moi, j'ai été idiot de paniquer comme ça, lança Lex, reprenant peu à peu confiance en lui. Nous devons profiter de l'instant présent et ne pas penser au futur.
Le jeune homme ne répondit pas, mais serra un peu plus son ami contre lui.
Oh Lex… Je n'aurais jamais cru que tu pouvais être aussi fragile… Je pensais que tu étais fort, que rien ne pouvait t'atteindre, mais ce n'était qu'une carapace… Et, maintenant, je sais que je suis là pour te protéger…
Lex se dégagea doucement des bras de Clark qui le regarda d'un air surpris.
- Je… suis désolé… Je ne voulais pas… J'ai tout gâché…
- Mais non, le rassura le jeune homme avec un grand sourire. Tu n'as rien gâché. Et puis, la nuit est loin d'être terminée…
Le milliardaire le regarda à son tour avec surprise. Il allait répliquer, mais Clark ne lui en laissa pas le temps, l'attirant à lui pour l'embrasser tendrement. Lex se sentit fondre dans l'étreinte de son amant, sentant le désir monter à nouveau en lui. Lorsqu'il put enfin parler, ce fut d'une voix rauque qu'il souffla :
- Oui… La nuit est encore longue…

Un rayon de soleil s'infiltra à travers les rideaux pour aller caresser l'épaule nue de Clark. Lex sourit en voyant son amant s'agiter dans son sommeil. Lui-même ne dormait plus près d'une heure, mais ne pouvait se résoudre à quitter la chaleur de l'étreinte du jeune homme.
Si on m'avait dit, il y a deux ans, qu'un jour je me réveillerai dans les bras de Clark Kent après avoir passé la nuit à faire l'amour avec lui, j'aurais tué l'impertinent qui aurait dit ces mots… Et pourtant… Clark… Je sais que tu vas me désapprouver, mais je ne peux pas laisser Helen vivre en sachant qu'elle peut révéler ton secret à n'importe qui… Heureusement que mon père l'a envoyée au diable… Mais, qui me dit qu'il ne changera pas d'avis d'ici quelques temps… C'est trop dangereux… Je ne pourrais jamais vivre en paix tant qu'elle sera une menace pour toi, mon amour…
Lex sentit que Clark s'éveillait et déposa un léger baiser sur ses lèvres.
- Réveille-toi, la belle aux bois dormants ! Il fait jour.
Le jeune homme grogna, puis, prenant conscience que ce n'était pas la voix de sa mère qu'il venait d'entendre, ouvrit les yeux.
- Ah enfin ! J'ai cru que tu t'étais transformé en marmotte !
- Bonjour Lex ! Bien dormi ?
- Peu, mais bien.
Clark rougit violemment, ce qui fit rire son amant.
- Tu ne vas pas virer pivoine à chaque fois que je vais faire allusion à notre relation quand même ?
Le jeune homme ne répondit pas, plongé dans ses pensées.
- Qu'y a t'il ? S'inquiéta Lex.
- Je me demandais… je pensais à mes parents… comment vont-il réagir ?
- Il sera temps de voir ça quand on aura réglé le problème "Helen Bryce".
Je sais qu'elle est ma femme, mais je ne peux me résoudre à accoler mon nom à celui de cette criminelle !
- En attendant, nous devrions aller déjeuner.
- Je préfère rentrer à la ferme. Je ne veux pas que ma mère s'inquiète. Elle est encore très fragile.
- D'accord.
Alors que Lex se levait, Clark lui demanda :
- Promets-moi que tu ne feras rien contre Helen sans moi. Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur.
- Promis, répondit le milliardaire avec un sourire. Mais, ne tarde pas trop tout de même.
- Je serai de retour à dix heures, ça te va ?
- Parfait. Ca me laisse le temps de me renseigner au sujet de l'endroit où elle se cache.
Une fois Lex dans la salle de bains, Clark s'habilla et quitta le manoir.

Helen s'assit dans son fauteuil en souriant, un verre de Cognac à la main.
Tout a marché comme je le voulais… Ils sont vraiment idiots s'ils croient que je vais me laisser duper comme ça… D'abord, j'oblige Lex a modifier son testament en ma faveur et ensuite, je me débarrasse de tous les gêneurs, en commençant pas Clark Kent… Ils ont voulu jouer au plus malin avec moi, mais ils ne me connaissent pas ! Ils vont me payer cher leur traîtrise… J'espère que la petite Sullivan sera plus intelligente que Lionel Luthor, sinon, je serais obligée de me débarrasser d'elle aussi… Ce serait gênant qu'elle dévoile mon nom et mon rôle dans cette affaire…
Elle posa son verre sur la table basse et se tourna vers l'écran d'ordinateur qui était allumé à côté d'elle. Ses prisonniers n'étaient toujours pas réveillés, mais ça ne la dérangeait pas.
Je préfère qu'ils soient en forme pour voir leur fiston mourir…