Titre: Si nous survivons - Chapitre 3: Profanation de nos joies (3/11)
version modifiée 10/2003
Author: R. J. Anderson
Email: rebeccaj@pobox.com
Traduit de l'anglais par dark_rogue@caramail.com
Category: Drama/Angst/Romance
Mots-clefs: Rogue, George, après la coupe de feu, Voldemort, guerre
(Accord parental souhaitable)
* * *
Il était dur pour Maud de penser au repas, ou en effet à quoi que ce soit d'autre, avec Rogue se tenant seulement à un pas d'elle. Son esprit était plein de questions qu'elle n'osait pas poser, pas ici, pas maintenant; cependant elle ne pouvait penser à quoi que ce soit d'autre à lui dire, non plus. Donc elle resta simplement assise là, son visage un peu rougi et ses yeux fixés sur son assiette.
Imogen jeta un regard à Maud et se lança courageusement dans une longue histoire décousue , apocryphe d'une galerie s'ouvrant à New York, tandis que Rogue l'écoutait avec ses bras croisés et un demi-sourire curieux sur son visage. Pendant une minute ou deux les trois femmes de la table suivante considérèrent ce tableau avec intérêt, mais alors le serveur revint avec leur monnaie et elles partirent à contrec?ur.
"Et le caviar était horrible," dit Imogen, "Il ressemblait à de petites particules de caoutchouc - bien , je crois qu'on est débarrassés d'eux." Avec un regard rapide alentour pour s'assurer que personne n'observait, elle sortit rapidement sa baguette de son sac à main, la dirigea vers la table juste désertée et dit "Averso!" Alors elle se tourna vers Rogue et dit avec un dégoût évident, "Stéphane Soames en effet. La prochaine fois que je vois Phemie je vais lui dire exactement ce que je pense de son sens de l'humour déformé."
"Elle ne vous a pas dit qui attendre ?" demanda Rogue. Il avait l'air amusé.
"Non, elle ne l'a certainement pas fait. Oh, elle m'a donné votre pseudonyme Moldu, d'accord - et je ne vous blâme pas pour l'utiliser, comme votre propre nom n'est pas exactement discret - mais je n'avais pas la moindre idée que vous étiez ' l'ami spécial de Poudlard ' que Maud allait être si heureuse de revoir." Elle lança un regard lourd de reproches vers Maud. "Tu aurais pu me dire."
"Non," dit Rogue d'un ton égal, "elle ne pouvait pas. Si Euphemia ne vous a pas déjà avertie , je vous avertis maintenant : personne d'autre ne doit savoir. Personne."
"Oh, assurément cela ne peut pas être si terrible," dit Imogen, qui semblait avoir surmonté son irritation et s'amusait à fond maintenant. "Tant que Maud était à Poudlard je pourrais comprendre le problème. Mais elle a quoi, dix-huit ans et demi maintenant ? Entièrement majeure et honorablement employée. Elle a même sa licence de transplanation-"
La tête de Maud se releva brusquement. Transplanation, elle pensa avec un choc. C'était cela, le rapport qu'elle aurait dû faire il y a longtemps. Avant qu'elle ne rejoigne le Département du Mystère et ait appris leur ruse de transplanation furtive, elle avait seulement vu deux autres personnes le faire : Imogen et le jeune Mangemort-devenu-espion qui avait sauvé sa vie quand elle était enfant...
"Tu n'espionnes pas seulement pour Dumbledore, tu travailles pour le Département," dit-elle brusquement, se tournant vers Rogue. "Tu travailles pour eux depuis des années. C'est comme cela que Glossop savait à propos de nous deux. Ou bien elle t'observait et écoutait les rumeurs te concernant si étroitement qu'elle l'a calculé toute seule, ou tu lui as dit la vérité toi-même." Elle eut un petit rire incrédule. "Pas étonnant qu'elle ait dit que je n'étais pas tout à fait ce qu'elle attendait."
"Elle a dit cela ?" Sa bouche se plia dans un sourire désabusé. "Oui, je suppose qu'elle te trouverait plaisamment surprenante."
"Continuez," incita Imogen, observant les deux d'entre eux avec une jubilation à peine cachée.
"Quoi ?" dit Rogue, la regardant en fronçant les sourcils.
"Oh, ça y est, il a froncé les sourcils - ce bon vieux Professeur, comme vous m'avez manqué. Non, vraiment, continuez. Vous êtes supposé dire, ' De même que moi. '"
"De même que quoi ?" Maintenant il sonnait irrité. Maud pouvait juste imaginer combien il avait dû s'amuser à traiter avec Imogen en classe.
"Trouver Maud une plaisante surprise, bien sûr. Honnêtement!" Imogen lui jeta un regard exaspéré. "C'est appelé un compliment, Severus - vous n'avez rien contre le fait que je vous appelle Severus, n'est-ce pas ? Pas que ce soit important d'ailleurs : j'ai attendu de le faire pendant des années et je serai ensorcelée si je vous laissais m'arrêter maintenant. Le point est, vous avez manqué une parfaite occasion de dire quelque chose d'agréable à Maud et je commence à avoir des doutes sérieux sur vous."
Maud serra ses lèvres, se battant avec une forte envie de rire. Pour se distraire, elle observa le serveur conduire deux couples à la table voisine, seulement pour les voir secouer la tête et lui faire signe d'aller plus loin. Évidemment, le Charme d'Aversion d'Imogen faisait son travail.
"Quand ou Maud ou moi déciderons que j'ai besoin d'un précepteur dans l'art de la cour," disait Rogue à Imogen, avec une voix extrêmement douce et une énonciation précise qui signifiait qu'il était en danger de perdre son sang- froid, "je saurai où m'adresser. Jusque-là, Mlle Crump, puis-je suggérer que vous vous mêliez de votre propres maudites affaires ?"
Imogen lui lança un sourire incandescent et battit des mains avec reconnaissance. "Oh, c'est tellement sexy," dit-elle. "Répétez ça."
Rogue ferma les yeux, serra les dents et pinça le pont de son nez très durement, et à ce moment Maud perdit tout espoir de contrôle et s'abandonna au fou rire.
"Excusez-nous," dit Rogue sèchement, il souleva à demi Maud de sa chaise et la tira après lui, encore hurlant de rire et essuyant ses yeux, à travers le restaurant et dans la rue obscurcie.
Les réverbères vaguement rayonnants, les feux des voitures passantes, leur donnaient assez de lumière pour se voir, mais pas assez pour être reconnus à distance; les bruits de trafic, la musique et la conversation étaient suffisants pour couvrir quoi qu'ils puissent vouloir dire. Maud se calma quand l'air frais de la nuit la frappa et regarda Rogue avec embarras et excuse. Il avait horreur qu'on se moque de lui, elle le savait; et voir son amante rire de lui devant une de ses anciennes élèves serait sûrement un coup à sa fierté...
"Une chose que j'ai toujours trouvée très irritante chez Imogen Crump," dit Rogue avec humeur, "est que pour une Pouffesouffle avec un nom qui sonne comme un accident de chemin de fer, elle a un talent étrange pour dire ce que j'ai à l'esprit."
Maud cligna des yeux. Était-ce son imagination, ou est-ce que le coin de sa bouche avait tiqué?
"Quoique qu'il en soit," continua Rogue d'un ton plus aisé, plus badin, " elle a sous-estimé mes sentiments dans ce cas. Tu es plus qu'une surprise plaisante, Maud; tu es exquisément belle, à un degré exaspérant désirable et en tout la meilleure chose qui m'est arrivée en plus de quinze ans." Il prit son bras, le lia au sien. "Viens marcher avec moi."
"Excuse-moi," dit Maud faiblement, "je pense que je viens de perdre mon cerveau. En aurais-je besoin pour les minutes suivantes?"
Rogue eut un demi-sourire, mais maintenant ses yeux semblaient las. "Malheureusement, oui. Ce n'est pas simplement une visite mondaine, bien que je puisse le souhaiter autrement."
"Ah," dit Maud. Alors, avec quelque hésitation, "je suppose que cela a un rapport avec la raison pour laquelle tu n'as ni écrit, ni appelé, ou ne m'as pas rendu visite depuis deux mois ?"
"J'ai peur que oui." Il posa sa main sur celle de Maud là où elle reposait dans le creux de son coude, et continua d'une voix plus basse, "Peu de temps après que tu ais quitté Poudlard, Maud, j'ai reçu une lettre anonyme, m'informant en termes assez vulgaires que j'étais surveillé- et toi aussi . Dans des circonstances ordinaires j'aurais pu l'écarter comme une petite rancune d'un élève fâché. Mais quand la lettre a soudainement acquis un bord de rasoir et a sauté vers ma gorge, je me suis rendu compte que l'auteur était mortellement sérieux."
La bouche de Maud s'assécha. "Muriel ?" chuchota-t-elle.
"Je suis parvenu à la même conclusion, mais pas avant quelques d'avoir reçu quelques lacérations douloureuses et d'avoir soumis la lettre à un certain nombre de tests magiques et chimiques." Sa mâchoire se raidit. "Je savais que Mlle Groggins nous en voulait d'avoir été punie à cause de nous, mais je ne m'étais pas rendu compte que sa haine était si profonde."
"Moi si." Maud ferma les yeux, supprimant un frisson. "Elle m'a dit qu'elle veillerait à ce que je meure. Elle m'a conseillé de surveiller mes arrières. Mais toi ?" Elle secoua la tête. "Je ne vois pas pourquoi elle te blâmerait. À moins que ... à moins que d'une façon ou d'une autre elle n'ait découvert notre relation. Et ait compris que tu étais resté là et à la voir punir et humilier devant l'école entière pour avoir proféré des accusations qui étaient en réalité vraies."
Il acquiesça sobrement. "Le ton de la lettre semblait indiquer cela, oui." Il fit une pause. « Elle a peut-être pris contact avec Dolorès Umbridge, ou qui que ce soit qui ait tenu les archives de Cheminette pendant que Poudlard était sous suveillance du Ministère. Même ainsi il serait difficile de prouver notre culpabilité, mais le fait que toi et moi ayons une fois voyagé ensemble depuis la hutte de Hagrid jusqu'à ma chambre aurait été... suggestif. »
"Et si elle t'a envoyé un Balafreur, soit elle étudie la magie noire soit elle passe son temps avec quelqu'un qui le fait..." Maud se mordit la lèvre. "Tu as inspecté ce côté de choses, bien sûr."
"Je peux dire avec quelque certitude qu'elle n'est pas devenue Mangemort; elle n'a pris contact non plus avec Voldemort ou n'importe lequel de ses alliés les plus puissants. Mais je soupçonne que cela n'est juste qu'une question de temps avant qu'elle ne le fasse. Dans ce cas , Maud, ces bouteilles de philtre d'amour sur l'étagère de mon bureau pourraient être notre seule défense ... et tu sais ce que cela signifie."
Elle avala. Cela faisait mal. "Tu es venu me dire au revoir."
"J'ai mis au point une méthode," continua Rogue, se raclant la gorge et regardant droit dans l'obscurité, "qui devrait nous permettre d'échanger des lettres de temps en temps sans crainte d'être interceptés ou découverts; et je t'en dirai le secret avant que nous ne nous séparions. Mais quant à une réunion face à face, ici ou n'importe où autrement..." Il s'arrêta et la regarda , ses yeux ombragés et creux. "Cela peut être une longue période de temps avant que nous ne nous voyions de nouveau."
Ce n'était pas la peine de discuter avec lui, Maud le savait. Il ne prendrait jamais de mesure si radicale à moins qu'il ne soit convaincu qu'ils n'avaient pas d'autre choix. Ca aurait été différent si sa sécurité et sa couverture comme un espion, étaient tout ce à quoi il devait penser ; dans ce cas, ils auraient pu sûrement prendre le risque et mettre au point quelque chose. Mais elle avait depuis longtemps soupçonné qu'il y avait un fardeau sur ses épaules et une tâche devant lui, plus grande que tout ce qu'il avait déjà reconnu devant elle. Et le poids de cette responsabilité était ce qui venait se placer entre eux désormais.
Libérant son bras, elle prit sa main, le tira avec elle dans l'ombre d'une embrasure arquée. Alors elle se tourna, fit glisser ses bras autour de sa taille et appuya sa joue contre sa poitrine, le tenant de près. Ses muscles se raidirent et elle sentit son souffle s'entrecouper, juste pour un instant; puis ses bras l'entourèrent violemment et il laissa tomber son visage contre ses cheveux.
"Quand ce sera fini," murmura-t-il, sa voix inaudible pour tous sauf elle, "je promets, je jure - je ferai ce qu'il faudra pour te donner le choix."
"Non,"chuchota-t-elle. "Tu n'as rien besoin de faire. Reste juste en vie. Reste en sécurité. C'est tout que je veux."
Il eut un rire court, incrédule. "Tu ne demandes pas beaucoup, non, mon amour ? Je ne suis pas à moitié si noble, j'en ai peur. Quand je te regarde, je veux beaucoup plus que ça ... as-tu seulement idée de combien j'étais près de briser mon serment à ton oncle à cause de toi, cette dernière nuit à Poudlard ?"
Elle rougit. "Je suis désolée. Je ne ... je ne pensais pas clairement à ce moment là, je pensais seulement que je ne pouvais pas supporter de te laisser si tôt et j'aurais tout fait , tout donné, pour parler un peu plus longtemps. Mais rétrospectivement, je sais ce qui serait arrivé si tu m'avais laissé rester. Je suis heureuse qu'au moins l'un d'entre nous ait quelque sens."
"Pas beaucoup," dit-il sèchement. "J'ai passé les quelques minutes suivantes à me maudire de t'avoir laissé partir." Ses doigts tracèrent un ligne de son épaule nue au bas de son coude et en arrière de nouveau et elle frissonna, mais pas de froid. "Cependant", continua-t-il, caressant toujours distraitement son bras, "tu as raison. Au mieux cela aurait été peu prévoyant. Au pis ..."
"Cela aurait été mal." Alors, comme il restait silencieux, elle ajouta avec un peu d'inquiétude, "Tu sais ce que je veux dire ?"
"Je sais." Il lui fit un sourire faible, repoussa doucement une mèche rebelle de ses cheveux derrière son oreille. "Et dans ce cas, je suis d'accord."
"Aucun compromis. Tout ou rien."
"Oui." Ses mains encadrèrent le visage de Maud , la faisant lever son regard vers lui. "Si je dois t'avoir, Maud - comme j'espère ardemment le faire un jour - je voudrais qu'il n'y ait aucun doute, aucune hésitation. Je te veux honnêtement, librement et complètement, dans notre propre lit confortable sans une interruption et je suis préparé à nous faire attendre tous les deux , le temps qu'il faudra, jusqu'à ce que ce soit possible." Ses dents brillèrent en un sourire soudain, vulpin. "Tu vois comme je suis égoïste ?"
Le c?ur de Maud manqua plusieurs coups puis commença à marteler dans ses oreilles. "Je n'appellerais pas ça de l'égoïsme," dit-elle très lentement, "mais tu as choisi un. pronom possessif peu commun à l'instant. Ou est-ce que j'analyse trop ?"
"Qu'en penses-tu ?" Son ton était neutre, son visage illisible. Même la question pouvait être interprétée de plusieurs façons différentes. Maud fouilla ses yeux avec les siens un instant, cherchant une trace d'amusement, un scintillement d'agitation, tout ce qui pourrait lui dire ce qu'il pensait vraiment ; mais ce regard stable, égal refusait de révéler quelque secret que ce soit. Enfin elle dit, jetant toute précaution au vent et parlant avec considérablement plus de calme qu'elle n'en sentait :
"Oui."
Les sourcils sombres de Rogue se rapprochèrent. "Oui ?"
"Oui, si nous survivons aux prochaines... et bien, aussi longtemps que cela prendra avant que Voldemort ne soit défait et que nous soyons libres de continuer nos vies ... je t'épouserai."
Son visage se figea. D'une voix étrange, serrée il dit, "Je n'avais pas en réalité l'intention de demander-"
"Non, bien sûr que non," dit Maud doucement. "Tu as juste supposé. Ce n'est pas grave, je suis habituée à cela. Mais il est usuel de demander avant de commencer à parler de meubles en possession conjointe, tu sais."
Rogue rejeta sa tête en arrière et rit , un cri de rire soudain, sans surveillance qui se répercuta contre la voûte de pierre et fit se retourner plusieurs passants Moldus. "Attrapé", haleta-t-il quand il put parler. "Séduit, prit au piège et roulé. Et par un novice du Département, pas moins. Euphemia Glossop me tirerait les oreilles si elle savait. Ma seule excuse est de plaider que te voir dans cette robe Moldue si légère m'a pourri l'esprit."
"A bon ?" demanda Maud, simultanément déconcertée et flattée.
"Et je dois remercier Imogen pour cette vue, sans doute" dit Rogue. "Si je n'étais pas dissuadé d'ennuyer Euphemia en cherchant des noises au successeur qu'elle a choisi, je dirais que j'ai un score à arranger avec cette jeune femme. Cependant ..." il recula loin de Maud, ses mains glissant vers le bas pour attraper les siennes la tenir à bout de bras, "je trouve cela difficile de me sentir vindicatif envers qui que ce soit en ce moment, même envers cette impertinente de Mlle Crump ."
Il fit une pause, son visage se dégrisant. "Maud, si quelqu'un à ce jour doit être conscient que mes fautes sont nombreuses et sérieuses, c'est toi. Sachant tout cela , peux-tu dire honnêtement que tu n'as aucune réserve à propos de m'épouser ?"
"En toute honnêteté," dit Maud, "j'ai plus de réserve à propos de ne pas t'épouser. La pensée des ravages que tu pourrais créer, sans mon influence modératrice-"
Elle n'alla pas plus loin, parce qu'à ce point Rogue la tira de nouveau dans ses bras avec une telle force qu'il l'empêcha presque de respirer. Elle ouvrit la bouche pour le réprimander, mais une fraction d'une seconde trop tard; il l'embrassa impitoyablement jusqu'à ce qu'elle ne puisse vraiment plus respirer et elle dût lui marcher très durement sur le pied avant qu'il ne la laisse aller.
"Tu l'avais mérité," lui dit-il sans le moindre accent de remords, comme elle faisait un effort vain pour redresser le désordre sauvage de ses cheveux. "Ne le nie pas."
"Je ne nie pas," dit-elle, encore un peu à bout de souffle, ", mais maintenant mes dents font mal et je ne suis pas sûre de vouloir recommencer. Severus..."
Il attrapa son changement de ton et fut immédiatement sérieux de nouveau. "Je sais. Nous venons de rendre nos problèmes considérablement plus durs pour nous. Cela aurait été plus prudent à toi d'ignorer ma-" Il fit une pause, comme un homme qui s'est à peine empêché de dire quelque chose de malheureux et continua plus délibérément - "mon phrasé négligent et pour moi de retenir ma curiosité quant à ta réponse. "
"Si c'est une consolation," dit Maud, "cela ne change vraiment rien. Je pouvais dire comment tu as pris sérieusement l'idée entière de me faire la cour quand tu as demandé la permission à mon oncle juste pour commencer une relation avec moi. Alors pour moi ce n'était pas une question de si, seulement de quand." Elle sourit. "En réalité, je suis soulagée d'en avoir terminé avec la partie de proposition . J'avais essayé de t'envisager sur un genou avec une petite boîte dans ta main mais mon imagination a refusé d'accepter cette idée."
"Aussi bien que la mienne, à cet égard." Il la ramena contre lui, plus doucement cette fois et lissa les cheveux en arrière de son visage. "Maud", dit-il, "promets-moi quelque chose."
"N'importe quoi."
Les sourcils de Rogue montèrent en flèche. "T'ai-je dit que tu as bien trop facilement confiance en moi ?"
"Quand tu commenceras à abuser de ma confiance," dit Maud, "j'arrêterai de te la donner. Que veux-tu que je fasse ?"
"Je veux que tu te réconcilie publiquement avec ton oncle." Il leva une main avant qu'elle ne puisse élever une objection et continua fermement, "si toi et moi ne devons plus nous voir désormais, alors il n'y a plus aucune bonne raison pour toi de rester loin de lui. Et tu auras besoin de lui, Maud, crois moi. Si tu veux supporter cette séparation, tu auras besoin de tous tes amis."
"Et en ce qui te concerne ?" demanda-t-elle doucement.
"Oh, je continuerai presque comme toujours - amer et malheureux et me moquant désagréablement de chacun." Il eut un sourire sec. "Mais je peux au moins avoir la satisfaction privée de savoir que tu m'attends avec impatience et quelque part au fond de mon esprit, il y aura de l'espoir."
Elle leva le bras, prit son visage entre ses mains. "Je t'aime," dit-elle.
Il pencha la tête, ferma les yeux, laissa tomber son front contre le sien. Ils restèrent debout là en silence pendant un long moment. Alors il respira profondément, se redressa et dit, "Bien, puisque c'est notre dernière chance d'être ensemble pour qui sait combien de temps, nous devrions en profiter."
"Imogen-"
"A payé ta facture et a quitté le restaurant à cette heure. Elle savait que je viendrai pour toi, Maud. Elle ne t'en tiendra pas rigueur."
"J'ai froid." Elle se frotta les bras dans une tentative futile de les réchauffer. "J'aurai dû apporter ma veste."
"Prends la mienne." Il l'enleva et la drapa autour des épaules de Maud. "Je pourrais aussi bien donner à cette veste d'un éclat inhabituel son utilisation prévue."
"C'est tout à fait efficace, j'admettrai," dit Maud avec admiration. "Avec cela, tu sembles si différent que presque personne ne pourrait deviner qui tu es."
"Je pourrais dire la même chose de toi," dit Rogue. "Néanmoins, il serait dangereux d'assumer trop, donc je suggère que nous gardions cela pour nous." Il mit un bras autour de ses épaules, la ramena sur le trottoir avec lui. "Que penserais-tu d'une promenade au Park St James ?"
Elle lui sourit. "Très romantique."
Rogue émit un son ironique et elle rit. Elle fit glisser son bras autour de sa taille, pencha sa tête sur son épaule et ils partirent ensemble dans l'obscurité.
***
"Alors ..." dit Imogen, se penchant avec un air de conspirateur sur la table, "Qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? Ou bien-" elle sourit - "est- ce que c'est trop sauvage et trop mauvais à raconter ?"
Ils prenaient le petit déjeuner dans un petit café non loin de l'appartement de Maud à Oxford. Il était dix heures du matin, mais malgré cela, Maud s'endormait presque dans son thé.
Elle et Rogue avaient marché pendant des heures la nuit dernière, les mains entrelacées et les têtes proches, et avaient parlé de beaucoup de choses : de Muriel et de comment elle pourrait être contrée; de la guerre à venir, qui semblait maintenant plus proche que jamais; du travail de Rogue pour le Département du Secret et de son amitié particulière - qui était plutôt une trêve armée, dit-il avec une ironie désabusée - avec Euphemia Glossop. Cela ne lui ressemblait pas d'être bavard, et elle pouvait voir que même avec elle c'était une contrainte: mais elle pouvait deviner pourquoi il pouvait sentir nécessaire de remplir l'espace entre eux avec des mots, et elle ne le retint pas.
Vers la fin, fatigués et rauques, ils s'étaient assis sur un banc du parc et s'étaient tenus simplement, regardant les étoiles. Enfin il avait penché sa tête et l'avait embrassée, pour ce qu'ils savaient tous les deux être peut-être la dernière fois; et quand il recula ses lèvres étaient entrouvertes, comme pour dire les mots qu'il n'avait jamais encore dit. Mais finalement il lui avait seulement donné un petit sourire plein d'autodérision qui avait tiré violemment sur son c?ur, reculé d'un pas et transplané.
Maud regarda Imogen avec un regard trouble et celle-ci dit, "Sauvage et mauvais ?"
"Et bien, nous parlons de lui, après tout. Toute personne à sang-froid et vicieux en surface doit être follement passionné de l'intérieur; c'est le Principe de Heathcliff."
"J'ai horreur de devoir te décevoir," dit Maud, qui ne pensait pas politique de mentionner qu'elle avait arrêté à mi-chemin la lecture du livre bien aimée d'Imogen des Hauts de Hurlevent, s'étant à peine retenue de jeter le livre à travers la pièce, ", mais tout que nous avons fait était parler. Jusqu'à environ 3h00 du matin, d'accord, mais..."
Imogen s'effondra en arrière dans son siège. "Tu n'es pas amusante du tout," bougonna-t-elle.
Maud lui donna un regard long, pensif. Si Rogue avait raison, alors Imogen était plus que juste une liaison entre Départements, elle était la propre protégée d'Euphemia Glossop. En tout cas, les événements d'hier soir prouvaient que Glossop et Rogue lui faisaient entièrement confiance . Maud appréciait Imogen et estimait son amitié; mais oserait elle vraiment lui dire la vérité tout entière ?
Si tu veux supporter cette séparation, dit la voix de Rogue avec une autorité tranquille dans son esprit, tu auras besoin de tous tes amis...
Maud inspira profondément. "Imogen".
La tête de l'autre sorcière se leva, ses yeux interrogateurs .
"J'ai quelque chose à te dire," dit Maud à voix basse, "mais j'ai besoin que tu gardes un visage impassible et que tu ne fasses pas une scène."
"Impossible," dit Imogen promptement. "Au moins, pas si ça a un rapport avec hier soir . Retournons à ton appartement et ensuite je pourrai pousser des cris et hurler et agiter mes bras autant que je veux." Elle repoussa son assiette, posa violemment une poignée de pièces de monnaie sur la table et sauta hors de la chaise. "Bon, nous sommes partis."
La moitié d'un quartier et trois escaliers plus tard, elles entrèrent dans l'appartement de Maud. Avec sa compétence vive habituelle, Imogen ferma la porte, jeta un Charme de Détection d'auditeurs et un Charme de Vie privée en enchaînement rapide, puis s'effondra sur le sofa et dit, "Nous sommes clairs. Va-z-y dit."
"Professeur Rogue et moi sommes fiancés," dit Maud.
Imogen la regarda fixement avec sa bouche ouverte pendant plusieurs secondes. Puis elle dit faiblement, "Ai-je vraiment bien entendu à l'instant les mots 'Rogue' et ' fiancé ' dans la même phrase ?"
"Oui."
"Il t'a vraiment demandé ? Et tu as dit oui ?"
"Deux fois oui."
"Mais ... tu ne peux pas être sérieuse." Elle fit un geste vague, affligé de la main. "Ce n'est pas possible."
La bouche de Maud forma une ligne dure. "Ecoute, je sais que tu n'as pas une très haute opinion de Severus et étant donné que tu as seulement vu la pire part de lui, je ne te blâme pas. Mais-"
"Oh, non, ce n'est pas ça," protesta Imogen. "Je veux dire, je ne dirais pas qu'il est mon type d'homme, mais il sait se laver et maintenant que je sais qu'il est dans l'Espionnage je n'ai aucune difficulté à croire il y a plus en lui que ce que rencontre l'?il. Ce que je veux dire est, que ça n'a aucun sens pour vous deux de vous fiancer en ce moment - vous ne pourrez pas vous marier jusqu'à ce que Tu-Sais-Qui soit vaincu."
Maintenant c'était le tour de Maud de regarder fixement.
"Et bien," dit Imogen, répondant à la question inexprimée, "C'est logique, n'est-ce pas ? S'il feint d'être du côté de l'Ennemi - qui explique beaucoup, maintenant que j'y pense - il doit limiter ses contacts à un minimum. Il ne peut pas se permettre de donner n'importe quels otages au destin. Il aurait été assez facile de tenir votre rapport secret tandis que vous étiez tous les deux à Poudlard, mais maintenant..."
Maud laissa retomber son visage dans ses mains. Elle parla d'une voix vide, entre ses doigts : "Tu as raison, bien sûr. Mais c'est encore pire que de ne pas pouvoir nous marier tout de suite. Jusqu'à ce que tout soit fini, nous ne pourrons pas même nous voir."
Imogen aspira. "C'est la chose la plus sensée à faire," elle dit. "Mais - juste ciel." Elle s'assit en silence un instant; puis dit, d'une voix douce, sérieuse qui était très différent de son habitude, "Je suis tellement désolée, Maud. N'y a-t-il rien que je puisse faire ?"
"Vaincre Voldemort," dit Maud, avec un rire chancelant.
"Ah, eh bien, si c'est tout..." Imogen rebondit sur ses pieds. "D'accord, alors, à dans une demi-heure."
Malgré l'engourdissement douloureux à l'intérieur de sa poitrine, Maud dut sourire. Imogen lui rendit son sourire, puis jeta un bras autour de ses épaules et lui donna une pression rassurante. "Tout va bien se passer," dit- elle. "Je veux dire, si je vais venir et pleurer à grands seaux à votre mariage c'est qu'il doit y avoir un mariage, non ? Là, prends mon mouchoir. Oh, attends, pas celui-là, désolée, le propre est dans l'autre manche ... là. Maintenant. Assieds-toi et je vais te faire une tasse de thé."
A sa propre façon, Maud pensa comme elle s'abaissait avec reconnaissance dans le fauteuil et regardait l'autre femme s'agiter dans la cuisine, Imogen était aussi formidable que Glossop. En fait, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que c'était une bonne chose qu'ils soient du même côté - parce que si Voldemort avait quelqu'un comme Imogen pour le rassembler, le consoler et le conseiller, il conquerrait probablement le monde.
***
Il devait y avoir au moins dix serrures différentes sur la porte d'entrée de Maugrey Fol Oeil, sans compter les serrures magiques et celles que Maud ne pouvait pas voir. Elle frappa avec hésitation, recula d'un pas et attendit.
Cela faisait seulement quelques mois qu'elle avait été ici pour la dernière fois et même dans ce petit intervalle de temps le voisinage avait changé. Les gens - sorciers comme Moldus- ne se saluaient plus dans la rue, mais passaient l'un devant de l'autre avec des regards circonspects, obliques. Les fenêtres étaient barricadées, les rideaux tirés et les portes portaient des chaînes lourdes. Maud se demandait presque si son oncle avait jeté un sort à tous ses voisins pour leur faire partager sa paranoïa légendaire - elle l'en pensait capable, particulièrement s'il pensait que c'était pour leur propre bien.
Avec une série de coups forts et de fracas, la porte s'ouvrit et Maud regarda le visage émoussé, traumatisé de son oncle. Son oeil magique s'élargit en la voyant ; puis il fit un effrayant froncement des sourcils et dit d'une voix râpeuse, "Qu'est-c'qu'tu veux ?"
"Je..." Il n'était pas dur de simuler son appréhension; des mois avaient passés depuis qu'ils s'étaient parlés, après tout et elle n'avait aucune idée de comment il pourrait prendre les nouvelles qu'elle lui apportait. "Je suis venu dire que j'étais désolée."
"Hmph." Il semblait sceptique. "Cela vaudrait mieux pour toi que ce ne soit pas un tour, fillette, ou tu seras vraiment désolée."
Maud doutait que quiconque puisse les observer , sans parler de les écouter, soit impressionné par cette charade; néanmoins, il n'y avait aucune raison d'y renoncer maintenant. "Non", dit-elle, laissant sa voix trembler un peu. "Non, vraiment, ce n'est pas un tour. S'il te plaît, puis- je juste entrer quelques minutes ?"
"Quelques minutes." Il renifla. "Plus que tu ne le mérite, mais-" Il marcha d'un pas lourd dans le vestibule vers le salon et après avoir hésité un moment, Maud le suivit à l'intérieur.
Elle avait grandi dans cette maison, en connaissait chaque centimètre, même aveugle. C'était ici, parmi les Glaces à l'ennemi, Sneakoscopes et autres bric-à-brac de détection de magie noire, qu'elle avait appris les leçons qui définiraient sa vie : guetter le mal et s'en prémunir ; garder son terrain sans hésitation ou compromis; aimer ce qui était bon avec tout son c?ur, tout son esprit et toute sa force. Une fois par semaine, au mépris des restrictions contre la magie des mineurs, son oncle lui mettait la baguette magique de sa mère dans sa main et la faisait lutter contre lui du haut en bas de cet escalier, dans ce couloir et la même chose dans l'autre sens, lui aboyant des instructions de sa voix rauque, tandis que Maud riait et qu'Athéna hululait avec agitation sur son épaule.
Alastor Maugrey n'avait jamais soigné sa jeune pupille, bien qu'elle soit aveugle; mais il n'avait jamais été cruel envers elle, non plus. Et bien qu'elle ne puisse pas se rappeler l'entendre dire en tant de mots qu'il l'aimait, elle n'avait jamais douté que c'était vrai. Aussi étrange qu'il puisse sembler à d'autres - la plupart de ceux qui connaissaient son oncle seulement comme un vieil homme laid, soupçonneux qui avaient passé sa vie à pourchasser des sorciers sombres et ne semblait pas savoir quand s'arrêter - Maud avait été heureuse dans cette maison et peu importe où elle allait ou ce qu'elle faisait, une partie d'elle l'appellerait toujours chez elle.
Elle suivi le cloc-cloc de la jambe de bois de son oncle dans le couloir et jusqu'au salon. Les rideaux lourds étaient tirés et la pièce était étouffante dans cette chaleur de fin du mois d'août, mais le connaissait trop bien pour lui demander d'ouvrir la fenêtre. La maison d'Alastor Maugrey était le point de radiation maximum au sol pour une attaque de Mangemorts et son obsession avec la vie privée était une des quelques choses qui l'avaient gardé en vie.
Soigneusement Maud se tourna et ferma la porte derrière elle. Puis elle regarda derrière elle vers son oncle, une figure bossue massive debout dans la pénombre de la cheminée et sourit. "Tu m'as tellement manqué,"dit-elle.
Il ne bougea pas , ne lui rendit pas son sourire. Au lieu de cela, il demanda d'un ton mordant, "Quel était le nom de ta mère ?"
Maud leva légèrement ses sourcils. "Margaret, bien sûr. Bien que tout le monde l'ait appelée Margo."
"Pourquoi es-tu allée à Durmstrang ?"
"Pour espionner Karkaroff, parce que je ne pouvais pas devenir Auror et que j'avais besoin de faire quelque chose d'utile. "
"Que penses tu de cette belette dégoûtante du nom de Rogue ?"
"Et bien," dit Maud pensivement, "depuis hier soir, il est mon fiancé."
"Quoi ?" L'?il magique de Maugrey sortit presque de son orbite. "Alors qu'est-ce que tu fiches ici au nom de Cerbère ?"
Apparemment, elle avait été jugée valable. Maud tira une chaise et s'assit. "Parce qu'aussi loin que tout le monde est concerné, il n'y a et n'y a jamais rien eu entre nous deux. Si Voldemort entend jamais le contraire, Severus va grincer des dents et admettre, avec une répugnance extrême, qu'il m'a droguée avec du philtre d'amour pendant les quelques derniers mois d'école et m'a ensuite frappée avec un Charme de Mémoire à mon départ. Et il n'y aura pas d'autre preuve de quoi que ce soit de plus, parce que-" elle respira à fond - "nous ne nous reverrons plus jusqu'à ce que tout soit fini."
Maugrey s'assit lourdement dans le fauteuil à côté d'elle et posa son pied en bois sur l'ottomane. "Tu as pris un risque en me disant tout ça, jeune fille. Je sais que tu es la vraie Maud, maintenant; mais comment sais-tu que je suis vraiment ton oncle ?"
Maud secoua la tête ,incrédule. "Penses-tu que je ne puisse pas faire la différence, après toutes ces années ? Dumbledore ne te voyait peut-être pas assez souvent pour te distinguer d'un imposteur, mais aucun Mangemort déguisé ne pourrait jamais espérer me tromper. La manière dont tu fais pivoter ta hanche gauche quand tu marches, le tic de ton bon oeil qui se montre seulement quand tu essaye de ne pas sourire ... ne t'inquiète pas, Mon Oncle. Je n'ai pas oublié ce que tu m'as appris."
"Ca c'est ma Maudie." Il lui sourit et posa sa main lourde, traumatisée sur la sienne. "Ah, gamine, Tu m'as aussi manqué."
Elle se pencha, laissant tomber un baiser léger sur sa joue de survivant. "Alors ... suis-je pardonnée ?"
"Cela dépend ce que tu veux que je pardonne. Si tout ce que tu veux est de mettre de côté notre faux différent et être vus comme une famille de nouveau, je n'ai aucune objection. Mais..." Ses yeux se rétrécirent. "Quant à cette affaire d'épouser Rogue..."
"Je suis trop jeune, je suis trop confiante, je ne le connais sûrement pas encore assez bien, il y a de jeunes hommes agréables en abondance dans le monde, si je veux avec ses goûts à lui, est-ce que je pense vivre à Poudlard et qu'est-ce qui me fait penser qu'il a quelque chose de mieux à m'offrir..." Elle arrêta de cocher les arguments sur ses doigts et le regarda. "Ai-je oublié quelque chose ?"
"Oui, tu as oublié quelque chose." Son visage était grave, les lignes autour de sa bouche taillées profondément. "Qu'est-ce que cela va te faire, Maudie, quand il se fera tuer ?"
Un n?ud froid serra son estomac. "Pas quand," elle dit d'une voix serrée. "Si. Et c'est un très grand si, mon Oncle. Severus sait ce qu'il fait; il a espionné Voldemort auparavant et il peut le faire de nouveau-"
"Ce n'est pas juste Voldemort. Les troupes se réunissent des deux côtés; tu l'as vu. Et si nous en venons à la guerre, ton Rogue est aussi susceptible d'être abattu par notre côté que par l'ennemi. Pour chaque imbécile lâche comme Fudge, qui feint de ne pas voir l'arbre avant qu'il ne lui tombe dessus, il y a un autre vieux vétéran féroce comme moi, éprouvant des démangeaisons de se battre et décidé à ne pas faire dans le détail. Tout ce qu'il faut est qu'un de ceux-là se montre à n'importe quel raid de Mangemorts-"
"Arrête ça." Ses articulations étaient blanches. "N'importe lequel d'entre nous pourrait être tué, en parlant comme cela. Moi. Toi. Dumbledore, même. Je ne vais pas arrêter de vivre, arrêter d'aimer, parce que j'ai peur de perdre les gens que j'aime."
"Et tu ne devrais pas, jeune fille." Sa voix était très douce. "Mais tu ne devrais pas ignorer ces craintes, non plus. Tu as donné ton c?ur à un homme marqué - mieux vaut être préparé à faire face au pire. Entraîne toi à vivre sans lui, sans penser à lui; de même que tu t'es entraînée à trouver ton chemin sans Athéna et pour la même raison. Parce que si tu ne le fais pas, alors quoi qui le frappe t'estropiera aussi."
Maud libéra son souffle. "Tu sais que c'est la dernière chose à laquelle je veux penser tout de suite."
"Je sais." Il tapota sa main, lui fit un sourire sec. "C'est pourquoi je l'ai dit. Rogue te dirait la même chose, s'il était ici : tu le sais."
Elle acquiesça à contrec?ur. "Il m'a dit que j'aurais besoin de toi. Et il avait raison."
"Ma Maudie à moi." Il mit son bras autour de ses épaules, la serra fermement. "Tu ne prends jamais la route la plus facile, n'est-ce pas ? Es- tu sûre de ne pas juste vouloir quelque garçon agréable de ton âge, qui aura un travail honnête et gardera un profil bas et t'apportera des fleurs à votre anniversaire de mariage ?"
"Et bien ... je pourrais épouser George Weasley, je suppose. Seulement les fleurs sentiraient probablement le vieux whisky d'Ogden et chanteraient des chansons paillardes pendant la semaine suivante." Elle lui fit un sourire faible, aqueux. "Je peux vivre sans fleurs, mon Oncle. Je n'en veux même pas, vraiment."
"C'est aussi bien, je suppose." Il lâcha un soupir râpeux. "Tu les jetterais seulement dans un chaudron pour en faire quelque mélange horrible de toute façon."
Maud rit et laissa tomber sa tête contre son épaule. "Cher vieil Oncle Alastor," dit-elle. "Je regrette que ce ne soit pas dans de meilleures circonstances, mais ...il est bon d'être chez soi."
Author: R. J. Anderson
Email: rebeccaj@pobox.com
Traduit de l'anglais par dark_rogue@caramail.com
Category: Drama/Angst/Romance
Mots-clefs: Rogue, George, après la coupe de feu, Voldemort, guerre
(Accord parental souhaitable)
* * *
Il était dur pour Maud de penser au repas, ou en effet à quoi que ce soit d'autre, avec Rogue se tenant seulement à un pas d'elle. Son esprit était plein de questions qu'elle n'osait pas poser, pas ici, pas maintenant; cependant elle ne pouvait penser à quoi que ce soit d'autre à lui dire, non plus. Donc elle resta simplement assise là, son visage un peu rougi et ses yeux fixés sur son assiette.
Imogen jeta un regard à Maud et se lança courageusement dans une longue histoire décousue , apocryphe d'une galerie s'ouvrant à New York, tandis que Rogue l'écoutait avec ses bras croisés et un demi-sourire curieux sur son visage. Pendant une minute ou deux les trois femmes de la table suivante considérèrent ce tableau avec intérêt, mais alors le serveur revint avec leur monnaie et elles partirent à contrec?ur.
"Et le caviar était horrible," dit Imogen, "Il ressemblait à de petites particules de caoutchouc - bien , je crois qu'on est débarrassés d'eux." Avec un regard rapide alentour pour s'assurer que personne n'observait, elle sortit rapidement sa baguette de son sac à main, la dirigea vers la table juste désertée et dit "Averso!" Alors elle se tourna vers Rogue et dit avec un dégoût évident, "Stéphane Soames en effet. La prochaine fois que je vois Phemie je vais lui dire exactement ce que je pense de son sens de l'humour déformé."
"Elle ne vous a pas dit qui attendre ?" demanda Rogue. Il avait l'air amusé.
"Non, elle ne l'a certainement pas fait. Oh, elle m'a donné votre pseudonyme Moldu, d'accord - et je ne vous blâme pas pour l'utiliser, comme votre propre nom n'est pas exactement discret - mais je n'avais pas la moindre idée que vous étiez ' l'ami spécial de Poudlard ' que Maud allait être si heureuse de revoir." Elle lança un regard lourd de reproches vers Maud. "Tu aurais pu me dire."
"Non," dit Rogue d'un ton égal, "elle ne pouvait pas. Si Euphemia ne vous a pas déjà avertie , je vous avertis maintenant : personne d'autre ne doit savoir. Personne."
"Oh, assurément cela ne peut pas être si terrible," dit Imogen, qui semblait avoir surmonté son irritation et s'amusait à fond maintenant. "Tant que Maud était à Poudlard je pourrais comprendre le problème. Mais elle a quoi, dix-huit ans et demi maintenant ? Entièrement majeure et honorablement employée. Elle a même sa licence de transplanation-"
La tête de Maud se releva brusquement. Transplanation, elle pensa avec un choc. C'était cela, le rapport qu'elle aurait dû faire il y a longtemps. Avant qu'elle ne rejoigne le Département du Mystère et ait appris leur ruse de transplanation furtive, elle avait seulement vu deux autres personnes le faire : Imogen et le jeune Mangemort-devenu-espion qui avait sauvé sa vie quand elle était enfant...
"Tu n'espionnes pas seulement pour Dumbledore, tu travailles pour le Département," dit-elle brusquement, se tournant vers Rogue. "Tu travailles pour eux depuis des années. C'est comme cela que Glossop savait à propos de nous deux. Ou bien elle t'observait et écoutait les rumeurs te concernant si étroitement qu'elle l'a calculé toute seule, ou tu lui as dit la vérité toi-même." Elle eut un petit rire incrédule. "Pas étonnant qu'elle ait dit que je n'étais pas tout à fait ce qu'elle attendait."
"Elle a dit cela ?" Sa bouche se plia dans un sourire désabusé. "Oui, je suppose qu'elle te trouverait plaisamment surprenante."
"Continuez," incita Imogen, observant les deux d'entre eux avec une jubilation à peine cachée.
"Quoi ?" dit Rogue, la regardant en fronçant les sourcils.
"Oh, ça y est, il a froncé les sourcils - ce bon vieux Professeur, comme vous m'avez manqué. Non, vraiment, continuez. Vous êtes supposé dire, ' De même que moi. '"
"De même que quoi ?" Maintenant il sonnait irrité. Maud pouvait juste imaginer combien il avait dû s'amuser à traiter avec Imogen en classe.
"Trouver Maud une plaisante surprise, bien sûr. Honnêtement!" Imogen lui jeta un regard exaspéré. "C'est appelé un compliment, Severus - vous n'avez rien contre le fait que je vous appelle Severus, n'est-ce pas ? Pas que ce soit important d'ailleurs : j'ai attendu de le faire pendant des années et je serai ensorcelée si je vous laissais m'arrêter maintenant. Le point est, vous avez manqué une parfaite occasion de dire quelque chose d'agréable à Maud et je commence à avoir des doutes sérieux sur vous."
Maud serra ses lèvres, se battant avec une forte envie de rire. Pour se distraire, elle observa le serveur conduire deux couples à la table voisine, seulement pour les voir secouer la tête et lui faire signe d'aller plus loin. Évidemment, le Charme d'Aversion d'Imogen faisait son travail.
"Quand ou Maud ou moi déciderons que j'ai besoin d'un précepteur dans l'art de la cour," disait Rogue à Imogen, avec une voix extrêmement douce et une énonciation précise qui signifiait qu'il était en danger de perdre son sang- froid, "je saurai où m'adresser. Jusque-là, Mlle Crump, puis-je suggérer que vous vous mêliez de votre propres maudites affaires ?"
Imogen lui lança un sourire incandescent et battit des mains avec reconnaissance. "Oh, c'est tellement sexy," dit-elle. "Répétez ça."
Rogue ferma les yeux, serra les dents et pinça le pont de son nez très durement, et à ce moment Maud perdit tout espoir de contrôle et s'abandonna au fou rire.
"Excusez-nous," dit Rogue sèchement, il souleva à demi Maud de sa chaise et la tira après lui, encore hurlant de rire et essuyant ses yeux, à travers le restaurant et dans la rue obscurcie.
Les réverbères vaguement rayonnants, les feux des voitures passantes, leur donnaient assez de lumière pour se voir, mais pas assez pour être reconnus à distance; les bruits de trafic, la musique et la conversation étaient suffisants pour couvrir quoi qu'ils puissent vouloir dire. Maud se calma quand l'air frais de la nuit la frappa et regarda Rogue avec embarras et excuse. Il avait horreur qu'on se moque de lui, elle le savait; et voir son amante rire de lui devant une de ses anciennes élèves serait sûrement un coup à sa fierté...
"Une chose que j'ai toujours trouvée très irritante chez Imogen Crump," dit Rogue avec humeur, "est que pour une Pouffesouffle avec un nom qui sonne comme un accident de chemin de fer, elle a un talent étrange pour dire ce que j'ai à l'esprit."
Maud cligna des yeux. Était-ce son imagination, ou est-ce que le coin de sa bouche avait tiqué?
"Quoique qu'il en soit," continua Rogue d'un ton plus aisé, plus badin, " elle a sous-estimé mes sentiments dans ce cas. Tu es plus qu'une surprise plaisante, Maud; tu es exquisément belle, à un degré exaspérant désirable et en tout la meilleure chose qui m'est arrivée en plus de quinze ans." Il prit son bras, le lia au sien. "Viens marcher avec moi."
"Excuse-moi," dit Maud faiblement, "je pense que je viens de perdre mon cerveau. En aurais-je besoin pour les minutes suivantes?"
Rogue eut un demi-sourire, mais maintenant ses yeux semblaient las. "Malheureusement, oui. Ce n'est pas simplement une visite mondaine, bien que je puisse le souhaiter autrement."
"Ah," dit Maud. Alors, avec quelque hésitation, "je suppose que cela a un rapport avec la raison pour laquelle tu n'as ni écrit, ni appelé, ou ne m'as pas rendu visite depuis deux mois ?"
"J'ai peur que oui." Il posa sa main sur celle de Maud là où elle reposait dans le creux de son coude, et continua d'une voix plus basse, "Peu de temps après que tu ais quitté Poudlard, Maud, j'ai reçu une lettre anonyme, m'informant en termes assez vulgaires que j'étais surveillé- et toi aussi . Dans des circonstances ordinaires j'aurais pu l'écarter comme une petite rancune d'un élève fâché. Mais quand la lettre a soudainement acquis un bord de rasoir et a sauté vers ma gorge, je me suis rendu compte que l'auteur était mortellement sérieux."
La bouche de Maud s'assécha. "Muriel ?" chuchota-t-elle.
"Je suis parvenu à la même conclusion, mais pas avant quelques d'avoir reçu quelques lacérations douloureuses et d'avoir soumis la lettre à un certain nombre de tests magiques et chimiques." Sa mâchoire se raidit. "Je savais que Mlle Groggins nous en voulait d'avoir été punie à cause de nous, mais je ne m'étais pas rendu compte que sa haine était si profonde."
"Moi si." Maud ferma les yeux, supprimant un frisson. "Elle m'a dit qu'elle veillerait à ce que je meure. Elle m'a conseillé de surveiller mes arrières. Mais toi ?" Elle secoua la tête. "Je ne vois pas pourquoi elle te blâmerait. À moins que ... à moins que d'une façon ou d'une autre elle n'ait découvert notre relation. Et ait compris que tu étais resté là et à la voir punir et humilier devant l'école entière pour avoir proféré des accusations qui étaient en réalité vraies."
Il acquiesça sobrement. "Le ton de la lettre semblait indiquer cela, oui." Il fit une pause. « Elle a peut-être pris contact avec Dolorès Umbridge, ou qui que ce soit qui ait tenu les archives de Cheminette pendant que Poudlard était sous suveillance du Ministère. Même ainsi il serait difficile de prouver notre culpabilité, mais le fait que toi et moi ayons une fois voyagé ensemble depuis la hutte de Hagrid jusqu'à ma chambre aurait été... suggestif. »
"Et si elle t'a envoyé un Balafreur, soit elle étudie la magie noire soit elle passe son temps avec quelqu'un qui le fait..." Maud se mordit la lèvre. "Tu as inspecté ce côté de choses, bien sûr."
"Je peux dire avec quelque certitude qu'elle n'est pas devenue Mangemort; elle n'a pris contact non plus avec Voldemort ou n'importe lequel de ses alliés les plus puissants. Mais je soupçonne que cela n'est juste qu'une question de temps avant qu'elle ne le fasse. Dans ce cas , Maud, ces bouteilles de philtre d'amour sur l'étagère de mon bureau pourraient être notre seule défense ... et tu sais ce que cela signifie."
Elle avala. Cela faisait mal. "Tu es venu me dire au revoir."
"J'ai mis au point une méthode," continua Rogue, se raclant la gorge et regardant droit dans l'obscurité, "qui devrait nous permettre d'échanger des lettres de temps en temps sans crainte d'être interceptés ou découverts; et je t'en dirai le secret avant que nous ne nous séparions. Mais quant à une réunion face à face, ici ou n'importe où autrement..." Il s'arrêta et la regarda , ses yeux ombragés et creux. "Cela peut être une longue période de temps avant que nous ne nous voyions de nouveau."
Ce n'était pas la peine de discuter avec lui, Maud le savait. Il ne prendrait jamais de mesure si radicale à moins qu'il ne soit convaincu qu'ils n'avaient pas d'autre choix. Ca aurait été différent si sa sécurité et sa couverture comme un espion, étaient tout ce à quoi il devait penser ; dans ce cas, ils auraient pu sûrement prendre le risque et mettre au point quelque chose. Mais elle avait depuis longtemps soupçonné qu'il y avait un fardeau sur ses épaules et une tâche devant lui, plus grande que tout ce qu'il avait déjà reconnu devant elle. Et le poids de cette responsabilité était ce qui venait se placer entre eux désormais.
Libérant son bras, elle prit sa main, le tira avec elle dans l'ombre d'une embrasure arquée. Alors elle se tourna, fit glisser ses bras autour de sa taille et appuya sa joue contre sa poitrine, le tenant de près. Ses muscles se raidirent et elle sentit son souffle s'entrecouper, juste pour un instant; puis ses bras l'entourèrent violemment et il laissa tomber son visage contre ses cheveux.
"Quand ce sera fini," murmura-t-il, sa voix inaudible pour tous sauf elle, "je promets, je jure - je ferai ce qu'il faudra pour te donner le choix."
"Non,"chuchota-t-elle. "Tu n'as rien besoin de faire. Reste juste en vie. Reste en sécurité. C'est tout que je veux."
Il eut un rire court, incrédule. "Tu ne demandes pas beaucoup, non, mon amour ? Je ne suis pas à moitié si noble, j'en ai peur. Quand je te regarde, je veux beaucoup plus que ça ... as-tu seulement idée de combien j'étais près de briser mon serment à ton oncle à cause de toi, cette dernière nuit à Poudlard ?"
Elle rougit. "Je suis désolée. Je ne ... je ne pensais pas clairement à ce moment là, je pensais seulement que je ne pouvais pas supporter de te laisser si tôt et j'aurais tout fait , tout donné, pour parler un peu plus longtemps. Mais rétrospectivement, je sais ce qui serait arrivé si tu m'avais laissé rester. Je suis heureuse qu'au moins l'un d'entre nous ait quelque sens."
"Pas beaucoup," dit-il sèchement. "J'ai passé les quelques minutes suivantes à me maudire de t'avoir laissé partir." Ses doigts tracèrent un ligne de son épaule nue au bas de son coude et en arrière de nouveau et elle frissonna, mais pas de froid. "Cependant", continua-t-il, caressant toujours distraitement son bras, "tu as raison. Au mieux cela aurait été peu prévoyant. Au pis ..."
"Cela aurait été mal." Alors, comme il restait silencieux, elle ajouta avec un peu d'inquiétude, "Tu sais ce que je veux dire ?"
"Je sais." Il lui fit un sourire faible, repoussa doucement une mèche rebelle de ses cheveux derrière son oreille. "Et dans ce cas, je suis d'accord."
"Aucun compromis. Tout ou rien."
"Oui." Ses mains encadrèrent le visage de Maud , la faisant lever son regard vers lui. "Si je dois t'avoir, Maud - comme j'espère ardemment le faire un jour - je voudrais qu'il n'y ait aucun doute, aucune hésitation. Je te veux honnêtement, librement et complètement, dans notre propre lit confortable sans une interruption et je suis préparé à nous faire attendre tous les deux , le temps qu'il faudra, jusqu'à ce que ce soit possible." Ses dents brillèrent en un sourire soudain, vulpin. "Tu vois comme je suis égoïste ?"
Le c?ur de Maud manqua plusieurs coups puis commença à marteler dans ses oreilles. "Je n'appellerais pas ça de l'égoïsme," dit-elle très lentement, "mais tu as choisi un. pronom possessif peu commun à l'instant. Ou est-ce que j'analyse trop ?"
"Qu'en penses-tu ?" Son ton était neutre, son visage illisible. Même la question pouvait être interprétée de plusieurs façons différentes. Maud fouilla ses yeux avec les siens un instant, cherchant une trace d'amusement, un scintillement d'agitation, tout ce qui pourrait lui dire ce qu'il pensait vraiment ; mais ce regard stable, égal refusait de révéler quelque secret que ce soit. Enfin elle dit, jetant toute précaution au vent et parlant avec considérablement plus de calme qu'elle n'en sentait :
"Oui."
Les sourcils sombres de Rogue se rapprochèrent. "Oui ?"
"Oui, si nous survivons aux prochaines... et bien, aussi longtemps que cela prendra avant que Voldemort ne soit défait et que nous soyons libres de continuer nos vies ... je t'épouserai."
Son visage se figea. D'une voix étrange, serrée il dit, "Je n'avais pas en réalité l'intention de demander-"
"Non, bien sûr que non," dit Maud doucement. "Tu as juste supposé. Ce n'est pas grave, je suis habituée à cela. Mais il est usuel de demander avant de commencer à parler de meubles en possession conjointe, tu sais."
Rogue rejeta sa tête en arrière et rit , un cri de rire soudain, sans surveillance qui se répercuta contre la voûte de pierre et fit se retourner plusieurs passants Moldus. "Attrapé", haleta-t-il quand il put parler. "Séduit, prit au piège et roulé. Et par un novice du Département, pas moins. Euphemia Glossop me tirerait les oreilles si elle savait. Ma seule excuse est de plaider que te voir dans cette robe Moldue si légère m'a pourri l'esprit."
"A bon ?" demanda Maud, simultanément déconcertée et flattée.
"Et je dois remercier Imogen pour cette vue, sans doute" dit Rogue. "Si je n'étais pas dissuadé d'ennuyer Euphemia en cherchant des noises au successeur qu'elle a choisi, je dirais que j'ai un score à arranger avec cette jeune femme. Cependant ..." il recula loin de Maud, ses mains glissant vers le bas pour attraper les siennes la tenir à bout de bras, "je trouve cela difficile de me sentir vindicatif envers qui que ce soit en ce moment, même envers cette impertinente de Mlle Crump ."
Il fit une pause, son visage se dégrisant. "Maud, si quelqu'un à ce jour doit être conscient que mes fautes sont nombreuses et sérieuses, c'est toi. Sachant tout cela , peux-tu dire honnêtement que tu n'as aucune réserve à propos de m'épouser ?"
"En toute honnêteté," dit Maud, "j'ai plus de réserve à propos de ne pas t'épouser. La pensée des ravages que tu pourrais créer, sans mon influence modératrice-"
Elle n'alla pas plus loin, parce qu'à ce point Rogue la tira de nouveau dans ses bras avec une telle force qu'il l'empêcha presque de respirer. Elle ouvrit la bouche pour le réprimander, mais une fraction d'une seconde trop tard; il l'embrassa impitoyablement jusqu'à ce qu'elle ne puisse vraiment plus respirer et elle dût lui marcher très durement sur le pied avant qu'il ne la laisse aller.
"Tu l'avais mérité," lui dit-il sans le moindre accent de remords, comme elle faisait un effort vain pour redresser le désordre sauvage de ses cheveux. "Ne le nie pas."
"Je ne nie pas," dit-elle, encore un peu à bout de souffle, ", mais maintenant mes dents font mal et je ne suis pas sûre de vouloir recommencer. Severus..."
Il attrapa son changement de ton et fut immédiatement sérieux de nouveau. "Je sais. Nous venons de rendre nos problèmes considérablement plus durs pour nous. Cela aurait été plus prudent à toi d'ignorer ma-" Il fit une pause, comme un homme qui s'est à peine empêché de dire quelque chose de malheureux et continua plus délibérément - "mon phrasé négligent et pour moi de retenir ma curiosité quant à ta réponse. "
"Si c'est une consolation," dit Maud, "cela ne change vraiment rien. Je pouvais dire comment tu as pris sérieusement l'idée entière de me faire la cour quand tu as demandé la permission à mon oncle juste pour commencer une relation avec moi. Alors pour moi ce n'était pas une question de si, seulement de quand." Elle sourit. "En réalité, je suis soulagée d'en avoir terminé avec la partie de proposition . J'avais essayé de t'envisager sur un genou avec une petite boîte dans ta main mais mon imagination a refusé d'accepter cette idée."
"Aussi bien que la mienne, à cet égard." Il la ramena contre lui, plus doucement cette fois et lissa les cheveux en arrière de son visage. "Maud", dit-il, "promets-moi quelque chose."
"N'importe quoi."
Les sourcils de Rogue montèrent en flèche. "T'ai-je dit que tu as bien trop facilement confiance en moi ?"
"Quand tu commenceras à abuser de ma confiance," dit Maud, "j'arrêterai de te la donner. Que veux-tu que je fasse ?"
"Je veux que tu te réconcilie publiquement avec ton oncle." Il leva une main avant qu'elle ne puisse élever une objection et continua fermement, "si toi et moi ne devons plus nous voir désormais, alors il n'y a plus aucune bonne raison pour toi de rester loin de lui. Et tu auras besoin de lui, Maud, crois moi. Si tu veux supporter cette séparation, tu auras besoin de tous tes amis."
"Et en ce qui te concerne ?" demanda-t-elle doucement.
"Oh, je continuerai presque comme toujours - amer et malheureux et me moquant désagréablement de chacun." Il eut un sourire sec. "Mais je peux au moins avoir la satisfaction privée de savoir que tu m'attends avec impatience et quelque part au fond de mon esprit, il y aura de l'espoir."
Elle leva le bras, prit son visage entre ses mains. "Je t'aime," dit-elle.
Il pencha la tête, ferma les yeux, laissa tomber son front contre le sien. Ils restèrent debout là en silence pendant un long moment. Alors il respira profondément, se redressa et dit, "Bien, puisque c'est notre dernière chance d'être ensemble pour qui sait combien de temps, nous devrions en profiter."
"Imogen-"
"A payé ta facture et a quitté le restaurant à cette heure. Elle savait que je viendrai pour toi, Maud. Elle ne t'en tiendra pas rigueur."
"J'ai froid." Elle se frotta les bras dans une tentative futile de les réchauffer. "J'aurai dû apporter ma veste."
"Prends la mienne." Il l'enleva et la drapa autour des épaules de Maud. "Je pourrais aussi bien donner à cette veste d'un éclat inhabituel son utilisation prévue."
"C'est tout à fait efficace, j'admettrai," dit Maud avec admiration. "Avec cela, tu sembles si différent que presque personne ne pourrait deviner qui tu es."
"Je pourrais dire la même chose de toi," dit Rogue. "Néanmoins, il serait dangereux d'assumer trop, donc je suggère que nous gardions cela pour nous." Il mit un bras autour de ses épaules, la ramena sur le trottoir avec lui. "Que penserais-tu d'une promenade au Park St James ?"
Elle lui sourit. "Très romantique."
Rogue émit un son ironique et elle rit. Elle fit glisser son bras autour de sa taille, pencha sa tête sur son épaule et ils partirent ensemble dans l'obscurité.
***
"Alors ..." dit Imogen, se penchant avec un air de conspirateur sur la table, "Qu'est-ce qui s'est passé hier soir ? Ou bien-" elle sourit - "est- ce que c'est trop sauvage et trop mauvais à raconter ?"
Ils prenaient le petit déjeuner dans un petit café non loin de l'appartement de Maud à Oxford. Il était dix heures du matin, mais malgré cela, Maud s'endormait presque dans son thé.
Elle et Rogue avaient marché pendant des heures la nuit dernière, les mains entrelacées et les têtes proches, et avaient parlé de beaucoup de choses : de Muriel et de comment elle pourrait être contrée; de la guerre à venir, qui semblait maintenant plus proche que jamais; du travail de Rogue pour le Département du Secret et de son amitié particulière - qui était plutôt une trêve armée, dit-il avec une ironie désabusée - avec Euphemia Glossop. Cela ne lui ressemblait pas d'être bavard, et elle pouvait voir que même avec elle c'était une contrainte: mais elle pouvait deviner pourquoi il pouvait sentir nécessaire de remplir l'espace entre eux avec des mots, et elle ne le retint pas.
Vers la fin, fatigués et rauques, ils s'étaient assis sur un banc du parc et s'étaient tenus simplement, regardant les étoiles. Enfin il avait penché sa tête et l'avait embrassée, pour ce qu'ils savaient tous les deux être peut-être la dernière fois; et quand il recula ses lèvres étaient entrouvertes, comme pour dire les mots qu'il n'avait jamais encore dit. Mais finalement il lui avait seulement donné un petit sourire plein d'autodérision qui avait tiré violemment sur son c?ur, reculé d'un pas et transplané.
Maud regarda Imogen avec un regard trouble et celle-ci dit, "Sauvage et mauvais ?"
"Et bien, nous parlons de lui, après tout. Toute personne à sang-froid et vicieux en surface doit être follement passionné de l'intérieur; c'est le Principe de Heathcliff."
"J'ai horreur de devoir te décevoir," dit Maud, qui ne pensait pas politique de mentionner qu'elle avait arrêté à mi-chemin la lecture du livre bien aimée d'Imogen des Hauts de Hurlevent, s'étant à peine retenue de jeter le livre à travers la pièce, ", mais tout que nous avons fait était parler. Jusqu'à environ 3h00 du matin, d'accord, mais..."
Imogen s'effondra en arrière dans son siège. "Tu n'es pas amusante du tout," bougonna-t-elle.
Maud lui donna un regard long, pensif. Si Rogue avait raison, alors Imogen était plus que juste une liaison entre Départements, elle était la propre protégée d'Euphemia Glossop. En tout cas, les événements d'hier soir prouvaient que Glossop et Rogue lui faisaient entièrement confiance . Maud appréciait Imogen et estimait son amitié; mais oserait elle vraiment lui dire la vérité tout entière ?
Si tu veux supporter cette séparation, dit la voix de Rogue avec une autorité tranquille dans son esprit, tu auras besoin de tous tes amis...
Maud inspira profondément. "Imogen".
La tête de l'autre sorcière se leva, ses yeux interrogateurs .
"J'ai quelque chose à te dire," dit Maud à voix basse, "mais j'ai besoin que tu gardes un visage impassible et que tu ne fasses pas une scène."
"Impossible," dit Imogen promptement. "Au moins, pas si ça a un rapport avec hier soir . Retournons à ton appartement et ensuite je pourrai pousser des cris et hurler et agiter mes bras autant que je veux." Elle repoussa son assiette, posa violemment une poignée de pièces de monnaie sur la table et sauta hors de la chaise. "Bon, nous sommes partis."
La moitié d'un quartier et trois escaliers plus tard, elles entrèrent dans l'appartement de Maud. Avec sa compétence vive habituelle, Imogen ferma la porte, jeta un Charme de Détection d'auditeurs et un Charme de Vie privée en enchaînement rapide, puis s'effondra sur le sofa et dit, "Nous sommes clairs. Va-z-y dit."
"Professeur Rogue et moi sommes fiancés," dit Maud.
Imogen la regarda fixement avec sa bouche ouverte pendant plusieurs secondes. Puis elle dit faiblement, "Ai-je vraiment bien entendu à l'instant les mots 'Rogue' et ' fiancé ' dans la même phrase ?"
"Oui."
"Il t'a vraiment demandé ? Et tu as dit oui ?"
"Deux fois oui."
"Mais ... tu ne peux pas être sérieuse." Elle fit un geste vague, affligé de la main. "Ce n'est pas possible."
La bouche de Maud forma une ligne dure. "Ecoute, je sais que tu n'as pas une très haute opinion de Severus et étant donné que tu as seulement vu la pire part de lui, je ne te blâme pas. Mais-"
"Oh, non, ce n'est pas ça," protesta Imogen. "Je veux dire, je ne dirais pas qu'il est mon type d'homme, mais il sait se laver et maintenant que je sais qu'il est dans l'Espionnage je n'ai aucune difficulté à croire il y a plus en lui que ce que rencontre l'?il. Ce que je veux dire est, que ça n'a aucun sens pour vous deux de vous fiancer en ce moment - vous ne pourrez pas vous marier jusqu'à ce que Tu-Sais-Qui soit vaincu."
Maintenant c'était le tour de Maud de regarder fixement.
"Et bien," dit Imogen, répondant à la question inexprimée, "C'est logique, n'est-ce pas ? S'il feint d'être du côté de l'Ennemi - qui explique beaucoup, maintenant que j'y pense - il doit limiter ses contacts à un minimum. Il ne peut pas se permettre de donner n'importe quels otages au destin. Il aurait été assez facile de tenir votre rapport secret tandis que vous étiez tous les deux à Poudlard, mais maintenant..."
Maud laissa retomber son visage dans ses mains. Elle parla d'une voix vide, entre ses doigts : "Tu as raison, bien sûr. Mais c'est encore pire que de ne pas pouvoir nous marier tout de suite. Jusqu'à ce que tout soit fini, nous ne pourrons pas même nous voir."
Imogen aspira. "C'est la chose la plus sensée à faire," elle dit. "Mais - juste ciel." Elle s'assit en silence un instant; puis dit, d'une voix douce, sérieuse qui était très différent de son habitude, "Je suis tellement désolée, Maud. N'y a-t-il rien que je puisse faire ?"
"Vaincre Voldemort," dit Maud, avec un rire chancelant.
"Ah, eh bien, si c'est tout..." Imogen rebondit sur ses pieds. "D'accord, alors, à dans une demi-heure."
Malgré l'engourdissement douloureux à l'intérieur de sa poitrine, Maud dut sourire. Imogen lui rendit son sourire, puis jeta un bras autour de ses épaules et lui donna une pression rassurante. "Tout va bien se passer," dit- elle. "Je veux dire, si je vais venir et pleurer à grands seaux à votre mariage c'est qu'il doit y avoir un mariage, non ? Là, prends mon mouchoir. Oh, attends, pas celui-là, désolée, le propre est dans l'autre manche ... là. Maintenant. Assieds-toi et je vais te faire une tasse de thé."
A sa propre façon, Maud pensa comme elle s'abaissait avec reconnaissance dans le fauteuil et regardait l'autre femme s'agiter dans la cuisine, Imogen était aussi formidable que Glossop. En fait, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que c'était une bonne chose qu'ils soient du même côté - parce que si Voldemort avait quelqu'un comme Imogen pour le rassembler, le consoler et le conseiller, il conquerrait probablement le monde.
***
Il devait y avoir au moins dix serrures différentes sur la porte d'entrée de Maugrey Fol Oeil, sans compter les serrures magiques et celles que Maud ne pouvait pas voir. Elle frappa avec hésitation, recula d'un pas et attendit.
Cela faisait seulement quelques mois qu'elle avait été ici pour la dernière fois et même dans ce petit intervalle de temps le voisinage avait changé. Les gens - sorciers comme Moldus- ne se saluaient plus dans la rue, mais passaient l'un devant de l'autre avec des regards circonspects, obliques. Les fenêtres étaient barricadées, les rideaux tirés et les portes portaient des chaînes lourdes. Maud se demandait presque si son oncle avait jeté un sort à tous ses voisins pour leur faire partager sa paranoïa légendaire - elle l'en pensait capable, particulièrement s'il pensait que c'était pour leur propre bien.
Avec une série de coups forts et de fracas, la porte s'ouvrit et Maud regarda le visage émoussé, traumatisé de son oncle. Son oeil magique s'élargit en la voyant ; puis il fit un effrayant froncement des sourcils et dit d'une voix râpeuse, "Qu'est-c'qu'tu veux ?"
"Je..." Il n'était pas dur de simuler son appréhension; des mois avaient passés depuis qu'ils s'étaient parlés, après tout et elle n'avait aucune idée de comment il pourrait prendre les nouvelles qu'elle lui apportait. "Je suis venu dire que j'étais désolée."
"Hmph." Il semblait sceptique. "Cela vaudrait mieux pour toi que ce ne soit pas un tour, fillette, ou tu seras vraiment désolée."
Maud doutait que quiconque puisse les observer , sans parler de les écouter, soit impressionné par cette charade; néanmoins, il n'y avait aucune raison d'y renoncer maintenant. "Non", dit-elle, laissant sa voix trembler un peu. "Non, vraiment, ce n'est pas un tour. S'il te plaît, puis- je juste entrer quelques minutes ?"
"Quelques minutes." Il renifla. "Plus que tu ne le mérite, mais-" Il marcha d'un pas lourd dans le vestibule vers le salon et après avoir hésité un moment, Maud le suivit à l'intérieur.
Elle avait grandi dans cette maison, en connaissait chaque centimètre, même aveugle. C'était ici, parmi les Glaces à l'ennemi, Sneakoscopes et autres bric-à-brac de détection de magie noire, qu'elle avait appris les leçons qui définiraient sa vie : guetter le mal et s'en prémunir ; garder son terrain sans hésitation ou compromis; aimer ce qui était bon avec tout son c?ur, tout son esprit et toute sa force. Une fois par semaine, au mépris des restrictions contre la magie des mineurs, son oncle lui mettait la baguette magique de sa mère dans sa main et la faisait lutter contre lui du haut en bas de cet escalier, dans ce couloir et la même chose dans l'autre sens, lui aboyant des instructions de sa voix rauque, tandis que Maud riait et qu'Athéna hululait avec agitation sur son épaule.
Alastor Maugrey n'avait jamais soigné sa jeune pupille, bien qu'elle soit aveugle; mais il n'avait jamais été cruel envers elle, non plus. Et bien qu'elle ne puisse pas se rappeler l'entendre dire en tant de mots qu'il l'aimait, elle n'avait jamais douté que c'était vrai. Aussi étrange qu'il puisse sembler à d'autres - la plupart de ceux qui connaissaient son oncle seulement comme un vieil homme laid, soupçonneux qui avaient passé sa vie à pourchasser des sorciers sombres et ne semblait pas savoir quand s'arrêter - Maud avait été heureuse dans cette maison et peu importe où elle allait ou ce qu'elle faisait, une partie d'elle l'appellerait toujours chez elle.
Elle suivi le cloc-cloc de la jambe de bois de son oncle dans le couloir et jusqu'au salon. Les rideaux lourds étaient tirés et la pièce était étouffante dans cette chaleur de fin du mois d'août, mais le connaissait trop bien pour lui demander d'ouvrir la fenêtre. La maison d'Alastor Maugrey était le point de radiation maximum au sol pour une attaque de Mangemorts et son obsession avec la vie privée était une des quelques choses qui l'avaient gardé en vie.
Soigneusement Maud se tourna et ferma la porte derrière elle. Puis elle regarda derrière elle vers son oncle, une figure bossue massive debout dans la pénombre de la cheminée et sourit. "Tu m'as tellement manqué,"dit-elle.
Il ne bougea pas , ne lui rendit pas son sourire. Au lieu de cela, il demanda d'un ton mordant, "Quel était le nom de ta mère ?"
Maud leva légèrement ses sourcils. "Margaret, bien sûr. Bien que tout le monde l'ait appelée Margo."
"Pourquoi es-tu allée à Durmstrang ?"
"Pour espionner Karkaroff, parce que je ne pouvais pas devenir Auror et que j'avais besoin de faire quelque chose d'utile. "
"Que penses tu de cette belette dégoûtante du nom de Rogue ?"
"Et bien," dit Maud pensivement, "depuis hier soir, il est mon fiancé."
"Quoi ?" L'?il magique de Maugrey sortit presque de son orbite. "Alors qu'est-ce que tu fiches ici au nom de Cerbère ?"
Apparemment, elle avait été jugée valable. Maud tira une chaise et s'assit. "Parce qu'aussi loin que tout le monde est concerné, il n'y a et n'y a jamais rien eu entre nous deux. Si Voldemort entend jamais le contraire, Severus va grincer des dents et admettre, avec une répugnance extrême, qu'il m'a droguée avec du philtre d'amour pendant les quelques derniers mois d'école et m'a ensuite frappée avec un Charme de Mémoire à mon départ. Et il n'y aura pas d'autre preuve de quoi que ce soit de plus, parce que-" elle respira à fond - "nous ne nous reverrons plus jusqu'à ce que tout soit fini."
Maugrey s'assit lourdement dans le fauteuil à côté d'elle et posa son pied en bois sur l'ottomane. "Tu as pris un risque en me disant tout ça, jeune fille. Je sais que tu es la vraie Maud, maintenant; mais comment sais-tu que je suis vraiment ton oncle ?"
Maud secoua la tête ,incrédule. "Penses-tu que je ne puisse pas faire la différence, après toutes ces années ? Dumbledore ne te voyait peut-être pas assez souvent pour te distinguer d'un imposteur, mais aucun Mangemort déguisé ne pourrait jamais espérer me tromper. La manière dont tu fais pivoter ta hanche gauche quand tu marches, le tic de ton bon oeil qui se montre seulement quand tu essaye de ne pas sourire ... ne t'inquiète pas, Mon Oncle. Je n'ai pas oublié ce que tu m'as appris."
"Ca c'est ma Maudie." Il lui sourit et posa sa main lourde, traumatisée sur la sienne. "Ah, gamine, Tu m'as aussi manqué."
Elle se pencha, laissant tomber un baiser léger sur sa joue de survivant. "Alors ... suis-je pardonnée ?"
"Cela dépend ce que tu veux que je pardonne. Si tout ce que tu veux est de mettre de côté notre faux différent et être vus comme une famille de nouveau, je n'ai aucune objection. Mais..." Ses yeux se rétrécirent. "Quant à cette affaire d'épouser Rogue..."
"Je suis trop jeune, je suis trop confiante, je ne le connais sûrement pas encore assez bien, il y a de jeunes hommes agréables en abondance dans le monde, si je veux avec ses goûts à lui, est-ce que je pense vivre à Poudlard et qu'est-ce qui me fait penser qu'il a quelque chose de mieux à m'offrir..." Elle arrêta de cocher les arguments sur ses doigts et le regarda. "Ai-je oublié quelque chose ?"
"Oui, tu as oublié quelque chose." Son visage était grave, les lignes autour de sa bouche taillées profondément. "Qu'est-ce que cela va te faire, Maudie, quand il se fera tuer ?"
Un n?ud froid serra son estomac. "Pas quand," elle dit d'une voix serrée. "Si. Et c'est un très grand si, mon Oncle. Severus sait ce qu'il fait; il a espionné Voldemort auparavant et il peut le faire de nouveau-"
"Ce n'est pas juste Voldemort. Les troupes se réunissent des deux côtés; tu l'as vu. Et si nous en venons à la guerre, ton Rogue est aussi susceptible d'être abattu par notre côté que par l'ennemi. Pour chaque imbécile lâche comme Fudge, qui feint de ne pas voir l'arbre avant qu'il ne lui tombe dessus, il y a un autre vieux vétéran féroce comme moi, éprouvant des démangeaisons de se battre et décidé à ne pas faire dans le détail. Tout ce qu'il faut est qu'un de ceux-là se montre à n'importe quel raid de Mangemorts-"
"Arrête ça." Ses articulations étaient blanches. "N'importe lequel d'entre nous pourrait être tué, en parlant comme cela. Moi. Toi. Dumbledore, même. Je ne vais pas arrêter de vivre, arrêter d'aimer, parce que j'ai peur de perdre les gens que j'aime."
"Et tu ne devrais pas, jeune fille." Sa voix était très douce. "Mais tu ne devrais pas ignorer ces craintes, non plus. Tu as donné ton c?ur à un homme marqué - mieux vaut être préparé à faire face au pire. Entraîne toi à vivre sans lui, sans penser à lui; de même que tu t'es entraînée à trouver ton chemin sans Athéna et pour la même raison. Parce que si tu ne le fais pas, alors quoi qui le frappe t'estropiera aussi."
Maud libéra son souffle. "Tu sais que c'est la dernière chose à laquelle je veux penser tout de suite."
"Je sais." Il tapota sa main, lui fit un sourire sec. "C'est pourquoi je l'ai dit. Rogue te dirait la même chose, s'il était ici : tu le sais."
Elle acquiesça à contrec?ur. "Il m'a dit que j'aurais besoin de toi. Et il avait raison."
"Ma Maudie à moi." Il mit son bras autour de ses épaules, la serra fermement. "Tu ne prends jamais la route la plus facile, n'est-ce pas ? Es- tu sûre de ne pas juste vouloir quelque garçon agréable de ton âge, qui aura un travail honnête et gardera un profil bas et t'apportera des fleurs à votre anniversaire de mariage ?"
"Et bien ... je pourrais épouser George Weasley, je suppose. Seulement les fleurs sentiraient probablement le vieux whisky d'Ogden et chanteraient des chansons paillardes pendant la semaine suivante." Elle lui fit un sourire faible, aqueux. "Je peux vivre sans fleurs, mon Oncle. Je n'en veux même pas, vraiment."
"C'est aussi bien, je suppose." Il lâcha un soupir râpeux. "Tu les jetterais seulement dans un chaudron pour en faire quelque mélange horrible de toute façon."
Maud rit et laissa tomber sa tête contre son épaule. "Cher vieil Oncle Alastor," dit-elle. "Je regrette que ce ne soit pas dans de meilleures circonstances, mais ...il est bon d'être chez soi."
