Titre: Si nous survivons - Chapitre 9: Tempête de soupirs (9/11) version modifiée 10/2003

Author: R. J. Anderson Email: rebeccaj@pobox.com Traduit de l'anglais par dark_rogue@caramail.com Category: Drama/Angst/Romance Mots-clefs: Rogue, George, après la coupe de feu, Voldemort, guerre (Accord parental souhaitable)

* * *

"Je n'y crois pas! C'est la deuxième fois cette semaine!"

Tony claqua le couvercle et jura amèrement. "J'ai passé trois maudites heures à préparer ce lot. Alors je quitte la pièce pendant dix minutes et il s'aplatit devant moi."

"Dommage, cela," dit Fred avec sympathie.

"Ouais," consentit George. Avec des mouvements habiles il découpa son dernier foie de dragon séché et l'ajouta au chaudron bouillonnant devant lui. "C'est drôle comment cela peut arriver. Oh et à propos, Tony mon vieux - quand tu verras Peg, cela t'ennuierait-il de lui dire que nous avons besoin de quelques autres fioles de sang de salamandre ?"

Maud se détourna et feint de ranger son établi, mais tout le temps elle mordait sa lèvre pour s'empêcher de rire. Extérieurement, Fred et George maintenaient toute apparence d'amabilité polie; mais leur moquerie rusée des bizarreries de Tony devenait plus flagrante chaque jour.

"Assez de votre insolence, gamins," dit Tony. Sa voix était à niveau, mais un flux sombre rampa le long de sa mâchoire comme il parlait. "Restez juste à votre propre travail et laissez-moi m'occuper du mien." Il jeta un coup d'?il à Maud, et dit d'une voix plus basse, "Je compte sur toi pour tenir ces deux là dans le droit chemin, chérie. Ne me déçois pas." Alors il tourna les talons et sortit à grands pas.

Dans d'autres circonstances, Maud aurait pu plaindre Tony. Après avoir travaillé si longtemps avec seulement Sarah et Maud, il avait été mal préparé pour traiter avec les exubérants jumeaux Weasley. Non seulement ils étaient plus jeunes, plus rapides et plus amusants que lui, mais ils avaient leurs propres idées définies de comment faire des choses et leur indifférence joyeuse pour les procédures établies était venue comme un choc considérable à l'ego de surveillant de Tony. Même pire, il était bientôt honteusement clair que leur approche de casse-cou de la fabrication de potions marchait aussi bien , ou même mieux, que les méthodes plus prudentes et systématiques de Tony.

Mais cela avait été juste le commencement des ennuis de Tony. Au début , il fit l'erreur cardinale de menacer Fred et George de renvoi s'ils ne prenaient pas la forme du moule et ne se conformaient pas à ses espérances; les jumeaux avaient (correctement) élevé une objection qu'il n'y avait rien mal avec la qualité de leur travail et que leurs commandes étaient toujours finies à l'heure; et finalement la question était montée jusqu'à Glossop, qui avait catégoriquement déclaré que le Département n'avait aucun autre ouvrier qualifié pour prendre la place des Weasleys et que Tony devait juste s'arranger avec eux du mieux qu'il le pourrait.

Ce qui signifiait que Tony était effectivement privé de pouvoir dans son propre laboratoire et lui et les jumeaux Weasley le savaient. Maud n'oublierait jamais le jour, non longtemps après, où Fred et George jouèrent une plaisanterie pratique atroce de trop et où la patience de Tony cassa finalement. Toutes les traces de sa bonhomie caractéristique avaient disparu et dans une série de phrases droites, caustiques il dit exactement aux jumeaux ce qu'il pensait d'eux.

"Vous n'êtes pas à maudit Poudlard désormais!" Il rageait. "Pourriez-vous donc arrêter d'être un couple de gamins immatures et faire ce qu'on vous dit, de la manière qu'on vous dit! Et jusqu'à ce que vous le fassiez, ne vous attendez pas à ce que je vous donne n'importe quel assignation sérieuse, parce qu'avec votre attitude je n'aurais pas confiance en vous pour vous moucher sans surveillance! Je ne sais pas à quoi Glossop pensait quand elle vous a embauchés, parce que si j'avais eu mon mot à dire, vous laveriez des chaudrons pour le reste de vos maudites vies -"

Enfin Tony avait fini de parler avec emphase et était sorti fumant, faisant claquer la porte derrière lui. Il y avait eut un moment de silence profond. Alors Fred avait regardé George et avait dit, très l'air de rien, "Vous comprenez, bien sûr, que cela signifie la guerre."

Jusqu'à ce point la rébellion des jumeaux avait consisté surtout en taquineries accommodantes et quelques blagues aux heures de déjeuner. Maintenant, cependant, ils attaquaient Tony impitoyablement. Non seulement ils ignoraient ses interdictions d'expérimentation non surveillée dans le laboratoire - souvent avec des résultats spectaculaires - mais ils s'étaient en réalité liés d'amitié avec sa Némésis, Peg McGillicuddy.

Pas que cela ait été difficile. Personnellement, Maud n'avait jamais eu de problème avec Peg ou ses approvisionnements; elle n'avait pas simplement pensé prudent d'attirer l'attention de Tony sur ce fait. Mais les jumeaux avaient été tout à fait effrontés. Ils avaient apporté des fleurs à Peg, l'avaient flattée atrocement et l'avaient même emmenée à dîner. Maintenant la vieille infirmière surveillant l'approvisionnement pensait que Fred et George étaient merveilleux et leur fournissait les meilleurs ingrédients sur l'instant où ils le demandaient.

Pendant un temps Tony avait semblé s'adoucir un peu en ce qui concernait Peg; maintenant, cependant, la simple mention de son nom le faisait grincer des dents. Le seul moyen par lequel il pouvait sauver la face chaque fois que Fred ou George touchait cet endroit sensible était de s'éloigner - et les jumeaux avaient rapidement appris à prendre plein avantage du fait.

George regarda derrière lui la porte fermée, une évaluation brilla dans son oeil. "Combien de temps penses-tu qu'il sera parti cette fois ?"

"Sais pas," dit Fred. "Dix, quinze minutes ?"

"Assez longtemps." George sortit un petit livre de sa manche, commença à le feuilleter avec impatience les pages. "Bien. Moitié d'une livre de foie de dragon séché, six pouces d'intestins de crabe de feu, deux tasses de pus de clabbert et un oeuf d'ashwinder frais-"

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda Maud. "Ne me dites pas que vous avez volé les recettes secrètes de Tony."

"Pas le moins du monde!" se moqua George, comme Fred commençait adroitement à mesurer et ajouter le reste des ingrédients. "Qui a besoin d'elles, quand nous avons cela ?" Il sourit affectueusement au volume relié en cuir qu'il tenait. "Tu sais, j'aime mon grand-beau-père de plus en plus chaque jour. Dommage qu'il soit mort."

Maud fut surprise "Tu veux dire que la recette viens de Prospero Peachtree ?"

"Yup." George lui fit signe avec le livre. "La maman de Jennet a trouvé cela en triant ses affaires - il y a toutes sortes de superbes substances. Fred et moi avons essayé certaines de ces potions en week-ends et c'est mauvais." Il sourit de manière folle. "Disons juste que Maman n'a plus à s'inquiéter de gnomes dans le jardin désormais."

" 'sur," dit Fred pensivement, regardant fixement dans le chaudron, "elle n'a plus à s'inquiéter du jardin non plus..."

"Je ne savais absolument pas que Peachtree était si bon en potions," dit Maud. "N'était-il pas au Comité pour les Charmes Expérimentaux ?"

Un instant George la regarda en fronçant les sourcils, évidemment rendu perplexe par son ignorance; alors son visage s'éclaira et il dit, "Oh, bien sûr. J'ai oublié - tu n'étais pas à son mémorial. Ouais, il était au Comité, d'accord. Mais cela ne l'a pas arrêté d'expérimenter avec toutes les autres sortes de magie aussi, quand cela en venait à sa grande obsession."

"Qui était ?"demanda Maud, curieuse.

Fred toussa. "Pense que c'est prêt," dit-il. "Tu veux essayer ?"

"Ouais," dit George. Il jeta un coup d'?il à Maud. "Souhaite-moi bonne chance," dit-il, prenant un bécher de liquide jaune, pétillant doucement de la main de gantée de Fred. "Hauts les c?urs -" et il versa la potion directement dans sa gorge.

Il y eut un moment de silence, tandis que George avala, tressaillit et cligna des yeux. "Sais pas", dit-il. "Peut-être nous avons manqué un ingrédient." Il fit un pas vers le chaudron, comme pour regarder à l'intérieur; alors subitement il hoqueta et vomit une énorme flamme de feu blanc éblouissant directement dans le visage de Fred.

Maud lâcha un cri étranglé, sûre qu'un ou les deux des jumeaux seraient terriblement brûlés; mais un instant plus tard les flammes s'éteignirent et Fred réapparut, stupéfié et rayonnant. "C'était brillant à faire peur," dit- il. "Toi ça va, George ?"

George tapa fort contre sa poitrine, râla et eut un sourire aqueux. "Wow", dit-il d'une voix rauque. "Ouais".

"Pourquoi," dit Maud, se remettant tardivement de son choc, "Prospero Peachtree aurait-il inventé une recette pour un feu respirable qui ne brûle pas ?"

"Parce que," dit George, se penchant en arrière contre l'établi comme Fred saisissait un bloc de papier et commençait avec impatience à griffonner des notes sur leur dernière expérience, "il était un pyromane - ou, comme Jennet préfère dire, un pyromaniaque. Absolument fou de feu. Adorait l'allumer, jouer avec , en fabriquer de nouvelles sortes . Mettant le feu sa maison environ trois fois par semaine, ce qui est comment les parents de Jennet se sont rencontrés. As-tu vu que son papa était un pompier Moldu ?"

"Non," dit Maud sans expression. "Mais j'ai rencontré son père, n'est-ce pas ? J'aurais juré qu'il était sorcier-"

"Nah, c'est son beau-père. Son père réel est mort quand elle avait sept ans, essayant de sauver le chat de quelqu'un d'un feu de maison. De toute façon, Peachtree a été assez renversé quand sa fille lui a dit qu'elle voulait épouser un Moldu - ils étaient une vieille famille de sang pur et beaucoup de ses prétendus amis lui ont dit qu'il devait interdire l'union. Il l'a presque fait, en fait, mais Dumbledore lui en a parlé ." Il sourit. "Bonne chose, aussi. Non pas juste pour moi, mais pour lui aussi, à la fin - il a adoré Rob et Jennet quand ils sont venus au monde. Ca a été un peu difficile pour lui quand Jennet s'est avérée être un Cracmol, mais Dumbledore l'a fait accepter cela, aussi."

"Vous savez," dit Maud lentement, "que cela répond à beaucoup de questions que j'avais à propos de Peachtree. La fidélité à Dumbledore, le Patronus phoenix - quoi d'autre, pour un homme qui aimait le feu ? - et ce sort d'Immolation sans baguette."

"Ouais," dit George, dégrisé. "Il a écrit la théorie derrière cela dans un de ses journaux aussi. C'était en réalité une sorte de Transfiguration, le croire ou pas - mais une qui ne pouvait pas être renversée. Comme être un Animagus, mais tu peux seulement le faire une fois."

Maud acquiesça pensivement. Etait-ce que Dumbledore avait fait, à la fin ? S'être immolé lui-même lorsque Voldemort avait lancé son sort final ? Cela expliquerait certainement pourquoi il ne restait rien ...

"Nous ferions mieux de ranger cette substance avant que Tony ne la voie," dit Fred, rabattant un couvercle sur le chaudron et le soulevant du feu. "Nous pourrons l'embouteiller plus tard."

"Penses-tu que cela pourrait être utile au Ministère ?" demanda Maud.

George regarda Fred. "C'est assez spectaculaire..."

"Pourrait être une bonne distraction dans un combat," dit Fred. "Ouais," conclut George.

"Nous ajouterons quelques bouteilles à l'arsenal. Pourquoi pas ?"

"Assurez-vous juste que vous mettez mon oncle au courant sur comment l'employer," dit Maud. "Alors il pourra le dire aux autres, quand il sera temps."

"D'accord." George saisit une série de bouteilles et de boîtes de la planche apparemment au hasard, comme Fred remplissait un autre chaudron et chauffait le feu. "Bien, de retour au morne quotidien. Médée ait pitié, de combien de litres d'Extrait Stimulant une armée peut-elle avoir besoin ?"

Un jour, pensa Maud, quand tout serait fini, elle prendrait le temps de dire à Fred et particulièrement à George juste combien elle les appréciait tous les deux. Pendant les trois mois passés seuls, la présence gaie des jumeaux Weasley dans le laboratoire était parfois à la seule chose la gardant saine d'esprit. Peu importe ce qui arrivait, elle pourrait se reposer sur eux; et en l'absence continue de Rogue, cet appui lui était plus précieux que ce que Fred ou George pourraient commencer à deviner.

Tout de suite, cependant, il y avait du travail à faire et Tony pouvait revenir à tout moment. Maud revint à son établi et reprit la coupe d'herbes pour la Solution Calmante qu'elle faisait. Une mèche lâche de cheveux pâles tombait dans ses yeux; elle reposa ses ciseaux et repoussa ses cheveux en arrière d'un geste irrité. Ils étaient plus long maintenant qu'ils ne l'avaient jamais été, presque aussi longs que ceux de Lucinda et elle pensait souvent qu'elle devait les couper, juste pour l'aspect pratique. Mais chaque fois qu'elle le faisait, elle se rappelait les longs doigts de Rogue s'entrelaçant dans ses cheveux, la manière avec laquelle il les rassemblait dans ses mains quand il l'embrassait et tout à coup cela semblait une trahison que de même le considérer.

Elle attacha ses cheveux en chignon derrière sa tête et travailla de façon déterminée en silence pendant plusieurs minutes, écoutant à moitié seulement les commentaires murmurés et les exclamations de Fred et George derrière elle, avant que la porte ne s'ouvre de nouveau et que Tony revienne .

"Bien, alors," dit-il, battant ses grandes mains ensemble, "c'est fini pour aujourd'hui. Rangez et partez."

"Quoi ?" demanda Fred avec doute. "Il est seulement trois heures."

"Je ne fais pas les ordres, Freddy, je les transmets juste. Dehors. Allez- y vite." Alors, comme les Weasleys commençaient à contrec?ur à obéir, Tony courba à un doigt vers Maud et l'appela à son côté. D'un ton confidentiel il dit, "Maud, chérie, puis-je te parler en privé ? Je suis un peu ennuyé et je pourrais avoir besoin d'un conseil de femme." Il baissa sa voix encore plus , chuchota, "C'est à propos de Sarah."

Maud fut déconcertée. "Je - oui, bien sûr. Ici, tu veux dire ?"

Il rougit un peu. "Dans une minute. Si tu n'y vois pas de problème." Il pointa brusquement un pouce vers Fred et George, qui avaient le dos tourné. "Mais j'attendrai que ces deux là soient sortis. Ne voudrais pas leur donner quelque raison de plus de se moquer."

"Bien sûr que non," dit Maud faiblement.

"Bonne fille. Merci" Il tapota son épaule, puis se tourna et partit.

Maud ferma les yeux, respira à fond. Quand elle les ouvrit de nouveau, elle vit Fred et George devant elle avec un souci évident. "Ne vous inquiétez pas," dit-elle, tapant deux doigts contre sa joue dans un geste qu'elle savait que George comprendrait. "Je vais bien. Juste - fatiguée."

George acquiesça et rendit le signe. Deux minutes ou moins. "Fais attention à toi, OK, Maud?" Il dit d'une voix assez forte pour être entendu. "Repose-toi, ou quelque chose du genre."

"Ouais," dit Fred, prenant son paquet sur l'épaules et ouvrant la porte en grand. "Nous te verrons bientôt."

Maud les suivit dans la pièce principale du laboratoire, où la lumière chaude du début d'été s'inclinait par les fenêtres, faisant danser les petites particules de poussière . Tony était assis sur un tabouret dans le coin, ayant l'air triste; elle essaya de ne pas faire attention à lui spécialement. "Au revoir", dit-elle aux jumeaux. "Passez un bon week-end."

Fred et George eurent des sourires identiques, puis portèrent leurs doigts à leurs fronts en un semblant de salut et transplanèrent. Maud, restée seule avec Tony, se tourna vers lui avec une sorte de calme fataliste et dit, "Que voulais-tu dire à propos de Sarah ?"

Tony soupira et se leva du tabouret. "Elle m'a appelé hier soir. M'a dit qu'elle était désolée, qu'elle voulait me voir pour parler." Il marcha vers elle, se grattant le dos de sa tête comme s'il était perplexe. "Je ne savais pas tout à fait que dire, sauf, peut-être - Imperio."

L'esprit de Maud se vida. Elle flottait dans une mer de lumière terne; ses pensées, ses soucis, s'éloignaient tous avec la marée...

Très agréable, n'est-ce pas ? La voix rauque d'Oncle Alastor se répercuta dans son esprit. Très relaxant. Mais avec chaque moment qui passe, ta volonté devient plus faible et ton ennemi devient plus fort...

"Désolé, chérie," dit Tony, avec ce qui semblait être du regret véritable. "Tu vas devoir venir avec moi." Il lui offrit une main et elle la prit automatiquement. Mais même en le faisant, les leçons de son oncle lui revenaient de nouveau - Vigilance, Maudie! Allez, lutte! - et elle se trouva plantée sur ses pieds, se préparant pour la bataille qu'elle savait devoir venir.

"Regardez moi ça," dit la voix de George derrière eux sur le ton de la conversation. "Ils se tiennent la main. Comme c'est gentil."

"Ouais," Fred remarqua. "Et penser nous n'avons jamais su ."

La bouche de Tony tomba ouverte. Il se ressaisit avec un effort, essaya de sonner féroce et autoritaire : "Que pensez-vous que vous faites ? Juste transplaner ici comme ça - c'est dangereux dans un hôpital! Vous êtes supposés employer l'entrée principale!"

Vigilance...

"Ouais, on sait, mais on a oublié quelque chose," dit George doucement. "Donc on est revenus le chercher."

Lutte...

"Peut-être que tu l'as vu," ajouta Fred. "C'est une chose petite, noire..." Il se pencha pour regarder sous un banc, ensuite continua avec le même ton banal, "Ca a l'air de, oh, je sais pas, un crâne..."

MAINTENANT!

Avec toute sa force Maud retira violemment sa main de la poigne de Tony, plongea et roula au-dessous de la plus proche table. Elle entendit le cri rauque de Tony de colère et de surprise, vit un flash de robes bleues comme Fred plongea en avant; alors les voix des jumeaux retentirent presque comme une seule :

"Expelliarmus!"

"Petrificus totalus!"

Quelque chose de lourd s'effondra sur le plancher. Maud se leva sur ses pieds pour regarder et vit les yeux de Tony la fixant, impuissants , son visage gelé dans une grimace laide de colère. Son c?ur martelait et sa gorge était sèche, mais elle réussit à soulever sa tête et à le regarder directement dans les yeux en disant, avec un froid et une précision délibérée :

"Par l'autorité du Ministère et en mémoire de Callum et Bridget Gamble, vous êtes en état d'arrestation pour meurtre et haute trahison." Elle lui fit un sourire mince, remonta sa manche pour révéler l'ombre faible de la Marque Sombre sur son bras. "Et tout ce temps vous pensiez que je croyais que Sarah était le Mangemort parmi nous. Désolé pour cela - chéri."

* * *

La salle de conférence d'Euphemia Glossop n'avait jamais été aussi pleine à craquer. Fred et George étaient assis d'un côté de la longue table, avec Maud prise en sandwich entre eux, par protection, de l'autre côté était Imogen, ayant l'air inhabituellement sombre dans des robes longues vert foncé, alors qu'une Sarah Proctor pâle et nerveuse avait pris le siège le plus près de la porte. Tony, étroitement lié à sa chaise, était assis à contrec?ur à l'extrémité lointaine, contre le mur.

"Alors, M. Gamble," dit Euphemia Glossop d'un ton craquant, s'asseyant à la tête de la table et réunissant le bout de ses doigts, "il semblerait que vous ayez été dépassé finalement."

"Je ne sais pas de quoi vous parlez," insista Tony, grimaçant en luttant contre le sort de rétention puissant qui l'attachait. "Vous n'avez aucun droit de me traiter de cette façon! Je suis un employé fidèle du ministère!"

"Fidèle au Seigneur des Ténèbres, peut-être," murmura Imogen, tapant sa baguette contre sa paume comme si ça la démangeait de l'utiliser sur lui. "Vous êtes un déshonneur à Pouffesouffle, Gamble."

Il la regarda avec ressentiment. "Et qui diable êtes-vous?"

"Je suis la meilleure amie de Maud -- et votre pire cauchemar," dit Imogen, lui souriant gentiment . "J'ai pris les rapports des orphelins de la ruelle Thistledown."

Le visage de Tony devint blanc. Glossop continua avec une froideur délibérée :

"Même avant la mort de votre frère, M. Gamble, votre préjudice contre son choix d'une épouse et d'une carrière Moldue était bien connu. Et la nuit avant que les Mangemorts ne viennent à la ruelle Thistledown, la voix d'un homme -- votre voix -- avait été entendue se disputer avec Callum dans son bureau."

Sa bouche tomba ouverte. "Vous ne m'accusez pas d'avoir tué mon propre frère!"

"Non," dit Glossop. "Je vous ferai ce crédit, au moins. Mais vous saviez que son orphelinat serait visé. Et d'après tous les rapports, votre souci fraternel pour Callum consistait à lui dire de 'se débarrasser des déchets Moldus avant qu'il ne soit trop tard.'" Ses yeux se durcirent. "Vous auriez dû savoir qu'aucun homme d'honneur - moins que tous un homme dévoué et aimant qui aimait son épouse et les enfants à leur soin -- ne pourrait absolument pas accepter un tel conseil."

Tony était silencieux, mais sa mâchoire se serra, et ses mains agrippaient durement les bras de la chaise.

"Cependant," Glossop continua implacablement, "votre consternation véritable quand vous avez appris que la ruelle de Thistledown avait été détruite fit une chose pour votre couverture. Maud aurait pu avoir suspecté votre participation avec l'ennemi plus tôt, si elle n'avait pas été convaincue que vous aviez changé votre attitude envers Bridget Gamble, et aviez vraiment appris à l'apprécier comme Callum avant leur mort. "

"Je me suis trompée," dit Maud doucement, amèrement, et George posa une main réconfortante sur son épaule pendant que Glossop continuait:

"Une fois que Maud avait découvert que vous envoyiez au ministère de l'extrait éclatant de qualité inférieure, cependant, il était bien trop facile pour elle de recoller les morceaux -- en particulier une fois qu'elle avait lu les transcriptions des témoignages des orphelins. Pour ne pas mentionner que vos tentatives maladroites pour blâmer Sarah et l'infirmière d'approvisionnement à Ste Mangouste de vos 'erreurs' vous ont fait peu de crédit. En effet, si ce n'était pour l'ignorance de Peg McGillicuddy's des mensonges que vous disiez à son sujet -- non sans mentionner le profond sentiment que Sarah avait pour vous, qui la faisait garder l'espoir de votre repentance et réforme -- vous auriez été attrapé il y a bien longtemps." .

"C'est un tas de mensonges," dit Tony d'un ton rogue. "Ne me dites pas que vous croyez ceux-là --" avec une secousse méprisante de sa tête il indiqua Fred, George et Maud --" après que toutes les choses qu'ils ont faites? Les garçons presque ont fait sauter mon laboratoire cent fois, et elle les supportait --"

" Je vous respectais," chuchota Maud, sentant des larmes chaudes piquer ses yeux. "je vous ai fait confiance. Sarah croyait en vous. Et vous nous avez tous trahis ."

"En outre, si je suis un tel bandit," continua rapidement Tony, l'ignorant, "Que diriez-vous de Sarah, alors? Elle a essayé de me tuer - a fait une grande entaille dans mon épaule -- Maud l'a vu elle-même --"

" C'est toi qui me l'a fait faire," dit Sarah d'une voix mince, hésitante. Il y avait des cernes foncés sous ses yeux, et son visage était aussi pâle que le reste d'elle. "Je t'aimais depuis Poudlard, et tu le savais , et tu m'as utilisée, sachant que je te protégerais -- et quand finalement je ne pouvais plus le supporter et t'ai affronté , tu m'as mis sous Imperius --" Elle fit un petit bruit étranglé et détourna son visage .

"Mais vous avez sous-estimé Sarah," dit Glossop catégoriquement, ses yeux gris se déversant dans ceux de Tony. "Quoique vous lui ayez dit qu'elle n'avait aucun espoir de prouver quoi que ce soit contre vous, parce que Maud, le seul témoin corroborant de votre culpabilité, était votre amante et votre complice --"

Imogen laissa échapper un juron peu habituel, et Maud se leva à moitié sur ses pieds. L'audace, les nerfs, la cruauté pure et simple de cet homme -- mais de nouveau, la pression douce de la main de George la raffermit. Elle se rassit , pour voir Sarah la regarder avec des yeux bordés de rouge, des yeux de martyre. Maud secoua la tête dans un geste de démenti absolu; Sarah renvoya un signe d'assentiment lent et triste, comme pour dire: Je sais cela. Maintenant.

"Malgré cela, Mlle Proctor était assez sage pour venir à moi et de me dire tout ce qu'elle savait," Glossop termina. "Mais même si elle ne l'avait pas fait, nos propres enregistrements de surveillance, remontant à l'année précédente quand Maud m'a approché la première fois avec ses soupçons, étaient plus que suffisants pour confirmer votre culpabilité."

" Je suppose que vous m'avez coincé, alors," dit Tony, avec un ricanement qui ne couvrait pas tout à fait sa consternation évidente. "Mais si vous étiez tous si sûrs que je travaillais pour Vous-Savez-Qui, pourquoi ne pas me mettre aux fers et m'envoyer hors circuit à Azkaban immédiatement?" Quand Glossop resta silencieuse, il continua, une note de triomphe hystérique se levant dans sa voix. "Je vous ai coincé là, hein? Peut-être votre cas n'est pas aussi hermétique que vous aimeriez le faire croire."

"Espèce de idiot inutile," dit George violemment. "naturellement nous ne vous avons pas arrêté. Nous savions exactement qui vous étiez, où vous étiez, ce que vous faisiez, et pourquoi . Alors quel utilité y aurait-il à montrer notre main, donnant à Vous-Savez-Qui une chance de venir avec un plan B?"

"Précisément," dit Glossop, imperturbable malgré l'interruption. "Aussi longtemps que l'Ennemi croit que Tony est toujours libre, et continuant à fournir au ministère un arsenal faible et inefficace de potions, il sous- estimera nos forces. Et cela nous donne un avantage stratégique que nous ne pouvons pas nous permettre de perdre. Comme les informations que vous êtes sur le point de nous donner, M. Gamble." .

Tony cracha sur la table, toute trace d'affabilité disparue maintenant. "Je ne vous dirai rien, espèces de Sorciers amoureux des Moldus!"

Imogen dirigea sa baguette magique vers lui, ses yeux se rétrécissant dangereusement. "Gardez une langue civile dans votre tête, ou perdez-la. La langue, ou la tête - ça m'est vraiment égal."

"Oh, Merlin," gémit Tony. "Pas la vieille routine 'bon Auror, mauvais Auror '. Quel genre d'imbécile me croyez-vous?"

Glossop donna un regard rapide de côté à Maud, qui se tourna tranquillement et alla vers un grand placard dans le coin. Avec un coup de baguette elle l'ouvrit, et retira une petite bouteille de liquide clair. Elle l'avait concocté elle-même, se basant sur les techniques fortement avancées de potions que Rogue lui avait enseignées, qualifications que Tony dans son arrogance n'avait jamais utilisées; elle rapporta alors la fiole à la table de conférence fièrement, et la posa avec un bruit tintant froid juste hors de portée de Tony.

"Vous ne pouvez pas faire cela!" La sueur suintait sur son front, et sa voix était rauque de désespoir. "C'est d'utilisation contrôlée -- directives strictes du Ministère --".

" Ah, " dit Glossop, " mais nous sommes le Ministère. " Elle souleva ses sourcils, son regard fixe balayant au-dessus du petit groupe rassemblé autour de la table. " Y a il quelque objection à l'utilisation de Veritaserum dans ce cas-ci? "

Il y eut un silence profond.

"Je ne pensais pas. " Elle donna un signe d'assentiment aux jumeaux Weasley. " Si vous voulez bien ? "

"Avec plaisir, " dit Fred sinistre, faisant craquer ses articulations. Lui et George firent un pas en avant et saisirent Tony par les épaules. Il cria et essaya de lutter, mais le sort de rétention le tenait bien. Avec la force musculaire des Batteurs qu'ils avaient été par le passé , George força la tête de Tony en arrière tandis que Fred ouvrait ses mâchoires.

" Ok, allez-y, " George grogna. Maud regarda Sarah et lui donna la bouteille. " Tu as le droit," elle dit tranquillement, mais l'autre femme pâlit et secoua la tête. Résignée, Maud se pencha à travers la table et versa soigneusement deux gouttes de la potion de vérité dans la gorge de Tony qui poussait des cris perçants .

Il fallut seulement quelques secondes avant que les luttes de Tony s'apaisent, et une expression molle, stupéfiée vint sur son visage. Quand Fred et George le laissèrent aller et reculèrent, il s'effondra dans sa chaise, toute résistance abandonnée.

"Maintenant, " dit Glossop tranquillement. " Vous avez dit à Maud qu'elle devrait venir avec vous. Où et pourquoi ?"

La bouche de Tony bougea automatiquement. "Mon maître m'a sommé tôt ce matin, et m'a dit de mettre Maud sous Imperius et de la lui apporter à Poudlard avant la tombée de la nuit. Je ne sais pas pourquoi. "

" Poudlard! " dit Glossop, clairement étonnée. " Vous voulez dire que l'Ennemi est à Poudlard maintenant? "

"Oui. "

Elle échangea un regard avec Imogen. " Seul? "

" Non. Il a dit que quand je viendrai à lui, avec Maud... nous nous joindrions à son armée. "

Le groupe autour de la table se regarda l'un l'autre avec consternation. Ils s'étaient tous attendus à ce que Voldemort se déplace sur Poudlard bientôt, mais le Département n'avait reçu aucune notification que ses armées se dirigeaient dans cette direction, beaucoup moins qu'elles étaient déjà arrivées.

" Elles ne peuvent pas avoir transplané, " dit George, fronçant les sourcils. " pas à Poudlard. "

" Ouais, " dit Fred. " ils doivent être venus par Pré-au-lard, ou de l'autre côté de la forêt. "

" Mais s' ils l'avaient fait, " Imogen objecta, " ils auraient été vus à ce jour et dénoncés. Et ils ne l'ont pas été. " Elle regarda Glossop pour confirmation. " N'est-ce pas? "

Glossop secoua la tête, puis se tourna de nouveau vers Tony. " Comment l'ennemi a-t-il amené son armée à Poudlard? "

" Je ne sais pas. Tout ce qu'il a dit était qu'il avait quelques fidèles serviteurs dans Poudlard, et qu'ils traceraient un chemin. "

Des serviteurs fidèles, pensa Maud, et alors elle réalisa. Elle pouvait voir les mots dans son esprit, dans l'écriture penchée et élégante de Rogue: Draco Malfoy et un groupe d'élite de ses camarades Serpentards complotent ensemble en secret, préparant quelque preuve de leur fidélité à Voldemort;...

Il semblait qu'ils aient réussi.

Glossop appela une plume et un parchemin avec un claquement de doigts et écrivit précipitamment une note . La scellant avec un contact de sa baguette , elle la remit à Sarah et dit, " Apportez ceci au service de l'Application de la Loi Magique. Dites-leur de mobiliser leurs forces immédiatement. "

" Moi? " Sarah hésita. " mais je --"

" Ne discutez pas, " dit Glossop fermement. " Allez juste. Maintenant! "

Sarah cligna des yeux, avala, repoussa sa chaise, et transplana. Glossop se tourna de nouveau vers la table, ses doigts tapotant son impatience. " Bien, M. Gamble, " dit-elle. " dites-moi tout ce que vous savez du plan de l'Ennemi pour attaquer Poudlard. Tout. "

***

" Tu ne peux pas faire ça! "

George était plus fâché que Maud l'avait jamais vu avant, son visage alternant entre le blanc et le rouge. " C'est de la folie -- tu n'es pas entraînée -- tu te feras tuer! "

" Je dois y aller, " dit Maud catégoriquement. " C'est moi que Voldemort veut. "

"Ce qui est exactement pourquoi tu ne peux pas y aller! " cria George. " Tu atterriras pile dans les mains de Tu-Sais-Qui -- tu aurais aussi bien pu juste être partie avec Tony en premier lieu! "

Maud se tourna vers Glossop. " Dites lui. "

" Non, dites lui! " insista George. " Vous ne pouvez pas réellement vouloir la laisser partir à Poudlard - ce serait un simple meurtre . Envoyez un Auror, quelqu'un qui aurait vraiment une chance. Il y a toujours le Polynectar --"

" Tu ne comprends pas. Je suis la seule qui a une chance, " Maud interrompit avant que Glossop puisse parler. " Voldemort suspecte déjà la trahison d'au moins un de ses serviteurs, ou il ne m'aurait pas envoyé chercher du tout. Alors ne penses-tu pas qu'il voudra être absolument sûr que Tony lui a apporté la vraie Maud Maugrey? " Elle mit une main sur son bras, voulant qu'il l'écoute. " Ecoute. Il ne va pas me tuer, au moins pas tout de suite; Je ne suis d'aucune utilité à lui morte. Mais si nous envoyions un imposteur, il la détruirait certainement. Et alors il enverrait simplement quelqu'un d'autre pour aller me chercher en vrai, et je terminerais exactement dans la même situation -- seulement le ministère aurait perdu tout espoir d'attraper Voldemort par surprise, et j'aurais la mort d'un Auror innocent sur ma conscience. "

George passa ses mains dans ses cheveux, frustré, et regarda alors Glossop . " D'accord, pas de cette façon. Mais -- il doit y avoir une meilleure alternative. "

" Pas que je puisse voir, " dit Glossop tranquillement. " Jusqu'à ce que les forces du Ministère puissent arriver à Poudlard et mettre en application notre stratégie, il est essentiel que l'ennemi continue à penser que nous sommes complètement ignorants de ses plans. Si Maud - la vraie Maud -- n'arrive pas dans les délais, ses soupçons seront réveillés, et nous perdrons le peu d'avantage tactique que nous avons gagné. "

George laissa échapper un souffle exaspéré. " Vous êtes folles, toutes les deux. Et pour Tony, alors? Vous allez avoir besoin de lui pour vous montrer à Poudlard, aussi -- ou est-ce que Maud est juste censée aller valser jusqu' à Vous-Savez-Qui toute seule et dire, ' Salut, vieux'?"

" Elle ne sera pas toute seule, " dit Imogen. " Au moins, pas si j'ai mon mot à dire sur le sujet. Pour une chose, elle est bien trop douce pour se protéger correctement --" elle donna à Maud une grimace affectueuse qui ne cachait pas tout à fait les lignes de souci sur son visage -- " et pour une autre, Alastor ne me le pardonnerait jamais. "

" Mais il n'y a aucun moyen que tu puisses personnifier Tony, " dit George, avec un grimace de dégoût qui pourrait avoir été due à l'idée, ou à l'utilisation naturelle d'Imogen du prénom de Maugrey Fol Oeil, ou des deux. " Tu n'es pas du bon sexe , pour une chose; pour une autre, tu le connais à peine. Accordé, une fois que Tu-Sais-Qui aura la vraie Maud il n'aura aucune raison de suspecter qu'il n'ait pas le vrai Tony de même -- mais ça n'a aucun sens d'être flagrant à ce sujet. "

"Et bien, quelqu'un doit le faire, " remarqua Imogen. " Maud mettant Tony sous Imperius et le faisant l'amener à l'ennemi serait un beau coup d'ironie, mais ce n'est pas pratique, même si elle savait comment faire. "

" Et je ne sais pas , " dit Maud tranquillement. Se défendre contre , oui; mais l'exécuter -- la pensée même la faisait frissonner. Si elle avait pensé qu'utiliser Oubliette était mal... Il y eut un moment de silence maladroit. Enfin George prit une respiration profonde, et son menton remonta. " Bien, alors. Apportez le Polynectar. J'irai. "

Fred laissa tomber sa tête sur la table avec un son mat audible. " Je savais qu'il allait dire cela."

" George, " dit Maud alarmée, " Tu ne peux pas. Tu es seulement marié depuis un mois - vous n'avez pas même eu une lune de miel décente -- si tu te fais tuer, que dirai-je à Jennet? "

" Et si je me tiens coi et te laisse te faire tuer, tu penses que je pourrais la regarder en face? " Il secoua la tête. " De toute façon, je ne me ferai pas tuer. Comme je disais avant, Tu-Sais-Qui ne me regardera pas de trop près s' il sait que tu es l'article véritable, alors je serai beaucoup plus en sécurité que toi. Mais Fred et moi sommes les seuls ici qui connaissent assez bien Tony pour le personnifier, et je suis le seul qui te connaisse assez bien pour entreprendre les bonnes démarches à temps. " Il repoussa sa chaise et croisa les bras avec détermination. "Alors ça doit être moi. "

Bien que cela afflige Maud de l'admettre, il avait raison sur ce point. Seul George comprenait la nature de sa relation avec Rogue, et avait raison de croire à l'intégrité de Rogue. Il connaissait également Maud bien mieux que Fred , et de sa capacité de lire ses expressions subtiles pourrait jaillir la différence entre la vie et la mort pour eux deux. Elle courba la tête, résignée, et ne fit aucune autre protestation.

" Bien, " dit Imogen, se frottant les mains . " Maud va en tant qu'elle- même, tu vas en tant que Tony, et je vais avec vous deux , portant le manteau d'invisibilité d'Alastor. Comme cela, au moins l'un d'entre nous peut prendre l'Ennemi par surprise et tirer Maud de là si quelque chose tourne mal. " Elle se tourna vers Glossop en expectative. " Aucune objection, O Très Sage? "

" Non, ma chère, " dit Glossop, avec plus de gentillesse qu'à son habitude. " Je ne vois moi-même aucune alternative raisonnable. Mais --" sa voix redevint dure, et son regard grave balaya les trois d'entre eux -- " Je dois insister sur le fait que vous preniez des précautions extrêmes, et aucun risque idiot. N'essayez pas d'affronter l'Ennemi directement, vous me comprenez? Vous perdriez assurément. Votre présence à Poudlard est censée être une tactique de retardement, rien d'autre. Accomplissez ce rôle, et vous aurez fait plus que votre devoir. "

" Hourra pour eux, " dit Fred d'un air triste, effeuillant des cheveux de la tête brinquebalante de Tony comme des pétales d'une marguerite. " Mais et moi? "

" J'ai du travail pour vous ici, M. Weasley, " dit Glossop, avec un sourire mince. " Soyez en sur, vous ne serez pas désoeuvré. "

Maud se dirigea vers le placard ouvert de Glossop, glissa ses doigts le long de l'armoire, et en retira un flacon de Polynectar, qu'elle remit à George sans un mot. Alors elle fit apparaître une fiole en verre, prit les cheveux que Fred lui donnait et les lâcha dedans.

" C'est tout, alors, " dit George résolument. " Je ferai un saut par le laboratoire pour prendre des potions pour l' arsenal de 'Tony', Imogen peut aller chercher la cape de Maugrey, et nous serons partis. Fred, compagnon-- "

" Ouais, je sais. " Il semblait résigné. " Je dis à Jennet que tu seras en retard pour le dîner. "

George lui donna le fantôme d'un sourire. " Ca, aussi. "

Maud ne pouvait pas tenir plus longtemps . Qui était-elle pour avoir de tels amis, des gens qui risquerait leur vie même pour elle? Elle voulait pleurer devant eux, pour protester qu'elle ne valait pas la peine: mais elle savait que ce serait inutile. Sa voix se fendit quand elle dit, "Si nous devons y aller, allons -y. S'il vous plaît. "

La main d'Imogen descendit doucement sur son épaule. " Tout ira bien, Maud. Nous nous occuperons de toi. "

Elle acquiesça, ne se faisant plus assez confiance pour parler. Mais qui s'occupera de Severus? Pensa-t-elle désespérément. Qui le sauvera?

Et pour une fois, elle n'avait aucune réponse.