Auteur : Gwenaelle D.

Adresse : karrakoln@yahoo.fr

Origine : Gundam Wings

Genre : Heero face à ses sentiments

Disclaimer : ai pas inventé les persos malheureusement… mais ça serait pas une fanfic sinon ^^

Merci beaucoup à tous les reviewers, vous ne savez pas à quel point vous m'encourager en me laissant un petit mot ^___^. Aligato.

Les dérives du cœur

5e partie

Je ne peux pas y aller.

Je ne peux pas faire cet exposé.

Je ne peux pas leur expliquer la mission.

Pas aujourd'hui.

Pas maintenant.

Heero était encore bouleversé par les mots prononcés par le Shinigami.

Merci… pour cette nuit… Hee-chan…

Cette phrase n'arrêtait pas de tourbillonner dans son cerveau.

Le sens, le véritable sens de cette phrase lui échappait. Amitié ou amour ? Qu'est-ce qu'il y avait dans cette phrase ?

Je ne peux pas leur faire face.

Je ne peux pas LUI faire face.

Quelle attitude adopter ?

Quel sera son regard sur moi ?

Pourrais-je le supporter ?

Il risque de me tuer, s'il me regarde avec indifférence… mépris… ironie… sarcasme…

Il avait déjà vingt minutes de retard par rapport à l'heure fixée pour sa présentation de mission. Les quatre autres pilotes l'attendaient dans le salon. Ils savaient donc déjà que quelque chose n'allait pas chez Heero, car la ponctualité était chez lui comme une seconde nature.

Qu'est-ce qu'ils pensent ?

Qu'est-ce qu'ils se disent ?

Ont-ils la moindre idée de ce qui me tourmente ?

Cette idée fit frissonner Heero.

J'ai déjà du mal à m'en sortir tout seul, si jamais ils s'en mêlent…

Mais ils allaient s'en mêler maintenant, c'était certain.

Pour la première fois de sa vie, Heero n'avait pas su gérer son trouble.

Pour la première fois de sa vie, Heero avait failli au règlement, et à son propre règlement intérieur.

Pour la première fois de sa vie, Heero laissait sous entendre aux autres qu'il n'allait pas bien… Qu'il était malade…

Mais personne ne savait que cette maladie s'appelait… l'amour.

A part lui, et peut-être…

La porte de la chambre s'ouvrit avec fracas.

- « Ben alors Heero ! Qu'est-ce que tu fous ? Ca fait bien vingt minutes qu'on attend !!! » fit Duo avec sa voix d'entrain habituel et son sourire…

Heero ne le regarda pas.

Il ne bougea pas.

Il ne voulait pas voir son expression.

Il mit une petite seconde à digérer le choc… puis à comprendre.

Duo… Duo est venu me chercher ?

Dans ma chambre il… est venu me chercher…

Il plaisante ?

Il est comme d'habitude…

Comme si… s'il n'y avait rien d'anormal !!!

Je pensais… Je pensais que s'il venait il aurait un visage grave, concerné et me demanderait tranquillement ce qu'il ne va pas mais…

Là…

… Comme s'il ne s'était rien passé…

Il entre comme ça, sans gêne, et…

Heero avait les poings crispés sur son bureau et serrer les dents… pour ne pas pleurer.

Alors c'est ainsi ?

Il… Il me refuse, c'est bien ça ?

Heero sentit son cœur se serrer comme jamais auparavant. Il pensait avoir eu mal, il comprenait maintenant ce qu'était la véritable détresse sentimentale, le refus de son souhait d'amour, et l'impression d'être un moins que rien, un minable qui n'intéresse personne et dont le sort est sans conséquences. Il se prit en pleine face ses quinze années de solitude, et leur aboutissement.

- « Heero. » commença Duo en s'approchant.

Heero renversa d'un geste brusque sa chaise en arrière en se levant, et s'écarta du bureau vers la fenêtre.

Non !

Je ne veux pas qu'il m'approche !

Je ne veux pas qu'il me touche !

Je ne veux pas qu'il me parle !

Ca fait trop mal ! Trop mal !

Heero s'accula au mur et regarda Duo avec des yeux ronds, un peu fous…

Non. Pas fous.

Perdus. Paniqués.

Duo le regardait sans bougé, son sourire s'étant estompé. A priori il avait l'air de ne pas comprendre les réactions du soldat parfait. Il ouvrit la bouche plusieurs fois sans rien dire, puis arrêta ses tentatives inutiles et se contenta de regarder droit dans les yeux son camarade.

Mes yeux me brûlent.

Ca fait mal, Duo, tu m'entends ?

Ca fait mal !

Pourquoi es-tu insensible ?

Ne me traite plus avec gentillesse, s'il te plaît !

Ne me traite plus en ami !

Aime-moi ou déteste-moi, mais par pitié…

Qu'est-ce qu'il m'arrive, Duo ?

Pourquoi j'ai changé, hein ?

Je ne comprend pas…

Tu m'as dis non…

Tu m'as dis non…

Heero sentit les larmes lui monter aux yeux, mais il serra les dents et les ravala avant qu'elles ne coulent.

Mais cela ne passa pas inaperçu aux yeux de Duo. Ce dernier afficha alors une expression de pure tristesse, de désespoir et de crainte qu'Heero ne lui connaissait pas et dont il fut surpris.

- « Hee-chan… » murmura Duo en baissant les yeux, ses épaules s'affaissant légèrement.

Qu'est-ce qu'il y a, Duo ?

Cela te déplait donc tant que ça que…

Que je t'aime ?

C'est un si grand affront que je te fais là ?

C'est ça ?

Duo releva les yeux, et ne vit que le regard de défi, d'agressivité et de peur du soldat parfait.

Heero regarda sans fléchir l'expression de peine du Shinigami se transformer en surprise, puis passer au stade de la compréhension puis de la résolution.

Duo regarda Heero droit dans les yeux, acquiesça légèrement, tourna les talons et sortit de la chambre.

Heero était pétrifié, le cœur battant à cent à l'heure, un voile de larme devant les yeux.

Alors ça y est…

Ce…

Duo réapparut soudain dans l'encadrement de la porte, poussé dans le dos par un Quatre rouge tomate qui ne s'arrêta qu'une fois ce dernier au centre de la chambre. Il se dirigea ensuite vers la porte, puis fit face à un Heero complètement paumé et un Duo en colère.

- « Vous deux ! » sentença-t-il sur une voix forte et impérieuse. « Vous ne sortirez pas de cette chambre tant que vous ne vous serez pas parlé ! »

Duo commença à protester.

- « ET C'EST UN ORDRE !!! » hurla le petit blondinet rouge écrevisse.

Sur ce, il referma violemment la porte de la chambre.

Stoïque, Duo et Heero purent entendre des pas énerver traverser le couloir, entrer dans une chambre, revenir devant leur porte, et y apposer un dossier de chaise sous la poignée.

La mâchoire de Duo lui tomba sur les genoux, pendant que Heero essayait désespérément de penser. 

A suivre…

Gwenaelle D., 15 Octobre 2003.