Auteur : Gwenaelle D.
Adresse : karrakoln@yahoo.fr
Origine : Gundam Wings
Genre : Heero face à ses sentiments
Disclaimer : ai pas inventé les persos malheureusement… mais ça serait pas une fanfic sinon ^^
Bien ^___^. Bon alors j'étais inspirée pour cette petite suite :o). Enjoy ! ;)
Les dérives du cœur7e partie
Quinze jours, se dit Duo, assit sur son lit, adossé au mur, en regardant le dos de son soldat parfait qui tapait frénétiquement son rapport sur son laptop. Quinze jours que nous sommes ensemble… ou plutôt, que c'est arrivé, ce moment magique, merveilleux, où nous avons enfin admis l'un et l'autre que nos cœurs s'appartenaient mutuellement…
Quinze jours… et rien ! se dit-il en baissant la tête. Pas la moindre petite caresse, pas le moindre geste tendre, et pas de baiser !
Ses lèvres se serrèrent.
Bien sûr, au niveau des regards, là, pas de problèmes ! Ils sont souvent brûlants de passion et prometteurs… Prometteurs… Mais…
C'est dingue ça ! C'est limite si j'aurai pas peur de le toucher ! …
A force de vouloir le prendre avec des pincettes, de lui laisser du temps, de ne pas le traumatiser, le brusquer… Rien ne se passe.
Duo se remémora leur première et pour l'instant unique étreinte.
Comme il était vulnérable ce soir là. Si fragile, si plein d'émotions… Il avait besoin d'amour, c'était clair… Mais c'est… C'est comme si cette effusion de sentiments l'avait rasséréné et lui suffisait… Comme s'il avait maintenant les batteries chargées à bloc, et qu'il n'avait plus besoin de ces émotions si fortes, de cet amour que l'on a partagé brièvement…
On ne serait pas ensemble que cela reviendrait au même…
Duo ne put s'empêcher de laisser échapper un petit soupire.
Mais ne comprend-t-il pas ? J'ai besoin de lui ! Besoin ! Je ne peux pas… Je ne pourrai pas contenir longtemps tous ces sentiments en moi… Pas en sachant qu'ils sont partagés… Enfin je crois… Pourquoi ? Comment cela se fait-il que je sois incapable de le toucher ? Je… Ce n'est pourtant pas si dur… Mais… Je n'ai pas envie de le briser… C'est comme si j'avais peur qu'en ne le touchant du bout des doigts, il ne disparaisse… Il reste encore un amour incertain pour moi… Il… Je n'ai jamais l'impression qu'il a envie d'être touché, ni même frôlé ! Je… C'est à se taper la tête contre les murs !
Duo releva la tête, triste et ne sachant que faire, et encore moins que penser. Ses yeux se posèrent sur Heero. Ce dernier ne tapait plus à l'ordinateur, il s'était retourné et le regardait. Duo mis quelques secondes avant de se rendre compte qu'Heero n'avait plus son attention tournée vers le travail. Il réagit instantanément en faisant son petit sourire en coin habituel et son clin d'œil, qui étaient généralement suffisant pour remettre le soldat parfait à l'aise et qu'il retourne vaquer à ses occupations… Là, il avait dû foiré son cou, parce qu'Heero ne bougea pas d'un poil et surtout ne lui rendit pas son sourire.
Duo perdit progressivement son visage de joker, et se livra au duel visuel que lui proposait Heero.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien du tout.
- Je sais que c'est faux.
- …
- Dis-moi ce qu'il ne va pas ?
- Non.
- Pourquoi ?
- Comment veux-tu que je te le dise, Heero ?
- Dis-moi.
- Je ne peux pas.
- On n'avancera pas comme cela.
- J'ai envie de toi ! Voilà, t'es content ? J'ai envie de toi, Heero. De t'embrasser, de te serrer contre moi, de partager des moments tendres avec toi ! Je veux être ton petit ami, ton amoureux. Je ne veux pas rester dans cette situation fausse où en fait on fait semblant d'être ensemble. Je ne sais pas quoi faire pour que cela change, Heero. Comment est-ce que je dois faire, dis-moi ? Est-ce que tu veux que cela change, toi ? Ou bien est-ce que cela te convient ? Je ne sais pas… Où est-on, Heero ? Dans une impasse ? Dis-moi, toi…
Lorsque l'affrontement visuel cessa, la balle était dans le camp d'Heero, et celui-ci s'en rendit très bien compte.
Mais rien ne se passa.
Duo le regardait, n'osant espérer, se demandant s'il allait faire un geste… Alors qu'il s'apprêtait à perdre espoir et à accepter le fait qu'ils ne discuteraient pas plus ce soir, qu'ils n'échangeraient rien de plus ce soir, Heero se leva de sa chaise. Duo s'aperçut que son compagnon était nerveux, plutôt rouge, et qu'il semblait en proie à un tumulte intérieur et à des doutes. Duo se mordit la lèvre inférieure d'anxiété et d'excitation. Heero trouva enfin le courage d'avancer vers lui. Sans le regarder il grimpa sur le lit et vint s'asseoir à côté de Duo. Ce dernier avait la respiration courte et des bouffées de chaleur.
Est-ce… Il… Il fait… Il fait le premier pas, là ! se dit Duo, tout retourné.
Il changea un peu sa posture, afin de faire face au soldat parfait, qui pour l'instant était absorbé dans la contemplation de ses pieds.
Heero. Tu veux me dire quelque chose, Heero ?
- « Hey ! » fit Duo en tendant inconsciemment une main réconfortante et encourageante vers l'épaule d'Heero.
Mais il arrêta son geste en cours de route et ramena sagement sa main sur sa cuisse. Il ne voulait pas aller trop vite. Il ne voulait pas lui faire peur. Ce soir, il avait fait un pas en avant, comme pour répondre à ses prières. Il n'allait certainement pas le brusquer ni le braquer. Il le laissait maître de la situation.
- « Tu peux me toucher, tu sais. » fit Heero, la gorge sèche, les yeux toujours baissés.
Duo le regarda intensément.
Alors, je peux ? C'est vrai ça, Heero ? Je peux ?
Sous la pression du regard de son compagnon, Heero finit par relever la tête et tourner son visage vers Duo.
Il n'est pas sûr de lui, se dit Duo. Il doit avoir peur, mais il veut essayer quand même.
Il sentit un sourire naître sur ses lèvres.
Il est vraiment brave, mon soldat parfait. Et je ne l'en aime que plus !
N'y tenant plus de cette proximité frigide, Duo, sans quitter des yeux l'objet de son affection, tendit doucement sa main vers la joue du jeune homme aux beaux yeux cobalt. Il posa ses doigts sur la peau douce et tiède d'Heero, à quelques centimètres seulement de ses yeux qui le transperçaient comme deux pieux, atteignant directement son âme.
Il caressa tout doucement la joue d'Heero, plus rouge qu'une tomate, et qui devait avoir aussi chaud qu'en plein après-midi au mois d'août avec 40 degrés à l'ombre.
Duo se contenta de ce geste simple et si frustrant, savourant la délicate sensation sous la peau de ses doigts tout en imaginant le plaisir qu'il aurait à les passer sur les lèvres attirantes, le cou gracile, les clavicules ressorties… Son désir devait se lire sur son visage, car Heero prit doucement son poignet dans ses mains, et le dirigea de façon à ce que la main toute entière de Duo entoure délicatement le côté de son visage, de la mâchoire au haut de l'oreille.
Duo sentit son sang bouillir. Le visage d'Heero dans sa main, ces traits fins et réguliers qu'il caressait enfin. Enfin !!!! Il avait attendu tellement longtemps ce moment qu'il faillit s'en étrangler en respirant. C'était le premier vrai contact sensuel qu'ils avaient tous les deux. Sensuel, parce qu'Heero promenait les doigts de Duo sur tout son visage, s'enhardissant petit à petit, les passant sur ses lèvres, ses paupières, ses sourcil, ses pommettes… Ce simple spectacle suffisait à extasier Duo… Et à l'exciter aussi.
Non, se dit le jeune homme au cœur en émois. Je dois me contenter de cela. Je ne dois pas… Je ne DOIS PAS l'embrasser ! C'est hors de question ! Chaque chose en son temps. Petit à petit, tranquillement, on va apprendre à ce connaître. Oui, ce sera bien ainsi… Oui… Oui, mais…
Mais il n'en pouvait plus ! Ses doigts sur les lèvres satinées du japonais… Personne n'aurait pu y résister, et surtout pas lui !
Doucement, Duo se pencha en avant. En le sentant bouger, Heero rouvrit les yeux. Il arrêta ses gestes en le voyant s'approcher. D'après la tension dans les doigts d'Heero, toujours autour du poignet de Duo, ce dernier se rendit compte qu'il amorçait une phase cruciale. Et aussi, que son bien-aimé faisait des efforts pour ne pas partir en courant, pour surmonter sa peur, pour lui faire plaisir à lui, Duo Maxwell, le coureur de jupons que l'Amour avait rapidement remit à sa place, vite fait bien fait.
Ils se regardaient droit dans les yeux, sachant tout les deux qu'ils s'apprêtaient à vivre un moment unique. Leur souffle se mêlèrent, et Duo vit Heero fermer les yeux et trembler. Il laissa alors tomber d'un coup son ambition d'embrasser enfin le jeune homme qui hantait ses rêves pour ne pas le blesser ni l'effrayer. S'il n'était pas prêt, il attendrait. Il en était à ce niveau de sacrifice, car Heero était tout ce qu'il souhaitait avoir.
Au lieu de caresser les lèvres du soldat parfait avec les siennes, Duo détourna légèrement la tête pour déposer un simple bisou sur la joue du japonais. Il prit son temps, puis se recula lentement, s'imprégnant de l'odeur d'Heero afin de s'en souvenir ce soir.
Lorsqu'il regarda de nouveau Heero dans les yeux, ce dernier avait un air… C'était indéchiffrable.
Il avait l'air heureux… mais aussi contrarié. Content… mais aussi déçu.
Duo lui sourit en lui caressant de lui-même la joue cette fois-ci. Son Hee-chan ouvrit la bouche, pour la refermer quelques secondes plus tard. Puis il la rouvrit, pour la refermer aussitôt. Deux secondes plus tard il la rouvrit à nouveau… Que nenni, aucun son ne sortit.
La tête d'Heero était trop comique pour que Duo ne se retienne de rire légèrement. Il baissa la tête pour ne pas rigoler trop fort, afin de ne pas vexer Heero. Il fit un effort sur lui-même pour vite se reprendre. Pour se faire pardonner, il releva la tête et offrit à Heero un sourire contenant tout l'amour qu'il éprouvait pour lui. Le japonais eut l'air d'en rester coi. Duo le décoiffa affectueusement comme on décoiffe un gamin, souriant et riant un peu, puis retira sa main, rompant le contact physique et magique qui venait de s'établir entre eux.
Il est adorable, pensa-t-il. Je ne vais pas trop lui en demander d'un coup. C'est formidable ce qu'il m'a offert ce soir, et pour une fois je vais être humble et m'en contenter. Il m'est si précieux ! Il régit mon cœur d'acquis de droit. J'attendrai pour toi, Heero. Je t'attendrai, quitte à passer des nuits blanches à me morfondre seul sous mes draps, sans avoir eu le câlin du soir.
Il regarda Heero, qui n'avait plus l'air d'être ici. Il avait le regard dans le vague, il semblait perdu dans ses pensées.
- « Hee-chan ? » interrogea Duo.
Le regard du jeune japonais retrouva soudain son éclat, et sans qu'il s'y attende, Duo le vit se pencher rapidement vers lui pour poser ses lèvres sur les siennes.
Les yeux grand ouverts et complètement ébahi, Duo n'eut que le temps de visualiser un visage aimé proche du sien ayant les yeux fermés, de sentir brièvement un contact doux et donnant le frisson au niveau des lèvres… que c'était déjà fini.
Heero, avec la maladresse des débutants, venait de se lancer et de lui offrir leur premier baiser.
Duo resta interdit un bon moment, complètement abasourdi par ce qu'il venait de ce passer. C'était bien simple, il n'en revenait pas ! Il regarda Heero qui avait les joues roses comme une jeune fille, et qui gardait résolument la tête baissée.
Je… J'y crois pas !
Ce… C'est… Il…
Il m'a embrassé, là !
Il m'a…
La réalité le frappa enfin.
- « Heero ! » s'exclama-t-il haut et fort.
Ce dernier sursauta et le regarda comme s'il venait de commettre un crime et méritait la peine de mort.
Duo eut un petit sourire en coin puis s'approcha doucement du soldat parfait qui n'avait pas l'air de bien comprendre la situation.
- « Ne crois pas que tu vas t'en tirer comme cela. » menaça Duo, souriant à pleines dents.
Il posa sa main sur la nuque soyeuse de son amoureux, s'avança lentement, prenant le temps de mélanger son souffle à celui de Heero. Puis il se contenta de frotter son bout du nez contre celui du japonais avant de frôler ses lèvres avec les siennes.
Enfin, n'y tenant plus tout les deux, leurs lèvres se touchèrent et s'espacèrent quasiment de suite, pour laisser place à la rencontre de deux langues, dont le ballet amoureux, d'abord classique et lent, devint passionné et langoureux, et dura beaucoup plus longtemps que ne l'avait espérer un certain jeune homme qui venait, bizarrement, d'oublier tout le désarroi qui le minait depuis quinze jours.
FIN.
Gwenaelle D., 31 octobre 2003.
