XIII/Mimi

Un matin, alors que leur professeur de SACM (Soins Aux créatures Magiques) était absent, les jeunes Serpentards erraient dans les couloirs, la salle commune, voire même la bibliothèque. Tout comme Tom.

Il était plongé au plus profond de la biographie la plus complète possible de Salazar Serpentard, lorsqu'il entendit des sanglots étouffés derrière lui.

Il se retourna.

Une jeune fille pleurait, le visage caché derrière les cheveux qui s'échappaient de ses deux couettes.

Tom n'aimait certes pas les moldus, mais il n'avait pas le cœur fermé aux sorciers et sorcières en détresse. Il se leva, et s'approcha de la table de la jeune fille.

Celle-ci, sentant un frôlement contre sa table, sursauta, et leva son regard humide vers Tom.

- Bonjour. Pourquoi tu pleures ?

- Je ne pleure pas !!!!

- Pourquoi pleurais-tu alors ?

- Je ne pleurais pas, je …. Si, tu as raison, je pleurais.

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas te le dire. Je ne sais pas qui tu es.

- Je me nomme Tom Elvis Jedusor. Et toi ?

- Émilia. Émilia Benbridge.

Tom lui tendit un mouchoir. Elle émit un faible sourire sur son petit visage contrarié.

- Merci.

- Ben, de rien.

Il lui sourit.

- Tu es à Serdaigle, c'est ça ?

- Oui. Tu es à Serpentard ?

- Oui.

- Oh. Tu es en deuxième année non ?

- Oui. Nous sommes arrivés en même temps l'an dernier. Je m'en rappelle maintenant. Tu étais la première à passer sous le Choixpeau.

- Tu te rappelles de ça ?

- Ben, ouais. Tu ne veux toujours pas me dire pourquoi tu pleurais ?

- Je ne sais pas. Si je te le dis, toi aussi tu vas te moquer.

- Je te promets que non.

- Je ne crois plus en les promesses des gens. Tout le monde est méchant avec moi !!!

- Moi aussi ?

- Non, pas toi. Pas encore. Bientôt.

- Mais nan. Promis juré !!!

- C'est juste que une fille s'est moquée de moi parce que je suis la seule à ne jamais recevoir quoi que ce soit. Parce que mes parents sont loin, et n'ont pas de hibou.

- Ce n'est pas bien méchant.

- D'autres m'ont traitée de Sang de Bourbe.

- C'est quoi Sang de Bourbe ?

- tu ne sais pas ? Tu sors d'où ? D'un placard ?

- Presque. J'ai grandi et je vis dans un orphelinat moldu.

- Oh. Presque comme moi. J'ai grandi dans un univers moldu. Sang de Bourbe, c'est une insulte à un sorcier issu d'une famille de moldus. En opposition aux Sangs Purs. C'est une amie qui me l'a expliqué, quand je lui ai demandé après avoir entendu une bande de Serpentards embêter des Gryffondors.

- Pourquoi ils t'ont traitée de sang de bourbe ?

- Parce que mes parents sont moldus.

- Tu es fille de moldus ?

- Oui. Tu vas faire comme les autres, hein ? Tu vas t'en aller …

- Tu es sorcière. Tes parents importent peu. Non ?

- Tu crois ?

- Je ne sais pas. Je pense que oui.

Elle le regarda, et lui sourit.

Il retourna lire sa biographie, alors qu'elle le suivait pour s'installer à coté de lui.

Il lui sourit, et ils travaillèrent ensemble.

*¤*

- Arrête de me suivre partout Mimi !!! Tu me gonfles !!!!

- Pourquoi tu es méchant avec moi ?

- J'aime pas les pots de colle, j'aime pas les moldus, et si tu continues à me suivre partout, je vais devenir méchant !!!!

- Tu es déjà méchant !!!

- Je peux l'être encore plus !!!!

- Mômaaaaaaaaaaaaaaan !!!! (elle est pas tout près ta mère Mimi …)

La jeune fille s'enfuit en courant, et grimpa les escaliers du grand hall en direction des toilettes des filles du premier étage. Son refuge.

Quatre mois. Il avait tenu quatre mois. Elle pouvait être agréable, et utile, mais elle l'énervait. Elle trouvait toujours à se plaindre de quelque chose.

Elle gémissait sans cesse.

Le diminutif de Mimi lui était donné par tous, et peu après le début de l'année scolaire, une fois que plus de monde la connaissait, ils lui avaient donné le sobriquet peu flatteur de Mimi Geignarde.

Quatre mois qu'il avait perdus car il ne pouvait faire ses recherches convenablement en sa présence. Mais, sans le savoir, elle lui avait apporté des renseignements précieux.

Il notait tout dans ce petit carnet noir que lui avait offert sa grand mère.

Il l'avait protégé d'un sortilège trouvé dans le livre de Clem Antine qu'il avait acheté chez Fleury & Botts.

Petit à petit il avançait.

Petit à petit, il changeait.