6- Et la lumière fut !
À la seconde où il ouvrit les yeux sur le jour nouveau qui se levait, James se mit à chercher ses lunettes sur sa table de lui avec la ferme intention de parler à Remus, même si il s'avérait nécessaire de s'asseoir sur lui dans son propre lit pour y arriver. Après avoir battu son record personnel de vitesse pour avoir trouvé ses lunettes et les avoir glissé sur son nez, James se redressa promptement dans son lit avec un grand sourire… Qui s'effaça rapidement. Le lit de Remus était vide et minutieusement refait. James se laissa retomber sur son oreiller avec un soupir. Il s'était encore fait doubler.
- Que veux-tu, Jamesie boy, on a pas toujours ce qu'on veut dans la vie, annonça solennellement Sirius d'une voix endormit.
James tourna lentement la tête vers lui. Allongé sur le coté, les marques d'oreillers encore sur le visage, Sirius le regardait tout en tachant de garder les yeux ouvert. James songea qu'il avait du faire un grand effort de volonté pour se réveillé tôt, désirant probablement lui aussi coincer Remus avant son départ du dortoir.
- T'as un don pour rendre les gens heureux au réveil toi, tu sais ? répliqua James.
- Ce n'est rien ça, on a le devoir sur les loup-garous à faire pour demain matin, ajouta Sirius sur un ton badin.
James laissa échapper un gémissement et enfouie sa tête sous son oreiller. Sirius se mit à rire.
- À la gloire de Jamesie Superstar ! dit Sirius en riant, mimant un toast.
James éclata de rire sous son oreiller puis en souleva un coin pour espionner Sirius qui s'en rendait bien compte.
- Dur le retour à la réalité…
- Et bien allons-y gaiement ! Debout, jeune Black, attaquons cette journée de front ! S'exclama James après avoir sauté sur ses pieds.
Sirius l'imita immédiatement.
- Nous reviendrons vainqueurs ou périrons dans la bataille ! S'écria Sirius en leva le bras.
Une plainte en provenance du lit de Peter leur rappela qu'ils n'étaient pas seul.
- Il me semble t'avoir déjà entendu dire ça, dit James en étouffant un éclat de rire.
- C'est fort possible. Mais c'est bon signe !
- Pourquoi donc ?
- Et bien, si nous sommes toujours là, c'est que nous avons vaincu, répondit Sirius avec un très grand sérieux.
James hocha la tête et pointa son doigt en direction de Sirius, accordant ainsi le point à Sirius. Tout en continuant à se bombarder de commentaires inutiles, ils se préparèrent et descendirent pour aller prendre leur petit déjeuné. Ils venaient à peine de commencer lorsque Lily et Cathy arrivèrent à leur tour. Ils discutèrent tous les quatre sans grande conviction. James savaient qu'il n'avait pas été le seul à avoir été déçu de ne pas avoir trouver Remus dans la grande salle. Il n'était pas le seul non plus à regarder régulièrement en direction de la porte au cas où il arriverait. Mais personne n'aborda le sujet. Ils remontèrent rapidement à la tour de Gryffondor. Sirius trouva une table confortable tandis que Lily et James allaient dans leur dortoir respectif pour prendre ce dont ils auraient besoin pour faire la recherche. Cathy s'installa près de leur table avec un livre, ayant tout son temps devant elle.
- Je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai envie de l'épater, le Spite. Il veut une recherche, il va en avoir une ! Vous n'êtes pas obliger d'être d'accord avec moi, vous pouvez faire uniquement ce que vous avez à faire mais MOI je compte bien dépasser les quatre rouleaux, dit Sirius d'un ton féroce, une fois tout le monde installé.
- C'est une bonne idée mais peut-on essayer de faire AU MOINS les quatre rouleaux avant de voir plus grand ? Répliqua Lily.
- Faut avoir de l'ambition dans la vie ! répondit Sirius.
- Et être réaliste aussi ! Écrire quatre rouleaux, c'est facile. Mais trouver quoi y dire, c'est une autre histoire, dit James.
- Je nous ai dressé un plan justement, dit Sirius avec un grand sourire.
James, Lily et Cathy en eurent presque le souffle coupé. Sirius avait fait un plan ? Et il était bien fait en plus. Après avoir échangé un regard, James et Lily décidèrent d'un commun accord qu'il valait mieux accompagner Sirius dans son zèle puisque il était peu probable qu'une telle motivation ne se représente avant longtemps. James se retrouva donc en charge des caractéristiques physiques du loup-garou, sous sa forme animal et humaine. Lily s'occupaient du coté psychologique du loup-garou sous toutes ses formes et de sa place dans la société et Sirius s'était gardé la manière de devenir loup-garou, ses implications et des exemples de cas d'agression. La façon de les blesser et les tuer étant une chose qu'ils connaissaient déjà par cœur grâce à Spite, Sirius avait décidé qu'ils regarderaient ca ensemble à la fin puisque de toute façon, c'était la partie la moins intéressante à faire.
Tous les détails devaient être inspectés à la loupe et James, qui avait cru avoir la partie la plus facile, découvrit bien vite qu'elle est était beaucoup plus laborieuse et intéressante qu'il ne s'y était attendu. Pendant toute la matinée, ils épluchèrent leur livre de Défense Contre les Force du Mal et les livres que Sirius-le-zèlé avait été chercher à la bibliothèque. Lorsque Cathy leur annonça qu'il était déjà l'heure d'aller dîner, ils levèrent les yeux avec surprise.
- Ah bon ? Déjà ? dit Sirius en regardant sa montre.
- Moi je dirais « ce n'est pas trop tôt », dit Peter en riant.
Il les avait rejoint un peu plus tard, se récoltant que quelques vagues « bonjour » de part et d'autre. James jeta sa plume et s'étira.
- Et bien, allons-y ! Personnellement, j'ai tous les renseignements nécessaire. Je pense que nous devrions faire nos autres devoirs en revenant et terminer ça après. Ca va nous donner un recul face aux informations récoltées, dit James en regardant alternativement Sirius et Lily.
- « Un recul face aux informations récoltées » ? demanda Sirius à Lily à voix basse que tout le monde entendit.
- Lu trop de bouquins pour gens cultivés. Ne t'inquiètes pas, ca devrait lui passer bientôt, répondit Lily sur le même ton.
- Et bien, je vous envois paître, mes chers amis et je me dirige maintenant vers la grande salle pour y prendre, avec délectation, mon repas du midi. Sur ce, au revoir ! dit James en se levant avec élégance.
Il fit une révérence puis, après un mouvement gracieux de la tête, se dirigea vers la porte sous le rire de ses amis qui finirent par se lever et le suivre. Le « repas du midi » se passa dans une atmosphère un peu plus amicale que le petit déjeuné. Les trois recherchistes parlaient avec intérêt de leur trouvailles. Bien que Lily ne le dit pas clairement, il sembla évident aux yeux de James qu'elle était totalement indignées face aux comportements des gens face aux loup-garous. Après réflexion, James avait tendance à être d'accord avec elle. Rejeté une personne pour quelque chose qui n'était pas sa faute et qui n'arrivait qu'une fois par mois était tout de même insensé, bien que les récits d'agression que faisait Sirius était à vous faire glacer le sang. Mais même Sirius semblait faire une différence entre le l'animal et l'homme.
James termina son assiette et écouta les autres discuter. Au bout d'un moment, il se surprit à attendre avec impatience le moment où il se pencherait à nouveau sur le devoir de Spite. Il tourna instinctivement la tête vers la table des professeurs. Spite les regardait justement avec un air inquisiteur. Il posa ses yeux sur James qui lui fait le plus grand sourire que sa physionomie le lui permettait. Le professeur fit une grimace puis plongea le nez dans son assiette. « Probablement heureux que Remus ne soit pas avec nous, » songea James dont le regard s'égara sur le directeur. Ce dernier regardait également dans leur direction mais avec une toute autre expression. Il semblait attendre et espérer quelque chose. Lui aussi sentit le regard de James et tourna les yeux vers lui, lui souriant doucement. James répondit à son sourire puis le directeur se tourna vers le professeur McGonagall. James le regarda encore un moment puis haussa les épaules et retourna à la discussion. Puis, au bout de quelques minutes, ils se levèrent tous et retournèrent à la salle commune.
Ils reprirent place à leur table et attaquèrent le devoir de métamorphose. James fut étonné de voir qu'il était beaucoup moins concentré que d'habitude à sa matière préféré. Quelque chose d'étrange l'attirait dans ce travail sur le les loup-garous. Il sentait qu'il y avait quelque chose qu'il aurait du voir, qui lui sautait au nez et il voulait savoir ce que c'était. Il se dépêcha donc de terminer ses devoirs le plus rapidement possible.
Non loin de là, étonnement bien caché, quelqu'un les observait.
Remus les avait regarder travailler toute la matinée. Il ne les avait pratiquement pas lâché des yeux. Il avait terminé ses devoirs la veille parce qu'il savait qu'il n'arriverait pas à se concentrer aujourd'hui. Il se demandait d'ailleurs pourquoi il avait prit cette peine puisqu'il y avait de bonne chance qu'il les ait fait pour rien. Mais le mince espoir qui lui restait l'avait pousser à les faire. Maintenant, il regardait ses amis travailler. Ils avaient terminé ce que le professeur McGonagall avait demandé et celui du professeur Flitwick et faisait maintenant celui que le professeur Spite avait demandé à toute la classe. Ils semblaient travailler à la vitesse de la lumière. Jamais Remus ne les avait vu aussi acharné. Cathy ne s'en plaignait pas trop, heureuse de pouvoir terminer ses devoirs plus tôt que d'habitude, mais Peter avait du mal à suivre. À vrai dire, il ne semblait pas suivre du tout. Remus fut triste pour lui. Trop concentrer sur ce qu'ils faisaient, personne ne répondait à ses questions. Remus se retint juste à temps de se lever et aller l'aider. Il s'enfonça encore plus dans son siège et poursuivit son observation. Il se sentait horriblement mal de les espionner mais il ne pouvait s'en empêcher. Et si il se levait maintenant, ils de manqueraient pas de le voir. Il devait donc rester en position.
Au bout d'un moment, Sirius planta sa plume dans son porte plume et s'étira. Lily venait de poser la sienne et James expliquait rapidement quelque chose à Peter au sujet du devoir de métamorphose.
- T'as terminé, Jamesie boy ? demanda Sirius.
- Oui ! Vous deux aussi ? Parfait, dit James. Je suis désolé, Peter, faut que je finisse la recherche. Tu n'as qu'à demander à Cathy.
Remus vit Peter se tourner vers Cathy qui était en train de fusiller James du regard. Elle se pencha néanmoins vers Peter pour répondre à ses questions. Remus sourit en songeant que malgré toute sa mauvaise foi, Cathy était tout de même une personne généreuse. Puis il se concentra sur les autres. Il savait comment avait été séparer le travail. Il observait donc James en particulier. Pendant un bon moment, ils firent le tri dans les renseignement qu'ils avaient amassé, se posant mutuellement des questions à savoir si tel point était important ou non. Ils étaient très concentré et travaillait avec une minutie que même dans ses pires cauchemars, Remus n'avait pas craint. Puis vint le moment de tout mettre en ordre. Remus, qui n'avait déjà plus d'ongle, sortie un crayon de son sac pour cesser d'arracher la peau de ses doigts. Son regard ne cessait d'aller de l'un à l'autre, passant régulièrement sur Cathy et Peter, comme pour se garder une dernière image d'eux. Il n'éprouvait pour l'instant aucune tristesse, seulement un vide et une nervosité qui le rendait presque malade. Pourquoi restait-il là à les regarder ? Ne valait-il mieux ne pas les regarder ? Ne pas savoir le moment précis ? Il tourna la tête vers la fenêtre. Le jour n'allait pas tardé à décliner. Remus ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire. Décidément, ce n'était pas la journée. Il tourna à nouveau la tête vers ses amis et son regard se posa sur James.
La tête appuyé sur sa main, il étudiait son parchemin avec attention, se tapotant la joue du doux bout de sa plume. Remus eut un sourire. James avait à nouveau passé la main trop souvent dans ses cheveux et ressemblait effectivement à un porc-épic. Puis James cligna des yeux plusieurs fois de suite et fonça les sourcils. Il se redressa très lentement, levant les yeux sur un point invisible devant lui. Remus sentit son cœur s'arrêter. Il avait l'impression de voir les morceaux du puzzle se mettre en place dans la tête de James. Ce dernier avait entre-ouvert la bouche et sa main avait lentement descendu sur le bureau. Il cligna des yeux et se redressa complètement d'un coup, la solution de l'énigme se dessinant sur les lèvres, qui articulèrent « Remus » en silence. Ses yeux s'agrandirent et il porta la main à sa bouche. Il resta un moment dans la position puis se tourna vivement vers Peter.
- Prête moi ton agenda ! ordonna-t-il d'un ton brusque.
Pour ne rien oublier, Peter notait tout dans un petit agenda que sa mère lui avait acheté. Il y écrivait tout soigneusement, incluant, bien sur, toutes les disparitions mystérieuses de Remus.
- Euh… d'accord, dit Peter en lui tendant son petit livre.
James fouilla dans les papiers et trouva rapidement ce que Remus devina comme étant le calendrier lunaire. « Intelligent et sage James… Mais ça concorde, ne cherche pas pour rien », pensa Remus, son cœur s'étant à nouveau remit à battre mais à tout rompre. L'agenda débutant en janvier, comme tout bon agenda qui se respecte, James eut le loisir de vérifier et contre vérifier sa théorie en très peu de temps. Il passa une main sur son visage et se laissa tomber contre le dossier de sa chaise.
- Est-ce que ça va, James ? demanda Sirius.
James ne répondit pas tout de suite. Il tourna lentement la tête vers lui. Remus ne voulu pas voir la suite. Il attrapa la bombabouse qu'il avait apporté pour l'occasion et la lança de toutes ses forces à l'autre bout de la salle. Évidemment, tous les élèves tournèrent la tête en cette direction et Remus profita de l'occasion pour filer hors de la salle commune. Les gens qui le remarquèrent n'étant pas de ses amis, il n'y avait aucun risque. Il fit donc pivoter le tableau avec douceur et, une fois sorti, il se mit à courir le plus rapidement possible en direction de l'infirmerie. Il croisa quelques personnes qui se demandèrent si il n'avait pas vu le diable en personne mais n'y porta pas attention. Il se remit à la marche à quelques mètres du royaume de Mme Pomfresh. Il entra et se dirigea droit vers elle.
- Bonjour Remus, vous arrivez tôt aujourd'hui. Il y a un problème ? demanda l'infirmière sur un ton inquiet.
- Je ne me sens pas très bien. Est-ce que je pourrais rester ici, s'il vous plait ? demanda-t-il d'une voix faible.
Avec le teint pale qu'il avait et son air misérable, il n'eut pas de difficulté à convaincre Pomfresh. Elle le fit s'étendre sur un lit, lui disant de se reposer en attendant l'heure du souper.
- Je n'ai pas très faim, dit-il.
- Peu importe, vous mangerez tout de même ! Vous en aurez besoin, répondit Pomfresh sur un ton qui ne permettait aucune réplique.
Il resta donc là étendu sur le dos à fixer le plafond, écoutant attentivement les bruits dans le couloir, s'attendant à tous moment à entendre quelqu'un arriver en trombe pour le faire expulser de l'établissement. Pomfresh fini par lui apporter son souper qu'il se força à manger puisqu'elle restait à coté de lui pour vérifier. Puis elle le laissa à nouveau seul, attendant le moment où elle devait l'escorter. Les minutes passèrent très vite et très lentement à la fois. Remus n'était plus tout à fait conscient de tout ce qui l'entourait. Il avait l'impression que son corps était engourdit. Le vide en lui s'était fait plus grand encore et sa douleur était au-delà des larmes. C'était terminé. La mince consolation de ne plus rien leur caché s'était enlevée de ses épaules mais n'était pas de taille à rivaliser avec tout ce qu'impliquait cette révélation. Il se surprit à regretter amèrement de ne pas leur avoir dit lui-même. Au moins aurait-il été honnête. Il avait été lâche et égoïste. Il avait voulu les garder près de lui et il leur avait mentit et avait jouer dans leur dos. Il n'était pas digne de leur amitié.
- Remus, c'est l'heure, murmura l'infirmière à son oreille.
Le jeune Lupin tourna lentement la tête vers elle et hocha la tête. Avec difficulté, il se redressa sur le lit. Il se leva lentement et prit la cape que Pomfresh lui tendait. Il la glissa sur ses épaules et après un dernier regard à l'infirmerie, sortie derrière son guide. Prenant le même chemin que d'habitude, elle le conduisit hors du château. N'étant pas enclin à engager une conversation, Remus marcha en silence et Pomfresh, respectant son jeune compagnon, ne murmura aucune parole. Remus regarda le ciel. La nuit s'annonçait magnifique. Une excellente nuit pour une balade au clair de lune. Avec tristesse, Remus se rappela la conversation qu'il avait eut avec James trois jours plus tôt. Il avait été si gentil avec lui. Jamais Remus n'oublierait cette nuit là tout comme celle qu'il était en train de vivre. Cette fois, il sentit les larmes lui monter aux yeux. Il serra les dents et s'arrêta devant le saule cogneur.
Pomfresh prit une branche et s'avança prudemment entre les branches. Remus lança un regard nostalgique en direction du château. Y remettrait-il un jour les pied ? « Tu deviens mélodramatique mon pauvre vieux », songea Remus. Il eut un faible sourire avant que quelque chose attire son attention. Pendant une fraction de seconde, il avait aperçut une lumière, non loin du château, comme le reflet d'une lumière sur une vitre mais aucune fenêtre n'était placé à cet endroit. Remus fronça les sourcils.
- Vous venez ? demanda Pomfresh qui l'attendait à l'entrée du saule.
Remus sursauta et s'empressa de s'engouffrer dans l'étrange porte qui s'ouvrait devant lui. Il s'arrêta un moment, laissant Pomfresh prendre les devants et la suivit sur le chemin menant à la cabane hurlante. Encore une fois, ils firent route en chemin. Remus se torturait maintenant à se rappeler toutes les occasions qu'il aurait eut de dire à ses amis qui il était vraiment. Malgré tous ses efforts de penser à autre chose, il n'arrivait pas à se chasser cette idée de la tête. Il était encore en train de se traiter de mélodramatique lorsqu'ils atteignirent enfin la porte de la maison bâtit exclusivement pour lui. Pomfresh ouvrit la porte et Remus se glissa tout de suite à l'intérieur. Il s'arrêta sur le seuil et regarda l'infirmière qui s'apprêtait à entrer à son tour.
- Je vous remercie mais… mais ça va aller. Merci, dit-il en essayant un sourire.
- Remus, écoutez, vous n'avez pas à me remercier. Je n'aime pas l'idée que vous ayez à faire le voyage seul en plus. Mais vous êtes certain que vous ne voulez pas que j'entre avec vous ? demanda Pomfresh avec douceur.
- Non… Vraiment. C'est très aimable à vous, répondit-il.
- Si vous insistez, dit-elle avec un soupir. Je viendrais vous chercher demain. Faites attention à vous !
- J'essaierais, dit-il.
Elle poussa un nouveau soupir puis recula pour le laisser fermer la porte. Il l'entendit faire l'incantation qui verrouillerait la porte puis s'en aller en traînant les pieds, probablement au cas où il changerait d'avis et essaierait de la rappeler. Remus eut un faible sourire puis se décida à monter à l'étage. Bien que presque neuve, la maison était dans un état plutôt sinistre. Le mobilier était en morceaux et toutes les décorations gisaient sur le sol, détruites pour la plus part. Remus avait souvent songer à faire une sorte de ménage, en attendant, mais y renonçait à chaque fois. C'était inutile puisque tout finirait par redevenir dans cet état. Il poussa la porte déjà entrouverte de la chambre. Plus que n'importe quelle au monde, il détestait cette pièce. Plus même que celle que ses parents avaient fait pour lui. Chez-lui, il n'était pas isolé comme ici, loin de tout, et personne ne pouvait l'entendre. Mais ici… Il était source de frayeur pour les gens du village et bien qu'une partie de lui en était amusée, il n'avait jamais aimé effrayer les gens. Jamais.
Il se laissa tomber sur le lit et recommença à attendre. À nouveau des pensées sombres et très peu constructives envahir son esprit qui commençait à s'embrouiller. Il tâcha donc de concentrer ses idées sur l'étrange lumière qu'il avait aperçut avant de quitter la cours de Poudlard. C'était forcément le soleil se reflétant sur une vitre. Mais quelle vitre ? Des vitres, ça ne poussaient pas comme ça, sortie de nul part. Son corps se mit à trembler. À moins que quelqu'un se balade avec une vitre ? Mais qui aurait bien pu ? Il sentit son corps commencer à lui faire mal. Des lunettes ! bien sûr ! Il se redressa vivement malgré la douleur de plus en plus forte. Des lunettes…
Sa dernière parcelle de conscience fila droit vers le château, où un jeune garçon à lunettes et aux cheveux rebelle racontait à ses amis sa balade sous les étoiles.
À pré-au-lard, jamais on avait entendu de si terrible hurlement que ceux de cette belle nuit d'octobre.
