LE KIDNAPPEUR DE LAS VEGAS Chapitre 7

Catherine discutait avec Greg des échantillons qu'elle avait récolté dans la cave. Elle lui expliqua que le Dr Robbins avait constaté que les femmes avaient été violées et il avait pu prélever quelques traces de sperme. Catherine demanda donc à Greg d'analyser ces échantillons de sperme et de les comparer avec ceux retrouvés dans le lit à la cave. Ensuite, il devait analyser les échantillons de peau prélevés sous les ongles des victimes pour en extraire l'ADN du violeur. Grâce à cela, Ridley ne pourrait pas dire qu'elles étaient consentantes, puisqu'elles s'étaient débattues. Elle lui demanda de travailler sur cette affaire en priorité car le suspect risquait d'être relâché pour manque de preuve. Greg se mit immédiatement au boulot.

Elle sortait donc du labo, lorsqu'elle percuta Grissom.

C : Hey ? Qu'est-ce que vous faites là ?

G : J'ai besoin de mon matériel pour effectuer des prélèvements. Mais dites-moi, où sont les frères Ridley ?

C : Toujours en garde à vue. Un avocat a été désigné et il ne devrait plus tarder maintenant.

G : Très bien, mais obtenez-moi une commission rogatoire pour que l'on prélève le sang de Marvin Ridley. On sait parfaitement, vous et moi, que son frère n'est pour rien dans tout ça. Et si on veut coincer Marvin, il nous faut autre chose que ses empreintes de pas chez Sara. Son avocat dira que c'est une pure coîncidence s'il fait la même pointure que le kidnappeur. Avec son ADN, on prouvera que c'est lui qui a frappé et violé ces femmes.

C : Je vais demander à Brass de nous obtenir une commission rogatoire

G : Quand vous aurez cet échantillon, donnez-le immédiatement à Greg. Il prouvera que l'ADN de Marvin correspond à celui retrouvé sur les victimes lors de l'autopsie. Je ne veux pas qu'il nous échappe, c'est compris ?

C : Gil, on l'aura. Sa version ne tient pas debout.

G : Je me fiche de savoir que sa version tient debout ou non. Je veux des preuves ! Et votre cadavre, ça donne quoi ?

C : C'est sûrement la vieille tante. Robbins fait l'autopsie et grâce à ses dents, on va pouvoir l'identifier. Lors des fouilles dans la maison, on a retrouvé un carnet d'adresse dans lequel figure le nom de son dentiste. On l'a contacté et il va nous transmettre ses empreintes dentaires. Au moins, on sera fixé. Il nous restera plus qu'à prouver que c'est Ridley qui l'a tué.

G : Chaque chose en son temps. Obtenez d'abord un échantillon de son sang.

Puis il lui tourna le dos et partit en direction de son bureau. Elle n'eût pas le temps de lui demander où il allait qu'il avait déjà disparu au bout du couloir.

Catherine prit son portable et appela Brass pour qu'il obtienne une commission rogatoire pour prélever Ridley. Puis elle retrouva Nick et Warrick et leur demanda de travailler sur les cheveux qu'elle avait récoltés dans le lit Il fallait les comparer à ceux des femmes et prouver qu'elles avaient bien été séquestrées à la cave. Ensuite, elle décida d'aller voir Robbins. Peut-être avait-il de nouveaux éléments.

Grissom entra dans son bureau, attrapa sa trousse de prélèvements et ressortit aussitôt.

Il arrivait à la sortie du labo, lorsque Culpeper l'interpella : « Grissom ! »

Grissom stoppa net. Il resserra sa main sur la poignée, et ses mâchoires se crispèrent. Puis il pivota et se trouva face à l'agent du FBI. Grissom le regarda droit dans les yeux, tandis que Culpeper lui demandait : « Vous êtes au courant de la version de Ridley ? Il rejette toute la responsabilité sur son frère. »

G : Je sais, oui. Et donc ??

Culpeper : Et bien, on attend son avocat. Mais sans aucune preuve, on obtiendra que la complicité pour séquestration. Rien ne prouve qu'il a tué les trois femmes. Et il affirme qu'il ne savait pas pour le cadavre retrouvé dans la serre. Il avoue seulement être au courant des agissements de son frère mais il nie y avoir participé.

G : Débrouillez-vous comme vous pouvez, mais ne le laissez pas sortir.

Culpeper : On va faire notre possible. Et votre CSI, comment va-t-elle ?

Grissom fronça les sourcils tout en penchant légèrement la tête. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il venait d'entendre.

G : Vous ne pensez pas qu'il est un peu tard pour se préoccuper de la vie de Sara ?

Culpeper : Ecoutez, je sais ce que vous pensez, mais c'est elle qui est venu me voir pour servir d'appât. Je n'ai fait qu'accepter sa proposition et…..

Grisom s'avança l'air menaçant : « Vous êtes un lâche. Vous vous êtes servi d'elle parce que votre enquête piétinait et que vous ne vouliez pas avouer à vos supérieurs que vos méthodes étaient inefficaces et à la population que vous étiez des incapables. Alors ne vous approchez plus de Sara et pour une fois, prenez vos responsabilités et faites votre boulot. »

Sur ces mots, Grissom pivota, ouvrit la porte et sortit. Il se dirigea vers sa voiture, ouvrit la portière et s'installa au volant. Avant de démarrer, il essaya de se calmer. Il se dit qu'il ne fallait pas laisser la colère prendre le dessus. Il devait se maîtriser et concentrer toute son énergie sur cette enquête. A peu près calmé, il démarra et prit le chemin de l'hôpital.

Au labo, l'avocat des frères Ridley se présenta à Brass : « Je suis Kevin Mayson, l'avocat de Marvin et Simon Ridley. Où sont mes clients ? »  « Ils sont par-là, suivez-moi. »

 « Apparemment, vous n'avez pas grand chose contre eux. Simon est handicapé, il n'est pas conscient de ses actes. On va le faire interner  Et vous n'avez rien contre Marvin, alors je peux savoir pourquoi vous le gardez ici ? »

Brass n'en croyait pas ses oreilles : « On a quand même retrouvé un cadavre dans leur propriété, ils sont donc entendu en tant que témoins pour le moment, jusqu'à ce qu'on découvre ce qui s'est passé dans la serre. Et puis, lorsque le FBI est intervenu, Marvin se trouvait à la cave avec une des femmes qui avait été enlevée. Vous ne trouvez pas ça suspect, vous ? »

« Il vous a expliqué qu'il la soignait il me semble, non ? »

« Oui, oui bien-sûr…Ecoutez, j'ai obtenu une commission rogatoire pour prélever du sang à Marvin. Alors, quand on aura comparé son ADN avec celui retrouvé sur les victimes, on en reparlera. »

« Evidemment que vous allez retrouver son ADN sur les victimes, puisqu'il les soignait  quand son frère faisait une crise et qu'il les frappait. Ca n'a rien d'étonnant et ça ne prouve pas qu'il les ait tués. »

« Non, ça ne prouvera pas qu'il les a tués mais ça prouvera qu'il les a violés et frappé. On a retrouvé des traces de sperme sur les victimes et des échantillons de peau sous leurs ongles. Et ça m'étonnerait que ce soit l'ADN de Simon… »

L'avocat ne  répondit rien. Brass, satisfait de sa démonstration, lui ouvrit la porte et le laissa entrer dans la salle. Marvin était toujours assis à la table. Il se leva et serra la main de l'avocat. Après les présentations, l'avocat demanda à voir aussi Simon. Brass lui expliqua que  Simon avait été placé dans une autre pièce pour ne pas être influencé par son frère. Le jeune homme, très fragile et sensible ne comprenait pas du tout ce qui se passait et réclamait sans cesse à voir sa tante. Maître Mayson décida de les voir séparément et  demanda à Brass de sortir, le temps qu'il s'entretienne avec son client. Brass ne se fit pas prier et referma la porte derrière lui. Il avait horreur de ce genre d'avocats qui prenaient la défense des assassins et n'avaient aucune compassion pour les victimes. Seul le plaisir de remporter un procès les stimulait. Brass en avait la nausée.

Grissom se gara à la même place, devant les urgences.

Il entra dans le hall et se dirigea vers les admissions. La secrétaire le reconnut et l'accueillit avec le sourire.

« Ah ! Vous voilà de retour. Le Dr Andrew est auprès de Mle Sidle. Elle est au premier étage, chambre 124. »

« Merci. »

Grissom ne s'attarda pas plus longtemps. Il prit les escaliers et les monta quatre à quatre. Il avait hâte de prendre des nouvelles de Sara. Sa vie n'était plus en danger, mais il s'inquiétait des conséquences possibles suite à un tel  traumatisme.

Il arriva devant la chambre et hésita une seconde devant la porte. Puis, il prit une bonne respiration, et tourna la poignée.

Lorsqu'il pénétra dans la chambre, le médecin, penché sur Sara, se retourna et le regarda s'avancer. « Vous êtes Mr Grissom ? »

Grissom qui continuait de s'avancer vers le lit, lui fit signe de la tête.

Sara était allongée, toujours inconsciente. Elle paraissait si fragile.

Grissom se planta près du lit et l'observa. Elle avait des bleus au visage, et ses bras portaient aussi des traces de coups. Il sentait la colère l'envahir de nouveau. Puis le médecin, se présenta : « Bonjour, je suis le Dr Andrew et c'est moi qui ai pris en charge Mle Sidle à son arrivée. Ne vous inquiétez pas, elle va s'en sortir. Elle a eu beaucoup de chance. »

Grissom se retourna et demanda : «Comment va-t-elle ?

« Et bien, ses blessures sont impressionnantes et elle a aussi une côte fêlée mais ce n'est pas grave.. Elle a surtout besoin de repos. »

G : Est-ce qu'elle s'est réveillée ?

« Elle est très faible. Elle a juste eu la force d'entrouvrir les yeux tout à l'heure mais c'est tout. Elle doit se reposer. »

G : Très bien.

Rassuré, il ouvrit sa trousse, et expliqua au médecin : « J'ai besoin de faire des prélèvements sous ses ongles. Il y a des chances qu'on y retrouve l'ADN de celui qui a fait ça. Pour le moment, il nie avoir kidnappé, violé ou frappé toutes ces femmes. On a déjà effectué des prélèvements sur les autres victimes et avec des résultats concluants, il sera condamné pour séquestration, viol et meurtre sur trois femmes. Mais je veux qu'il paie aussi pour ce qu'il a fait à Sara. Il faut donc prouver qu'elle a été séquestrée et maltraitée comme il l'a fait avec les autres. »

« Oui, je comprends. Je vous adresserai un rapport sur les constats que j'ai fait lorsqu'elle est arrivée aux urgences. L'étendue des blessures démontrera que c'est un monstre, et si ça peut vous aider… »

G : Oui, merci. Ca nous aidera.

Puis, Grissom s'approcha encore plus de Sara et il lui prit délicatement la main droite. Le médecin se dirigea vers la porte et dit avant de sortir : « Je dois vous laisser, j'ai d'autres patients à voir. Je repasserai dans l'après-midi. A plus tard.. »

Grissom ne se retourna même pas. Il commença à prélever des résidus infimes sous les ongles de Sara. Une fois terminé, il reposa doucement sa main, et fit le tour du lit. Il lui prit la main gauche et recommença les prélèvements. Il s'apprêtait à reposer sa main lorsqu'il s'aperçût que Sara entrouvrait péniblement les yeux. Son cœur s'accéléra.

Il se baissa et déposa les échantillons dans sa trousse. Puis il serra la main de Sara dans la sienne et murmura : « Sara ? »