La déclaration chapitre 3

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Je sentis May se tendre entre mes bras. Elle leva les yeux pleins de larmes vers son amie qui s'agenouilla près d'elle et lui dit doucement :

- Tu ne pouvais rien faire pour eux, tu as eu de la chance. Tu ne dois pas t'en vouloir parce que tu as survécu et pas eux. Tu crois qu'ils seraient heureux s'ils savaient dans quel état tu te mets, hein ? Ils seraient tristes pour toi. Je sais que tu t'en veux car les dernières paroles que vous vous êtes échangés, étaient des paroles remplies de colère. Tu dois te pardonner, tu les aimais comme ils t'aimaient. Laisse la colère et la tristesse quitter ton esprit. Demande leur pardon, c'est tout ?

- Et comment ? Ils sont tous morts. Ils ne m'entendront pas, ils ne m'entendront jamais plus et je ne pourrais jamais leur dire à quel point je les aimais.

Elle se remit à pleurer, s'accrochant à moi et cachant son visage dans ma tunique. Je la berçais et demandais des explications quant à ces larmes. Sabrina me répondit d'une voix douce :

- 3 jours avant que nous ne devenions des elfes, May s'est disputée avec ses parents. Elle est sortie en leur criant qu'elle ne voulait plus jamais les voir.

-Mais cema arrive souvent, ce n'est pas si grave. Ce ne sont que des disputes vite oubliées.

- Oui d'habitude. Mais malheureusement, il y a eut un tremblement de terre. Un gouffre s'est ouvert sous la maison et elle est tombée dedans. Toute sa famille a été tuée dans cette catastrophe. Elle n'a jamais pu se faire pardonner de ce qu'elle leur avait dit. Elle s'en veut terriblement. Elle se dit qu'elle est responsable de leur mort.

Sabrina cessa de parler et regardait son amie pleurer sur moi. Je comprenais maintenant sa douleur. Moi-même j'avais perdu ma mère. Et mon père avait été tué à Nirnaeth Arnoediad, mais ils n'étaient pas morts en même temps devant moi. Je la serrais encore plus contre moi lui embrassant ses beaux cheveux bruns. Je ne l'entendis plus pleurer, je détachais un peu d'elle et la vis les yeux fermés dans mes bras. Je voulus la prendre dans mes bras pour la coucher sur le lit, mais elle me prit l'épaule, m'incita à baisser la tête et m'embrassa délicatement sur la joue en murmurant doucement :

-Merci pour tout. J…je…je crois que je vous aime, Ereinion.

Elle me parlait de la même voix douce, elle m'avait remercié, mais je ne comprenais pas ce qu'elle avait dit ensuite, mais Sabrina avait compris, elle. Je regardais alternativement les deux jeunes femmes et vit May rougir. Pourquoi rougissait – elle ? Aurais – je fais quelque chose qui ne fallait pas ? Elle se cacha le visage dans ses mains, mais elle ne pleurait plus, mais rougissait encore plus d'après la couleur cramoisie de ses oreilles. Je me relevais et l'aida à faire de même. J'aimais voir son corps souple se déplier devant mes yeux. Sabrina éclata soudain de rire. Je me retournais pour la regarder, et je compris qu'elle avait percé à jour les sentiments qui grandissaient en moi pour son amie. Pour reprendre un peu contenance, je leur dit à tous les 3 :

- Ce soir, il y a une grande fête en l'honneur des fiançailles d'Elrond et de Celebrian, la fille de Galadriel et de Celeborn. Je souhaiterai que vous soyez des nôtres. Acceptez-vous cette invitation?

- Oh oui votre alt…aïe, mais que t'arrive – t – il mon amour ? Demanda Ellianar à Sabrina qui se mit à le pousser vers la porte en lui disant :

-Rien du tout amour de ma vie, rien du tout. Eh bien à tout à l'heure.

La porte se referma sur eux et nous étions à nouveau seuls tous les deux. Je l'amenais vers le lit et lui dit d'une voix douce :

-Je vais demander qu'on vienne vous aider à vous habiller. Attendez là, ils ne vont par tarder.

Je sortis de la pièce et ordonna de l'habiller convenablement pour la fête de tout à l'heure avec une certaine robe. Plus que 3 heures. Je partis aussi me préparer, j'essayais de l'imaginer dans une robe elfique en m'habillant d'une tunique blanche argentée avec des boutons de nacre et un pantalon assorti. Je me coiffais les cheveux en rêvant de les lui coiffer, d'entendre la brosse passer sur ses beaux cheveux sombres, de pouvoir embrasser ses petites oreilles pointues qui, d'après Sabrina, étaient extrêmement sensibles. Je voulais la posséder, qu'elle soit mienne à jamais... Mais ne rêve pas mon pauvre ami, si elle t'a embrassé, c'est qu'elle souffrait. Il n'y a aucun sentiment entre vous à part peut – être une amitié. Mais je ne veux pas que d'une amitié avec elle. Je veux l'aimer et la chérir. Mais que faire, un jour elle voudra repartir. Et tu te retrouveras seul à nouveau.

Je continuais à me torturer l'esprit en terminant de me préparer. Je me levais et m'avançais vers un meuble où se trouvait la couronne des Noldor. Je la posais sur ma tête et me tournais pour observer le roi des Noldor qui me regardait seul et triste, représentant un peuple au passé glorieux et rempli de batailles sanglantes. Et celle qu'il aimait, risquait d'être tuée dans une bataille où il n'avait pas sa place. Que faire ? La laisser partir et mourir de chagrin, où la garder ici comme un oiseau en cage, et c'est elle qui se laissera dépérir de chagrin d'être ainsi prisonnière. Est-cela l'amour ? Pourquoi est – ce si douloureux ? C'est une blessure qui ne guérit jamais. Je sortis lentement de ma chambre et partis pour celle de l'amour de ma vie.

Quand je suis arrivé, la dernière servante venait de sortir de la pièce. Elle me salua avec respect puis partit continuer son ouvrage. Je frappais doucement à la porte et j'entendis un murmure qui disait :

-Entrez…heu….Entrez ( je viens d'apprendre un mot dans sa belle langue, bientôt, nous pourrons discuter sans que les autres ne nous comprennent).

J'ouvris la porte et entrai dans la chambre. Je crus que mon cœur allait s'extirper de ma poitrine tellement il battait fort. Elle se trouvait sur le lit, habillée d'une robe confectionnée dans un tissu blanc ressemblant à de la soie, mais légèrement plus épais. Elle possédait des incrustations de dentelle d'une finesse extrême. Elle était recouverte d'un fin voilage de soie argenté transparente avec de fines broderies en argent, en or ainsi qu'en ithildïn. Les manches s'ornaient d'entrelacs d'or et de motifs floraux. Des perles ornaient le corsage qui laissait apparaître la naissance des seins et les épaules largement découvertes. Cette robe mettait en valeur les courbes et les formes généreuses de mon amour. La couleur blanche contrastait fortement avec son teint rouge. Je la scrutais de la tête au bout de ses orteils. Orteils ? Où sont ses chaussures :

-Pourquoi n'avez vous pas mis les chaussures qui vont avec la robe ? Lui demandais – je d'un ton surpris.

- J…je…je ne sais pas marcher avec des chaussures à talons. Je suis désolée. J'ai essayé, mais je viens de me tordre la cheville, et je ne sais pas où trouver de quoi me panser le pied.

-Je vais le faire, n'ayez crainte.

Je partis chercher de quoi la soigner, et revins la voir. Elle n'avais pas bougé d'un pouce et m'attendait tranquillement. Je m'agenouilla devant elle et pris délicatement son pied. Je la sentis frissonner sous mes doigts. Sa peau était chaude et tellement douce. Je pris un baume et lui massait doucement sa cheville, je n'entendais plus un bruit, relevant les yeux vers son visage, je vis qu'elle avait fermé les yeux et qu'elle souriait. Elle dut sentir mon regard sur elle, car elle ouvrit les yeux et je me sentis fondre sous son regard chaud et doux. Pour ne pas perdre le contact avec la réalité, je me remis au travail et lui banda doucement la cheville pour qu'elle ne sente plus la douleur. Je me levais et l'aida à faire de même. Elle ne m'arrivait qu'à mi-poitrine, et pourtant cette petite taille faisait entièrement partie de son charme. Je la regardais marcher d'une démarche féline vers la porte. J'étais fasciné par le balancement de ses hanches. Elle sentis mon regard et me regarda droit dans les yeux. J'adorais la voir rougir, et je faisais ce qu'il fallait pour qu'elle le fasse.

Je mis sa main sur mon bras et l'emmena vers la salle de bal où nous attendaient Elrond, sa fiancée Celebrian, Cirdan, Celeborn, Galadriel, et leur fils Amroth, ainsi que Sabrina, son fiancé et tous les autres invités. Je marchais lentement afin de ne pas fatiguer sa cheville meurtrie. Elle s'arrêta un peu afin de soulager la douleur. Je me tournais vers elle, et compris que sa cheville lui faisait encore mal. Je lui demanda doucement :

-Voulez-vous que nous retournions dans votre chambre ?

- Non merci, vous m'aviez promis cette sortie il y a un mois. Et ce n'est pas cette cheville qui va m'empêcher de la faire. N'ayez crainte, ce n'est pas très grave, et je ne ressens pratiquement plus de douleur. Mais pourriez - vous aller un peu moins vite. S'il vous plaît ?

Elle me regardait avec un regard rempli de douceur et de gentillesse. J'acquiesça d'un mouvement de tête et nous reprîmes notre marche. Nous avions une allure royale mais cela nous ne le savions pas. Quand nous avons dépassé le coude de l'escalier, toutes les conversations se sont tues et tout le monde nous regardait. Je la sentais tendue et nerveuse. Je savais qu'elle rougissait même si je ne regardais pas son visage. Je l'observai du coin de l'œil et vis qu'elle était fascinée par l'environnement qui l'entourait. Elle ne fit pas attention aux elfes qui nous saluèrent avec le respect du à mon rang. J'entendis deux jeune elfes chuchoter :

-C'est elle, regarde la.

-Ce n'est pas une elfe.

-Si regarde ses oreilles, s'en est une je te dis.

J'allais m'énerver, quand Sabrina vint à la rescousse de son amie.

-Vous devriez saluer la générale en chef des armées de Phoenix, pauvres gourdes.

J'entendis May pouffer, elle avait tout entendu et moi qui pensait que ce n'était pas le cas. Elle regardait Sabrina, lui fit un clin d'œil et lui sourit. Elle me tira le bras pour me rapprocher de son amie alors que nous devions aller vers le trône.

Les porteurs de Nenya et de Narya se demandèrent ce qu'il se passait pour que le roi arrête son avancée et pour parler avec une inconnue. La jeune inconnue lui parla à toute vitesse dans une langue tellement étrange, musicale et harmonieuse mais totalement inconnue sur la Terre du Milieu. Les regards d'Elrond, de Cirdan, de Galadriel et de Celeborn tombèrent sur les pieds nus de la jeune femme qui tenait le bras du roi. Une de ses chevilles était bandée. Elle portait la robe qu'avait porté Elenwë le jour de son mariage d'avec Fingon le père d'Ereinion. Celui-ci lui murmura quelque chose à l'oreille de la jeune femme et elle fit un geste à la jeune inconnue puis continua son chemin en observant d'un air émerveillé la salle du trône.

Je m'arrêta quelques instant sur la douce demande de May. Elle discuta un peu avec son amie, mais nous ne pouvions rester plus longtemps ici. Nous devions aller vers le trône. Je lui murmurai doucement dans l'oreille :

-Venez ma d..emoiselle, nous devons avancer vers le trône.

-Nous allons voir le roi, c'est cela ? Je me demande quelle tête peut avoir un roi elfique.

Je la regardai bizarrement, Sabrina murmura en quenya pour mes seules oreilles :

- Elle ne sait pas qui vous êtes, elle pense que vous n'êtes qu'un elfe parmis d'autre. Vous pouvez donc être sûr que l'amour qu'elle vous porte est vrai et ce n'est pas votre titre qu'elle vise.

-C'est pour cela que vous avez empêché votre fiancé de continuer sa phrase ?

-Oui.

Je repris la main de mon amour et nous avons recommencé à marcher doucement vers le trône. Je sentais que plus on avançais, plus elle devenait nerveuse. Je lui lançais un sourire réconfortant et nous sommes arrivés devant le trône vide. Elle lâcha mon bras pendant que je montais et elle eut vraiment l'air paniqué. Elle me dit à toute vitesse :

-Vous ne devriez pas faire ça !

-Et pourquoi cela ?

Tous nous regardaient étonnés mais ils attendaient l'explication de son refus d'avancer :

-Si le roi arrive, vous allez avoir des problèmes, non ?

Certains invités commencèrent à pouffer, mais d'un seul regard, je les calmais. Je redescendis, lui pris la main et lui murmurant en la faisant s'asseoir sur le trône près du mien :

-Le roi ne sera pas en colère, car c'est moi le roi.

Elle blêmit, rougit, blêmit et ainsi de suite pendant 5 mn sous le silence absolu qui régnait dans la salle. Je serrai un peu plus sa main, craignant qu'elle ne s'évanouisse. Je lui dis doucement :

- Je pensais que vous étiez au courant, c'est votre amie Sabrina qui vient de me prévenir de votre ignorance. Si j'avais été prévenu plus tôt, je vous l'aurai dit. Vous pouvez me faire confiance.

Elle se tourna vers moi, me sourit doucement, serra ma main délicatement et me dit d'une voix douce :

- Je ne vous en veux pas, je vous fait entièrement confiance, vous m'avez sauvé la vie et je vous en serais éternellement reconnaissante.

-Je voudrais vous demander votre….

-Non !

-Vous ne m'aimez pas !

Le monde s 'écroulait autour de moi. Elle ne m'aimait pas. Je préférais mourir plutôt que de passer tous les âges de ce monde sans elle. Elle s'approcha de moi et je sentis son souffle chaud près de mon oreille :

- Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dis. Mais il y a beaucoup trop de monde ici, et ce que vous voulez me demander ne regarde que nous.

Je la regardai droit dans les yeux et repris un peu de couleur. Je lui souris doucement, et lui captura les lèvres. Elle sursauta légèrement et se laissa faire. Elle se rompit notre baiser en se reculant légèrement. Elle prit une grande respiration en mettant la main sur son front et en tentant de remettre ses idées en ordre. Elle me murmura dans sa langue :

-Tu me fais perdre la tête, et j'espère que ce que tu vas me demander, est ce que j'imagine depuis plus d' un mois.

Elle se mit à regarder le sol qui était moins effrayant que les elfes qui la scrutaient. Soudain un sifflement strident retentit dans toute la salle, et tout le monde se tourna vers l'origine du bruit. Soudain, je sentis sa main prendre la mienne et me tirer vers la sortie la plus proche qui menait vers les jardins. Nous avons couru quelque minutes puis, nous nous sommes arrêtés. L'air était doux et frais, et embaumait d'odeur de fruit et de fleur d'été. La nuit était tombée. Le lune avait pris la place de l'astre du jour et scintillait d'une lueur féerique. Le ciel étoilé et le lune scintillant se reflétaient sur la surface miroitante d'un petit lac qui était alimenté par une petite cascade qui refroidissait agréablement l'atmosphère.

L'élue de mon cœur marcha un peu et avisant un petit banc, elle s'assit gracieusement dessus. Elle respira profondément et ferma les yeux. Je m'approcha d'elle silencieusement et m'assis. Je lui entourai la taille d'un bras et pour mon grand bonheur, elle posa sa tête sur mon épaule avec un léger soupir. J'entendis des petits rires derrière nous mais je n'y fis pas attention. Elle non plus d'ailleurs. Je lui murmurai en lui embrassant l'oreille :

-Voulez – vous m'épouser ma reine ?

Je crus que j'allais sauter en l'air et faire plein de cabrioles quand elle me répondit d'une voix douce et tendre :

-Oh oui, mon roi.

A suivre