Première négociation Chapitre 4
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Je la serrai fort contre moi et l'embrassai passionnément. Elle n'avait pas l'habitude qu'on l'embrasse et ne savait pas quoi faire. Je pris donc le contrôle de ce baiser. Je forçai doucement la barrière de ses lèvres tremblantes de ma langue. Elle sursauta un peu mais continua l'expérience. J'approfondis un peu plus notre baiser, je sentais sa langue jouer timidement avec la mienne. Elle mit les bras autour de mon cou. La prenant par la taille, je la serrai fortement contre moi. Mais toute bonne chose a une fin et nous avons été séparés par les rires de Sabrina qui nous ramenèrent sur terre. Elle nous dit en riant :
- J'ai envoyé la plupart des elfes dans une mauvaise direction mais ils vont bientôt vous trouver et ils ne seront pas très content contre mon aimé et moi-même, je le crains.
- Tu n'as rien à craindre, je dirais que c'est moi qui l'ai enlevé. S'il y a des représailles, se sera sur moi. Dit May d'un ton un peu autoritaire qui prouvait qu'elle était bien un chef parmis les siens.
-Non mon amour, se sera sur nous. Dis – je avec amour en la regardant.
Je la serrai contre moi en l'embrassant et en lui caressant les cheveux. Depuis que je l'avais rencontré, j'avais voulu faire cela, lui caresser les cheveux. Ce moment de détente s'arrêta quand apparurent Celeborn et Galadriel qui dirent avec un air un peu sévère :
-Ereinion, ce n'est pas votre habitude d'abandonner une réception, et d'aller vous perdre dans les jardins.
Puis regardant la rougeur sur les joue de mon aimée, ils rajoutèrent :
-Oh, nous comprenons maintenant votre désir de solitude. Et qu'avez – vous à nous apprendre ?
-Que Mademoiselle May et moi-même allons nous marier. J'espère que vous l'accepterez.
Galadriel s'approcha de ma fiancée. Fiancée, depuis le temps que je rêvais de l'appeler ainsi. May se détacha de moi et courageusement alla voir la fille de Finarfin. La gardienne de Nenya baissa la tête et la regarda droit dans les yeux. Puis elle lui dit d'une voix douce où recelait toute la sagesse des siècles et de sa lignée :
-Vous n'êtes pas d'ici, n'est ce pas ?
-Vous avez raison, nous ne sommes pas d'ici.
-Nous ?
-Sabrina et moi, venons d'un monde différent.
-Vous allez repartir dans ce monde, n'ai – je pas raison ?
- Oui, mais je ne sais pas quand. Peut – être demain, ou dans un an, dans cent ans ou même jamais, je ne le sais vraiment pas. Et je sais que je ne devrais pas faire cela, épouser Ereinion. Ma raison me crie de fuir, de quitter la cité. Mais mon cœur m'ordonne de rester et de goûter ce bonheur même s'il sera éphémère. Depuis deux millénaires, nous avons terriblement souffert et au fond de moi, je pense qu'enfin nous pourrions vivre le bonheur présent sans penser au lendemain. Je sais c'est égoïste de notre part, car Ellianar et Ereinion souffriront quand nous devrons partir.
- Vous parlez avec sagesse, je sens que votre destin n'est pas sur cette terre, mais sur la votre. Reposez – vous ici en attendant que votre destinée ne frappe à votre porte. Vous avez encore du temps devant vous, continuez à écouter votre cœur. Votre cœur vous souffle – t – il d'autre chose ?
-Oui, que nous devrions retourner à la fête avant d'avoir des ennuis. Dit – elle avec un petit sourire.
-C'est la voix de la raison qui parle. S'exclama une autre voix grave.
En se retournant, nous avons vu Elrond accompagné d'une quinzaine de garde, il avait l'air en colère.
-Vos majestés, vous devriez faire ce que cette jeune personne vient de dire et rejoindre la fête.
Celeborn et Galadriel nous quittèrent tranquillement, ainsi que Sabrina et Ellianar qui discutaient joyeusement main dans la main. J'entourais les épaules de mon amour et nous sommes repartis marchant doucement vers la fête suivi par Elrond et ses gardes qui nous empêchaient par la même de nous esquiver de nouveau. May me tira un peu sur la tunique pour que je me baisse. Elle me murmura à l'oreille :
-Je crois qu'ils craignent que je vous enlève de nouveau.
Je la serra un peu plus contre moi en riant. J'avais enfin trouver la femme de ma vie, la mère de mes enfants, celle qui pourra me faire rire dans les moments les plus difficiles. Je me penchai vers elle et l'embrassai à nouveau. Elrond eut un petit rire qu'il étouffa bien vite. Nous pouvions entendre que les conversations, quant à notre disparition, allaient bon train. May se raidit près de moi, prit une grande respiration en marmonnant :
- Je préfèrerais mille fois combattre une troupe d'orque enragée et de voir Morgoth prendre un bain que d'entrer dans cette pièce. Advienne que pourra.
Je lui lâchais les épaules et lui pris la main en souriant. Elle leva les yeux vers moi et me rendit un grand sourire. Nous sommes entrés tous les deux dans la salle et toutes les conversations se turent. C'était bien la première fois qu'un roi s'enfuyait de la sorte. Je pris la parole d'une voix forte :
- Je vous prie de me pardonner ce petit écart de conduite. Cependant, je pense que ce que je vais vous révéler va vous expliquer les raisons de cette disparition. En effet, j'ai demandé à mademoiselle May ici présente de m'épouser et elle a accepté.
Il y eut un silence de mort, quand soudain, une voix féminine que je connaissais bien retenti et lança avec un sourire dans la voix :
- May, tu peux pas t'en empêcher, à chaque fois que tu passes dans un endroit animé, il y a toujours un silence de mort à ton départ.
May ne put se retenir de rire, un rire clair, franc et entraînant. Elle répondit en riant :
- Ce que tu peux être mauvaise langue, Sabrina. Ce n'est pas de ma faute si je suis irrésistible et que mon sens de l'humour laisse sans voix.
L'atmosphère se détendit et les rires commencèrent à fuser dans la salle. Une jeune elfe demanda :
-De quelle province venez-vous ?
- D'un très ancien pays que l'on appelait avant la France. Mais maintenant, il n'a plus de nom, tout le monde l'a oublié. Sinon, nous venons de la cité de Phoenix.
-Ah ! Et c'est loin d'ici ?
-Très loin, et je ne sais pas si un jour nous pourrons y retourner, et pour l'instant, je ne veux pas y penser. Voilà.
-Bien, votre altesse.
-Votre altesse, ça fait bizarre d'être nommé de la sorte.
- Vous allez devoir vous y habituer mon aimée, car c'est ainsi que vous serez nommé jusqu'à la fin des temps. Êtes-vous tous d'accord ? Demandais – je aux invités qui étaient présents. Je fus grandement soulagé quand ils nous acclamèrent et ainsi acceptèrent ce mariage.
May allait donc bientôt devenir mon épouse. Tous vinrent nous offrir tous leurs vœux de bonheur. J'étais enchanté et May toujours aussi rougissante. Quand le dernier invité nous souhaita tous ses vœux, May me tira sur la tunique pour me faire baisser la tête sous les rires des invités. Elle me murmura à l'oreille :
-Je pense qu'il serait bien d'aller manger, il y a au moins 2 personnes qui meurent de faim ici.
-Qui ?
-Sabrina et moi.
-D'accord. Mes amis, je pense qu'il est temps de passer à table.
Je pris sa main et la posa avec délicatesse sur mon bras. Je l'amenai droit vers la salle à manger, qui était un peu plus grande que la salle du trône mais bien moins que celle du bal. Elle était toujours fascinée et ne regardait pas où elle marchait, me laissant la conduire vers son siège. Elle marchait pour le moment la tête en arrière et regardait le plafond avec émerveillement. Elle me dit d'une voix tremblante d'émotion :
- Cette pièce est vraiment magnifique, elle est plus belle que le château de Versailles, ou même que Chambord ou Chenonceaux. C'est une pure merveille.
Elle se reprit rapidement et se mit à regarder à droite et à gauche tout en marchant. J'avais du mal à ne pas rire pour ne pas la vexer. Mais en se tournant vers moi, elle vit le sourire que j'essayais désespérément de cacher. Elle ne fut pas vexée, loin de là. Elle se rapprocha de moi et eut un petit rire qui me fit fondre.
Enfin, nous sommes arrivés devant nos sièges respectifs. Nous étions l'un en face de l'autre, séparés par toute la longueur de table. Elle fronça les sourcils et me demanda pourquoi il y avait une telle distance entre nous. Je lui expliquais que c'était l'étiquète qui voulait cela. Elle se renfrogna et grogna un peu en marmonnant que l'étiquète ce n'était vraiment pas amusant et qu'il serait mieux si on pouvait être côte à côte ou en face mais dans le sens de la largeur et non de la longueur.
Les invités attendaient patiemment que l'on ait terminé nos négociations. Je ne voulais pas trop changer les choses et elle restait obstinément sur ses positions, je commençais à craindre les futures discussions. Celeborn et Galadriel vinrent mettre leur grain de sel et pour mon malheur se sont mis du côté de ma fiancée, ainsi que leur fille Celebrian. Mais Elrond et Amroth étaient de mon côté, mais même avec la meilleur volonté du monde, elle eut une argument plus convainquant que les miens :
- Nous sommes 4 contre 3, La raison du plus fort est toujours la meilleur, Vous avez perdu. Bon voilà ce que nous pourrions faire. Celeborn étant un grand roi, il ira à une des extrémités avec sa famille près de lui et vous étant le roi de ce royaume, vous irez à l'autre extrémité. Comme ça pas de jaloux et tout le monde est content. Ça vous va ?
Tout le monde accepta sans hésitation, ne désirant pas recommencer de telles négociations. Je me mis donc en face de Celeborn, la main de ma future épouse dans la mienne. J'étais heureux qu'elle ait ainsi changé la disposition des invités, car normalement, je devais me trouver près de Galadriel et ma cousine aurait, je pense, préféré se trouver près de son époux. En face de ma dame, se trouvait Elrond près de son amour Celebrian. Le dîné commença et ma fiancée répondait franchement à toutes les questions qu'on lui posait. Elrond commença une discussion avec elle :
- Comment se fait – il que vous connaissiez l'ancien nom de votre pays, alors que vous dites qu'il a été oublié. Vous êtes trop jeune ?
-Seigneur Elrond, pardonnez-moi cette question. Mais quel âge me donnez vous ?
-Je vous donne environ 14 ans, quant à votre ami 20 ans guère plus.
- Je comprend alors. Sabrina a exactement 2016 ans et je la bats de 2 ans. Ma douce avait du mal à ne pas rire quand elle répondit à la question d'Elrond.
- KWOA ! S'exclama – t – il faisant ainsi sursauter tout le monde. Toutes les conversations stoppèrent pour permettre aux invités de regarder Elrond. Dans le silence ainsi obtenue, May fit une pointe d'humour qui présageait des fous rires terribles pour plus tard.
-Fait la grenouille ! Elle pouffa de rire, mais comme le silence persistait elle se calma un peu et lança : un ange passe. Son amie répliqua en riant :
-Tu veux dire qu'une armée d'anges passe. Qu'es – ce – que tu as dis ?
-Pourquoi faut – il qu'à chaque fois qu'il y ait un hurlement, ce soit de ma faute ?
-Parce que la dernière fois que tu as ouvert le bec, Morgy à péter les plombs. Voilà tout.
- Ce n'ai pas de ma faute s'il a un complexe d'infériorité lié à son physique ingrat. Et puis s'il était pas venu, et nous avait pas menacé, je n'aurais pas été obligé de le traiter de femmelette et de fillette adoptive.
Qui est ce Morgy, je lui demandai doucement en lui embrassant la main :
-Ma douce, qui est ce Morgy ?
-Heu, en fait, c'est le surnom de Morgoth. Pour le ridiculiser, on lui a trouvé ce surnom bien stupide. Quand on a réussi une attaque, on laisse un message qui commence tous par: cher Morgy. On espère ainsi que dans sa colère, il fera une erreur qui lui sera fatale.
-Ce n'est pas comme cela que ça fonctionnera ? On peut vous apporter de l'aide.
-Non, c'est notre combat, pas le votre. Mais merci de ce soutien. Cela nous remonte grandement le moral. Et de nos jours, c'est le plus important, car si dans notre tête on se dit qu'il a gagné, alors ce sera le cas.
-Vous avez raison ma douce. Nous allons cesser de parler de votre passé.
Soudain Sabrina prit la parole.
-May ?
-Oui ?
-Je ne sais pas si on te l'a dis, mais….
-Mais quoi ?
-Ton pied est bandé et en plus tu marches pied nu.
- Tu es perspicace dis donc. Et bien en fait, je ne sais pas marcher avec des chaussures à talons, et en les essayant, je me suis tordue la cheville.
-Mais, c'est plus les malheurs de Sophie, c'est les malheurs de May
-Aha aha, je suis hilare. Ne cherche pas, mon hilarité est intérieur. Dit l'amour de ma vie d'un ton froid et monotone.
Son amie s'amusait grandement ainsi que tous les convives. Mon ange continua :
- Et je peux te dire que ce n'était pas tout à fait malheureux, car vois-tu ma chère Sabrina, il y avait un elfe très attentionné qui m'a soigné et je ne ressens aucune douleur.
En disant cela, elle plongea son regard doux dans le mien. Je ne pus y résister et l'embrassa de nouveau. Mais le moment de bonheur fut de courte durée, car un humain, ce n'était même pas un elfe lança d'une voix méprisante :
-Arrêtez de faire semblant, vous ne l'épousez que pour le trône. C'est tout.
Mon sang ne fit qu'un tour et tous les elfes furent excédés et offusqués par ces paroles pleines de mépris. Mais mon tendre amour n'eut pas l'air énervé quand elle prit la parole. Elle lui répondit d'un ton amusé :
- Mon cher je – ne – sais – pas – qui – vous – êtes – et – de – tout – façon – je - m' – en - moque, il n'y a pas 20 minutes, je ne savais pas qu'Ereinion était roi et de toute façon, même s'il avait été un simple elfe habitant au fin fond des bois perdu, disant qu'il voyait tout les jour un éléphant rose à points violet faire du tricot, je l'aurais aimé et épousé. Et toc.
Tous éclatèrent de rire ravis qu'elle lui clou le bec de cette manière. Un jeune elfe nous demanda comment on s'était rencontré. Il fut surpris de voir la future reine devenir rouge comme une tomate. Elle pris une grande respiration, je remarque qu'au moment où elle va faire ou dire quelque chose de difficile, elle prend toujours une grande respiration. Donc elle prit une grande respiration et se lança :
- C'est assez gênant de l'avouer, mais voilà. Avec Sabrina, nous étions arrivé dans une forêt et nous avons entendu couler de l'eau. Comme nous n'étions pas très propre, nous avons décidé de prendre un bon bain, et je l'ai pris en premier, je n'avais pas le courage d'installer le campement. Je suis resté bien 1 heure, tout en discutant avec Sab et quand je suis sortie de l'eau, tout ce que j'ai vu devant moi, c'était une serviette qui pendouillait devant moi. J'ai cru que c'était Sabrina. Alors je me suis d'abord séchée les cheveux et ensuite je me suis enroulée dans la serviette. Et quand je me suis retourné, j'ai enfin remarqué que ce n'était pas Sab. Je n'ai jamais eu aussi honte de ma vie. Mais votre roi avait l'air d'être ravi de ce qu'il venait de voir.
-Je mentirais si je disais le contraire, mon amour.
Je l'embrassais pendant que les convives riaient de bon cœur. Enfin, les questions cessèrent de fuser vers l'amour de ma vie et nous pouvions nous échanger des mots d'amours et des déclarations enflammés. May tentait de m'apprendre sa langue, et je vis à quel point cette langue pouvait être dure. J'avais énormément de mal à prononcer la phrase qu'elle venait de me dire. J'essayais une ultime fois :
-Je t'aime, mon amur... heu... amour. C'est ça.
-C'était parfait Galad nín (ma lumière ). Je t'aime, et je t'aimerais jusqu'à la fin des temps.
-Meleth nin, sais-tu comment l'on me nomme ?
-Non. Comment amour de ma vie?
-Gil – galad.
-Ah, c'est amusant cette coïncidence.
Soudain Galadriel parla de sa voix douce et feutrée :
- Ce n'est pas une coïncidence, vous étiez fait pour vous rencontrer. Vous êtes ce qu'on appelle des âmes sœurs. Et quoiqu'il arrive à l'un d'entre vous, votre amour triomphera, et ne se flétrira jamais. Et même si l'un d'entre vous oubliait l'autre, vos âmes étant liés à jamais, vous vous retrouverez toujours.
A suivre
