La confession chapitre 5

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- Comment pourrais – je l'oublier un jour ? Demanda ma fiancé d'un air étonné.

- Vous ne connaissez pas le futur et le destin peut vous jouer à tous deux un mauvais tour. N'oubliez jamais l'amour qui vous lie, et vous ne vous perdrez pas dans les méandres du temps.

Mon amour me prit la main et regardait avec appréhension l'épouse de Celeborn. Elle se frotta la tête avec le bout de ses doigts, je pouvais voir dans ses yeux la peur de son destin qui allait un jour nous rattraper. Je lui murmurais doucement dans l'oreille :

-Nous avons encore du temps mon aimée.

-Oui, tu as raison Galad nin, nous avons du temps pour nous connaître et nous aimer.

Je l'embrassais à nouveau, goûtant avec joie la douceur de ses lèvres. Mais bientôt, l'elfe de ma vie se retourna vers quelque chose de plus important à ses yeux, la nourriture. Elle mangeait doucement, je voyais bien qu'elle se retenait de ne pas se jeter sur son assiette. Sabrina sourit étrangement et lança :

-Tu me déçois, May, et moi qui pensais que tu faisais comme les horreurs que tu poursuis.

-Tu vois que mes parents n'ont pas tout raté en moi.

-Mouais, bof.

-Ça veut dire quoi ça ?

Elles commencèrent à parler dans leur langue. Elles parlaient très vite, je ne comprenais pas un mot de ce qu'elles venaient de dire. Comme tous les autres. Celeborn et Galadriel étaient fascinés par cette étrange langue si musicale. Mais ils avaient remarqué qu'elles répétaient les mêmes mots. Elles repassèrent en elfique très rapidement prouvant qu'elles maîtrisaient parfaitement le sindarin :

-C'est pas vrai !

-Si

-Non

-Si

-Non

-Si

-Non

-Si

-Non

- C'est pas fini. Les interrompai-je en essayant de paraître sévère, sous les regards rieurs des invités, qui avaient l'air de bien s'amuser. Elles me regardèrent et May me dit avec un grand sourire qui prouvait qu'elles s'amusaient :

-Non. Où en étions – nous ? Ah oui. Si.

-Non.

-Si, si, si et de deux qui font dix, j'ai gagné et t'as perdu. I'm the best.

Tous les convives éclatèrent de rire y compris Galadriel et Celeborn. Ces deux jeunes elfes avaient l'art et la manière de nous faire rire tous. Le repas continua dans les rires et la joie. Les discussions allaient bon train, puis enfin, le repas se termina et la musique s'éleva douce et délicate. Je pris la main de ma jeune fiancée pour ouvrir le bal. Mais elle était extrêmement nerveuse et réticente à faire de même. Elle m'avoua au creux de l'oreille qu'elle ne savait absolument pas danser. Je lui embrassai le bout des doigts et lui murmura :

-Alors laissez-moi faire, je vais vous apprendre.

Elle suivit scrupuleusement mes indications et nous avons commencé à virevolter sur la piste puis d'un geste de la main, j'enjoignis les autres à nous imiter. La salle fut bientôt remplie de danseurs. La fête dura longtemps. Cependant je remarquai que ma chère et tendre avait de plus en plus de difficultés à suivre les discussions et à garder les yeux ouverts. Je lui murmurai doucement :

-Que vous arrive –t – il ma mie ? Vous êtes fatiguées ?

-Oui, des elfes nous n'avons que l'immortalité, et rien d'autre. Elle étouffa au dernier moment un bâillement.

Que veut – elle dire par nous n'avons que l'immortalité ? Elles ne sont pas des elfes. L'humain aurait – il raison, ne veut – elle m'épouser que pour mon trône ? Je dois en avoir le cœur net. Elle parut inquiète. Elle me murmura à l'oreille :

-Il faut que je vous dise quelque chose d'important seule à seul. Je vous en pris.

-Bien.

Nous sommes sorties tous les deux suivis de loin par Elrond, Cirdan, Galadriel et Celeborn qui se demandaient pourquoi la futur reine était soudain si triste et soucieuse.

- Votre majesté, ce que je vais vous dire, j'aurais dû vous le dire depuis le début. Et si vous me chassez, je le comprendrais sans problème, car peut-être si j'étais à votre place je le ferais.

Ce qu'elle allait me dire commençait à m'inquiéter. Qu'est – ce qui pourrait être aussi terrible pour que je la chasse. Je fronçais les sourcils d'un air sérieux et inquiet.

- Nous…nous ne sommes pas vraiment des elfes, nous n'avons pas été crées comme vous de la même façon. Vous avez été créés avec amour, pour faire votre bonheur, nous ça l'a été pour notre malheur et par haine. Avant, nous étions mortels. Notre immortalité nous a été imposé par …Morgoth.

J'étais horrifié par ce qu'elle venait de me dire. Elles étaient des créations de ce démon. Je fis un pas en arrière. Puis ma raison me souffla, il leur a imposé l'immortalité, donc ils étaient déjà en vie. Par conséquence, il ne les a pas créé, mais changé. Et il ne les a pas tous corrompus. Je me mis à la regarder avec un amour immense, je l'aimais encore plus qu'avant, car elle venait de me dévoiler son pire secret. Elle ne voulait pas que l'on soit séparé par lui. Elle était en train de pleurer, mais je la pris dans les bras et je me mis à l'embrasser passionnément. Elle se recula un peu et me demanda d'une petite voix :

-Vous ne voulez pas me chasser, même si vous savez ce que je suis ?

-Vous ne l'aimez pas ?

-Beurk, je préfère embrasser un troll.

J'éclatais de rire, mais mon rire mourut dans ma gorge quand je vis Cirdan, Elrond, Celeborn et Galadriel s'approcher. Je compris qu'ils avaient entendu sa confession. Elle se tassa un peu sur elle – même, terrifiée par ce qu'ils pourraient dire. Sa peur me faisait mal au coeur. Galadriel s'approcha de ma douce, et la serra fort contre elle. Elle lui murmurait qu'elle n'avait rien à craindre et qu'elle ne sera jamais rejetée par les elfes. Ma douce se remit à pleurer et serra fort Galadriel contre son coeur. Elle pleura pendant bien 10 minutes, racontant à toute allure dans notre langue les horreurs que Morgoth avait fait subir à son peuple. Nous étions horrifiés par ce qu'ils avaient et ce qu'ils continuaient à subir. Elle ne devait pas repartir où j'allais la perdre. La douleur était de moins en moins vive pour elle, mais de plus en plus importante pour nous. Puis enfin, elle se détacha maladroitement de la Reine des elfes et s'excusa pour les larmes. Elrond pour détendre un peu l'atmosphère ria un peu en disant :

-Vous préférez embrasser un troll plutôt que d'être du côté de Morgoth. Ce serait amusant de voir cela.

-Oui, si vous faites la même chose. Rétorqua ma douce en riant et bâillant en même temps.

La fatigue était plus forte que jamais. Elle s'excusa auprès des invités et alla se coucher. Je l'emmenais jusqu'à sa chambre et comme il n'y avait personne d'autre que nous, je l'aidais à enlever sa robe et j'eus le plaisir de la revoir dans le plus simple appareil. Si elle savait à quel point elle me plaît, je ne crois pas qu'elle recommencerait. Je lui laçai sa chemise de nuit et la coucha dans le grand lit où elle s'endormit en quelques secondes, épuisée par la journée.

A suivre