Nom de l'auteur : Olessya
Titre : Sous le masque.
Genre : Sérieux, Lemon
Personnages principaux : Masque de mort, Saga, Camus, Hyoga, Mû, Milo, Flamme…
Note : Débute avant la bataille du Sanctuaire.
SOUS LE MASQUE 4(4)
« Je n'ai jamais vu autant de fleurs ! » s'exclama la jeune fille. Sa sœur sourit. Saori se tourna vers elles :
« N'est-ce pas ? C'est magnifique en cette saison ! »
« Rien que pour cela, je ne regrette pas d'avoir déserté Asgard quelques temps ! » dit la princesse Hilda, radieuse, elle aussi.
Saori aperçut un petit banc.
« Vous avez l'air fatiguée, Hilda. Le voyage, sans doute… Voulez-vous vous asseoir quelques minutes ? »
« Volontiers ! »
« Oh non ! Moi je veux continuer, il y a tant de choses splendides par ici ! » s'écria Flamme.
Saori et Hilda échangèrent un nouveau sourire de connivence.
« Je vais appeler un de mes chevaliers pour vous faire visiter le Sanctuaire pendant qu'avec votre sœur, nous discuterons un peu. »
« Oh oui ! Hyoga peut peut-être me guider ? » proposa la blonde princesse.
« D'accord ! Je vais le faire appeler. »
*****
« Mais c'est immense ! » s'écria encore la princesse, enthousiasmée par sa visite des lieux. Hyoga l'avait amenée sur une petite colline d'où on pouvait avoir une vue complète du Sanctuaire.
« Et tous les chevaliers d'Athéna logent ici ? » questionna-t-elle.
« Presque tous. Et ceux qui n'y résident pas, viennent tout de même passer quelques mois ici durant l'année. »
« Tu avais dit que tu me conduirais pour dire bonjour à Seiya, Shiryu, Shun et Ikki ! » réclama-t-elle.
« Nous y allons ! » dit Hyoga en lui tendant la main pour l'aider à descendre du rocher, amusé par son impatience.
*****
Comme Hyoga et Flamme se dirigeaient vers la maisonnette où logeait Seiya, le chevalier du Cygne reconnut la silhouette de son maître.
« Attends ! » dit-il à la princesse asgardienne. « Il faut que je voie quelqu'un ! »
Le jeune Russe n'avait pas été mis au courant que Camus était de retour de Sibérie. Il s'avança vers le chevalier du Verseau pour le saluer.
« Bonjour Maître ! Vous êtes de nouveau parmi nous ? »
« Bonjour Hyoga. Je suis rentré, comme tu vois. »
Flamme regardait de loin Hyoga qui s'était approché d'un grand homme à l'allure élégante, aux longs cheveux marines. Comme elle le détaillait, elle sentit son cœur résonner dans sa poitrine. Elle s'approcha d'eux.
« Hyoga… Tu ne nous présentes pas ? » demanda-t-elle.
« Flamme, voici Camus, le chevalier du Verseau, qui a été mon maître. Camus, je vous présente la princesse Flamme, qui est la sœur d'Hilda de Polaris. »
« Enchanté. » dit Camus.
Hyoga jeta un coup d'œil à Flamme qui semblait ne pas pouvoir lâcher Camus du regard. Celui-ci, en revanche, même s'il était resté poli, avait à peine remarqué sa présence, toujours plongé des ses pensées.
« Vous êtes un chevalier d'or ! » dit-elle « Le gardien de l'une des douze maisons zodiacales ! Est-ce que je pourrais voir votre temple ? »
« Si vous voulez… »
Hyoga et Flamme suivirent Camus jusque chez lui. Le chevalier du cygne fronça les sourcils en voyant Flamme prendre le bras de son maître et engager la discussion avec lui, riant de tout ce qu'il disait alors que le Verseau n'était pas franchement réputé pour son sens de l'humour.
Elle semblait l'ignorer totalement, à présent.
*****
« Stronzo ! Ils sont revenus ! »
Son père les avait aperçus dès la barrière passée. Il hâta le pas. Arrivé derrière la grange, il s'arrêta. Une légère fumée, inhabituelle car on était en été, s'échappait de la maison.
« Marco… Il ne faut pas qu'ils te voient. Tu vas rester caché ici jusqu'à ce que je revienne. C'est d'accord ? Tu as bien compris ? Tu m'attends ici. Ne bouge pas !»
Il hocha la tête affirmativement.
Son père ouvrit la porte du poulailler et il se glissa à l'intérieur. La grille métallique se referma derrière lui et il entendit un déclic. Le cadenas.
Il colla son œil à la grille pour voir ce qui se passait dehors.
Les hommes en noir s'approchaient de son père et tentaient de l'entraîner un peu plus loin en le tenant par le bras. Il voulut résister. Quelque chose brilla dans la main d'un des hommes. Son père tomba à terre.
« Non… Papa ! Ce n'est pas le moment de dormir…. »
Où était Maman ? Et Grand-mère ?
Des flammes sortaient par les fenêtres de la maison. Ce n'était pas normal. Tout ça n'était pas normal ! Il entendit un grand cri. Un frisson le parcourut.
Il s'éveilla en sueur, se redressant dans son lit. Encore ce rêve ! Il ne put pas bouger pendant plusieurs minutes, ses muscles tétanisés ne lui obéissant plus. Il se mit à grelotter malgré la chaleur et il tira le drap à lui.
Il croyait s'être débarrassé de ça définitivement. Il pensait que le problème était réglé depuis que… Non ! Cela n'allait pas l'obséder de nouveau !!!
*****
« Camus ! Camus ! Je te cherchais ! » Le Verseau se retourna en entendant son nom et vit une grande robe blanche qui volait dans le vent. Flamme arrivait vers lui en courant. Il s'arrêta pour l'attendre.
« Nous allons nous promener dans les jardins ? » proposa-t-elle en lui prenant le bras.
Il n'avait rien de particulier à faire.
« Si vous voulez… » concéda-t-il.
« Je suis tellement heureuse quand je suis près de lui ! » pensa-t-elle, tandis que Camus, lisant l'infinie tendresse dans ses yeux, se sentait flatté, d'être aimé, respecté, d'être important aux yeux de quelqu'un. Il se sentait comme absout de sa conduite passée. Peut-être avait-il enfin tourné la page ?
*****
Hyoga hésita et pensa à faire demi-tour. Mais alors qu'il regardait les marches qui serpentaient au-dessous de lui, la colère brûla à nouveau dans son cœur. D'un pas décidé, il entra dans le temple du Verseau.
« Camus ! »
« Hyoga ?! » Le chevalier du Verseau se montra, étonné du ton si ferme qu'avait employé son élève.
« Je dois vous parler ! »
« Je t'écoute, Hyoga. »
« A quoi jouez-vous avec Flamme ? » demanda-t-il sans détour.
« Comment ? Flamme ? »
Hyoga serra les poings : « Ne jouez pas les innocents avec moi ! J'ai bien remarqué votre petit jeu ! Vous essayez de la séduire ! »
« Non, Hyoga. Voyons… »
« Laissez-moi, terminer ! Je ne vous laisserai pas lui faire de mal ! Je tiens à elle. Moi, j'ai des sentiments pour elle ! Je n'ai pas oublié que je vous ai surpris en fâcheuse posture avec Masque de mort ! Je ne la laisserai pas devenir un amusement de plus pour vous ! »
« Ce n'est pas ça, Hyoga… »
« Vous l'aimez ? »
« Je… » Camus se tut un moment. Il avait déjà remarqué l'attachement particulier que la princesse manifestait à son égard même s'il avait voulu ne pas y prêter trop d'attention. Certes, elle ne lui déplaisait pas. Elle était douce et gentille mais il se dégoûtait trop lui-même pour envisager une quelconque relation avec qui que ce soit.
« Je crois que je ne peux aimer personne… » dit-il finalement en baissant les yeux.
« Alors laissez-la-moi ! Cessez de la voir ! »
« C'est d'accord Hyoga. Je garderai mes distances. »
Le blond Russe esquissa un sourire.
« Merci, Maître ! »
*****
Hyoga sentait son cœur battre la chamade depuis un moment. Depuis, en fait, que Flamme s'était assise à côté de lui. Ils n'avaient échangé que peu de paroles et Hyoga redoutait en même temps qu'il appelait de tous ses vœux, le moment où il trouverait le courage de se déclarer à la blonde princesse.
Il inspira profondément. Il ne pouvait attendre plus longtemps. Il se lança.
« Princesse… » Les mots s'étranglèrent dans sa gorge. Il se contenta de lui prendre la main.
« Oui, Hyoga ? »
Flamme le regarda dans les yeux et compris. Elle dégagea sa main.
« Je suis profondément désolée…. Je t'aime beaucoup, Hyoga. Mais mon cœur est déjà pris. »
« Camus ? » interrogea le chevalier du Cygne.
« Oui. »
« Il ne te mérite pas. »
« Je suis tombée éperdument amoureuse de lui dès que je l'ai vu ! Il est tellement… beau, mystérieux, gentil, doux, calme… »
La peine pouvait se lire sur le visage du Russe mais il leva les yeux vers ceux de Flamme qui n'exprimaient que de la douceur. Il se força à sourire.
« Si c'est ce que tu veux…. Je m'effacerai. Je ne souhaite qu'une chose : votre bonheur à tous les deux. »
« Merci, Hyoga ! »
Elle leva vers lui ses grands yeux bleus reconnaissants et posa sa main sur la sienne.
*****
Masque de mort, qui était jusqu'à présent camouflé par un arbre, emboîta immédiatement le pas à la princesse, bien décidé à l'égorger dans un coin sombre dès que l'occasion se présenterait. Mais la sournoise fut bientôt rejointe par Milo. Elle eut un ricanement suraigu détestable et battit des paupières à la première blague vaseuse du Scorpion. Le Cancer se dissimula derrière une colonne pour ne pas être repéré par les redoutables yeux bleu ciel. De sa cachette, il en profita pour détailler la jeune fille. Avec ses boucles blondes, ses grands yeux bleus, ses joues roses, ses sourires et sa robe à volants, elle lui évoquait un énorme gâteau à la crème. Absolument écœurante ! Elle lui donnait envie de vomir.
Oh non ! Il ne la laisserait jamais poser ses mains roses et potelées sur Camus ! Comment d'ailleurs le Verseau avait-il pu une seule seconde penser à s'enticher de cette pâtisserie ambulante ?
Quand il avait entendu les paroles de Hyoga, Masque de mort avait senti son cœur se déchirer à nouveau. Que Milo s'en aille, qu'il puisse en finir avec cette intrigante ! Ca nuirait à l'esthétisme de son temple, mais tant pis ! Il pouvait bien faire ce petit sacrifice pour Camus.
Le Scorpion, loin de s'en aller, discutait toujours avec la demoiselle, arborant un sourire charmeur. Masque de mort commença à penser que ça ne serait finalement pas plus mal si Milo décidait de jouer les gardes très rapprochés de sa majesté.
Leur échange verbal se prolongea puis le couple s'éloigna et le Cancer ne les suivit pas.
Une autre idée pour qu'elle ne puisse plus le séparer de Camus venait de germer dans son esprit.
*****
Elle, elle avait droit aux si rares sourires de Camus, à son respect alors qu'elle n'était rien. Il l'aurait facilement balayée d'un revers de la main, lui, le puissant chevalier d'or du Cancer. Et il en venait presque à jalouser cette faible, stupide et naïve créature.
Masque de mort, réfugié au fond de son temple serra les mâchoires pour ne pas laisser la douleur qui l'habitait en permanence depuis des semaines le submerger et le conduire à pleurer. Depuis qu'il aimait Camus, il en venait à se détester lui-même. Il s'exécrait, il se faisait horreur et son temple lui semblait un lieu répugnant. Il aimait tellement Camus qu'il avait fini par se voir à travers ses yeux. Il n'était qu'un misérable, un être abject, un tueur sanguinaire et sans cœur ! Sans cœur ? Ca non ! Cela l'aurait sûrement dispenser de souffrir comme il le faisait ! Mais son cœur semblait n'être fait que pour le torturer.
Pour une fois, pour la première fois, il avait honte de lui-même, de ce qu'il était devenu et comprenait qu'il ne puisse inspirer que du dégoût à Camus. Et il se sentait terriblement seul.
*****
Non ! Il ne laisserait pas Camus entre les griffes de cette pimbêche ! Masque de mort regarda avec satisfaction Camus se saisir de la bouteille d'eau qu'il avait préalablement et à son insu, échangée contre une autre complètement identique. Le Verseau but lentement, la vidant de moitié.
« Ce sera suffisant ! » grommela Masque de mort de derrière sa colonne. Il prit la direction de la maison du Verseau.
*****
Camus se sentit défaillir comme il montait péniblement les dernières marches conduisant à son temple. Que lui arrivait-il ? La chaleur sans doute ! Il n'était pas habitué !
La tête lui tournait, ses tempes battaient, sa vue était trouble et il dût s'appuyer sur les colonnes pour avancer. Il se sentait pourtant bien, détendu, comme planant.
Quelqu'un le saisit par les épaules. Il leva les yeux vers cette personne, plissant les yeux pour l'identifier à travers l'écran de brouillard devant ses yeux. Masque de mort !
« Je ne veux plus te voir ! »
« Tu as besoin d'un peu d'aide… »
Le portant à moitié, Masque de mort l'entraîna vers la chambre. Camus sentit que sa chemise lui était enlevée. Le Cancer commença à lui embrasser le torse.
« Non ! Dégage ! »
Il essaya de lui attraper les poignets pour le repousser mais ses doigts étaient comme engourdis.
Le Cancer continuait à le caresser doucement et Camus se dit qu'il n'avait plus qu'à se résigner, étant incapable de lutter dans l'état étrange dans lequel il se trouvait.
Masque de mort l'embrassa sans qu'il puisse s'opposer à lui.
« Tes lèvres sont délicieusement douces… »
L'Italien arrêta brièvement ses caresses. Il l'avait à nouveau un peu pour lui. Il était si beau !
Il embrassa passionnément et à pleine bouche cette peau douce, parfumée…. Ses doigts suivirent le dessin des muscles de son abdomen, les redessinant.
Il approcha ses lèvres de son oreille :
« Je t'aime. » murmura-t-il.
Camus soupira profondément. Il venait de comprendre que Masque de mort ne le laisserait jamais libre, jamais vivre une vie normale, jamais vivre son histoire avec Flamme en paix. Il avait fait une encore plus terrible erreur que ce qu'il pensait en laissant Masque de mort l'avoir, la première fois.
« Pourquoi, pourquoi ne peux-tu pas m'aimer ? »
Masque de mort le serra contre lui. Il eut un sanglot que Camus perçut malgré la brume qui avait envahi son esprit. Le Cancer promena encore ses lèvres sur son cou puis il s'écarta et concentra sa cosmo-énergie. Camus avait quasiment perdu conscience de ce qu'il se passait. Il avait l'impression d'être totalement sorti de son corps et d'assister à la scène en spectateur indifférent.
« Tu es ma propriété ! Je ne laisserai personne te prendre à moi… »
Masque de mort leva le bras. Il hésita quelques secondes puis la main fondit en direction de Camus. Elle plongea dans sa poitrine dans un jet de sang.
Celui-ci gémit quand le coup l'atteignit au cœur. Masque de mort retira sa main couverte de sang et la lécha patiemment. Il embrassa de nouveau Camus qui gémissait de douleur.
« Pardonne-moi mon amour ! Dans un instant, tu ne souffriras plus. Nous serons à tout jamais ensemble ! »
Masque de mort leva le bras et s'infligea la même blessure. Sa chemise se teinta immédiatement de pourpre. Il retint un cri et comme sa vue commençait à se brouiller, il pressa Camus contre lui. Le sang de Camus se mêla au sien et à ses larmes dans ce dernier corps à corps, le liquide d'un rouge sombre ruisselant sur leur corps et les draps changèrent progressivement de couleur.
Masque de mort se sentit partir.
*****
Milo poussa un grand cri en découvrant Camus inanimé, couvert de sang. Ses yeux devinrent quasiment noirs de colère. Il dégagea son ami de l'étreinte du Cancer. Il jeta ce dernier à terre brutalement et lui balança un coup de pied. Le corps n'eut pas de réaction.
Il sentit un pouls léger en prenant le poignet de son ami.
« Camus ! Tiens bon ! Nous allons te sauver ! »
Milo le prit dans ses bras et se mit à courir en direction du palais du Pope.
*****
Une porte claqua. Saori ne put retenir un cri de surprise en voyant Milo portant un Camus ensanglanté et à demi-nu. Flamme qui venait d'entrer reconnut elle aussi Camus. Elle poussa un hurlement strident.
« Nooooonnn ! »
*****
(A suivre)
