ABBY

Je crois bien mettre arrêtée de respirer et que mon coeur a cessé de battre. Il était face à moi encore plus surpris que je ne l'étais. Il s'appuya

sur le guichet. J'ouvris la bouche mais les mots ne sortirent pas. Il remonta son regard resté jusque là sur mon ventre.

- Salut

Respire Abby.

- salut

Susan raccrocha le téléphone et dit à Carter " tu leur téléphoneras toi. Je vous laisse"

Carter la regarda partir je pris mon temps pour l'observer. Il avait le teint pâle, semblait avoir maigris et avait de grosses cernes.

- je crois qu'il faut qu'on parle

- je croyais que tu rentrais de pause.

- c'est le cas.

Je lui fit signe d'attendre quelques minutes, j'allai demander mon après midi à Kerry en feintant des douleurs. Elle m'avait conseillée d'aller dormir et de me reposer jusqu'à demain matin.

Je retournai à l'accueil, Carter était assis.

- Ca va ?

je crois que cette nouvelle l'avait assommé. Alors qu'il ne savait pas concrètement si c'était son enfant ou pas.

- oui je pense.

- tu veux qu'on aille parler de tout ça ?

- je crois que je ne pourrais pas y échapper.

- si tu ne veux pas savoir, c'est ton droit.

- non je veux savoir.

CARTER

Ma tête tournait incroyablement, je me sentais mal d'un coup. Je ne crois pas pouvoir tenir le temps d'une conversation mais je ne pouvais pas ignorer ça. Je voulais tout savoir.

- tu veux qu'on aille manger ?

je regardai ma montre il n'était que 10h00

- je ne dit pas non à un café

- bien

elle se retourna et alla chercher ses affaires. Il fallait que je trouve la force de me lever. Je fit une tentative lorsque Abby parla à Chuny. Et elle fut concluante.

L'endroit était tranquille, je la regardait dans les yeux, elle était belle, toujours aussi belle. La serveuse vint nous voir.

- bonjour. Que puis-je vous servir ?

- pour moi un café .. Pour toi ?

- une tarte au pomme et un jus d'orange.

Elle repartit nous laissant discuter.

- je voulais te le dire, je t'ai téléphoné mais je n'ai jamais eu de réponses.

- tu n'as jamais laissé de message.

- c'est vrai. Tu veux savoir ?

- Je n'attend que ça.

- je suis enceinte de 4 mois. Je ne savais pas que j'étais enceinte lors de notre rupture... Tu veux savoir si c'est une fille ou un garçon ?

je hochai la tête, impossible de sortir un seul mot.

- C'est un garçon.

Elle sortit une enveloppe de son sac, l'ouvrit et en sortit une échographie qu'elle me présenta.

ABBY

Il tenait la photo dans ces mains, il fit un sourire en coin, passa sa main dans ses cheveux.

- et tout va bien ?

- oui tout va bien. Il est en très bonne santé.

- c'est bien.

Nos commandes arrivèrent . Il prit son café trop vite et le reversa sur ses jambes. Il cria légèrement je lui tendis un dizaine de serviettes.

Je souriais et lui demandai si ça allait. Il me dit que ça allait mieux. Et il alla aux toilettes.

CARTER

Ma tête tournait, la fièvre était bien là cette fois-ci. Je fouillai dans ma poche et pris mes médicaments. Me passai de l'eau sur le visage. J'essayais de ne pas penser à ce qu'elle pensait de moi en ce moment. Je m'étais montré froid. Pourtan... Pourtant... qu'est ce que je pouvais bien penser de tout ça?

ABBY

Il revint vers moi et dit

- tu as fini ton gâteau ? dit- il étonné.

- oui

- ça ne te dérange pas si on continue cette conversation chez moi ?

- non ça ne me gène pas.

On sortit directement et il appela un taxi

- on peut prendre le métro, je m'en sens encore capable.

- oui, mais un taxi c'est beaucoup mieux.

- je ne me plains pas encore.

- c'est pour éviter que tu ne commences.

Je souriais mais je savais bien que le taxi l'arrangeais lui. J'avais vu Susan composait le numéro de la compagnie de taxis. On arriva chez lui, son appart était toujours clean, il s'excusa pour aller se changer.

Je regardai autour de moi et allai dans la cuisine pour boire un verre d'eau et j'en profitai pour regarder ce coin là, aussi . je vis immédiatement un stock de médicaments non dissimulé sur le buffet. Plusieurs boites de médicaments permettant de se calmer. Depuis quand Carter était il nerveux ? je pris un verre juste au moment ou il revint dans la cuisine. Il se doutait sûrement de ma découverte, il posa d'ailleurs un autre paquet sur le tas.

- c'est quoi ?

- mes médicaments.

J'avais vu qu'ils lui avaient bel et bien été prescripts

- ils te servent à quoi ?

- des fois, je me demande.

- Carter ?

- pour calmer des troubles neurologiques. J'ai une maladie neurologique assez rare. - quoi ?

j'étais choqué.

- on m'a diagnostiqué ça il y a 5 mois.

- tu ne me l'as pas dit ? pourquoi préfères-tu vivre ça tout seul ?

- je ne voulais pas t'imposer ça. On m'a dit que c'était une maladie rare, je ne la connaissais que très peu moi-même. La cure préventive ne permet que de ralentire le processus de la maladie c'est tout.

- tu as préféré que je me fasse du sang d'encre pour toi plutôt que me le dire.

- tu t'en aurais fait dans les 2 cas.

Il baissa la tête, la secoua et dit.

- je voulais qu'on arrête de se voir.

- bien, tu t'ais dit, j'ai justement une maladie, je vais pouvoir rompre

- non, non... je ne voulais pas te faire perdre ton temps.

- mon temps ? c'est vrai que sinon tu m'aurais fais perdre du temps ces 4 derniers mois.

- Abby pourquoi aurai-je été obligé de te faire subire cette maladie?

- tu as préféré me faire croire que tu étais toxico ?

- c'est toi qui a voulu voir ça. Tu en a tiré les conclusions toi même.

- tu voulais que je devine que tu étais malade ? parce que tu décides de ne rien me dire, je dois trouver ça normal ?

- tu sais quoi, tout était beaucoup mieux avant.

Il partit téléphoner et quant il revint, il me dit :

- le taxi viendra dans quelque minutes.

- bien.

- Oublie moi, ta vie sera beaucoup mieux.

- je te rappelle que je suis enceinte de toi. Que je porte ton fils tu veux que je lui dise quoi ? ton père ne veux pas te connaître ?

ma colère était extrême.

- Abby tu lui dira ce que tu voudras. tu pourras lui dire que j'était un connard si tu veux.

- tu ne veux rien savoir de lui ? ..

Une pause se marqua .. Il ne disait plus rien.

- qui sait dans quelle état je serai dans quelques mois.. ou même si je serai encore là ?

- elle est curable ta maladie non ?

- non.

C'était froid. Mon sang s'était glacé.

- tu ne vas pas en mourir n'est ce pas ?

- Si probablement.

On entendit un klaxon dehors.

- ton taxi est là.

- tu n'as pas le droit de me faire ça.

- faire quoi ? ça fait 3 mois qu'on est séparé. Tu ne t'en ai pas remise ? - tu sais, tu n'es qu'un connard.

- je le sais.

je le regardai. Il ne paraissait pas blessé. Tandis que mes larmes coulaient sur mes joues, je me dirigeai vers le taxi.