Salut à tous ! Ceci est ma première fic. Je me suis beaucoup amusée à l'écrire et je remercie d'avance tous ceux qui prendront le temps de lire mon travail.
Cette fic est entièrement dédiée à JessHDH, ma première lectrice.
Je ne la remercierai jamais assez pour ses commentaires enthousiastes et ses encouragements et parfois, aussi, pour ses corrections.
Cette histoire est classée R, cette catégorie se justifie par la suite.
Désolée pour les amateurs, mais ma fic n'est pas un slash.
Disclaimer : les personnages de cette fic ne m'appartiennent pas. Ils sont propriété de notre idole à tous JKR ( Amen !).
Seuls le personnage de Kiara Weasley et l'intrigue de cette histoire sont de moi.
Bonne lecture et si cette fic vous plait, faites-le-moi savoir.
CHAPITRE 2
Ils se matérialisèrent aussitôt à l'endroit prévu. C'était une vieille bâtisse à colonnes, manifestement invisible aux yeux des non-sorciers qui se promenaient, elle était sans aucun doute protégée par un sort de repousse-moldu. Deux statues d'oiseaux décoraient de part et d'autre l'entrée principale.
« Des jobarilles » pensa aussitôt Harry.
Se remémorant un passage du livre des créatures magiques, il se rappela que ses oiseaux étaient réputés pour leur plumage bleu et or. On s'en servait pour fabriquer le Veritaserum et diverses potions pour la mémoire.
Ils entrèrent et la première personne qu'ils virent fut une infirmière vêtue de blanc, portant une coiffe tout aussi immaculée : elle ressemblait beaucoup à Madame Pomfresh. Elle s'approcha du petit groupe.
- Bonjour, je suis l'infirmière Sirdals, puis-je vous aider ?
- Oui, madame. Je suis Arthur Weasley et nous sommes là pour voir le Professeur Thomas Svensen.
- Oui, bien sûr. Vous êtes là pour votre fils Charlie et la pauvre jeune fille. Suivez-moi, je vais vous conduire auprès d'eux.
Ron et Harry échangèrent un regard surpris.
- Dis, Harry, elle a bien dit pauvre jeune fille ?
- Oui, j'avais cru comprendre que le cousin de ton père était assez âgé .
- C'est le cas, papa me l'a confirmé. Je n'y comprend plus rien.
Ils hâtèrent le pas pour rejoindre les autres.
L'infirmière frappa à la porte du bureau de Svensen, entra, lui murmura quelques mots et il sortit immédiatement.
- Vous êtes là. Je n'osais espérer vous voir si rapidement. Vous avez amener votre fils, je vois, constata-t-il en détaillant Ron, aussi roux que les Weasley puissent l'être. Puis il se fixa sur Harry. Et vous, qui êtes-vous, jeune homme ? Si je puis me permettre ?
- Je m'appelle Potter, Monsieur, Harry Potter. Un ami de la famille. Ron a pensé que ma…
- Harry Potter ! LE Harry Potter ! le coupa Svensen, stupéfait. Celui qui a survécu à Vous-Savez-Qui ? Celui qui…
- Professeur, le coupa à son tour Madame Weasley, où sont Charlie et Kiara ?
- Charlie et Kiara ? Ah ! oui, bien sûr. C'est par là.
Harry remercia Molly de son intervention, décidément, il ne s'habituerai jamais à ce genre de réaction. La vue de sa cicatrice en forme d'éclair ou le fait de prononcer son nom provoquait les sentiments les plus divers, soit les gens en perdaient l'usage de la parole, d'autres le traitait en vedette : comme s'il était Gilderoy Lockard, pensa Harry avec agacement. Ou alors, on le méprisait comme Drago Malefoy. Ou encore, on le haïssait et on voulait qu'il meurt, comme Voldemort.
Aucune de ces attitudes ne lui convenait.
Il était Harry, juste Harry.
Et il voulait qu'on le considère comme un banal sorcier de 16 ans, pas comme un phénomène de foire. Il haussa les épaules avec fatalité : on pouvait toujours espérer.
Il emboîta le pas de Ron et pénétra dans la chambre.
Il y avait plusieurs lit dont deux seulement étaient occupés. Près de la fenêtre, il reconnu une silhouette d'homme avec une abondante chevelure rousse, Charlie Weasley, à n'en pas douter. Il était étendu, les yeux clos, il semblait dormir. Les Weasley étaient auprès de lui. Il s'approcha et constata les nombreuses blessures sur ses avant-bras, sur son visage et ses cheveux étaient partiellement brûlés. Il était surtout très pâle.
- Comme je vous l'ai dit, commentait Svenson, il faut lui transfuser du sang. L'efficacité des potions est une chose, mais il est très affaibli. Si vous êtes d'accord, je vais faire le nécessaire.
- Nous sommes là pour ça, confirma Madame Weasley.
Harry marcha jusqu'à l'autre lit. L'infirmière arrangeait et lissait la couette bien qu'elle n'en ait nul besoin. Elle se retourna en entendant Harry.
- Cette pauvre enfant, si ce n'est pas malheureux, soupira-t-elle. Si jeune…
Harry se pencha sur lit en rajustant ses lunettes sur son nez. Il sursauta en la voyant. Elle était couverte de brûlures, de longues coupures couraient sur ses bras. Des croûtes de sang s'étaient formées sur ses blessures. Il grimaça en regardant son visage exsangue, il était enflé et de multiples griffures marbraient ses joues. Il osait à peine imaginer la souffrance que devait provoquer de telles lésions.
- Elle a de la chance dans son malheur, son profond coma l'aide à supporter la douleur de l'accident.
L'aide-soignante s'adressait à Harry d'une voix douce.
- Je ne comprends pas, elle n'a pas reçu d'enchantement anti-douleur ? C 'est insensé !
Il était perplexe. Lui, qui avait beaucoup fréquenté l'infirmerie de Poudlard, savait que jamais Madame Pomfresh ne l'aurait laissé souffrir délibérément.
- Oh ! mais je ne parle pas de douleur physique, jeune homme. Pour ça, j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir. Non, je parle de ce qui s'est passé. Ce tragique accident, la chute de son père, tout cela représente un terrible traumatisme. Notre cerveau a ses limites, si c'est trop pour lui, il se ferme.
Pendant qu'elle parlait, elle écarta une grande mèche de cheveux noir qui barrait le front de la jeune fille et la replaça derrière l'oreille. Harry, qui suivait machinalement du regard son geste, écarquilla les yeux.
Là, sur le front de Kiara, il y avait une coupure différente des autres. Il se pencha vers elle, presque malgré lui, ses doigts touchèrent la blessure et du bout de l'index, il suivit les contours de la plaie. Il n'y avait aucun doute, elle zigzaguait de la naissance de ses cheveux à la pointe de ses sourcils.
Sans s'en rendre compte, il avait posé son autre main sur son propre front. L'infirmière, poussa un cri de surprise en le reconnaissant à sa cicatrice. Mais elle se reprit bien vite, et le pria de l'excuser.
Harry, trop troublé, ne répondit pas. Elle avait une marque identique à la sienne ! Comment était-ce possible ? Avait-elle aussi le pouvoir de repousser le sortilège impardonnable Avada Kedavra ? Qui lui avait fait cette blessure ?
Trop de questions se bousculaient dans sa tête. Il se redressa et fut surpris de voir Ron et ses parents autour de lui.
- Que ce passe-t-il Harry ? Ta cicatrice te fait mal ? Ton front te brûle ?
Le ton de son ami était rendu pressant par l'inquiétude.
Harry abaissa aussitôt sa main et désigna Kiara .
- Regardez ! Kiara a une plaie en forme d'éclair sur le front ! Exactement comme la mienne !
Ron examina attentivement la marque, son père et sa mère firent de même. Sans l'ombre d'un doute, elles étaient pareilles.
- Arthur, qu'est-ce que cela signifie ? Charlie, grièvement blessé, Kiara, pauvre enfant, dans un état pire encore, et maintenant, cette marque comme celle de Harry ! Et si ça signifiait que Tu-Sais-Qui est de retour !?
- Allons, allons, Molly. Pas d'affolement inutile ! Cette estafilade n'est peut-être qu'une coïncidence après tout. Kiara en ait couverte. On dirait qu'un Magyar l'a projetée en l'air et l'a piétinée, conclut-il lugubrement
- En fait, c'est un Norvégien à crêtes rouges.
Tout le monde se retourna d'un bloc vers le Professeur qui revenait avec le matériel de transfusion. Inconscient de la stupeur que sa remarque avait provoqué, il aligna tranquillement, flacons et seringues sur une petite table non loin de là.
- Je vous demande pardon, Professeur Svensen ? Un dragon Norvégien à crêtes rouges s'est attaqué à Kiara ?
- En vérité, Potter, seul Charlie pourra nous expliquer ce qui c'est réellement passé lors de cette expédition, mais nous pensons effectivement que Perceval, Kiara et Charlie se sont faits attaquer par un dragon particulièrement belliqueux.
Thomas Svenson se tourna vers Ron.
- Venez, jeune Weasley, il est temps de commencer la transfusion.
- Attendez, le coupa Harry, je souhaite donner de mon sang aussi.
- Je crois que celui de Ron devrai suffire, il est jeune et en pleine forme, assura-t-il avec un sourire.
- Non, non, pas pour Charlie, je veux le donner à Kiara, c'est elle qui en a le plus besoin.
Le ton de Harry s'était fait plus pressant, Svensen haussa les sourcils en signe d'interrogation .
- Un jour, j'ai été soigné par un Phénix, Fumsek, l'oiseau du Professeur Dumbledore. Un peu de son pouvoir de guérison coule dans mes veines. Je veux essayer avec Kiara.
Une lueur de farouche détermination allumait son regard vert. Il semblait tellement convaincu de son raisonnement que Svenson s'inclina.
Les Weasley souriaient, très fier de l'initiative de Harry.
L'infirmière rapprocha les deux lits, installa deux chaises côte à côte, et pria les deux jeunes gens de prendre place.
A tout de rôle, elle mit un élastique à leur bras, leur demanda de serrer le poing et de l'ouvrir afin de gonfler les veines, y introduisit une aiguille-papillon puis elle piqua le bras des blessés. Ensuite elle enleva l' élastique et ouvrit les valves. La transfusion pouvait commencer.
Svenson et l'aide-soignante quittèrent la pièce. Les Weasley purent s'asseoir sur le bord du lit de Charlie pour suivre le déroulement des opérations.
Ron fut le premier à rompre le silence et s'adressa à son père :
- Ca alors, un Norvégien à crêtes rouges ! Pourtant Charlie les connaît parfaitement. Comment est-ce arrivé ? Et comment ont-ils pu observer un dragon d'aussi près ? Et Kiara, la fille de ton cousin, elle est drôlement jeune pour participer à un truc aussi dangereux ?
- Ron, je n'en sais fichtre rien. Perceval étudiait les dragons depuis de nombreuses années, c'est pourquoi Charlie a décidé de faire un saut par la Norvège pendant les vacances avant de rejoindre la Roumanie. A ma connaissance, bien que ce soit un cousin éloigné, je n'ai jamais su qu'il avait été marié, sans parler d'avoir une fille, Arthur la désigna du menton, qui est encore une gosse.
- Une gosse ? s'exclama Harry, je n'ai pas eu cette impression.
Ron regarda son ami, intrigué. Harry rougit légèrement.
- Ben, on voit bien que ce n'est plus une enfant, tenta-t-il de se justifier
- Et sur quoi te bases-tu pour tirer des conclusions aussi affirmatives ? lui demanda Ron, d'un air entendu, le sourire en coin.
Harry marmonna une vague réponse qui pouvait signifier n'importe quoi et détourna la tête, alors que Ron éclatait de rire.
L'infirmière revint à point pour faire diversion, elle apportait une collation. Chacun la remercia et ils attaquèrent les sandwiches de bon cœur.
Trente minutes plus tard, Svensen vint vérifier l'état des blessés et conclut que la transfusion était suffisante pour un premier jour. Il fallait attendre et espérer. On déciderai le lendemain, au vu des résultats, s'il conviendrait de poursuivre le traitement.
Les deux amis, légèrement étourdis, s'étendirent afin de se reposer. Les Weasley sortirent de la pièce. Molly en profita pour envoyer un hibou au Terrier et Arthur pour en apprendre plus sur son cousin et sa fille.
Ron s'endormit profondément mais Harry se sentait en pleine forme. Il décida d'ouvrir les lettres qu'il avait reçu le matin même, tout cela lui semblait déjà très loin.
Il prit le sac qui contenait ses affaires, plongea la main à l'intérieur pour en ressortir ses bagages amenés à la taille d'un jouet, il les tria du bout de l'index en mettant de côté ses lettres et ses colis. Il replaça ses valises dans le sac puis il pointa sa baguette magique sur son courrier en chuchotant « Amplificatum ! » afin que tout redevienne au format initial. Il attrapa la première enveloppe et la décacheta. C'était Hermione :
Salut Harry,
Bon Anniversaire.
Je te souhaite de passer une excellente journée en compagnie de Ron et de sa famille.
Comme tu le sais, je suis partie en Bulgarie avec mes parents, nous étions invités chez Viktor. J'ai passé de merveilleuses vacances en sa compagnie, c'est vraiment un jeune homme qui gagne à être connu.
( N'en déplaise à Ron qui ne voit en lui qu'un joueur de Quidditch )
Je te raconterai tout quand on se verra sur le Chemin de Traverse.
Dans le paquet qui accompagne cette lettre, tu trouveras un « talisman de sincérité ». C'est une petite amulette qui contient une plume de jobarille. Porte-la sur toi en tout temps, si elle chauffe, méfie-toi : il y a des menteurs dans les parages !
Je me réjouis de te revoir, à bientôt.
Hermione
Harry sourit en repliant la lettre puis il tendit la main vers le paquet d'Hermione. Décidément, on ne parlait que de jobarille aujourd'hui, pensa-t-il avec amusement. Voyons un peu ce talisman.
Il ouvrit la boîte et, nichée dans du papier de soie, se trouvait une petite bourse de cuir tanné, fermée par un lacet. Il délaça la pochette et regarda son contenu. Il y avait effectivement une plume d'oiseau d'un bleu chatoyant dont le bord était comme poudré d'or. Il la remit en place, resserra la cordelette et porta le talisman à ses narines. Il respira le cuir, il s'en dégageait une odeur indéfinissable. Harry supposa que la pochette était baigné dans une sorte de sérum de vérité.
Il la glissa dans la poche de son pantalon en se disant que l'amulette pourrait toujours servir. Puis soudain, il eut une idée, si le talisman chauffait lorsqu'on était pas sincère avec lui, il devrait également chauffer s'il se mentait à lui-même. Pour étayer sa théorie, il mit la bourse au creux de sa main, referma ses doigts. Il réfléchit quelques secondes au plus énorme mensonge qu'il pourrait proférer, puis il inspira profondément et clama à haute voix :
- Drago Malefoy est mon meilleur ami !
Cette fausse affirmation faillit le faire grincer des dents tant l'idée même était inconcevable mais surtout lui brûler la main !
Il poussa un petit cri de surprise et lâcha l'amulette. Il se pencha pour reprendre le talisman, il était à nouveau frais. Il le contempla d'un air songeur puis le remit dans son pantalon. Belle leçon de moralité, Hermione, merci !, se dit-il avec autodérision, si vous ne voulez pas flamber comme une torche, dites toujours la vérité !
Il se rassit sur le lit et ouvrit la seconde missive, elle venait de Hagrid :
Cher Harry,
J'espère que tu te portes bien. Madame Maxime et avec moi et elle te dit joyeux anniversaire. Comme on a pas tous les jours 16 ans, nous t'envoyons un petit cadeau qui marquera ce jour.
A bientôt à Poudlard.
Hagrid
Harry prit le deuxième colis, vaguement inquiet. Il connaissait son ami, et il ne partageait pas son goût pour les créatures les plus horribles qui soient. Il découvrit, avec soulagement, qu'il contenait un livre non seulement inoffensif mais au contraire exaltant ! : Comment maîtriser la Passe de Wronski en 20 leçons. Un livre de Quidditch !
Harry était aux anges !
Il feuilleta le livre avec un sourire béat. Sur le papier, un joueur, juché sur son balai, lui faisait signe en lui indiquant la marche à suivre étape par étape, afin de réussir cette fameuse Passe de Wronski.
Il rangea son courrier dans le sac, il y glissa également le cadeau des Weasley. Harry secoua la tête, perplexe.
Ses amis croyaient vraiment qu'il deviendrait d'une sensualité débordante en mangeant ces chocolats ? Ou que sa petite amie, si tant est qu'il en ait une un jour, se jette sur lui pour lui arracher tous ses vêtements si elle goûtait une chocogrenouille ? Ses amis se payaient sa tête ! conclut-il, plus amusé qu'agacé de leur blague.
Il s'adossa confortablement à son oreiller, ouvrit son nouveau livre et prit sa première leçon de Quidditch sur papier.
La journée tirait à sa fin, et le jeune sorcier finit par s'assoupir, le livre ouvert, posé sur son torse.
La nuit tomba sur Oslo, les garçons dormaient toujours et Arthur n'avait récolté que de maigres précisions. Il se dit qu'il devrait lui aussi attendre le réveil de Charlie pour connaître les raisons de ce drame.
Il entra dans la chambre que le Centre Médical leur avait fourni pour leur séjour. Molly dormait déjà. Il s'étendit à ses côtés. Les mains derrière la nuque, il réfléchit à cette journée riche en événements.
Le sort de Charlie était entre leurs mains, la vitalité de Ron et sa bonne santé suffirait, il en était certain. Ensuite, un foyer chaleureux et l'amour de toute la famille le guérirait au moins aussi bien que des potions.
Mais Kiara ? Le traitement de Harry serait-il efficace ? Il avait l'air convaincu. Et ensuite, qu'adviendrait-il d'elle ? Il avait discuter de Perceval avec Svenson, son lointain cousin ne pourrait plus assurer l'éducation de sa fille, c'était plus que certain. Son choc à la tête semblait lui avoir faire perdre ses facultés mentales.
De plus, utiliser ses pouvoirs magiques quand on avait perdu la boule pouvait se révéler fort dangereux. Personne ne prendrait le risque de le laisser retourner chez lui. Il séjournerait donc dans un centre spécialisé. Et Kiara, qui n'avait pas d'autre famille, serait placée dans un…
Pas d'autre famille ? Arthur Weasley, tu es un imbécile ! se morigéna-t-il en se frappant le front du plat de la main. C'est une Weasley, et sa famille, c'est nous. Nous l'accueillerons au Terrier. Je suis sûr que Molly sera ravie d'avoir une fille supplémentaire.
Il sourit dans le noir. Il enlaça sa femme et s'endormit paisiblement.
L'aube pointait à peine, que Harry se réveillait. Le match de Quidditch qu'il avait disputé toute la nuit emplissait encore sa tête. Il se redressa sur son séant, rattrapa le livre qui glissait au sol et ajusta ses lunettes. Ron et lui avaient dormi dans la chambre occupée par Charlie et Kiara. Il se leva sans bruit et s'approcha de la jeune fille.
La lumière était encore faible, mais il vit nettement que les plaies s'étaient refermées et commençaient à cicatriser. Ce qu'il remarqua également c'est que même les cheveux emmêlés et le teint blafard, elle était drôlement jolie, les traits de son visage étaient harmonieux. Très content de lui, un sourire satisfait aux lèvres, il contourna le lit et examina Charlie. Lui aussi semblait moins pâle. N'y tenant plus, il secoua Ron.
- Eh, Ron ! Lève-toi !
Ron ouvrit les yeux , regarda autour de lui, un peu surpris, puis semblant se souvenir pourquoi il se trouvait là, sauta au bas du lit.
- Regarde, Ron, ton frère va mieux.
- C'est vrai ! C'est génial ! Je vais chercher mes parents, dit-il en se ruant sur la porte, puis comme stoppé dans son élan, il se retourna vers Harry pour lui demander :
- Au fait, où sont-ils ?
- Je ne sais pas mais demande à l'infirmière, elle saura sûrement.
Ron sourit de la logique imparable de son meilleur ami et courut dans le couloir, à la recherche de l'aide-soignante.
Il faillit la percuter au détour d'un couloir, s'excusa et lui demanda où il pouvait trouver ses parents. Elle lui indiqua le chemin et il repartit en toute hâte.
Planté devant la porte, il reprit son souffle, et frappa en criant :
- Maman, papa, c'est Charlie !!
Molly sursauta en entendant la voix de son fils et se précipita sur la porte. Elle l'ouvrit à toute volée.
- Ron ! Il est arrivé quelque chose !
- Oui, ça marche, Charlie guérit !
- C'est merveilleux ! J'arrive avec ton père dans un instant.
Le soleil entrait dans la chambre des blessés, lorsque les Weasley y pénétrèrent. Le Professeur Svensen avait terminé d'examiner Charlie et s'attardait au chevet de Kiara. Il recommençait son auscultation pour la troisième fois. Harry trépignait d'impatience. Il n'était pas docteur mais on voyait clairement que la jeune fille allait bien mieux.
- Jeune Potter, je n'y croyait pas trop, mais vous aviez raison. C'est extraordinaire. Les blessures de Kiara se referment, certaines ne sont déjà plus que des cicatrices, d'autres lésions ont disparu spontanément.
Il resta un instant silencieux, hochant pensivement la tête.
- Des larmes phénix, avez-vous dit ? Versées sur une de vos blessures ? Donc, mélangées à votre sang ? Harry confirma explication et Svenson poursuivit son raisonnement :
- C'est vrai que c'est un noble animal dont nous ignorons l'étendue des pouvoirs magiques. Ce pouvoir ira-t-il jusqu'à la sortir de son coma ? Nous verrons bien. Harry, vous pouvez vous préparer pour une seconde transfusion.
Harry s'installa confortablement sur la chaise, releva sa manche et attendit l'infirmière. Arthur Weasley, qui avait entendu la conversation, s'approcha et posa sa main sur l'épaule de Harry.
- Tu es un grand sorcier, Harry. Nous sommes fiers de toi. Charlie est sorti d'affaire et je suis persuadé qu'il en sera de même pour Kiara.
Madame Weasley et Ron lui adressèrent un sourire confiant.
On entendit un froissement de draps, puis un gémissement sourd. Ils se retournèrent d'un bond, vers Charlie. Il se réveillait enfin. Il cligna des yeux plusieurs fois, regarda autour de lui, grimaça en tentent de se redresser puis finalement renonça. Son corps refusait cet effort.
- Maman, papa, Ron, vous êtes là. Sa voix n'était qu'un vague croassement. Sa mère lui tendit un verre d'eau.
- Et Kiara ? articula-t-il encore péniblement. Kiara s'en est sortie ? Et Perceval ? Il est mort, n'est-ce pas ?
- Calme-toi, mon garçon. Non, Perceval n'est pas mort. Nous allons répondre à tes questions du mieux que nous pourrons. Regarde, Kiara est dans le lit voisin.
Charlie suivit des yeux la direction que lui indiquait son père. Yana avait l'air de dormir, une perfusion sortait de son bras, cette dernière reliée par un petit tuyau au jeune homme assis à ses côtés, celui-ci le regardait en souriant.
Malgré son état, et bien qu'il ne l'eût jamais rencontré personnellement, Charlie reconnut, immédiatement, le meilleur ami de son petit frère : les cheveux sombres en bataille, le regard vert derrière ses petites lunettes rondes, et la cicatrice partiellement dissimulée sous sa frange ne pouvait appartenir qu'à Harry Potter !
Il lui rendit son sourire et lui tendit la main du mieux qu'il pût.
- Salut, Harry ! Ravi de faire enfin ta connaissance.
Harry prit la main de Charlie dans la sienne, la serra amicalement et lui répondit :
- Salut, Charlie ! Je suis content de voir que tu es bientôt sur pieds.
- Et Kiara ? Tu lui donnes ton sang ? Comment va-t-elle ? Il faut la guérir coûte que coûte ! Elle a risqué sa vie pour sauver la mienne !
Cette remarque provoqua la stupeur générale.
Puis tout le monde parla en même temps. Les questions fusèrent de toutes parts. Arthur décida de prendre les choses en main.
- Allons, allons, un peu de calme, s'il vous plait. Et quand le silence se fit, il poursuivit :
- Charlie, es-tu en état de nous raconter ce qu'il s'est passé ?
- Oui, je crois.
Avec l'aide de sa mère et de Ron, il se cala contre son oreiller et commença le récit de la tragique expédition.
- J' avais décidé de faire un crochet par la Norvège pendant mes vacances avant de rejoindre la Roumanie. Papa m'avait parlé de ce cousin qui avait la même passion que moi, les dragons. Je me suis donc rendu chez Perceval Weasley qui est bien connu de la région. Il observe depuis quelques mois une colonie de Norvégiens à crêtes rouges avec sa fille Kiara.
- Tout le monde l'apprécie car c'est une sorcière très douée, elle connaît la préparation de nombreuses potions et soigne aussi les créatures magiques qu'elle peut rencontrer dans les montagnes. Perceval m'a expliqué qu'un jour sa fille soignait un hypogriffe blessé à l'aile, une fois guéri, il est venu régulièrement afin qu'elle puisse le monter. Kiara l'a baptisé Orion. C'est du ciel qu'elle a repéré la colonie de dragons. Les hypogriffes sont des animaux qu'il faut traiter avec beaucoup d'égards, et Kiara est parfaitement dans son élément. C'est ainsi que débuta la collaboration entre les hypogriffes et nos cousins Weasley. Orion et ses congénères, montés par Perceval et sa fille peuvent approcher les Norvégiens de très près de beaucoup plus près que nous le faisons en Roumanie. C'est pourquoi j'ai demandé à participer à une expédition.
- Perceval m'a présenté à son hypogriffe car je montais avec lui. Kiara et Orion ont une relation très particulière et je crois qu'il n'aurait pas souhaité me sentir sur son dos.
- Nous nous sommes donc envolés, nous avons survolé le nid qu'ils étudiaient depuis des semaines et là, un énorme mâle, nouveau dans la colonie, nous a attaqué. Le dragon à crêtes rouges s'est redressé en rugissant, fou de colère. Kiara, qui était derrière nous a crié de revenir mais notre hypogriffe, sans doute trop alourdi, n'a pu modifier sa trajectoire et éviter le jet de flammes. Les ailes brûlées, il a piqué vers la falaise.
- Perceval s'est agrippé du mieux qu'il pouvait mais trop déséquilibré, il a lâché prise et il est tombé. L'hypogriffe a chuté sur un terrain herbeux et s'est écrasé au sol en me projetant à terre. J'étais déjà à demi-mort quand le Norvégien est revenu pour tenter de me déchiqueter avec ses pattes. Là, j'ai vu Kiara qui le survolait en hurlant, essayant de détourner son attention. La queue du dragon a fendu l'air, fauchant Orion en plein vol. Il est tombé comme une pierre entre les pieds du Norvégien. Alors qu'il allait nous écraser sans pitié, Kiara, plus morte que vive, a levé sa baguette et crié : Stupéfix ! Stupéfix !
Charlie reprit son souffle et but un peu d'eau.
- Après, je ne sais plus, je me suis évanoui. Je ne sais pas qui nous a trouvé, ni comment nous sommes arrivés là. Je sais juste que je me suis réveillé ce matin et que vous étiez tous là, conclut-il, la voix tremblante de revivre les événements qui avaient failli lui coûter la vie.
Il y eu un bruit de sanglot étouffé derrière Harry. Tout à l'écoute de Charlie, personne n'avait vu Kiara se réveiller à son tour. Entendre de vive voix le déroulement des événements l'avait sortie de son coma. Elle essuya ses larmes du revers de la main et termina le récit de l'accident, d'une voix rauque :
- J'ai crié plusieurs fois Stupéfix ! Mais ça ne l'arrêtait pas, il a foncé sur nous alors j'ai hurlé : Impedimienta ! Pour le ralentir, mais c'est resté sans effet. Le Norvégien s'est posé sur le bord de la falaise, prêt à nous broyer avec ses griffes, alors j'ai levé une dernière fois ma baguette et j'ai lancé : Avada Kedavra !
Il y eu un hoquet de surprise général mais Kiara n'y prit pas garde et poursuivit :
- Il y a eu un éclair vert et la seconde d'après, le dragon était mort.
- Après… Après, j'ai appelé Orion qui, bien que mortellement atteint, s'est traîné jusqu'à nous. J'ai utilisé le sort de Mobilicorpus pour hisser Charlie sur son dos, j'ignore où j'ai trouvé la force d'y monter à mon tour. Ensuite, j'ai perdu connaissance. Orion a dû nous déposer non loin de là et rassembler ses dernières forces pour aller mourir loin des regards.
Puis, semblant chercher une autre personne dans la chambre, elle se redressa d'un coup, affolée :
- Où est papa ? Il n'est pas…
- Non, non, il est dans une autre aile de l'hôpital. Son état n'est pas… comme le vôtre.
- Ce qui signifie ? Parlez, je vous en prie, je préfère savoir ! le pressa-t-elle
- Eh bien, dit Arthur, en se raclant la gorge, ses jours ne sont plus en danger mais… La blessure qu'il a reçue… sur le crâne… euh… a laissé des traces… Le professeur Svensen ne sait pas pour combien de temps, mais Perceval n'a plus toute sa raison. Il doit être surveillé constamment car il pourrait… se mettre en danger s'il voulait utiliser la magie.
- Je veux le voir ! Maintenant !
Elle tenta de se lever, mais Arthur fut plus rapide, il l'a prit par les épaules et la repoussa doucement mais fermement contre son oreiller.
- Allons, allons, mon petit. Tu n'es pas en état. Perceval n'a, miraculeusement, que peu de lésions et sa vie n'est pas menacée, ce qui n'est pas ton cas. Tu dois d'abord reprendre des forces grâce aux potions de l'infirmière, ensuite, seulement, tu pourras le voir.
Elle poussa un profond soupir. Les larmes ruisselaient sur son visage. Chacun mesurait pleinement l'étendue de son chagrin.
Bien que mourant d'envie de lui poser mille questions sur son accident, les Weasley se turent, respectant son silence.
Le Professeur Svensen leur annonça que Charlie serait transféré dans la chambre voisine, ils quittèrent la pièce en poussant le lit à roulettes.
Pour Harry, toujours relié à Kiara par le tube de transfusion, la grande interrogation était : comment une sorcière aussi jeune pouvait jeter le sortilège Avada Kedavra !
Car une chose était sûre, elle n'avait pas menti ! Le talisman de sincérité était resté froid pendant qu'elle parlait. Il y avait tant de points à éclaircir que sa tête lui tournait.
Lorsqu'il sentit une main fraîche se poser sur son bras, il sursauta. L'infirmière enleva le papillon et appliqua un onguent qui ferma le trou de la seringue immédiatement.
Elle lui adressa un sourire chaleureux en lui faisant un signe de tête en direction de Kiara.
L'aide-soignante l'avait soigneusement examinée, le bilan s'avérait plutôt positif. La guérison physique était proche, quant au moral, elle ne se faisait aucun souci, les jeunes avaient une faculté de récupération étonnante. Avec sa famille et des amis, le traumatisme serait vite oublié
- Mademoiselle Weasley, je vous laisse faire connaissance avec ce jeune homme. Si vous êtes parmi nous, si rapidement, c'est grâce à lui. Je reviens dans un moment vous apporter à manger.
Elle quitta la pièce, un sourire flottant sur ses lèvres.
Harry était soulagé car l'explication de sa présence aux côtés de Kiara n'était pas simple à formuler si on ne voulait pas entrer dans les détails. Il aurait été très mal à l'aise si l'infirmière avait dit « voilà ! C'est le célèbre Harry Potter, vous le reconnaissez ! Celui qui a terrassé vous-savez-qui ! Il vous a sauvé d'une mort certaine ! »
Le jeune sorcier se leva, tourna sa chaise pour se trouver face à elle.
Kiara le regardait s'installer en silence. Quand il prit place, elle lui tendit la main et lui sourit :
- Salut ! Je m'appelle Kiara Weasley, je n'ai encore pas très bien compris le pourquoi du comment mais, si je suis là grâce à toi, merci. Quoique tu ais fait, merci.
Il tendit la sienne en la regardant franchement.
Il resta figé dans son mouvement. Sa pâleur faisait ressortir la couleur de ses yeux. Ces derniers étaient d'une extraordinaire nuance de bleu foncé et les bords de l'iris étaient dorés. « On dirait des plumes de jobarille » pensa-t-il aussitôt.
Puis, très embarrassé, il se rendit compte qu'il tenait toujours sa main devant lui et qu'il n'avait rien dit depuis plusieurs secondes.
Elle se méprit sur la raison de son silence et son sourire s'effaça.
- Je dois être horrible pour que tu en restes sans voix.
Harry s'empressa de la contredire :
- Non, non ! Pas du tout ! Au contraire, je…
- Je préfère voir par moi-même, le coupa-t-elle froidement.
Elle regarda autour d'elle et vit un petit miroir suspendu au-dessus du lavabo, elle tendit les doigts dans sa direction et dit :
- Attractio !
Le miroir se détacha du mur et atterrit directement dans sa main.
Elle ferma les yeux, inspira profondément, comme prête à tout, puis elle le porta au niveau du visage. Elle se regarda longuement, examina les fines cicatrices qui ne se remarquaient déjà plus. Elle se dit que finalement, elle ne porterai presque aucune séquelle de ce drame.
Lorsque Kiara souleva sa frange, Harry retint son souffle en pensant à sa réaction, mais son expression fut plus intriguée qu'horrifiée.
Son index suivit le zigzag de la plaie, qui étrangement, ne semblait pas vouloir guérir rapidement, encore moins disparaître sans laisser de trace.
Elle reposa le miroir, en proie à la plus grande perplexité. Pensive, elle promena son regard bleu dans la chambre, comme si la réponse qu'elle cherchait se trouvait là. Puis Harry apparut dans son champ de vision.
Il était toujours assis, ne sachant comment réagir. Il s'apprêtait à lui dire qu'elle était bien plus jolie que la plupart les filles qu'il connaissait quand elle éclata de rire.
Il se dit que non, décidément, il ne comprendrait jamais rien à la gent féminine. Elle le regardait maintenant, l'air ironique.
- Voilà une cicatrice qui va faire de l'ombre à Harry Potter, tu ne penses pas ? Montre la tienne pour voir ! le défia-t-elle
Harry éclata de rire à son tour. Une fois calmé, il écarta ses cheveux pour lui montrer l'éclair qui zébrait son front.
- C'est bien moi, reconnut-il, penaud. Mais comment…
- Tu sais, nous sommes abonnés à « La Gazette du Sorcier » et nous avons beaucoup commenté ce qui se passe à Poudlard depuis 5 ans. De plus, je t'ai vu plusieurs fois en photo.
Harry eut une moue contrariée.
- On a beaucoup exagéré certains événements, tout n'est pas vrai.
- Tu parles de Rita Skeeter ? Je veux bien te croire. Mais gagner contre un Magyar à pointes, ce n'était pas rien ! Ses yeux brillaient d'excitation et de curiosité. C'était comment ?
- J'ai eu la chance d'en ressortir vivant, mais dans la dernière épreuve de la Coupe des 3 Sorciers, un élève de Gryffondor, Cédric Diggory, est mort, tué par Voldemort !
Ses yeux verts étincelèrent de colère à ce souvenir.
- Je te demande pardon, je peux difficilement contenir mon enthousiasme quand on parle de dragons. Je suis au courant pour ton camarade, c'était relaté dans la Gazette.
Elle le regarda attentivement, sans rien dire. Le jeune Potter se sentit rougir, bien qu'il n'en connût pas la raison. Ce qui ne l'embarrassa que davantage.
- C'est Voldemort qui t'a fait cette cicatrice, n'est-ce pas ? Tu as mal quelquefois ?
Harry fut à peine surpris qu'elle appelle Voldemort par son nom.
- Non, non, pas trop souvent. Puis se rappelant l'amulette dans sa poche, il rectifia : en fait, si. Elle me… brûle… quand je vois… Voldemort… en rêve ou en vrai… conclut-il sombrement.
Harry, qui n'avait pas l'habitude de se confier, était surpris de ce qu'il lui révélait.
Elle posa une main compatissante sur la sienne.
- Tu veux bien me raconter ce qui c'est passé ?
Il se dit que ses yeux à la couleur si semblable aux plumes de jobarille devaient avoir le même pouvoir. Quand elle le regardait ainsi, il se sentait prêt à lui dire tout ce qu'elle voulait savoir.
- J'étais encore un bébé mais on m'a dit que Voldemort avait tué mon père et ma mère en leur jetant le sortilège impardonnable Avada Kedavra puis quand il a essayé sur moi, le sort a, en quelque sorte, rebondit et s'est retourné contre lui. Je suis vivant mais je porte cette marque à jamais.
Kiara caressa sa blessure machinalement et répéta :
- Je suis vivante et je porte cette marque à jamais.
- Mais, le sort n'a pas rebondit sur toi !
- C'est vrai, mais quand j'ai jeté le sort Avada Kedavra, le dragon est mort sur le coup, j'ai cru qu'il basculerait de la falaise mais il est tombé sur le côté, et dans sa chute, l'extrémité de sa queue m'a frappé le visage. Les crêtes rouges sont disposés en zigzag exactement comme cette marque.
- Mais ça n'explique pas pourquoi, cette plaie ne disparaîtra pas.
- Je crois que si. Le dragon m'a blessé post mortem, il m'a marquée en retour. Avada Kedavra est un sortilège impardonnable envers les humains mais ceci nous prouve qu'il n'est pas anodin envers les créatures magiques. Je ne l'ai pas jeté par cruauté mais pour sauver nos vies mais il y a un prix à tout.
- Je ne sais pas si tu as raison, c'est une théorie que je n'avais pas envisagée. Et l'idée que tout se paie un jour a le mérite de nous faire espérer que Voldemort sera puni pour ses crimes.
Ils méditèrent sur cette conclusion optimiste quelques instants, puis Kiara tenta de reprendre une conversation plus légère :
- Bon, passons à des événements moins dramatiques mais néanmoins concrets : que fait le beau, le célèbre, le charismatique Harry Potter dans ma chambre ? lui demanda-t-elle avec un clin d'œil.
- Je ne suis pas… commença-t-il exaspéré puis se tut quand il vit qu'elle plaisantait.
- Un peu chatouilleux, le grand sorcier, hein ?
- Non, mais à la longue, ça agace.
- Je veux bien te croire. Puis ne pouvant s'en empêcher, elle rajouta innocemment :
- Tu crois que Rita Skeeter nous prendra en photo ?
Là, Harry éclata franchement de rire. Il était en train de se dire que Kiara Weasley avait l'humour vif et mordant qui caractérisait son ami Ron. Elle le fit revenir sur terre en claquant des doigts.
- Allo, allo, Potter, tu es avec moi ? Tu étais sur quelle planète ?
- Je suis avec toi, sur Terre, lui confirma-t-il en souriant
- J'en suis heureuse, Potter. Au fait, on est quel jour aujourd'hui ?
- Eh, bien, on est le 1er août.
Ses yeux bleus brillaient quand elle dit mystérieusement :
- Alors, je crois qu'il n'est pas trop tard.
Ne sachant trop à quoi s'attendre, Harry ne bougea pas quand elle se pencha vers lui. Elle prit son visage dans ses mains et déposa un baiser sur ses lèvres.
- Bon anniversaire, Potter !
Le jeune homme rougit sous le coup de l'émotion.
Comme il ne répondait rien, elle se crut obligée de se justifier :
- Ta date de naissance figurait dans un article de la Gazette… tu n'est pas né le 31 juillet ?
- Non… enfin, si, si… Harry était trop troublé être plus cohérent.
- Alors, ce baiser n'est volé ! conclut-elle avec un clin d'œil.
L'infirmière Sirdals entra juste à temps pour dissiper la gêne de Harry. Elle apportait un plateau-repas.
Harry en profita pour s'éclipser, il se dit qu'il était temps de retrouver Ron. Bien qu'il ne soit pas dans ses habitudes de partager ses coups de cœur, il devait lui dire que sa cousine Kiara était… elle était vraiment…
Au fait, comment la décrirait-il ? Il n'en savait trop rien. Trop de qualificatif pour une seule personne. Autant ne rien dire du tout. Il pensa soudain à la comparaison qu'il avait faite de Ron et de Kiara. Non, finalement, il ne se ressemblait pas tant que ça.. Jamais Ron ne l' aurait embrasser de la sorte ! ça non !
Il porta machinalement les doigts à ses lèvres en repensant au baiser qu'elle lui avait donné. Si elle prenait des libertés pareilles avec quelqu'un qu'elle connaissait à peine, que se passerait-il s' il lui offrait des chocogrenouilles ?
Harry sentit ses joues s'enflammer à la tournure que prenaient ses pensées.
