Salut à tous ! Ceci est ma première fic. Je me suis beaucoup amusée à l'écrire et je remercie d'avance tous ceux qui prendront le temps de lire mon travail.

Cette fic est entièrement dédiée à JessHDH, ma première lectrice.

Je ne la remercierai jamais assez pour ses commentaires enthousiastes et ses encouragements et parfois, aussi, pour ses corrections.

Cette histoire est classée R, cette catégorie se justifie par la suite.

Désolée pour les amateurs, mais ma fic n'est pas un slash.

Disclaimer : les personnages de cette fic ne m'appartiennent pas. Ils sont propriété de notre idole à tous JKR ( Amen !).

Seuls le personnage de  Kiara Weasley et l'intrigue de cette histoire sont de moi.

Bonne lecture et si cette fic vous plait, faites-le-moi savoir.

Un grand merci à tous les reviewers.

JessHDH : merci pour ton soutien ! ( ton esprit tordu n'est pas mal non plus ! )

Elsa : merci, ça fait plaisir.

Lunenoire : merci. Le groupe sanguin universel existe aussi chez les sorciers…

Melepha : c'est rien de le dire, attend la suite…

Anonymoua : non, le début n'est pas gai, ni gay mais, parfois, ça vaut la peine d'être curieux…

CHAPITRE 3

Harry frappa et entra dans la chambre voisine. Il trouva les Weasley en grande conversation autour du lit de Charlie. Dès que Molly l'aperçut, elle lui fit signe d'approcher.

- Viens, mon chéri. Tu n'es pas trop fatigué par la transfusion ? Nous allons prendre des nouvelles de Kiara. Nous avons des choses importantes à lui demander.

- Molly, ne t'emballe pas. Elle ne sera peut-être pas d'accord.

Devant l'air interrogatif de Harry, Ron lui expliqua :

- Maman et Papa veulent devenir les tuteurs provisoires de Kiara. Elle vivra avec nous au Terrier et tôt ce matin, ils ont envoyé un hibou à Dumbledore pour savoir si on pouvait l'admettre à Poudlard.

Kiara ? A Poudlard avec eux ? Il sentit son cœur s'emballer.

- Mais, d'abord il faut la convaincre que c'est la meilleure solution. Allons lui parler, Arthur.

- Elle mange, Madame Weasley, et ensuite, je l'ai entendu dire à l'infirmière qu'elle voulait se doucher, la renseigna Harry.

- Quel dommage ! Enfin, en attendant, dis-nous comment tu la trouves, Harry. Parce qu'après Charlie qui nous en a dit le plus grand bien, c'est toi qui lui a parlé le plus longtemps.

Ron ne comprenait pas pourquoi son ami rougissait légèrement à cette demande. Il posa sur lui un regard inquisiteur et le teint de Harry passa au rouge brique. Ron haussa franchement les sourcils puis un sourire moqueur apparut.

Harry refusa de se laisser démonter et décida de  résumer son entrevue à l'essentiel.

- Nous avons un parlé de l'accident, du sortilège Avada Kedavra, et de Vold… euh… Vous-savez-qui.

La petite voix qui l'énervait tant se réveilla soudain. L'essentiel ? Vraiment ?

- Tu as parlé de Tu-sais-qui avec Kiara ? En voilà une drôle de conversation pour des jeunes de votre âge. La jeunesse d'aujourd'hui m'étonnera toujours. Mais d'un autre côté, jeter ce sort avec succès, alors qu'elle ne fréquente pas de collège… Ses talents de sorcellerie doivent être considérables.

- Elle n'est pas à l'école ? s'étonna Ron. Coool…

- Où a-t-elle appris ce qu'elle sait ? l'interrompit son ami.

Charlie, qui suivait la conversation en silence, leur communiqua ce qu'il savait :

- Perceval est un érudit qui connaît toutes les matières à étudier. Sa passion pour les dragons n'est que relativement récente, la botanique, les potions magiques, les transformations n'ont aucun secret pour lui. Il les a transmis à sa fille. Perceval m'a dit, en riant, que la seule matière qu'il ne pourrait lui apprendre était le Quidditch, car il se faisait trop vieux pour ce sport.

- Je pense que Harry serait parfait pour lui apprendre les bases.

Ron avait lâché ce commentaire d'un ton badin et tous hochèrent la tête pour signifier que c'était une bonne idée.

Comme son ami restait muet, il lui donna discrètement un coup de coude dans les côtes , lui glissa dans l'oreille, en insistant lourdement :

- Tu es d'accord pour des leçons particulières, n'est-ce pas ?

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! lui répondit Harry, les dents serrées.

- Bien sûr, bien sûr, on en reparlera, sois-en certain.

Une infirmière entra dans la chambre avec le repas du convalescent. Elle pria tout le monde de sortir, Charlie avait besoin de calme, c'était la clé de sa guérison. Les Weasley s'inclinèrent de bon gré, ils avaient faim aussi. Ils quittèrent la pièce, suivi de Harry, soulagé de ne plus répondre à Ron. Pour l'instant, du moins !

Ron attendit la fin du repas pour contre-attaquer. Dès qu'il referma la porte de la chambre qu'on leur avait allouée pour leur séjour, il se tourna vers son ami les bras croisés, l'air fermement décidé à obtenir des réponses.

- Alors, Harry, si tu racontais à ton vieux copain Ron ce qu'il s'est passé dans la chambre de ma cousine Kiara, alors que tu étais seul avec elle ? Mmmm ?

- Je l'ai dis à ta mère, on a parlé de tu-sais-qui et … d'autres choses.

Il termina sa phrase en étant soudain follement intéressé par le motif du tapis.

- Tu n'oserais pas te foutre de moi, par hasard ?

Harry protesta mollement pour la forme et sentit le talisman chauffer dans sa poche. Ron continua, sans paraître remarquer ses dénégations.

- Chaque fois que quelqu'un prononce le nom de Kiara, tu es rouge comme une tomate ! Alors, je te le demande à nouveau, que s'est-il passé ? Tu l'as vue sous la douche ou quoi ?

- T'es pas un peu cinglé ?! s'offusqua Harry.

Devant l'air sincère de son ami, Ron s'excusa platement.

- Oh, pardon. Je ne voulais pas te choquer. Mais je me suis dis qu'il avait dû arriver quelque chose d'important pour que tu sois dans cet état.

Harry ne résista pas longtemps devant l'air contrit de Ron.

- Bon, je vais te le dire. On a parlé de Tu-sais-qui comme je l'ai dit à ta mère, puis on a changé de sujet. Elle est marrante, tu sais. Elle est vive et elle a l'humour caustique des Weasley.

Excédé, Ron lui fit signe de passer les détails et d'en venir au fait.

Harry, perturbé par l'impatience de son ami, lâcha sa bombe d'une traite :

- Ellem'aembrassésurlabouche !

- Quoi ??

Le jeune Potter se força à respirer profondément et répéta plus lentement :

- Elle m'a embrassé sur la bouche !

- Quoi ?? Tu lui as donné une chocogrenouille !!?? Je n'aurai jamais cru que tu oserais si vite. Coool !!! Ron ouvrait de grands yeux.

- Mais non ! Mais non ! Pas du tout !! protesta Harry avec véhémence.

Puis sur un ton plus froid :

- T'es vraiment un malade, Ron ! Tu devrais être outré si tu penses vraiment que j'ai fait ça, pas béat d'admiration. C'est quand même un peu dégueulasse comme procédé de lui faire avaler ça dans son dos.

Ron fut un peu rafraîchi par ce commentaire. Mais ne put s'empêcher de répliquer :

- Ben, oui, c'est quand même plus facile par la bouche !

Harry sourit malgré lui, il ne restait jamais fâché contre Ron plus de quelques minutes.

- Mais, alors, pourquoi elle t'a embrassé ?

L'air étonné de Ron n'était pas spécialement un compliment pour Harry. Il s'en rendit compte au moment même où il le disait.

- Enfin, je ne voulais pas dire … que tu n'es pas assez… beau …pour être …La voix de Ron mourut.

Le jeune Potter le laissa s'enliser puis sur un ton vengeur demanda :

- Qu'est-ce que tu voulais dire exactement ?

- Je voulais dire, pourquoi si vite. Vous vous connaissez à peine…

- Eh bien, figure-toi qu'elle m'a embrassé pour me souhaiter un bon anniversaire.

- Sur la bouche ? répéta Ron

- Sur la bouche, lui confirma Harry.

- C'est un peu familier, non ?

- J'ai trouvé aussi, mais c'était si spontané !

- Elle sait qui tu es ? demanda le jeune Weasley, méfiant.

- Oui, elle m'a reconnu d'après les photos de la Gazette mais…

- Moi, je crois qu'elle t'a embrassé pour ajouter ton célèbre nom à son tableau de chasse, affirma-t-il d'un ton sans réplique.

- Son tableau de chasse ? Ron, tu y vas un peu fort. Je ne te trouve pas très charitable envers ta cousine.

Là, le ton de Ron devint franchement mordant :

- D'abord, c'est une très lointaine cousine et je te signale que je la connais nettement moins bien que toi. Je dirais même que vous en êtes à  un degré d'intimité rarement atteint en si peu de temps. Un vrai record ! Peut-être que c'est plus facile avec les… étrangers… conclut-il amèrement.

Harry finit par comprendre ce qui chiffonnait son ami. Il poussa un soupir et s'assit sur le lit. Il demanda à Ron d'en faire autant.

- Donc, Hermione t'a écrit de Bulgarie, tu es fâché contre elle et c'est moi qui en fait les frais.

- Comment tu sais…

- Ron, tu me fais une scène de jalousie insensée sur quelque chose qui finalement ne te regarde pas et maintenant, cette tirade sur les étrangers. Je te connais, tu es comme mon frère. On lit en toi comme un livre ouvert. Tu as reçu ton hibou tout à l'heure ? Je m'en serai aperçu plus vite si ta lointaine cousine ne m'avait pas… distrait.

Ron sourit, son ami était là. Harry chercha soigneusement ses mots pour ce qui allait suivre :

- Ron, tu sais que je ne m'en suis jamais mêlé, et je suis très mal placé pour te donner des conseils, mais je vois que tu es malheureux. Si tu tiens à Hermione, non, non, ne proteste pas, fais-le lui comprendre d'une manière ou d'une autre. Sinon elle ira chercher ailleurs, en Bulgarie par exemple, ce que tu ne lui donnes pas.

Ron médita un instant sur ces paroles pleines de sagesse puis sa bonne humeur revenue, lança innocemment :

- Dis, Harry, tu crois que Hermione aime le chocolat ?

Il reçut un oreiller en pleine figure pour toute réponse.

- Allez, sors ton échiquier et donne-moi une leçon, ça te remontera le moral.

L'après-midi touchait à sa fin, lorsque le hibou Grand Duc frappa la vitre de la chambre des Weasley. Molly s'empressa d'ouvrir la fenêtre. L'oiseau vola jusqu'à la table de chevet, replia ses ailes et tendit la patte, un parchemin y était soigneusement attaché.

- La réponse de Dumbledore ! s'écria Molly.

Arthur sourit avec indulgence devant l'impatience de sa femme.

Il prit la lettre tout en déposant quelques boulettes d'insectes séchés sur la table à l'intention du volatile qui s'en empara goulûment.

Mon cher Weasley,

Si votre premier courrier m'a inquiété, le second m'a rassuré. Je suis ravi que Charlie et Kiara  se portent mieux, quant à votre cousin Perceval, ce que vous me décrivez n'est pas réjouissant,  peut-être pourra-t-il terminer sa convalescence à l'Hôpital Ste-Mangouste ?

Votre demande de tutelle est tout à fait légitime et il va sans dire que nous l'acceptons à Poudlard,  si c'est ce qu'elle souhaite. Le Choixpeau lui indiquera sa maison. Nous ferons une cérémonie de répartition dans mon bureau si elle n'est pas présente le 1er septembre.

Dans l'attente de vos nouvelles,

Bien à vous

Professeur Albus Dumbledore

Arthur replia la lettre, ravi du contenu et serra sa femme dans ses bras.

- Allons avertir les garçons ! Je suis tellement contente !

- Je vais les chercher.

Monsieur Weasley se rendit dans la chambre qu'on avait prêtée à Ron et Harry. En ouvrant la porte, il trouva son fils et son ami couchés par terre, face à face, un échiquier sorcier  posé entre eux. Il jeta un coup d'œil à la partie et constata, une fois n'est pas coutume, que Harry était en mauvaise posture. Le coup suivant de Ron confirma son jugement.

- Echec et mat !

Dépité, Harry coucha son roi. Il soupira de frustration en se levant.

- Je ne te battrai jamais, déclara-t-il, fataliste.

- Mais si, mais si. Tu y arriveras un jour, tu verras. Ron lui jeta un regard en coin puis ajouta : quand tu auras soixante-dix ans ! Il éclata d'un rire gentiment moqueur. 

- Peut-être que si je te jette un sort d'oubliettes, tu ne sauras plus jouer… et je pourrai gagner au moins une fois…

Ron, toujours souriant devant la fausse menace de son ami, se tourna vers son père, interrogatif.

- Nous avons reçu la lettre de Dumbledore, il est d'accord pour Poudlard, maintenant il faut convaincre Kiara.

- Me convaincre de quoi ?

- …

La porte était resté entrouverte et personne n'avait entendu Kiara s'approcher. Elle se tenait debout dans l'encadrement, en pyjama et peignoir, ses longs cheveux noirs lavés et brossés, son regard brillait de curiosité. Harry sentit son cœur manquer un battement quand elle lui sourit. Elle était vraiment belle.

- Je vous prie de m'excuser, je ne voulais pas être indiscrète, je faisais quelques pas dans le couloir quand j'ai entendu un éclat de rire…puis mon nom…

- Tu n'a pas à t'excuser, entre. Arthur s'effaça pour la laisser passer. C'est moi qui te présente mes excuses, nous parlions effectivement de toi, alors que tu n'étais pas présente. Ce n'est pas très poli.

- Ce n'est pas grave et j'imagine que ça va arriver encore très souvent maintenant.

Elle souleva sa frange pour appuyer ses dires et lui montra la cicatrice que ses cheveux cachaient. Ella avait la peau très claire, la marque encore rouge et sensible ressortait comme imprimée au fer.

- Wouah !

Le commentaire de Ron fit sourire Harry, il décrivait finalement assez bien sa cousine. Ron ouvrait de grands yeux, elle était fantastique mais ne semblait pas s'en rendre compte, ce qui ajoutait à son charme. Kiara se tourna vers lui.

- Toi, tu es Ron. Ron hocha la tête. Charlie nous a montré des photos de ses parents et de ses frères et de sa petite sœur Ginny.

- Et vous êtes Arthur, le père de Charlie.

- Et bien sûr, vous êtes la mère de Ron, Molly.

Madame Weasley, lassée d'attendre le retour de son mari, les avait rejoints.

- Oh, ma chérie, je suis si contente de te voir rétablie. Molly la serra dans ses bras avec effusion, sous l'œil amusé des autres.

Ron donna un coup de coude dans les côtes de Harry et lui glissa discrètement :

- Je crois que maman a trouvé une autre victime.

- C'est aussi mon avis.

- Laisse-moi te regarder, tu es magnifique, et ses yeux, Arthur, a-t-on déjà vu des yeux comme les siens ?

Kiara supportait stoïquement d'être détaillée de la tête aux pieds. Elle lança une œillade complice aux garçons, qui comprirent qu'elle avait surpris leur commentaire.

- Ma chérie, assieds-toi, tu dois te reposer. Nous souhaiterions te parler.

Molly s'installa sur une chaise face au lit. Elle prit une bouffée d'air pour se donner du courage et se lança :

- J'aimerai te poser quelques questions, tu veux bien ?

Devant le consentement de Kiara, elle poursuivit :

- Quel âge as-tu ?

- J'aurai 16 ans au mois de novembre, le 7.

- As-tu de la famille proche ?

- Non, Papa m'élevait seul.

- Pardonne-moi mais… Molly ne savait comment poser sa question avec tact. Ta mère…

- Ma mère est décédée quelques mois après ma naissance.

- Oh, je suis désolée, mon petit.

- Papa savait qu'elle était malade, alors, pour que je me souvienne d'elle, il a pris des centaines de photos, avant, pendant et après ma naissance.

- Perceval s'est marié en toute discrétion, nous n'en avons jamais rien su.

- Oui, c'est vrai. Mais il faut dire que maman était enceinte…

- Ben, ils étaient plutôt pressés ! Ron se rendit compte trop tard qu'il avait parler à voix haute.

- Ronald Weasley !

- Pardon maman !

- Comment s'appelait ta mère, ma chérie ?

- Elle se nommait Kathy Rowling Weasley

- Ma chérie, nous avons parlé de ton père avec le Professeur Svensen, et les nouvelles ne sont pas très bonnes. Il devra rester à l'hôpital pour une longue période, peut-être jusqu'à la fin de ses jours. Il n'as plus toute sa tête et ne peut plus s'occuper de ton éducation. Et puis, il semblerait que ton père ne se rappelle pas de l'accident. Mon Dieu, quelle tragédie !

Molly s'essuya le coin des yeux en reniflant, se reprit et poursuivit :

- Ce que nous voulons te dire, c'est que nous souhaitons t'accueillir dans notre famille. Tu vivrais avec nous et tu pourrais suivre des études à Poudlard. Nous ne voulions rien te promettre avant d'être sûrs, alors nous nous sommes renseignés auprès du directeur, le Professeur Dumbldore. Il est d'accord, si tu acceptes de venir chez nous, bien entendu. Il va sans dire que nous respecterons ton choix. Si tu t'inquiètes de laisser ton père ici, il pourra être admis à l'hôpital Ste-Mangouste, tu le verrais pendant les vacances.

Kiara  les regardait, tour à tour, ne sachant trop que dire.

Madame Weasley la dévisageait, anxieuse, avide d'une réponse.

- Euh… c'est assez inattendu, je dois l'avouer. Mais depuis mon réveil, je ne me suis pas trop posée de questions sur ma vie future.

- Donc, j'ai le choix entre venir chez vous comme vous me le proposez si généreusement ou être placée dans une famille d'accueil ?

Elle se leva d'un bond pour entourer Molly de ses bras.

- Molly, vous êtes une femme merveilleuse, vous le savez, n'est-ce pas ? Je suis fille unique, je ne connais pas les familles nombreuses, mais je suis sûre que ça va beaucoup me plaire, je ne connais pas non plus les collèges anglais, ni leur discipline mais je connais déjà deux élèves ! Ca vaut le coup d'essayer, non ? Bien sûr que j'accepte !! Merci Molly !! Merci Arthur !! Et merci d'avoir pensé à papa, je suis sûre qu'il sera très bien soigné à Ste-Mangouste.

Molly s'épongea délicatement les yeux et lui sourit chaleureusement. Elle se leva pour étreindre son mari et l'embrasser fougueusement. Après tout, l'idée venait de lui.

- Maman, tu te donnes en spectacle !

Tout le monde éclata de rire.

- Bon, les enfants, j'envoie un hibou au Terrier pour leur annoncer la nouvelle. Après nous irons manger. Kiara, tu iras chercher tes effets personnels demain, tu prendras tout le temps qu'il te faut pour trier les parchemins de ton père, s'il ne peut plus gérer ses affaires, il faudra bien que quelqu'un s'en charge. Je pense qu'il faudrait séparer le courrier personnel du reste, mais c'est un travail ardu, tu peux aussi les prendre avec toi et les classer plus tard. Comme tu préfères.

- Je crois que je vais tout emporter, si vous avez la place au Terrier…

- Ne t'inquiète donc pas. Viens, Molly, on va voir comment se porte Charlie.

Arthur prit sa femme par le bras et l'entraîna dehors.

- J'aurai besoin de quelqu'un pour m'aider. Potter,  Ron, ça vous dirait de m'accompagner ?

- Bien sûr, j'en serai ravi, répondit Harry avec empressement

- Merci, Potter.

Ron les regarda alternativement, puis prit un air ennuyé

- Tu as vraiment besoin de deux personnes ? Je crois que Harry fera très bien l'affaire.

Harry lui lança un regard d'avertissement mais Ron n'en tint, évidemment, pas compte.

- Il est plus costaud qu'il n'en a l'air et puis avec de sort de « Reducto » tout sera facile à transporter. Pas vrai ? …Potter ?

- Tu crois qu'on y arrivera à deux, Potter ?

- Je penses que oui, lui répondit Harry, un peu crispé.

- Bien, je vous laisse manger. Je vais prendre des nouvelles de papa. Après, je retournerai dans ma chambre me reposer pour être en forme demain. Bon appétit et bonne nuit.

Dès qu'elle eut refermé la porte derrière elle, Harry se tourna vers Ron, furieux :

- Qu'est-ce que tu viens de faire ?

- C'est comme ça que tu me remercies ?

- Je devrai te remercier ? Et puis quoi encore ?

- Je te case un tête à tête avec une fille canon et tu n'as rien à me dire !?

- MELE-TOI DE TES OIGNONS !!!

- Est-ce que le Grand Harry Potter aurait la trouille d'un rencard ?

- Ne m'appelle PAS comme ça, je n'ai PAS la trouille et ce n'est PAS un rencard !!

- Alors, où est le problème ? Pourquoi tu cries comme ça ?

Harry se renfrogna et enfonça les poings dans ses poches. Il poussa un cri de douleur et retira sa main immédiatement. Le talisman était brûlant.

- Oh ! Bon sang ! Il ne manquait plus que ça !!  Saleté de machin !!

Ron, même s'il  ne comprenait pas ce qu'il voyait, rit aux éclats. Il n'avait jamais vu son ami sortir de ses gongs pareillement. Il devait être sacrément mordu pour réagir de la sorte.

Il riait encore quand il sortit rejoindre ses parents. Harry avait refusé de l'accompagner, prétextant qu'il n'avait pas faim. Parti depuis quelques secondes à peine, Ron revint sur ses pas, passa la tête dans l'entrebâillement de la porte. Il regarda Harry couché sur son lit, les yeux au plafond.

- Eh ! Potter ! N'oublie pas de lui souhaiter bonne nuit ! Il appuya sa remarque d'une mimique suggestive.

Il referma le battant une fraction de seconde avant une chaussure de sport lancée rageusement ne s'écrase contre la porte.

Kiara ne dormit pas très bien, cette nuit-là. Il y avait plusieurs raisons à cela.

La première était qu'on ne lui avait pas encore permis de voir son père, elle en était triste mais comprenait les arguments médicaux du Professeur Svensen. Ce qu'elle comprenait moins, en revanche, c'était les éclats de voix parvenus jusqu'à sa chambre.

Les deux garçons se disputaient et quelque chose lui disait qu'elle était responsable de cette altercation.

Elle passa en revue ce qu'elle aurait pu dire ou faire qui les ait perturbés au point de se fâcher à cause d'elle. Elle réfléchit quelques instants puis en vint à la conclusion que le baiser était responsable de tout ça.

Elle se mordit la lèvre inférieure en fronçant les sourcils, signe chez elle, d'une vive contrariété. Elle l'avait embrassé… comme ça ! Spontanément ! Sans se poser de questions !

« C'est bien le problème, ma fille, tu ne réfléchis jamais ! »

La petite voix de sa conscience venait de la rappeler à l'ordre.

- Eh ! tu y vas un peu fort ! Je suis une sorcière très appliquée ! s'offusqua Kiara.

« C'est vrai, mais quand il s'agit de tes rapports avec tes semblables, tu es trop impulsive ! Que crois-tu que le jeune Potter va penser de toi ? Que tu es une fille légère ! »

- Il n'oserait pas ! s'indigna-t-elle

« Alors, donne-lui de bonnes raisons de penser que tu ne te jettes pas au cou du premier venu ! »

Kiara poussa un profond soupir, elle devait brider son instinct naturel si elle ne voulait pas le faire fuir. Se montrer amicale mais pas trop chaleureuse. Bref, le traiter en grand frère comme je le ferai naturellement avec Ron. Elle poussa un gémissement de frustration.

- Mais, je n'ai pas du tout envie de le traiter en frère !

« Eh bien fais un effort, ma fille ! conclut fermement la voix dans sa tête. »

Elle se coucha, donna plusieurs coups à son oreiller pour le mettre en forme et tenta de s'endormir. Elle n'y parvint que tard dans la nuit.

Harry, de son côté, ne dormait pas non plus. Ron avait mis le doigt sur un point sensible : il avait la trouille. Il l'avait nié avec la plus parfaite mauvaise foi, mais l'amulette était là pour lui prouver son manque de sincérité.

Se retrouver seul avec elle, le lendemain, le mettait dans un drôle d'état. Une partie de lui se réjouissait, son cœur s'accéléra à cette pensée. Et d'un autre côté, il avait un nœud à l'estomac.

Il n'était pas très doué avec la gent féminine. Il se dit que s'il se mettait à bafouiller lamentablement, son ego ne s'en remettrait jamais.

Il était timide et ne savait comment répondre à l'exubérance de Kiara. Et puis après tout, son baiser ne signifiait peut-être rien, se dit-il.

Ne sachant trop quelle attitude adopter, il se dit qu'il improviserait.

Ça vous a plu ? Alors à samedi pour la suite !