Disclaimer : Rien n'est à moi. Vous le saviez pas ?

chapitre 8 : Rogue et Malefoy.

Une grande pièce froide et sombre. Un homme vêtu de noir est agenouillé près d'un énorme trône, dans lequel est assis un être grand et mince. Harry sentit sa cicatrice devenir douloureuse. Il n'eut aucun mal à reconnaître l'homme assis sur le trône. Lorsque celui-ci se mit à parler, ce fut de la voix à la fois douceâtre et sifflante que l'adolescent avait tenté d'oublier.

"Relève toi, Queudver, et fais ton rapport. J'espère que les nouvelles sont bonnes."

La forme agenouillée se redressa doucement, et Harry put contempler celui qui avait trahi ses parents, celui qui l'avait condamné à passer son enfance chez les Dursley. Son visage rond était déformé par une grimace de terreur.

"Oui, maître, dit-il d'une voix tremblante. Potter est en sécurité à Poudlard, sous la protection de Dumbledore.

- Bien, bien. Pour une fois que le vieux fou sert mes projets... Je prendrai tout d'un coup le jour où j'arriverai à m'introduire à Poudlard.

- Tout quoi, maître ?

- Tu le sauras en temps voulu, queudver. Mais si tu y tiens, disons... Potter, et la raison pour laquelle tous ces imbéciles cherchent à le protéger. 

- La raison... vous voulez dire que ce n'est pas seulement pour le garder en vie qu'ils le protègent ?

- Allons, Queudver ! Crois-tu vraiment qu'il existe des hommes suffisamment naïfs et pétris de morale pour protéger ainsi un gamin quand sa mort pourrait leur épargner des années de souffrance et de terreur ? Bien sûr, quand on en vient à Dumbledore, je te l'accorde, le doute est permis... peut-être aurait-il été assez stupide pour le faire. Mais si tu utilisais un peu ta cervelle, Queudver, tu aurais compris depuis longtemps. Il y a une raison pour laquelle ils veulent que ce gamin reste en vie, envers et contre tout. Et c'est la même raison qui fait que je veux le tuer depuis toujours.

- Mais je pensais que...

- Ne pense pas, Queudver, coupa sèchement Lord Voldemort, tu n'es vraiment pas doué pour ça. Revenons en à nos affaires. Je suppose que le gosse n'a pas retrouvé ses pouvoirs ?

- Non, maître.

- Bien, bien. As-tu d'autres nouvelles pour moi ? Des nouvelles qui valent la peine d'être entendues ?

- Je crois..." Pettigrew baissa la voix et murmura quelque chose d'incompréhensible, ce qui sembla énerver profondément Lord Voldemort.

"Parle distinctement, Queudver, jeta-t-il. Je n'ai pas toute la nuit." Il prit en main sa baguette, et le tremblement de Pettigrew s'intensifia. Il savait très bien ce que cela voulait dire.

" Je crois que Severus Rogue est un traître, répéta-t-il, cette fois plus fort et précipitamment." Harry étouffa un cri de surprise. Le Seigneur des Ténèbres n'eut pas l'air surprit. Il sourit froidement, ce qui, au lieu de l'adoucir, augmenta l'impression de cruauté qui se dégageait de son visage. Puis il rit doucement, de ce rire qui envoyait des frissons dans le dos de Harry.

"Mon cher ami Severus ? Es-tu bien sûr de cela, Queudver ?

- Je l'ai vu dans le bureau du directeur, maître. Il lui a rapporté des plans concernant votre entrée à Poudlard. Il a parlé de l''utilisation des passages secrets de Salazar Serpentard, et lui a montré la localisation de tous ces passages sur un plan.

- Severus ? Pourquoi ne me suis-je pas plus méfié de son prétendu retour ! Tu as fait du bon travail et je suis content de toi. Donne-moi ton bras, Queudver. Grande réunion de mangemort ce soir. Nous allons faire un exemple. On ne se moque pas impunément de Lord Voldemort.

- Oui, maître." Toujours tremblant, le petit homme tendit son bras gauche et remonta sa manche, dévoilant la marque de sinistre réputation. Lord Voldemort tendit un long doigt squelettique, et toucha le tatouage. Queudver poussa un gémissement, et la cicatrice de Harry s'enflamma de plus belle.

Se débattant et hurlant dans son lit, Harry se réveilla. Il s'assit, toute trace de sommeil évanoui. Il savait que ce n'était pas un simple rêve qu'il venait de faire. Cette scène avait réellement eu lieu. Il devait prévenir quelqu'un ! Dumbledore... Mais le temps qu'il fasse comprendre la situation au vieux sorcier, peut-être serait-il trop tard pour Rogue.  Peut-être était-il déjà trop tard, peut-être son professeur avait-il déjà transplané... et il ignorait où se trouvaient les quartiers de son professeur de potions... Eh ! pensa soudain Harry en se ruant en dehors de sa chambre, pieds nus et vêtu uniquement de son pyjama, on ne peut pas transplaner dans l'enceinte de Poudlard ! Rogue est obligé de sortir du château s'il veut répondre à l'appel.

Harry courut comme jamais encore auparavant, ne s'arrêtant qu'une fois qu'il eut atteint les deux lourdes portes qui marquaient l'entrée du château. Il avait oublié sa cicatrice encore douloureuse. Oublié aussi à quel point il pouvait haïr son professeur de Potions. Personne ne méritait d'être torturé puis tué par Lord Voldemort, et c'était certainement le sort qui attendait Rogue s'il se rendait au rendez-vous.

Il se planta finalement devant les portes, hors d'haleine. Rogue ne pouvait pas avoir fait aussi vite, surtout si, comme il le croyait, il logeait dans les donjons. Pourtant, il était là depuis à peine quelques secondes quand une silhouette s'approcha de lui. Il en fut d'abord soulagé, cela signifiait qu'il ne s'était pas trompé sur le chemin que Rogue allait prendre. Mais alors que la forme s'approchait, il réalisa que ça ne pouvait pas être son professeur de Potions. Celui-ci se tenait toujours droit, et il avançait à grands pas en faisant voler ses robes autour de lui. La personne qui venait vers lui était plus petite, et voûtée.  Harry comprit trop tard de qui il s'agissait. Rusard... Avant qu'il n'ait eu le temps de se dissimuler derrière une statue, le concierge s'avançait vers lui avec un petit rire sadique, sa chatte sur ses talons.

" Tiens, tiens... Dis-moi ma belle, ne serait-ce pas un élève hors de son dortoir ? Je crois que vous êtes dans de sales draps, Monsieur... Ca ne m'étonnerais pas que demain, Poudlard ait un élève de moins, et ce n'est pas moi qui m'en plaindrai. Aviez-vous de plus l'intention de sortir dans le parc ?"

Harry résista à la tentation de s'enfuir avant que Rusard ne l'ait reconnu. S'il faisait cela, il allait manquer Rogue, et c'était tout ce qui avait de l'importance pour l'instant.

" Tiens, tiens, Potter ! Ce n'est pas la première fois que vous vous livrez à ce genre de promenades, n'est-ce pas ? Eh bien, cette fois, je crois que vous ne vous en tirerez pas comme ça. On va aller rendre une petite visite au directeur." Il ricana et plaça sa main sur l'épaule de Harry.

"D'accord, si vous voulez, répondit le garçon. Mais pas maintenant, s'il vous plaît.

- Vous imaginez-vous que je vais vous laisser terminer vos méfaits tranquillement ? Pour qui me prenez-vous ?

- Je ne faisais rien de mal ! C'est une question de vie ou de mort !

- Mr Potter, n'aggravez pas votre cas en racontant des salades. Vous avez suffisamment de problèmes comme ça. Maintenant, je vous serai gré de vous taire et de me suivre chez le directeur.

« Que se passe-t-il ici ? demanda une voix que Harry n'avait jamais été aussi heureux d'entendre. Le professeur Rogue, entièrement vêtu de noir et recouvert de sa cape, se tenait à quelques pas d'eux.

«  Potter a décidé de venir se promener, expliqua Rusard. Dès la première nuit. Ne vous inquiétez pas, je l'emmène chez le directeur.

- Non ! protesta Harry. Professeur, je suis descendu vous prévenir ! vous ne devez pas aller le retrouver ! Queudver lui a tout dit pour vous, il vous tuera ! »

Rogue se figea un instant, et fit signe à Rusard de lâcher Harry. Puis il s'approcha du jeune homme.

«  Seriez vous en train d'essayer de brûler ma couverture, Potter ? Savez-vous seulement ce que le Seigneur des Ténèbres pensera si je ne suis pas là ce soir ?

- je vous dis qu'il sait déjà ! Queudver a espionné le bureau du directeur, sous sa forme de rat ! Je l'ai vu par ma cicatrice ! Comment aurais-je pu savoir que vous seriez convoqué ce soir, autrement ? vous devez me croire ! »

Rogue le regarda, sourcils froncés. « Savez-vous combien de fois votre père a tenté de me piéger ainsi ? Le jour où un Potter se bougera pour aider, et non pour s'amuser, n'est pas encore arrivé. Je sais que vous ne m'aimez pas. Et je crois que même Dumbledore aura du mal à vous trouver des excuses.

- Je ne suis pas mon père, professeur ! Bien sûr que je ne vous aime pas ! Mais ce n'est pas pour ça que je veux que Voldemort vous tue ! Et même lui vous a sauvé, ce jour là avec Lupin !

- Très bien, Potter, finit par admettre le professeur de Potions. Nous allons aller voir le directeur. Mais si vous avez essayé de vous moquer de moi, alors vous allez le regretter. Cette fois je vous ferai exclure. Rusard, merci de l'avoir stoppé, je m'en occupe maintenant.»

Harry hocha la tête, commençant à regretter sérieusement de ne pas avoir laissé Rogue aller se faire tuer tranquillement, et Rusard grogna, visiblement peu satisfait par la tournure que prenaient les événements, mais il s'en fut cependant, sa chatte dans les bras. Le professeur Dumbledore n'était pas dans son bureau, mais Harry et le professeur de Potions y arrivèrent, mais ils le virent arriver au bout d'à peine quelques secondes, vêtu d'une robe de chambre de velours rouge, mais l'air parfaitement réveillé.

«  Harry, Severus, salua-t-il sans paraître le moins du monde étonné. Et qu'est-ce qui me vaut le plaisir de votre visite à une heure aussi tardive ?

- Potter semble trouver amusant de m'empêcher de me rendre aux convocations du Seigneur des Ténèbres. J'ignore s'il essaie de me causer des problèmes ou simplement de se tirer d'affaire, étant donné que Rusard vient de le trouver juste devant la porte d'entrée.

- Harry, demanda calmement le professeur Dumbledore en fixant son élève droit dans les yeux, Puis-je savoir ce que tu faisais hors de ton lit à cette heure-ci, et plus particulièrement habillé comme tu l'es ?

- J'ai fait un rêve, expliqua Harry une nouvelle fois, en soutenant le regard du directeur. » Il raconta ce qu'il avait vu. Dumbledore le laissa parler, ne le quittant des yeux que pour faire signe au professeur Rogue de réprimer son impatience et ses reniflements. « Voldemort a touché la marque de Queudver, comme dans le cimetière. Alors ma cicatrice m'a fait extrêmement mal et je me suis réveillé. Je savais que tout ça s'était réellement passé, c'est pour ça que je me suis levé, pour prévenir le Professeur Rogue. Je ne suis pas stupide, si j'avais simplement essayé de sortir du château, j'aurais pris ma cape d'invisibilité et il n'y aurait eu aucun problème, conclut Harry, laissant finalement sa frustration et sa colère l'emporter. Et contrairement à ce qu'il semble penser, je n'ai aucune raison d'essayer de brûler la couverture du Professeur Rogue. Je sais que c'était important d'avoir un espion.

- Je sais, Harry, et je te crois. Severus, il est hors de question que vous quittiez le château ce soir. Ni aucun autre soir, d'ailleurs. Vous avez  pris bien assez de risques.

- Mais, Professeur, nous n'avons aucun autre moyen d'avoir des informations ! Ne me dites pas que vous êtes prêt à renoncer à celles que je vous ramenais juste parce que Potter…

- Harry n'a rien à voir là-dedans, Severus, et vous le savez aussi bien que moi. Je ne renonce pas à mon unique espion à cause de lui, mais parce que vous serez tué si vous retournez là-bas. Toutes les visions qu'il a eues et qui ont activé sa cicatrice se sont révélées exactes. De plus, j'étais moi-même inquiet depuis un certain temps de la possibilité que Peter se serve de sa forme animagus pour nous espionner, et j'avoue que je n'étais pas rassuré de vous savoir à ces réunions.

- Il pourrait très bien avoir inventé cette histoire de vision ! Devez-vous toujours croire ce qu'il raconte sous prétexte qu'il est Harry Potter ?

- N'avez-vous pas tendance, vous, à douter de tout ce qu'il dit sous prétexte qu'il est Harry Potter ? Il se trouve que j'ai confiance en Harry. Et même si j'avais le moindre doute, votre vie est bien trop importante pour que je la mette en jeu, Severus. Maintenant, à moins que vous n'ayez envie de remercier Harry pour vous avoir éviter de gros ennuis, je vous suggère d'aller vous coucher. Peut-être envisagerez-vous la situation plus sereinement après une bonne nuit de sommeil. »

Rogue grogna, foudroya Harry et Dumbledore du regard, et quitta la pièce en claquant la porte. Le claquement résonna dans le silence, et Harry continua de fixer l'endroit où s'était assis le professeur de Potions, partagé entre le soulagement de savoir que Rogue n'irait pas retrouver les Mangemorts, et la colère devant la manière dont il avait été traité. Il ne s'était pas attendu à ce que Rogue lui saute au cou, mais il aurait aimé un peu de considération. Après tout, il venait probablement de lui sauver la vie !

Le petit rire amusé du Professeur Dumbledore le fit sursauter, et Harry se retourna brusquement.

« Ah, Severus ! soupira le directeur de Poudlard, ses yeux pétillant malicieusement. Il ne changera jamais ! » Il sourit rêveusement un moment, puis se tourna de nouveau vers Harry. « Puisqu'il est probable qu'il ne te remerciera jamais pour ce que tu viens de faire, moi je vais le faire. Merci, Harry, d'avoir sauvé notre professeur de Potions. Une fois de plus, tu as fait ce qu'il fallait. Et c'est une véritable bénédiction que ces Pixies n'aient pas atteint la réserve de magie contenue dans ta cicatrice. Et cela nous sera d'autant plus utile que Severus ne sera plus à même de collecter des informations.

- Vous êtes sûr qu'il ne va pas retourner là-bas malgré tout ? demanda Harry. Il n'avait vraiment pas l'air de vouloir aller se coucher.

- Il n'ira pas. Je le connais suffisamment pour le savoir. Ce n'est pas qu'il n'ait pas un côté suicidaire, mais il sait que Voldemort risquerait de lui extorquer des informations sur le château, et cela il ne le permettra pas. Malgré ce qu'il affirme, il te croit. Il t'a cru depuis le début. S'il avait pensé sérieusement que tu mentais, il t'aurait laissé à Argus et serait parti.

- Je sais qu'il me déteste, dit amèrement Harry, mais il aurait quand même pu dire merci, dans ce cas. C'est suffisant qu'il me traite comme moins que rien pendant les cours de Potions. Il m'aurait presque enlevé des points et mis en retenue pour lui avoir sauvé la vie !

- Sa colère n'était pas entièrement dirigée contre toi, dit doucement Dumbledore. La personne qui lui aurait annoncé qu'il était découvert, qui que ce soit, aurait reçu la même réaction.

- Pourquoi ?

- Parce que son rôle d'espion était extrêmement important pour lui. Il savait qu'il était utile à notre cause, et presque irremplaçable. Ne parle pas de cela à tes camarades, mais le professeur Rogue a fait des erreurs dans sa jeunesse. De terribles erreurs. Le travail qu'il faisait pour nous, avec tous les risques et toutes les contraintes qu'il devait endurer, c'était sa manière de se racheter. Apprendre que son rôle d'espion avait pris fin a du lui faire un coup, mais il s'en remettra. »

Harry hocha la tête. Après tout, la mauvaise humeur de Rogue lui importait peu, il la subissait depuis quatre ans. Et sa propre colère s'était rapidement éteinte. Le professeur Dumbledore avait toujours su trouver les mots justes pour le calmer. Cependant, un autre point continuait de troubler l'adolescent.

« Vous allez trouver un moyen d'empêcher Queudver d'espionner ? demanda-t-il.

- J'y réfléchis depuis quelques temps déjà, dit-il. Mais cela ne devrait bientôt plus être un problème. Je vais jeter sur Poudlard un sortilège obligeant tous les animagi à se dévoiler.

- Tous les animagi ? s'alarma Harry. Mais, et Sirius ?

- Il devra simplement se montrer prudent. Il n'y a pas d'autre solution, Harry. Et, Animagus ou pas, il ne pouvait pas venir à Poudlard maintenant que les élèves sont de retour. Bien des choses peuvent arriver d'ici les prochaines vacances. Mais je ne suis pas sûr que le moment soit bien choisi pour parler de tout cela. Tu n'as aucun souci à te faire pour l'instant, et j'aimerais que tu retournes te coucher. Et si tu as de nouveau un rêve sur Voldemort, je compte sur toi pour venir me parler immédiatement, et ce quelle que soit l'heure. Tu es cependant autorisé à prendre le temps d'enfiler tes pantoufles. C'est beaucoup plus prudent pour arpenter les couloirs de Poudlard. »

Harry hocha la tête, et il se leva.

« Bonne nuit, Professeur, dit-il.

- Bonne nuit, Harry. Dors bien. » Lui aussi s'était levé, et sa main effleura l'épaule du jeune homme, comme s'il avait voulut ajouter quelque chose. L'espace d'un instant, Harry crut voir une ombre passer sur le visage du directeur, mais très vite le vieil homme retrouva son sourire. « J'ai presque oublié, dit-il en ouvrant la porte du bureau pour laisser passer son élève. J'accorde trente points à Griffondor pour ce que tu as fait cette nuit. »

Harry regagna sa chambre, et se glissa dans son lit. Mais il ne parvint pas à se rendormir. Il se demandait quelle serait l'attitude de Rogue lorsqu'il le reverrait en cours de Potions. Ferait-il comme si rien ne s'était passé, ou se montrerait-il encore pire que d'habitude ? Harry avait du mal à imaginer que cela puisse être possible, cependant. Peut-être, maintenant qu'il n'avait plus à prétendre être un fidèle Mangemort, peut-être se montrerait-il moins indulgent envers Malefoy et ses complices… Et les Serpentard allaient sûrement apprendre ce qui s'était passé, quelle serait leur réaction ? Et quelle serait la réaction de Voldemort lorsqu'il s'apercevrait que Rogue ne viendrait pas ?

Finalement, le jour se leva. Vers sept heures, Harry se leva, prit une douche rapide, et descendit dans la Grande Salle. Comme il s'y attendait, celle-ci était encore presque vide, et il put s'installer tranquillement à un coin de la table des Griffondors. Cependant, il avait à peine commencé à manger quand Ron et Hermione le rejoignirent. Hermione eut immédiatement l'air inquiet en le voyant.

«  Tu es sûr que ça va ? demanda-t-elle. Tu as une mine affreuse !

- Merci du compliment, répondit Harry, faisant ricaner Ron. Tu as toujours eu un don pour aider les gens à se sentir mieux, tu sais !

- Oh ! désolée ! Je voulais juste aider ! Mais, sérieusement, on dirait que tu n'as pas dormi de la nuit !

- Ce n'est pas loin d'être le cas.

- tu devrais revenir dans la tour. Tu sais, moi non plus je crois que je ne pourrais pas dormir si j'étais toute seule dans une des chambres du château, avec personne au même étage.

- Ca n'a rien à voir, répliqua Harry plutôt sèchement. Il n'appréciait pas que l'on puisse penser qu'il avait peur de se retrouver seul dans le noir. Pourtant, en attendant que le jour se lève, il avait ressenti à plusieurs reprises de violentes bouffées d'angoisse. Il expliqua à ses amis ce qui s'était passé la nuit précédente. Quand il eut fini, ils restèrent un moment silencieux, assimilant ce qu'ils venaient d'apprendre, puis Ron s'écria : « Attends, Harry, tu viens de nous dire que nous aurions enfin pu être débarrassés de ce type, mais que tu n'as rien trouvé de mieux que d'aller l'avertir, c'est ça ? Là, je ne te pardonnerai jamais.

- Ne fais pas l'enfant, Ron, répliqua Hermione d'un ton sévère. Bien sûr que Harry ne pouvais pas laisser le professeur Rogue se faire torturer et tuer par Tu-Sais-Qui. Il a beau être désagréable, et injuste, c'est quand même un être humain.

- Rien n'est moins sûr. Il en a le physique, et encore, mais c'est la seule chose humaine chez lui.

- Ne dis pas n'importe quoi. En plus, c'est un bon professeur. Mais vous ne trouvez pas inquiétant que Pettigrew ait pu s'introduire aussi facilement dans le bureau de Dumbledore ? demanda Hermione.

- J'en ai parlé à Dumbledore, répondit Harry, et il a dit qu'il allait s'en occuper. Le problème, c'est que Sniffle ne pourra plus venir non plus. » La salle commençait à se remplir. Ils interrompirent leur conversation quand Mac Gonagall entra, porteuse des emplois du temps des Griffondor. Hermione, qui était devenue Préfète, se chargea de les distribuer. Harry jeta un regard désabusé au sien. Les matières qu'il aimait le mieux, la Défense contre les Forces du mal et les sortilèges, ne s'y trouvaient pas. Ils regrettait presque les cours de Métamorphose : bien qu'il ait souvent pesté contre le professeur Mac Gonagall. Et son humeur ne s'améliora pas quand il vit ce qui l'attendait pour sa première journée : réunis dans la même journée se trouvaient des cours d'histoire de la magie, de Potions, et de divination. Le seul point positif était qu'il aurait Soins aux Créatures Magiques, avec Hagrid, en fin de journée. Enfin, il était peut-être un peu prématuré de se réjouir de ce cours. Il n'osait pas imaginer quel type de créatures le demi-géant leur aurait préparé. Ron ne semblait pas non plus très enthousiaste.

« Oh, non ! gémit-il. Binns, Trelawney et Rogue à la suite, et deux cours avec les Serpentard ! Comment peuvent-il nous imposer cela dès le début de la semaine ?

- Comme ça, vous serez plus tranquille pour le reste de la semaine, tenta Hermione. Mais elle-même était loin de paraître enchantée. Pourtant, à la place de la divination, elle avait le cours d'arythmancie qu'elle adorait.

« La seule chose bien, reprit Ron en s'adressant à Harry, c'est qu'on reste ensemble pour ces cours là. » Il consulta son emploi du temps. « Demain, par contre, on risque de ne pas se voir beaucoup. »

Peu après, les trois amis prirent leurs affaires et rejoignirent la classe du professeur Binns.

« J'espère que vous allez faire un peu attention, cette année, tenta de les avertir Hermione. Avec les BUSES, je suis sûre que vous n'avez pas envie de rester en arrière en Histoire de la Magie. »

 Harry sursauta. Il avait complètement oublié les BUSEs. Mais il supposait que de toute manière il ne les passerait pas, pas avec le handicap qu'il avait.  Il sortit cependant une plume et un rouleau de parchemin, et essaya de prêter attention à ce que disait le fantôme. Il était question des massacres causés par les géants au XVIIIème siècle. Du moins, c'est ce que le jeune homme eut le temps de comprendre avant de se mettre à somnoler, bercé par la voix monotone du professeur.  Il renonça à prendre des notes, se disant qu'un cours d'histoire de la magie était bien assez dur à suivre  lorsque l'on avait dormi suffisamment la nuit précédente. La sonnerie marquant la fin du cours le réveilla, et il suivit Ron en direction de la Tour Nord.

« Tu crois qu'Hermione nous passera ses notes ? demanda anxieusement le rouquin alors qu'ils gravissaient le énième escalier. Je n'ai pas tenu plus d'une demi-heure. Et toi environ deux minutes.

- Bien sûr, répondit Harry. Je l'aurai aux sentiments. Elle ne refusera pas son cours à son pauvre ami qui a été malade, est encore faible, et n'a pas dormi la nuit précédente.  Il y a certaines situations dont on peut abuser.  Toi, par contre, tu risques d'avoir plus de mal. »

Après avoir passé deux heures à entendre les prédictions du Professeur Trelawney, Harry et Ron rejoignirent Hermione pour déjeuner, puis tous trois se dirigèrent vers les cachots pour leur cours de Potions.

« Alors, Potter, fit une voix traînante alors qu'ils passaient la porte de la salle de Rogue. Toi qui aimes tant les Moldus, j'imagine que tu dois être heureux ! C'est tout comme si tu en étais un. Tu te rappelles, je t'avais prévenu de ne pas choisir le mauvais camp. Vois où ça t'a mené !

- Ferme la, Malefoy, répondit Harry d'un ton las. Je serais ravi de devenir un moldu si c'était le seul moyen d'éviter de devenir l'esclave d'un psychopathe.

- Oh, mais petit Potter semble manquer d'entrain aujourd'hui ! Absolument pas convainquant. Je sais très bien que ça ne t'est pas indifférent. Il paraît même que tu as tenté de te suicider  cet été… C'était à cause de ça ou parce que tu n'as pas supporter quelques Détraqueurs autour de toi ? Quel dommage que tu te sois raté, en tous cas ! »

Harry pâlit et fit un pas en arrière. Il avait honte de céder ainsi devant Malefoy, mais certaines blessures étaient encore bien trop sensibles… Il n'avait pas envie d'avoir une discussion là-dessus, et sûrement pas avec le blond. Ses amis prirent eux un teint rouge, proche des cheveux de Ron. Le rouquin sortit sa baguette, mais ce fut Hermione qui s'avança et, comme quelques années auparavant, elle tendit la main et gifla Malefoy.

« Tu te crois intelligent, n'est-ce pas ? Eh bien, crois-moi, tu ne connais pas la moitié de l'histoire, et si tu la connaissais, tu ferais moins le fier. Tu pourrais être plus puissant que Dumbledore que tu n'arriverais pas à la cheville de Harry. Tu crois que tout le monde t'admire parce que tu es le fils de Lucius Malefoy et que tu as de l'argent ? Et bien moi, tu me fais pitié. Parce que tu es en train de ruiner ta propre vie et que tu ne t'en rends même pas compte. Venez, les garçons, allons nous asseoir. »

Tous les trois prirent leurs places habituelles, dans le fond de la classe. Malefoy resta un moment sans voix, puis il lança : « Un jour, Granger, tu recevras ce qui te pend au nez. » Mais il se tut quand la porte laissa entrer le  professeur Rogue, et rejoignit sa place. Rogue s'avança dans un silence parfait et contempla ses élèves, avant de prendre la parole.

« Bien, dit-il. Je vois que les même éléments désastreux composent toujours cette classe. Je ne vais pas perdre mon temps en discours préliminaires. Nous allons réaliser aujourd'hui une potion très utile à Mme Pomfresh, il s'agit de la potions poussos. Les ingrédients nécessaires sont au tableau. » il claqua des doigts et la liste d'ingrédients s'afficha. « Comme il s'agit de la première potion de l'année, et qu'elle est relativement délicate, vous pouvez vous mettre par deux. L'un de vous testera ce que vous aurez obtenu à la fin de l'heure. »

Harry savait que, quelque soit son binôme, il serait désigné comme le cobaye. Résigné, il se tourna vers Ron pendant que Hermione prenait Neville en pitié. Mais un sourire sadique se dessina sur les lèvres de Rogue.

« je vais faire les groupes, dit-il d'un ton doucereux. Il vaut mieux éviter certaines associations qui pourraient avoir des résultats pour le moins… calamiteux. Miss Granger, vous pouvez rester avec Mr Longdubat. Rater votre Potion fera le plus grand bien à votre orgueil surdimentionné. Mr Weasley, vous ferez équipe avec Mr Crabbe. Mr Thomas avec Mr Goyle, Miss Brown avec Miss Parkinson, et Miss Patil avec Miss Bulstrode. Mr Finnigan, vous irez avec Mr Zabini, et Mr Potter avec Mr Malefoy. C'est le vœu du directeur que nous renforcions les liens entre les différentes maisons, ajouta-t-il, coupant court aux grognements qui commençaient à monter. »

«  Crabbe… gémit Ron. Il est incapable de distinguer la bile de tatou de son verre de jus de citrouille ! Et Ca va sûrement être de ma faute si la potion rate !

- Je te prends Crabbe quand tu veux contre Malefoy, répondit Harry. Au moins il est trop bête pour parler. » Dégoûté, il rassembla ses affaires et vint s'asseoir à côté du blond.

« Alors, Potter, sans tes amis pour te protéger, je suis sûr que tu crèves de trouille. Mon père m'a dit que tu n'étais rien qu'une loque, un déchet tremblant et pleurant quand il est venu te voir à la prison, ou ce jour là quand tu as sauté par la fenêtre. A ton avis, combien de temps cela va-t-il prendre avant que tu fondes en larmes dans le chaudron ?

- Ferme la, Malefoy, répondit Harry, maîtrisant à grand peine ses émotions et se défoulant en réduisant en poudre l'os de seiche à grands coups de pilons.

- Tu sais, j'ai bien envie d'empoisonner cette potion exprès. Après tout, on sait très bien que c'est toi que Rogue va choisir pour la tester. Et personne n'aura de mal à croire que tu as toi-même fait une erreur.

- Tu ne le feras pas, répondit Harry sans lever les yeux, continuant à réduire son os à une poudre de plus en plus petite.

- Et pourquoi ? Tu ne sais pas ce que mon père m'a demandé de faire.

- Si tu tentes quoi que ce soit contre moi, ton père te tuera. Je suis sûr qu'il t'a prévenu. En fait, je ne serai même pas étonné qu'il t'ait demandé de me protéger. Peut-être devrais-je lui écrire pour me plaindre de toi.

- Tu te crois intelligent, Potter, parce que tu sais que je ne peux pas t'empoisonner ? Crois-moi, mon père ne m'a absolument pas demandé de te protéger et d'être à tes pieds comme tous ces imbéciles. Au contraire, je crois qu'il serait ravi… par exemple, si je parvenais à te faire renvoyer de l'école. Je crois que son maître prendrait grand plaisir à te savoir seul comme un moldu dans la nature.

- Tu sais que tu viens juste d'admettre que ton père était un Mangemort ?

- Et après ? Tu es le seul à l'avoir entendu, et il me semble que tu le savais déjà. Le problème, c'est que ceux qui auraient le pouvoir de faire quelque chose savent que tu as l'esprit dérangé.

- Tu lis la gazette du sorcier ? Dans quelques jours, Fudge sera viré. Ton père risque d'avoir de gros ennuis. Et toi avec.

- Ca m'étonnerait, répliqua Drago en riant. Un Malefoy a toujours un plan de rechange. Mais son rire sonnait jaune, et il changea le sujet de la conversation. « Dis-moi, Potter, ricana-t-il, la petite amie de ton cousin, celle que tu as tuée, elle était jolie ? » Harry ne répondit pas. L'autre continua sur sa lancée. « Et, dis, tu l'as violée, avant ? Je demande ça, parce que le Prophète ne l'a pas mentionné, mais souvent, c'est ce que font les maniaques dans ton genre.

- Malefoy, ferme la, répéta Harry une fois de plus. Il était occupé à couper des racines d'anémone, mais lorsque Malefoy mentionna Susannah, sa main glissa et il s'entailla douloureusement la main. Ce qui, naturellement, fit rire le blond. « On va bientôt pouvoir t'appeler Longdubat, Potter, commenta-t-il. »

A ce moment, là, Rogue passa à côté d'eux. « Potter, vous pourriez faire un peu attention, siffla-t-il. Même Longdubat a coupé ses racines sans accident. Et aidez un peu Mr Malefoy, vous êtes en retard. » Harry regarda autour de lui et vit que tous les autres avaient commencé à ajouter leurs ingrédients. Mais il réalisa alors qu'il était seul à travailler depuis le début de la séance ; Malefoy n'avait absolument rien fait. La remarque de Rogue était si injuste qu'il avait envie de crier, mais il savait que s'énerver contre le professeur ne pouvait lui apporter que des ennuis.

Rogue était déjà reparti et circulait dans les rangs, continuant à réprimander le membre Griffondor des binômes pour tout ce qui n'allait pas dans les Potions. « Weasley, râla-t-il en passant devant Ron et Crabbe, j'avais dit une pincée de crins de licorne, pas une poignée. » Seuls Hermione et Neville n'avaient, curieusement, eu droit à aucun reproche. Il semblait que Hermione avait réussi à imposer son niveau.

Harry avait commencé à ajouter les ingrédients dans la Potion, faisant tout pour suivre l'ordre indiqué sur le livre. Malefoy le regardait faire, avec un air narquois affiché sur le visage.

« Tu pourrais m'aider, siffla Harry. Je te rappelle qu'on est censés la faire ensemble, cette Potion.

- Hum.. . Non. Je crois plutôt que je vais continuer de te regarder, et je récupérerai les points et la bonne note si tu te débrouilles bien. Ca m'étonnerait, nous savons tous que tu es complètement nul en Potions, mais c'est Griffondor qui perdra des points si tu te plantes complètement. En plus, ça m'amusera de te voir la boire. »

Harry savait que c'était vrai, aussi il ne répondit rien. Sa Potion était à présent bleu nuit, et non bleu marine comme le livre signifiait qu'elle devait l'être à ce niveau. Soudain, il y eut une violente explosion, et il sentit un souffle violent passer sur lui, manquant le faire tomber dans le chaudron. Une épaisse fumée noire montait du chaudron partagé par Dean et Goyle, et tous ceux qui s'étaient trouvés à proximité étaient tombés à terre.

« Thomas ! hurla Rogue. Même un première année sait qu'un os de seiche s'ajoute doucement et qu'on ne met pas toute la poudre d'un coup comme une brute ! Osez prétendre que ce n'est pas ce que vous avez fait !

- C'est Goyle qui… » tenta Dean, mais Rogue ne le laissa pas aller plus loin.

« Je ne veux pas entendre vos pitoyables excuses, coupa-t-il. J'enlève dix points à Griffondor, vous aurez zéro et dépêchez-vous de nettoyer ce gâchis avant que je ne décide de vous mettre en retenue. Mr Goyle, allez aider Mr Malefoy et Mr Potter. »

Harry réalisait à présent à quel point il avait eu tort de penser que les cours de Potions ne pouvaient pas être pires que ce qu'ils étaient auparavant. Il avait maintenant la preuve que c'était possible. D'un côté, il ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable. C'était à cause de ce qu'il avait fait la nuit précédente que Rogue était d'aussi mauvaise humeur. Mais il chassa rapidement cette pensée de son esprit. Il n'avait pas d'autre possibilité, à part laisser mourir son professeur de Potions. Non, le seul responsable était Rogue, son obstination, et sa stupidité. S'il avait eu trois noises de cervelle, il aurait réalisé que ses précieux Serpentard étaient presque tous des enfants de Mangemorts, et que dès que leurs parents leurs auraient révélé que leur directeur de maison était un traître, ils seraient probablement encore plus acharnés contre lui que les Griffondor. Il se concentra sur sa Potion pour contrôler sa rage.

Malefoy applaudit silencieusement son ami quand celui-ci vint les retrouver.

« Excellent, Greg, le complimenta-t-il. Ce sang de bourbe de Thomas n'a eu que ce qu'il méritait. Nous devrions faire la même chose ici, ajouta-t-il en regardant Harry qui versait doucement l'os de seiche dans la potion, en faisant attention à ne pas en mettre trop à la fois. »

Goyle se contenta de sourire d'un air idiot. Il était évident qu'il était trop bête pour répondre. La plupart des autres groupes étaient à présent en train de remplir des flacons de leurs potions, mais Harry savait qu'il en avait encore pour plusieurs minutes. Il accéléra autant que possible, et remarqua à peine que Malefoy murmurait à l'oreille de Goyle, qui hochait vigoureusement la tête avec un sourire mauvais. Le fait que ces deux la soient en train de comploter lui donnait une motivation supplémentaire pour finir sa potion le plus vite possible Harry avait finalement ajouté le dernier ingrédient, et remuait la potion, qui était proche de ce que le livre demandait, quand Goyle s'approcha du chaudron. Il prit dans les ingrédients non utilisés une poignée de substances, au hasard, et les jeta dans le liquide. Celui-ci se mit à bouillonner de manière inquiétante, puis prit une inquiétante couleur grise.

Harry réalisa presque immédiatement que Rogue allait considérer que c'était de sa faute. Et à se point, personne ne pouvait croire qu'il s'agissait d'une erreur. Il allait avoir de sérieux ennuis pour avoir saboté la potion. Il recula d'un pas, et se retrouva presque dans le coin de la classe, contemplant la salle pour voir si Rogue regardait dans leur direction. Le professeur semblait cependant occupé à l'autre bout de la salle. Non que ça ait une quelconque importance, cependant, il finirait bien par revenir par ici. Et même s'il avait vu Goyle agir, il aurait tout de même fait semblant de croire que tout était la faute de Harry. Mais il n'eut pas le temps d'observer son professeur bien longtemps. Une forme devant lui lui boucha soudain la vue. Il reconnut Malefoy.

« Qu'est-ce que tu veux ? »demanda Harry. Malefoy ne répondit pas. Sous le regard stupéfait du Griffondor, il se rejeta en arrière, puis revint vers lui, en poussant des cris horribles. Puis il fut agité de soubresauts, et hurla.

« Nooon ! Mais arrête, Potter, ce n'est qu'une potion ! Aaaargh ! » Il fit alors une grimace à Harry, et murmura une formule, que le garçon au cheveux noirs fut probablement le seul à entendre et qu'il ne comprit pas. Puis son visage se tordit sous l'effet d'une souffrance subite, il poussa un hurlement de douleur, et s'effondra, inconscient.

 Deux bras le rattrapèrent avant qu'il ne touche le sol. Le professeur Rogue contempla son élève d'un air incrédule. Son visage n'était plus qu'une bouillie difforme. Des énormes cercles violets commençaient déjà autour de ses yeux. Son nez saignait abondamment, ainsi qu'une horrible blessure au sommet de son crâne, et ses joues étaient couvertes d'hématomes.

Lorsque Rogue releva la tête, son regard se posa sur Harry, qui n'avait pas bougé, et gardait le regard fixé sur Malefoy, sans comprendre. Qu'est-ce qui avait pu pousser le serpentard à agir ainsi ? avait-il eu une crise quelconque, une maladie inconnue des moldus ? Mais il n'eut pas à s'interroger bien longtemps. Les yeux de Rogue, lorsqu'ils le regardaient, étaient aussi froids que d'habitude, mais il s'y mélait une lueur de triomphe, ainsi que peut-être, en même temps, une certaine déception… Le choc passé, les élèves commencèrent à murmurer, pointant Harry et Malefoy du doigt.

« Professeur, demanda Pansy Parkinson d'une voix légèrement hésitante, différente de son habituel timbre haut perché, est-ce qu'il va s'en sortir ?

- Je l'ignore, Miss Parkinson, répondit le professeur de Potions, retrouvant d'un coup son comportement habituel. Le cours est terminé, prenez vos affaires et dirigez-vous vers votre prochaine leçon. » Il fit apparaître un brancard sur lequel il allongea Malefoy. « Mr Crabbe, Mr Goyle, emmenez immédiatement votre camarade à l'infirmerie. Mr Potter, jamais je n'aurai attendu d'un élève un tel comportement, et surtout pendant un de mes cours. Même vous, j'aurais cru que vous n'iriez pas jusque là. Je pensais que vous étiez arrogant comme votre père, apparemment vous avez également récupéré le côté meurtrier de votre parrain. Et ne comptez pas sur votre célébrité pour vous tirer d'affaire cette fois-ci. » Il s'interrompit, et remarqua qu'à l'exception de Crabbe et Goyle, qui avaient emmené Malefoy, tous les élèves étaient encore là. Et tous avaient l'air inquiets : les Serpentard étaient inquiets pour Drago, les Griffondor pour Harry.

Dans la salle à manger de Rittersberg, Gabriel feuilletait distraitement les notes qu'il avait prises lors des quelques jours qu'il avait passés à Poudlard. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'il avait quitté le monde magique. Grace était presque immédiatement retournée aux Etats-Unis. Elle lui manquait. Il avait essayé d'écrire sur sa dernière aventure, mais, comme il le supposait, il n'y avait pas assez de matière. Et l'histoire était inachevée... C'était maintenant une certitude. Même Dumbledore le lui avait dit. Gabriel avait rarement aussi mal dormi que les nuits précédentes. Ses cauchemars se faisaient de plus en plus précis... Il rêvait de serpents, d'un homme aux yeux rouges, dont il était presque sur qu'il s'agissait de Lord Voldemort, l'ennemi des sorciers de Poudlard. Il entendait des cris de douleur, parfois un rire sinistre. Il n'avait aucune idée de ce que cela pouvait signifier, mais il savait que ce n'était pas bon. Le mage noir devait être sur la brèche.

La pensée de ses rêves ramena Gabriel à Harry. L'adolescent devait, lui aussi, avoir des cauchemars. Qu'était-il devenu ? Lorsqu'ils s'étaient dit au revoir, au château, Harry était encore très pâle et maigre, l'air terriblement vulnérable, mais il avait eu le temps de récupérer. Il n'avait probablement pas retrouvé sa magie, cependant... Que faisait-il ? Il se trouvait probablement encore à Poudlard. Dumbledore, avait dit qu'il n'y avait pas d'autre endroit sûr pour l'adolescent. Mais bien sûr, peut-être la situation avait-elle été complètement bouleversée dans le monde magique... Peut-être Voldemort avait-il tué Harry, Dumbledore, et d'autres, avant de prendre le pouvoir... non, dans ce cas la vie des moldus aurait probablement beaucoup changé.

Il soupira et se leva de son bureau, contemplant les étagères chargées de livres. Il avait passé beaucoup de temps dans cette pièce, à étudier les journaux de ses ancêtres, depuis qu'il était revenu en allemagne. Au cours de leur séjour au collège, Grace et lui avaient passé beaucoup de temps à la bibliothèque. Ils avaient beaucoup appris sur les sorciers, et sur toutes les créatures magiques qu'ils pourraient un jour être amenés à affronter, mais très peu sur les schattenjäger. Juste avant de partir, cependant, Gabriel avait eu une conversation avec le directeur du collège.

« Godric Griffondor n'a pas créé ce médaillon par hasard, Mr Knight, avait dit le directeur. Et son but n'était pas seulement de protéger les moldus. Peu de gens le savent, mais Griffondor était un voyant. Un très puissant voyant. Il avait prévu qu'un jour vous vous retrouveriez à cet endroit.

- Que voulez-vous dire ? avait demandé Gabriel ?

- Je n'ai rien trouvé de précis, mais dans son journal il mentionne le médaillon. Je m'étonne de ne pas avoir remarqué cette allusion plus tôt. Il parle d'une arme qu'il aurait confiée à des moldus en qui il avait confiance, et qui un jour se révélera pour aider un de ses descendants au cours d'une guerre.

- Je ne comprends pas.

- Il n'a pas précisé de date, mais je crois que cette prédiction va se réaliser très prochainement.

- Dans ce cas, pourquoi ne pas m'en dire plus ? pourquoi garder pour vous ce que vous savez ?

- Croyez moi, je brûle de vous dire ce que j'ai cru comprendre, mais je crains que nous ne devions retarder au maximum l'accomplissement de cette prophétie.

- Je ne comprends pas. Si c'est contre Voldemort que vous devez mener une guerre, pourquoi ne pas le faire tout de suite ? Avant qu'il ne retrouve toute sa puissance ? Pourquoi ne pas aller trouve Griffondor Junior tout de suite, si vous croyez en cette prophétie ?

- Parce que rien dans cette prophétie ne dit que le descendant de Griffondor gagnera la guerre. Et il n'est pas prêt à la mener pour l'instant, croyez-moi. Nous devons attendre. »

Ils se turent un moment, puis Gabriel porta la main à son médaillon.

« Si je comprends ce que vous dites, dit-il doucement, ceci ne m'appartient plus... Ma famille aura servi de gardiens pour le médaillon en attendant que l'héritier de Griffondor en ait besoin ?

- je ne crois pas qu'il s'agisse de cela, Mr Knight. Ce bijou a été offert à votre famille par Griffondor, et il vous appartient. Au cours des siècles, vous avez plus que prouvé que vous étiez dignes de la confiance qu'un des plus grands sorciers qui aient jamais existé a placé en vous.  Je crois au contraire, comme je vous l'ai dit en vous rendant votre bien, que s'il tenait à ce qu'il vous revienne, il avait une excellente raison pour cela.

- Dans ce cas je vais de nouveau être impliqué dans votre, guerre, n'est-ce pas ? Même si ce n'est théoriquement pas le rôle d'un chasseur d'ombres... sil le médaillon a un rôle à jouer et si je reste son porteur, il est évident que mon rôle n'est pas fini.

- C'est possible, en effet, mais on ne sait jamais comment le destin va se manifester...  J'espère que vous avez tiré profit de vos journées d'études dans ce château, et je ne peux que renouveler ma proposition de vous apprendre à vous défendre contre les mages noirs.

- Je ne veux pas rester ici trop longtemps. J'aurais dû rentrer à l'instant même où vous m'avez rendu le médaillon, mais Grace tenait à voir certains livres, et je ne voulais pas la laisser seule. Ma place est à Rittersberg. Et il n'y a que peu de choses que vous pouvez m'apprendre, n'est-ce pas ? Je ne suis pas un sorcier, rappelez-vous.

- Bien sûr. J'imagine nous ne pouvons pas vous être d'une grande aide, en effet... Il se pourrait que j'aie besoin de votre aide, très prochainement.

- S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour aider, vous pouvez compter sur moi. » Dumbledore avait sourit, et au coin de ses yeux était réapparue la petite étincelle qui, Gabriel en était sûr, le rendait si populaire auprès de tous ceux qui le connaissaient.

« Je suis heureux de voir que vous avez mis de côté un peu de votre méfiance envers moi », avait-il dit. Gabriel n'avait pas répondu, mais il savait que le vieux sorcier avait raison. Il n'arrivait même plus à comprendre pourquoi il s'était montré si méfiant. Peut-être Mose avait-il eu raison en affirmant qu'il n'acceptait pas que quelqu'un en sache plus que lui. D'ailleurs, en un sens, il ne l'admettait toujours pas. Rétrospectivement, il ne comprenait pas pourquoi ce jour là il n'avait pas sauté à la gorge du vieux sorcier pour en savoir plus, et il s'émerveillait de son propre self control. Il fut tiré de sa rêverie par Gerde.

« Miss Nakimura est ici, dit la gouvernante. Elle vous attend au salon.

- Grace ? Mais qu'est-ce qu'elle fait là ?

- J'imagine que vous lui manquiez, répondit Gerde en souriant. Gabriel était déjà sur le pallier. Il dévala les marches.

« Grace ! s'écria-t-il. Tu m'as manqué ! »

Elle leva la tête vers lui, depuis le canapé où elle était assise. Jamais il ne l'avait reçue aussi chaudement auparavant. Serait-il possible que finalement... non, se dit elle en répondant à son salut.

« Dans ce cas tu aurais pu m'appeler, dit-elle aussi froidement que possible. Mais je suis contente de voir que tu vas bien.

- Et ta thèse ? demanda-t-il.

- Je n'arrivais pas à me concentrer dessus... Le professeur Barclay m'a de nouveau accordé un congé indéterminé. Je n'arrivais pas à chasser de mon esprit ce que tu m'as raconté au sujet de ton lien avec les sorciers.

- Et ?

- J'ai fait quelques recherches. Avec Sidney et les ordinateurs de la fac.

- Et ? » Gabriel sourit. Comment avait-il pu penser une seule seconde que Grace laisserait tomber l'affaire aussi facilement ?

- Et j'ai trouvé pas mal de choses intéressantes. La prophétie dont il t'a parlé s'est déjà réalisée. En partie, au moins.

- Que veux-tu dire ?

- J'ai fait un peu de généalogie.

- Grace, pourrais-tu être plus claire, s'il te plait ?

- Enfin, c'est évident, non ? J'ai trouvé le descendant de Griffondor, et il se trouve que tu l'as déjà aidé.

- Je ne crois pas connaître aucun Griffondor.

- Le sang se transmet par les femmes, mais pas le nom. Le dernier descendant vivant de Godric Giffondor ne se nomme pas Griffondor mais Potter. Harry Potter.

- Harry ?" Gabriel resta un instant sans voix, puis tout s'éclaira. Il avait toujours su qu'un mystère entourait le garçon, lui-même en avait conscience... Bien sûr, qui d'autre cela aurait-il pu être ? D'un autre côté, il ne voyait pas vraiment en quoi cela les avançaient de savoir cela.

« Tout ceci est bien beau, dit-il, mais pourquoi n'as-tu pas simplement téléphoné ?

- Cette histoire n'est pas finie, Gabriel, répondit la jeune femme, cette fois sans sourire. C'est toi qui me l'a dit il y a un mois, et tu avais raison. La prophétie s'est révélée exacte, mais elle n'a pas fini de s'accomplir. Elle ne se serait pas accomplie à notre insu. Et Dumbledore avait raison quand il disait que les choses allaient bouger prochainement. Si tu es de nouveau impliqué là-dedans, tu vas avoir besoin de moi. »

Gabriel n'avait pas pensé à cela. Il était entièrement d'accord avec Grace, sauf sur le dernier point. Après reflexion, il aurait mille fois préféré la savoir au Etats Unis.

« Je sais ce que tu penses, reprit-elle, mais c'est totalement hors de question. Je suis là et je ne repartirai pas. » Il tenta d'argumenter, mais ce fut peine perdue. Grace n'attendit que quelques mots avant de prendre ses affaires et de les monter dans la chambre d'amis.

Tous les élèves avaient fini par céder sous les regards furieux de Rogue, ils avaient ravalé leur curiosité et quitté la classe. Seuls Ron et Hermione étaient restés aux côtés de Harry. « Je croyais vous avoir dit d'aller à votre prochain cours, siffla Rogue dans leur direction. Pas vous, Potter, ajouta-t-il en voyant que Harry s'apprêtait à suivre ses amis, qu'est-ce que vous croyez ? Les cours, c'est fini pour vous. Dès le retour du directeur, dans quelques heures, vous serez définitivement exclu de cette école. En attendant, le professeur Mac Gonagall décidera quoi faire de vous. Rassemblez vos affaires et suivez moi. » Harry ne bougea pas, et suivit simplement du regard ses amis qui se dirigeaient lentement vers le pard pour y retrouver Hagrid. Etre ainsi accusé ramenait en lui trop de souvenirs récents, il était paralysé par le choc et l'incrédulité. N'y avait-il donc personne qui avait vu qu'il n'avait pas frappé Malefoy ? Une vingtaine de personnes s'étaient trouvées dans la pièce ! Mais personne ne faisait mine de le défendre…

« Potter ! aboya Rogue. N'aggravez pas votre cas en refusant de venir. Vous avez bien assez d'ennuis comme ça. »

« Non, pensa soudain Harry. Ce ne peut pas recommencer… pas comme la dernière fois… » Mais il réalisa rapidement que ce n'était pas comme lorsque le ministère l'avait arrêté. A l'époque, il avait toujours été plus ou moins persuadé que ses amis le croiraient. Et il y avait Gabriel qui avait tout vu, et Grace qui avait été arrêtée en même temps que lui, et qui connaissait elle aussi la vérité. Cette fois, il doutait que même Dumbledore le croirait… Personne ne s'était trouvé à proximité… ce n'était pas seulement les bêtises de Fudge, tout semblait montrer qu'il avait sauvagement attaqué Malefoy.

« Potter, je vous le demande une dernière fois, fit Rogue, menaçant. Suivez moi avant que j'utilise d'autres moyens pour vous faire venir. Et croyez-moi, quand je vois comment vous récompensez tous ceux qui ont tout fait pour vous protéger, et notamment Albus Dumbledore, je n'ai aucune envie de vous ménager. »  La  pensée du regard déçu que Dumbledore poserait sur lui quand il apprendrait était plus que Harry ne pouvait supporter.

« Je n'ai rien fait, dit-il d'une voix basse mais ferme. Je n'ai pas touché Malefoy.

- Vous ne vous en tirerez pas comme ça, répondit Rogue avec un petit rire sadique. Nous avons tous vu ce qui s'est passé. Mais quoiqu'il en soit, ce n'est plus à moi de décider de votre sort. Il saisit fermement Harry par la nuque et l'entraîna vers la porte lui arrachant un cri de douleur. C'était comme si le corps de Harry avait cessé de lui obéir à l'instant où il avait compris ce que Malefoy avait fait… Il était engourdi, comme au sortir d'un cauchemar… sauf que le cauchemar était loin d'être fini. Il arrivait à peine à bouger les jambes suffisamment vite pour suivre le rythme imposé par son professeur de potions. Celui-ci le retenait sans douceur chaque fois qu'il trébuchait. Une classe venait d'entrer dans la salle du professeur Mac Gonagall quand ils y arrivèrent.

« Severus, ne vous a-t-on jamais appris à frapper ? demanda sèchement la directrice adjointe lorsque son collègue fit irruption. Elle sembla alors remarquer la présence de Harry.

« Et lâchez Potter, ajouta-t-elle en arrivant près d'eux et en baissant la voix pour ne pas être entendue de sa classe. Rien ne vous autorise à traiter les élèves de ma maison de cette façon, surtout quand vous savez aussi bien que moi qu'il est fragile après les événements de cet été.

- Fragile ? ironisa Rogue. Je dirais plutôt dangereux, bien que certains considèrent qu'effectivement la plupart des assassins sont fragiles psychologiquement. »

Mac Gonagall jeta à sa classe un regard qui disait : « si j'entends le moindre bruit vous allez avoir affaire à moi » et sortit dans le couloir en fermant la porte derrière elle.

« Qu'est-ce que vous racontez, Severus ? Que se passe-t-il ?

- Il se passe tout simplement que Potter ici présent vient de battre Mr Malefoy à mort, ou presque, et ce au beau milieu de mon cours.

- Comment ? le visage du professeur de Métamorphose vira au blanc.

- A coups de poings, répondit Rogue, faisant semblant de prendre l'exclamation d'incrédulité pour une  question. Quelques secondes lui ont suffit, mais je n'ai jamais rien vu de pareil. »

Cette fois, Mac Gonagall comprit qu'il ne plaisantait pas, et se tourna vers Harry, son visage reflétant une colère qu'il ne l'avait que rarement vue afficher, et pourtant sa directrice de maison n'était pas réputée pour sa douceur de caractère.

« Mon dieu, Potter, s'exclama-t-elle, mais qu'est-ce qui vous a pris ? Etes-vous devenu fou ? »

Elle cherchait les yeux de Harry, et celui-ci ne put éviter de croiser son regard. Il réalisa alors que la colère n'était pas dirigée contre lui, mais qu'au contraire elle le regardait avec une profonde inquiétude, et peut-être un peu de pitié. Visiblement, elle pensait réellement qu'il avait perdu la tête, que les événements des derniers mois l'avaient tellement « fragilisé » qu'il n'avait pu supporter une rencontre avec Malefoy. Et, étrangement, ce fut cette compassion inattendue sous le masque de sévérité qui le décida à se battre. Il ne pouvait pas supporter l'idée qu'on le croie fou.

« Je n'ai rien fait, affirma-t-il en regardant Mac Gonagall dans les yeux. Malefoy s'est planté en face de moi, et s'est soudain mis à crier en gesticulant.

- C'est ce qu'il affirme, dit Rogue à Mac Gonagall. Mais si vous aviez vu l'état dans lequel se trouve Mr Malefoy, vous comprendriez qu'il ne s'est pas fait ça tout seul. Et nous avons tous vu Potter le frapper.

- Je ne l'ai pas frappé ! Personne ne peut prétendre m'avoir vu frapper Malefoy, parce que ce n'est pas vrai ! Tout ce que vous avez vu, c'est qu'il était en face de moi, et qu'il criait. Ensuite, il a murmuré une formule, et il s'est effondré.

- Et pourquoi Mr Malefoy aurait-il fait cela ? demanda Rogue d'une voix mielleuse. Pour le plaisir de côtoyer la délicieuse Mme Pomfresh ?

- Bien sûr que non ! Vous savez aussi bien que moi qui est son père. Malefoy savait très bien ce qui se passerait après sa petite mise en scène, surtout si ça se passait dans votre classe. Il m'a dit au début du cours que son maître serait très heureux de me voir exclu.

- Qu'insinuez-vous en disant qu'il a préféré ma classe, Potter ? N'importe quel professeur consciencieux aurait réagi comme moi. Et aucun professeur ne croira votre fable. Ayant vu votre potion, je crois plutôt que quelqu'un, probablement vous, s'est amusé à la saboter, et qu'une dispute a suivi.

- Je n'ai jamais eu vent d'un sortilège permettant de s'infliger ainsi des blessures, ajouta doucement Mac Gonagall. » Elle soupira. « Potter, je me vois dans l'obligation de vous suspendre de l'école, au moins jusqu'au retour du professeur Dumbledore, dit-elle d'une voix amère plus que fâchée. Je préfère lui laisser le soin de mettre cette affaire au clair. En attendant, vous allez revenir passer la nuit dans le dortoir des Griffondor. Je veux vous savoir à proximité. » Harry commença à hausser les épaules, mais s'arrêta brusquement. Il réalisa que passer la nuit dans le dortoir reviendrait à supporter les regards et les questions de ses camarades. Il n'avait pas envie de leur raconter son histoire.

« S'il vous plaît, demanda-t-il, je veux retourner dans ma chambre.

- Croyez-vous vraiment que vous pouvez encore bénéficier de vos petits traitements de faveur après ce que vous avez fait ? demanda Rogue. Votre arrogance et votre impertinence me dégoûtent. Si ça ne tenait qu'à moi, c'est dans un cachot que vous la passeriez, la nuit. » Pour la première fois depuis le début de cette situation, Harry ressentit de la colère. Et cette colère n'était pas dirigée contre Malefoy, mais contre Rogue. Contre l'homme qui n'avait eu aucun mal à le prendre pour un assassin moins de vingt-quatre heures après qu'il lui ait sauvé la vie, contre le professeur qui allait le renvoyer sans même chercher à comprendre, qui avait une totale confiance en Malefoy alors même qu'il savait de quoi était capable son père, à qui il ressemblait tant. Et, soudain, Harry se dégagea de l'étreinte de Rogue et se retourna vers lui.

« Ca ne sert à rien que je me fatigue, de  toutes façons vous n'écouterez rien de ce que je dis. La seule chose que vous écoutez est votre haine envers mon père et ses amis. Mais je ne suis pas stupide, professeur. Croyez-vous que si j'avais voulu mettre une raclée à Malefoy, j'aurais choisi votre cours, vous connaissant, et sachant ce que je risque si je suis renvoyé ? De plus, je vous signale que si j'avais fait quoi que ce soit, à Malefoy, Goyle serait  intervenu. Il se trouvait à à peine trois mètre de nous. C'est le seul qui ait tout vu, mais évidemment il ne dira rien. Lui aussi son père est mangemort, vous le savez aussi bien que moi. Mais je suppose que vous vous en fichez. Après tout, si vous avez la possibilité de faire exclure le fils de James Potter, c'est tout ce qui compte, n'est-ce pas ? Quelle belle revanche ! Eh bien virez-moi. Allez-y. Je m'en moque complètement. Je n'aurai pas longtemps à supporter la honte. »

Et Harry passa devant son professeur, en courant. Il ignora les cri furieux de Mac Gonagall qui l'appelait, rejoignit sa chambre et s'y enferma. Il se laissa tomber sur son lit,

Il pensait ce qu'il venait de dire à Rogue. A ce moment, être exclu de Poudlard lui était indifférent. Il savait qu'il le serait. Personne ne pouvait croire son histoire. Et il savait ce qui l'attendait ensuite… Pas question de laisser Voldemort s'emparer de lui. Harry savait ce qu'il lui faudrait faire, à l'instant où il aurait quitté le château. Mais il n'en avait pas envie… Il ne voulait pas que ses amis pensent qu'il était un assassin… Il ne voulait pas que Dumbledore garde de lui l'image d'un élève ingrat à qui il avait tant donné, et qui avait si mal tourné. Il ne voulait pas que Sirius s'imagine que… non, Sirius serait sûrement très fier si Harry avait attaqué Malefoy. Ou en tous cas il comprendrait, même si ce n'était pas le genre de compréhension que Harry recherchait.

Des pas nerveux s'approchèrent, et on tambourina à la porte.

« Potter ! ouvrez ! cria Mac Gonagall. Qu'est-ce que vous croyez que vous êtes en train de faire ?

- Oh, on peut admirer le courage des Griffondors !

- Severus, ce n'est vraiment pas le moment ! » Le professeur de métamorphose tambourina de plus belle contre la porte. « Potter, ce petit jeu a assez duré. Ouvrez cette porte. Oh, et puis ça suffit. Alohomora ! »

Mais la chambre avait été protégée par Dumbledore contre ce genre de sortilège. Pour compenser le fait qu'aucun portrait ne la gardait.

« Potter, rugit Rogue, si vous n'ouvrez pas immédiatement, je vous jure que vous allez le regretter.

- Et après ? De toute façon je vais être renvoyé. Que vous faut-il de plus ? Il y a quatre ans que vous attendez ce moment, vous pourriez au moins manifester votre joie. Mais maintenant que vous êtes vengé des humiliations que mon père vous a fait subir, laissez-moi tranquille.

- N'espérez pas qu'en jouant les désespérés vous parviendrez à attendrir qui que ce soit. Je sais ce que vous essayez de faire-

- Que se passe-t-il ici ? Severus, Minerva, n'aviez-vous pas tous deux des cours à donner ? »

Le sang de Harry ne fit qu'un tour. Il avait reconnu la voix forte : le directeur de Poudlard était de retour. Il y eut des bruits de voix de l'autre côté de la porte, mais trop basses pour que Harry puisse les comprendre. Il savait que les deux professeurs racontaient au directeur ce qui s'était passé. Ou du moins, ce qu'ils pensaient s'être passé.

Harry enfouit sa tête sous son oreiller. Il savait que c'était une affaire de quelques minutes avant que le verdict ne tombe, avant qu'il ne soit renvoyé.  Il aurait peut-être eu une chance d'amener Dumbledore à le croire, s'il n'avait pas agi aussi stupidement. S'enfermer dans sa chambre comme un gamin qui boude, comme s'il ne savait pas que ça n'avait jamais rien arrangé ! Comment avait-il pu se retrouver dans une telle situation au bout d'à peine une journée de classe ?

Harry ne tenta pas de refouler les larmes qui lui montaient aux yeux. Il était fatigué. Il avait encore un long chemin à faire avant de retrouver sa solidité d'avant les événements du mois d'août. Pourquoi devait-il de nouveau être accusé ? Pourquoi ne lui laissait-on jamais le temps de souffler ?

Une main réconfortante se posa soudain sur son dos.

« Harry, regarde-moi, commanda une voix neutre. Il releva la tête, plongeant ses yeux dans le regard bleu d'Albus Dumbledore, mais se détourna aussitôt. Il savait que ses yeux à lui devaient être marbrés de rouge.

« Je veux savoir ce qui s'est passé, dit doucement le directeur de Poudlard.

- Vous le savez déjà, répondit Harry d'une voix enrouée. Je suis sûr que Rogue vous l'a dit. »

Dumbledore lui tendit un mouchoir. « Il m'a dit que tu avais agressé Malefoy. Minerva Mac Gonagall a l'air d'en douter, cependant.

- Elle n'était pas là.

- Harry, j'aimerais que tu comprennes quelque chose. Je ne suis pas rentré dans ta chambre pour te punir, ou quoi que ce soit. Cela aurait très bien pu attendre que tu sortes. J'essaie de t'aider.

- Vous n'allez pas m'exclure ? » Une lueur d'espoir en même temps qu'une intense stupéfaction accompagnaient ces mots.

- Pas avant d'avoir compris. Je te connais, Harry. J'ai eu l'occasion de t'observer depuis quatre ans, et je sais que tu n'aurais pas agressé aussi sauvagement un élève sans une bonne raison. Qui n'aurait rien avoir avec la potion que vous prépariez. Et, excuse-moi de te dire cela, mais comme l'a si bien fait remarquer ta directrice de maison, tu n'as pas vraiment la carrure d'un boxeur en ce moment. Je ne crois pas que tu aurais pu t'en prendre à un autre élève aussi facilement, et t'en sortir indemne. Donc je crois que soit Mr Malefoy a dit quelque chose ou fait quelque chose qui t'a mis hors de toi, et je sais qu'il en faut beaucoup pour ça, soit, effectivement, tu ne l'as pas fait.

- Vous voulez dire que vous me croyez ?

- Je ne peux pas te répondre tant que tu ne m'as rien dit. Mais je veux croire que toute l'histoire est un peu plus compliquée que ne l'affirme le professeur Rogue, en effet. »

Harry raconta tout au professeur Dumbledore. Celui-ci hocha la tête.

« Je suis désolé, Harry, dit celui-ci lorsqu'il eut fini. Je savais que je prenais des risques avec les enfants de mangemorts, je savais que quelque chose comme ça risquait d'arriver, et j'ai préféré ignorer la menace. C'est de ma faute si ces événements sont arrivés ce soir. Et tu n'avais vraiment pas besoin de cela… Je sais que c'est une terrible épreuve pour moi.

Harry haussa les épaules.

« vous ne pouviez pas renvoyer Malefoy sans raison, dit-il. Je n'aurais pas dû fuir ainsi… Mais Rogue refusait d'écouter.

- Le professeur rogue n'a pas encore eu le temps d'accepter que son rôle d'espion soit fini…  Mais pour en revenir à Mr Malefoy, j'aurais dû prévenir l'équipe de ne pas le laisser s'approcher de toi… Bien sûr je ne peux pas le renvoyer. Avec ou sans raison. Ni lui ni aucun des autres élèves de Poudlard dont la famille s'est tournée vers les Ténèbres…

- Pourquoi ?

- A ton avis, que se passerait-il si je faisais cela ? »

Harry haussa les épaules. Pour lui, le renvoi de Malefoy, Crabbe, Goyle, et quelques autres signifiait un Poudlard beaucoup plus agréable pour la majorité des élèves et des professeurs.

« Si je les renvoie, reprit Dumbledore, soudain songeur, ils vont retourner dans leur famille, qui pourra alors à loisir exercer une influence sur eux. Je pourrais tout aussi bien leur tatouer une marque sur le bras. Poudlard est leur seule chance de comprendre que la vie n'est pas qu'une question de pouvoir et d'argent, d'apprendre à connaître et à accepter la diversité, et d'éviter de tomber dans ce piège. Ce que nous faisons de notre vie dépend de nos choix, mais pour certaines personnes le bon choix est plus difficile à faire que pour d'autres. Prenez le cas de votre ami, Mr Weasley, par exemple. Imaginez qu'il ait grandi dans la famille de Mr Malefoy, et Mr Malefoy à sa place. Croyez-vous que vous seriez ami avec Ronald ?

- Je ne sais pas… » L'idée était dérangeante. « Il serait sûrement différent… Ce ne serait pas le même Ron. Je veux dire, toute sa famille, ses frères et sa sœur, font partie de lui, comme le fait de ne pas avoir beaucoup d'argent, ou les pull-overs violets que sa mère lui fait porter.

- Exactement. Ronald Weasley est, je crois, quelqu'un de bien, et c'est en grande partie le résultat de l'amour de sa famille et de l'éducation que lui ont donnée ses parents, lui permettant de développer ses qualités. A Drago Malefoy, on a enseigné l'arrogance, l'orgueil et le mépris. On en a fait un apprenti mangemort.

- C'est dur, dit Harry. Est-ce que vous  voulez dire que c'est les Dursley qui ont déterminé ce que je suis ?

- En partie, sans doute. Mais il reste toujours une part qui dépend de tes propres choix. Je pense par exemple que tu peux remercier ton oncle et ta tante si ta célébrité ne t'est jamais montée à la tête. Mais pour le reste, je ne crois pas qu'ils aient eu un rôle déterminant dans ce que tu es.  Et comme les Dursley n'ont, je crois, jamais vraiment cherché à t'inculquer des valeurs, tu as eu à choisir tout seul ce qui te paraissait bon.

- Mais dans ce cas, est-ce qu'il faut pardonner à tout le monde ? Si Voldemort n'avait pas eu un père qui a abandonné sa mère, il ne serait jamais devenu qui il est.

- C'est la toute l'ambiguïté de l'être humain. Certains environnements sont plus faciles que d'autres, mais, je le répète, on a toujours le choix. Quand on y pense, l'enfance de Voldemort n'a pas été tellement différente de la tienne. Pourtant, on ne peut pas dire que vous ayez évolué pareil. On ne peut jamais savoir avec certitude à quel point un individu est réellement mauvais, ou ce qu'il serait devenu si les circonstances avaient été différentes. Je ne t'ai pas raconté tout cela pour trouver des excuses à Mr Malefoy, et si j'avais la certitude qu'il tournera comme son père quoi que je fasse, je le ferais renvoyer. Mais je suis persuadé qu'il peut encore évoluer. J'ai parlé de lui avec le professeur Rogue il y a quelques jours. J'ai l'impression qu'il est profondément immature, mais pas vraiment mauvais… je crois qu'il y a une part de bien en lui. Je ne serais pas aussi optimiste pour ses amis. Pour Mr Crabbe et Mr Goyle, je crains qu'il ne soit trop tard depuis longtemps. Je crains qu'ils n'aient tout simplement pas les capacités intellectuelles et l'ouverture d'esprit nécessaires  pour remettre en cause ce qu'on leur a appris.

- Dans l'immédiat, c'est Malefoy qui est dangereux. Justement parce qu'il n'est pas complètement stupide.

- Je sais, Harry. Je vais parler avec Severus, et nous trouverons une solution.

- Le professeur Rogue croit que j'ai attaqué Malefoy. Il n'admettra jamais qu'il a tort, dit amèrement Harry.

- Ne prends pas ce ton désabusé pour parler de l'un de tes professeurs. Le professeur Rogue comprendra très bien quand je lui aurai expliqué. Et il y des moyens de prouver ce que tu m'as dit, si c'est la vérité.

- C'est la vérité !

- Dans ce cas, je vais demander à Mme Pomfresh de pratiquer une recherche de mauvais sorts sur Mr Malefoy. »

A ce moment, la porte s'ouvrit brusquement et Ron et Hermione firent irruption.

« Harry ! s'écria Ron. Tu aurais pu me prévenir avant de frapper Malefoy. J'aurais bien aimé aider un peu.

- Ron ! le réprimanda Hermione. Harry, qu'est-ce qu'il a dit pour que tu réagisses comme ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Tous deux se figèrent soudain en apercevant le professeur Dumbledore.

« Bonjour, Professeur, dit Hermione, alors que Ron devenait rouge vif et marmonnait un « B'jour » embarrassé.

- Je crois que je vais oublier ce que vous avez dit, Mr Weasley. Je sais que vous n'étiez pas sérieux. Harry, je te laisse expliquer à tes amis ce qui s'est passé, je te verrai plus tard à mon bureau. »

Il partit, laissant Harry raconter à Ron et Hermione ce qui était arrivé. Tous deux se montrèrent indignés. Harry raconta également ce que lui avait dit Dumbledore au sujet des Mangemorts.

« Il est barge, dit Ron. Jamais Malefoy ne virera de bord.

- Je ne sais pas, dit Hermione, pensivement. Dumbledore donne toujours une chance aux gens, mais généralement, il a raison.

- C'est de Malefoy que nous parlons, Hermione. Celui qui t'appelle Sang-de-bourbe depuis quatre ans !

- Je sais, mais c'est vrai qu'avec des parents comme les siens il aurait vraiment eu du mal à tourner autrement. Et je comprends pourquoi Dumbledore ne veut pas le renvoyer.

- Pas moi. Après tout, Malefoy, lui, n'a eu aucun scrupule à essayer de faire renvoyer Harry. N'est-ce pas ? Ron lança un regard appuyé à Harry dans l'espoir de recevoir son soutien. Mais celui-ci fronça les sourcils en signe de doute.

- Je fais confiance au jugement de Dumbledore. Si en gardant Malefoy à l'école, il peut éviter que nous ayons un mangemort de plus, alors c'est la bonne solution. Mais je me demande vraiment comment il peut faire pour le faire changer.

- Vous êtes tous fous, dit Ron. Je continue de croire que Malefoy devrait être viré. Et Rogue avec. Tu lui as sauvé la vie, il pourrait quand même te manifester un peu de considération !

- Là, je suis d'accord avec toi. Mais après tout il en voulait à mort à mon père pour la même raison. N'en parlons plus. Et si nous allions dîner ? »

Les émotions qui avaient suivi le cours de potions avaient creusé Harry, et il fit honneur au repas. Si la pensée qu'il allait de nouveau être accusé pour un crime qu'il n'avait pas commis, et la crainte d'être renvoyé de Poudlard l'avaient fait rapidement plonger dans la dépression, savoir que Dumbledore lui faisait suffisamment confiance pour croire sa parole contre toutes les autres l'en avait tout aussi rapidement guéri, et il se coucha ce soir là le coeur léger. Il s'endormit presque immédiatement, d'un sommeil sans rêve et surtout sans cauchemar. Finalement, il espérait pouvoir vivre un peu tranquille à Poudlard. Malheureusement, ses espoirs allaient être rapidement déçus.

Désolée pour le temps que ce chapitre a mis à venir. Je suis surchargée en ce moment, et pour la première fois depuis que j'écris, je n'ai plus de chapitres d'avance sur vous. En plus, ff.net a eu la bonne idée de planter quand j'étais enfin prête à le mettre.

En relisant ce chapitre, j'ai réalisé qu'il ne s'inscrivait pas du tout dans la continuité de cette fic. En effet, il est presque entièrement du point de vue de Harry, alors que précédemment les points de vue changeaient régulièrement. De plus, ça ressemble de plus en plus à une cinquième année. En fait, il ne devait pas du tout ressembler à ça, mais l'intermède avec Rogue et Malefoy est arrivé tout seul, repoussant également l'avancée de l'histoire... J'espère ça ne vous aura pas trop dérangés. Normalement, au prochain, on devrait ressortir du schéma « classique » des cinquièmes années, et Gabriel et les siens devraient être de retour ( enfin, si l'histoire accepte d'aller là où j'ai envie qu'elle aille). Bref, assez de bla-bla pour aujourd'hui. Merci aux lecteurs et reviewers ( même s'ils se font rares pour cette fic).

Zeltar : GK pourrait peut-être enseigner quelques trucs à Harry, mais je ne pense pas qu'il pourrait en faire un chasseur d'ombres. Mais effectivement, il finirait sans doute par s'ennuyer s'il devait ne faire que des potions... Peut-être finira-t-il par faire autre chose...

Squizzi : Merci ! Ca m'a fait vraiment plaisir de lire ta review. Quand à écrire d'autres fics, je te signale (mais tu le sais probablement déjà), que celle-ci est déjà ma troisième. Mais je n'ai pas l'intention d'arrêter là.

purabelaza : Je suis cruelle et capable de tout, même laisser Harry sans magie ( cependant parfois il m'arrive de le prendre en pitié, bref je ne te dirai pas si je vais vraiment le faire. J'imagine qu'il faut des pouvoirs magiques pour diriger un balai, sinon comment voleraient-ils ?