Draco Dormiens
Auteur : Cassandra Claire cassandraclaire73@yahoo.com
Adaptation: Angharrad Larowane pour ce chapitre
Corrections : Frédéric
Mention : PG-13
Résumé : Quand un accident de potion transforme Harry en Draco et Draco en Harry, chacun est prisonnier du rôle de l'autre. Romance, identités confondues, plans vraiment intelligents, un triangle amoureux et une collection de séances de baisers...
Disclaimers : Cette histoire est basée sur des personnages et une situation créée et détenue par J.K.Rowling, de nombreux éditeurs et Warner Bros... Aucun profit n'est réalisé à partir de cette fiction, ni aucune infraction au code du copyright. Cette œuvre contient des citations de films, émissions de TV, pièces de théâtre, romans et documentaires. Ils sont tous cités à la fin du chapitre. Parfois l'auteur ne sait plus d'où viennent les citations, si vous le savez n'hésitez pas à écrire à Cassie ! Cette histoire a été écrite bien avant le Tome 5, tout lien est donc improbable et les changements (notamment pour la Famille Black) sont présents ! Bonne lecture !
Chapitre Quatre - Le Sortilège de Vérité
Pendant un moment, ils ne firent que se dévisager l'un l'autre. Puis Hermione se précipita sur Drago qui, pris totalement au dépourvu par son assaut, fut projeté en arrière. Il atterrit sur le plancher avec Hermione sur lui qui le frappait de ses deux poings. "OÙ EST HARRY ?" criait-elle. "Qu'as-tu fait de lui ? Où le gardes-tu ? Tu ne peux pas l'avoir tué, tu as besoin de lui pour continuer à faire le Polynectar."
"Hermione ?" Drago ne faisait pas le plus petit effort pour se protéger pendant qu'elle le frappait. "Je te jure, que je ne l'ai pas blessé."
"Menteur !" Elle le saisit par le col de sa robe longue, tira sa tête d'un coup sec vers elle, puis la frappa à nouveau contre le plancher de pierre. Drago vit des étoiles tandis qu'elle fouillait dans les poches de sa robe longue et en tirait sa baguette magique. Elle visa son cœur. "Si tu as blessé Harry, si tu as découpé ses doigts pour faire ton horrible potion..."
"Ecoute," dit Drago, luttant pour rester calme, "je n'ai même pas fait une nouvelle coupe de cheveux à ton petit ami. Bien qu'il pourrait bien s'en faire une. Je n'ai pas refait de Polynectar. C'est toujours la potion du cours de Rogue, l'effet n'a pas encore cessé."
Hermione tremblait, mais sa prise sur sa baguette magique ne faiblit pas. "Tu t'attends à ce que je crois ça ?" demanda-t-elle.
Drago la regarda. "Mon père m'a enseigné la magie noire, tu sais." dit-il.
"Ne change pas de sujet, Malefoy."
"Lance un sortilège de vérité sur moi." répondit il. "Je vais te montrer comment faire."
"C'est de la magie noire avancée," dit Hermione, le dévisageant alors qu'elle devenait toute pâle, "son utilisation est strictement réglementée par le ministère..."
"Très bien !" dit Drago, il se releva, et saisit la main d'Hermione qui tenait la baguette magique pointée sur son cœur. "Veritas !" incanta-t-il.
Un jet de lumière noire fut tiré de la baguette et fila droit sur la poitrine de Drago. Il avait vu son père employer le sortilège de vérité sur de nombreuses personnes mais il n'avait jamais imaginé ce que l'on ressentait. Maintenant il savait, et savait aussi pourquoi on le considérait comme de la magie noire - il avait l'impression que deux énormes crochets argentés avaient été introduits dans sa cage thoracique, juste sous ses côtes, et le déchiraient, laissant son cœur à l'air et à nu.
"Pose vite tes questions," grinça-t-il entre ses dents. "ça fait mal."
Hermione le dévisagea choquée, mais elle avait conservé ses esprits. Rapidement, elle bégaya : "Harry, Harry va-t-il bien ?"
"Oui." répondit Drago. Sa voix lui semblait bizarre et étrangement cristalline, même à ses propres oreilles.
Elle cligna des yeux. "Pourquoi est-ce que tu as pris son apparence ?"
"Quand nous avons bu le Polynectar dans le cours de Rogue, nous n'avons pas repris notre apparence alors que tous les autres oui. Harry a pensé que j'avais fait quelque chose à la potion, mais je n'avais rien fait. Il ne m'a pas cru et il m'a frappé. J'ai répondu et je l'ai assommé. Alors je me suis rendu compte que tout le monde pensait que j'étais lui. J'ai joué le jeu."
"Pourquoi ?"
"J'ai voulu voir ce qui se passerait." dit Drago. "J'ai d'abord pensé prendre l'avantage sur Harry. Découvrir ses secrets. Les employer contre lui. Mais ça n'a pas tourné comme je le pensais." Il haletait. Chaque mot qu'il prononçait lui semblait profondément arraché. "C'est comme si en prenant le Polynectar, j'avais absorbé une partie de Harry en moi. J'ai commencé à agir comme lui et je ne pouvais pas le contrôler. J'ai sauvé le crapaud de Neville, et toi du Cognard. Je sens des choses, maintenant. Des choses que je n'avais jamais ressenties avant."
"Comme la pitié ?" déclara Hermione, avec une grimace.
"Oui." dit Drago.
"Où est Harry ?" demanda-t-elle.
"Quand je vous ai dit que le père de Drago Malefoy était venu pour le ramener à la maison, c'était la vérité. Seulement au lieu de moi, il a pris Harry."
Hermione, étant Hermione, saisit l'importance de l'information immédiatement et frissonna. Cependant, sa prise sur sa baguette magique resta tout à fait ferme. "Qu'est-ce qui te fait penser qu'il va bien ?" déclara-t-elle alors que la colère commençait à paraître dans sa voix.
"Je puis le sentir." dit Drago. Il entendit sa propre réponse avec stupéfaction. " Je n'avais pas réalisé ce que c'était jusqu'ici... C'est comme la cicatrice de Harry. Lui et Voldemort sont reliés par la malédiction qui a échoué; maintenant je suis relié à Harry par le Polynectar raté. J'ai pu le sentir quand il a quitté le château, c'est pourquoi je suis monté pendant le dîner. Je pouvais le sentir quand il s'est réveillé."
"Et qu'est-ce que tu allais faire ?" dit elle. "Continuer à être Harry ? Quelqu'un aurait compris. Je l'ai fait . Quel était ton plan ?"
"Je n'en avais pas." dit Drago. "J'essayais de réfléchir à une manière de rejoindre Harry."
"Et pourquoi t'intéresserais-tu à ce qui arrive à Harry ? Qu'est-ce que ça peut te faire si il meurt ?"
"Ecoute, je te répète" déclara Drago, chaque mot étant un effort "qu'une certaine partie de Harry est en moi à présent. Il m'incite à faire des choses que je ne fais jamais normalement. En ce moment, je pense c'est de l'instinct de conservation. Harry a une volonté vraiment forte, je crois. Il y a une voix dans ma tête qui continue de me dire : retrouve Harry, retrouve Harry." Il grimaça, le fantôme de son vieux sourire grimaçant et méchant. "Parce que s'il n'y avait que moi," déclara-t-il, "je l'aurais probablement laissé mourir."
Hermione ne releva pas cette pique. Elle le dévisageait. "Pourquoi m'as-tu embrassée ?" dit elle. "Ne me demande pas ça." dit Drago, fermant ses yeux, mais il n'y avait rien à faire, il devait répondre. "Toi," dit il, "je t'aime bien. Tu me donnes envie de devenir une bonne personne."
Il ouvrit ses yeux et regarda Hermione. Pendant un moment, ils se dévisagèrent l'un l'autre avec une expression identique de stupéfaction. Puis, un léger sourire malicieux apparut sur le visage d'Hermione. "Malefoy," dit elle, "as-tu déjà fait l'amour ?"
"Non." dit il, puis il hurla le plus fort qu'il put, "HERMIONE, ARRÊTE CE SORTILEGE IMMEDIATEMENT !"
"D'accord, d'accord." dit elle, riant sous cape, "Finite incantatum !"
La douleur et le sentiment d'être ouvert en deux disparurent. Drago inspira l'air, haletant ; il avait l'impression qu'il venait de terminer un marathon. "Hermione," dit il, non sans une certaine admiration, "c'était vraiment vicieux !"
"Désolé !" dit elle, bien qu'elle n'avait pas l'air le moins du monde désolée, "Nous avions un pari à ce sujet avec Ron et tu le méritais bien pour m'avoir embrassée et laissé croire que c'était Harry." Elle se releva et, à sa propre surprise, lui offrit une main pour l'aider à s'arracher du sol. "Nous ferions mieux d'y aller. Il y a des alarmes partout dans ce château pour détecter toute utilisation de la magie noire. Les professeurs sont probablement déjà en chemin."
"Ah ouais," dit
il en se levant, "je me souviens de cela d'après l'histoire de
Poudlard."
Hermione s'arrêta net et le dévisagea. "Tu as lu l'histoire de Poudlard
?"
"Ouais," dit-il, "et alors ?"
"Rien. Allons-y."
***
Après le départ de McNair, Lucius Malefoy disparut lui aussi, disant à Harry et Narcissa qu'il avait du travail à faire. Harry, ne voulant pas poser de questions et avoir une conversation maladroite avec la mère de Drago décida d'explorer le manoir et de voir s'il pourrait trouver l'entrée des donjons. Sirius serait ici le lendemain; Harry voulait être prêt.
Dans un premier temps, il sortit et marcha autour du manoir, essayant d'estimer sa taille et sa forme. Ceci s'avéra être une erreur. Au début, c'était tout à fait intéressant, si ce n'est les frissons qui le parcouraient. Le manoir était énorme, découpé dans ce qui aurait pu être un énorme bloc unique de granit noir. Il découvrit un jardin de pierres, quelques écuries (vides), un belvédère extrêmement sombre et dépressif, et un énorme labyrinthe que Harry évita précautionneusement (depuis sa quatrième année à l'école, il ne supportait plus les labyrinthes). Après le labyrinthe, il trouva un petit jardin où les buissons avaient été méticuleusement taillés en forme d'animaux. De créatures magiques, se corrigea-t-il : il y avait un hippogriffe, un phénix, une licorne, un troll tenant une hache, un dragon, et quelques autres créatures plus menaçantes encore que Harry ne reconnaissait pas.
Distraitement, il tendit la main et poussa le buisson en forme de troll avec son doigt. Il était tellement réaliste...
Harry cria alors que le troll se tournait et plantait ses dents dans sa main. Il esquiva sur le côté juste au moment où le troll soulevait sa hache et la balançait vers la tête de Harry. Il pouvait être fait de feuilles et de brindilles, mais il fit quand même retentir un véritable THWACK ! alors qu'il frappait la terre. Harry chercha dans ses poches sa baguette magique, la sortit, et la pointa sur le troll. "Stupéfix !" hurla-t-il, et le troll fut figé en pleine action.
Harry se débattit pour se remettre sur pieds et quitta en trombe le jardin. S'il y avait une chose dont il était fier, c'était ses sortilèges, mais il n'était pas sûr d'à quel point un charme d'étourdissement fonctionnerait sur un massif d'arbustes.
Sa main saignait à profusion là où le troll l'avait mordu. Avant qu'il ait atteint la maison, le tissu de sa chemise était imbibée de sang. Narcissa, qui traversait le vestibule, le vit et hurla.
"Drago !" pleurait-elle, le regardant de plus près. "Qu'est-ce qui s'est passé ?" Elle tourna sa main, examinant la blessure. Des marques de dents entouraient la blessure comme si elle avait été déchiquetée. "Drago, n'avais-tu rien de mieux à faire que d'entrer dans le jardin Topiary ! Ton père serait fâché si... si..." Elle s'interrompit, et le traîna, protestant, dans la cuisine, où elle banda sa main, l'enduisant d'abord d'un onguent pourpre qui brûlait et piquait.
"Tu vas devoir porter tes gants ce soir, Drago." dit-elle. "Si ton père..."
"Ce soir ?" demanda Harry, alarmé, sa main mordue oubliée. "Qu'est-ce qu'il y a ce soir ?"
Ayant terminé avec les bandages, Narcissa se redressa et le regarda surprise. "Tu sais très bien que nous avons de la compagnie le samedi soir." dit-elle. "Les collègues de ton père... seront bientôt ici."
"Heu, c'est vrai." dit Harry. "J'ai oublié."
Il ne pouvait s'empêcher d'imaginer le dîner chez les Dursley avec les collègues de l'oncle Vernon de sa compagnie de tuyaux. Il eut cependant le sentiment qu'un grand dîner de mange-morts serait encore autre chose.
"Dois-je bien m'habiller ?" demanda-t-il, sans réfléchir.
"Drago !" Narcissa le regarda carrément dans les yeux. "Tu sais que tu dois porter les robes et insignes de la famille Malefoy !"
"Bien." dit Harry, mais Narcissa le regardait maintenant avec une grave suspicion, et il sentit qu'il devait impérativement partir. "Je ferais mieux de commencer à m'habiller, alors." dit-il, filant vers la porte. "Tu connais ces robes... tant de fermetures éclairs..." Avec Narcissa le dévisageant de près comme si une autre tête venait de lui pousser, Harry quitta la cuisine et se dépêcha de gravir l'escalier et traversa les corridors vers la chambre de Drago.
***
Après avoir dit à Drago d'attendre dans la salle commune de Gryffondor parce que "Je sais où Harry range ses affaires mieux que toi." Hermione grimpa les escaliers et entra dans le dortoir des garçons, quelque chose qu'elle n'avait jamais fait que dans l'urgence (et les matins de Noël). Dean Thomas, qui était sur le point de mettre son pyjama, hurla et se cacha derrière son lit.
"Qu'est ce que tu fiches, Hermione ?" siffla-t-il, relevant sa tête au-dessus des ses draps. "Tu pourrais avoir vu.... quelque chose."
"Dean, je n'ai rien vu." dit Hermione. "Je te jure. Je courais juste chercher quelque chose pour Harry. Donne-moi cinq minutes et tu pourras recommencer à être nu en paix."
Elle ouvrit la malle de Harry et fouilla dedans, saisissant la cape d'invisibilité de James, la carte de Marauder, et quelques pulls au cas où il ferait froid. Elle regarda autour, cherchant quelque chose dans quoi tout fourrer et vit le sac de cours de Harry qui se trouvait sous le lit.
Elle le tira vers elle lentement.
Elle avait acheté ce sac pour Harry pendant leur cinquième année d'école. C'était un sac assez ordinaire, mais elle avait réalisé toutes sortes de sortilèges dessus : un sortilège pour qu'il ne se déchire jamais, un sortilège pour que Harry puisse le verrouiller, un sortilège pour le retrouver s'il le laissait traîner, ce qu'il faisait souvent. Elle avait également brodé ces mots dessus - pas magiquement, réellement cousus à la main : HARRY POTTER, ATTRAPEUR DE GRYFFONDOR.
La vue du sac rappela Harry tellement brusquement à sa mémoire qu'elle en fut secouée, et un sanglot lui échappa avant qu'elle ne puisse le retenir. Elle fonctionnait en mode automatique, ne pensant pas à Harry, parce que si elle pensait à lui et au danger, elle s'effondrerait en mille morceaux et ne lui serait d'aucune aide...
"Euh, Hermione..." Dean se précipita vers elle, alarmé par le bruit de ses larmes. Hermione n'était pas une fille qui pleurait souvent. "Ne pleure pas..."
"Merci, Dean !" dit Hermione, levant sa main pour l'écarter. "Et je, euh, j'apprécie ton attention. Tu pourrais avoir envie de mettre un pantalon maintenant, mais j'apprécie."
***
La mauvaise humeur d'Hermione ne s'améliora pas quand elle retourna dans la salle commune et trouva Drago se reposant dans un des immenses fauteuils, apparemment complètement endormi. Elle marcha jusqu'à lui et jura. "Réveille-toi," dit elle.
Il ouvrit ses yeux verts et la regarda. "Je suis réveillé," dit il.
"Parfait !" dit-elle, se sentant stupide. "Je pars chercher Harry," continua-t-elle. "J'ai pensé prendre son éclair de feu, mais je suis quasiment sûr que l'on ne peut pas faire décoller un balai du sol de Poudlard comme ça. C'est pourquoi je vais marcher jusqu'à Pré-au-lard. Il y a un train à minuit qui va de la voie 9 3/4 à la station de King Cross."
Mais Drago avait sauté sur ses pieds. "Tu n'y vas pas sans moi." dit-il, doucement mais fermement. "Tu ne trouveras jamais le manoir Malefoy, il est indétectable tout comme Poudlard. Et même si tu le trouvais par miracle, il y a plus de dix-sept malédictions sur la porte d'entrée seule, et chacun exige un sortilège désarmant spécifique."
"Malefoy," dit Hermione, "je n'avais pas pensé un seul instant y aller sans toi, donc tu peux la fermer. En fait, j'allais te menacer du sortilège de Vérité si tu n'acceptais pas de m'aider à entrer dans ton horrible maison."
Maintenant c'était au tour de Drago de se sentir stupide et de ne pas vouloir la laisser avoir le dernier mot. "Hermione, tu n'es pas capable de réaliser le sortilège de vérité." la cassa-t-il. "Il faut plus que des mots pour réaliser de la magie noire."
"Je ne serais pas aussi grande gueule au sujet de mes connaissance en magie noire si j'étais toi." répliqua Hermione rapidement. Elle balança le sac de Harry par dessus son épaule et se dirigea vers le trou du portrait. Drago se dépêcha après elle. Il détestait la manière qu'elle avait de toujours avoir le dernier mot.
***
Harry était assis à l'extrémité du lit de Drago Malefoy, frottant ses yeux. Il s'était endormi pendant quelques minutes et avait fait un rêve étrange dans lequel il courait à moitié avec Hermione le long d'une route sombre. C'était un rêve très vif, comme s'il avait réellement été là près d'elle, et quand il s'était réveillé, il s'était rendu compte qu'elle lui manquait par une douleur vraiment physique. Naturellement, il se dit que tout Poudlard lui manquait, et pas simplement Hermione.
Il se força à se lever et fit un saut vers la garde-robe, où il chercha "les robes et insignes de la famille." C'était difficile. Il s'avéra que Drago avait beaucoup de vêtements, de longs manteaux de velours de chacune des couleurs de l'arc-en-ciel, des chemises à tissus semblant extrêmement chers de Dolce et de Gabbana. Ses parents devaient avoir dépensé une fortune colossale pour l'habiller, pensa Harry, bouche-bée. La collection seule de lunettes de soleil de designer de Drago coûtait environ six cents livres. Et elles n'étaient pas non plus des vêtements typiques de sorciers, mais apparemment le dégoût de la famille Malefoy pour toutes les choses Moldues ne se prolongeait pas aux vestes Armani.
"Drago !"
Harry sursauta. La voix de Narcissa semblait provenir de quelque part au dessus de sa tête.
"Es-tu prêt ? Les amis de ton père sont déjà ici !"
"Ah ?" dit Harry. "Je ne peux pas trouver ma robe !"
"Très bien !" hurla-t-il, puis il cessa de se demander s'il devait hurler ou si elle pourrait l'entendre s'il parlait normalement. Il se sentit incommensurablement stupide. Il tendit la main vers la penderie et était sur le point d'en retirer un pantalon noir quand la voix aérienne de Narcissa parla à nouveau.
"Et Drago ? Pas de vêtements moldus !"
"Aaargh." grogna Harry, mais très doucement, espérant que Narcissa ne l'entendrait pas.
"Et j'envoie Anton pour te chercher." rétorqua-t-elle, et il y eu une rupture forte, comme un commutateur qui tournait. Harry supposa qu'elle avait arrêté le sortilège qui lui permettait de parler avec lui dans sa chambre. Il commença à tranquillement se maudire lui-même. Qui était Anton ? Etait-il quelque parent éloigné qu'on s'attendait à ce que Harry connaisse ? Jurant toujours, il choisit un pantalon de satin noire, une longue chemise hérissée noire, et une paire de hautes bottes noires du placard de Drago et les enfila, ainsi qu'une paire de gants noirs pour cacher sa blessure. C'étaient les vêtements qui avaient l'air le plus magique du placard de Drago, mais il se sentait profondément idiot avec eux sur le dos.
Il y eut des coups frappés à la porte et Harry alla l'ouvrir avec un profond sentiment de sinistre imminent. Un homme grand se tenait devant sa porte, portant l'uniforme d'un maître d'hôtel immaculé et accompagné de ce qui ressemblait à un manteau de velours noir et argent. Il était également complètement transparent.
"Ah", pensa Harry. Un domestique fantôme. C'était parfait. Harry était habitué aux fantômes.
"Votre mère m'a demandé de vous apporter ceci." déclara Anton-le-fantôme, remettant la cape à Harry. Il était long et semblait de grande valeur, avec une grande agrafe argentée au cou de la forme d'un serpent. Harry pensa qu'il serait heureux s'il ne voyait jamais plus un autre ornement en forme de serpent de toute sa vie après cette aventure. "Vous l'avez laissée dans le salon la dernière fois que vous étiez ici."
Harry s'arrêta net alors qu'il enfilait la cape. Ce que le fantôme venait juste de dire avait allumé comme un pétard dans son esprit. Le salon. Il y avait quelque chose de significatif au sujet de cette phrase, quelque chose d'énorme. Qu'y avait-il au sujet du salon qui était si important ?
"Je vous suggère, jeune maître Malefoy," indiqua le fantôme, "que vous attachiez cette agrafe devant le miroir. Elle est assez compliquée."
S'il pensait que le combat de Harry avec la cape étaient amusant ou suspect, il ne le montra pas. Harry se dirigea vers le miroir, réfléchissant toujours à la question du salon des Malefoy, et fit un bruit dégoûté. Si Harry avait été une fille, il aurait pensé que son reflet le dévisageant était attirant et sophistiqué, le blanc-argenté des cheveux de Drago contrastant admirablement avec le noir de son manteau et la broderie argentée renforçant le gris de ses yeux. Mais Harry n'était pas une fille, et il pensa simplement qu'il ressemblait à un travesti. Jabot ! Satin ! Chaussures bouclées ! Yech !
***
Ils étaient assis sur le quai de la station de Pré-au-lard, attendant le train, quand Drago commença à rire. Hermione se tordit le cou pour le regarder. "Qu'est-ce qui est drôle ?" demanda-t-elle, fronçant les sourcils.
"Harry." indiqua Drago. "Il porte mes vêtements et il déteste ça... Hey !" ajouta-t-il, irrité, "J'aime cette chemise. Elle n'est pas efféminée !"
Hermione le dévisageait. "Malefoy, cesse d'espionner Harry," dit-elle. "ça me rend carrément nerveuse." Elle jouait avec la courroie de son sac. "Peut-il voir ce que tu fais ?" demanda-t-elle finalement.
"Il le peut, un peu," dit Drago, "mais lui pense que c'est juste un rêve."
"Pourquoi ?"
"La volonté de Harry est plus forte que la mienne." déclara Drago neutre. "Il projette plus que moi."
"Est-ce que..." dit Hermione, jouant un peu plus avec ses doigts. " Est-ce qu'il pense à moi ?"
Drago la regarda. Ses yeux verts étaient illisibles. "Parfois."
Hermione ouvrit la bouche pour demander plus, mais à ce moment le train arriva en sifflant dans la station. Il était peint d'un rouge lumineux et avait Pré-au-lard - Londres inscrit en lettre scintillantes sur le devant. Elle et Drago sautèrent sur leurs pieds et embarquèrent. Ils étaient les seuls passagers de leur compartiment.
"Hermione," déclara Drago alors qu'ils s'installaient dans leurs sièges, "comment as-tu su que je n'étais pas Harry ?"
Hermione se mordit les lèvres. Pourquoi lui demandait-il ceci maintenant ? Elle n'avait pas de bonne réponse; il semblait idiot de dire qu'il n'avait pas le bon parfum quand il l'avait embrassée, pas l'odeur de Harry. Elle étudia son visage, mais ne pouvait pas lire son expression.
"Peut-être que c'est ça" pensa-t-elle.
"Je sais toujours ce que Harry pense," dit elle. "il ne prend jamais la peine de cacher ce qu'il ressent. Mais quand je te regardais, c'était comme si je regardais son visage, mais que Harry était parti. Je ne pouvais rien dire de ce que tu pensais."
Drago ne dit rien de tout ça, il regardait seulement par la fenêtre. Ils quittaient le secteur fortement boisé autour de Pré-au-lard maintenant et roulaient à travers des champs foncés parsemés de petites fermes. Une énorme lune blanche s'était levée.
"Veux-tu savoir ce que je pense maintenant ?" demanda-t-il finalement.
"Non," dit Hermione, "je suis sûr que c'est vraiment désagréable."
Elle regretta immédiatement d'avoir dit ceci, mais était incertaine de la manière dont se reprendre. Le silence s'installa entre eux.
***
Harry n'avait jamais imaginé qu'une grande réunion des mange-morts pouvait être aussi fantastiquement ennuyeuse, mais elle l'était. Ils formaient un groupe d'hommes sinistres, même avec leurs horribles masques enlevés. Lucius Malefoy présidait à la tête de la table; Harry identifia certains des noms : Crabbe et Goyle étaient là, aussi grands et laids que leur désagréable progéniture; il y avait Nott, Zabini, Rozier, et aussi Franz Parkinson.
Il avait espéré qu'il y
aurait quelques discussions autour de Sirius, mais il n'y en avait aucune. Il
semblait probable que le père de Drago et MacNair étaient les seuls au courant
du plan. Et Queuedever, naturellement. Ils ne voulaient probablement pas partager
la gloire.
Harry était assis, comprimé entre Hugo Zabini (frère du Zabini qui avait essayé
d'envoyer à Harry un balai explosif) et Eleftheria Parpis (le seul mange-mort
qui n'était pas un homme), une énorme femme en robe de satin noire qui était
évidemment folle de Lucius Malefoy : elle riait de tout qu'il disait et
s'obstinait à se pencher à travers la table pour lui donner un aperçu de son
énorme poitrine. Narcissa, qui était occupée à tirer les chariots de nourriture
vers et hors de la cuisine, n'en vit rien.
Zabini, d'un autre coté, était plus intéressé à parler avec Harry de tout le bon temps qu'il devait prendre à Poudlard en temps que Serpentard. Harry, pour qui la simple pensée de plaisir semblait à présent un lointain souvenir était occupé à inventer tout sorte d'activité à Drago et ses camarades Serpentards. "Et bien, nous étudions beaucoup, naturellement," dit-il, "et nous jouons avec les instruments de torture dans les donjons, et on nous a donné un œuf de basilic et nous essayons de le faire éclore."
"Est-ce sage ?" demanda Rozier, un vieil homme grand avec des sourcils très minces.
Harry, impressionné par le fait que quelqu'un avait réellement prêté attention à ce qu'il disait, bégaya : "Et bien, McNair a dit qu'il le tuerait pour nous s'il devenait trop gênant."
"Moi, pour ma part," dit Eleftheria, "j'aime voir des enfants apprendre par eux-mêmes. C'est pourquoi j'ai envoyé mes fils à Durmstrang où ils maîtrisent déjà le niveau cinq de magie noire."
"Est-il vrai qu'ils enchaînent les étudiants de Durmstrang aux glaciers pendant des jours s'ils ne réussissent pas leur BUSES ?" demanda Harry avec une grande curiosité.
"Pas durant la nuit." dit Eleftheria, jouant de sa fourchette dans l'air.
Zabini se tourna vers Harry. "Severus Rogue est-il toujours directeur de la Maison de Serpentard ?" demanda-t-il.
"Ouais." dit Harry.
Lucius Malefoy se tourna soudainement vers eux. "Drago" dit-il entre ses dents, "est en bon termes avec Severus. Malgré le fait que Severus nous ai tous trahis. Je lui ai dit que cela ne sert à rien, mais il n'écoute pas."
Harry regarda son assiette.
"Severus obtiendra ce qu'il mérite, Lucius." dit Rozier d'une voix qui figea le sang de Harry. "Quand nous aurons mis le plan en action."
Harry n'avait jamais pensé qu'il se sentirait mal à la perspective de quelque chose de terrible arrivant à Rogue, mais c'était arrivé.
"Père," dit il, avant qu'il ne puisse s'arrêter, "je ne me sens pas bien. Puis-je me retirer dans ma chambre ? "
C'était la seule chose à ne pas dire. Lucius se figea, dévisageant Harry de son regard étincelant, plein d'une fureur glaciale. Quand il parla, cependant, sa voix était égale à elle même : "Certainement, Drago." dit-il.
Harry repoussa sa chaise et commença à marcher pour quitter le Hall. Quand il passa devant Lucius, cependant, le père de Drago tendit la main et lui saisit le bras. Son contact était glacial. "Tu viendras me voir dans le salon après dîner, Drago." dit il tranquillement. "Tu ne seras pas en retard."
"Oui." dit Harry, mécaniquement, et, libérant son bras, il courut hors du hall.
Une fois dehors, il s'effondra contre un mur dans le couloir, tenant sa tête entre ses mains. La voix de Lucius Malefoy indiquant le salon avait ravivé sa mémoire, et il s'était soudainement rappelé le jour, il y a quatre ans où il avait entendu Drago Malefoy dire à Crabbe et Goyle que sa famille gardait leurs artefacts de magie noire les plus puissants sous le plancher du salon. A l'époque, Harry avait pensé qu'il parlait d'un style de compartiment secret sous le plancher. Maintenant, il comprenait que ce que Drago voulait dire, c'est que (il ne pouvait pas expliquer pourquoi il pensait ça, mais il le sentait) l'entrée de la chambre secrète sous le manoir Malefoy était dans le salon. Peut-être l'entrée des donjons était-elle là, elle aussi.
C'était une chance mince, il le savait, mais rechercher ne coûtait rien.
"Anton," appela-t-il doucement. "Anton."
Le fantôme se matérialisa devant lui, portant une serviette de service et semblant inquisiteur.
"Anton," déclara Harry dans un murmure. "comment vais-je au salon ? J'ai oublié."
Comme Harry l'avait prévu, le fantôme ne montra aucun signe de surprise. "Suivez-moi, jeune maître Malefoy." dit-il, et il commença à flotter le long du couloir. Il mena Harry à une grande salle remplie d'immenses fauteuils de velours. Le portrait d'une grande Dame portant une énorme rivière de rubis était accrochée au-dessus de la cheminée et un large tapis persan recouvrait le plancher.
"Merci, Anton." dit Harry distraitement, et le fantôme disparut.
Harry se laissa tomber sur le plancher et traîna le tapis persan sur le côté. Sous lui, se trouvait le contour clair d'une trappe avec une poignée faite d'une boucle de fer. Harry saisit la lourde poignée, et tira.
La trappe se souleva facilement. Harry eut un bref aperçu d'une suite de marches de pierres grises disparaissant dans l'obscurité avant que sa tête soit presque fendue en deux par le plus grand cri perçant qu'il ait jamais entendu.
"MAITRE LUCIUS ! MAITRE LUCIUS !" C'était la femme dans le portrait, sa bouche grande ouverte alors qu'elle hurlait. "LA TRAPPE EST OUVERTE ! MAITRE LUCIUS ! LE SALON !" Harry laissa la trappe tomber alors qu'il chancelait, les mains sur ses oreilles, mais même avec la trappe fermée, la femme continuait à crier. "MAITRE LUCIUS, VENEZ RAPIDEMENT !"
***
Dans le train, Drago ouvrit ses yeux en tressaillant. "Oh, non !" dit il. "Harry, crétin invétéré, qu'est-ce que tu as fait ?"
Note des traducteurs
Vous tenez entre les
mains, la version corrigée. Si il reste des maladresses, n'hésitez pas à nous
les communiquer. Pour ceux qui veulent lire la suite de Draco Dormiens, vous la
trouverez sous le nom Angharrad. Pour ceux qui ont déjà lu Draco
Dormiens, il ne vous reste qu'à découvrir Draco Sinister toujours par la
DT-team
Nous avons besoin d'aide, rejoignez-nous dans la traduction !!
Ce que vous en avez pensez à la première publication :
Melepha : Whaou!
de mieux en mieux!
Lady-be : la suite please
Chari : :-( j'ai pas envie
d'attendre pour lire la suite moi! Mais bon quand il faut il faut donc je vais
essayer de patienter sagement.
En tout cas ça sera avec grand plaisir que je lirai la suite.
Ciao bisous byebye.
Guenhwyvar : Woah, super comme fic... mais c quoi le numero id de la fic en anglais? j'aimerai la lire en V.O.
Katarina : S'lut,
Comme ça Drago sait quelques sorts en magie noir? intéressant...Hermione est
vraiment plus sadique que je pensais. Quoique moi-même j'aurais pas résisté à
poser quelques petites questions en supplément à Drago. Mais c'est quoi son
espèce d'idée à Harry. Il aurais jamais du allé là. Déjà que son comportement
est douteux. Sa mère elle se doute déjà de quelque chose pis son père sa va pas
tarder. Tout de même j'ai aimé l'idée du lien entre Drago et Harry. Qui d'après
moi pourrais être très réaliste. Après tout quand on change de corps avec
quelqu'un on dois sûrement avoir des dédoublements de personnalité.
Bon, continue ta fic je l'adore!
Watery136 : ptdr euh ok lol continue!je veux savoir ce qui va arriver au crétin invertévré lol !
Eleva : Kikou, alalalalala!
Pov de Harry, Lucius
chéri va le MA-SA-CRE!
J'adore Lucius, et j'ai beaucoup aimée ce chapitre.
J'ai adoré ce chapitre, vivement la suite!
La DT-Team - 3 Novembre 2003
