Draco Dormiens

Auteur : Cassandra Claire cassandraclaire73@yahoo.com

Traductrice: alana chantelune (alanachantelunearamail.com) pour ce chapitre

Mention : PG-13

Résumé : Quand un accident de potion transforme Harry en Draco et Draco en Harry, chacun est prisonnier du rôle de l'autre. Romance, identités confondues, plans vraiment intelligents, un triangle amoureux et une collection de séances de pelotage…

Disclaimers : Cette histoire est basée sur des personnages et une situation créée et détenue par J.K.Rowling, de nombreux éditeurs et Warner Bros… Aucun profit n'est réalisé à partir de cette fiction, ni aucune infraction au code du copyright. Cette œuvre contient des citations de films, émissions de TV, pièces de théâtre, romans et documentaires. Ils sont tous cités à la fin du chapitre. Parfois l'auteur ne sait plus d'où viennent les citations, si vous le savez n'hésitez pas à écrire à Cassie !

Chapitre huit : Le sang des Malefoy

Il y avait de la lumière, et cela bougeait derrière la peau de ses paupières, comme de petits points de feu. Harry grogna et ouvrit les yeux.

Il était dans la chambre de Drago, allongé de tout son long sur le lit. Il ne pouvait pas bouger car chacun de ses poignets étaient attachés aux piliers du lit... Sa tête lui faisait mal, et cognait péniblement, comme si quelqu'un avait frappé sur un gong derrière ses tempes.

"Ne bouge pas." dit une voix.

Harry tourna la tête sur le côté et s'arrêta. C'était Narcissa. Elle tenait une scie à la main.

Harry ferma encore les yeux. Je fais un cauchemar, se dit-il. Et c'est vraiment un cauchemar débile..

Il ouvrit les yeux, mais Narcissa était toujours là. Elle appliqua la scie à l'endroit où la corde attachait sa main gauche au lit et la scia. Elle était très pâle, et ses yeux étaient plissés et se promenaient d'un coté à l'autre en ce petit tic étrange auquel Harry commençait à être habitué. Il aurait cependant préféré qu'elle ne l'ait pas en tenant une scie aussi près de ses artères.

"Narcissa…" dit-il. "Je veux dire, maman. Que..?" Son bras gauche se libéra, et il se tourna sur le côté pour la regarder découper les liens à sa droite.

"Ton père" dit Narcissa de façon hésitante "ne veut pas que tu essaies d'aller dans les cachots pour chercher ta petite amie." Elle leva la main à l'expression de panique qui passa comme un éclair sur le visage de Harry. "Elle va bien. Il l'a mise avec Sirius Black." Ses yeux cillèrent encore. "Sirius s'occupera d'elle."

Son bras droit se libéra et Harry s'assit sur son séant et commença à masser ses mains pour que le sang y circule de nouveau. La dernière chose dont il se souvenait était d'avoir été plaqué au sol par un des Mange-morts de Lucius. "Ils n'ont pas blessé Hermione, n'est-ce pas ?" demanda-t-il. "Parce que Lucius était prêt à..."

"Oh, il voulait la tuer." dit Narcissa sans exprimer d'émotion. "Il a lancé le Doloris sur elle pour essayer de lui faire dire où était Harry Potter. Mais elle ne l'a pas fait."

Harry sentit la sensation d'engourdissement laisser la place à l'envie de vomir. "Qu'est-il arrivé ?"

"Ton père" dit-elle (il réalisa qu'elle n'avait jamais dit le nom de Lucius, elle ne l'avait jamais, dans ses souvenirs, dit une seule fois) "disait que Harry Potter était là. Apparemment, il avait une cape d'invisibilité. Il s'est révélé de lui-même et les Mange-morts l'ont pris." Elle ne montra aucune émotion alors qu'elle disait cela

Harry lutta pour s'asseoir. Il posa ses mains engourdies sur celles de Narcissa, qui étaient aussi froides que la glace. Elle se tenait immobile, tenant le couteau. "Maman," dit-il. "s'il-te-plait, crois-moi, c'est vraiment important. Je sais que c'est difficile pour toi, mais… Est-ce que Harry est en vie ?"

Elle hocha la tête.

"Où est-il ?"

"Dans la salle d'escrime." dit-elle. Tandis qu'elle parlait, deux grosses larmes glissèrent de ses yeux et coulèrent sur son fin visage. Harry se sentit horriblement désolé pour elle, mais son esprit était avec Drago. Il glissa du lit, testa ses jambes (elles marchaient) et se précipita vers la porte. Narcissa le regarda sortir.

***

Dans son rêve, Hermione était sur le Chemin de Traverse. Elle était avec Harry, et ils achetaient des chaussettes. C'était une nouveauté pour Hermione - elle n'avait jamais révé à propos de chaussettes - pas de faire les courses avec Harry. Harry faisait de fréquentes apparitions dans ses rêves, apparaissant habituellement beaucoup plus qu'il ne le faisait dans la vie réelle et parfois ne portant rien d'autre que des chaussettes - mais ce rêve ne semblait pas tendre dans cette direction. Ce Harry était complètement habillé et avait l'air très sérieux.

Ils n'iraient pas très loin avec leur recherche de chaussettes. Toutes les boutiques semblaient abandonnées, sombres et vides. Les gens dans la rue passaient rapidement sans les regarder, les yeux baissés. Hermione essaya de prendre la main de Harry, mais il secoua la tête.

"Je devrais m'asseoir," dit-il "ça fait mal."

"Qu'est-ce qui fait mal ?" demanda-t-elle.

Harry montra sa veste ouverte. Elle baissa les yeux et vit le manche noir d'un couteau de quinze centimètres qui dépassait entre ses côtes. Son tee-shirt blanc était teinté de rouge par le sang et celui-ci formait une coulée jusqu'à ses chaussures, comme de la pluie. "Le couteau." répondit-il. "Ce n'est pas le mien, tu sais. C'est celui de Drago."

Hermione cria.

"Enervatum !" incanta une voix à son oreille. "Allez, Hermione, réveille-toi !"

Elle ouvrit les yeux et vit le visage de Sirius. Quel horrible rêve, pensa-t-elle. Normalement, elle n'aurait jamais interrompu volontairement un rêve avec Harry dedans. Mais elle était contente de se débarrasser de celui-là.

"Sirius." dit-elle d'une voix rauque. "Salut !"

Son visage se plissa en un sourire fatigué. "Tu es réveillée," dit-il "c'est bien. Désolé de t'avoir crié dessus. Je n'ai pas ma baguette, donc j'ai fait du mieux que j'ai pu."

Hermione commença à se lever sur ses coudes. Chaque partie de son corps lui faisait mal comme si elle avait été mordue. Elle regarda autour d'elle. Elle était dans une sombre et humide cellule de pierre avec une rangée de barreaux. Un banc de pierre était accroché le long du mur opposé. Elle semblait seule avec Sirius.

"Oh mon Dieu !" s'exclama-t-elle, se redressant avec raideur et saisissant le bras de Sirius. "Harry. Et Drago ! Où sont-ils ?"

"Je ne sais pas." dit Sirius, paraissant très calme. "J'espérais que tu me le dirais ."

Elle secoua la tête violemment.

"Un groupe de Mange-morts t'a amené ici." raconta-t-il sans enthousiasme. "Harry et Drago n'étaient pas avec eux. Ils t'ont jeté avec moi et ils sont partis." Il lui tapota gauchement les épaules. "Tu te rappelles ce qui s'est passé, Hermione ?"

Hermione se sentit prête à fondre en larmes de panique. "C'était horrible !" dit-elle. "Les Mange-morts ont pris Drago. Ils pensent qu'il est Harry. Et Harry..." Les larmes menacèrent de jaillir, mais elle se força à parler lentement, racontant à Sirius tous les événements de la soirée. "Et puis, Drago a retiré la cape d'invisibilité et ils ont lancé... un sort d'emprisonnement autour de lui. Je n'ai pas vu ce qui s'est passé après ça, je n'ai pas vu ce qui s'est passé pour Harry ou pour Drago. Je crois que Lucius m'a jeté un sortilège de Stupefixion." Maintenant, les larmes coulaient. "Drago pourrait être mort, Sirius."

"Ils ne le tueront pas." dit Sirius. "Ils pensent que c'est Harry ; ils vont utiliser l'Imperium sur lui. Et pour ça, ils ont besoin de Voldemort. Donc, nous avons un peu de temps."

"Combien de temps faut-il pour appeler Voldemort ?" demanda frénetiquement Hermione. "En combien de temps peut-il être ici ?"

"Et bien...." dit Sirius avec répugnance. "Ce n'est pas comme prendre le bus, Hermione. Voldemort peut probablement apparaître ici instantanément. Mais," ajouta-t-il, "tel que je connais Lucius, il voudra avoir tout préparé à la perfection et à l'avance - sans mauvaise surprise pour le seigneur des Ténèbres quand il viendra ici."

"Je hais Lucius !" dit Hermione avec véhémence. "C'est un pervers affreux, démoniaque, avec son bijou au cou, qui ne se soucie même pas de son propre fils."

"Il est encore plus que ça." dit Sirius, avec un demi-sourire. "Il…"

Il s'arrêta brutalement et la regarda pensivement.

"Quoi ?" dit Hermione.

"Qu'as-tu dit à propos de Lucius portant un bijou ?"

"Il y avait ce pendentif vraiment affreux qu'il portait." dit Hermione. "Il y semblait très attaché. Il gardait la main dessus quand il a... tu sais... essayé de m'avoir dans son bureau." Elle rougit furieusement.

"Décris-le !" demanda Sirius.

Hermione le décrivit : une chaîne d'or avec pendentif en verre transparent enchanté, dans lequel un objet était enchâssé, un objet qui avait l'air d'une petite dent humaine. Quand elle arriva à la partie sur la dent, Sirius bondit sur ses pieds et commença à marcher de long en large dans la cellule.

"J'avais vu juste..." murmura t-il. "C'était resté au fond de ma mémoire tout ce temps.... J'ignorais juste comment il le faisait."

"Faire quoi ?" dit Hermione, tournant la tête pour suivre la démarche anxieuse de Sirius.

"La contrôler.

— Contrôler qui ?

— Narcissa." Il s'assit durement sur le banc.

"Sirius," dit-elle fermement. "assez avec les réponses par énigmes. S'il-te-plait, parle français."

"Je ne savais pas comment il a pu la forcer à l'épouser dans un premier temps." dit Sirius, manifestement toujours pensant à voix haute. "Elle l'avait toujours détesté. Je pense qu'il a dû utiliser une sorte de charme de coercition sur elle, si ce n'est pas l'Imperium lui-même."

"Es-tu en train de dire qu'il a forcé Narcissa à l'épouser ?" dit Hermione, intéressée malgré elle. "Oh, c'est justement le genre de chose qu'il ferait, n'est-ce-pas ?" Elle fronça les sourcils. "Mais ça n'a pas de sens... il ne peut pas l'avoir gardé sous l'Imperium ou autre chose comme ça pendant dix-sept ans ; elle serait morte, ou folle."

"Il n'en avait plus besoin après la première année, à peu près." dit Sirius tranquillement. "Il avait quelque chose de mieux." Il jeta un coup d'œil à l'expression ahurie d' Hermione. "As-tu déjà entendu parler d'un Charme Epicyclical ?"

"Lucius a un livre à propos de ça dans son bureau. L'Imperium est dedans." Elle frissonna. "Il a l'air vraiment maléfique, ce livre, je trouve."

"Il y a des sorts qui peuvent transférer l'essence d'une personne ou d'un animal dans un objet. C'est dur à expliquer, mais beaucoup sont des sortilèges de Magie noire pour des raisons évidentes. Tu dois prendre quelque chose de cette personne... le plus jeune possible quand tu l'accomplis, c'est le mieux... comme des cheveux, ou une dent et le placer dans un objet. Comme un pendentif. Et cet objet contiendra l'essence de cette personne, ce que les Grecs appelaient l'étincelle de vie. Si on détruit ou endommage cette chose..."

— On tue la personne ?

— Exactement.

— Donc Lucius... tu penses qu'il a pris une dent de Drago quand il était bébé ?

— Je pense qu'il porte la vie de Drago autour de son cou depuis le jour où Drago est né. Drago ne doit pas être au courant de ça, bien sûr. Mais Narcissa, si. Tout ce que Lucius aurait à faire, c'est de briser le pendentif, de le casser, et Drago mourrait. Si Narcissa le quitte... si elle le défie...

— Mais Drago est son fils," souffla Hermione "son seul héritier, il l'a dit.

— C'est juste une possession de Lucius. Tu ne le sais pas, mais je le connaissais au Ministère. C'était un maître manipulateur, un pur carriériste. Drago est juste une chose pour lui, quelque chose à posséder et à contrôler."

Hermione pensa à ses propre parents, d'ennuyeux dentistes. "Pauvre Drago !" soupira-t-elle.

***

Harry courait à toute vitesse à travers les couloirs, priant pour ne pas être vu ("Hey ! Petit ! Plus doucement !" hurla le portrait d'un des ancêtres vampires de Drago lorsqu'il passa devant lui). Arrivé à la salle d'escrime, il regarda à l'intérieur. C'était exactement comme lorsque Lucius avait conduit Harry au Manoir le premier jour – ou à peu près. Les tapisseries montrant des scènes de combats de sorcellerie n'avaient pas changées, pas plus que l'anneau de combat, mais dans le coin éloigné, une étrange sorte de structure avait été érigée. C'était quelque chose comme Harry n'en avait jamais vu avant.

De brillantes barres de lumière, séparées les unes des autres de cinq pouces environ, couraient du sol au plafond. Elles dessinaient une forme carrée, d'environ cinq pieds sur sept. C'était une cage, réalisa Harry, une cage faite de lumière... et dans cette cage, il y avait Drago.

Harry s'approcha de la cage précautionneusement. Il était évident que quoi que ce fut, c'était un puissant objet magique, et l'expérience d'Harry avec les puissants objets magiques lui disait qu'il ne fallait pas s'amuser avec.

Drago était allongé sur le côté, sur le sol, les yeux fixés sur le plafond. Pendant un moment, Harry eut peur qu'ils aient utilisé le sortilège d'entrave corporelle sur lui, mais il tourna la tête quand Harry s'approcha et sourit presque.

"Salut !" dit-il.

Il avait un œil au beurre noir et sa lèvre supérieure était fendue. Sous sa manche gauche, Harry put voir que l'un de ses poignets était enflé et de la taille d'une balle de tennis.

"Ils t'ont malmené." fit Harry d'un ton catégorique.

"Ca va." rétorqua Drago, tournant son regard vers le plafond. "S'il y a une chose que j'ai appris quand j'étais petit, c'est de prendre des coups."

Harry s'agenouilla près des barreaux. "Malefoy," dit-il. "Narcissa m'a dit ce que tu as fait. C'est la chose la plus courageuse que j'avais jamais entendue. Et la plus stupide. Mais c'était vraiment courageux."

— Merci ! C'était probablement toi. Le type courageux et le type stupide."

Harry secoua la tête. "Je ne pense pas. Bon," admit-il "peut-être le type stupide."

Drago sourit faiblement.

"Ecoute," dit Harry. "je suis venu pour te faire sortir de là. Ensuite, tu pourras m'accompagner jusqu'aux cachots et nous pourrons aller…"

Drago secoua la tête. "Pas possible." dit-il "Je sais que c'est un Sortilège d'Emprisonnement. Il faudrait vraiment être un très puissant mage noir ou un Auror pour le lever. Et les barreaux sont physiquement incassables."

Harry n'arrivait pas à croire que Drago ait l'air résigné. "Je ne te laisserai pas ici.

— On dirait qu'il est temps que tu apprennes qu'il y a certaines choses que tu ne peux pas accomplir. Ça serait bon pour toi.

— Pas pour toi, pourtant. Allez, Malefoy... réfléchis.

— OK. Il y a une chose." Drago regarda encore le plafond de la pièce.

"Quoi ?

— Je pense que tu le sais, Potter. En fait, c'est quelque chose qui te fera probablement plaisir."

Harry secoua la tête, ahuri.

Drago se redressa et rampa près de là où Harry était agenouillé, en faisant attention de ne pas peser sur son poignet foulé. "C'est très simple, en fait." dit-il. "J'ai besoin que tu me tues."

Harry le regarda avec des yeux ronds. "Quoi ?

— Je peux t'apprendre l'Avada Kedavra." dit Drago, avec le même ton obligeant que quelqu'un qui lui offrirait un stylo qu'il avait demandé. "Ce ne sera pas difficile.

— Tu es fou." dit Harry, intimidé. " Je ne vais pas te tuer, Malefoy."

Drago était maintenant agenouillé devant Harry. Il le regardait intensément. "Pense à ça, Potter." dit-il. "C'est juste pourir un peu plus tôt que prévu. De toute façon, quand ils poseront leurs mains sur moi, et utiliseront le Lacertus… que se passera-t-il dans ce cas ? Ils utiliseront l'Imperium sur moi et m'utiliseront comme un outil pour tuer Moldus et Sang-de-Bourbe. Je ne résisterai pas aussi longtemps que toi – je n'ai pas une volonté aussi forte que la tienne – mais il ne me faudrait pas longtemps pour tuer le premier enfant de Moldu que je croiserai. Et qui crois-tu que ce sera ?"

Harry ferma les yeux. "Oh, non.

— Mon père" dit Drago platement "pensera que c'est très amusant de faire en sorte que Harry Potter assassine sa propre petite amie. En fait, s'il a gardé Hermione en vie, c'est sûrement pour ça.

— Je hais ton père, Malefoy." dit Harry sans ouvrir les yeux.

"Ouais." répondit Drago. "Je le hais aussi."

Et ils firent silence un moment, sans que l'un regarde l'autre, têtes baissées dans une même contemplation. Une sombre, une claire ; une à l'extérieur des barreaux de la prison, l'autre à l'intérieur.

"C'est vraiment dommage que ça ne soit pas raconté." dit finalement Drago, à mi-voix. "Je parie que ton ami Sirius en bas dans les cachots pourrait rompre le sort d'emprisonnement. Il a vraiment l'air d'être un puissant sorcier.

— Ouais. Si seulement…" Il s'interrompit, secoua la tête et fixa Drago d'un air de folie. "C'est ça !" souffla-t-il. "C'est ça ! Tu es formidable, Malefoy ! Je voudrais t'embrasser, mais ça serait grossier !"

Drago le regarda sans expression. "Huh ?

— Donne-moi ta main.

— Pourquoi ?" demanda Drago, soupçonneux.

"Donne-moi juste ta main." dit Harry avec impatience. Avec l'expression de quelqu'un qui ne s'inquiète plus de ce qui lui arrive, Drago passa sa main à travers les barreaux, et Harry la prit. Il fouilla dans la poche de son jeans de son autre main, prit le couteau que Sirius lui avait offert pour son quatorzième anniversaire, et l'ouvrit d'un geste. Puis il appliqua brutalement la lame contre la paume de Drago. Le sang jaillit de la coupure, éclaboussant la manche de la chemise de Drago.

"Hey !" dit Drago, essayant de retirer sa main. "Qu'est-ce que tu fais ?"

Mais Harry avait maintenant tourné le couteau vers lui, et coupé sa propre paume. Il laissa tomber le couteau, tendit sa main, et saisit celle de Drago qui saignait, serrant solidement les blessures ensembles.

"Je suis touché que tu veuilles devenir mon frère de sang." dit Drago, en regardant leurs mains sanglantes et entrelacées. "Mais est-ce que c'est vraiment le moment ?

— La ferme, Malefoy," dit Harry, qui souriait comme un fou. "Allez, réfléchis. Le sang des Malefoy. Seul celui qui a du sang des Malefoy dans ses veines peut ouvrir la trappe."

La bouche de Drago s'ouvrit. Puis il se pencha en avant, et empoigna la main d'Harry aussi fort qu'il pouvait, tellement fort que ses articulations devinrent blanches.

"Qu'est-ce que tu fais ?" dit Harry en riant.

"Qu'est-ce que tu crois que je fais, Potter ? J'essaie de saigner plus vite."

***

Harry approcha nerveusement de la trappe et posa sa main, rendue poisseuse par son propre sang et celui de Drago, sur la poignée. Rien ne se passa. Il n'y eut pas de cri et pas d'alarme. Enhardi, Harry ouvrit la porte d'un coup sec et se coula dans l'ouverture.

Il se demanda combien de temps ils avaient avant que Lucius et les autres viennent pour Drago. Drago… voilà qu'il pensait à lui par son prénom maintenant, ce qu'il n'aurait jamais cru possible. Surtout qu'il se sentait malade à chaque fois qu'Hermione disait le mot Drago. Je sais que tu n'aimes pas Drago, Harry mais il a changé.

Changé. Peut-être avait-il changé, pensa Harry, tournant un angle du labyrinthe. Il était convaincu que tout venait du sortilège de Polynectar, mais est-ce qu'un sort comme ça pouvait vraiment être assez puissant pour contrebalancer une vie entière dévouée totalement à son propre intérêt et contraindre quelqu'un, qui n'avait pas ailleurs jamais montré d'inclination pour l'héroïsme, à risquer sa propre vie pour celle d'une fille qu'il connaissait à peine ? Harry n'était pas sûr. Pour ce qu'il en savait, pour quelque raison, Drago avait sauvé Hermione de la torture et probablement de la mort. Cela faisait de Harry le débiteur de Drago. Il ne voulait pas être comme Rogue, voué à l'échec toute sa vie par la culpabilité et le ressentiment; il ne laisserait pas Drago Malefoy mourir alors qu'il lui devait quelque chose.

Il était devant la porte des cachots, maintenant. Il leva sa main ensanglantée et la referma sur le verrou, qui vint comme s'il était fait de spaghettis. Il le laissa tomber, poussa la porte ouverte et se glissa à l'intérieur.

Sirius et Hermione étaient assis ensembles sur le banc de pierre au fond de la cellule. Sirius semblait... hé bien, extrêmement sérieux ; alors qu'il lui expliquait quelque chose, Hermione hochait la tête et avait l'air ridiculement jolie dans la robe de satin de Narcissa. Elle sembla sentir qu'Harry était là avant qu'il ne dise quelque chose ; elle sauta sur ses pieds et courut à travers la cellule, passant ses bras à travers les barreaux pour attraper sa main.

"Harry... tu vas bien ?

— Ouais... Ouille !"

Il grimaça alors qu'elle faisait pression sur sa main entaillée. Elle vit le sang et s'étrangla : "Est-ce que Lucius...?

— Non. Ce n'est pas mon sang. Un peu de celui de Drago."

Elle devint verdâtre. "Est-ce qu'il va bien… Est-ce qu'il est blessé ?

— Ils l'ont tabassé, mais pas trop fort. Nous devons le sauver de Voldemort." dit Harry d'une voix tendue. Il se tourna vers Sirius. "Tu sais quelque chose sur les sorts d'emprisonnement ?"

***

Drago s'allongea sur le côté, regardant le plafond. Il supposait qu'il aurait du se sentir paniqué mais il ne l'était pas. Une sorte de paix glacée descendait sur lui, et il ne sentait presque rien.

Harry était dans les tunnels en dessous de la maison maintenant. Drago ferma les yeux ; il pouvait mieux sentir Harry dans les ténèbres. C'était un peu comme si une corde invisible les reliait, avec lui à un bout et Harry à l'autre – parfois cela le tirait vers lui, réclamant son attention ; à d'autres moments, il était très difficile de trouver Harry à l'autre bout. Juste maintenant, c'était facile ; il pouvait presque le voir. Etranges visions, pensa t-il. J'ai d'étranges visions. Mais il gardait le sentiment de ne pas être seul.

Hermione était avec Harry maintenant. C'était blessant de penser à elle, comme la douleur de dents cassées. Mais elle était en vie, et c'était en partie grâce à lui. Il ne regrettait pas d'avoir fait ce qu'il avait fait. Il était toujours resté assis et avait regardé Harry faire les choses ridicules et héroïques qu'il faisait et se demandait non seulement pourquoi il les faisait, mais comment. Maintenant, il savait. On faisait juste ce qu'il y avait à faire : il y avait un seul choix qui avait un sens, un chemin pour l'atteindre, et on le prenait. C'était merveilleusement simple. Il se demandait, toutefois, si le choix lui serait apparu si simple s'il n'avait pas eu Harry dans sa tête ?

Quand la porte de la salle d'escrime s'ouvrit, Drago pensa un instant qu'il l'avait imaginé. Il tourna lentement la tête.

C'était son père.

Et Lucius n'était pas seul. Un très grand homme dans une longue robe encapuchonnée était avec lui. Il portait des gants rouges et tenait une baguette. Il marcha rapidement à travers la pièce en direction de la cage. "Liberos !" incanta-t-il, et sa voix était horrible et sifflante.

Les barreaux de la cage s'évanouirent et Drago se leva. Il se sentit soudainement nu, sans protection. Le grand homme s'avança vers lui et regarda son visage. Puis il s'arrêta et retira son capuchon.

Drago étouffa un hurlement. Une peau lisse, sans cheveux, de la couleur du sang --- des yeux jaunes, bridés avec des pupilles verticales comme les chats --- des déchirures pour narines --- une bouche sans lèvre.

"Lucius," dit l'horrible voix, qui appartenait, Drago le savait maintenant, à Lord Voldemort "tu as fait du bon travail, vraiment du très bon travail."

***

Une fois qu'il eut sorti Hermione et Sirius de la cellule, Sirius fit décrire sept fois à Harry la cage rayonnante dans laquelle ils gardaient Drago avant d'être satisfait. "Je peux lever le sort," dit-il "mais j'ai besoin de ma baguette."

"Tu peux utiliser la mienne." offrit Hermione, mais Sirius secoua la tête.

"C'est un sortilège très compliqué." dit-il. "J'ai besoin de ma propre baguette. Je sais où elle est, j'ai vu Lucius la ranger dans un tiroir de son bureau. Ecoutez," ajouta t-il "sous forme de chien, je peux y aller un peu plus vite. Je pense que je ferai mieux d'aller devant, et vous deux vous suivrez derrière. Je lèverai le sort d'Emprisonnement, si je peux, et je vous retrouverai dans la chambre de Drago."

"Et si..." Hermione déglutit difficilement. "Tu-Sais-Qui est déjà avec lui ?"

Sirius fit une grimace. "Alors, j'irai vous rejoindre, et nous verrons comment sortir de là." dit-il. Il posa sa main sur l'épaule de Harry qui le regarda dans les yeux une seconde. Puis il hocha la tête. "OK !"

Sirius quitta Harry, et il prit immédiatement sa forme canine, dans laquelle il quitta les cachots. Harry et Hermione suivirent plus lentement. Harry était très silencieux et semblait malheureux. Il marchait très vite, presque en courant.

"Drago va bien ?" demanda Hermione timidement. "Je sais, tu as dit qu'il n'allait pas trop mal, mais il doit vraiment être terrifié."

"Il ne va pas trop mal. En fait, il m'a demandé de le tuer." dit Harry, grimpant sur un amas de pierres brisées. Il se retourna pour aider Hermione à passer l'obstacle et découvrit qu'elle s'était arrêté en montant et le regardait avec des yeux rond.

"Quoi ? Qu'est-ce que tu as dit, Harry ?"

"J'ai pris mon fidèle couteau et je le lui ai planté dans la poitrine. Qu'est-ce que tu penses que j'ai dit ?" grogna Harry, agacé. "Je disais qu'il était fou, je ne vais pas le tuer."

Hermione entreprit de descendre après lui sans son aide. "Pourquoi ? Pas pourquoi tu ne veux pas le tuer, mais pourquoi, tu sais, a-t-il dit ça ?"

"Si ils utilisent l'Imperium sur lui, ça le tuera de toute façon." dit Harry sobrement. "Il ne voulait pas le faire, il ne voulait pas prendre le risque qu'il puisse finir par tuer des gens. Il a dit que c'était juste mourir un peu plus tôt que prévu de toute façon."

Hermione resta de nouveau clouée sur place. Harry commença à se demander s'ils allaient jamais faire un quelconque progrès dans leur marche. "Harry...

— Quoi ?

— C'est quelque chose que tu as dit. Durant notre première année, quand nous étions à la recherche de la Pierre Philosophale... Tu disais que si Tu-Sais-Qui t'avais attrapé, ce ne serait que mourir un peu plus tôt que prévu de toute façon."

Ils se regardèrent. "Tu penses que c'est moi ?" dit Harry avec inquiétude.

Hermione semblait extrêmement malheureuse. "Je ne sais pas." dit-elle. "Je ne veux pas y penser."

"Je ne pense pas que ce soit ça." dit Harry, plutôt inopinément.

Hermione lui sourit. "J'espère que non," dit-elle "je l'ai déjà invité à me rendre visite cet été."

Maintenant, c'était à Harry de se tourner pour s'arrêter de marcher. "Il transformera ta famille en crapauds, Hermione." dit-il, en sinistre écho à ses propres angoisses.

"Il ne fera pas ça." dit-elle avec obstination. "Mes parents l'apprécieront. Il a vraiment de bonnes manières, et il a de bonnes manières et... et il a lu L'Histoire de Poudlard."

Harry se retourna. Puis il se planta devant Hermione, la saisit par les bras, et la regarda intensément dans les yeux, chose qu'il n'avait jamais fait. "Est-ce que tu l'aimes bien, Hermione ? Je sais que tu l'as embrassé et tout, mais est-ce que tu l'aimes bien ?"

"Ouais," dit-elle, se surprenant elle-même "je l'aime bien, vraiment.

— Est-ce que tu l'aimes ?

Harry !

Pourrais-tu l'aimer ?

— Oui !" s'exclama-t-elle "Oui, je pourrais !" Elle essaya de dégager ses bras, mais il la tenait fermement. "J'en ai vraiment marre que tu joues les grands frères, Harry." ajouta-t-elle d'un ton tranchant. "Je n'ai plus douze ans, je ne suis pas une idiote et ce sont mes affaires qui je veux…"

"Hermione," l'interrompit-il "tu es trop stupide."

Et il l'embrassa.

Ce n'était en rien comme embrasser Drago. Embrasser Drago était doux, enivrant et amusant. Embrasser Harry n'était rien de tout cela. C'était un peu comme une bombe explosant dans sa tête. Elle se sentit se raccrocher à Harry comme si elle ne pouvait faire autrement, elle sentit Harry la serrer dans ses bras avec tant de force que cela en était presque douloureux. Elle pouvait être couverte de bleus, mais elle s'en moquait. Elle ne pouvait plus respirer, mais elle s'en moquait. Il y avait une pierre qui s'enfonçait dans le creux de ses reins, mais elle s'en moquait. Elle pouvait sentir le cœur de Harry battre sauvagement contre le sien, c'était ce qui importait; ça, et la pression de ses lèvres sur elle et le désir qu'elle sentait émaner de lui alors qu'il l'embrassait.

Ce fut un choc quand il s'arracha à elle et recula. Elle vit que sa poitrine se levait et retombait rapidement comme s'il avait couru. Il continua à reculer jusqu'à ce qu'il soit debout contre le mur opposé, la regardant avec ce qui semblait être un peu d'horreur.

"Je suis désolé." dit-il. "Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je suis vraiment désolé."

Elle était déroutée. "Pourquoi ? Pourquoi es-tu désolé ?"

"C'est..." Il eut un geste vague vers elle, et vers lui-même. "Toi et moi. Les choses sont déjà assez compliquée. Je ne devrais pas rendre la situation encore plus mauvaise."

"Mauvaise ?" Hermione le fixa. "Es-tu en train de dire que m'embrasser est une mauvaise chose ?"

"Non ! T'embrasser... était génial." dit Harry faiblement. Puis il se redressa, l'air déterminé. "Mais je ne le referai pas."

"Pourquoi pas ?" dit Hermione.

"Parce que…" dit Harry. Il avait sorti son couteau de sa poche et ne cessait de le tripoter. Il restait du sang sur la lame. "Ça serait mal."

"Mal ?" Il était malade ? "Drago avait raison," dit-elle platement "tu deviens fou."

"Je ne deviens pas fou. J'y ai beaucoup pensé, Hermione, ne pense pas que je suis juste…"

"Tu ne veux pas savoir ce que je pense." grogna-t-elle.

"Je veux savoir !" dit Harry. Il avait l'air désespérément malheureux, mais Hermione n'avait pas la patience de se sentir désolée pour lui. Elle fit deux pas en avant et le saisit par le col de sa robe.

"Dis-le !" exigea-t-elle.

Il refusa de la regarder. "Je ne peux pas."

"Dis-le, Harry !"

Maintenant, il avait l'air têtu et en colère, aussi têtu qu'Harry pouvait l'être. "Si tu me demandes de te dire quels sont mes sentiments pour toi," dit-il "je ne peux pas. Je ne peux pas et ne le ferai pas.

— Je te l'ai demandé une fois auparavant. Je ne te le redemanderai pas encore. C'est maintenant, Harry, c'est la dernière chance que je te laisse, est-ce que tu comprends ?

— Je ne peux pas !" dit-il encore.

"Bien." dit-elle, et elle le repoussa. Son couteau tomba par terre et elle se baissa pour le reprendre. Quand elle se redressa, elle vit qu'il la fixait.

"Bien ?" répéta-il, incrédule.

"Ouais." dit-elle, en lui donnant le couteau. Machinalement, il le prit. "Bien. Pendant six ans, je me suis demandé si tu étais, tu sais, le seul pour moi. Et maintenant," dit-elle "maintenant je sais que tu ne l'es pas."

Les yeux d'Harry s'écarquillèrent. "Hermione, je…"

Mais elle le frôla en passant et commença à marcher. Harry resta immobile un instant, serrant très fort le couteau dans sa main. Puis il la suivit.

***

Sous forme canine, Sirius courut à toute allure à travers les couloirs entortillés des cachots et sortit par la trappe. Restant dans les ombres, il se glissa dans le vestibule, se dirigeant dans la direction où se trouvait le bureau de Lucius d'après ses souvenirs. Il avait de la chance, pensa-t-il, beaucoup de chance que la maison soit tellement déserte -- il ne pouvait imaginer où étaient Lucius et les Mange-morts, mais il ne semblait y avoir personne aux alentours.

Il tourna la poignée de la porte de Lucius avec sa patte, et se glissa à l'intérieur. Ce qu'il vit le bouleversa tellement qu'il reprit sa forme humaine sans même y penser et poussa un grand cri.

Narcissa était assise derrière le fauteuil en chêne de Lucius. Elle était très pâle, et elle tenait la baguette de Sirius dans ses mains. Quand elle le vit, ses yeux commencèrent à regarder partout dans la pièce.

"Sirius," dit-elle, et elle lui tendit sa baguette d'une main tremblante "je savais que tu viendrais pour ça. Prends-là et va-t'en."

Il la saisit. Il avait une folle envie de toucher sa main en faisant cela, mais il la réprima. "La salle d'escrime," dit-il gentiment "comment puis-je y aller ?"

Elle secoua la tête. "Va-t'en, Sirius.

— Narcissa, je dois retrouver Harry avant que le Seigneur des Ténèbres arrive à lui. Est-ce que tu comprends ?

— Je comprends, mais le Seigneur des Ténèbres est déjà arrivé à lui."

***

Drago ne pouvait croire combien Voldemort était hideux. Il n'avait jamais vraiment pensé à ça, mais il avait toujours présumé que le Seigneur des Ténèbres avait la même apparence que n'importe quel autre Mange-mort, peut-être plus grand et plus pâle, mais encore humain. En regardant les yeux de chats fendus et écaillés dans ce visage sans nez, Drago se sentit soudainement désolé pour Harry. L'avoir en face de soi jour après jour. Voir son visage dans ses rêves. C'était horrible.

Drago savait qu'il devrait se sentir paniqué, mais il ne l'était pas. Il ne savait pas pourquoi. En partie, supposait-il, parce qu'il pouvait encore sentir Harry et Hermione au bout de la corde invisible. Ils arrivaient à travers les tunnels, le cherchant, et il pouvait les sentir inquiets et soucieux. Cela le faisait se sentir moins seul, même s'il savait qu'il n'y avait pas de chemin pour qu'ils arrivent à temps.

Il tourna son regard vers son père, qui avait l'air à la fois plein d'anxiété et d'un espoir avide. "Etes-vous satisfait, Maître ?" dit Lucius Malefoy.

"Je le suis." dit le Seigneur des Ténèbres. "Lucius, toi et les Mange-morts avez très bien travaillé."

"Lucius et les Mange-morts," fit Drago, souhaitant que sa voix ne sonne pas trop rauque. "Chouette nom pour un groupe."

Lucius et Voldemort le regardèrent d'un bloc. Drago baissa les yeux. S'il devait mourir, il était déterminé à mourir en étant odieux, ce pour quoi après tout il était plutôt doué.

Le Seigneur des Ténèbres se pencha et posa sa main sur le front de Drago, directement sur la cicatrice en forme d'éclair de Harry. Sa main était froide. "Est-ce que mon contact te brûle ?" demanda-t-il de son horrible voix. "Est-ce que tu souffres, Harry Potter ?

— Non, mais ça chatouille à mort."

Il était évident que Voldemort n'avait pas le sens de l'humour. Il jeta un regard à Lucius, qui le regarda sans expression et haussa les épaules. "Il ment." dit Lucius.

Les horribles yeux de chats de Voldemort se plissèrent. "C'est lui ?"

Il recula et retira un de ses gants. La main qui se révéla en dessous était d'un rouge sombre, plutôt d'une couleur brique, avec de long ongles noirs. Il y avait de longs sillons le long de ses paumes, comme des blessures ou des brûlures cicatrisées.

"Prends ma main, Harry Potter." dit-il, tendant celle-ci vers Drago.

"Seulement quand vous aurez pris une pommade pour ces blessures, ça a l'air vraiment mauvais.

Prends ma main !"

La main de Voldemort vola avec la rapidité d'un serpent à l'attaque et saisit celle de Drago, la broyant dans son étreinte. C'était la main que Harry avait coupé et la douleur était aiguë. La main du Seigneur des Ténèbres était froide et écaillée comme une peau de lézard. Il n'y avait aucun pouls. Drago se libéra se sa main aussi vite qu'il put.

Le Seigneur des Ténèbres se tourna vers Lucius Malefoy et son visage n'était pas du tout de bonne humeur. "Est-ce une blague, Lucius ?

— Je ne… Je ne comprends pas ce que vous voulez dire." bégaya Lucius.

"Ceci," et Voldemort fit un geste dédaigneux de la main vers Drago "ceci n'est pas Harry Potter. Pensais-tu qu'un pauvre déguisement me tromperait moi ? Moi, qui possède le propre sang de Harry Potter dans mes veines ? Je ne sais pas qui il est -- quelque Moldu que tu as transformé avec une Potion de Polynectar --- qu'est-ce que tu espérais accomplir, Lucius ?"

Le visage de Lucius Malefoy avait pris la couleur du lait caillé. "Pas... Harry... Potter ?" bégaya-t-il.

"Ne prétend pas que tu ne le savais pas." dit Voldemort, mais Lucius était dans un état de choc trop avancé pour dire quoi que ce soit. Il avait les yeux exorbités, fixés sur Drago. Drago lui fit un signe de la main.

"Qui es tu ?" lui demanda Lucius, d'une voix étouffée. "Un des amis de Potter...?

— Pas vraiment.

— Il y a une simple solution à cette question, Lucius." intervint Voldemort. Il sortit sa baguette et en enfonça l'extrémité dans la poitrine de Drago, ce qui lui fit un peu mal. "FINITE INCANTATUM !" clama le Seigneur des Ténèbres.

Pendant un instant, rien ne se passa, et Drago était sûr que le sort n'avait pas marché. Puis la sensation de fusion dont il se souvenait l'emporta encore, accompagné par la douleur qui lui déchirait les nerfs comme une volée de flèches minuscules. C'était comme si sa propre peau se déchirait sans arrêt, ses os fondaient et se reformaient. Il se plia en deux et tomba à quatre pattes sur le sol, haletant, sa vision brouillée par la douleur.

Il lui sembla voir son propre corps depuis une distance lointaine, il se vit changer. Et il vit l'étroite corde de lumière qui s'étirait entre lui et Harry claquer comme une ligne de pêche trop tendue. La vision d'Harry qu'il pouvait voir derrière ses paupières intérieures tournoya dans les ténèbres – et il fut seul.

Drago se dressa lentement, sentant la douleur refluer. Sa vision était encore floue... mais ça, réalisa t-il, c'était parce qu'il portait toujours les lunettes de Harry, dont il n'avait plus besoin. Il leva le bras pour les retirer, mais ses mains tremblaient tellement qu'il lui fallut trois essais avant qu'il puisse les ôter.

Il leva les yeux. Son père et Voldemort le regardaient fixement, Voldemort avec curiosité et Lucius avec une expression qui disait que tous ses pires cauchemars venaient juste de devenir réalité en cet horrible instant.

"N'est-ce  pas ton fils, Lucius ?" demanda le Seigneur des Ténèbres.

References:

1)"Le Seigneur des ténèbres est déjà venu pour lui." Je ne crois pas qu'il s'agissait d'une reference consciente, mais dans The Dark Is Rising (La montée des ténèbres) de Susan Cooper, le ranger dit "Les ténébreux est déjà venu pour moi."

2) "Ca chatouille comme l'enfer." -- Buffy.

Note des traducteurs

Huitième chapitre corrigé de Draco Dormiens. Si il reste des maladresses, n'hésitez pas à nous les communiquer.

Ce que vous en avez pensé lors de la première edition

Debbie Ils ont enfin retrouvé leurs corps! Belle surprise pour Lucius! Il a livré son propre fils à Voldemort, même si pour lui c'est qu'une possession, c'est quand même son fils!

Pour like et love, tu t'es vraiment bien débrouillée! J'aurai pas su le faire!

Sinon, ben, juste une chose: CONTINUE!

Csame Magnifique ! Bravo ! C'est vraiment très bon ! Il y a maintenant deux Drago.. Voilà qui va compliquer légèrement la situation, n'est ce pas ? Par contre, je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi Voldemort a une main coupée. UN exploit antérieur de Harry ?

Encore bravo !

Miya Black Ben bravo à Alana, tu traduit aussi bien qu'Angharrad! J'ai hâte de lire la suite, cette fic est vraiment géniale!

Top_cerise J'addor réèllement et j'ai deja hate a la suite!

Katarina S'lut,

L'auteur est vraiment ingénieuse.Non mais faut avouer qu'il fallait y penser à l'échange de sang.Trop drôle:Harry s'excuse après avoir embrassé Hermione et ensuite il veut pas dévoiler ses sentiments pour elle.Ça me mêle toute.Ensuite il y a voldy qui découvre que Harry est Drago et vice-verca .Dire qu'il fallait juste un petit (mais puissant) "FINITE INCANTATUM" pour rompre le sort.Hé oui c'était pas plus dur que ça!

Alors je te (vous) souhaite bonne chance pour la traduction (qui est très longue).

Blou tro bien ! ENCORE ENCORE ENCORE ENCORE ! *blou déguiser en ponpon girl* euh *se regarde* nan mé la chui ridicul...kof...

Lily oui oui, la suite !

Lulune OH :0 c'Est trop cruel de t'arrêter là!Continue please!

Tiphaine.ly je viens de lire ta fic et je dois te dire que j'aime beaucoup! vraiment j'ai hate de lire la suite, je l'attend avec impatience!

Mia MWA JE TROUVE KEL TRADUI TRE BIEN !

ta ka la traduire twa... c bo de parler et de critiker...

Cet fic é tro bien ! tarete pa de traduire mm si quelque z1 m bien passer son tps a rabaisser tt le mon2...

Angharrad – 25 Novembre 2003