Draco Dormiens

Auteur : Cassandra Claire cassandraclaire73@yahoo.com

Traductrice: alana chantelune (alanachantelunearamail.com) pour ce chapitre

Mention : PG-13

Résumé : Quand un accident de potion transforme Harry en Draco et Draco en Harry, chacun est prisonnier du rôle de l'autre. Romance, identités confondues, plans vraiment intelligents, un triangle amoureux et une collection de séances de pelotage…

Disclaimers : Cette histoire est basée sur des personnages et une situation créée et détenue par J.K.Rowling, de nombreux éditeurs et Warner Bros… Aucun profit n'est réalisé à partir de cette fiction, ni aucune infraction au code du copyright. Cette œuvre contient des citations de films, émissions de TV, pièces de théâtre, romans et documentaires. Ils sont tous cités à la fin du chapitre. Parfois l'auteur ne sait plus d'où viennent les citations, si vous le savez n'hésitez pas à écrire à Cassie !

Chapitre 10 : Elaboration Epicyclique de Sorcellerie

Inconscient, Harry tombait, et tandis qu'il tombait, il rêvait. Dans son rêve, il était à une garden-party chez les Weasley. Mr et Mme Weasley étaient là, ainsi que tous leurs enfants : Charlie, paraissant un peu brûlé comme d'habitude, et Bill avec Fleur Delacour, qui étaient ensembles depuis un an maintenant. Fred, George et Ron étaient en train de jouer à la bataille de cartes explosives avec Ginny à une table de jeu verte dans un coin.

Drago Malefoy était là aussi, debout à l'ombre d'un grand chêne. Il portait des tennis blanches et avait l'air très content de lui. Il parlait avec une jeune fille élancée portant une robe jaune et un énorme chapeau blanc.

Je suis mort ? se demanda Harry. C'est le Paradis ? Et si c'est le Paradis, pourquoi Malefoy est-il là ?

La fille qui parlait à Drago se tourna soudainement, et Harry vit que c'était Hermione. Elle vint vers lui à travers la pelouse en faisant balancer sa raquette de tennis. Il reconnut la robe jaune qu'elle portait lors des vacances d'été qu'il avait passé avec elle et ses parents. Il l'avait toujours aimé. "Salut, Harry !" l'interpela-t-elle.

"Hermione," répondit-il en s'approchant d'elle "je pense que je suis tombé."

"Amoureux de moi ?" demanda-t-elle, l'air ému.

"Non, je veux dire, vraiment tombé. Comme tomber dans les airs. En fait, je me sens un peu malade."

L'air ému s'effaça de son visage, pour être remplacé par une expression de fureur. "Tu es vraiment un idiot, Harry Potter !" cracha-t-elle en levant son bras, et elle le frappa durement à la tête avec sa raquette de tennis.

Harry cria de douleur. "Qu'est-ce que tu fais ?" hurla-t-il. "Franchement !"

"Hey !" fit une voix à son oreille ; une voix qui n'était pas celle d'Hermione. "Harry ! Calme-toi !"

"Peut-être que la chute a dérangé son esprit." dit une autre voix, inquiète.

"Harry ?" dit encore la première voix "Harry, allez, réveille-toi." et cette fois Harry savait à qui elle appartenait. Il ouvrit les yeux et regarda autour de lui.

Il était allongé sur la banquette arrière d'une voiture et Ron Weasley était accroupi près de lui, l'air très pâle mais avec un grand sourire. George était dans le siège du conducteur, et Fred était assis près de lui. Tous deux étaient tournés vers lui, les yeux écarquillés, ce qui aurait constitué un problème si la voiture avait roulé, mais ce n'était pas le cas puisque la voiture était juste suspendue là.

Dans les airs.

Harry se redressa précipitamment. "Quoi… quoi ?" bégaya-t-il. "Comment ? Vous ? Ici ? Dans la voiture volante ?"

"C'est ça." approuva George. "Nous. Ici. Dans la voiture volante."

"Il semble avoir parfaitement saisi l'essentiel, n'est-ce pas ?" observa Fred.

Harry essaya encore. "Comment avez vous…?"

"Nous t'avons attrapé alors que tu tombais." expliqua George avec enthousiasme. "C'était la chose la plus dingue que j'ai faite."

"Une chance que papa l'ait améliorée en décapotable." approuva Ron.

"Et j'ai attrapé ton bras." montra Fred, faisant tournoyer sa baguette comme un bâton. "Pas de problème."

"Mais que faites-vous ici ?" dit Harry avec stupéfaction. "Ne me dites pas que vous avez pris la voiture de votre père pour une virée nocturne et que vous êtes arrivés juste pour me repérer en haut de la falaise."

"Pas vraiment." dit Ron. "A ce propos..." Il fouilla dans sa poche et en sortit un morceau de papier plié, qu'il jeta sur les genoux de Harry. "J'allais finir par vraiment être furieux contre toi." dit Ron "Mais puisque tu viens juste de tomber du haut d'un énorme précipice, je vais te laisser tranquille."

Harry déplia le papier d'un air étonné. Il y avait une note, adressée à HARRY POTTER, et il dut le lire deux fois pour que son contenu le pénètre. "C'est la demande de rançon." fit-il, stupéfait. "Celle que m'a envoyé Queudever à l'école, me disant qu'ils avaient Sirius ici." Il regarda Ron avec étonnement. "Comment es-tu entré en possession de ça ?"

"Harry, espèce de brillant sagouin…" répondit Ron avec dégoût. "J'ai ouvert ta lettre, bien sûr. Qu'est-ce que tu pensais que je ferais ? Toi et Hermione aviez disparus, et puis j'ai trouvé cette note débile venant d'elle - rappelle-moi de te la montrer - disant qu'elle partait avec toi pour une sorte de mission de secours, sans en dire plus. Bon, naturellement, je savais qu'il y avait quelque chose de très bizarre là-dedans, et quand cette espèce de sale oiseau noir est arrivé le jour suivant avec une lettre pour toi, je l'ai ouverte."

"Et il a sacrément bien fait." intervint Fred.

"Puis j'ai montré ça à Fred et George directement, et nous avons couru à la maison et avons pris la nouvelle voiture de papa qu'il a acheté avec l'argent de la boutique de farces et attrapes, qui bien sûr était enchantée pour voler – et nous l'avons menacé d'informer maman, alors il nous l'a donné - et puis nous avons suivi les instructions de la lettre de rançon et on est venu ici." Ron rayonnait. "Et juste à temps, je pourrais ajouter – nous venions juste d'arriver au niveau du sol quand nous avons regardé en bas, et tu étais là, te balançant du bord de la falaise avec Hermione qui te tenait. Ca a été un choc, je te le dis. Et puis, tu as lâché prise et tu es tombé, juste tombé à pic, mince, c'était vraiment terrifiant, alors George a écrasé l'accélérateur et nous avons foncé tout droit et nous nous sommes glissés sous toi pour t'attraper." Ron soupira de satisfaction. "C'était mieux que la Feinte de Wronski."

Harry ne partageait pas l'enthousiasme de Ron. Au lieu de cela, il posa ses mains sur son visage. "Oh," gémit-il "Hermione. Oh, non."

"Tu as continué à lui crier quelque chose pendant que nous arrivions." dit George, du ton de quelqu'un qui a une information capitale à transmettre.

"J'ai fait un rêve où elle me frappait avec une raquette de tennis." murmura Harry entre ses doigts.

"Vraiment ?" dit Ron, qui manifestement ne le croyait pas.

"Nous devons retourner sur le sentier." dit Harry avec angoisse. "Hermione et Sirius, ils pensent probablement que je suis mort. Et Malefoy… il s'est enfuit."

"Ca me rappelle une autre question que je voulais te poser." fit Ron. "Il y avait un tas de choses dans le message délirant d'Hermione à propos de Malefoy. Par le ciel, à quoi faisait-elle allusion, Harry ?"

"Ramène seulement la voiture en arrière." répondit Harry. "Je t'expliquerai en route."

***

Cela prit un petit moment pour remonter au sommet du précipice. Sur le chemin, Harry décrivit les événements des cinq derniers jours aux autres occupants de la voiture. Fred et George étaient un très bon public, huant, acclamant et criant aux bons moments. Ron, pourtant, avait un problème différent

"Hermione a embrassé Malefoy ?" demanda-t-il quand Harry eut fini de parler. "Drago Malefoy ?"

"Juste une fois." fit Harry. "Pour ce que j'en sais…" ajouta-t-il, le front plissé.

"Hermione a embrassé MALEFOY ?" dit encore Ron.

"Est-ce que j'ai mentionné ce grand bras de démon effrayant ?" demanda Harry.

"Ouais." dit Ron. "Mais Hermione…"

"Oh, la ferme, Ron." plaida George. "Tu me donnes la migraine."

"Ça ne lui ressemble pas." expliqua Ron étonné. "Je pensais - je veux dire, tu sais - elle et toi…" dit-il. Mais il se tut en voyant le regard de Harry. "Ou pas." ajouta-t-il précipitamment.

"Nous y sommes." dit George, et effectivement, ils venaient juste d'arriver au niveau du chemin. Les Weasley déboulèrent hors de la voiture et Harry, dont les jambes tremblaient beaucoup, les suivit.

La première chose qui leur sauta aux yeux, c'est qu'il n'y avait qu'une personne assise sur le chemin. Puis, alors que les choses se précisaient peu à peu, ils réalisèrent que c'était Sirius, tenant Hermione, qui sanglotait dans ses bras.

Hermione pleurait rarement, et Harry ne l'avait jamais entendu pleurer comme ça. C'était un horrible son, perdu et désespéré. Ils commença à s'avancer mais ne put faire un pas de plus. Il trébucha, et George le rattrapa. "Reste là, Potter." dit-il, mais Harry recommença à avancer.

***

En entendant George, Sirius se retourna. Ses yeux s'agrandirent quand il vit Harry, et il sourit de toutes ses dents. Gentiment, il posa ses mains sur les épaules d'Hermione et la dégagea de son étreinte. "Hé, Hermione," fit-il. "Hermione !" et il posa sa main sous son menton et tourna sa tête.

Hermione suivit son regard et vit...

Ron ?

Elle ne s'arrêta même pas pour penser à la façon dont Ron avait pu parvenir jusqu'ici, elle gémit encore une fois et bondit sur ses pieds, se jetant à son cou, sanglotant hystériquement dans le col de sa chemise. "Ron, oh Ron, Harry est mort. Je suis désolée, c'est ma faute, j'ai vraiment essayé…"

Ron secoua la tête. "Mort, tu dis ?" fit-il, ne paraissant pas triste le moins du monde. "Hé bien, c'était à prévoir."

Hermione s'écarta un petit peu et le regarda incertaine. "Quoi ?"

"Ben, il a mené une vie assez risquée," dit Ron, ignorant l'expression choquée de son visage "tu ne penses pas ? Je suppose que la seule chose à faire pour nous est de dédier le reste de nos vie à faire en sorte que la mémoire de Harry ne disparaisse jamais du monde sorcier. Peut-être qu'un monument kitsch fera l'affaire. Quelques blocs de marbre avec la statue de notre nain à lunettes préféré en haut. Nous pouvons compter sur Fred et Georges pour la construction." Voyant son expression, Ron se laissa fléchir et se tut. "Hermione, ma grande nunuche," dit-il avec un sourire "regarde derrière moi."

Elle tourna la tête et vit Fred et George Weasley se tenant derrière eux, avec de grands sourires. Et entre eux, ayant son apparence des mauvais jours, avec ses cheveux dans tous les sens et ses lunettes tordues, mais tout à fait vivant, il y avait... Harry.

Les genoux d'Hermione cédèrent, et elle s'assit durement par terre.

Une seconde après, Harry avait poussé (assez rudement) tout le monde hors de son chemin, et était assis près d'elle sur le sol. "Hermione," souffla-t-il, passant ses bras autour d'elle %%% Apparemment, on a oublié que Harry a un bras cassé… %%% "je suis désolé... Je suis désolé... Ron est un idiot." Il se retourna et fusilla Ron du regard. "Ron, tu es un idiot !" Ron roula des yeux. "Je vais bien," poursuivit Harry, revenant à Hermione "ne pleure pas."

Mais elle n'était pas vraiment en train de pleurer – plutôt en train de haleter en de grandes respirations frémissantes, comme si elle manquait d'air. Harry la retint et elle se cramponna à lui, hors d'haleine, enfouissant sa tête entre ses épaules. Harry détourna la tête vers Ron et articula silencieusement : Que puis-je faire ?

Ron mima des caresses sur une tête invisible, ce que fit Harry.

Les halètements d'Hermione se calmèrent quelque peu.

Les jumeaux Weasley regardèrent Harry et Hermione se cramponner l'un à l'autre comme si c'était la fin du monde, et secouèrent la tête.

George soupira. "Regarde-le," dit-il à voix basse "il a une des plus grandes possibilités de se réconcilier de tous les temps à sa disposition - 'Hey, je suis de retour de la mort' - et il ne s'en sert même pas."

"C'est un crétin." approuva Fred.

"Je suis content qu'il soit en vie, pourtant." intervint Ron, qui avait entendu.

"Moi aussi." dit George. "Nous avons un match prévu contre Serpentard la semaine prochaine et nous serions écrasés sans lui."

***

Personne ne voulait traîner sur le chemin d'où Harry était tombé (même s'il allait bien), spécialement pas Hermione, donc ils prirent la voiture et roulèrent le long de la falaise, et ils se garèrent près d'un bosquet d'arbres. Sirius fit alors une annonce plutôt surprenante : "On ne part pas."

"Oh, vraiment ?" fit George. "Nous allons nous promenez un peu autour, faire un feu de camp, grignoter quelques marshmallows et attendre que le Seigneur des Ténèbres revienne et nous tue tous."

"On ne part pas" clarifia Sirius "sans Drago."

"Allez, Sirius !" fit Ron, d'un air horrifié. "Pendant six ans ça a été mon rêve de laisser Malefoy en rade dans un coin perdu rempli d'araignées géantes et maintenant, j'en ai l'opportunité, et tu veux me la gâcher ?"

"Ce sont ses araignées géantes, Ron, elles ne lui feront pas de mal." souligna Harry.

"Bon, on ne peut pas tout avoir, non ?" fit Ron.

"Sirius a raison." intervint Hermione.

"Bien sûr, tu devais penser comme ça." grogna Ron. "Tu as embrassé Malefoy sur tout le corps, après tout, c'est bien naturel que tu veuilles sauver sa peau écailleuse. Tu… tu es une mauvaise fille, Hermione. Tu es plus odieuse que le diable !"

Hermione roula des yeux. "Ron ! Franchement !"

Sirius croisa les bras sur sa chemise. "Je ne partirai pas sans Drago." dit-il encore.

"Il t'a embrassé, toi aussi ?" questionna George. "Vas-y, Malefoy l'a fait."

Harry se tourna et regarda derrière eux, en direction du Manoir. "Il ne viendra pas, Sirius." dit-il.

"Tu dois me croire, ce serait une très mauvaise chose à faire de ne pas lui laisser une dernière chance." répliqua Sirius.

"Mauvaise ?" s'exclama Ron avec colère. "A la première occasion, il a retourné sa veste et vous a poignardé dans le dos, non ?"

"Seulement parce que Voldemort a utilisé le sortilège de Veritas sur lui." lâcha Sirius, brusquement.

Harry et Hermione s'arrêtèrent de parler au même moment, et Sirius leva la main.

"Drago ne me l'a pas dit." expliqua-t-il. "J'ai deviné. Et je ne vous en ai pas parlé, parce que j'estimais que c'était ses affaires, mais autant que tu le saches. Et j'aimerais te voir, Ron," ajouta-t-il avec un éclair de colère dans la direction de Ron "combattre aussi durement qu'il l'a fait."

Hermione et Harry se regardèrent, avec la même expression d'horreur coupable. Puis ils se tournèrent de nouveau vers Sirius. "Pourquoi ne nous l'a-t-il pas dit ?" demanda Hermione. "Il a dit que Voldemort n'avait pas utilisé la torture pour le faire parler."

"Le sortilège de Veritas n'est pas de la torture techniquement parlant." répondit Sirius

"Il est trop stupide." cracha Harry, avec colère.

"Comme quelqu'un de ma connaissance…" lança Sirius.

Harry regarda ses chaussures. "Vas-y et ramène-le, Sirius." dit-il.

"Soyons pratiques." protesta George. "Comment comptez-vous le trouver ?"

Sirius tapota son nez. "Vous oubliez que je suis un chien." répondit-il. "Je peux suivre son odeur. Je vais lui donner la chasse."

"C'est un peu étrange et dérangeant." dit Fred. "Tu le sais, hein ?"

"Mais très efficace." répliqua Sirius. "Tous les cinq, vous attendez ici. Je serai revenu avec lui dans vingt minutes et pas plus. J'ai le sentiment qu'il n'est pas allé loin."

***

" J'ai une question pour toi, Harry." annonça Ron. Harry et les Weasley étaient attroupés autour de la voiture, qui était garée près du bord du gouffre. George avait annoncé que la voiture faisait un drôle de bruit grinçant, et lui et Fred étaient allé farfouiller sous le capot, essayant de trouver ce que c'était. Les Weasley avaient amené de la nourriture avec eux, et Harry était actuellement en train d'enfourner un sandwich au jambon dans sa bouche, entre deux lampées de jus de citrouille.

"Ouais ?" demanda Harry, avalant une bouchée de sandwich.

"As-tu jamais dit à Hermione ce que tu ressentais pour elle ?"

Harry s'étrangla avec son jus de citrouille. "Quoi ?" Il regarda aux alentours nerveusement. Hermione, disant qu'elle était exténuée, s'était retirée avec son sandwich et son jus à la lisière de la clairière, et était allongée dans l'herbe à quelques distances.

"Tu m'as entendu." dit Ron. "Espèce de grand nigaud stupide, c'est écrit sur ton visage, et tu ne lui as toujours rien dit ?"

Fred et George étaient revenus de sous le capot maintenant, et écoutaient avec un grand intérêt.

Harry regarda son jus. "Je lui ai dit." fit-il.

"Quand ?" demanda Ron.

"Quand je suis tombé de la falaise." dit Harry. "Juste avant que ma manche ne cède. Je lui ai dit que je l'aimais."

"L'art et la manière de tirer sa révérence." dit Fred, l'air profondément impressionné.

"Ouais, ça vaut mieux qu'on t'ait sauvé." ajouta George. "De toute sa vie, elle ne t'aurait jamais oublié si c'était la dernière chose que tu lui ais jamais dit."

"Exact. C'était comme si je voulais qu'Hermione se souvienne de moi pour le reste de sa vie." dit Harry. "L'homme-du-puits-sans-fond."

"Bien mieux que l'homme-arrive-bien-trop-tard." dit Ron. "Et encore mieux que rester à regarder comme un enfant gâté et la regarder partir avec Malefoy."

Harry vida son jus de citrouille. "Vous ne m'aidez pas." fit-il. "En tout cas, je suis pas sûr qu'elle m'ait jamais entendu."

"Il n'y a qu'une façon de le savoir, non ?" dit Ron.

***

Sirius avançait rapidement par petits bonds sur le sol aux ombres argentées, contournant les obstacles. Bien qu'il soit quasiment sûr d'être sauf sous sa forme canine, il ne voulait rien rencontrer qui le ralentisse.

Ses soupçons sur le fait que Drago n'était pas allé très loin furent confirmée car il était près d'un petit bosquet d'arbres, vague et spectral dans les ténèbres. Sirius se transforma de nouveau en humain.

Drago était assis adossé au tronc d'un arbre. Il avait les jambes relevées, la tête sur ses genoux. Il rappela curieusement Narcissa à Sirius, peut-être parce qu'il semblait tellement vulnérable, et ses cheveux, comme les siens, étaient blancs argentés dans la lumière de la lune.

Alors que Sirius s'approchait de lui, le bras de Drago sortit, tenant sa baguette. Il la dirigea vers Sirius et menaça : "Ne faites pas un pas de plus."

"C'est moi." dit Sirius calmement.

"Je sais qui c'est." dit Drago, relevant la tête. "Et je vous ai dit de ne pas faire un pas de plus."

Sirius fouilla dans sa poche, sortit sa propre baguette et la posa sur le sol. Drago le regarda avec prudence.

"Tu as de bons réflexes." dit Sirius en se redressant. "Tu es dans l'équipe de Serpentard, non ? A quel poste joues-tu ?"

"Attrapeur." répondit Drago.

"Tu devrais être Batteur." annonça Sirius. "Tu as l'air plutôt solide."

"Vous êtes la seconde personne à me dire ça en moins de deux jours." dit Drago d'une voix monotone. "Pourquoi êtes-vous là, de toute façon ? Vous n'êtes pas venu me trouver pour parler de sport."

Sirius s'assit et s'adossa contre un tronc d'arbre opposé à Drago, qui avait toujours sa baguette pointée sur lui. "Je suppose que je voulais te parler" dit Sirius "parce que tu me rappelles quelqu'un que j'ai connu quand j'étais à Poudlard."

"Vraiment ?" fit Drago, sans grand intérêt. "Qui ? Mon père ?"

"Non." répondit Sirius. "Moi."

Drago rit brièvement. "Je ne crois pas ça. Vous ? Vous étiez le meilleur ami du père de Harry. Mon père m'a parlé de vous et de James Potter. Vous étiez à Gryffondor, vous étiez les meilleurs amis du monde, vous étiez comme... Harry." dit-il avec emphase.

"Peut-être James." répondit Sirius. "Mais moi, j'étais toujours le mauvais garçon, l'enfant qui faisait tout de travers. Mes parents... bon, tu ne veux pas entendre ça. Disons simplement que je n'ai pas eu l'heureuse vie de famille que James a eu. Nous étions camarades de chambre lors de ma première année, à Gryffondor, et je le détestais."

"Vous le détestiez ?" Drago était maintenant intéressé malgré lui.

"Bien sûr ! C'était un excellent élève, gentil, un grand joueur de Quidditch, tout le monde l'aimait, et il avait l'air d'être bon sans effort. Alors que j'agissais toujours selon mon premier instinct, qui était mauvais la plupart du temps. Et je m'attirais toujours des ennuis en me bagarrant. J'ai bousillé Severus Rogue plus de fois que tu ne pourrais le compter, quelquefois sans raison. OK, toujours sans raison, sauf si tu comptes le fait que c'était un sale petit connard et que je le détestais. Dumbledore désespérait de moi."

Maintenant Drago avait l'air stupéfait. "Vous étiez en conflit avec Dumbledore ?"

"Tout le temps." avoua Sirius.

"Maintenant, ne me dites pas" interrompit Drago "qu'un beau jour James vous a sauvé d'un horrible sort, et vous avez réalisé quel formidable type c'était après tout et vous êtes devenu amis après ça."

"Non." répondit Sirius "En fait, un jour j'ai finalement été beaucoup trop loin, et il m'a flanqué un coup de poing. Je l'ai frappé en retour, bien sûr. En fait, on se battait au point d'en venir au sang. Dumbledore a interdit à Madame Pomfresh d'arranger nos coupures et nos bleus, alors nous avons dû cicatriser par la bonne vieille méthode, enfermés ensembles dans une aile de l'infirmerie. Quand nous sommes revenus, nous étions amis, et nous le sommes restés."

"Etes-vous en train de suggérer que j'en vienne au sang avec Harry ?" demanda Drago, avec l'ombre de son vieux sourire. "Parce que c'est le genre de conseil que je pourrais suivre."

"Si tu veux son amitié, c'est un moyen peu orthodoxe de l'obtenir. C'est ce que tu veux ?"

"Non." dit Drago. "Oh, zut !" Il abaissa sa baguette. "Je ne sais pas."

Sirius était très calme. "J'ai appris beaucoup de choses sur moi-même à Azkaban. Je pensais beaucoup à James, bien sûr. J'ai réalisé qu'une partie de la raison pour laquelle nous sommes passés de grands ennemis à grands amis, c'était que nous étions semblables. Orgueilleux. Stupides. Déterminés..."

Drago sourit de nouveau, un peu plus cette fois. "Quand est-ce que l'Homme-Chien est devenu un Homme de Conseils ?" fit-il.

"Odieux." ajouta Sirius. "J'ai oublié odieux."

"Je vois que vous y êtes parvenu." admit Drago. "Mais je ne suis pas comme Harry. Je le sais bien. Quand le sort de Polynectar a été accompli... c'était comme si quelqu'un avait allumé une lumière dans ma tête et je pouvais voir dans chaque partie de mon esprit, sachant pourquoi je faisais des choses, sachant ce que je voulais, sachant qu'il y avait de bonnes choses à faire et que je voulais les faire. Et maintenant..." Il claqua des doigts. "C'est parti."

"Ce que tu dis" dit doucement Sirius "c'est que quand tu avais Harry en toi, tu pouvais être bon sans effort. Maintenant, tu auras juste à essayer. Comme le reste de nous tous."

"Ne me faites pas la morale." répliqua Drago. "Je déteste ça." Mais il n'avait pas l'air en colère. Il avait l'air triste, et ressemblait encore plus à Narcissa, avec la même beauté pâle et mélancolique. "Ce n'est toujours pas une raison pour me faire revenir avec vous." soupira-t-il. "Ils me détestent maintenant."

"Non, ils ne te détestent pas. Harry ne te hait pas, et Hermione… surtout pas Hermione !"

Drago regarda rapidement Sirius. "Est-ce qu'elle a dit quelque chose ?"

"Si tu veux savoir ce que pense Hermione, tu n'as qu'à lui demander." répondit Sirius. "Crois-moi pour ça au moins. C'est ce genre de fille."

"Pourquoi êtes-vous tellement gentil avec moi ?" demanda Drago, regardant Sirius du coin de l'œil.

"Je te l'ai dit," répliqua Sirius. "tu me rappelles moi. Et en outre, je pense que Harry a besoin de toi."

"Harry n'a besoin de personne comme moi."

"C'est là que tu te trompes." dit Sirius. "Il a besoin de toi bien plus que tu ne le crois. Maintenant, viens." Il tendit la main et Drago la prit. Sirius l'aida à se mettre sur ses pieds. "Je dois te dire que les Weasley sont ici." ajouta-t-il.

"OK, je sais que eux me détestent." fit Drago avec fatalité.

"Non, ils ne te détestent pas…" commença Sirius, et il s'arrêta. "OK, ils te détestent. Mais comme un sage me l'a dit, si tu veux susciter une approbation universelle, tu risques de rester ici très longtemps."

***

"Hermione." C'était la voix de Harry. Elle ouvrit les yeux et les leva. Il était debout devant elle. Pendant une seconde, elle lui sourit simplement - c'était comme beaucoup de rêves qu'elle faisait, et elle pensa qu'elle ne devait pas être réveillée. Dans ses rêves, pourtant, Harry n'avait pas l'air si anxieux.

"Harry." demanda-t-elle en se redressant. "Est-ce que tout va bien ?"

"Ouais." répondit-il en la regardant avec une expression étrange. "Est-ce que tu veux marcher avec moi ?"

"Où ?"

"Juste un peu plus loin. Je ne veux pas être entendu."

"OK !" répondit-elle, se dressant sur ses pieds et le suivant. Ils s'éloignèrent de la voiture, marchant le long du gouffre.

"Je voulais te remercier pour m'avoir sauvé la vie." dit-il.

"Je n'ai rien fait, Harry, tu es tombé." fit-elle remarquer, à regret.

"Si tu ne m'avais pas retenu aussi longtemps que tu l'as fait, Ron et les autres seraient arrivés trop tard. Est ce que tu as entendu ce que je t'ai dit ?"

"Quoi ?" répliqua-t-elle, désarçonnée par cette question abrupte. "Quand ?"

Il s'arrêta de marcher et la regarda. Son visage dans la lumière de la lune était sombre, souligné par des ombres argentées, le visage le plus familier au monde pour elle et aussi quelque part celui qu'elle connaissait le moins. Le regarder avait cet effet sur elle, comme à chaque fois, comme si tout ce qui était différent de lui n'était pas réel. "Quand j'étais sur le point de tomber." dit-il. "Est-ce que tu m'as entendu ?"

"Je pense que tu as dit que tu m'aimais." fit-elle en regardant ailleurs. "Mais peut-être que ce n'est pas le cas."

Il y eut un long silence. Puis il dit : "Ca l'est."

Son cœur commença à palpiter et elle regarda par terre. "Je sais que tu m'aimes, Harry." dit-elle. "Je suis ta meilleure amie. C'est ce que tu voulais dire ?"

"Tu sais que ce n'est pas ça." répliqua-t-il, élevant la voix.

"Je t'ai dit que je ne voulais pas avoir encore cette conversation avec toi."

"Alors ne marche plus. Ecoute-moi seulement."

Elle leva la tête et le regarda de nouveau. Harry avait l'air déterminé.Il avait ce regard sur son visage, le regard qu'il avait quand il s'armait de courage pour faire quelque chose de terrible, comme face au Magyar à Pointe, ou pour combattre le Seigneur des Ténèbres, ou pour lui dire ce qu'il ressentait pour elle. Il se mordillait la lèvre. Elle le regarda comme s'il était quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu avant.

"Je t'aime." dit-il. "Et je ne t'aime pas tout simplement, je suis amoureux de toi. Et ça fait des années, c'est juste que je ne le savais pas, pas vraiment."

Hermione resta simplement debout. Elle sentit comme si elle quittait son corps, et que la véritable Hermione était en train de flotter quelque part au dessus de sa tête, voyant tout celà avec un intérêt détaché.

Harry avait l'air angoissé. "C'est supposé être l'instant où tu devient vraiment heureuse et tu m'embrasses." fit-il.

"Des années ?" s'entendit dire Hermione. "Que veux-tu dire par des années ?"

Harry parut troublé. Il n'était manifestement pas préparé à cette question. "C'est vrai mais simplement, je ne le savais pas . Je me souviens quand je l'ai réalisé la première fois. Nous étions en vacances avec tes parents et tu portais cette robe - ce n'est pas la plus jolie robe que tu aies, mais…" Il lui lança un sourire timide. "Tu étais tellement belle."

Hermione se souvenait. Elle portait la robe jaune parce que c'était la première fois qu'elle pouvait voir Harry après deux mois de vacances, et elle avait espéré qu'il l'aimerait bien, mais il n'avait rien dit, rien du tout.

"L'an dernier," dit-elle lentement "je t'ai dit que je t'aimais. Et tu as dit que tu n'avais aucun sentiments pour moi hormis de l'amitié."

"Je ne voulais pas perdre mon amitié pour toi. Je suppose que j'avais peur."

"Peur ?" répéta-t-elle. "Sais-tu ce que tu m'a fait, Harry ? Est-ce que tu te rends compte de ce que tu m'as fait subir ? T'entendre dire que tu ne m'aimais pas, ça a été la pire chose qui me soit jamais arrivé. Je ne peux pas croire que…" Elle était tellement en colère maintenant que sa voix était rauque. "Tu m'as menti, Harry. Et a propos de quelque chose comme ça !"

Harry paraissait stupéfait. "Je n'ai jamais voulu te blesser !" protesta-t-il. "C'est juste… Je n'ai jamais pensé que ça pourrait marcher entre nous, OK ? Je pensais que nous étions trop différents. Et j'ai pensé que si j'essayais que cela marche avec Cho…"

"C'est la différence entre toi et moi," l'interrompit Hermione "Je n'aurais jamais essayé que ça marche avec personne d'autre que toi."

"J'essaie avec toi maintenant." dit Harry, faisant de visibles efforts pour rester calme.

"Mais tu n'aurais jamais essayé s'il n'y avait pas eu Drago. S'il n'avait pas été là, tu n'aurais même pas remarqué ce que tu pouvais perdre. Tu pensais juste que je resterais assise là, attendant de toi que tu me regardes un jour et t'intéresse à moi… comme un sac !"

"Un sac ?" Harry palit sous le choc.

Elle croisa les bras et le foudroya du regard. Elle était emplie d'une fureur irraisonnée, qu'elle savait irraisonnée, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Son visage la rendait encore plus hystérique. Il était tellement sûr d'elle. Tellement sûr.

"Tu n'as pas à dire tout ça." dit il finalement. "C'est suffisant de me dire que tu ne m'aimes pas en retour."

"Mais je t'aime, Harry. Je t'aime plus que ça. Je t'aime tellement que cela me blesse."

"Alors pourquoi ?"

Mais elle secoua la tête. "Je ne veux plus être blessée." dit-elle, et elle commença à s'éloigner de lui, se dirigeant vers la voiture.

"Hermione !" l'appela-t-il, l'air désespéré.

Elle s'arrêta sans se retourner.

"Il ne t'aime pas comme tu aimerais qu'il le fasse." lui dit-il dans son dos. "Il ne sait pas t'aimer comme je le fais."

"Non," souffla-t-elle "et il ne peut pas me faire souffrir comme toi."

Elle partit.

***

"Je ne suivrai plus jamais tes conseils." dit Harry à Ron.

Il était venu s'asseoir dans la voiture avec les Weasley. Hermione, qui avait refusé de lui parler de nouveau, était debout à quelque distance, le regard fixant la direction du manoir.

Le sourire de Ron se fana. "Que...?"

"Elle me déteste." répondit Harry, avec fatalité.

Ron, Fred et George, tous étaient absolument et totalement stupéfaits. Ils avaient été manifestement certains des sentiments d'Hermione pour Harry. "Hermione ne te déteste pas." dit George, à la fin, d'un ton choqué.

"Si." répliqua Harry. "Bon, peut-être seulement en ce sens qu'elle me méprise et veut ma mort."

"Qu'est-ce que tu racontes ?" demanda Ron. "Tu dois faire quelque chose."

"Merci, Ron, pour le vote de confiance." dit Harry d'une voix d'outre-tombe.

"Je voulais juste dire…"

"Prend un peu de jus de citrouille." offrit Fred, lui tendant un verre.

"Je ne veux pas de jus de citrouille." dit Harry. "Je veux de la vodka. Vous avez de la vodka ?"

Ron secoua la tête avec regret. "Juste du jus de citrouille, vraiment."

"Et de l'huile de moteur." dit George. "Tu veux un peu d'huile de moteur ?"

"C'est ça." fit Harry avec la même voix sinistre. "Là, j'ai touché le fond."

"Hey, regardez !" s'exclama Fred, pointant le doigt. "Sirius est de retour. Et il ramène Malefoy avec lui."

"J'avais tort." dit Harry. "Il y a encore plus bas."

Il se redressa sans enthousiasme. Sirius et Drago avançaient vers eux, Sirius sous sa forme humaine et Drago l'air un peu mieux que la dernière fois que Harry l'avait vu.

Les Weasley bondirent hors de la voiture tandis que Drago et Sirius approchaient. Harry suivit plus lentement. Du coin de l'œil, il put voir Hermione marcher vers eux depuis le bout de la clairière.

De près, Drago semblait… différent. Harry n'était pas sûr de quelle façon, exactement. Juste qu'il l'était.

Ron, Fred et George avaient tous les bras croisés sur la poitrine. Ils regardaient Drago comme s'il était une bombe prête à exploser. "Malefoy…" dit Ron, lui faisant un signe de la tête avec circonspection.

"Salut, Weasley." dit Drago. "Weasley." ajouta-t-il, jetant un coup d'œil à George et Fred. Alors, il se retourna vers Harry et lui tendit la main.

"Je voulais te remercier de m'avoir sauvé la vie." déclara-t-il.

Harry la regarda. Drago continua sereinement à lui tendre la main. Derrière la tête de Drago, Harry pu voir Sirius lui lancer un regard furieux.

Il leva sa propre main, prit celle de Drago, et la secoua. "Tu es le bienvenu." dit-il.

Il se serrèrent rapidement la main. Puis Drago se tourna vers les Weasley. "Ecoutez, je sais que vous ne m'aimez pas. Beaucoup de gens ne m'aiment pas."

"Je suis complètement d'accord avec ça." fit Ron.

"Et je..." Drago fronça les sourcils. "Bon sang, Weasley, tu as brisé le fil de mes pensés."

"Tu viens juste de nous dire que personne ne t'aimait." dit Fred avec obligeance.

"Je n'ai pas dit personne." grogna Drago, dont l'air serein avait commencé à disparaître. Il jeta un œil à Sirius.

"Laisse tomber." conseilla Sirius.

George claqua des doigts, se souvenant de quelque chose. "Sirius," dit-il "peux-tu venir et regarder la voiture une seconde ? Ca fait un drôle de bruit grinçant... et je pensais, comme tu as eu cette moto volante..."

"Bien sûr !" fit Sirius.

Il suivit les Weasley vers la voiture. Harry, voulant être aussi loin que possible d'Hermione, vint avec eux. Cela laissait Drago seul avec Hermione, qui avait été très silencieuse durant l'échange.

"Salut !" fit Drago.

Elle le regarda et, comme Harry, songea qu'il avait l'air…...différent quelque part.

"Je suis vraiment désolée." dit-elle. "Sirius nous a parlé du sort de Veritas. J'étais vraiment prête à penser le pire de toi. Je t'ai totalement méjugé et je m'excuse."

Drago secoua la tête. "Tu ne m'as pas méjugé. Tu pensais que j'étais un sale type, et je suis un sale type. Et je le serais probablement toujours."

"Peut-être. Mais tu es un sale type moral. Ca a un sens ?"

"Pas vraiment." estima Drago.

"Ca signifie" expliqua Hermione "que même si je ne te fais pas confiance pour dire les bons mots, je te fais confiance pour faire les bonnes choses. Toujours."

Drago sourit. "Cela veut-il dire que l'invitation pour passer les vacances chez les Granger tient toujours ?"

"Ouais." affirma Hermione. "Et je pense que mes parents t'apprécieront, après tout, considérant que tu m'as sauvé la vie."

"Tu sais, on dit qu'une fois que tu as sauvé la vie de quelqu'un, tu es responsable de cette personne pour toujours. Alors, j'essaierai de garder un œil sur toi maintenant."

"Ca a l'air d'une règle injuste."

"Toute règle qui signifie que je passerai plus de temps avec toi est une bonne règle selon moi."

Hermione rougit. Elle ne pouvait s'en empêcher. Il lui apparut que les deux seuls garçons au monde qui semblaient capable de la faire rougir étaient tous deux sur cette falaise. Bien sûr, l'un d'eux n'était pas en train de lui parler.

Drago semblait capable de lire ses pensées. "Tu penses à Harry."

"Nous avons eu une discussion. Il n'allait pas bien."

"Il n'a pas l'air bien."

"Comme tu le serais si tu étais tombé d'une falaise." dit Hermione sur la défensive.

Drago lui sourit. "Ce n'est pas ce que je voulais dire, et tu le sais. Tu n'as pas idée de ce que tu veux, n'est-ce pas ?"

"J'ai toujours pensé que je voulais Harry. Maintenant, je ne sais plus." Elle soupira. "Il me rend simplement folle."

"A propos de Harry, bien que j'adore parler de lui, bien sûr, quelque chose m'est venu à l'esprit."

"Quoi ?"

"Je ne t'ai jamais embrassé quand j'étais dans mon corps."

Hermione se sentit encore rougir. "Est-ce que ça serait... différent ?"

"Il n'y a qu'une façon de le savoir." dit-il avec un sourire paresseux, comme celui d'un chat.

"Hermione !"

C'était Sirius qui appelait. Elle se retourna et vit son geste qui leur intimait à elle et Drago de revenir à la voiture. Lui, Harry et les Weasley étaient déjà installés, prêts à partir.

Elle reposa les yeux sur Drago, qui semblait imperturbable. "Tout va bien,." dit-il. "Nous aurons tout notre temps pendant les vacances d'été."

Vraiment sûr de lui, hein ? pensa Hermione tandis qu'ils revenaient vers la voiture. Juste le contraire de Harry. Harry, qui était assis sur la banquette arrière, près de Ron, et regardait fixement vers le puits.

Drago entra et s'assit près de Harry, qui ne se tourna pas. Il n'y avait plus de place pour s'asseoir pour Hermione.

"Plus de place ?" dit joyeusement George. "Hermione, il va falloir que tu t'assois sur les genoux de quelqu'un."

Drago et Harry la regardèrent, mais Harry détourna vivement la tête. Hermione jeta un regard à George, puis s'assit sur les genoux de Ron.

"Vous n'auriez pas pu faire plus de place par magie ?" demanda-t-elle à George alors qu'ils s'envolaient.

"C'est à dire ?" fit-il avec désinvolture, et il emballa le moteur de la voiture. Elle s'élança en avant et en arrière avec un bang sonore, George cria de joie, Ron se plaignit vigoureusement à l'oreille d'Hermione qu'elle écrasait sa jambe, et dans tout ce bruit, elle entendit Harry faire un bruit qui ressemblait fortement à un cri de douleur.

Elle se tourna et vit Harry se lever de son siège. En fait, il ne donnait pas tant l'impression de se lever que d'être soulevé par des mains invisibles – tiré par le col de sa chemise et traîné en arrière, hors de son siège. Il avait ses mains sur sa poitrine, essayant de garder sa chemise tout en conservant une arrivée d'air.

"George !" cria Hermione. "Arrête la voiture !"

Ils étaient a environ dix pieds du sol maintenant. George tourna la tête, vit Harry, roula des yeux, et freina à mort. La conséquence fut que Harry glissa dans l'air, avança à toute allure vers l'arrière de la voiture et tomba de vingt pieds sur le sol.

George réduisit encore les gaz, fit décrire un cercle à la voiture, et la fit descendre. Ils se posèrent en catastrophe et déboulèrent du véhicule.

La première chose que vit alors Hermione fut Harry, agenouillé sur le sol. Il avait les mains tenues derrière lui.

La seconde chose qu'elle vit fut Lucius Malefoy, se tenant à environ cinq pieds de Harry. Il tenait sa baguette dans une de ses mains tendues et la pointait directement sur le cœur de Harry.

"Tous autant que vous êtes," dit-il sans les regarder. "restez où vous êtes."

***

"Comment il nous a trouvé ?" siffla Hermione à Sirius.

"Charme Epicyclique," lui souffla Sirius. Il regardait anxieusement Lucius. "Il a dû utiliser un sort de recherche."

Lucius fit un pas vers Harry, gardant sa baguette pointée sur lui. "Harry Potter…" dit-il. Lucius avait l'air d'avoir survécu au pire. Ses cheveux étaient dans tous les sens autour de sa tête et sa robe, là où elle n'étaient pas découpée ou arrachée, était tachée de sang et de boue. "Vous m'avez causé énormément d'ennuis." Il leva la tête, regardant les autres qui étaient debouts près de la voiture, la bouche ouverte par la surprise. Ses yeux s'attardèrent sur Drago. "Chacun d'entre vous m'a causé énormément d'ennuis."

"Laisse-le, Lucius." gronda Sirius.

"Pourquoi le ferais-je ?" répliqua Lucius, regardant à présent Harry. C'était comme si, pensa Hermione, il avait jeté un maléfice du Saucisson sur les mains de Harry, elle put voir des cordes autour de ses poignets.

"Parce que tu ne peux pas tous nous tuer." répondit Sirius brusquement. "Et si tu touches à Harry…"

"Pourquoi dis-tu que je ne peux pas tous vous tuer ?" dit Lucius, semblant possédé. "Je suis un Malefoy ! Dans mes veines, coule le sang de Salazar Serpentard !"

"C'est faux." fit Harry soudainement. "Dumbledore m'a dit qu'il n'y avait aucun descendant de Salazar en vie excepté Voldemort !"

Lucius tourna sèchement sa tête vers lui et jeta un regard noir à Harry. "C'est au-delà de ma compréhension que tous nos efforts pour tuer un stupide petit garçon n'aient servi à rien." dit-il. "Mais plus maintenant. Mon maître souhaitait avoir le plaisir de te tuer, mais il se contentera du plaisir de me voir me présenter avec ton cadavre."

Il pointa sa baguette sur Harry. "Avada…"

Et il s'arrêta. Car Drago s'était précipité et s'était placé entre la baguette de Lucius… et Harry. Il fit face à son père, un peu haletant, le regardant fermement.

Lucius Malefoy fronça les sourcils. "Hors de mon chemin, Drago." fit-il avec impatience.

"Non." dit Drago, qui avait l'air très pâle. "Si vous voulez tuer Harry, vous devrez me tuer d'abord."

Lucius eut l'air furieux. "Ne fais pas l'idiot !" claqua-t-il.

Derrière Drago, Harry commença à lutter pour se remettre sur pieds. Il faisait quelque chose avec ses mains, mais Hermione ne pouvait voir ce que c'était.

"Je sais que vous laisseriez le Seigneur des Ténèbres me tuer." dit Drago, l'air très calme face à son père. "Mais je ne sais pas si vous pourriez le faire de vous-même."

"Je t'assure que je peux." répondit Lucius. "Et je le ferai. Ote-toi de mon chemin."

"Tue-le et tu perdras aussi Narcissa." dit Sirius.

"La ferme, Black !" grogna Lucius. Sa main monta vers sa poitrine et se referma sur le pendentif. Il le retira de son cou. Drago le regarda, déconcerté.

"Tu es mon fils et mon seul héritier." dit Lucius à Drago. "Pour la dernière fois, t'ôteras-tu de mon chemin ?"

Drago secoua la tête. "Non."

"Très bien." dit Lucius. "Je suis jeune. Je peux me marier de nouveau. Je peux avoir d'autres enfants."

Et il resserra sa main sur le pendentif dans son poing, enfonçant ses ongles dedans.

Drago hurla et tomba comme une masse sur le sol, entrant en collision avec Harry, qui s'écroula avec le corps de Drago sur lui – le visage bleu, mais respirant toujours.

Lucius relâcha son étreinte sur le pendentif, et Hermione le vit luire faiblement dans son poing - cabossé, mais pas brisé.

Pas encore.

Lucius commença à, s'avancer à grandes enjambées à travers l'herbe vers Harry et Drago. Hermione jeta un œil derrière elle et vit que Ron, Fred et George avaient tous sortis leurs baguettes et les pointaient sur Lucius.

"Pas maintenant !" leur souffla-t-elle.

Ils la regardèrent comme si elle était folle.

"Attendez !" siffla-t-elle.

Lucius atteignit les formes recroquevillées de Harry et Drago. Il se pencha et saisit le bas de la chemise de son fils d'une main et le tira d'un coup sec de sur Harry. Il poussa ensuite le corps mou de Drago sur le côté.

Harry était allongé sur le sol, les mains derrière lui, les yeux levés sur Lucius.

"Adieu, Harry." dit Lucius, levant sa baguette.

Harry se redressa et Hermione vit quelque chose d'argenté luire brusquement et s'animer dans sa main droite. C'était l'épée qu'il avait pris dans la salle d'escrime au Manoir. Il lui fit fendre l'air, et coupa la baguette de Lucius en deux. Harry bondit sur ses pieds tandis que Lucius hurlait et tombait à terre, les doigts de sa main droite ruisselant de sang, son autre main agrippant toujours le pendentif épicyclique.

Harry tourna sa tête vers Hermione et elle sut immédiatement ce qu'il voulait qu'elle fasse. "Hermione !" hurla-t-il. "Maintenant !"

Hermione pointa sa baguette. "Accio !" cria-t-elle, et le pendentif épicyclique bondit de la main gauche de Lucius et vola à travers les airs jusqu'à elle. Elle l'attrapa avec de grandes précautions et se tourna vers les Weasley, qui avaient leurs baguettes pointées sur Lucius.

"Allez-y !" dit-elle.

"Stupefix !" hurlèrent Ron, Fred et George.

Des traînées de lumières blanches jaillirent de leurs baguettes et frappèrent Lucius à la tête. Hermione avait déjà vu ce que la force combinée de sortilèges de Stupefixion pouvait faire auparavant, mais ce n'en était pas moins impressionnant cette fois-ci. Lucius fut projeté sur le côté et vola à travers les airs, se retrouvant contre le tronc d'un arbre, au pied duquel il resta étendu.

Harry tomba à genoux près de Drago, tenant toujours l'épée. Hermione et Sirius coururent le rejoindre, tandis que les Weasley couraient voir si Lucius était encore conscient, et donc dangereux.

S'agenouillant, Hermione posa sa main sur la poitrine de Drago. Il semblait toujours un peu bleu, mais ses battements de cœur semblaient être réguliers. Elle leva les yeux vers Sirius avec inquiétude.

"Est-ce qu'il va bien ?" demanda-t-elle.

"Je pense qu'il s'est évanoui sous la douleur." répondit doucement Sirius.

Drago remua, et ouvrit les yeux. "Non, je ne me suis pas évanoui."

"C'est ça," sourit Harry "tu as juste décidé de prendre du repos au milieu de toute cette excitation."

Drago regarda Hermione. "Mon père ?"

"Il est vivant." fit-elle rapidement. "Nous l'avons stupefixié."

Drago paru brusquement très, très fatigué. "C'est bien."

Il y avait des ombres noires dans ses yeux. Hermione se pencha et, très gentiment, toucha son visage. "Tu es stupéfiant." dit-elle. "Vraiment stupéfiant."

Drago regarda Harry. "Comment as-tu retiré ces cordes ?" demanda-t-il.

Harry souleva l'épée. "En les coupant avec le tranchant de ceci." dit-il, et Hermione vit que ses poignets étaient coupés et saignaient un peu. "Et tu sais quoi d'autre ?" ajouta-t-il, et il retourna l'épée. "Je pense que ton père pouvait avoir raison à propos du fait que vous soyez reliés à Serpentard." Il tourna la lame pour que les autres puissent voir les mots inscrits sur le manche, juste au-dessus des gemmes vertes : Salazar Serpentard.

"J'ai toujours su que j'étais spécial." dit Drago, et il ferma de nouveau les yeux.

Harry regarda Hermione. Il n'avait pas vraiment l'air en colère. Juste fatigué, inquiet, et triste.

"Joli Sortilège d'Attraction, Hermione." dit-il. "Merci."

Elle hocha simplement la tête vers lui, ne se sentant pas capable de parler.

A ce moment, Ron, Fred et George revinrent. Ron marchait en tête, Fred et George traînaient Lucius derrière eux. Sirius leur jeta un coup d'œil.

"Mettez-le à l'arrière de la voiture." dit-il.

Quoique Sirius ait très probablement voulu leur dire de mettre Lucius sur la plage arrière, les Weasley commencèrent à le fourrer dans le coffre. Sirius les regarda, haussa les épaules, et se tourna vers Drago.

"Et quand nous serons rentrés à l'école," dit Drago, se tournant pour regarder Sirius "vous me direz ce qu'il y a avec ce pendentif ?"

"Bien sûr." répondit Sirius, un peu inquiet.

"Et Potter, tu me rendras cette épée ? Parce que ce n'est pas la tienne, tu sais. Elle est dans ma famille depuis des années."

"Malefoy," dit Harry, sans rancune "tu ne t'en es jamais soucié jusqu'à aujourd'hui, n'est ce pas ?"

"Peut-être, peut-être pas…" fit Drago. Il sourit à Harry, dont le visage, à la surprise d'Hermione, se tordit en un sourire très fatigué.

"Ce que tu en dis, Malefoy…" dit-il. "Ce que tu en dis…"

References:

1) "C'est ça," fit Harry avec la même voix sinistre. "là j'ai touché le font."

"Hey, regardez," s'exclama Fred, pointant le doigt. "Sirius est de retour. Et il ramène Malfoy avec lui."

"J'avais tord," said Harry. "Il y a des moments encore plus bas." -- Buffy.

"Tu viens juste de nous dire que personne ne t'aimait," dit Fred avec obligeance.

"Je n'ai pas dit personne," grogna Draco. – Cette scène, je l'ai joué avec une amie. Elle parlait d'une chose dont je n'avais aucune idée

Note des traducteurs

Dixième chapitre corrigé de Draco Dormiens. Si il reste des maladresses, n'hésitez pas à nous les communiquer.

Ce que vous en avez pensé lors de la première edition

Katarina p S'lut,

Super lâcher pas les filles!Merci encore de nous traduire une des plus belle fic que j'ai jamais vue(phrase boiteuse je sais)!Allez lachez pas!

Miya black Absolument génial, comme d'hab'!^_^

Très bon boulot! J'ai hâte de lire la suite!

Blou ! YEA !! g cru ke talai areter de traduire !! eureusemen nan ! jadore set fik ! la traduction é tro bien ! :-) tarete po stp ! kis

Malvina alala vraiment excelent!!

DT-Team – 25 Novembre 2003