Draco Dormiens
Auteur : Cassandra Claire cassandraclaire73@yahoo.com
Traductrice: Angharrad Larowane
Relecture: Alana Chantelune
Mention : PG-13
Résumé : Quand un accident de potion transforme Harry en Draco et Draco en Harry, chacun est prisonnier du rôle de l'autre. Romance, identités confondues, plans vraiment intelligents, un triangle amoureux et une collection de séances de pelotage…
Disclaimers : Cette histoire est basée sur des personnages et une situation créée et détenue par J.K.Rowling, de nombreux éditeurs et Warner Bros… Aucun profit n'est réalisé à partir de cette fiction, ni aucune infraction au code du copyright. Cette œuvre contient des citations de films, émissions de TV, pièces de théâtre, romans et documentaires. Ils sont tous cités à la fin du chapitre. Parfois l'auteur ne sait plus d'où viennent les citations, si vous le savez n'hésitez pas à écrire à Cassie !
Chapitre 11 – Magids et Miroirs
"Si tu le dis, Malefoy…" déclara Harry et, avec une étonnante douceur, il déposa l'épée de Salazar Serpentard au creux des bras de Drago.
Drago ferma ses mains autour d'elle. "Merci, Potter." dit-il avec un effort visible.
Sirius, Harry et Hermione échangèrent des regards inquiets. Laissant Harry et Hermione se reposer de chaque côté de Drago, Sirius se leva et marcha vers la voiture volante. Les frères Weasley venaient juste de finir d'enfourner un Lucius Malefoy inconscient la tête la première dans le coffre et se regardaient les uns les autres d'un air satisfait.
"C'est fait, Sirius." déclara Ron alors qu'il s'approchait. "Nous avons mis Lucius à l'arrière, comme tu nous l'as dit."
"Merci." répondit Sirius. "Mais ce n'est pas ce qui m'inquiète à l'heure actuelle."
Fred secoua la tête. "Je n'ai jamais pensé qu'un jour je serais désolé pour Drago Malefoy." dit-il. "Mais je le suis en quelque sorte maintenant. Même si je ne l'aime toujours pas. Mais son propre père essayant de le tuer comme ça..." Fred frissonna. "Ca me donne l'impression d'être chanceux en comparaison."
"Tu ES chanceux." dit Sirius vivement.
Ron
se mordait la lèvre inférieure. "Est-ce que Lucius essayait vraiment de le
tuer ?" demanda-t-il.
'"Oh, oui," déclara Sirius. "Et il a presque réussi d'ailleurs.
Et il pourrait réussir, si nous n'emmenons pas rapidement Drago à Poudlard. Il
est mourant."
George laissa tomber les clefs de voiture. "Mourant ?" répéta-t-il choqué, dévisageant Sirius.
"Préparez la voiture," dit rapidement Sirius, et il marcha à nouveau vers Drago. Il se mit à genoux près de lui et dit : "Peux-tu marcher ?"
Drago sembla réfléchir. Puis il dit avec un regard feignant la surprise : "En fait… Non."
Hermione avait l'air prête à éclater en sanglots, mais elle ne le fit pas.
"Ca n'a pas d'importance." dit Sirius rudement. Il se plia et souleva Drago comme s'il ne pesait pas plus qu'un enfant, bien qu'il ait fini sa croissance. Alors qu'il le soulevait, l'épée tomba des mains de Drago et frappa le sol avec un bruit sourd.
Harry
la ramassa et la tendit à Sirius, qui l'attrapa de sa main libre et la prit par
la garde.
Et la laissa tomber à nouveau, instantanément, comme s'il avait été brûlé.
Quand il parla à nouveau, ce fut d'une voix curieusement contrainte. "Harry. Tu prends l'épée."
"D'accord." dit Harry, semblant étonné.
"Et ne laisse personne d'autre y toucher." dit Sirius, puis il commença à marcher avec Drago vers la voiture.
"Qu'est-ce que c'est que tout ça ?" demanda Hermione songeuse.
Mais Harry n'y prêtait pas l'attention. Regardant vers Sirius et Drago, il dit d'une voix serrée : "J'avais oublié à quel point Sirius est fort."
Elle se tourna et regarda Harry qui lui rendit son regard. C'était la première fois qu'il la regardait dans les yeux depuis leur conversation sur la falaise un peu plus tôt. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sentir quelque chose de différent dans la manière dont il la regardait. Une chose sur laquelle elle ne pouvait mettre le doigt.
"Tu crois qu'il va mourir ?" demanda-t-elle.
Harry secoua la tête "J'espère que non." répondit-il, et il se leva, ramassant l'épée. "Mais Sirius semble penser qu'il est assez faible. Je ne sais vraiment pas."
Tandis qu'elle suivait Harry vers la voiture, Hermione jeta un coup d'œil sur le charme Epicyclique dans sa main. C'était une chose méchamment belle – de l'or blanc dessinant un pendant de verre, dans lequel reposait une simple dent de Drago bébé. Elle pouvait voir où les ongles de Lucius avaient bosselé l'or pur et mou, où sa main avait plié le verre jusqu'à ce qu'il soit courbé comme l'objectif d'un télescope.
Sirius déposa Drago à l'arrière de la voiture, où il s'effondra contre la fenêtre, ses bras autour de lui comme s'il avait froid. Il fit à Hermione un sourire faible alors qu'elle grimpait à côté de lui, puis ferma les yeux. Sirius s'assit à côté d'elle.
Harry grimpa à l'avant, avec les Weasley.
Hermione regarda Drago respirer quand George recula la voiture puis la fit décoller et tomber de la falaise. Elle avait le sentiment que Sirius le regardait aussi respirer au dessus de son épaule. Elle n'avait pas une seule idée de ce qu'elle ferait s'il s'arrêtait tout à coup.
Elle jeta un coup d'œil vers le bas alors qu'ils quittaient le précipice, noir comme l'encre et infini sous le ciel étoilé de la nuit. Elle tenait toujours le charme dans son poing, et quelque chose se produisit. Où que se trouva le charme, il serait toujours un danger pour Drago, vulnérable s'il devait se fissurer ou se rompre. Mais si elle le jetait dans le précipice - il tomberait, et tomberait pour toujours, touché seulement par la force du vent. Elle s'était demandée ce qu'il fallait faire de ce pendentif, maintenant...
Elle se tourna vers l'arrière de la voiture, saisissant le charme, se demandant si elle allait le jeter. Elle sentit un contact léger sur son poignet.
Elle jeta un coup d'œil et vit, surprise, que c'était Drago. Il était très pâle, la peau sous ses yeux presque translucides, mais il était éveillé. Il chuchota : "Ne le fais pas."
Elle le dévisagea. Savait-il ce dont il s'agissait ?
"Je pense que je sais ce que c'est." dit-il. "D'une certaine manière je l'ai toujours su. Je veux que tu le gardes."
"Le garder ?" Hermione était horrifiée. "Je ne veux pas !"
"S'il te plaît." demanda-t-il, et il ferma les yeux.
Lentement, Hermione ramena sa main. Avec une grande hésitation, elle défit la chaîne, la plaça autour de son cou, et attacha le fermoir. Elle sentit le froid du charme contre sa peau tandis que le pendentif retombait à l'intérieur de sa chemise. Il était lourd. Beaucoup plus lourd qu'elle aurait pensé. Comme une ancre autour de son cou.
****
Le ciel avait viré au bleu d'ardoise quand ils arrivèrent à Poudlard, et Drago avait maintenant totalement perdu conscience et ne pouvait plus être éveillé par des secousses. Dès qu'ils atterrirent, Sirius sauta de la voiture. "Je vais chercher Dumbledore." dit-il, les laissant tous les quatre en plan. Il passa sous sa forme canine, et se rua vers le château.
Aucun
ne songea à dire quelque chose. Les Weasley allèrent s'assurer que Lucius était
encore inconscient dans le coffre. Hermione et Harry se reposaient, observant
Drago respirer. Hermione voulut lui demander s'il était encore fâché contre
elle, mais il semblait grossier d'avoir une telle conversation en présence de
Drago, même s'il était sans connaissance. Finalement, elle dit :
"Harry, est-ce que tu vas bien ?"
Il
lui jeta un coup d'œil. "Je vais très bien." répondit-il. Sa voix
était vide de toute émotion, et il avait toujours cette expression étrange sur
son visage qu'elle ne pouvait pas tout à fait identifier.
"Ton poignet saigne toujours." commença-t-elle d'une petite voix.
"Veux-tu que…"
Il quitta la voiture sans la regarder, et se dirigea vers les Weasley. Hermione resta assise où elle se trouvait, essayant de ne pas pleurer.
Sirius réapparut à ce moment, accompagné de Dumbledore et madame Pomfresh, et tout devint confus. Madame Pomfresh leur ordonna de s'éloigner de Drago, fit apparaître magiquement une civière, le déposa sur celle-ci, et se dépêcha de s'éloigner sans un regard en arrière. Ils la regardèrent tous faire avec plusieurs degrés d'incrédulité.
"Professeur," dit Hermione d'une petite voix, "a-t-elle dit si il irait bien ?"
Dumbledore secoua la tête. "Quant à cela," dit-il ennuyé, "je ne peux répondre maintenant." Il se tourna vers les Weasley. "Je sais que vous devez être fatigués les garçons." dit-il, et il ajouta, avec un léger pétillement dans son regard : "Et je sais que votre père doit vouloir récupérer sa voiture. Mais je voudrais vous demander si vous pouvez nous rendre un service."
Ils acquiescèrent.
"J'aimerais que vous emmeniez Lucius au Département de l'Application des Lois Magiques et le livriez aux Aurors présents." dit Dumbledore. "Je les ai prévenus. Ils vous attendront." Il se tourna vers Sirius. "Sirius, donne-leur les détails. Je dois aller à l'infirmerie et voir si je puis être utile à Madame Pomfresh. Harry et Hermione... venez avec moi, s'il vous plaît."
"Il y a encore une chose, Professeur." dit Sirius rapidement. "L'épée dont je vous ai parlé - Harry l'a."
Dumbledore dévisagea Harry. "Puis-je la voir ?"
Harry la lui remit, et Dumbledore la regarda avec intérêt. "Je vois." dit-il, après une longue pause, puis il la remit de nouveau à Harry. "Ne laisse pas n'importe qui au contact de ceci." dit-il, juste comme Sirius l'avait fait. Il se tourna et se dirigea vers le château, et Harry et Hermione se pressèrent derrière lui.
***
"Comment va-t-il ?" demanda Dumbledore, le regard baissé sur le garçon pâle étendu. Harry et Hermione, de chaque côté de lui, le regardaient avec des visages malheureux.
"Il vivra." dit Madame Pomfresh, qui semblait fatiguée mais beaucoup moins inquiète. "Je lui ai donné plusieurs barres de renforcement et une potion énergétique. Il n'y a aucun dommage durable, et il pourrait bien se réveiller rapidement. Ce garçon est pour tout dire très fort, bien qu'il n'en ait pas l'air."
"Je veux être averti dès qu'il sera réveillé." ordonna Dumbledore.
La porte de la salle s'ouvrit, et Sirius entra. "Ils sont partis." dit-il à Dumbledore.
Madame Pomfresh semblait irritée. "Il s'agit d'une infirmerie, pas d'un quai de gare." cassa-t-elle. "Ce garçon doit se reposer."
Hermione voulut sourire à Harry. Elle était tellement habituée à entendre madame Pomfresh prononcer ces mots quand Harry était sous sa garde, comme toujours après les aventures étranges dans lesquelles il s'était retrouvé impliqué. Mais Harry ne la regardait pas.
"Vous
avez raison, Pompom." déclara Dumbledore calmement. "Harry,
accompagne-moi à mon bureau, je voudrais te parler. Sirius et Mlle Granger,
vous pouvez rester ici avec Drago si vous le voulez."
Dumbledore sortit avec Harry, et Sirius et Hermione prirent les sièges de
chaque côté du lit de Drago. Il était vrai qu'il avait meilleure mine. Quelques
couleurs étaient revenues à son visage.
Hermione était heureuse d'être seule avec Sirius. Elle voulait lui demander
quelque chose. Cherchant dans son chemisier, elle en retira le charme
Epicyclique et le lui montra. "Drago voulait que je garde ceci, mais je ne
sais pas ce que je devrais en faire." dit-elle. "J'allais le jeter
dans le puits sans fond, mais..."
"Une bonne chose que tu ne l'aies pas fait." dit Sirius. "Si Lucius est jamais envoyé devant un tribunal, nous en aurons besoin comme preuve. C'est dix ans à Azkaban pour la fabrication d'une de ces choses, et probablement dix années de plus pour essayer de tuer quelqu'un avec. Et quand cette personne est votre propre fils..."
"Tant mieux !" dit Hermione, convaincue. "Sirius..."
"Oui ?"
"Pourquoi ne laissez-vous personne hormis Harry toucher à cette épée ?" demanda-t-elle.
Pour
toute réponse, Sirius leva sa main et elle vit ce qui ressemblait à une brûlure
à vif en travers de sa paume. "Voilà pourquoi. Si je l'avais tenue plus
longtemps elle aurait carbonisé ma main."
"Mais Drago l'a touchée, et il va bien."
"Oui, il va bien." dit Sirius, se tournant pour regarder à nouveau Drago. "Ce qui ouvre les portes à toutes sortes de possibilités intéressantes."
"Vous n'allez rien me dire, n'est-ce pas ?" déclara-t-elle grincheuse. "Vous êtes tellement énigmatique."
"C'est moi." accorda Sirius. "L'homme énigmatique. L'homme-chien énigmatique pour être précis."
Hermione eut un sourire en coin.
"En fait, il y avait quelque chose que je voulais te dire." déclara Sirius.
Elle leva les sourcils d'un air interrogateur.
"Ne soit pas trop dure avec Harry." dit-il calmement. "Les gens qu'il a vraiment aimé dans sa vie, et bien, ils ont tendance à mourir. Ça le rend nerveux quand il s'agit d'exprimer ses sentiments."
"Peut-être devriez.vous moins faire dans le donneur de conseil," dit Drago "et un peu plus dans la prise en charge du patient ? Je suis le centre de l'attention ici, non ?"
Ils sursautèrent et le dévisagèrent. Il était éveillé et les regardait, sans sourire, mais avec de l'amusement dans ses yeux gris clairs.
"Drago !" cria Hermione heureuse, et elle jeta ses bras autour de lui.
"Ow !" dit-il, mais il souriait à présent.
"Désolée." dit-elle, s'écartant "Je t'ai fait mal ?"
"Me faire tabasser par dix Mange-morts m'a fait mal," répondit Drago. "Tu me l'as juste... rappelé"
Sirius le regardait sévèrement. "Depuis combien de temps es-tu éveillé ?" demanda-t-il. "Tu n'as pas entendu parlé du charme Epicyclique?"
"Si." dit Drago, ne souriant plus.
Sirius ouvrit la bouche, mais Drago secoua la tête. "Ca va, j'ai compris. J'en ai eu autant que ce que j'en voulais. N'expliquez pas."
Sirius ferma la bouche et se leva, semblant toujours inquiet. "Je vais chercher Dumbledore." déclara-t-il. "Je serais bientôt de retour."
***
"Harry…" dit Dumbledore, après une longue pause.
"Oui, Professeur ?"
Harry
venait juste de terminer de raconter sa version des événements des dernières
semaines à Dumbledore. Ils étaient assis dans le bureau du directeur, une belle
salle circulaire que Harry aimait vraiment beaucoup. Il était chanceux
puisqu'il avait tendance à terminer ici assez souvent.
Dumbledore était certainement en train de penser la même chose. "J'avais
espéré que ce serait l'année où tu ne finirais pas dans mon bureau, ayant
l'apparence de quelqu'un ayant survécu à une rébellion de Gobelins. Hélas, il
semble que mes espoirs aient été déçus." déplora-t-il. "En outre,
nous avons des Aurors grouillant partout en Angleterre à l'heure actuelle,
essayant de lancer des sort d'oubliette à tous les Moldus ayant rapporté voir
des magiciens jaillir et tomber du ciel, grâce au sortilège de tourbillon
extrêmement efficace de ton amie, Mlle Granger. Quant à Lord Voldemort…"
Dumbledore soupira. "Nous n'avons aucune idée de l'endroit où il peut
être."
"Je suis vraiment désolé pour tout cela, Professeur." dit Harry épuisé.
"Allons, Harry, tu devrais savoir que je ne vous blâme pas. Pas plus que je ne te blâme pour ton nom dans la coupe de feu."
"Ouais." dit Harry de la même voix indifférente, "Tout n'arrive qu'à moi, n'est-ce pas ?"
"Tu es spécial. Même si tu ne sais pas à quel point tu es spécial."
"Alors dites-le moi."
"Je
pense le faire." dit Dumbledore inopinément. "Mais j'attends que le
jeune Malefoy soit réveillé d'abord, car cela le concerne aussi."
ajouta-t-il, d'une manière encore plus inattendue.
Harry le dévisagea. "Qu'est-ce que ça a à faire avec Malefoy ?"
A présent Dumbledore le regardait songeur. "Tu ne l'aimes pas, n'est-ce pas ?"
"Pas beaucoup." dit Harry, regardant le plancher.
"Et pourtant tu as offert ta propre vie pour la sienne, de ton initiative et celle de Sirius. Et lui pour toi. Pourquoi ?"
"Je… Je ne sais pas." dit Harry, semblant effrayé. "Professeur…"
"Oui ?"
"Lucius Malefoy a dit que sa famille descendait de Serpentard. Et que cette épée était à lui. Mais vous m'avez dit qu'il n'y avait plus aucun descendant de Serpentard en dehors de Voldemort."
"J'avais tort." dit gaiement Dumbledore. "Cela arrive. Salazar Serpentard a vécu il y a des centaines d'années. Il est probable que quelques uns de ses descendant soient encore vivants. Cependant, aucun avec une concentration vraiment significative du sang de Serpentard. C'était ce que je croyais. C'est un peu comme toi ayant le sang de Gryffondor…"
Harry furieux, faillit lâcher la bouteille d'encre avec laquelle il jouait. "J'ai du sang de Gryffondor ?"
"Oh, seigneur." déclara gaiement Dumbledore. "C'était censé être un secret."
"Et bien, pas surprenant que Malefoy et moi ne nous aimions pas alors." dit Harry. "Gryffondor et Serpentard, ne s'aimaient pas franchement non plus."
"Toi et Malefoy, vous me rappelez deux autres garçons que j'ai connus par le passé." déclara Dumbledore. "Je les ai eus dans mon bureau tellement souvent que je ne pouvais plus les compter. Ils se détestaient ! Et pourtant, vers la fin de leur scolarité, ils seraient morts l'un pour l'autre. J'en ai eu la preuve."
Harry regarda Dumbledore avec curiosité.
"James Potter et Sirius Black." dit Dumbledore.
Etonné, Harry était sur le point de protester, quand la porte s'ouvrit et Sirius passa la tête. "Professeur," dit-il "Drago Malefoy est réveillé. Je pense que vous devriez le voir."
***
"C'est vraiment dommage que Papa ne soit pas là." dit George Weasley, usant de sa baguette pour faire flotter un Lucius Malefoy inconscient vers les marches du Département des Abus Magiques (Ron avait été laissé avec la peu enviable tâche d'éloigner les passants risquant de se cogner à la voiture invisible). "Il a toujours voulu voir Malefoy se faire prendre."
"Arrête de frapper les piliers avec Lucius, George." dit Fred.
"Désolé." dit George sans conviction. "Ma baguette tremble un peu."
Une petite foule de sorciers du département des abus magiques les attendaient à l'intérieur du bâtiment. Parmi eux, Maugrey Fol-œil, accompagné d'une grande sorcière dont la capuche était baissée sur son visage. Il tourna vers eux son œil magique quand il arrivèrent.
George éloigna sa baguette de Lucius, qui tomba sur le sol au centre du cercle de sorciers et resta ainsi, ronflant légèrement. "Et voilà." dit-il joyeusement. "Lucius Malefoy. Il est à vous, Messieurs."
Les Sorciers roulèrent de gros yeux vers lui.
Maugrey Fol-œil prit la tête : "Dumbledore dit que vous avez attrapé Malefoy avec un Charme Epicyclique illégal." grogna-t-il. "Est-ce la vérité ?"
Fred et George parlèrent en même temps : "Il a kidnappé Sirius Black…"
"Utilisé le sortilège Doloris sur Hermione Granger – elle est élève à Poudlard…"
"Il y a plein de trucs de magie noire dans la maison…"
"Il a essayé de tuer son propre fils avec le machin Epicyclique - nous l'avons vu…"
"C'est un criminel !" conclut George. "Lancez-lui le livre."
"Ou," ajouta Fred avec espoir "vous pouvez lui lancer des choses plus grosses et lourdes."
"Comme des rochers." suggéra George.
"Des témoins ?" demanda l'un des sorciers, semblant irrité.
"Quoi ?" dit Fred, pris par surprise.
"Des témoins." grommela Maugrey Fol-œil. "Pas que nous ne sachions pas que Lucius soit de mauvaise influence. Nous le savons depuis des années. Mais nous n'avons jamais trouvé quelqu'un pour témoigner contre lui."
Fred et George se regardèrent l'un l'autre. "Et bien," dit George incertain "nous. Nous sommes des témoins."
Les sorciers les regardèrent soupçonneux.
"Et Sirius Black." ajouta George.
Les sorciers continuaient à être soupçonneux. Bien que Sirius ai été innocenté l'année précédente des accusations de meurtre (aidé par Dumbledore et le fait qu'il était devenu évident que Peter Pettigrow était toujours vivant et parmi les cohortes de Voldemort), il était toujours un paria de la communauté magique.
"Et Harry Potter." dit Fred désespéré.
Il y eu des murmures à cette mention. La plupart du monde magique considérait Harry comme un héros, mais beaucoup étaient dérangés par ses histoires et pouvoirs toujours mystérieux. George saisit les mots "fourchelangue" et "toujours baigné dans des affaires louches, non ?"
Fred et George se dévisagèrent, leur inquiétude grandissante.
"Je témoignerai." dit une voix.
Tout le monde se tourna pour voir qui avait parlé. Il s'agissait de la sorcière se tenant près de Maugrey Fol-œil, qui avait été silencieuse jusqu'à présent. La sorcière leva les mains et repoussa sa capuche.
C'était Narcissa.
Fol-œil affichait un sourire en coin. Manifestement il attendait cela avec impatience. Fred et George, par contre, en tombèrent à la renverse.
"Je témoignerai." répéta-t-elle. "Je suis Narcissa Malefoy. Lucius Malefoy était mon époux. Je peux confirmer qu'il est effectivement coupable de toutes les accusations proférées en ce lieu. De plus, je vais ouvrir le manoir Malefoy au Département des Abus Magiques et permettre aux Aurors un libre accès à tous les passages. Il devrait y avoir assez de matériel de magie noire pour vous occuper toute une année. Je vais aussi" continua-t-elle, parlant à présent directement à Fol-œil, qui avait le visage de quelqu'un pour qui Noël était arrivé en avance "vous donner tous les papiers de Lucius. Il y a beaucoup de chose là-dedans concernant le seigneur des ténèbres et ce que lui et mon époux appelaient LE Plan. Cela devrait vous faire de la lecture intéressante."
"Mais… Mais pourquoi ?" bégaya un des sorciers.
"Parce que je voudrais quelque chose de vous en contrepartie." répondit Narcissa.
"Ah oui ?" dit Maugrey Fol-œil, ayant l'air de deviner. "Et de quoi s'agit-il ?"
"Je ne veux pas que Lucius soit envoyé à Azkaban." dit Narcissa.
George et Fred étaient horrifiés.
"Et pourquoi pas ?" cria Fred.
"Vous ne pouvez pas demander qu'ils le laisse libre ?" protesta George.
Narcissa regarda le visage endormi de son époux un long moment. "Je ne demande pas cela pour moi-même." dit-elle. "Je serais très heureuse de le voir à Azkaban pour le restant de ses jours. Mais nous avons un enfant. Drago. Mon fils." Elle leva les yeux vers Maugrey. "Je ne veux pas qu'il pense à son père enfermé à Azkaban. Pensant à lui, souffrant, devenant fou." Elle se tourna vers le reste des sorciers. "Je vous demande de l'envoyer à l'hôpital de St. Mangouste à la place. Dans la section des Criminels Aliénés."
"Je pense que nous sommes d'accord là dessus." dit Fol-œil rapidement.
Il y eu une longue pause. Puis les autres sorciers acquiescèrent.
"Est-ce que c'est horrible là-bas ?" demanda George avec espoir.
Fol-œil lui sourit sadiquement, mais les autres sorciers étaient déjà occupés à parler entre eux et ignorèrent les Weasley. Un des Sorciers invoqua une civière et fit léviter Lucius dessus. D'autres formèrent un groupe escortant sûrement Lucius vers une cellule quelconque.
Le reste des sorciers semblait seulement souhaiter parler à Narcissa, mais elle s'extirpa de leur groupe et se dirigea vers Fred et George.
"Je voulais vous remercier." dit-elle. "Dumbledore m'a envoyé Fol-œil qui m'a dit ce qui s'est passé. Je voulais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour Drago."
George rougit. Narcissa avait beau être bien plus âgée que lui et la mère de Drago Malefoy, elle n'en était pas moins très belle. "Ce n'était rien." dit-il.
"Pourriez-vous me rendre un service ?" continua-t-elle en leur tendant une enveloppe. "J'ai écris une lettre pour Drago, comme je ne peux pas être avec lui en ce moment. Pourrez-vous la lui donner ?"
"Bien sûr, naturellement." dit George, prenant la lettre.
"Merci." dit-elle à nouveau, se penchant, embrassant chacun sur la joue, et retournant vers les sorciers, qui l'escortèrent vers une autre salle. Fred et George, tous les deux rouges sous leurs cheveux roux se dirigèrent vers la voiture.
***
Quand Harry, Dumbledore et Sirius entrèrent dans la chambre, Hermione et Drago
parlaient. Elle avait appuyé son coude sur son oreiller, et il avait la tête
tournée vers elle. Ils étaient dans une discussion animée et ne s'arrêtèrent
que lorsque Dumbledore s'éclaircit la gorge.
"Vous allez mieux, Mr Malefoy ?" demanda-t-il gaiement. Il prit un siège près de Drago, et Harry et Sirius s'assirent face à lui. Harry tenait l'épée de Salazar Serpentard sur ses genoux. Elle semblait déplacée dans une chambre d'hôpital.
"Harry," dit Dumbledore "et Drago." Dumbledore regarda l'un et l'autre du coin de ses demi-lunes dorées. "L'un d'entre vous sait-il ce qu'est un Magid ?"
Harry et Drago le dévisagèrent le regard vide.
Dumbledore se tourna vers Hermione, qui avait cette expression qu'elle arborait toujours en classe lorsqu'elle était la seule à avoir la réponse. "Miss Granger ?"
"Et bien, le professeur Binns m'a dit qu'un Magid était une sorte de sorcier rare, né avec des talents particuliers." dit Hermione rapidement. "Salazar Serpentard en était un. De même que Rowena Serdaigle. Vous êtes aussi un Magid, Professeur. Et…" Elle hésita. "Le Seigneur des ténèbres également."
"En effet, un Magid est une caste rare de Sorcier ou sorcière." accorda Dumbledore. "Rare et très puissante. Un Magid peut faire de la magie sans baguette, peut résister à de nombreux sortilèges et malédictions, il peut survivre à des formules qui tueraient facilement d'autres sorciers." Il se tourna vers Harry. "Te souviens-tu, Harry, quand tu m'as demandé pourquoi Voldemort voulait te tuer alors que tu n'étais qu'un bébé ?"
Harry acquiesça, semblant triste. "Vous aviez dit que vous ne pouviez pas me répondre, mais que vous me le diriez plus tard."
"Je vais te le dire maintenant." dit Dumbledore. "Tu es un Magid, Harry."
Aussi bien Drago que Hermione se tournèrent violemment pour regarder Harry, qui avait pâli de surprise. Sirius n'avait pas du tout l'air surpris Il était évident qu'il savait déjà.
"Je le suis ?" dit Harry, semblant choqué.
"Oui, tu l'es." dit Dumbledore. "En fait, tu es même un Magid très puissant."
"Oh, tellement typique." dit Drago, semblant irrité. "Maintenant Potter est un Magid, en plus de tout ce qu'il était déjà."
Dumbledore se tourna vers Drago, qui pâlit un moment, pensant que le Directeur allait lui dire de la fermer. Au contraire, Dumbledore dit : "Vous êtes vous aussi un Magid, Mr Malefoy. Et si je ne me trompe pas, bien plus puissant que Harry."
Drago devint plus pale encore que Harry. "Vous êtes sûr ? " demanda-t-il semblant tout à coup soupçonneux.
"Je ne l'étais pas." dit Dumbledore. "Je le savais depuis longtemps à ton sujet." dit-il, se tournant à nouveau vers Harry. "Nous le savions depuis que tu es né. C'est pourquoi Voldemort voulait te tuer, pourquoi tes parents ont dû se cacher. Il ne voulait pas d'un enfant Magid, né de ses plus grands ennemis, deux de mes plus fidèles supporters. Il savait que lorsque tu serais assez âgé, tu deviendrais une arme avec laquelle nous le frapperions."
"Et
en ce qui me concerne ?" interrompit Drago. "Pourquoi n'a-t-il pas
essayé de me tuer ?"
"Pourquoi l'aurait-il fait ?" dit Dumbledore calmement. "Vous
êtes le fils de son soutien le plus proche. Songez à l'arme que vous auriez été
en sa possession ! Vous auriez pu être l'un des plus grands de tous les Mange-morts."
Dumbledore secoua la tête. "Votre père gardait cette information très
confidentielle, Drago. Les parents de Magid sont supposés enregistrer leurs
enfants auprès du ministères à la naissance ; il ne vous a jamais enregistré.
Je doute que personne soit au courant hormis Lucius et Voldemort lui même. Des
outils variés de divination que j'utilise moi même m'avaient indiqués qu'un
autre Magid était présent à Poudlard, mais je n'ai jamais su de qui il
s'agissait."
Drago était silencieux, se rappelant ce que lui avait dit son père le matin même; "Le seigneur des ténèbres à de grands espoirs pour toi, Drago."
"Comment le savez-vous ?" demanda-t-il à Dumbledore. "Comment savez-vous que j'en suis un ?"
"Cette épée, par exemple." dit Dumbledore, la désignant toujours posée sur les genoux de Harry. "Il s'agit d'un objet magique très puissant, Drago. Seul un Magid peut toucher cette épée. Et puis, il y a le fait que Lucius ait fait un Charme Epicyclique à partir d'une de vos dents quand vous étiez bébé. Il l'utilisait pour vous contrôler, votre mère et vous même, mais il l'utilisait également pour drainer une partie de vos pouvoirs de Magid. Cela faisait de lui un sorcier bien plus puissant que ce qu'il aurait pu être autrement."
Drago et Harry dévisageaient tous les deux le Directeur. Hermione dit : "Professeur Dumbledore ?"
"Oui ?"
"Est-ce la raison pour laquelle le Polynectar a agit de cette manière sur Drago et Harry… Est-ce parce qu'ils sont des Magids ?"
"Une bonne intuition, Miss Granger. D'une certaine manière, c'est une bonne intuition. En fait, le Polynectar a agi aussi longtemps, parce que Mr Malefoy l'a provoqué."
"Lucius a fait quoi ?" demanda Harry d'un ton neutre.
"Il voulait dire moi, idiot." dit Drago. "Et je n'ai rien fait de la sorte !" ajouta-t-il, fusillant Dumbledore du regard.
"Oh, si, vous l'avez fait." dit Dumbledore, rieur. "Si je peux me permettre de faire le constat que vous et Harry avez toujours eu une sorte de rivalité..."
"Il est jaloux de moi si c'est ce que vous voulez dire." l'interrompit Drago.
Harry roula les yeux.
"En effet," dit Dumbledore "et bien, je cautionne cette théorie. Quand vous avez pris le Polynectar, Mr Malefoy, et vous êtes transformé en Harry, vous avez immédiatement vu les avantages de la situation vous concernant. Etre Harry. Vivre sa vie. Voir ce qu'il voit. Apprendre ses secrets. Votre père vous a enseigné à déceler les faiblesses et à les exploiter, je me trompe ?"
Drago avait l'air pris de court. "Je..."
"Professeur…" protesta Sirius.
Dumbledore les ignora tous les deux. "Il vous a enseigné beaucoup d'autre choses." continua-t-il sur le même ton mesuré. "De voir le mal quand le bien est offert, de vous acharner sur ceux en dessous de vous et faire tomber ceux au dessus de vous. De favoriser le gain personnel immédiat."
"Je n'ai jamais..." dit Drago faiblement "jamais volontairement..."
"J'ai dit : il vous a enseigné." dit Dumbledore. "Je n'ai pas dit que vous aviez appris. Je pense qu'il y avait d'autres avantages pour vous à devenir Harry. Vous avez toujours pensé que Harry était quelqu'un à qui on donnait le bon dieu sans confession. Dans la peau de Harry, vous pouviez vous laisser aller à votre penchant naturel pour le bien. Vous pouviez être quelqu'un de bon. Courageux. Héroïque." Il regarda Drago, très durement, au dessus de ses lunettes. "Je ne suis pas en train de dire que vous avez consciemment agi sur le Polynectar." continua-t-il. "Je dis que vous souhaitiez que l'effet perdure. Ce n'est pas n'importe quel sorcier qui aurait pu faire ça. Vous avez fait durer le sortilège aussi longtemps que vous l'avez pu. Vous avez utilisé votre propre énergie magique, l'énergie Magide pour empêcher le sortilège de s'effacer. Et, à la manière dont je vois les choses, il a fallu un autre Magid pour mettre fin au sortilège."
Drago fixait le directeur, la bouche ouverte.
"J'ai une question de plus, Professeur." dit Hermione d'une petite voix.
"Oui, Miss Granger ?"
"Si Drago et Harry sont des Magids... Pourquoi Harry n'a-t-il montré aucun signe jusqu'à présent ?"
"C'est une caractéristique qui ne se montre généralement pas avant la fin de l'adolescence. C'est très aléatoire, et peut nécessiter plusieurs stimuli pour apparaître."
"Comme ?" demanda Harry, curieux.
Harry n'était pas tout à fait sûr, mais il lui sembla que Dumbledore était légèrement embarrassé. "Des émotions fortes d'un genre particulier." dit Dumbledore. "Le danger marche, également. En fait, dans les anciens temps, si un enfant Magid ne montrait aucun signe de ses pouvoirs à l'âge de dix-huit ans, le ministère l'envoyait combattre un dragon ou tout autre monstre."
Harry semblait anxieux. "J'ai déjà fait face à un dragon, et je n'ai montré aucun signe de don Magid, Professeur..."
"Tout va bien, Harry." dit Dumbledore joyeusement. "Nous te laissons encore deux ans, puis nous te donnerons en pâture à un Basilic."
Harry le foudroya. Il était quasiment sûr que Dumbledore plaisantait. Non ?
"Je vous en dirai plus à tous les deux plus tard." dit Dumbledore. "J'ai peur que si nous restons plus longtemps, Mme Pomfresh n'ait quelques mots rudes pour moi."
Hermione sourit à Drago en se levant. "Je reviendrai demain." dit-elle.
Harry allongea l'épée sur le lit de Drago, là où il pourrait porter la main à sa garde s'il le désirait. "A plus tard, Malefoy." dit-il. "Y a-t-il une quelconque chance, Professeur" demanda Harry, alors qu'ils quittaient la chambre "que mon sang Magid provienne de Godric Gryffondor ?"
"Ce vieux Godric le râleur, comme mon partenaire Nicolas Flamel avait l'habitude de l'appeler ?" dit Dumbledore, son visage s'éclairant. "Oh, j'en doute, Harry. Il n'était pas Magid. Pas du tout. Un grand guerrier, bien sûr. Très courageux. Toujours en train de crier. C'était comme cela qu'il terrifiait ses ennemis, tu sais, avec ses horribles cris de guerre."
"Je
croyais que c'était à cause de son courage et de ses brillantes
stratégies." dit Harry.
"Oh, non." dit Dumbledore. "Tout grâce aux cris, vraiment."
***
Sirius et Dumbledore retournèrent au bureau de ce dernier pour discuter, et Hermione et Harry, étant tous les deux épuisés, marchèrent lentement vers la tour Gryffondor. Ils s'arrêtèrent devant le portrait, et Hermione se tourna vers Harry.
"Es-tu heureux ?" dit-elle, d'une petite voix. "D'être un Magid ?"
"Bien sûr !" dit Harry. Il avait l'air épuisé, des cernes noirs sous ses yeux verts. "Tu parles que je le suis !"
Elle le fixa, et comprit soudain ce qui semblait diffèrent sur son visage. Il était vide, impossible à lire – et elle avait toujours été capable de lire le visage de Harry avant. Elle pensait connaître tous les tons et panels d'émotion de son visage, de sa voix, mais maintenant… quoiqu'il soit en train de ressentir, il le lui cachait.
"Harry, avant que…"
"Non." dit-il avec force.
Elle stoppa. "Non quoi ?"
"Non, je ne veux pas te parler maintenant." dit-il d'une voix plate.
"Mais…"
"Laisse-moi deviner." dit-il, se tournant vers elle et ayant l'air plus furieux qu'il ne l'avait jamais été "Tu penses à quelque chose d'autre vraiment douloureux à dire, mais tu ne veux pas attendre jusqu'à demain, parce que ce qu'il y a de plus drôle, c'est la tête que je vais faire."
Hermione était choquée. "Harry, je suis désolée…"
"Je ne veux pas parler avec toi de ça. Je ne sais pas pourquoi tu en parles encore. Peut-être que tu veux encore me dire à quel point je t'ai fait souffrir, à quel point mon comportement a ruiné toute chance qu'il y aurait pu avoir entre nous. Et puis, tu t'esquiveras et iras flirter avec Malefoy, comme tu l'a déjà fait. Parce que, manifestement, tout ce qu'il a fait n'a pas ruiné ses chances avec toi."
Elle ouvrit la bouche pour protester, puis la referma. Il avait raison. Elle avait flirté avec Drago juste devant lui. Et peut-être l'avait elle fait pour le faire souffrir. Si elle l'avait fait, cela avait visiblement marché.
Harry se tourna. "Boomslang." dit-il au portrait qui dévoila le passage.
"Harry, je suis désolée." dit-elle à nouveau, désespérée. "Quoi que tu veuilles que je dise…"
"Là, maintenant, tout de suite, il n'y a qu'une chose que je veux." dit-il. "Je veux cesser cette conversation."
Il marcha à travers le passage derrière le portrait. Après quelques instants, Hermione le suivit.
Ron, Fred et George était assemblés près du feu, et saluèrent leur entrée avec des cris. Harry marcha vers eux et se laissa tomber dans un fauteuil. Hermione, se sentant au bord des larmes, se tourna vers la direction opposée et se dirigea vers les dortoirs des filles.
Au milieu des escaliers, elle entendit quelqu'un l'appeler et se retourna.
C'était Ron. "Hermione, attend." dit-il.
Elle descendit quelques marches et s'arrêta juste au dessus de lui. Il avait à lever la tête pour la regarder (un fait très rare pour Ron qui était l'un des garçons les plus grands de l'école.) "Qu'est-ce qu'il y a ?" demanda-t-elle.
"Es-tu amoureuse de Malefoy ?" demanda-t-il brusquement.
"Quoi ?"
"Tu m'as entendu." dit-il, la voix vraiment sévère. "Parce que Harry croit que tu l'es. Je lui ai dit que non, mais il ne me croit pas."
"Si Harry veut savoir, pourquoi ne me le demande-t-il pas ?" dit-elle en colère.
"Oh, j'sais pas." dit Ron, irrité "Peut-être parce que la dernière fois qu'il t'a demandé quelque chose, tu lui as quasiment arraché la tête."
"Oh, alors tout le monde est au courant de ça maintenant."
"Hermione," dit Ron, semblant un peu désespéré à présent "tu ne peux pas honnêtement songer à prendre Malefoy, non ? Je veux dire, c'est dingue. Il ne te rendra jamais heureuse, il t'emmènera juste au bal pendant qu'il courra après d'autre filles dans ton dos, et il rejoindra probablement un groupe de rock et teindra ses cheveux en bleu [1], et tu devras attendre à la maison avec les enfants, il papillonnera et finalement te quittera, te laissant seule avec toute une marmaille d'enfant sournois aux cheveux blonds."
"Ron," dit Hermione "la ferme, tu veux ? Tu n'as aucune idée de ce dont tu parles. Tu a l'air complètement à côté de la plaque."
"Au moins, je ne parle pas de sortir avec Drago Malefoy !"
"C'est parce que tu ne l'auras jamais, tu n'es pas son type. Et tu as tout faux à son sujet."
"Oh ?" dit Ron, semblant à présent complètement furieux, "Et comment ça ?"
"Il ne teindra jamais ses cheveux en bleu [2], il est bien trop vaniteux pour ça." dit Hermione.
Elle se retourna ensuite, et entra dans les dortoirs des filles. Ron resta planté dans les escaliers, extraordinairement irrité en comprenant qu'il n'avait même pas obtenu un semblant de réponse à sa question.
***
Aussitôt les visiteurs partis, madame Pomfresh se mit au travail, effaçant les derniers bleus et coupures de Drago. A moitié endormi, ses yeux clos, il pouvait sentir le contact léger sur son visage, son coup et ses épaules alors qu'elle guérissait les plaies et égratignures ici et là, l'œil au beurre noir et ses lèvres fendues que lui avaient donné les Mange-morts. Elle s'occupa du poignet foulé et régla ça aussi. Elle se tourna alors vers sa paume coupée.
"Non." dit Drago, en reculant. "Laissez-là."
Madame Pomfresh fut surprise de voir ses yeux ouverts, mais ne le montra pas. "Ne soyez pas ridicule." dit-elle. "C'est une coupure profonde, vous allez avoir une cicatrice."
"J'ai dit de la laisser." dit Drago, lui donnant ce qu'il espérait être un regard effrayant.
"Vous voulez la cicatrice ?" demanda-t-elle incrédule.
Il leva sa main vers sa propre poitrine et serra le poing. "Laissez-là." dit-il à nouveau.
"Très bien." dit madame Pomfresh, secouant la tête. Alors qu'elle s'occupait des coupures et blessures de ses jambes, Drago leva sa main vers son visage et la regarda. La coupure d'Harry était profonde, ligne hachée, le coupant de part en part. C'était difficile à voir dans la lumière, mais s'il la resserrait légèrement, elle avait la forme d'un éclair.
***
Aussi épuisée qu'elle soit, Hermione était persuadée qu'elle n'aurait pas l'opportunité de dormir avant d'avoir raconté l'histoire complète de cette aventure à Lavande et Parvati qui l'accueillirent avec des cris de joie. Pas parce qu'elles étaient contentes de la voir revenir en bonne santé, songea amèrement Hermione en s'asseyant en pyjama sur le bord de son lit (la merveilleuse robe de satin de Narcissa, à présent bien abîmée, pendant précieusement dans sa garde robe) mais parce qu'elle espéraient de nouveaux ragots.
"Tu as embrassé Drago Malefoy dans un PLACARD ?" demanda Lavande, quand Hermione eut finalement terminé.
"Et bien, ce n'était pas vraiment le point important de l'histoire," dit Hermione "mais oui."
"Mais il est tellement... diabolique !" souffla Parvati, sa bouche ouverte.
"Et diaboliquement attirant." dit Lavande, commençant à pouffer. "Allez, Parvati... il est mignon... je n'ai jamais vu personne avec des cheveux de cette couleur. Comme les couronnes de Noël."
"Je suppose." dit Parvati, n'ayant pas l'air convaincue.
"Est-ce qu'il était couvert de sueur ?" demanda Lavande. "A-t-il retiré n'importe quel vêtement ?"
"LAVANDE," gronda Hermione. "JE NE TE DIRAI PAS CA."
"Bien, et en ce qui concerne Harry ?" demanda Lavande imperturbable. "Comment c'était de l'embrasser ? Est-ce que c'était grandiose ?"
Hermione réfléchit pour savoir si embrasser Harry pouvait être appelé 'grandiose'. Cela avait été perturbant, à briser le cœur, merveilleux et horrible en même temps. Etait-ce cela 'grandiose'?
"Ca allait." répondit-elle.
Lavande roula des yeux. "Ca, c'est excitant." dit-elle.
Parvati demanda, curieuse : "Alors, tu sors avec Drago maintenant ?"
Hermione réfléchit. "Je ne sais pas." dit-elle.
"Mais tu ne sors pas avec Harry." fit Lavande, d'un ton offensé.
"Il ne me parle pas," dit Hermione "alors je dirais non. Nous ne sortons pas ensembles et," ajouta-t-elle avec douleur, "je doute que cela se produise jamais."
"Et bien," dit Lavande, avec une légère hésitation, "puisque cela n'a pas marché entre toi et Harry, je me demandais... si ça ne te dérange pas... si je lui demande de sortir avec moi."
Hermione dévisagea Lavande, la bouche ouverte. "Lavande ! Franchement !"
Lavande ne sembla pas embêtée. " Je reconnais que tu n'as pas beaucoup d'expérience en ce qui concerne les rendez-vous, Hermione," dit-elle froidement "alors peut-être ne sais-tu pas comment cela marche. Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais je suis restée loin de Harry ces dernières années parce que nous savions qu'il te plaisait et nous pensions que tu lui plaisais. Maintenant, pourtant… "
"Que veux-tu, Hermione ?" intervint Parvati. "Harry est célèbre, il est riche, son physique est pas mal et il est également gentil. De plus, il a sauvé le monde, oh, cinq ou six fois maintenant. Bien sûr, il danse terriblement mal," ajouta-t-elle songeuse "mais la plupart des gens ne le savent pas."
"Et notre dernière année arrive." dit Lavande. "Nous allons avoir besoin de cavaliers pour le bal de Noël, pour la danse des septième année, et Harry sera à ce moment capitaine de l'équipe de Quidditch..."
"Et quiconque ira avec Harry aura probablement sa photo dans Sorcière Hebdo." intervint Parvati.
Hermione les regarda toutes les deux comme si tout à coup elles s'étaient transformée en loups-garous. "Etes-vous en train de me dire que maintenant la chasse à Harry est ouverte?"
"Et bien," dit Parvati "en gros, oui."
Hermione réalisa qu'après six ans à traîner exclusivement avec Ron et Harry, elle ne savait manifestement pas la première chose à savoir des autres filles. Elle fixa Lavande muettement horrifiée, et Lavande lui rendit son regard d'un air sympathique mais ferme. "Je suis désolée, Hermione." dit-elle. "Mais tu ne devrais vraiment pas t'en soucier... n'est-ce pas ?"
***
Hermione dormit tout ce jour là, et pratiquement toute la journée suivante. Quand finalement elle se leva et descendit pour le déjeuner sur des jambes fragiles, elle trouva que le monde qu'elle avait connu avait changé pendant la nuit.
Il n'y avait jamais aucun moyen de garder un secret à Poudlard. Surtout quand il avait quelque chose à voir avec Harry. Tout le monde savait ce qui s'était passé, où Harry, Hermione et Ron étaient allés, que le père de Drago était en prison, que Drago avait failli mourir, et que lui et Hermione était maintenant ensembles d'après la rumeur, si ce n'est pas sortant ensemble ou même se voyant en secret.
Quand elle entra dans le Grand Hall, tout le monde se tourna et la dévisagea. Par habitude, elle chercha immédiatement Ron et Harry. Elle les trouva à la table Gryffondor, assis avec Fred et George. Quand il la vit, Ron eut un sourire nerveux. Mais Harry regarda ailleurs.
Hermione se mordit profondément les lèvres. Elle ne pleurerait pas. Elle regarda loin d'eux et vit Drago. Il était assis à la table de Serpentard, occupant trois sièges avec ses longes jambes comme d'habitude. Quand il l'aperçut, il lui sourit.
Ce
qui décida tout. Sans même y penser, elle traversa le hall et s'assit à coté de
lui.
Elle entendit l'alarme sifflante des voix qui parcoururent la pièce comme se
répandraient des flammes, mais elle n'en avait rien à faire. Elle était juste
heureuse de voir Drago. Sa main gauche était entourée de bandages blancs, mais
à part ça, il avait l'air d'être en aussi bonne santé qu'il l'avait toujours
été.
"Salut !" dit-il, alors qu'elle s'asseyait près de lui, et il lui glissa la gazette du sorcier qu'il était en train de lire. "Sais-tu ce que j'était en train de penser ?"
"Non." dit-elle, souriante.
"Quel nom donner à notre premier enfant ? Je suppose que cela dépendra s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille. Si c'est un garçon, je pensais à Drago junior. Ou alors, on pourrait toujours l'appeler Harry, juste pour embrouiller Quatre z'yeux. Il ne saurait jamais que faire de lui."
"Drago..." bafouilla-t-elle, puis elle vit qu'il avait son sourire en coin, et lui jeta une gaufre.
Il l'évita. "Désolé." dit-il. "Mais tu aurais du entendre la manière dont tout le monde parle. Ils ont l'air de croire que nous somme la Romance du siècle, et pas seulement quelques baisers dans une penderie moisie."
"Oh..." Hermione posa les mains sur son visage. "Et comment tout le monde a-t-il appris tout ça ?"
Drago haussa les épaules. "Je n'en ai aucune idée. Mais je peux te dire que ça m'a permis de me débarrasser de Pansy Parkinson, ce pour quoi je serai éternellement reconnaissant. Elle est venue me voir ce matin, hystérique, me demandant si c'était la vérité. Bien sûr, j'ai dit que ça l'était, me disant que tout ce qui pouvait la rendre aussi furieuse était bon à prendre. Alors elle a dit qu'elle ne me parlerait plus jamais."
Il grimaça et ouvrit à nouveau la Gazette du Sorcier. Hermione aperçut la première page du journal, et la fixa sous le choc. LUCIUS MALEFOY ARRÊTE ET ACCUSE. Elle saisit quelques mots du texte plus petit : "utilisation illégale du sortilège épicyclique", "kidnapping et torture", "témoignage de Narcissa Malefoy", "sentence à suivre".
Drago suivit son regard, et posa le journal.
"Désolée." dit-elle, le regardant. "Est-ce que tu vas bien ?"
"Je vais bien," dit-il, Et il regarda vers elle. "J'ai reçu une lettre de ma mère hier. Elle m'a quasiment écrit tout ce qui allait arriver. Alors je ne suis pas surpris. Et," ajouta-t-il "il n'ira pas à Azkaban."
"Bien." dit Hermione, bien que pensant pour elle-même que Lucius méritait d'être envoyé à Azkaban plus que quiconque. Elle releva les yeux le long de la table de Serpentard et aperçut des regards se détournant rapidement. "Tout le monde me dévisage." souffla-t-elle à Drago.
"C'est parce que tu es la fille qui a plaqué Harry Potter pour Drago Malefoy." dit-il joyeusement. "Que tu le saches ou non."
"Génial !" dit-elle. "Maintenant j'ai deux petits amis imaginaires. Tous les inconvénients sans les avantages."
"Tu veux les avantages ?" dit Drago la regardant avec un sourire curieux.
Hermione devint aussi rouge que si elle avait sauté dans un bain d'eau bouillante. "Um…" dit-elle.
"Allez," dit-il, en lui tendant sa main "allons marcher près du lac. Je voudrais te montrer quelque chose."
"Um…" dit-elle à nouveau.
"Pas ce genre de chose." grimaça-t-il.
"OK" dit-elle, reposant sa fourchette et le suivant hors du Hall.
***
Harry et Ron la regardèrent partir, Ron incrédule, Harry avec une expression
bien différente.
"Alors," dit-il "je suppose que cela fait de moi le garçon qui resta immobile comme un imbécile, la regardant sortir avec Malefoy finalement."
"Oh, non." dit Ron joyeusement. "Je suis fier de dire que tu n'est pas resté là à regarder. Tu es allé courageusement de l'avant, et tu t'es ridiculisé, et elle est tout de même partie avec Malefoy."
"Merci, Ron." dit Harry.
"Mais au moins, tu as agi." dit Ron.
"Typiquement moi. Action Man."
"En fait," remarqua George "en toute rigueur, c'est Malefoy qui passe à l'action là."
Harry lâcha sa fourchette. "Ne pouvez vous pas dire ces choses quand je NE suis PAS là ?" dit-il à George d'un ton accusateur.
"Désolé." dit George, mais sa bouche était tordue de rire. Il souleva son assiette devant son visage pour cacher son expression. De même que Fred.
"Pourquoi ma souffrance est elle si amusante ?" se demandait Harry à haute voix.
"Ca devrait être évident." dit Ron.
Harry se tourna et le dévisagea. "Ah oui ?"
"Parce qu'elle n'est pas nécessaire." dit Ron. "Elle t'aime, espèce d'imbécile heureux. Tu es simplement un emmerdeur, elle aussi, alors qu'est-ce que tu attends d'elle ? Spécialement avec Malefoy utilisant le vieux charme des Potter sur elle, tu sais, quoi que ce soit, il te l'a pris lorsque tu étais sous l'effet de la potion."
"Je ne sais pas." dit Harry songeur "Je pense que c'est caractéristique de lui, finalement."
"Tu veux dire qu'il l'aime vraiment ?" demanda Ron, semblant éberlué.
"Ouais," dit Harry "je le crois."
"Dans ce cas," annonça George "tu es vraiment mal barré, Harry."
Fred souriait à nouveau. "Pense à l'époque où Malefoy a demandé si tu le tuerais. Je parie que tu rêve de vivre ce moment à nouveau, n'est-ce pas ?"
"Avec vous deux pour amis, qui a besoin d'apitoiement sur soi-même ?" demanda Harry, les fusillant du regard.
"Et quand es-tu devenu si sarcastique ?" dit George, donnant à Harry un regard sévère. "Tu parles comme…"
"Malefoy." dit Fred.
Ils dévisagèrent tous Harry, songeurs.
"Donc, il semble que Malefoy ait conservé quelque chose de ta personnalité de gentil garçon." dit Fred, après une pause. "Et toi…"
"Tu as gardé son mauvais caractère." termina George.
"Je pense que l'on peut dire que Malefoy est clairement le gagnant dans ce scénario." dit Fred.
"Ouais." dit Harry, regardant vers la porte par laquelle Drago et Hermione étaient partis. "Raconte moi quelque chose que je ne sais pas."
***
C'était
un merveilleux jour ensoleillé. Drago et Hermione déambulèrent le long du lac
et se dirigèrent vers un petit bosquet d'arbres. Ils se trouvaient près de
l'endroit où avait eu lieu la seconde épreuve lors de leur quatrième année.
Hermione se demandait si Drago le savait.
Il s'arrêta sous les arbres et dit : "Viens là."
Elle vint et s'arrêta près de lui, si près que ses bras touchaient les siens.
"Regarde ça." dit-il, et il pointa la base des arbres de sa main gauche.
Rien ne se passa. "Oups," dit-il. "j'oubliais. Les bandes interfèrent."
Il pointa son autre bras mais sur les racines des arbres et cette fois quelque chose se produisit. Il y eut du bruit, comme une guitare que l'on gratterait, et la terre à la base des arbres se mit à bouger. Tandis qu'Hermione regardait avec étonnement, une plante verte apparue hors du sol, filant dans les airs, et en quelques secondes forma des pétales. En quelques instants, ils formèrent une rose noire. La seule rose noire qu'Hermione eut jamais vue.
Elle dévisagea Drago la bouche ouverte. "Est-ce... comment...?"
Il lui fit un sourire en coin. "C'est un truc Magid. Je me suis entraîné toute la matinée. Tu aimes ?"
"Je n'ai jamais vu de rose noire avant." dit-elle, se pliant pour l'observer.
"Il semble que je ne sois pas capable de produire de fleur d'une quelconque autre couleur." dit-il, haussant les épaules. "Je suppose que c'est parce que je ne suis pas le genre de type à fleur. Je semble être particulièrement doué à faire pousser la Venus Piegeàmouche, et j'arrive à faire grêler, mais les fleurs… pas tellement."
"Tu as fait grêler ?"
"Et bien, juste sur une toute petite surface. Et la grêle était noire elle aussi."
"Tu ne crois pas que c'est dangereux d'utiliser tes dons Magids quand tu n'as reçu aucun entraînement ?" dit Hermione, sachant que sa voix sonnait autoritaire mais, comme toujours, sans pouvoir s'en empêcher.
"Probablement." dit Drago. "Je suppose que j'aurais pu faire grêler des enclumes. Mais je ne suis pas trop inquiet. Tu n'aimes pas ta fleur ?" ajouta-t-il, ayant l'air inquiet.
Hermione l'arracha du sol et se leva, tenant précautionneusement la rose entre ses doigts. Elle avait de nombreuses épines très pointues. "Je l'aime bien." dit-elle, levant les yeux vers lui. "Elle est pleine d'épines et hérissée de pointes. Un peu comme toi."
Il se baissa et l'embrassa au coin des lèvres, ses cheveux argents caressèrent ses joues comme des ailes de papillon. Elle inspira son odeur – café et citron et poivre et sirop d'érable du petit déjeuner.
Puis elle s'écarta. "Je ne peux pas." dit-elle.
"Pourquoi PAS ?" dit Drago, ressemblant moins pendant un instant à Malefoy l'égoïste suprême qu'à un garçon de seize ans frustré.
"Je ne sais pas ce qui se passe entre Harry et moi."
"Un gros Rien du tout. C'est ce qui semble se passer entre toi et Harry. Ou bien ai-je tort ?"
"Non." dit-elle lentement. "Non. Tu n'as pas tort. Mais je ne peux rien faire avec toi tant qu'il ne me parle pas, parce que… parce que… "
"Parce que tu veux sa bénédiction ?" dit Drago.
Elle était surprise de réaliser que ça pouvait être vrai. "Je le crois."
"Dans ce cas, nous sortirons ensembles quand nous aurons trente ans."
"Donne-moi juste un peu de temps." dit-elle, levant des yeux suppliant vers lui.
Il leva les mains au ciel. "OK !" dit-il. "Du temps…"
***
Hermione n'avais jamais réalisé que le simple fait qu'elle soit tout le temps avec Harry avait convaincu l'école qu'ils étaient en réalité, hum, un tout. (Les articles fréquents de sorcière Hebdo clamant qu'ils étaient ensembles y avait à peine aidé.) A présent que des rumeurs couraient sur elle et Drago, et que elle et Harry n'étaient plus vraiment amis, les filles commençaient à baver à une vitesse incroyable.
Baver sur Harry.
Soudain il y eut des filles aux entraînements de Quidditch, des filles à la table Gryffondor, des filles attendant à la sortie des classes dans le couloir. Il semblait que chaque fois qu'elle voyait Harry, il était entouré de filles. De grandes filles, des filles petites, elle vit même Mimi Geignarde essayer d'attirer son attention près des toilettes un jour. Elle commençait même à croire qu'elle était la seule fille de Poudlard qui ne lui parlait pas constamment. C'était comme vivre un cauchemar éveillé pour Hermione. Partout où elle allait, elle voyait Harry – après tout, ils appartenaient à la même maison, et avaient la plupart de leurs classes ensembles – mais il ne lui parlait pas, ni même ne la regardait, et était toujours encerclé de filles. Si ce n'avait été Drago, Hermione aurait été tout à fait malheureuse. Il avait toujours l'air heureux de la voir, et était extrêmement facile à vivre. Il la présenta à ses amis Serpentards, ce qui fut… intéressant. Grabbe fut tellement choqué de lui être présenté qu'il renversa ses crackers sur elle, et Goyle se leva simplement et resta là, la bouche ouverte. Pansy Parkinson éclata en larmes à chaque fois qu'Hermione marcha vers elle, et Hermione refusa platement d'être présentée à Milicent Bulstrode, la tête que Milicent lui avait coincé durant sa deuxième année lui cuisant encore. Certains des autres Serpentards n'étaient pas si mal, mais Hermione n'était pas à l'aise en leur compagnie.
"Quand ils me regardent," dit-elle à Parvati – elle aurait préféré parler à Ron, mais puisqu'il était toujours avec Harry, c'était presque impossible - "j'ai l'impression qu'ils aiguisent mentalement leurs lames à mon intention."
"Ce ne sont pas les personnes les plus gentilles, c'est vrai." accorda Parvati, qui s'appliquait un charme élongateur de cils devant le miroir de leur dortoir. "Mais ils ne peuvent sûrement pas tous être inintéressant, n'est-ce pas ?"
"Tu veux dire en dehors de Drago ?" demanda Hermione, qui était allongée sur le lit à regarder Parvati.
"Et bien, évidemment, puisque tu sors avec lui."
"Nous NE sortons PAS ensembles." protesta Hermione.
"Non ?" Parvati était tellement étonnée qu'elle allongea accidentellement ses cils de presque trente centimètres, et Hermione dû l'aider à les rétrécir. Quand l'opération fut achevée, Parvati répéta sa question et Hermione soupira.
"Nous ne sortons pas ensembles." dit-elle "Nous sommes justes amis."
"Tu veux savoir quelque chose, Hermione ?" dit Parvati sincèrement. "Toi, être amie avec Drago Malefoy... c'est encore plus bizarre que toi sortant avec lui."
"Pourquoi ?" demanda Hermione curieuse.
"Et bien, si tu sortais avec lui, je pourrais mettre cela sur le dos d'une attraction physique irrésistible. Je veux dire, il est mignon. C'est un fait. Mais si tu n'es qu'amie avec lui…" Parvati haussa les épaules. "Tu dois finalement bien l'aimer."
Hermione roula sur le dos et regarda le plafond. "Je l'aime bien." dit-elle.
"Malgré le fait qu'il soit pourri-gaté, égoïste, qu'il ait un mauvais caractère et un sens de l'humour méchant, qu'il aime s'en prendre aux gens plus faibles que lui et… " Parvati laissa sa phrase en suspens en voyant l'expression du visage d'Hermione. "Ben, c'est lui." dit-elle.
"Je sais." dit Hermione. "Pas autant qu'avant, mais… c'est vraiment quelqu'un de gentil, Parvati."
Parvati se tourna et regarda Hermione, sévère. "Alors pourquoi ne sors-tu pas avec lui ?"
"Parce que…"
"Parce qu'il n'est pas Harry." dit Parvati, faisant preuve d'un rare effort de réflexion et de compréhension.
Hermione se tourna sur le lit épuisée. "Il ne l'est plus." soupira-t-elle.
***
"Oh, allez, Ron." dit Harry de mauvaise humeur. "Fais-le."
"Je ne le ferai PAS." répliqua Ron, ayant l'air de toute aussi mauvaise humeur. Il planait à mi-hauteur du terrain de Quidditch sur son balai, faisant face à Harry, qui était assis de profil sur son éclair de feu, les bras croisés sur sa poitrine et ayant l'air vraiment furieux. La chemise blanche de Harry lui collait au dos, trempée par la sueur.
"Pourquoi pas ?" rétorqua Harry. "Fais-moi seulement tomber de mon balai. Allez, essaie !"
"Pourquoi pas ?" répéta Ron n'en croyant pas ses oreilles. "Et si c'était parce que je ne veux pas passer le reste du semestre à expliquer à Dumbledore que je t'ai assassiné de sang froid sans aucune raison apparente ?"
"Dumbledore dit que les pouvoirs Magid devraient se manifester d'eux-mêmes si je suis en danger." dit Harry. "Cela ne marchera pas si je saute de mon balai. Je dois être effrayé. Et si tu ne m'aides pas, j'irai dans la forêt interdite et me donnerai en pâture à Aragog."
"Harry," dit Ron désespéré "Dumbledore a aussi dit que les pouvoirs se manifestaient d'eux-mêmes entre seize et dix-huit ans. Tu n'as que seize ans. Laisse tomber !"
"Malefoy n'a que seize ans lui aussi…"
"Oh, ta gueule avec Malefoy !" cria Ron enragé. "Ca me rend malade de t'écouter parler de lui ! Le fait qu'il sorte avec Hermione n'est pas une raison pour que je t'aide à te suicider !"
Les yeux d'Harry se fermèrent en fentes vertes dangereuses. Il saisit sa baguette et avant que Ron ne puisse réagir, Harry pointa la baguette vers lui et cria : "Rapido !"
Le balai de Ron sauta en avant d'une manière incontrôlable, Ron se tenant à peine à lui, et rentra dans Harry, le faisant tomber de son éclair de feu. Ron, parvenant à peine à se maintenir sur son propre balai, vit Harry foncer vers le sol. Il attrapa sa baguette, visa rapidement Harry tombant et siffla : "Wingardium leviosa !"
Harry, qui n'avait pas fait un seul bruit lors de sa chute cria alors que son vol plané était arrêté à quatre mètres du sol. Il se tenait au milieu du ciel, regardant Ron avec reproche. "Idiot !" grinça Ron, et il bougea sa baguette de manière à ce qu'elle ne pointe plus Harry.
Harry tomba les quatre derniers mètres sur la surface nue du terrain de Quidditch.
Ron soupira, dirigea son balai vers le bas, et s'arrêta près de Harry, qui était allongé les bras grand ouverts sur le sol, fixant le ciel et ayant l'air de ne jamais vouloir se lever.
"Zéro." fulmina Harry. "Zip. Nada. Je n'ai PAS de pouvoirs Magid. Du moins, pas pour le moment."
"Harry," dit Ron, descendant de son balai, "as-tu pensé une seconde que vouloir transformer Malefoy en limace et l'écraser n'est pas une raison suffisante pour que tes pouvoirs Magids commencent à marcher ?"
Harry enfouit son visage dans ses mains et dit quelque chose qui ressemblait à : "Urgh."
"Il doit y avoir un autre moyen de révéler tes pouvoirs." dit Ron "Un moyen qui n'implique pas de risquer ta vie."
"J'ai lu beaucoup de choses là-dessus. Les pouvoirs de Salazar Serpentard se sont manifestés quand il a affronté un dragon qui menaçait son village. Mais c'était il y a des centaines d'années, quand il y avait encore des tas de dragons foulant la terre. Pour le mage noir Grindelwald, ils se sont manifestés lors d'une espèce de bataille, ce qui n'arrive plus trop non plus, et pour Rowena Serdaigle, ça a commencé quand elle a été frappée par la foudre, ce qui est difficile à provoquer."
"Harry..." dit Ron lentement. "Tu dois parler à Hermione, c'est ce que tu dois faire."
Harry écarta ses doigts et regarda vers Ron de ses yeux vert soupçonneux. "Pourquoi ?"
"Parce qu'elle est ta meilleurs amie, idiot." dit Ron. "Parce qu'elle te manque et que ça te rend fou."
"A chaque fois que je vois Hermione," dit Harry, écartant la main de son visage, "ça me rend malade."
"CA, c'est romantique." dit Ron.
"A chaque fois que je la voie avec Malefoy, ça me rend malade." ajouta Harry.
"Et bien, il va finalement falloir que tu t'y habitues." dit Ron.
"Je ne veux pas m'y habituer !" dit Harry, s'asseyant brutalement. "Je veux que mes pouvoirs Magids commencent à marcher, c'est ça que je veux."
"C'est un problème de magie." dit Ron, non sans sympathie. "Mais ce que tu as, c'est un cœur brisé. La magie ne le réparera pas."
***
"Je pensais à cet été, Hermione." dit Drago.
C'était l'heure du petit déjeuner. Ils étaient assis ensembles à la table de Serpentard (quatrième petit déjeuner avec les Serpentards pour Hermione. Elle commençait à s'habituer au bruit de Goyle buvant et crachant à chaque repas). Drago mangeait un toast avec une rapidité déconcertante – Hermione avait découvert qu'il était l'un de ces garçons qui pouvaient manger n'importe quoi, n'importe quand et rester tout fin – et Hermione, qui n'avait pas beaucoup d'appétit, grignotait ses graines de citrouille.
"A propos de cet été ?" demanda-t-elle.
"Et bien, nous parlions de ma possible visite à la maison de tes parents. Et je voudrais toujours y aller, mais ma maman m'a écrit et rappelé la visite de mon oncle Vlad, disant qu'il espérait me voir à son château en Roumanie, et je pensais, que si tu voulais…"
Subrepticement, Hermione lança un regard à travers la grande salle vers la table Gryffondor. Elle pouvait voir Harry, assis avec Ron ; Lavande était à l'un de ses cotés, et Parvati était assise près de Ron. Alors qu'Hermione regardait, Lavande leva un morceau de toast avec sa fourchette et l'offrit à Harry.
Harry le mangea.
Lavande gloussa.
"Pendant ce temps," continua Drago "j'ai laissé tombé Poudlard et suis devenu un mercenaire assassin pour le Ministère de la Magie."
"Qu... quoi ?" bégaya Hermione, se tournant pour le regarder.
Il souriait, mais son sourire n'atteignit pas ses yeux gris. "Hermione, ma chérie, vas-tu vraiment manger tout ça ?"
Elle regarda dans la direction qu'il lui montrait et sursauta. D'une quelconque manière, elle avait réussi à amonceler une pile nette de graines, les écorces les unes dans les autres. Elle ne pouvait pas se rappeler d'en avoir écorcé une seule.
"Oh," dit-elle prise en faute "Je vais, um, les garder pour plus tard, je pense."
"Okay, c'est fini." dit Drago, et il se leva.
Alarmée, Hermione se leva aussi. "Je suis désolée, je suis facilement distraite ces derniers temps."
"J'avais remarqué. Ca va. Je me suis juste souvenu que j'avais quelque chose que je devais faire. J'avais repoussé, mais maintenant semble le bon moment de m'en débarrasser."
"Puis-je t'aider ?" demanda-t-elle, se sentant coupable.
"Certainement pas." dit il.
Il s'approcha et lui toucha légèrement la joue. Puis il laissa tomber sa main. "J'ai entraînement de Quidditch ce soir." dit-il. "Je te verrai plus tard au dîner."
***
Harry s'était arrangé pour rester seul dans la salle commune des Gryffondors cet après-midi là. C'est pourquoi il fut surpris de voir le tableau s'ouvrir et Drago entrer. Il se redressa et observa sereinement un Harry choqué.
"Petit truc de beauté, Potter : la bouche a toujours l'air plus jolie fermée." Il sauta dans un fauteuil et étendit ses longues jambes vers le feu. "Je ne peux pas croire que le mot de passe soit toujours 'boomslang'. Vous, les Gryffondors, êtes trop confiants."
Harry baissa son livre et regarda autour de lui anxieux. "Tu devrais être un petit peu plus prudent, Malefoy." dit-il. "Si les autres savaient que tu as le mot de passe..."
"Je n'ai pas à être plus prudent. Je veux te frapper la tête avec un balai. Mais bien sûr, je ne le ferai pas."
"Pourquoi pas ?" dit Harry, retournant à son livre. "Tu peux utiliser mon éclair de feu 5000." Il lança un regard à Drago. "Juste comme ça, pourquoi ce soudain éclat d'hostilité ? Ne devrais-je pas actuellement être celui qui te hait ?"
"Non, je devrais te haïr, pour la simple raison que tu rends Hermione vraiment malheureuse."
Harry laissa à nouveau tomber son livre, et fusilla Drago du regard. Ses joues étaient rouges de rage. "Tu es venu me parler d'elle ?"
"C'est ça."
"J'ai une meilleure idée. Pourquoi est-ce que tu ne ficherais pas le camp ?"
"Ecoute, je connais Hermione." dit Drago, comme si Harry n'avait pas parlé. "Et c'est une fille merveilleuse à avoir dans son entourage. Intelligente, vraiment intelligente aussi. L'une des personnes les plus courageuses que j'ai rencontré." Il fixait à présent un point au dessus de la tête de Harry maintenant. "La seule chose que j'ai le sentiment qu'elle n'est pas, c'est heureuse à cause de quelque chose. Elle pleure quand elle croit que je ne regarde pas. Elle fixe énormément le vide. Et quand tu es dans le coin…" Drago regardait directement Harry à présent. "Elle te regarde."
Les rougeurs du visage de Harry commencèrent à diminuer. A présent, il avait l'air bouche-bée.
"Elle ne me parle même pas." dit-il.
"Non." dit Drago "TU ne lui parles même pas."
Harry le regarda songeur. "Pourquoi est-ce que tu me dis ça ?"
"Je ne sais pas." dit Drago, pensif. "La seule manière pour moi de faire ce genre de chose est de me dire que je ne le fais pas. Et là, tout de suite, je me dis que je suis là pour te dire à quel point tu es un connard. Et ça marche jusqu'à maintenant."
"Est-elle vraiment malheureuse ?" demanda Harry d'une voix étouffée.
"Misérable." dit Drago. "Ecoute, Potter. Je te le demande. Parle-lui. Tu es son meilleur ami. Ou tu l'étais."
Les rougeurs avaient totalement disparues du visage de Harry qui avait à présent l'air pâle et malheureux. "Je ne peux pas." dit-il.
"Oh, si tu peux." dit Drago, dont le caractère commençait à refaire surface. "De quoi as-tu peur de toute manière ?"
"Qu'elle ait eu raison. Je l'ai crue acquise. Toutes ces années, je l'ai tenue pour acquise. Elle devrait me le faire payer. Et payer... Je ne pourrai jamais payer assez…"
"Ecoute," l'interrompit Drago "si tu veux te vautrer dans la honte, je suis là pour ça. Assomme-toi. Mais…" et maintenant il s'avançait et fusillait Harry du regard "mais je ne serai pas le second meilleur. Je ne serai pas avec elle parce qu'elle n'a pas pu être avec toi."
"Harry ?" dit une voix qui avait l'air de venir de derrière le fauteuil.
Harry se retourna, semblant stupéfait. "Sirius !" dit-il. "J'ai quasiment oublié que je m'étais arrangé pour te parler maintenant."
Il se leva du fauteuil dans lequel il était assis et s'agenouilla près de l'âtre. Drago le suivit et vit la tête de Sirius flotter dans les flammes. Les cheveux sauvages de Sirius étaient attachés, il était rasé de près et avait l'air plus propre et en meilleure santé qu'il ne l'avait jamais vu.
"Sirius." dit Harry avec plaisir, tendant la main comme s'il pouvait serrer celle de Sirius. Quant il le fit, Drago vit la cicatrice sur la paume de Harry, la jumelle de la sienne. Apparemment, il ne l'avait pas plus fait soigner que lui.
"Tu as bonne mine, Sirius." dit Drago cordialement, tombant à genoux près de Harry.
Une expression de plaisir glissa rapidement sur le visage de Sirius à la vue de Drago, remplacé par quelque chose qui ressemblait plus à de la frayeur. "Je ne savais pas que vous seriez là tous les deux." dit-il à Harry.
"Désolé," dit Harry "j'ai mis un sortilège de répulsion sur la porte pour décourager toute personne d'entrer, mais ça n'a pas marché sur Malefoy. Typique." ajouta-t-il, fusillant du regard Drago.
"Il va falloir que tu tiennes compte de ma nature de Magid - un bien meilleur Magid que toi - maintenant, Potter." dit Drago.
"Je suis un Magid tout autant que toi, connard." dit Harry, semblant vexé.
"C'est ce que tu dis." dit Drago avec son ton supérieur. "Mais qu'est-ce que tu as fais ?"
"Arrêtez ça !" dit Sirius irrité. "Vous vous engueulez comme un vieux couple marié." Harry et Drago laissèrent échapper les mêmes cris d'horreur. "Bien, maintenant," déclara Sirius. "n'écoutez pas ce que j'avais à dire. Je me débranche. Harry, je t'enverrai un hibou."
Et il disparut.
"Sirius ?" dit Harry, blanc d'étonnement. Puis il se tourna vers Drago, "Merci beaucoup, Malefoy."
Mais Drago avait l'air songeur. "Je me demande ce qu'il avait à te dire ?" Harry s'assit à nouveau contre les pieds d'un fauteuil et secoua la tête. "Et bien, je vais devoir attendre son hibou maintenant." dit-il irrité. "Pourquoi tu ne te tirerais pas de là, Malefoy ? Tu me donnes la migraine."
"Très bien." dit Drago, se levant. "Oh. Une chose, Potter."
"Laquelle?"
"Ce n'est pas un plaisir l'auto-sacrifice." dit Drago "En fait, je ne sais pas s'il s'agit d'un reste quelconque du Polynectar ou quoi. Mais si ça l'est et si c'est une phase généreuse dans laquelle je passe, et que tu continues à la rendre malheureuse, alors je reviendrai t'écarteler les côtes et te les faire porter en chapeau. Compris ?"
"Compris." dit Harry, souriant malgré lui. "Et une étoile dorée pour l'imagination."
"Merci." dit Drago, Et il sortit par le trou du portrait.
***
Il pleuvait le jour suivant, un orage complet, avec le tonnerre, les éclairs et un ciel ayant un aspect de fer forgé noir et humide. Ce qui allait très bien avec l'humeur de Hermione. Elle était assise dans la salle commune, mise en boule dans le fauteuil, fixant les flammes dansantes, songeuse. Elle se demandait vaguement où était Pattenrond. Cela aurait été sympa d'avoir un chat roulé en boule sur ses genoux maintenant.
La porte-portrait s'ouvrit et Ron entra dans la salle, secouant l'eau de sa robe. "Salut, Ron." dit Hermione, heureuse de le voir sans Harry. Quand elle le vit anxieux et inquiet, elle s'arrêta. "Ron, est-ce que tout va bien ?"
"Je ne suis pas sûr."
Elle lui lança une regard sévère. "Où est Harry ?"
"Je
suis allé m'entraîner au Quidditch avec Harry," dit Ron lentement
"mais nous avons laissé tomber à cause de la météo. On ne peut pas vouloir
jouer au Quidditch avec de tels éclairs."
"Evidemment !" dit Hermione.
"Quoi qu'il en soit, nous étions à moitié rentrés – je parlais à Fred et George – et je me suis tourné et Harry était... et bien, parti."
"Parti ?" répéta Hermione n'en croyant pas ses oreilles. "Il a disparu ?"
"Pas disparu. Alicia Spinnet dit qu'elle l'a vu courir vers la forêt interdite."
"Et bien..." dit Hermione, pas très joyeusement, "Il devait avoir une raison..."
"C'est exactement ce qui m'inquiète : SA raison."
Hermione allait demander ce qu'il voulait dire, quand le portrait s'ouvrit et Drago entra.
Ron n'avait pas l'air heureux de le voir. "En parlant de l'incroyablement ennuyeuse personne…" dit-il. Malgré tout ce qui s'était passé, Hermione savait que Ron et ses frères n'aimaient toujours pas Drago et ne l'aimeraient jamais. "Tu ne peux pas continuer à venir dans notre salle commune, tu sais, tu vas te faire attraper."
"Est-ce que vous parliez de moi ?" dit Drago, serein. "Parce que j'ai entendu un peu de votre conversation, et vous aviez plutôt l'air de parler de Harry. Il est encore parti faire une chose stupide, non ?"
"Oui, et tout est de ta faute." dit Ron, de façon irraisonnée.
"Ma faute ? Comment ça, c'est ma faute ?"
"C'est toute..." Ron fit des gestes vagues "Le truc Magid. Il ne peut pas supporter que tes pouvoirs marchent et les siens pas encore, ok ? Il fait tout ce qu'il peut pour les forcer à émerger. Il m'a demandé de le faire tomber de son balai..."
"Il a fait quoi ?" demanda Hermione.
"Tu m'as entendu." dit Ron. "Et il lisait sur les Magids et leurs histoires, et il parlait de la manière dont les différents Magids ont révélé leurs pouvoirs, et l'un d'entre eux, Rowena Serdaigle, était dehors sous un orage et a été frappée par un éclair…"
Hermione se précipita hors de son siège. "Tu crois qu'il est sorti pour se faire frapper par un éclair ?"
"Même Harry n'est pas un tel con." dit Drago.
"Pas normalement." accorda Ron, "Mais il n'était pas lui-même ces dernier temps. C'est ta faute," dit-il, se tournant vers Hermione, "toujours près de Malefoy, tout bisous-bisous"
"Il n'y a pas eu de bisous." dit Hermione frappé par l'injustice de ses propos.
"N'est-ce pas ?" ajouta-t-elle, se tournant vers Drago.
"Pour mon grand malheur, il n'y en a pas eu." accorda-t-il.
Ron les regarda, peu convaincu.
"Es-tu en train de dire que Harry est sorti au milieu d'un orage pour essayer d'activer ses pouvoirs Magids de manière à se venger de Drago et moi ?" demanda Hermione incrédule.
"Tu lui manques, Hermione." dit Ron.
"Et rien ne dit 'je t'aime' mieux que de se faire réduire en montagne de cendre." ajouta Drago.
Hermione se tourna vers lui furieuse. "Tu n'aides PAS !" cria-t-elle.
"Ecoute," dit Drago, surpris par sa véhémence "nous ne SAVONS pas ce qu'il est sorti faire, non ?"
"Et bien, qu'est-ce qu'il pourrait faire d'autre ?" dit Hermione, maintenant au bord des larmes. Elle se leva et commença à fouiller ses poches à la recherche de sa baguette. "Je vais le chercher." dit-elle. "Vous deux, vous faîtes ce que vous voulez."
Elle trouva sa baguette, et se dirigea vers le portrait. Drago la suivit. "Je viens avec toi."
Ron secoua la tête. "Je reste ici au cas où il reviendrait."
"Très bien." dit Hermione aux deux, et elle commença à courir à travers les couloirs. Drago, ayant de longues jambes, avait à peine à courir pour rester à sa hauteur.
"Hermione," dit-il, quand ils tournèrent à un coin "calme-toi, veux-tu ?"
"Tu ne comprends pas," dit-elle "tout est de ma faute."
Ils coururent à travers les escaliers mouvant vers les grandes portes.
Et percutèrent Harry sur le porche.
Il
dégoulinait, sa chemise et son pantalon étaient collés à lui, et ses cheveux
semblaient de larges coups de marqueurs sur son front, mais à part ça, il avait
l'air en pleine santé. Il portait ses robes d'école au dessus de ses robes de
Quidditch. Et il portait Pattenrond dans ses bras.
"Harry," dit Hermione, à moitié en larmes "est-ce que tu vas
bien ? Est-ce que tu vas bien ?"
Harry les regarda tous les deux d'un regard vide. "Je vais bien." lui dit-il. "Ton chat était arrivé à se coincer dans une gouttière. Je l'ai entendu crier en rentrant de l'entraînement, alors je suis allé le chercher."
Pattenrond remuait dans les bras de Harry, faisant un drôle de bruit mouillé.
"Il est trop gros." dit Harry impartial. "Tu devrais arrêter de le nourrir autant."
Le tonnerre roula, et une forte pluie se précipita sur eux. Pattenrond avait l'air anxieux.
"Nous devrions rentrer." dit Drago, et il se recula vers les marches. Hermione les suivit, et plus lentement encore, Harry.
Quand il furent à l'intérieur, Pattenrond échappa aux bras de Harry, atterrit sur le sol et se secoua pour se sécher. Hermione et Drago, aucun des deux n'étant aussi mouillé que lui tremblaient pourtant. Et Harry restait simplement là, un mare d'eau s'élargissant autour de ses robes et chaussures.
"Pourquoi courriez-vous comme ça après moi ?" dit-il, d'une voix neutre. "Et pourquoi me demandiez vous si j'allais bien ?"
"Um…" dit Hermione, se sentant maintenant vraiment stupide. "Nous devrions retourner à la tour des Gryffondor, Harry... tu es tout trempé..."
Les yeux d'Harry s'étrécirent, mais il commença à avancer. Ils suivirent. "Ce n'est pas une réponse." dit-il, tournant au coin.
"Hermione pensait que tu étais sorti pour te faire frapper par la foudre." dit Drago sèchement. "Pour faire marcher tes pouvoirs Magids. J'ai dit de te laisser, mais elle a couru après toi."
Harry s'arrêta et la dévisagea. "Frapper par la foudre ?" dit-il. "Quel genre d'idiot crois-tu que je suis ?"
Son tempérament s'échauffa. "Je ne sais pas, Harry." rétorqua-t-elle. "Le genre d'idiot qui essaie de se faire renverser de son balai par Ron ?"
"Ron a une grande gueule." dit Harry rapidement, puis il s'arrêta et fixa son regard. Hermione se tourna pour voir ce qu'il regardait, et le vit fixer une porte à moitié ouverte sur une salle sombre, d'où elle pouvait voir un faible reflet lumineux.
"Ce n'est pas.." dit Harry. "Ca ne peut pas..."
"Quoi ?" demanda Hermione, abasourdie, mais Harry pataugeait déjà devant elle et poussa la porte ouverte. Il entra, et Hermione et Drago, échangeant des regards anxieux, suivirent.
Il s'agissait d'une salle que Hermione ne se rappelait pas avoir vu avant. Large et vaguement éclairée, un mur entier était fait de fenêtres, montrant pour le moment les ténèbres de l'orage dehors. De l'autre coté, était accroché l'objet qui avait provoqué le reflet de lumière qu'Hermione avait vu. C'était un miroir. Rond, avec un bord de bois sombre. Il était sombre mais semblait briller dans la demi-obscurité.
Harry marcha vers lui, et le regarda comme s'il contenait tous les secrets de l'univers. L'eau coulait régulièrement de ses cheveux, de son pantalon, des coins de sa robe, mais il n'y faisait pas attention. "Harry ?" appela Hermione incertaine, et elle marcha derrière lui. Il ne se tourna pas, ne sembla pas l'entendre approcher. "Harry, qu'est-ce que tu regardes ?"
"Nous. Je nous vois, toi et moi."
Hermione regarda dans le miroir et se vit avec Harry. "Moi aussi. Bon sang, Harry. C'est juste un miroir."
"Ce n'est pas…" commença-t-il indigné, puis il se tourna pour la regarder. Se yeux étaient grand ouverts. "Qu'est-ce que tu as dit que tu voyais ?"
"Toi et moi." dit-elle, songeuse. "Là, c'est nous." ajouta-t-elle, montrant le miroir du doigt. Puis elle le regarda de travers. Il y avait quelque chose dans cette réflexion d'elle et Harry – quelque chose d'étrange.
"Et maintenant ?" dit Harry, s'écartant de quatre mètres d'elle. "Que vois-tu ?"
Elle regarda à nouveau la réflexion. Et son cœur se retourna. "Toujours toi et moi." dit-elle, sa voix saisie. "Seulement, Harry – dans le miroir, tu es sec. Et tu as…" Elle s'arrêta, se tourna. "Quelle sorte de miroir est-ce ?"
"Lit l'inscription." dit Harry, qui avait l'air surpris, bien que pas tout à fait aussi malheureux qu'il l'avait été.
Hermione lu. Erised rueoc el euq ec siam tse iuq ec sap non ertnom et eJ.
Puisqu'Hermione était plus maligne que Harry, il lui fallut seulement une seconde pour réaliser que l'inscription était écrite à l'envers.
Je te montre non pas ce qui est mais ce que le Cœur désire.
"Tu m'avais parlé de ce miroir," dit-elle lentement "il y a des années... il te montrait ta famille, Harry..."
"Il le faisait." dit-il. "Je les vois toujours. Seulement, je nous vois en premier plan. Je suppose que les désirs du Cœur peuvent changer."
Il était vraiment pâle, mais il la regardait, il la regardait vraiment, comme il ne l'avait pas regardé depuis des jours. Derrière lui, elle vit Drago de l'autre coté de la pièce dans l'encadrement de la porte. Il partit et son cœur se serra. Mais elle ne pouvait le suivre. Sa vie était ici, maintenant, dans cette pièce.
La porte se ferma derrière lui, et elle se tourna vers Harry.
"Le miroir te montre ce que tu veux." dit-elle lentement.
Harry acquiesça.
"Mais Dumbledore ne t'a-t-il pas dit que ce que ce miroir montrait à la plupart des gens pouvait être mauvais pour eux ?"
"Pour la plupart des gens." dit Harry. "Pas tout le monde." Il la regarda fixement. "Est-ce que tu m'aimes ?" dit-il.
"Bien sûr que je t'aime." dit-elle. "Ma vie toute entière, je n'ai jamais aimé quelqu'un comme je t'aime. Mais ça m'effraie , Harry. Tu peux me faire mal si facilement. C'est pourquoi j'aime être avec Drago. Il ne me ferait pas de mal, et de toute manière, il ne le peut pas."
Harry se retourna, fit quelques pas pour s'écarter d'elle, puis se tourna pour lui faire face. "C'est drôle, mais je parlais à Malefoy hier, et finalement j'ai réalisé quelque chose. J'ai réalisé que je te devais des excuses."
Elle le dévisagea. Il était si pâle que ses yeux semblaient le seul élément de couleur de tout son visage. Il dit : "Je suis désolé. Je suis désolé de ne t'avoir jamais dit que je t'aimais. Je suis désolé d'avoir attendu jusqu'à ce que ça ait l'air que je sois en train de te perdre pour faire quelque chose. Je suis désolé de t'avoir menti quand tu m'as dit que tu m'aimais. C'est juste que je n'avais jamais pensé à ça comme ça. Tu as toujours été comme une partie de moi. Comme mes propres yeux. Ou ma propre main. Tu ne vis pas en pensant 'j'aime mes yeux, j'aime mes mains', non ? Mais pense à ce que ce serait de vivre sans elles." Sa voix tremblait. "Je ne suis pas comme Malefoy. Je ne fais pas de joli discours. Mais je sais ce que je veux."
Hermione ne fit que le dévisager. Elle ne pouvait dire un mot. Ne pouvait même pas penser à un seul mot.
"Je veux que tu sois heureuse." dit-il lentement. "Et si je ne te rend pas heureuse, alors tu peux être avec la personne qui te rendra heureuse."
Il
la regardait. Harry. Qu'elle avait toujours aimé, pas parce qu'il était
courageux, bien qu'il le soit, ou malin, bien qu'il le soit aussi, ou un bon
danseur (ce qu'il n'était pas) – mais parce qu'il était gentil, avec cette
sorte de gentillesse tellement rare chez la plupart des gens, et chez les
adolescents en particulier – gentillesse qui ne donne pas seulement, mais
abandonne.
"Il t'aime vraiment tu sais." dit-il. "Pas comme moi,
mais…"
Il s'arrêta, se tourna, et marcha vers la porte. Il allait partir, elle le savait, parce qu'une fois qu'Harry avait décidé quelque chose, il était impossible ou presque de l'en dissuader. Et elle pensa à ce qu'il avait dit, et ce que serait le reste de sa vie sans lui.
"Harry," dit-elle, s'écartant du mur et s'avançant vers lui "s'il te plaît, reviens."
Il se retourna. Elle ne pouvait voir son visage, il se tenait dans une tache d'ombre. Elle pouvait seulement voir la présence fantomatique de sa chemise et la pâleur de sa peau.
"S'il te plaît, reviens." dit-elle encore.
Il revint. Et se tint devant elle, la regardant.
Et puis, il y eut des mains sur ses épaules, les mains d'Harry, et il l'embrassait. Et quand elle passa ses bras autour de lui, il était dégoulinant et l'eau coulait sur elle à travers ses vêtements et sa peau était aussi froide que la glace mais ses mains quand il la touchait brûlaient. Il avait le goût de la pluie et des larmes.
Elle retomba contre le mur, l'embrassant toujours. Ses mains tremblaient et il y avait un fredonnement dans ses oreilles qui lentement s'intensifia jusqu'à ce qu'il devienne de la musique – la plus belle musique qu'elle avait jamais entendue.
Elle se sépara de Harry, surprise, et vit à l'expression de son visage qu'il l'avait entendu lui aussi.
"Qu'est-ce que c'est ?" demanda-t-elle émerveillée.
"Le chant du Phénix." dit-il, semblant tout aussi émerveillé.
"D'où est-ce que cela vient ?" demanda-t-elle, se tournant à moitié autour d'elle. Il était difficile de voir quoi que ce soit dans cette chute de neige.
"Um…" dit Harry, ayant l'air honteux à présent. "Moi, je crois."
"Harry," dit-elle alors, d'une voix calme "il neige."
"Je sais." dit-il, semblant encore plus honteux.
"A l'intérieur ? En juin ?"
"Et bien," dit Harry, plutôt rose au niveau de ses oreilles "Dumbledore a dit que 'des émotions fortes' devraient activer mes pouvoirs Magids."
"Ils fonctionnent ?"
"Ouais," dit-il, ayant l'air légèrement ahuri mais heureux "je l'ai senti. Comme une lampe que l'on allume. Je pense que je ne sais pas exactement comment... "
"Les contrôles-tu ?" demanda-t-elle, avec un sourire en coin, alors que plusieurs bébé hiboux tombaient, hululant du plafond.
"Ouais." dit-il, lui rendant son sourire.
"Je ne savais pas que tu aimais à ce point les chouettes." dit-elle, alors que quelques oiseaux supplémentaires tombaient.
"Embrasse-moi encore." suggéra-t-il. "Peut-être aurons nous des canaris."
"Harry," dit-elle, l'embrassant encore "sais-tu qu'il neige bleu ?"
"J'aime le bleu." dit Harry. "C'est ma couleur préférée."
"De la neige bleue ?"
"Et pourquoi pas de la neige bleue ?"
"Tu avais toujours dit que tu trouvais la neige romantique." dit Hermione, gloussant.
"Soit heureuse que je ne sois pas Hagrid," dit Harry, l'attirant pour un autre baiser. "Il pleuvrait des Scrouts à pétard."
***
"Je dois aller parler à Drago." dit-elle, un temps indéfini plus tard quand ils quittèrent la pièce au miroir et marchèrent ensemble dans les corridors. Les chaussures mouillées de Harry dégoulinaient à chaque pas, mais il semblait toujours aussi heureux du monde et de tout ce qui le composait.
"Je sais." dit-il. "Je devrais lui parler aussi."
"Mais je dois y aller la première." déclara-t-elle.
"D'accord." dit-il, laissant aller sa main. "Mais pas de 'ah, tiens finalement, je suis vraiment amoureuse de lui'." ajouta-t-il, prévenant. "Je ne peux pas en supporter plus."
"Si j'avais ne serait-ce qu'un doute, je pourrais toujours retourner au miroir." dit-elle moqueuse, s'éloignant dans le couloir. "Si je peux le trouver à nouveau, bien sûr."
"Ne me teste pas, Hermione." dit-il. "J'ai de la neige bleue sur tout le dos de ma chemise et des plumes de hibou dans mes cheveux. Je suis déjà énervé."
Mais
il souriait. Elle lui souffla un baiser et disparut dans le hall. Aussitôt
qu'elle perdit de vue Harry, elle ralentit le pas et sortit le charme
épicyclique de sa chemise. Ça, elle le savait, c'était tricher, mais elle
voulait vraiment trouver Drago et ne pouvait pas imaginer où il pouvait être.
Elle se concentra, pensant très fort à Drago, l'imaginant aussi clairement
qu'elle le pouvait... son visage familier, ses yeux clairs et ses cheveux
argentés, son sourire en coin amusant… et le charme donna une légère vibration.
Elle fit un pas en avant, et il vibra à nouveau.
Suivant les douces vibrations, Hermione trouva son chemin à travers le château
et vers le lac. Il avait cessé de pleuvoir, mais tout était encore humide. Elle
suivit les vibrations vers le petit bosquet d'arbres où Drago avait fait pousser
la rose noire deux jours plus tôt.
Drago était là, debout, son dos contre un arbre, fixant le lac. Des gouttes de pluie, prisonnières des feuilles et des branches, créait une cage d'argent autour de lui.
Elle apparut près de lui et posa légèrement sa main sur son bras. "Salut." dit-elle.
Il ne pouvait pas se retourner.
"Tu n'as pas à me dire," dit-il "je sais déjà."
"Drago…"
A présent il se retourna, et la regarda. Son expression était illisible. Si elle n'en était pas venue à le connaître si bien, elle n'aurait même pas su qu'il était en colère. "Il en est sorti" dit-il d'un ton mesuré "que je peux toujours sentir un peu de ce que ressent Harry, s'il ressent quelque chose de fort."
"Oh…" dit-elle, se sentant rougir. "Je suis désolée..."
"Ne le sois pas. J'ai toujours su que ça arriverait. J'ai essayé de l'ignorer, mais je l'ai toujours su." Il essaya de lui donner son sourire en coin, échoua, et haussa les épaules. "Tu te souviens de cette fois dans la garde robe ?"
"Bien sûr que je me souviens."
"Et bien, tu n'arrêtais pas de dire 'Harry, Harry, Harry' tout le temps."
"J'ai fait quoi ?" Elle sentait son visage brûler. "Pourquoi tu n'as rien dit ?"
Drago haussa les épaule. "J'ai seize ans. Je ne vais pas arrêter une excellente séance de pelotage pour une petite chose comme ça, non ?"
Hermione couvrit son visage avec ses mains. "Je suis tellement embarrassée," dit-elle.
"Ne le sois pas." répéta-t-il. "Tu as toujours été honnête. Tu n'as jamais dit que tu n'aimais pas Harry. Si j'étais toi, je serais également amoureuse de lui au lieu de moi." Il grimaça. "De quoi est-ce que je parle ? Non, je ne le serais pas. Je suis à des kilomètres de lui. Tu es folle, Hermione."
"Je t'aime."
Il fut calme pendant quelques secondes. Puis il dit : "Ouais. Je sais. Juste... comme tu aimes Ron."
Elle secoua la tête. "C'est différent. Je n'ai jamais ressentit pour personne ce que je ressens pour toi. Je ne peux pas l'expliquer. Mais tu es important pour moi. Que je sois ou non avec Harry, je ne veux pas oublier que je te connais. Je veux toujours te voir. Que tu viennes me rendre visite cet été." Elle sourit largement. "Etre jalouse d'une masse de petites amies que tu auras dès que tout le monde saura que nous ne sommes pas ensemble finalement."
"Harry s'en fiche ?"
"Non. Il t'adore en quelque sorte, d'une étrange manière." dit-elle, sachant que c'était vrai. "Je pense que tu me manquerais si tu devais simplement disparaître."
"Tu me manquerais aussi, je crois. Tout ces 'Ta Gueule, Malefoy !' me manqueraient. Je m'y étais habitué. Crabbe et Goyle ne me disent jamais de la fermer. C'est rafraîchissant."
"Je crois que nous pouvons compter sur Harry pour te dire de la fermer selon un rythme régulier."
Drago la regardait avec un petit sourire rigolo sur son visage. "Donc, est-ce que toi et Potter êtes maintenant... un couple officiel ?"
"Officiel ?" dit Hermione, ahuri. "Nous n'en avons parlé, pas vraiment, mais..."
Il prit sa main et la tourna de manière à voir sa montre. "Il est trois heures moins une. Disons que ta relation avec Harry devient officielle à trois heures précises, d'accord ?"
"Ce qui nous donne une minute pour quoi, exactement ?" demanda-t-elle, mais il secoua la tête et lui dit : "Hermione... Tu gaspilles le temps."
Puis, toujours appuyé à l'arbre, il l'attira à lui par la main tenant encore son poignet – surprise elle glissa en avant et tomba contre lui. Et il l'embrassa.
Plus tard, Hermione penserait qu'il avait manifestement mis tout ce qu'il avait en lui, toute once de sentiment pour elle, les derniers vestiges de passion et les dernières pointes de cet amour frustré, dans ce baiser. Comme s'il essayait de faire sortir tout ce qu'il sentait hors de lui, de s'exorciser, de s'assécher. Sur le moment, elle ne pensait qu'à ses genoux qui tapaient et à ce bruit dans ses oreilles comme si quelqu'un jouait des castagnettes près d'eux. Elle ferma les yeux et vit des éclairs danser entre ses paupières.
Elle songeait qu'elle devait être la seule fille à avoir embrasser deux Magid le même jour. Puis elle se demanda si cela pouvait être fatal.
Il la laissa aller, et le monde redevint précis.
"Trois heures, Granger." dit-il, et il laissa tomber sa main.
"Wow !" dit-elle faiblement, le regardant. Il la regardait à nouveau avec ce petite sourire rigolo, mi-amusement, mi-regret. Elle savait qu'il lui avait simplement montré ce qu'il ressentait vraiment. Et savait qu'il ne le referait plus jamais.
Il lui sourit à moitié. "Alors ?"
"C'était... impressionnant." dit-elle faiblement.
"Et ?"
"Et si tu essaies encore une fois, je te gifle."
Son demi-sourire se répandit, devenant un véritable sourire en coin. "Tu aimes me frapper, n'est-ce pas Granger ? Tu as l'air d'aimer ça."
Elle lui rendit son sourire en coin.
"Ferme-la, Malefoy !"
***
"Qu'a dit Ron ?" demanda Hermione, curieuse.
"Il a dit qu'il était temps, puis il a fait une remarque blessante que je ne répéterai pas. Puis il a dit qu'il me l'avait bien dit."
"Et qu'est-ce que tu lui as répondu ?" demanda Hermione, gloussant.
"J'ai changé son balai en serpent rien qu'en le regardant."
"Tu l'as vraiment fait ?"
"En fait, j'essayais de le transformer en grenouille." admit Harry. "Et Coquecigrue a mangé le serpent, donc maintenant je dois un balai à Ron. Ce truc Magid est vraiment plein de problèmes."
Hermione sourit, et tendit la main vers une pomme. Quelle différence par rapport à vingt-quatre heures plus tôt, pensa-t-elle. Hier, elle était malheureuse, et maintenant… Ils avaient emmené leur déjeuners près du lac, parce que le ciel était clair et c'était un jour merveilleux de juin. Harry était assis, dos à un rocher, et elle était appuyée contre ses genoux.
"Mais tu ne voudrais pas ne pas en être un, non ?" demanda-t-elle.
"Je ne crois pas." dit Harry. Il était allongé paresseusement, jouant avec une mèche de ses cheveux, étirant les boucles et les laissant se reformer. "J'ai parlé à Dumbledore, et il a dit qu'il y avait cet espèce de programme d'entraînement pour les Magids sauvages pendant l'été, en Irlande, et que si je voulais y aller cet été…"
"Tu le veux ?" demanda-t-elle, se tournant pour le regarder.
"Et bien, ce n'est pas les Dursley. Et c'est seulement pour deux mois. Comme ça, je pourrais te voir en Août."
"Tu sais que Drago veut toujours venir me voir, n'est-ce pas ?"
"Je sais. On peut traîner tous ensembles. Aller à la plage. Regarder Malefoy ne pas bronzer."
"Salut !" Tout deux se tournèrent, et virent Drago contourner rapidement le lac vers eux. Il s'arrêta essoufflé devant eux, et se tint là, appuyant ses mains sur ses genoux, essayant de reprendre sa respiration.
"Harry…" bafouilla-t-il.
Hermione le regarda curieuse. "As-tu couru tout le chemin jusqu'ici ?"
Il acquiesça.
"Pourquoi ?"
"Je devais te parler." souffla-t-il, regardant Harry. Si la vue de Harry et Hermione ensemble le dérangeait, il n'en montra rien. C'était un de ses talents. "Potter," et Drago lui tendit un morceau de papier blanc. "je viens juste de recevoir ça par hibou."
Hermione et Harry se levèrent ensembles, et Harry prit le papier des mains de Drago. Il l'ouvrit, le lut et devint tout à coup très blanc.
"Harry ?" demanda Hermione, alarmée. "Est-ce une mauvaise nouvelle ?"
Sans voix, il lui tendit la lettre. Elle venait de Sirius.
"Harry et Drago,
j'ai décidé de vous adresser cette lettre à tout deux puisque ça vous concerne tout autant l'un que l'autre. Je voulais vous écrire pour vous dire deux choses. Premièrement, la motion me permettant d'adopter officiellement Harry a été acceptée, et devrait être officialisée d'ici quelques mois. J'en suis très heureux, et j'espère que toi aussi Harry. Deuxièmement, Drago le sait probablement déjà, Narcissa et moi avons parlé, et planifions notre mariage pour août, dès que son divorce avec Lucius sera prononcé. J'en suis également très heureux, et j'espère que vous le serez aussi…"
"Qu'est-ce que ça veut dire que tu le sais déjà, Drago ?" demanda-t-elle ahurie, baissant la lettre.
"Cette lettre est arrivée avec une autre de ma mère qui n'était adressée qu'à moi." dit Drago, qui était pétrifié. "Elle me disait basiquement la même chose. Je ne peux pas y croire." ajouta-t-il secouant la tête. "Je ne peux pas y croire !"
"Donc, c'est ce qu'il voulait me dire, l'autre fois dans la salle commune." dit Harry, ayant l'air lui aussi frappé par la foudre.
"Sirius !" s'exclama Drago. "Ce sale chien ! Et littéralement, aussi !"
"Et bien, je me doutais que ça arriverait." dit Hermione, qui était à présent rose à force de retenir son rire face à leurs expressions. "Pas vous ?"
"Non." dirent Harry et Drago à l'unisson, secouant leurs têtes.
"Vous vous rendez comte de ce que cela signifie, n'est-ce pas ?" dit-elle, montrant le papier.
"S'ils se marient et que Sirius adopte Harry, vous deux serez…"
"Frères !" dit Harry, dévisageant Drago avec horreur.
Drago le dévisagea en retour la bouche ouverte. Hermione ne pouvait plus se retenir. "Des frères ! Vous deux !" Elle explosa de rire. "Si vous voyiez vos têtes !" s'étrangla-t-elle. "Oh ! Oh, si vous voyiez vos têtes !"
Harry la foudroya du regard. "Hermione !"
"Je ne peux pas m'en empêcher !" gloussa-t-elle. "C'est trop drôle !"
Et maintenant Drago riait lui aussi. Harry ne l'avait jamais vu rire comme ça avant – pas seulement ricaner, mais vraiment rire. Il finit par s'asseoir sur le sol, mettre ses mains sur son visage, et hurler de rire. Lentement, Harry commença à rire, et puis, regardant Hermione posa la main sur son estomac et commença à rire lui aussi.
Le bruit de leurs rires s'éleva, glissa dans les airs au dessus du lac et des plaines vers le château au loin, bondit à travers le terrain, s'écoula par-dessus le lac et la clairière et résonna jusqu'au château derrière eux.
[1] Malefoy avec des cheveux bleus, je le prend !
[2] dommage…
Note des traducteurs
Onzième et dernier chapitre corrigé de Draco Dormiens. Si il reste des maladresses, n'hésitez pas à nous les communiquer.
Ce que vous en avez pensé lors de la première editionWatery136 mais mais ùmais finalement hermi elle est avec harry? et draco ds tt ça ? à part si je me suis embrouillée! comprend plus ! ouin ptdr ! bon j'te sur toi pr m'expliquer un peu pcq là c un peu charabia ds ma tete !@+
Missoustiti whoua j'ai vraiment adoré cette fic, je la suis depuis le
début mais j'ai toujours eu la flemme d'écrire une review (honte à moi). En
tout cas, il a bcp de choses qui m'ont fait aimé ta fic. en 1er, l'histoire,
elle est originale, en 2, les couples et surtout le triangle amoureux, 3 la
dose de tragique avec le sortilège sur Draco et l'humour, faut avouer que j'ai
vraiment bien rigolé. Je me suoviens que dans les premiers chapitres, Draco
doit prendre sa 1ere douche en étant dans le corps d'Harry et j'aime beaucoup
sa réplique.
Maintenant, que le 1ere partie est finie, j'ai vraiment hate de lire la suite
Hermignonne23 Elle a été magnifique cette fic! Je suis très contente qu'elle finisse enfin par mon couple préféré Harry/Hermione! Vraiment elle était splendide, t'as eu beaucoup de courage à la traduire lol (car elle était longue!) et je dis ca aussi à Alana et Quisuisje! Voilà c tout et cette fanfic restera dans mes préférées en tout cas! Lol
Marie ctait bon ta fic! je trouve ca triste pour draco par exemple, elle aurait du le choisir.
Kyzara C'est une très jolie fic! J'adore malgré qu'il y a des petites affaires qui ne fonctionne pas trop mais bon... (En fait jles ai oublier en voulant continuer à lire les autres chapitres que je viens de me faire toute la journée) J'adore Beaucoup et Vivement la 2e partie de la Trilogie! Et Belle traduction à vous 3.
Blou KWA ? SA FINI KOM SA ? :'(... mémémémémémmé ! pk el ve Potter !! mé... BLOUHOUHOUHOUHOU ! snif snif snif... bon lé kan mm bien cet fik !! bravo pour la traduction !! *kan mm decu par la fin* snif...kis
Miya Black Arf, morte de rire! Dray et Riri frères... ^_^
Bâ, c'était une belle aventure, qui va continuer bien vite je l'espère avec la
suite!!
Fumseck J'ADORE TA FIC! ! ! ! ! ! ! !
Continue vite!
@+ °_°
Lily Esque la DT Team va continuer les traductions de la trilogie Draco
? (Draco Sinistras et Draco Veritas) ?? OOH PLEASE, dites oui ! S'il vous plait
!!
Lauviah Salut
Je voudrais savoir quand pourrions nous lire la suite de la triologie (et sur
quel nom sera-t-elle) Merci! tu peux me reécrire a mon adresse e-mail Svp parce
que je crois pas pouvoir revenir sur fanfiction pour quelque temps.
Merci et bon travail.
Katarina p Bravo et vivement la suite!
Piokette j'adore cette histoire elle est vraiment trop bien continue
Csame Pas mal pas mal, même si j'aime moins ce chapitre que les précédents, je dois bien l'avouer. C'est en somme une histoire qui finit bien, et ça fait toujours plaisir. Si je ne me trompe, ce n'est pas encore la fin ? Non, il me semblait bien parfait !
Angharrad – 25 Novembre 2003
