Titre : Les Sangs sorciers
Auteur : Neko-oh, disponible sur neko_enju@hotmail.com, et si besoin, kawaii_neko@hotmail.com …
Spoilers : Tomes 1, 2, 3, 4, 5 de Harry Potter, et la fic "Quelle heure est-il au paradis" écrite en concert avec Tilicho
Résumé : Sixième tome - Des larmes de javel, des promenades de fantômes. Alors que le monde se renverse pour de bon, Harry Potter remonte le temps à travers la mémoire des autres.
Disclaimer : Je ne touche aucun argent (j'en aurais pourtant bien besoin), vous reconnaîtrez les personnages dont la création me revient, les autres étant les fruits de l'imagination de Madame J.K.Rowling dont je deviendrais plus tard l'elfe de maison pour la remercier d'avoir créé Harry Potter. Le monde de celui-ci lui appartient bien évidemment également et… hum, pardon. Début de chapitre.
Remerciements : Sacha qui me fournit en musiques inspirantes, les compositeurs et interprètes des œuvres en question.
A Antoine pour son ironie et sa perplexité tant rassurantes, et qui me considère comme une fille agréable…
Chapitre 4 : Le Jardin Secret
Harry posa deux pieds sur le sol. Il passa ses deux mains sur son visage et ferma les yeux. Un geste instinctif. Tonks le regardait avec un regard désemparé, un sourire triste se baladait sur ses lèvres.
« Il faut y aller… »
Harry acquiesça. Il se leva et prit sa veste qui était accrochée à un cintre au bois effacé et à demi rongé par les termites.
« Tu… »
Il se tourna. Tonks l'observait, les bras croisés et se balançant d'un pied sur l'autre.
« Tu vas mieux… ? »
« Oui. » mentit Harry en baissant les yeux.
Il ne se sentait pas bien. Il avait mal, mais ce n'était plus cette douleur physique semblable à des écorchures, c'était un poison lancinant qui traversait ses pensées. Une sorte d'absence, une sorte de néant plus insupportable encore que la souffrance… La Lande. Ce grand espace blanc et gris, beige et mort. L'herbe sans vie, les arbres sans sèves, les murmures, les pleurs, la fin, ces vies gâchées, ce recueillement malsain, des assassins qui pouvaient se promener parmi les tombeaux de leurs victimes, et Wibeka. Une connaissance de ses parents, certainement… Une exilée, peut-être. Elle ne savait rien. Elle ignorait la disparition de Sirius, elle réapparaissait soudainement à Remus, comme un spectre surgi des méandres d'un esprit torturé.
Harry s'appuya contre la porte, le dos contre le chêne. Tonks fit un pas, elle semblait hésiter.
« Tu as le droit d'en avoir assez. » dit-elle finalement.
Harry plongea ses yeux dans les siens.
« Peut-être. » répondit-il d'une voix amère.
« Tu as le droit. » affirma Tonks.
« Je ne sais pas ! » cria Harry. « On peut y aller maintenant ? »
Tonks recula, surprise, puis attrapa sa veste verte et suivit Harry qui avait déjà ouvert la porte et traversait le couloir sombre.
Il descendait les escaliers lorsqu'une femme le dépassa, sa longue robe frôlant les vêtements de Harry. Celui-ci reconnut Caroline Arcand, qui lui lança un regard qui mélangeait ironie et cruauté, un sourire fin sur ses lèvres rouges. Harry déglutit difficilement. Il sentit les ongles de Tonks s'enfoncer dans son dos et ses mains le pousser pour qu'il descende plus vite, ce qu'il fit. Tonks se pencha par-dessus son épaule et lui souffla dans l'oreille : « Traverse vite la salle et sors dans la cour. »
Harry se faufila à travers les tables, des bancs, des verres d'hydromel et des sorciers brailleurs. Lorsque enfin il fut arrivé au bar, Tom lui laissa le passage et, suivi de Tonks, il pénétra dans la petite cour pour la deuxième fois de la journée. Remus avait déjà ouvert le passage et ne dit mot quand il les aperçut. Tonks le rejoignit.
Le chemin de traverse était aussi peu animé qu'à midi. Et déjà, certains commerçants fermaient les portes et leur boutiques à coup de sortilèges. Il baissa les yeux. Il avait la sensation de marcher dans un cauchemar. L'ambiance était lourde et oppressante comme dans les rêves où la fuite seule est importante.
« Harry ? » Remus l'avait appelé. Harry le regarda. « Leah Parker tient son cabinet juste entre Gringott et Mrs Guipure. C'est un endroit tellement minuscule que tu vas forcément le voir. »
« Je… j'y vais tout seul ? »
« Je peux t'accompagner jusqu'au hall… » proposa Tonks.
« Non » assura rapidement Harry. « Non non, pas la peine, j'y vais. »
« On t'attend devant. » indiqua Remus.
Harry acquiesça et tourna les talons. Il longea le vaste mur de Gringott et se trouva rapidement devant quatre marches de pavé qui donnait sur une petite porte en vitraux bleus. Elle tenait sur un pan de mur d'un petit mètre. Une inscription argentée était inscrite à côté d'une chaîne en bronze : « Sonnez puis entrez. » Harry tira sur la chaîne, ce qui entraîna un joli bruit de cloche, puis il tourna la poignée et entra.
Il se trouvait dans une entrée sombre le papier peint était d'un gris peu avenant aucune lumière ne venait de l'extérieur, étant donné qu'il n'y avait pas de fenêtres. Du plafond s'échappait difficilement une lumière blafarde qui traversait un verre poli. Un couloir obscur se trouvait sur la gauche. Harry hésita à s'asseoir sur le sofa au velours vert-de-gris, puis renonça car les pieds de bois semblaient rongés par les mites. Il attendit donc debout, les bras croisés.
Il se sentait comme au fond… ça ressemblait à cette sensation de gouffre et d'apesanteur tout en même temps. Il avait faim mais se sentait nauséeux. Faim sans avoir faim. Le ventre lourd de vide. Les mains à la fois affolées et léthargiques. Affolées de quoi… ? Affolées de vivre, affolées de vivre, affolées d'être les armes d'une conscience trop inconsciente. Affolées du temps qui passait… Et pionnes des indications qu'on leur donnait. Incroyablement impuissantes… et tellement importantes pourtant.
« Mr. Potter ? »
Harry sursauta. Du couloir noir venait de surgir une dame âgée, qui portait une robe noire et à col montant, semblable à celle d'une gouvernante de la fin du dix-neuvième siècle.
« Veuillez me suivre s'il vous plaît. »
Elle disparut dans le couloir sombre. Harry la suivit. Très vite, elle s'arrêta et il l'entendit pousser une porte. Le couloir s'éclaira brusquement. La vieille dame le poussa dans la pièce et la porte se referma sur lui.
La pièce avait pour murs de grandes bibliothèques remplies de livres magnifiquement rangés. Le sol était recouvert de parquet de bois foncé, et, près d'une fenêtre assez large qui donnait, pour une raison obscure et totalement impensable, sur l'océan (Harry vit même une mouette se percher sur le rebord de la fenêtre), se tenait un bureau auquel une femme était assise.
C'était une sorcière d'une trentaine d'années. Elle portait une robe grise, un chignon blond hautement coiffé sur le crâne et des lunettes rectangulaires qui encadraient un regard bleu électrique.
« Bonjour, Mr. Potter. »
Elle se leva et tendit une main froide. Ils se serrèrent la main.
« Asseyez-vous, je vous en prie. »
Harry s'assit sur le fauteuil qui se trouvait devant le bureau. Mrs. Parker se rassit également et entreprit de sortir d'une pochette en cuir des parchemins soigneusement rangés.
« Bien. Vous vous déclarez Mr. Harry James Potter, né le trente-et-un juillet mille neuf cent quatre-vingt. »
« Oui… »
« Je vais procéder à la lecture du testament de Mr. Sirius Edouard Black.
'Moi, Mr Sirius Edouard Black, né le deux avril mille neuf cent soixante, déclaré sain de corps et d'esprit, lègue à Mr Harry James Potter, mon filleul, tout ce que je possède.
e onze octobre mille neuf cent quatre-vingt quatorze
'
Harry observa Mrs. Parker avec de grands yeux ronds.
« Pardon ? »
« Mr. Sirius Black vous a légué tous ses biens. Entre autre sa demeure, au douze Grimmauld lace… »
Harry s'étouffa et fit un bond en avant.
« QUOI ? »
« … et tout ce qu'elle contient, ainsi que son compte à la banque Gringott… »
Harry se laissa retomber dans le fauteuil, stupéfait.
« ... et… Mr. Potter ? Vous êtes livide. »
Harry tenta de répondre quelque chose mais les mots se coincèrent dans sa gorge. Mrs. Parker agita sa baguette en bois blanc d'un bref mouvement de main et fit apparaître une bouteille d'alcool fort ainsi qu'un verre à whisky. Elle remplit le verre et le tendit à Harry.
« Buvez ça d'un coup sec, ça ira mieux. »
« Je ne bois pas » articula Harry tant bien que mal. « Ca ira. »
« Buvez. » ordonna Leah Parker. Son regard ressemblait étrangement à celui du professeur Mac Gonagall.
Harry prit le verre et but le verre en entier, sous le regard insistant de la notaire. L'alcool se propagea dans sa gorge et il toussa un peu.
« Bien. Reprenons. » décida Mrs. Parker en se replongeant toute entière à ses papiers. « J'aurais besoin de votre signature juste ici. De toutes façons je vous dupliquerais le testament, afin que vous gardiez un œil sur cette déclaration. »
Harry prit la plume sur le bureau d'une main tremblante et signa dans un coin du parchemin que lui indiquait le doigt impeccable de Mrs. Parker.
« Parfait. Je vous remercie de votre présence, Mr. Potter. »
Harry se leva en même temps qu'elle. Elle lui serra la main une fois de plus et la porte s'ouvrit d'elle-même.
« Nous serons, de toutes manières, amenés à nous revoir je suppose. Au revoir. »
A peine eut-elle fini sa phrase qu'Harry se retrouvait dans le couloir sombre. Il s'adossa au mur un instant. Il était dans un rêve. Oui, il rêvait. C'était trop... Il se redressa et franchit le couloir noir, puis sortit définitivement du cabinet. Le chemin de Traverse ressemblait à ces centre de vacances désertées dès la pleine saison achevée. Le vent qui soufflait emportait quelques feuilles qui semblaient avoir compris, elles aussi, que l'été n'en était pas vraiment un, et que peut-être l'automne était déjà arrivé. Harry traversa la rue. Sur le rebord d'une fontaine dont l'eau s'était évaporée, Tonks et Remus étaient assis. Ils discutaient entre eux à voix très basse, et se turent lorsque ils virent Harry. Ce dernier se laissa choir sur la pierre blanche, à côté de Remus. Il plongea son regard dans le vague, dans l'atmosphère silencieuse et désertique. Remus se pencha vers lui.
« Tu veux aller à Grimmauld Place… ? »
Harry sentit un nœud naître dans sa gorge. Il fit un mouvement de tête pour acquiescer.
La porte grise. La petite maison encastrée. L'architecture ancienne. Harry ferma les yeux.
Tout cela semblait d'une cruauté insupportable et pourtant, ni Leah Parker en lui confiant le testament de Sirius, ni Remus en le conduisant ici, ni même Tonks qui tentait de parler avec lui, ne souhaitaient lui faire de mal, bien au contraire. Bien au contraire.
« Harry… La maison doit te reconnaître. Normalement, un sort a été pratiqué par Sirius avant qu'il ne disparaisse. Pose ta main sur la poignée et donne ton nom. »
Harry plaça ses doigts et sa paume gelés – comme si l'été avait décidé de badiner avec l'hiver – sur la poignée d'argent.
« Je suis… Harry Potter. »
La maison sembla être parcourue d'une onde d'eau rouge et or, et la porte s'ouvrit avec un déclic métallique.
« Cette maison t'appartient officiellement et magiquement… » dit Remus avec une ébauche de sourire. Harry ne répondit rien et entra dans le hall silencieux. Les tableaux somnolaient doucement. Harry avança à pas de loups. Le portemanteau ne supportait aucun vêtement, pas même l'éternelle longue cape noire de Sirius. Harry dépassa les portraits, feignit de ne pas les remarquer et entra dans la cuisine désertée. Un filet de poussière scintillait. Il porta son regard sur la grande table. Tout cela lui appartenait. Ce qu'il pensait être à un monde différent. Un serpent d'argent scintilla sur la cheminée. Harry détourna le regard. Tonks entra à son tour dans la pièce et balaya les meubles du regard. Harry pouvait voir les souvenirs se peindre dans ses prunelles vertes. Il tourna les talons et se rua dans le couloir, puis monta quelques marches, et enfin se tourna face à qui était adossé contre l'encadrement de l'entrée de la cuisine.
« Je pars… reprendre… connaissance des pièces. »
Remus émit un hochement de tête. Harry grimpa l'escalier quatre à quatre.
Il ouvrit d'un geste brusque la porte de bois blanc, grisé par le temps, étouffé par la poussière. La chambre dans laquelle il avait dormi avec Ron, l'été dernier, était à nouveau couverte d'une couche épaisse de grains gris il vit même une araignée grimper au plafond, affolée par le bruit. Les lits étaient faits. On aurait dit ceux de deux fantômes. Il s'accroupit et scruta les lames du parquet. Il ne savait pas vraiment ce qu'il cherchait… un secret entre deux bouts de bois, peut-être, ou un sourire dessiné dans les cendres, un regard trop noir dans le sol dévoré par les termites… Et sous ses doigts anxieux, il trouva une ligne, fine, mince, juste une entaille par terre. Il se pencha et cligna des yeux. Il se leva, déplaça une armoire vide contre le mur. C'était une trappe. Un anneau rouillé y était incrusté. Son index s'y glissa, et doucement souleva la trappe. Celle-ci offrait un passage… Une lumière bleue s'infiltra et se refléta dans les yeux de Harry, qui devinrent turquoises l'espace d'un instant. Harry se glissa dans le carré sombre. Il atterrit sur un sol jonché de feuilles de papier, dans un froissement étrange. Il se releva avec lenteur. Sa main se glissa dans la poche de son pantalon et empoigna sa baguette.
« Lu… »
Mais la formule se coinça dans sa gorge. Outre la lumière bleutée, mais ternie, qui s'échappait de tout le mur d'en face, l'éclat d'un miroir s'était révélé. Harry s'en approcha, posa sa main sur le rebord, le faisait légèrement basculer. Une étincelle lumineuse se produit, et se refléta contre un autre miroir, posé sur une étagère, qui lui-même se déposa contre un troisième miroir, au plafond, et le phénomène se produisit de façon rapide et divine, une dizaine de miroirs étant répandus dans la pièce la pièce fut baignée de lumière. Harry cligna des yeux, aveuglé. Il lança un regard sur les murs. Des posters, des affiches, des armoires, des étagères, des objets insolites, des rideaux, tout cela en pêle-mêle à travers la chambre comme si on était parti trop vite… L'architecture de la chambre était étrange. Le sol, outre les papiers qui le jonchaient, était un patchwork de tapis diverses et variés. Le mur bleu était un aquarium géant, surmonté d'une sorte de mezzanine, composée purement et simplement d'un lit à baldaquin auquel on accédait apparemment par l'intermédiaire d'une corde. Harry jeta un coup d'œil vers un coin de la pièce couvert d'affiches. Des motos… D'anciens groupes de rock moldus… Harry pouvait entendre résonner quelques accords de guitare rien qu'à l'évocation de ces noms brillants. Il recula d'un pas et failli s'affaler sur le sol. Son pied avait glissé contre un cahier assez volumineux sa couverture était en tissu pourpre. Harry l'ouvrit délicatement, à la première page :
Journal
Années 75-76
Sirius Black
Le givre se répandit dans son cœur. Néanmoins, il tourna cette page.
« 1er septembre 1975
Ce que j'appellerais le premier jour de cette année. Ce qu'on nomme jour de l'an n'a aucune importance, si elle n'est numérique. Difficile de tenir un journal dans un dortoir si agité. Même quand je me tiens tranquille, les autres s'entraînent mutuellement… L'été fut insupportable de chaleur. Mais rien n'est comparable aux rayons brûlants qui se dégagent des meubles de ma… « maison », « foyer ». Le bois suinte. Une horreur. Combien de fois Poudlard aura été refuge pour des fugitifs comme moi ? »
Changements.
« 15 novembre 1975
La pleine Lune n'a jamais arboré un rayon si souriant. La forêt paraît incroyablement souriante. J'aime mon totem. C'est agréable de gambader, l'herbe fraîche sous mes pattes noires. De quoi oublier les journées désastreuses. C'est incroyable comme un individu peut trouver plus de plaisir à flairer les traces des autres plutôt que la sienne. Snivellus serait-il heureux si j'allais fouiller dans sa malle ? Miss Skeeter serait-elle allègre à l'idée même que je potine dans son dos tordu sur elle et ses étranges agissements ? Evans adorée s'amuserait-elle si je lui avouais que nous savons tout sur elle ? Oui, tout. »
Changements.
« 17 janvier 1976
J'ai toujours adoré fêter les anniversaires. Quel dommage que Evans adorée n'aime pas nos cadeaux. James s'était appliqué pourtant. Qui n'aime pas les cafards sous l'oreiller et se retrouver engluée à son lit ? C'est charmant, comme situation. »
Changements.
« 23 mars 1976
Je HAIS les retenues avec Rogue.
Je HAIS les retenues avec Rogue.
Je HAIS les retenues avec Rogue.
Je HAIS les retenues avec Rogue.
Je HAIS les retenues avec Rogue.
Je HAIS les retenues avec Rogue.
Je DETESTE me retrouver avec une peau à pois bleus.
Je DETESTE me retrouver avec une peau à pois bleus.
Je DETESTE me retrouver avec une peau à pois bleus.
Je DETESTE me retrouver avec une peau à pois bleus.
Je DETESTE me retrouver avec une peau à pois bleus.
Je DETESTE me retrouver avec une peau à pois bleus.
Evans adorée NE SUPPORTE PAS de perdre la coupe des quatre maisons.
Evans adorée NE SUPPORTE PAS de perdre la coupe des quatre maisons.
Evans adorée NE SUPPORTE PAS de perdre la coupe des quatre maisons.
Evans adorée NE SUPPORTE PAS de perdre la coupe des quatre maisons.
Evans adorée NE SUPPORTE PAS de perdre la coupe des quatre maisons.
Evans adorée NE SUPPORTE PAS de perdre la coupe des quatre maisons. »
Changements.
« 21 juin 1976
Je l'ai croisée, ce matin. C'était elle. Je sais que c'était elle. Pourquoi, comment, à quel moment, peu importe. Un tout. Sa façon de marcher, ailleurs et présente en même temps, les mèches noisette qui tombaient dans son dos, ou peut-être ses lèvres chantantes je ne sais pas. J'aime une parfaite inconnu. Oh non, je n'aime pas. Je n'aime pas, je n'aime pas. Tou cela paraît beaucoup trop compliqué.
On rencontre des moldus, à Pré-au-Lard… elle était au bras de Evans.
Demain, je l'aurais oubliée. »
Un claquement sec. Harry avait refermé le journal. Il le reposa doucement par terre. Son regard embrassa alors une peinture, accrochée juste à côté d'un des miroirs. C'était une aquarelle… une maison ensoleillée et bordée d'arbres… Des photos étaient épinglées un peu partout. Des adolescents souriant, des adolescents surpris, des adolescents plus qu'adolescents, à jamais adolescents. Sur une étagère, des lettres. Des enveloppes qui se chevauchent. Un papier trop léger pour qu'on puisse ne pas se sentir attiré. Harry tendit la main. Ses doigts touchaient presque le papier, et déjà brûlaient de l'avoir effleuré. Harry remit sa main dans sa poche. Le repère secret d'un Sirius Black de quinze ans… L'amas d'objets se refermait sur lui. Harry tourna la tête et s'enfuit. Il courut, ouvrit une porte ronde vaguement dissimulée derrière un miroir, se cogna à un couloir noir, longea un mur rugueux, ouvrit, deux, trois, quatre portes qui s'avérèrent donner sur des placards à balais, se cogna à une énième embrasure et se retrouva dehors. Il perdit l'équilibre, ses pieds se cognèrent contre de la terre et il tomba dos contre l'herbe. Il entendit la porte claquer. Il se trouvait à l'arrière de la maison. La façade paraissait gigantesque, semblable au visage sombre d'un dragon. Il prit appui grâce à ses bras et se releva doucement. C'était un jardin. Un minuscule jardin circulaire, entouré de gigantesques murs de pierre grise. L'herbe était verte, les dalles grises elles aussi. Au milieu du jardin se mouvait doucement une balançoire dont les cordes rongées se retenaient à la branche d'un grand arbre. Harry s'approcha des murs, dépassant la balançoire. Ils étaient couverts de ronces. Il tapa des poings contre la pierre, ressentant avec douleur les épines s'enfoncer dans sa chair, mais elle ne bougea pas, aucune fissure n'apparut, et le jardin demeura désespérément rond et immobile. Il faisait incroyablement froid pour un jour de juillet. Le ciel avait revêtu une robe terne et délavée. Harry appuya son front contre les ronces et se laissa glisser contre elles. Assis, il replia ses jambes contre son torse. La balançoire grinça. Un serpent était gravé contre le bois mort. Deux larmes salées peignirent les yeux de Harry d'une teinte pâle. Il pressa ses lèvres l'une contre l'autre, cligna des yeux. Une tristesse lourde et emmêlée naquit dans sa gorge. La douleur était tellement insupportable… Il laissa échapper un sanglot. Ses mains blanches étranglaient un responsable invisible, une souffrance fatale. Il croyait s'enfoncer dans la terre et chuter jusqu'à oublier.
La porte s'ouvrit. Une personne entra dans le jardin dépéri. Elle marchait tranquillement, avec ce calme de l'absent perplexe qui possède ce recul et cette responsabilité forte, rassurante, et tellement insupportable pour les paniqués orgueilleux. Une main caressa la corde mitée de la balançoire. Une silhouette contempla, et se pencha.
« Harry… »
L'interpellé pria pour que ses pleurs disparaissent. Il releva la tête. Les yeux bruns de Ginny le regardaient sans aucune émotion. Ses cheveux roux encadraient son visage ovale, ses lèvres étaient légèrement entrouvertes. Elle s'assit à côté de lui.
« On est arrivé il y a quelques minutes… Je ne pensais pas qu'il y avait un jardin ici. » déclara-t-elle doucement.
« Oui. » répondit-il d'une voix étranglée.
Elle lui prit la main.
« On est là. »
Silence, un reniflement.
« Hm ? On est là. D'accord ? »
Il acquiesça d'un mouvement de tête. Il ne savait même pas ce qu'il faisait. Tout venait tout naturellement et d'une manière irraisonnée. Ginny le scrutait et un sourire agréable se dessina sur ses lèvres.
« Ah… peu de garçons ont des mouchoirs sur eux. Tiens. »
Elle lui tendit un mouchoir en papier. Il rougit légèrement et le prit.
« Tu le garderas. C'est une invention de mes tendres et chers frères. Il se nettoie automatiquement, tu peux soi-disant le garder toute ta vie à moins de le perdre. »
Il sécha ses larmes et rangea le mouchoir dans sa poche.
« Merci. »
« Je t'en prie » répondit Ginny.
Le ciel se couvrit.
« Il n'y a pas idée de venir ici tout seul… » murmura-t-elle pour Harry.
« Je n'ai pas pensé… »
« Il faut » l'interrompit-elle. « Tu ne viendras plus tout seul. Ce sont des histoires à envoyer une vie en l'air. Personne n'a envie que tu t'en ailles, de quelques manières que ce soient. »
« J'ai l'impression... »
Il se tut. Elle lui lança un regard signifiant qu'elle écouterait si…
« … de sans cesse manquer d'air. »
Il rit.
« C'est stupide, hein ? J'ai l'impression de plus avoir la force de respirer. De plus… »
Son rire se perdit et il déploya une grande concentration pour ne pas pleurer.
« Je comprends… » assura-t-elle gentiment.
Ils demeurèrent sans bouger, adossés au mur. Une goutte d'eau tomba du ciel ombrageux.
« On rentre ? » proposa Ginny.
« Ce serait préférable. »
Ils se levèrent et regagnèrent la petite porte.
*
Bonjour et merci d'avoir lu ce chapitre ! Chapitre écrit avec de grandes difficultés. J'avais le plan depuis très longtemps [je l'ai encore modifié cependant…], les images, les situations, les dialogues dans la tête, mais j'ai eu d'énormes problèmes pour les retranscrire sous formes de mots et de phrases construites. Ce chapitre est beaucoup moins bien que ce que je voulais donner au départ [de toutes façons c'est toujours comme ça, mais là c'est pire. Une vraie catastrophe pour moi.] J'ai donc mis beaucoup de temps à l'écrire, espérant que l'inspiration des mots reviendrait [pour l'inspiration de la narration, aucun problème.]
Je ne sais pas si le chapitre 5 va venir très vite… Peut-être que oui, peut-être non…
Aux reviewers :
Vert, merci infiniment ! ^_^ Tes fics à toi sont géniales, par ailleurs !
Fanatique… waw, génial ! Des compliments pariels me font très plaisir !
Narouko, merci beaucoup à toi !
Le lecteur anonyme est également grandement remercié ^_^
Merci Unomy ^_^
Jeanne d'Arc, j'en rougis devant mon écran !
Silver, merci mille fois. Tes reviews me font toujours énormément plaisir…
Tilicho, demoiselle, merci pour tes compliments et tes critiques… Huhu.
Chère Alana, quel plaisir de te voir ! J'aime énormément Chrestomanci. Ca a baigné toute mon enfance.
Shinia Marina, merci beaucoup ! La suite, la voici !
Dumati, merci beaucoup… et désolée, je ne suis pas allée très vite pour les raisons ci-dessus.
J'espère n'avoir oublié personne… sinon, il a toutes mes excuses ! Qu'il se manifeste !
N'hésitez pas à aller voir mon profil pour lire mes autres fanfics, et passez également là-bas :
www.fanfiction.net/~speropatronum
C'est ma collaboration avec Tilicho…
Merci à tous ceux qui me lisent… et aux poseurs de review [Merci infiniment à vous, tout cela m'encourage à continuer cette fic !]
Ah oui, une dernière chose, allez voir Elephant de Gus Van Sant !
Quant au titre du chapitre… inspiré évidemment du livre et film. J'aime la musique de ce dernier. Encore une grande partie de mon enfance…
A la prochaine !
