Chapitre 7 : « Impromutuar vox »



Quand il se réveilla, Harry mit un petit moment pour émerger et se remémorer les événements de la veille. C'est incroyable. Lui, capitaine de l'équipe de Quidditch de Gryffondor ! Il n'arrivait toujours pas à y croire. De plus, il était enfin chez lui, dans cet immense château. Qu'il s'y sentait bien dans cette chambre aux rideaux et aux baldaquins de velours rouge ! Il était tellement heureux. Il s'étira tout en souriant, mais tout à coup, son sourire se figea et disparu. Un autre événement lui était revenu en mémoire et il sentit son c?ur s'assombrir. Rose, qu'il trouvait si gentille, si douce, si belle, et qui avait rembarré Malefoy, était à Serpentard contre son gré. La pauvre ! Harry soupira et regarda sa montre. 7 heures ! Il décida de s'habiller en attendant que les autres se lèvent. Quand il fut entièrement prêt il vit qu'il était largement temps de réveiller ses amis, il ne fallait surtout pas qu'ils soient en retard dès leur première heure de cours. !

Debout là-dedans, c'est l'heure de se lever ! cria-t-il.

Son appel énergique n'eût aucun effet sur ses amis si ce n'est que Neville se mit à ronfler.

Allez bande de fainéants, il faut aller en cours !

Les ronflements de Neville se firent encore plus bruyants.

Debout ! Nous avons cours de défense contre les forces du Mal avec Mrs Sanders ! mentit-il.

Quatre têtes émergèrent des lits et Ron, Neville, Seamus et Dean se précipitèrent sur leurs vêtements pour s'habiller à toute vitesse, Ron allant plus vite que tous les autres. Six minutes et dix-huit secondes plus tard, Harry et Ron sortirent de leur dortoir pour se rendre à la salle commune où Hermione les attendait. Ensemble, ils descendirent les étages et de dirigèrent vers la Grande Salle où environ la moitié des élèves du collège étaient déjà. Peu de temps après, tous les élèves étaient en train de prendre bruyamment leur petit-déjeuner. Les emplois du temps leurs furent distribués et Harry lut avec déception qu'ils commençaient par Divination dès huit heures. Ron lui reprocha d'avoir mentit en disant qu'ils avaient cours avec Mrs Sanders. Par contre, en reportant son regard sur la suite, Harry vit qu'ils avaient cours de défense contre les forces du Mal, juste après la Divination, ce qui plut à Harry. Tout en déjeunant, il jeta un regard à la table des Serpentard et vit Rose, assise toute seule au bout d'une table. Elle semblait avoir passé une très mauvaise nuit, ses yeux étaient remplis de larmes en permanence, son regard était livide, absent, et son visage exprimait très clairement la tristesse. Ce qu'il vit en suite lui coupa l'appétit. Malefoy s'approcha d'elle en roulant des mécaniques, l'air plus prétentieux et arrogant que jamais. Il s'installa à côté d'elle sous le regard coléreux de Pansy Parkinson. Là, il commença à lui parler.

Sûrement en train de lui raconter sa vie, pensa Harry.

Mais à son grand soulagement, il vit Rose le regarder avec des yeux encore plus assassins que ceux que Pansy lui lançait. Elle lui dit quelque chose sur un ton apparemment pas très agréable car Malefoy se leva, tourna les talons, partit le pif en l'air et alla s'asseoir à côté de Crabbe et Goyle.

Peu à peu, la salle se vida et Harry, Ron et Hermione décidèrent d'aller chercher leurs affaires dans les dortoirs. Ensuite Hermione partit à son cours d'études des Runes et Ron et Harry montèrent dans les tours pour assister à leur cours de Divination.

Bonjour mes chéris, les accueilli le professeur Trelawney, je savais que vous alliez arriver en retard.

Harry regarda sa montre qui indiquait 7 heures 56.

Nous allons commencer ce trimestre en étudiant les rêves prémonitoires, qui peuvent être un très bon moyen de prédire l'avenir.

Oh pas ça je vous en prit ! dit Harry juste assez haut pour que Ron l'entende.

Nous allons commencer sans plus tarder. Continua-t-elle. Vous allez-vous asseoir juste devant mon fauteuil, ensuite je vous interrogerai chacun votre tour sur un rêve que vous avez fait et dont vous aimeriez connaître la signification.

Les élèves obéirent et se placèrent devant le fauteuil où s'installait le professeur. Bien sûr, Parvati Patil et Lavande Brown étaient au premier rang.

Mr Londubat, commencez.

Neville tressaillit, commença à bafouiller, puis finalement parvint à expliquer son rêve.

Je. je suis. je rêve que je. je suis dans une sorte de. de prison. Je vois mes. mes parents qui sont derrière des barreaux. Ils ont une attitude étrange. On dirait qu'ils ne savent même pas ce qu'ils font. Ensuite, une forte lumière blanche jaillit et m'aveugle. Et là, je me retrouve dans une jolie pièce, avec mes parents, sans barreaux qui nous séparent et. ils ont repris leur attitude normale.

Neville s'arrêta, incapable d'ajouter un mot, visiblement secoué par l'émotion.

Harry comprit de quoi Neville parlait. Dumbledore le lui avait expliqué l'année dernière. Les parents de Neville avaient subi le sortilège impardonnable Doloris et avaient complètement perdu la raison depuis. Ils ne reconnaissaient même plus Neville quand il venait les voir pendant ses vacances.

Eh bien mon chéri, commença le professeur Trelawney, il me semble que ce rêve est très clair. Les choses vont s'arranger pour vous et pour vos parents. C'est un rêve positif.

La joie se dessinait sur le visage de Neville et pour une fois, Harry pensa que ce serait une bonne chose que Trelawney ne se trompe pas. Ainsi, elle interrogea plusieurs élèves durant presque deux heures sur leurs rêves et en donnait à chaque fois les significations. Le moment tant redouté de Harry arriva irrémédiablement.

Harry, voulez-vous nous faire part de l'un de vos rêves ?

Harry réfléchit à toute vitesse à la meilleure excuse pour ne pas faire l'exercice.

Je ne me rappelle jamais de mes rêves, mentit-il.

Vraiment ? Ce n'est pas gênant, vous allez vous allonger sur le lit au fond de la salle.

C'est pas vrai ! pensa Harry.

Il se leva en ruminant et se dirigea vers le lit que lui désignait son professeur. Et s'il pensait à Cho dans son rêve ? Il aurait l'air ridicule et toute l'école se moquerait de lui ! Pire. si Cho l'apprenait ? Essayant de ne pas y penser, Harry s'assis sur le lit chaud et douillet. Il était si confortable qu'il ne mit pas longtemps à sombrer dans le sommeil.

Harry se trouvait dans un cimetière obscur à la végétation abondante. Le silence qui planait n'avait rien de rassurant. Soudain, il sentit une présence à côté de lui et tourna subitement la tête. Avec horreur il reconnu Cédric, bien vivant qui le regardait aussi.

Est-ce que quelqu'un t'avait dit que le trophée était un Portoloin ? demanda ce dernier.

A ce moment là, il comprit. Tout allait recommencer, toute cette horreur. Exactement mot pour mot, geste pour geste.

Non, répondit-il. Est-ce que ça fait partit de la tâche ?

Harry voulait lui dire qu'il fallait absolument partir d'ici le plus vite possible mais il ne contrôlait plus ses paroles. C'était comme si quelqu'un parlait à sa place.

Je ne sais pas, répondit Cédric, l'air pas très rassuré. Tu crois qu'il faut sortir les baguettes ?

Oui, dit Harry.

Comme trois mois plus tôt Harry sentait qu'on les observait et il jetait frénétiquement des coups d'?il autour de lui.

Oh non, ça y est, pensa-t-il alors qu'une silhouette sombre s'avançait vers eux. Harry ressentit une douleur fulgurante à sa cicatrice. Il tomba par terre, lâchant sa baguette, fermant les yeux tant la douleur était insupportable.

Tue l'autre, dit une voie aiguë.

- Avada Kedrava !

Non !!!!!!!!!!!! cria Harry intérieurement.

Une lueur verte jaillit et Harry sentit quelqu'un s'effondrer à côté de lui dans un bruit sourd. Cédric était tombé, mort, à côté de lui. Harry fit tout pour s'empêcher d'ouvrir les yeux mais il n'était plus maître de ses gestes. Son ami avait le visage figé, ses yeux gris grands ouverts, la bouche ouverte de surprise. L'homme encapuchonné prit Harry par les épaules et l'entraîna vers une pierre tombale, celle des Jedusor. Il sentit des cordes s'enrouler autour de ses bras. Comme il se débattait, l'homme le gifla et Harry reconnu alors la personne, à son doigt manquant.

Vous, dit-il à Queudver.

Pour l'empêcher de parler, celui-ci le bâillonna et s'en alla. Une étoffe était par terre et quand elle se mit à remuer, la douleur à sa cicatrice se raviva de plus belle. Il y eut un long sifflement à ses pieds et Harry vit un serpent qui ondulait près de lui.

Ensuite, tout se passa à une vitesse fulgurante, comme si quelqu'un avait appuyé sur la touche « avance rapide » du magnétoscope. L'horrible réincarnation de Voldemort, le retour effrayant des mangemorts, le cadeau de la main d'argent à Queudver, Voldemort lui touchant la joue de son long doigt et décharné alors que la brûlure de sa cicatrice devient insupportable, les explications des ses 13 années de survie maudite, la douleur indescriptible du sortilège Doloris que Voldemort lui avait jeté au point qu'il en ait envie de mourir. Ensuite vint le duel, de nouveau il dut subir le sortilège Doloris, puis l'affrontement de leurs baguettes, l'apparition du dôme lumineux les séparant des mangemorts, et enfin les corps de Cédric, Frank Bryce, Bertha Jorkings, sa mère et son père qui surgissent de sa baguette, les indications de son père : sa seule chance de survie, la rupture du lien qui unissait les deux baguettes, la fuite à travers les tombes du cimetière, Voldemort qui le poursuit, Cédric qui est trop lourd pour qu'il puisse le tirer jusqu'au Portoloin, et, juste à temps, il lança le sortilège Accio pour amener le trophée à lui, il le saisit par l'anse et. le trou noir.

Harry entendait des murmures autour de lui, des reniflements, des plaintes mais il n'arrivait pas à rouvrir les yeux, ou plutôt ne voulait pas les rouvrir. Il avait tout revécu, tout, à cause d'un professeur trop insistant et entêté, tout. Lentement, il rouvrit les yeux et tomba nez à nez avec le professeur Trelawney, les yeux embués, l'air profondément choqué.

Harry ! fit la voix angoissée de Ron. Tu. je suis désolé.

Désolé pourquoi ? demanda Harry un peu aigrement.

Pour ce qu'il s'est passé ce jour là. car c'est ce qu'il s'est vraiment passé, n'est-ce pas ?

Oui Ron, c'est ce qu'il s'est exactement passé, lâcha-t-il.

Plusieurs exclamations d'horreur s'élevèrent dans la salle.

Mon pauvre petit ! dit le professeur Trelawney. Vous êtes maudit ! Cela a été horrible.

Oui ça a été horrible ! hurla Harry en se levant brusquement du lit pour se diriger vers la trappe de la sortie. Et c'est de votre faute si je l'ai vécu une nouvelle fois ! Entièrement de votre faute !!!

Mais.

Non, taisez-vous, j'en ai assez de vous entendre dire que je suis maudit, qu je vais bientôt mourir. J'en ai plus qu'assez même. Au revoir ! continua- t-il de hurler en ouvrant la trappe d'un coup de pied pour s'y engouffrer et sortir de cette atmosphère étouffante.

Il descendit les étages aussi vite qu'il put, ne sachant pas vraiment ou il allait, suivant son instinct. Des bruits de pas résonnèrent derrière lui.

Harry attend. !

Laisse moi Ron !

Non tu as besoin de moi et tu le sais. je suis ton ami, ton meilleur ami !

Harry s'arrêta de courir. Oui Ron était son ami, oui il avait besoin de lui parler, oui il le savait.

Excuse-moi, Ron. c'est juste que c'était trop insupportable de revivre ça une deuxième fois. Excuse-moi d'avoir réagit si violemment.

Je comprends tout à fait ne t'en fais pas. Peut être pourrais-tu en parler avec Cédric.

Je lui ai déjà parlé hier soir.

Et que t'a-t-il dit ?

Que ce n'est pas de ma faute, que je n'y suis pour rien et qu'il ne m'en veut pas du tout.

Alors tu n'as aucun souci à te faire. Si Cédric a dit que tu n'y pouvais rien c'est que c'est vrai ! Allez, nous avons cours de défense contre les forces du Mal avec Mrs Sanders, voilà qui va te remonter le moral. On y va ?

Oui, on y va. dit platement Harry avec un faible sourire pour son ami.

Quand Harry et Ron arrivèrent à leur cours, le charmant professeur Sanders faisait entrer ses élèves dans sa salle.

Bienvenue à votre premier cours de défense contre les forces du Mal en ma compagnie, commença-t-elle sans même leur avoir accordé un regard quand ils entrèrent et s'installèrent à la table où Hermione les attendait. Je vais commencer par faire l'appel pour me familiariser avec vos noms et vous. Veuillez lever la main quand je dirais le vôtre.

Lavande Brown.

Seamus Finnigan.

Neville Londubat.

Patil Parvati.

Un à un, les élèves levaient la main et le professeur Sanders levait la tête pour les repérer. En la regardant avec insistance, Harry eut l'impression de l'avoir déjà vu sans en être convaincu pour autant. Tout à coup, elle devit plus pâle que la feuille qu'elle tenait entre ses mains, sa respiration se fit saccadée et l'effroi se lisait sur son visage. Elle secoua la tête, comme pour en chasser ses pensées, reprit profondément sa respiration et parvint à articuler faiblement :

Harry Potter.

Harry leva la main, légèrement agacé par ce comportement étrange à cause de son nom et rencontra le regard perdu de son professeur. Elle ferma les yeux et un tic agita les coins de sa bouche.

Oui bien sûr, dit-elle dans un murmure à peine audible.

De nouveau elle agita la tête et elle sembla reprendre son comportement habituel. Harry mit cet étrange comportement sur le compte de sa « célébrité », comme d'habitude.

Aujourd'hui nous allons apprendre à tenir tête aux Vanitarus. Comme leur nom l'indique, ces créatures aiment se vanter. Ils vivent essentiellement dans l'eau douce dont ils émergent uniquement pour attirer leur proie. Ils se nourrissent la plupart du temps d'humains. La personne qui les écoute se pavoiser est irrémédiablement attirée par eux et, quand ils sont en eau suffisamment profonde, ils noient l'imprudent pour ensuite le dévorer. Vous verrez, cela peut être très utile et très amusant d'apprendre à les combattre. Cependant, ceux du lac de Poudlard sont inoffensifs.

Il sortirent donc dans le parc et se dirigèrent vers le lac où se reflétait le soleil de plomb. Cette vue réchauffa un peu le c?ur de Harry.

Mettez-vous ici en demi-cercle et ne vous approchez pas trop près pour le moment. Tout d'abord, sachez que les Vanitarus sont plus redoutables que l'on pourrait le croire à première vue. Il existe des Vanitarus femelles, qui s'en prennent aux hommes et des Vanitarus mâles, qui s'en prennent aux femmes. Maintenant regardez bien, je vais vous faire une démonstration.

Elle plongea sa main dans l'eau froide du lac et l'agita, comme elle l'aurait fait pour attirer un chaton désireux de jouer. Quelques secondes plus tard, une silhouette jaillit de l'eau, provoquant de petite vague sur la berge. Harry avait déjà vu des sirènes et les Vanitarus leur ressemblaient juste pour la queue de poisson et le buste humain, et ils étaient aussi beaucoup plus agréables à regarder. Les sirènes qu'il avait vu au tournoie des trois sorciers avaient la peau grisâtre, de longs cheveux emmêlés vert foncé, des yeux jaunes, leurs dents n'étaient pas soignées, et ils avaient des queues de poissons argentées. En revanche, le Vanitarus mâle qui était apparu avait la peau semblable à celle des humains, des yeux d'un bleu limpide, des cheveux châtains, soignés, et ses dents étincelaient de blancheur. Aussitôt sortit de l'eau, il commençait à se targuer d'avoir le plus beau visage, le plus beau corps. Le professeur Sanders prit un ton flegmatique pour lui dire d'un ton moqueur :

Tépabo.

Le Vanitarus s'arrêta aussitôt, comme s'il avait reçu un choc. Il jeta un regard éberlué au professeur, lui jeta un caillou, qu'elle évita de justesse, tout en vociférant un chapelet de jurons. Puis, il plongea d'en l'eau en faisant tout son possible pour éclabousser cette importune. Tous rirent de la réaction de la créature y comprit du professeur Sanders, mouillée de la tête aux pieds.

Comme vous venez de le voir, les Vanitarus ont un très grand ego. Faites donc bien attention à eux. Qui veut essayer maintenant ?

Naturellement, Hermione leva précipitamment la main, désireuse d'affronter à son tour un Vanitarus. Bien entendu, elle réussit à la perfection son exercice sur un beau blond aux yeux vert. Celui-ci fut très vexé et lui lança des algues à la figure. A leur tour, Harry et Ron essayèrent. Quand il vit sortir une jolie brune aux yeux bleu translucide du lac, il resta un moment à l'admirer, ne pouvant se résoudre à la faire disparaître. Mais étrangement, il résista à l'appel qu'elle lui lança et ne bougea pas de sa place, et resta à l'observer, tranquillement. A contre c?ur, il se décida à utiliser à formule pour la faire fuir car il sentait que quelques garçons commençaient à s'agiter derrière lui. La Vanitarus en fut très blessée et fondit en larmes avant de disparaître sous l'eau. Le professeur Sanders fut visiblement très impressionnée par sa résistance. Ron ne s'en tira pas aussi facilement. Sous le charme d'une de ces créatures, il laissa tomber sa baguette magique, plongea sans prévenir dans l'eau glacée du lac et se mit à nager en direction de sa tentatrice. Il fut sauvé à temps de la noyade par le professeur Sanders qui le fit s'envoler dans les airs pour le ramener en sécurité sur a berge sous les regards hilares de ses camarades.

Bon, vous ne vous en êtes pas mal tiré dans l'ensemble ! dit-elle quand elle eut fini, elle aussi, de rire. Révisez bien vos notes pour la prochaine fois, on ne sait jamais. J'ajoute points à Gryffondor : cinq points pour la performance de Mrs Granger, dix points à Mr Po. Potter pour sa résistance au charme de sa Vanitarus et enfin, cinq points à Mr Weasley pour nous avoir bien fait rire ! Sur ce, je vous souhaite à tous un bon appétit et une bonne fin de journée.

Et elle partit au château, en direction de la Grande Salle, suivie de ses élèves affamés.

Ca alors, fit Hermione une fois qu'ils se furent installés à leur table, elle est vraiment très compétente. et très gentille.

Et tellement belle, ajouta Ron en soupirant, les yeux au ciel.

Il reporta son regard à la table des professeurs, et fut tellement absorbé par sa contemplation qu'il ne remarqua même pas qu'il avait mit son coude dans le beurre, au grand agacement d'Hermione et à l'amusement de Harry.

Ron dévora son repas sous les regards étonnés de ses deux amis.

Ben quoi ? C'est que j'ai faim moi ! La baignade ça creuse. tenta-t-il de se justifier, piteusement.

Bientôt un grand brouhaha s'éleva au-dessus de leurs têtes.

Voilà le courrier ! s'exclama Hermione, comme impatiente.

Un hibou s'arrêta devant elle et lui apporta deux lettres. L'une d'entre elle était son abonnement à la Gazette du sorcier et l'autre c'était.

Vicky, c'est ça ? lui demanda Ron acerbement.

Hermione rougit et fourra rapidement la lettre dans sa poche avant que Ron ne puisse l'attraper. A ce moment, un hibou arriva devant Harry et lui tendit une lettre, dispensant Hermione de répondre à son grand soulagement.

Oh ! Mon premier numéro du Quidditch Magazine ! s'écria-t-il en dépliant le journal.

Ron se joint à lui pour feuilleter la revue, tout en continuant à manger. Quand il l'eut fini, il reporta son attention sur la table des Serpentard. Rose se tenait toujours à l'écart, le regardant le vide en se balançant lentement d'avant en arrière comme le font souvent les enfants autistes. Son assiette était toujours remplie au rabord mais elle ne semblait guère s'y intéresser. Harry sentit sa gorge se serrer et une vague d'agacement monta en lui. Malgré qu'elle soit à Serpentard, il l'aimait bien, elle était tellement gentille. De plus, elle semblait si malheureuse d'y être. Il aurait voulu aller la voir, la consoler, la prendre dans ses bras pour la réconforter mais cela n'aurait pas été bien vu, tant du côté des Gryffondor que des Serpentard. Harry dirigea donc son attention sur la table des professeurs, ce qui lui ramena aussitôt le sourire. Rogue dévorait Mrs Sanders des yeux. Sentant son regard trop insistant, elle se tourna vers lui, gênée, et engagea la conversation, visiblement à contre c?ur. Ce fut la voix d'Hermione qui le sortit de sa contemplation.

Qu'avons-nous comme cours cet après-midi Harry ?

Hein. heu. tu disais. ?

Je te demandais si tu savais quel cours nous avons après ?

Ah heu. attend je regarde.

Harry sortit son emploie du temps de sa poche et le déplia pour le lire.

Oh misère, Potions ! Oh non, catastrophe. avec les Serpentard ! s'écria-il apitoyé.

Ses amis firent une grimace de dégoût mais subitement le visage de Ron s'illumina.

Mais Harry c'est super !!!

Hein ?

Mais oui, avec les Serpentard, on va voir Rose !

A leur tour, Harry et Hermione sourirent et Harry sentit son c?ur se réchauffer. Pour une fois, il était pressé d'assister à un cours avec les Serpentard.

Pour une fois, ils arrivèrent en avance pour leur cours de Potions ; ils ne voulaient pas se faire remarquer dès le premier jour et surtout ne pas perdre de point pour Gryffondor. Ron s'assit entre Harry et Hermione, laissant une place libre à côté de Harry. Quelques minutes plus tard, Rose arriva dans la salle de classe, peu avant le début du cours.

Tu viens t'asseoir à côté de moi ? lui demanda gentiment Harry.

Le visage de son amie s'illumina d'un grand sourire et elle hocha la tête en signe d'approbation. Quand elle fut installée, Rogue entra dans la salle.

Cooper, que faîtes-vous ? dit-il d'une voix tranchante.

Je. je m'assois à côté de Harry. Dit-elle d'une voix faible en baissant les yeux.

Une Serpentard ne s'assoit jamais à côté d'un Gryffondor, Cooper ! rugit- il. Est-ce clair ? Allez plutôt vous asseoir à côté de Malefoy, et que je ne vous y reprenne plus.

Rose fit une grimace de dégoût, se leva en marmonnant des insultes destinées au professeur et alla s'asseoir lentement à côté de Malefoy qui arborait un sourire goguenard.

Vous dîtes, Cooper ?

Rien, professeur.

J'espère bien ! Bon, aujourd'hui, nous allons apprendre à faire la potion « impromutuar vox ». Elle sert à prendre la voix de quelqu'un. Vous allez vous aider de votre livre des « Potions Magiques » à la page 55. Ensuite vous la boirez après avoir prononcer le nom de celui dont vous voulez prendre la voix. Comme vous allez tester votre potion et que je ne les vérifierais pas avant, je vous conseil de la réussir. N'est-ce pas Londubat ?

Les rires sarcastiques des Serpentard firent rougir Neville encore plus que la remarque acerbe de son professeur.

Pendant près d'une demi-heure, Harry s'affaira à préparer la potion plutôt compliquée, et la termina en même temps que Ron. Hermione quant à elle l'avait terminée depuis longtemps mais elle les attendait pour la tester. Ils la burent un même temps, après un rapide coup d'?il entres eux.

Harry, Harry ! Ca va Harry ? Je peux prendre une photo de toi, s'il te plaît Harry ! dit-il en mimant Colin tenant un appareil photo. Et tu pourras me signer un autographe ?

Harry gloussa discrètement pour ne pas se faire entendre de Rogue. Je ne suis pas Harry ! dit-il d'une voix légèrement plus grave que d'habitude, mais étrangement ressemblante à la sienne.

Tu as pris les voix de qui ? demanda Ron de la voix criarde du deuxième année.

De. de mon père ! dit Harry avec émotion.

Oh. fit Ron interdit. Tu as presque la même voix que lui, en moins grave.

Alorrrs les garrrçons, ça a marrrché ? fit la voix de Victor Krum à côté d'eux.

C'était Hermione.

Oh Viktor Krum ! s'écria Ron avec la voix de Colin. Un autographe s'il te plaît. Mon nom est Crivey. Colin Crivey. Oh merci Vicky, tu es vraiment le meilleur ! Avec Harry bien sûr !

Les trois amis s'esclaffèrent si bien qu'ils ne virent pas Malefoy boire sa potion après avoir murmuré quelque chose.

Ils cessèrent de rire lorsqu'ils virent Rogue, le dos tourné, écrire leurs noms au tableau avec en face de chacun d'eux, « -5 points pour Gryffondor ».

Rogue ! Va mettre ton nez crochu ailleurs voir si j'y suis ! cria la voix de Harry.

Surpris, Harry, Ron et Hermione se tournèrent vers l'endroit d'où venait la voix et virent Malefoy qui les regardait d'un air goguenard.

Potter ! rugit Rogue. Comment osez-vous ? Vous viendrez me voir à la fin de l'heure, nous irons nous expliquer chez Dumbledore. Continua-t-il en ajouta un zéro derrière les -5 points qu'il avait déjà, le transformant ainsi en -50 points.

Mais professeur. c'est Malefoy qui.

Rogue se retourna vers Harry, les traits furieux, le foudroyant du regard. Mais étrangement ses traits s'adoucirent et son rictus se transforma en une sorte de sourire sadique.

Comme c'est mignon ! dit-il enfin. Potter junior prend la voix de son défunt père, Potter senior. C'est marrant Potter, que vous ayez prit sa voix, ainsi la ressemblance est complète ! La même arrogance ! Votre cas n'était déjà pas très brillant, Potter, mais là, ça atteint le comble. Cela en devient même inquiétant.

Rogue s'avança vers Harry qui le fixait droit dans les yeux, obligeant ainsi Rogue à baisser les siens. Il ne supportait pas que l'on s'en prenne à ses parents.

Vous avez tous les deux le même dédain pour les règlements. Vous vous croyez tout permis et au-dessus de tout. Vous vous pavanez dans les couloirs, suivit par une troupe de lèches bottes.

Harry sentit la colère monter en lui, s'infiltrer dans ses veines, pour remonter, toujours plus haut, toujours plus vite, jusqu'au moment où elle atteindrait le point sensible.

Si cela continue, vous allez devenir comme lui, un bon à rien.

Cette fois, s'en était de trop, la colère avait atteint son c?ur.

Ce n'était pas un bon à rien, cria-t-il sous le regard médusé de tous les élèves y comprit des Serpentard.

C'était un voyou, il a essayé de me tuer !

Harry se leva d'un bond, faisant face à Rogue.

Non, vous savez très bien que ce n'était pas lui et que s'il n'avait pas été là, vous seriez peut être mort ! Il vous a sauvé la vie, et ça vous a aigri d'avoir une dette envers votre pire ennemi ! Et même s'il avait vraiment fait ce que vous prétendez, moi JE NE VOUS AI RIEN FAIT ! hurla-t- il tendit que ces amis essayaient de le faire asseoir en lui disant de se calmer.

Vous ne m'avez rien fait ? demanda Rogue d'une voix étrangement calme. Le simple fait que vous soyez son fils me suffit pour vous haïr. Dit-il d'une voix sifflante.

Et bien je préfère largement être son fils que le vôtre ! dit-il sans vraiment réfléchir à ce qu'il disait.

Clac !!!!!

Harry n'avait pas eu le temps de voir la main surgir et s'abattre sur sa joue et il vacilla sous le choc. Une trace rouge se dessinait peu à peu sur son membre endolori et il posa la main dessus en ancrant son regard dans celui de son professeur. Tous les élèves étaient stupéfaient par ce qu'il venait de se passer et aucun n'osait bouger, de peur de se faire remarquer. Prenant l'entêtement de Harry à le regarder dans les yeux pour de l'insolence, il l'empoigna par le col et le secoua comme un prunier. Finalement, il finit par lâcher sa prise et poussa Harry en arrière, ce qui le fit retomber sur sa chaise. Rogue tourna les talons, furieux, et alla se rasseoir à son bureau d'un pas raide. Pendant tout ce temps la classe avait retenu son souffle, anxieuse de voir comment tout cela aller se terminer.

Cooper ! Montrez-nous si vous avez réussi l'exercice ! bougonna-t-il. Allez parler !

Rose, pâle de terreur fit un signe négatif de la tête.

Comment ça non ? Allez dépêcher vous au lieu de me faire perdre mon temps !

Rose refusa une nouvelle fois en baissant ses yeux brillants.

Cooper ! Vous avez cinq seconde pour me dire une phrase, un mot, n'importe quoi, sinon j'enlève encore cinquante points à Gryffondor !

A Gryffondor ?! Mais je suis à Serpentard, les Gryffondor n'y sont pour rien ! Je. Rose s'arrêta subitement, le visage horrifié.

Elle avait parlé, malgré elle, sans s'en rendre compte, elle venait de se trahir.

Harry lui aussi se figea tandis que les paroles de Rose se répercutaient dans sa tête. Cette voix de femme qu'elle avait prise, il l'avait déjà entendue. Mais où ? Qui était-ce ?

En face de lui, Rogue ne soufflait mot et il était devenu pâle. Pâle comme si la mort venait de frapper à sa porte, pâle comme s'il venait de voir une personne disparue depuis longtemps.



***



Bon, j'avais déjà mis ce chapitre mais je me suis rendu compte qu'il était tout collé, donc pas agréable à lire. J'espère que c'est mieux comme ça. Et j'avais oublié de mettre mon éternel refrain qui fait c**** tout le monde :

Une Review ne coûte rien à celui qui la donne, mais elle apporte tant à celui qui la reçoit !!!

Merci a Terry et à Sailor digital pour les Review !!!!!!

Le chapitre 8 devrait arriver ce week-end !

Biz' à tous