Chapitre 9 : La demande de l'héritier
Une semaine plus tard, Ron n'en revenait toujours pas. Lui, gardien de l'équipe de Quidditch de Gryffondor ! Harry avait passé toute sa semaine à la remercier d'avoir supplanté Colin. Ce dernier avait été très déçu et avait commencé à pleurer devant tout le monde dans le stade. Le soir, dans la tour des Gryffondor en fête, il n'avait toujours pas séché ses larmes et ce fut finalement Harry qui l'avait consolé, le prenant en pitié.
La semaine avait passé aussi vite que la précédente. Mrs Sanders était géniale et ses cours ne manquaient pas d'originalité. Mrs Trelawney était toujours aussi ennuyeuse et aussi agaçante aux yeux de Harry, et Rogue était égal à lui-même, c'est-à-dire un horrible crétin qui pestait contre Harry pour rien et favorisait sans cesse sa maison. Hagrid quant à lui n'était toujours pas rentré. Il avait été présent seulement la première semaine et ils ne l'avaient pas revus depuis, ce qui commençait à les inquiéter. Harry promis que la prochaine fois qu'il aurait l'occasion de discuter avec Dumbledore il lui demanderait la raison de cette absence. D'ailleurs il aurait plusieurs choses à lui demander.
Le jeudi midi, alors que tous les élèves étaient réunis dans la Grande salle, Dumbledore se leva pour prendre la parole, ce qui coupa court à toutes les conversations.
Chers élèves, j'ai l'honneur de vous annoncer que la prochaine sortie à Pré- au-Lard aura lieu ce samedi.
Un tonnerre d'applaudissement accueilli cette nouvelle.
Je voulais aussi vous dire que depuis le bal de Noël, l'année dernière, j'ai beaucoup pris goût à ce genre de fête et il semblerait que vous aussi. Alors, les professeurs et moi-même avons décidé d'organiser un bal pour Halloween au lieu du traditionnel banquet.
Les applaudissements se firent encore plus présent et durèrent encore plus de temps.
Je vous conseillerais donc de bien vous tenir, repris calmement Dumbledore, car nous avons l'intention de recommencer pour Noël. Mais, si toutefois survenaient quelques troubles de comportement de la part de certains élèves, nous abandonneront cette idée.
En disant ces mots, son regard se posa quelques instants sur les jumeaux Weasley qui prirent aussitôt des airs angéliques.
Est-ce clair ? continua Dumbledore, amusé. Bon, commencez donc dès maintenant à chercher un cavalier ou une cavalière. Voilà, je crois que j'ai tout dit. Ah non ! Mr Potter, pourriez-vous venir me voir après le repas ?
Tous les regards se tournèrent vers Harry qui répondit, légèrement surpris :
Heu. oui, professeur.
Peu après, le courrier arriva et Hulotte, la chouette d'Hermione déposa la Gazette du Sorcier devant elle. Tranquillement, elle déplia le journal et se mit à le parcourir.
Tu sais ce qu'il te veut Dumbledore ? demanda Ron à Harry.
Aucune idée, mais j'en profiterais pour le demander pourquoi Hagrid est absent.
Pourquoi il n'y a pas de remplaçant ?
Je n'en sais rien.
Ohhhhhh !!!! s'écria soudain Hermione à côté d'eux.
Quoi ? demanda Ron.
Ca alors, continua-t-elle, les yeux rivés sur son journal. Vous-Savez-Qui a encore fait trois victimes. Des anciens Aurors.
Maugrey ? demanda Harry inquiet.
Non non et heureusement, enfin. façon de dire.
Ils finirent de manger assez rapidement. Hermione bredouilla qu'elle devait aller à la bibliothèque et Ron quant à lui partit dans la salle commune terminer son devoir de Divination. Harry se dirigea alors à la table des professeurs en jetant au passage un ?il à la table des Serdaigle. Il sentit son estomac se contracter en lui quand il vit que Cho le regardait. Il lui adressa un sourire, en rosissant légèrement, et elle lui répondit par un petit signe de la main.
Hum. professeur Dumbledore. vous vouliez me voir ?
Oui Harry. Mais pas ici. Montons dans mon bureau, nous serons plus tranquille.
Harry suivit son directeur des yeux quand il contourna la grande table et rencontra durant une fraction de seconde le regard haineux de Rogue. Ils sortirent de la Grande salle, montèrent dans les étages et ne mirent pas longtemps à arriver devant la gargouille qui gardait le bureau du vieil homme.
Dragibus !
Harry se mit à rire.
Qu'as-tu Harry ?
Excusez moi professeur. Je ne pensais pas que vous aimiez aussi les bonbons Moldus !
Pour toute réponse, Dumbledore lui sourit malicieusement. La gargouille se bougea, libérant ainsi le passage et ils gravirent les marches qui avançaient toutes seules. La pièce circulaire qui faisait office de bureau n'avait pas changé. Harry salua Fumseck, le phénix de Dumbledore.
Assieds toi Harry.
Harry obéit à son directeur qui fit de même de l'autre côté du bureau.
Professeur, avant que vous me disiez ce pourquoi je suis ici, j'aimerais vous demander deux petites choses. demanda-t-il timidement.
Oui, je t'écoute, répondit calmement Dumbledore.
Pourquoi Hagrid n'est pas là ?
Ah. fit Dumbledore en relevant la tête et en s'enfonçant encore plus dans son siège. Hagrid n'est pas ici car il est en mission très importante pour Poudlard et il ne reviendra pas tant que celle-ci ne sera pas accomplie.
Le ton qu'avait employé Dumbledore était mystérieux mais avec une certaine fermeté qui fit comprendre à Harry qu'il ne souhaitait pas s'attarder plus au sujet de cette mission et que toute autre question à ce propos ne serait pas la bienvenue.
Et ses cours de soins aux créatures magique ?
Il sera remplacé très prochainement.
Oh, se contenta-t-il de dire. Et autre chose aussi. A Privet Drive, j'ai utilisé la magie. Le rouleau de papier toilette s'est écrasé contre le visage de ma tante qui m'avait mise en colère et j'ai utilisé un sortilège de répulsion pour ne pas que mon oncle ne me frappe. Pourquoi je n'ai pas reçu d'avertissement du ministère ?
Harry, nous n'avions pas prévenu les élèves mais l'usage de la magie était toléré au cas ou ils auraient eu des petits ennuis. Précaution au cas ou Voldemort et ses acolytes auraient décidés d'agir. Nous ne pouvions pas laisser nos élèves sans défenses.
Je comprends. merci d'avoir bien voulu répondre.
Dumbledore lui sourit et il lui rendit son sourire. Le vieil homme se pencha alors légèrement sur son bureau et repris un visage grave.
Harry. commença-t-il. Il y a quatorze ans jours pour jours, ton père m'a donné une lettre pour toi en me disant de te la remettre quand je sentirais que tu serais prêt, si jamais il leur arrivait quelque chose. Tu sais, tes parents étaient conscients d'être la cible de Voldemort.
Harry écoutait, buvant les paroles de Dumbledore. Ainsi son père lui avait écrit une lettre ?! Le seul contact qu'il ne pourra jamais avoir avec lui.
Dumbledore ouvrit un tiroir de son bureau, en sortit un parchemin jauni par le temps et le tendit à Harry qui le prit délicatement entre ses mains. Il tourna et retourna plusieurs fois la lettre entre ses doigts. Ce bout de parchemin, le seul lien direct avec ces parents, si fragile. Si fragile qu'une simple allumette aurait put le détruire, ce lien. Il ne put s'empêcher de porter le papier à son visage pour en sentir les effluves qui s'en dégageaient. Il sentait le papier usé par le temps et il distingua un léger parfum presque complètement disparu, évaporé. Son père avait touché cette même lettre, quatorze ans plus tôt. Savait-il à ce moment ? Savait-il qu'il allait mourir quelques semaines plus tard ? Savait-il qu'il allait mourir, trahit par l'un de ses meilleurs amis ? Savait-il tout cela ? Que se passait-il dans sa tête alors qu'il écrivait cette lettre ?
Conscient d'être observé, Harry décacheta délicatement le sceau et l'ouvrit lentement, savourant chaque moment de son bonheur. Une écriture soignée recouvrait le parchemin élimé.
Cher Harry
Si tu reçois un jour cette lettre, c'est que ta mère est moi ne serons malheureusement plus de ce monde. Mon fils, nous aurions tellement aimés te voir grandir, t'épanouir, faire ton premier tour de magie, faire ton premier match de Quidditch, entrer à Poudlard, te faire des amis, et même un petite amie ( sourire ), obtenir tes B.U.S.E.S, ton A.S.P.I.C, entrer dans le monde du travail. enfin. vivre ! Mais les circonstances font que nous n'aurons jamais droit à cet immense bonheur. Pendant que j'écris cette lettre, tu gazouilles dans ton berceau et Lily, ta maman, te chante une chanson. C'est très attendrissant comme tableau. Mais mes illusions s'arrêtent là car je me rappelle que bientôt, cette parfaite harmonie n'existera plus. Harry, mon fils, je veux que tu saches que nous t'aimons de tout notre c?ur.
Harry sentit une larme couler sur sa joue mes il ne fit rien pour l'arrêter.
Comme nous n'avons jamais put discuter avec toi, tu dois te poser beaucoup de questions sur nous. Je vais répondre à quelques une d'entres elles. Lily est professeur de sortilèges et enchantements à Poudlard. Elle est très douée pour cela, surtout en ce qui concerne l'ancienne magie. Certains ont tors de croire que les enfants de Moldus sont des sorciers de seconde classe et de vouloir les exterminer. Quand à moi. je suis Auror. Cela t'étonne ? Tu dois penser que c'est pour cela que Voldemort nous recherche. Et bien non ! Enfin. pas exactement, c'est juste un prétexte de plus. L'une des plus grandes raisons, Harry, c'est à cause de notre descendance à tous les deux. Comme tu dois le savoir, les Gryffondor et les Serpentard n'ont jamais fait bon ménage ! Et c'est pour cela que Voldemort, héritier de Salazar Serpentard, veut nous tuer, toi et moi, héritiers de Godric Gryffondor.
Harry hoqueta et leva ses yeux baignés de larmes vers Dumbledore.
Je. je suis l'héritier de. Godric Gryffondor ?
Oui Harry, c'est bien toi, répondit le vieil homme avec émotion et les yeux pétillants.
Harry reprit sa lecture, le c?ur battant la chamade.
Tu te demande peut être aussi comment ta mère et moi nous nous sommes rencontré ? Et bien cela. tu le découvriras par toi-même. Je ne peux pas t'en dire plus.
Harry, je dois aussi te dire quelque chose de très important. Lily attend un enfant. Une fille, aux dires des médicomages.
Le c?ur de Harry s'accéléra à tout rompre.
Elle devrait naître d'ici deux mois et demi. Malheureusement, je crois que nous ne vivrons pas assez longtemps pour qu'elle voie le jour. Nous avons quand même demandé à Dumbledore d'être son parrain. Au fait, en parlant de parrain. ce vieux Patmol te convient-il ? Oui, je sais. il est complètement fou et doit avoir des dizaines et des dizaines d'admiratrices en permanence à la porte de chez lui. J'en connais une qui doit en être très irritée.
A présent je dois te laisser Harry. Et n'oublie pas que quoi qu'il arrive, une partie de nous sera toujours avec toi. Ta maman veut aussi te marquer un mot.
Ton père qui t'aime de tout son c?ur,
James Potter
Harry, mon tout petit, n'oublie pas que je t'aime. Au moment de mourir, je penserais à toi. Ma pensée t'accompagnera toujours, où que tu sois. Je suis sûre que Sirius et Emma prendront soins de toi, le moment venu. Dumbledore pense que l'un de nos proches informe régulièrement Voldemort de tous nos faits et gestes. Je ne pense pas que ce soit Sirius, ni Rémus, ni Emma. Peut-être est-ce Peter ? Le pauvre est si faible qu'il préfèrerait nous trahir que mourir.
Adieu, mon chéri, ou plutôt au revoir.
Ta maman qui elle aussi t'aime de tout son c?ur. Lily Potter,
A présent Harry ruisselait de larmes, et la colère l'envahissait.
- Ce n'est pas juste ! se mit-il à crier. Mes parents savaient qu'ils allaient mourir. Ils se doutaient que c'était Pettigrow. et ils n'ont rien fait. J'aurais pu avoir un père, une mère, et même une s?ur. une famille ! Et tout est détruit à cause. à cause d'eux, Voldemort et Petigrow. Nous aurions pu être heureux, continua-t-il en implorant Dumbledore du regard.
Oui Harry, répondit calmement celui-ci, tu aurais pu avoir tout cela. Hélas, personne n'est maître de son destin. Lily et James n'y pouvaient rien. Tôt ou tard, ils auraient été découverts.
Harry se remit à sangloter silencieusement et eu soudain honte de son comportement devant Dumbledore. Il essuya ses yeux rougis et bouffis, et regarda à nouveau la lettre. Un prénom attira son attention. Un prénom qu'il n'avait jamais entendu en rapport avec ses parents.
Qui était Emma ? demanda-t-il.
Dumbledore se dandina légèrement sur sa chaise, sembla hésiter, puis finalement se décida.
Emma était. la meilleure amie de ta mère et ton père. C'était aussi. la fiancée de Sirius.
Sa fiancée ?!
Oui. Malheureusement, quand Sirius a été arrêté et envoyé à Azkaban, le ministère de la magie l'a banni du monde des sorciers.
Et ils ne sont plus fiancés ? Elle n'est tout de même pas.
Cela fait quatorze ans qu'ils ne se sont pas revus, tu sais, dit précipitamment Dumbledore.
Depuis que Sirius a été envoyé à Azkaban ?
Oui. Harry, il y a autre chose que tu dois savoir sur Emma.
De quoi professeur ? demanda-t-il intrigué.
Emma est. c'est ta. marraine.
Ma marraine ?! s'écria-t-il.
Oui Harry. ta marraine !
Je ne pourrais pas la voir ? La rencontrer ? dit-il excité par ce qu'il venait d'apprendre. Comment se fait-il que je ne l'aie jamais vu, que vous ne m'avez jamais parlé d'elle ?
Harry. tu sais, il y a quatorze ans que personne n'a eu de ses nouvelles. Personne ne sait ce qu'elle est devenue.
Elle est. morte ? s'inquiéta Harry.
Dumbledore se pencha sur son bureau en y posant ses coudes, le menton reposant sur ses deux mains jointes, l'air las, en fixant Harry de ses yeux perçants, au dessus de ses lunettes en demi-lune.
Cela fait quatorze ans que Emma n'est plus de ce monde, Harry.
Alors elle est bien m. mais comment ? s'écria-t-il ne cherchant pas à cacher sa déception et son désarroi.
Disons qu'elle. a disparu en même temps que ses meilleurs amis et son fiancé.
Elle s'est. elle s'est donnée la mort ? questionna Harry abasourdi.
Dumbledore, visiblement secoué, ne se donna pas la peine de répondre.
Et ma s?ur ? dit Harry plein d'espoir.
Que veux-tu savoir ? interrogea le vieil homme en braquant ses yeux sur ceux de son interlocuteur.
Elle n'a pas survécue ? demanda-t-il naïvement.
Pourquoi me poses-tu cette question ?
Pour savoir ! Enfin. c'est idiot c'est vrai. Je suis le seul qui ait survécu.
Dumbledore lui sourit tristement, compatissant.
Encore une question, professeur. Pourquoi Voldemort a tué ma mère si elle n'était pas l'héritière de Gryffondor ?
Elle te protégeait Harry, je te l'ai déjà dit ! Tu sais, tout cela est une histoire assez compliquée. Mais en attendant, tu en sais bien suffisamment.
Sur ces paroles, le directeur se leva, mettant ainsi fin à l'entretient.
Quoi ?! s'écria Ron pour la troisième fois.
Ron. tu as très bien compris ce que je viens de vous dire.
Et tu as encore la lettre ? demanda Hermione.
Oui mais.
On peut la voir ? interrogea-t-elle les yeux brillants de curiosité.
Ecoute.. Je ne veux pas vous vexer mais cette lettre est un bien très précieux pour moi et. je voudrais.
Etre le seul à la lire, à la toucher . ?
Oui tu as raison Ron.
Ne t'en fais pas, Ron et moi comprenons.
Harry avait attendu patiemment le soir et que la salle commune soit vide pour annoncer à ses amis pour leur annoncer ce qu'il avait appris par la lettre de Dumbledore.
Alors tu as demandé pour Hagrid ? demanda son ami.
Oui, il est en mission secrète pour Poudlard mais Dumbledore n'a pas voulu m'en dire plus. Il sera bientôt remplacé.
Espérons que ce ne soit pas cette horrible Mrs Gobe-Planche.
Le professeur en question était une vieille sorcière aux cheveux courts et gris, le menton fortement recourbé, antipathique envers ses élèves, surtout envers les garçons, même si ses cours étaient plutôt intéressant, elle pouvait être très agaçante.
Maintenant écoutez moi bien, personne ne doit être au courant de tout cela. Je ne veux pas. Surtout pas que je suis l'héritier de Godric Gryffondor.
Tu peux compter sur nous ! répondirent en c?ur ses amis.
Le lendemain matin, à son réveil, Harry écrivit une lettre à Sirius, lui disant qu'ils avaient une sortie à Pré-au-Lard prévue pour le samedi suivant et qu'il voulait lui parler. Ensuite il se rendit à son cours de botanique du professeur Chourave où il apprit à arracher les dents des manducars. C'était de plante de taille moyenne d'une couleur noire, aux dents acérées, qui prenait un malin plaisir à dévorer tout ce qui se trouvait à sa portée. Leurs dents, bien que dangereuse, pouvaient être broyée et la poudre obtenue était l'un des composants d'un antidote contre certains empoisonnements.
La réponse de Sirius ne se fit pas attendre.
Ce jour là, au déjeuner, Harry passa devant la table des Serpentard et croisa le regard de Rose. Son état avait encore empiré et elle semblait au bord d'un gouffre qui allait l'engloutir si personne ne lui portait secours. Pour lui redonner du courage, Harry lui sourit en s'arrêtant inconsciemment au beau milieu de l'allée. Le regard de Rose sembla revivre et elle lui rendit un sourire à son tour bien que légèrement faible et las.
Que fais-tu Potter ? siffla une voix menaçante à côté de lui.
Harry tourna vivement la tête vers son interlocuteur bien qu'il savait parfaitement qui il était.
Je souris à mon amie, Malefoy.
Malefoy lui regarda, un sourire malfaisant se dessina à ses lèvres et il porta sur lui un regard flamboyant. Lentement il se pencha sur Rose qui tressaillit en sentant le souffle du Serpentard sur sa joue.
Tu souris à ma propriété privée Potter, dit-il en tournant son regard vers Harry et posant son bras droit sur les épaules de la jeune fille. Alors pas touche à ce qui ne t'appartient pas. Tu en as déjà profité il y a une semaine, le jour de la sélection. Sache que si tu t'approches encore une fois trop près d'elle, tu en subiras les conséquences.
Il retourna alors son visage vers Rose, tremblante de peur.
Et elle aussi ! ajouta-t-il d'une voix glaciale.
Il approcha lentement sa main du visage de la jeune fille et caressa sa joue d'un geste doux, puis il la força à tourner son visage vers le sien. Une larme sillonna la joue de la Serpentard qu'il effaça délicatement à l'aide de son pouce. Il se pencha sur elle et vint sceller ses lèvres aux siennes.
Harry sentit la colère monter rapidement en lui. Il serra les poings, sa mâchoire se crispa et il fronça les sourcils.
J'ai été assez clair ? continua Malefoy une fois son baiser terminé. Tu t'approches encore une fois d'elle et tu le regretteras amèrement.
Harry préféra l'ignorer et reporta son regard sur son amie qui était secoué de spasmes, son visage caché par ses mains.
Rose, je t'en pris. commença-t-il.
En entendant son nom, elle releva la tête et regarda Harry avec des yeux implorants comme Harry n'en avait jamais vu ; des yeux qui exprimaient la douleur ; des yeux remplis de terreur.
Rose, que dois-je faire ?
Rose remua faiblement les lèvres et un murmure presque inaudible parvint à ses oreilles. Pourtant il n'en saisit pas le sens et Malefoy, qui semblait être dans la même situation s'était penché vers elle.
Rose.dis-moi.
Celle-ci répéta mais sa voix était trop faible ; le sourire de Malefoy s'intensifia, triomphant.
Aller, répète lui ce que tu viens de dire ! dit-il en exerçant une légère pression sur le maigre bras de Rose.
Harry, laisse moi tranquille ! parvint-elle à dire en éclatant en sanglots.
Les mots résonnèrent dans la tête de Harry qui ferma les yeux le plus qu'il put, comme s'il voulait disparaître, devenir invisible. « Laisse moi tranquille », « Laisse moi tranquille », « Laisse moi tranquille ». Ses mots l'avaient blessé plus que ceux de Malefoy quelques instants plus tôt.
Tu vois, elle-même te le dit. Elle ne veut plus que tu l'approches.
Rose, saches que si tu as besoin de moi, je suis là d'accord ? dit Harry avant de s'en aller à sa table sous les regards haineux des Serpentard.
- Que se passe-t-il ? demanda Ron devant la tristesse évidente de son ami.
Rien, répondit Harry avec humeur.
Il n'avait vraiment pas envie de parler, même à ses meilleurs amis. Une seule chose lui ramena un léger sourire, ce fut quand les hiboux envahirent la salle et que Hedwige déposa un morceau de parchemin devant Harry.
Cher Harry, Retrouve moi devant chez Honey-Ducks samedi à seize heures. Snifle
Harry montra la courte réponse à ses amis.
Ne le prenez pas mal, mais j'aimerais aller seul à ce rendez-vous. Je pense que nous avons beaucoup de chose à vous dire.
Oui bien sûr ! lui répondit aussitôt Hermione.
On comprend, compléta Ron. Tu crois qu'il est au courant que tu es l'héritier de Gryffondor ?
Harry releva brusquement la tête et regarda en direction de leurs voisins de table. Il vit avec horreur Neville, Dean, Seamus et une dizaine d'autres visages tournés vers eux, les yeux écarquillés de surprise.
Oups, désolé, s'excusa platement Ron en s'apercevant de sa gaffe.
Mais avant que Harry n'ait put dire un mot, Neville se tourna vers Lavande Brown qui était assis à côté d'elle pour lui murmurer quelque chose. A son tour, Lavande leva ses yeux pétrifiés vers Harry, le dévisagea puis se tourna vers Parvati Patil pour lui dire quelque chose. Tout se passa à une vitesse foudroyante. Les murmures s'élevèrent et se rependirent d'abord à la table des Gryffondor puis à la table des Poufsouffle, des Serdaigle, et enfin, des Serpentard. De dépit, Harry avait plongé la tête dans son assiette qui par bonheur était vide. Une voix la parvint aux oreilles, la voix qu'il avait le moins envie d'entendre à cet instant.
Quoi ? Cet imbécile de Potter, l'héritier de Gryffondor ? Ah ah. on aura tout vu !
Malefoy, modérez vos propos ! grogna la voix de Dumbledore.
A présent Harry se tapait la tête contre la table de plus en plus fort.
Professeur Dumbledore, c'est vrai que Harry est l'héritier de Godric Gryffondor ? demanda Colin Crivey au grand énervement de Harry.
Dumbledore prit une grande inspiration et fixa Harry qui frappa sa tête encore plus fort contre le bois, si bien que Ron et Hermione durent déployer tous leurs efforts pour l'empêcher de recommencer. Celui-ci, sentant le regard du directeur sur lui releva la tête. Tout le monde retenait son souffle.
Oui, Harry Potter est bien l'héritier de Gryffondor, lâcha le vieil homme.
Les murmures reprirent de plus belle. Harry sentait les coups d'?il incessant que lui lançaient ses condisciples. A son grand damne, tous les Gryffondor l'applaudirent chaleureusement et furent bientôt rejoints par les acclamations des Poufsouffle et des Serdaigle. Harry voulu se glisser lentement sous la table. Oui, c'est cela, disparaître, il voulait disparaître. Alors qu'il était presque parvenu en dessous de la table, il sentit quatre mains l'empoigner fermement et le rasseoir sur son banc.
Harry. tu ne nous avait pas dit ! Félicitation ! s'écria alors Fred Weasley.
Ouais c'est vraiment super ! renchérit Georges.
Ouais super. répéta Harry d'un ton morne.
Alors que plusieurs élèves se levaient pour venir le féliciter, Harry se redressa et se mit à courir vers la sortie de la salle sans faire attention au chemin qu'il prenait. L'allée était la seule à être libre de tout élèves voulant le féliciter et pour cause, c'était celle des Serpentard. Il ne put s'empêcher de jeter un coup d'?il à Rose. Il remarqua que celle-ci le fixait d'un regard intense et une étrange expression était présente dans ses yeux. Il ressentit alors un étrange malaise ce qui le fit fuir encore plus rapidement.
A la récréation, Harry, Ron et Hermione discutaient dans un couloir. Harry avait enfin réussit à se débarrasser de ses admirateurs en leur faisant comprendre qu'il ne voulait pas entendre parler de cette histoire d'héritier. Son coeur cessa de battre un court instant avant d'accélérer ses pulsations. Il venait d'apercevoir Cho qui discutait avec ses amis.
Excusez-moi, il faut que je parle à Cho, dit-il à ses amis en rougissant légèrement.
D'accord, nous on va dans la cour. Tu nous rejoins après ?
Oui. répondit-il d'un air absent.
Bonne chance ! s'écria Ron en ajoutant un clin d'?il.
Une fois Ron et Hermione partis, Harry resta planté au beau milieu du couloir, tel un grand tournesol planté là par hasard. Il n'osait pas aller la voir. Par chance, il y avait du monde dans le couloir et personne ne sembla le remarquer.
Aller, n'ai pas peur Harry, va lui demander, fit une voix derrière son dos.
Harry sursauta et se retourna vivement.
Cédric ?
Tu sais, moi aussi je n'osais pas aller la voir l'année dernière.
Oui, mais tu y es allé avant moi.
De peu. Je lui ai demandé le matin et toi l'après-midi, le même jour. Aller, détend toi et va lui demander. Je suis sûr qu'elle va accepter, lui assura Cédric.
Harry se sentait mal à l'aise mais la pensé que Cho allait sûrement accepter sa proposition lui redonna du courage.
Oui mais. ça me met mal à l'aise pour toi, dit-il timidement.
Oh, tu sais Harry, les fantômes ne peuvent pas sortir avec les jolies filles comme Cho.
Mais je suis sûr qu'elle t'aime encore, dit Harry amèrement.
Je t'ai déjà dit qu'elle ne m'a jamais vraiment aimé. Pas comme ça. Nous nous sommes mis d'accord pour être simplement des meilleurs amis. Par contre, j'ai beaucoup parlé avec elle et. je peux te dire que tu ne lui es pas indifférent.
Moi ?! s'exclama Harry en rougissant.
Oui, toi, grande nouille ! dit Cédric en riant de la réaction de son ami.
Au fait, je ne t'ai pas encore félicité, héritier de Gryffondor !
Tu as de la chance. toutes les filles t'admirent ! Regarde !
Cédric lui montra plusieurs groupes de jeunes filles qui regardaient Harry et détournèrent la tête en gloussant quand celui-ci les regarda.
Ouais de la chance. marmonna-t-il agacé par ces comportements immatures.
Et en plus elles vont être verte de jalousie quand elles vont voir que tu vas déjà au bal avec quelqu'un. Et les garçons aussi vont être jaloux.
Les garçons ?
Avoir la plus jolie fille de l'école comme cavalière pour le bal ! Veinard !
Ils rirent de bon c?ur mais malheureusement, il était temps de retourner en cours et il n'eut pas le temps de faire sa demande à Cho. La perspective de se retrouver pendant deux heures face à l'ennuyeux professeur Binns, qui leur racontait l'Invasion des Trolls en 1684, ne l'enchantait guère. Il lui demanderait plus tard.
La semaine durant, les élèves se préparaient à leur sortie à Pré-au-Lard et l'excitation était à son comble. Harry n'avait pas eu l'occasion de faire sa demande à Cho. Rose, quand à elle, était devenue distante et Harry ne pouvait plus l'approcher à cause des deux gorilles de Malefoy, Crabbe et Goyle, qui l'accompagnait partout où elle se rendait. Hagrid quant à lui, n'était toujours pas revenu de sa mission, ce qui inquiétait légèrement les trois jeunes. Harry avait fait un tour dans les cuisines de Poudlard, avec Ron et Hermione. Ils avaient caché sous leurs robes de sorcier plusieurs morceaux de poulet, des légumes, des fruits et autre nourriture pour pouvoir les donner à Sirius. L'heure de la grande sortie était arrivée.
Les élèves partant à Pré-au-Lard, venez dans le hall d'entrée ! claironnait le professeur McGonagall.
Peu après, Harry, Ron et Hermione entrait dans leur magasin préféré, Honey- Ducks, la boutique de bonbons. Les étagèrent étaient remplies de boites qui regorgeaient de bonbons tous différents. Ils en ressortirent une heure plus tard, les poches pleines de friandises et les bourses beaucoup plus légères.
Si on allait boire une bièraubeurre aux Trois balais ? proposa Ron.
Bonne idée ! s'exclama Harry que les sucreries avait assoiffé.
Aux Trois balais, ils commandèrent trois bièraubeurre à la charmante Mrs Rosmerta et allèrent s'asseoir à une table au fond de la salle. Hermione sortit de sa poche l'exemplaire de la Gazette de Sorcier qu'elle avait reçu au déjeuner et qu'elle n'avait pas encore feuilleté.
Oh ! Non d'un Scroutt à pétard ! s'écria-t-elle.
Que se passe-t-il ? demanda Ron, inquiet.
Karkaroff. il. il a été retrouvé hier soir. mort.
Oh non ! s'écria Harry. Mais comment ?
Avada Kedrava, lâcha Hermione dans un souffle.
Voldemort ?
Ron tressaillit mais Harry n'y fit pas attention. Hermione hocha la tête positivement.
Mais ! Karkaroff était un ancien mangemort et il n'est pas retourné à Voldemort quand il est revenu.
Oui, et alors ? demanda Ron irrité que Harry dise sans arrêt le nom qu'il ne voulait pas entendre.
Réfléchie un peu, s'il a tué Karkaroff parce que c'était un mangemort qui n'est pas revenu à lui. il va vouloir tuer.
Rogue ! s'écria Hermione.
Le silence suivit ce résonnement. Ce fut Harry qui le brisa en prenant la parole.
Il faut prévenir Rogue.
Même si Rogue était le professeur que Harry détestait le plus, il n'en était pas au point de vouloir souhaiter sa mort.
Tu crois ? demanda Ron qui lui, se serait bien passé des cours de Potions.
Mais Rogue est au service de Dumbledore et si Voldemort le retrouve nous perdrons un allié puissant.
Cette fois, il avait du prononcer le nom de Voldemort un peu trop fort car tous les regards des clients étaient tournés vers eux. Une vieille sorcière se leva et se dirigea vers eux d'un air menaçant.
Comment osez-vous prononcer son nom ? explosa-t-elle en s'adressant à Harry. Cela se voit que vous ne l'avez pas connu, que vous n'avez jamais connu la tyrannie et la peur qu'il nous inspirait ! Vous, vous n'avez pas souffert ! Mais vous allez bientôt souffrir car il est de retour. peut être plus puissant que jamais ! Et vous allez savoir pourquoi on ne prononce pas son nom !
Harry se sentait bouillonner de colère. Comment osait-elle lui dire qu'il n'avait jamais souffert alors qu'il n'avait plus de parents, ni de s?ur, que son parrain avait perdu douze années de sa vie à Azkaban et qu'il était toujours recherché par le ministère de la magie pour un crime qu'il n'avait pas commis, que sa marraine avait été bannie du monde des sorciers et s'était suicidée par la suite, qu'il avait du passer dix longues année à supporter la haine des Dursley. Et elle osait dire qu'il n'avait jamais souffert ?
Le silence régnait dans le pub.
Le seul qui peut nous débarrasser de lui, continua la vieille, c'est Harry Potter !
Cette fois, Harry explosa littéralement de rire, suivit de Ron et Hermione.
Et vous osez en rire ? Bande de petits voyous !
Harry réussit tant bien que mal à reprendre son sérieux et souleva la mèche de cheveux qui lui retombait sur le front, laissant ainsi apparaître sa mince cicatrice. La vieille hystérique cessa aussitôt ses hurlements.
M. Mr Potter ?! Non d'un Veracrasse ! je suis horriblement désolée Mr Potter, je ne savais pas qui vous étiez. Oh seigneur, ce moment j'en ai rêvé pendant quatorze ans ! Puis-je vous serrez la main Mr Potter ?
Euh. oui, répondit-il mal à l'aise en lui tendant sa main.
A présent, tout le monde dans le pub s'était levé et dirigé vers la table où ils se tenaient. On voulait le voir, lui serrer la main, et même lui demander un autographe. Toute cette agitation lassa vite Harry qui regarda sa montre. Son rendez-vous avec Sirius était dans un quart d'heure. Tout en s'excusant auprès de ses amis et de ses admirateurs, il se dirigea vers la porte en courant. Il ferma la porte et se retourna pour tomber nez à nez avec.
Cho !
Harry ! Tu as l'air tout essoufflé ! Ca ne va pas ?
Si si, mais. enfin bon. Je suis content de te voir. Je peux te parler deux minutes ?
Il avait parlé à toute vitesse sans prendre le temps de réfléchir à ce qu'il disait. C'est alors qu'il se rendit compte qu'il venait de se jeter à l'eau, qu'il ne pouvait plus revenir en arrière sans passer pour un parfait imbécile devant Cho.
D'accord, allons nous asseoir sur ce banc, dit-elle en désignant le banc en question. Tu voulais me dire quoi ?
Et bien. heu. voilà, bredouilla-t-il en rougissant légèrement, tu. tu fais quoi pour Halloween ? Parce que j'avais pensé. enfin si tu es d'accord. et que tu es libre, bref, je voulais te demander. si ça ne te dérange pas.
Cho l'observait en riant doucement, un voile rose se déposant à son tour sur ses joues.
Oui, je veux bien aller au bal d'Halloween avec toi, Harry, dit la jeune fille en posant sa main sur l'avant-bras de Harry.
Harry sentit son corps entier vibrer sous ce simple contact.
C'est vrai ? s'écria-t-il débordant de bonheur.
Puisque je te le dis ! lui répondit-elle en riant de plus belle.
Oh merci Cho, tu me fais un immense plaisir.
C'est un plaisir pour moi aussi ! minauda-t-elle.
Je suis désolé mais je dois y aller maintenant. dit Harry un peu gêné.
Ah bon ? dit la jeune fille un peu déçue. Dans ce cas à plus tard !
Harry était fou de joie. Cho avait acceptée ! Il irait au bal d'Halloween avec elle ! A cet instant, il se sentait le garçon le plus heureux de la Terre. Pourtant, en voyant un grand chien noir au poil hirsute devant chez Honey-Ducks, il se rappela la raison de son rendez-vous ce qui le rembrunit légèrement, même s'il était vraiment heureux de revoir son parrain.
Bonjour Patmol.
Le chien lui lécha la main et l'entraîna vers une colline où se trouvait une petite grotte, le refuge de Sirius. Quand ils entrèrent à l'intérieur, Buck, l'hippogriffe mangeait les restes d'un rat. Harry s'inclina devant lui, comme le lui avait appris Hagrid et l'animal en fit autant. Il se mit à alors à lui caresser ses douces et luisantes plumes.
Harry, je suis si content de te voir ! Comment vas-tu ? demanda Sirius.
Harry se retourna et se jeta dans les bras de son parrain.
Tiens, je t'ai apporté tout cela pour manger, dit-il en sortant toute la nourriture qu'ils avaient récoltés de dessous sa robe.
Magnifique ! s'exclama Sirius les yeux brillants de gourmandise. Je te remercie beaucoup.
Ron et Hermione m'ont aidés.
C'est très gentil de leur part. Mais je mangerais plus tard car apparemment tu as beaucoup de choses à me dire, continua-t-il.
Harry confirma d'un signe de tête.
Vas-y, je t'écoute, assieds toi !
Il obéit et s'installa sur une pierre blanche ; Sirius en fit autant.
Avant tout, raconte moi ce que tu as fait depuis que je suis partis de chez Arabella, demanda Harry.
Oh. et bien, je n'ai pas fait grand-chose si ce n'est que j'ai aidé Arabella dans son ménage ! s'exclama-t-il avec une grimace.
Ils rirent tous deux de bon c?ur. Les tâches ménagères n'étaient visiblement pas l'occupation de prédilection de Sirius.
Il ne faudrait pas que tu restes longtemps ici car si quelqu'un nous a vu partir, il risque d'avoir des soupçons et prévenir le ministère de la magie. Alors, dit moi tout, de quoi voulais-tu me parler ?
Et bien voilà, Dumbledore m'a donné une lettre que mon père m'a écrite.
James t'avait écrit ! s'écria Sirius. Magnifique, il parle de moi ? Que dit- il ?
Il dit que tu es un « vieux fou » et que « tu dois avoir des dizaine d'admiratrices en permanence devant sa porte », dit Harry en riant.
Alors lui. dit Sirius en secouant la tête d'un air faussement désolé. S'il savait à quel point il s'est trompé.
Harry reprit subitement son sérieux. Que dirait son père, s'il savait qu'au lieu d'être l'homme le plus séduisant du tout Poudlard, son meilleur ami était celui que tout le monde de la magie détestait et haïssait.
Il. il m'a aussi parlé d'autre chose. il m'a dit que je suis l'héritier de Gryffondor. Tu le savais ?
Oui, dit Sirius gravement.
Mais pourquoi ne m'as-tu rien dit ? s'écria Harry avec un peu de colère.
J'estimais que ce n'était pas à moi de le faire, dit son parrain, impassible.
Harry se radoucit. C'est vrai après tout, ce n'était pas à Sirius de lui apprendre.
Il m'a aussi dit que ma mère attendait un enfant, une fille.
Oui Harry.
Tu le savais ? Mais pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé ?
Oui je le savais mais comme elle n'a pas eu la chance de naître, je ne voulais pas t'attrister avec l'idée que tu aurais pu avoir une s?ur. Et de même que la question précédente, ce n'était pas à moi de te l'apprendre.
J'aurais tellement aimé la connaître !
Oui, je comprends, moi aussi j'ai été seul pendant quatorze ans alors que j'aurais pu être heureux, enfin. presque, puisque j'aurais quand même perdu deux amis chers à mon c?ur.
Ma mère a aussi écrit un mot. Ils m'ont tous les deux parlé de. d'Emma.
Le visage de Sirius devint livide et ses joues émaciées se firent plus blanches que jamais.
Emma, dit-il dans un souffle qui ressemblait à une plainte, à un gémissement.
Harry ressentit une grande peine pour son parrain. Il n'aimait pas le voir triste.
C'est. c'est vrai que tu n'as jamais pu la revoir ?
Oui, c'est malheureusement vrai, répondit-il d'une voix rauque. Quand on m'a envoyé à Azkaban, ils l'ont bannis du monde des sorciers. Ils l'ont même menacé de me torturer si jamais elle revenait ou essayait de me revoir. Mais maintenant elle n'est plus là et.
Tu crois qu'elle est. ?
Même s'il connaissait la réponse, Harry n'avait pu s'empêcher de poser la question une seconde fois pour s'assurer que Dumbledore ne s'était pas trompé.
Comment pourrait-elle ne pas l'être ? Les mangemorts étaient aussi à sa recherche et ils ont essayés de tuer tous les amis de Lily et James après les avoirs tués. Discrètement bien sûr, mais ils l'ont fait.
Une larme coula sur la joue de Sirius.
Je l'aimais tellement. et je l'aime toujours autant, peut être même plus qu'avant. Elle me manque. Tu sais que c'était ta marraine ?
Harry ne voulu pas attrister encore plus son parrain en lui annonçant que Dumbledore avait dit qu'Emma s'était donnée la mort, trop bouleversée pour pouvoir continuer à vivre.
Oui, mes parents me l'ont écrit. Ils m'ont dit : « N'oublie pas que quoi qu'il arrive, une partie de nous restera toujours avec toi ». Peut être que c'est pareil avec toi et Emma. dit-il pour redonner espoir à Sirius.
Celui-ci releva la tête et sourit faiblement malgré ses yeux embués.
Oui tu as sans doute raison, dit-il doucement, en tout cas, j'aimerais bien qu'elle soit avec moi pour m'aider à résoudre tous ces problèmes.
Ne t'inquiète pas Sirius, Queudver sera bientôt arrêté, tu seras innocenté et tu pourras refaire une partie de ta vie !
Merci Harry, c'est gentil. A présent, il est temps pour toi de partir sinon tes amis vont s'inquiéter et le ministre de la magie risque de rappliquer. Transmet mes amitiés à Ron et à Hermione. Et surtout prend bien soin de toi.
Après une dernière étreinte, Harry alla caresser le plumage de Buck et sortit de la grotte sordide. Même si Sirius ne lui avait rien appris, il se sentait soulagé d'avoir pu se confier à quelqu'un de confiance. D'un certain côté, il avait aussi apaisé Sirius d'un lourd « secret » qu'il gardait enfoui au plus profond de son c?ur.
Il trouva Ron et Hermione près de la cabane hurlante. Harry remarque qu'ils avaient tous les deux les joues en feu et qu'ils évitaient soigneusement de se regarder en face. Manifestement, il semblait y avoir de la gêne entre eux et ils ne cachèrent pas leur soulagement de le voir arriver.
J'ai demandé à Hermione de venir au bal avec moi, lui glissa doucement Ron à l'oreille quand il passa près de lui.
Comme il avait l'air enjoué, Harry put facilement deviner que Hermione avait accepté sa proposition.
Alors, Harry, que t'a dit Sirius ? demanda Hermione pour chasser le silence gênant qui s'était installé.
Oh et bien. il m'a simplement confirmé ce que j'avais déjà appris, mais ça m'a fait du bien de lui parler. Il vous dit bonjour.
Bien ! s'exclama Ron, il commence à se faire tard, rentrons.
Les trois amis prirent donc la direction de Poudlard où ils terminèrent leur journée dans les dortoirs de Gryffondor, à manger des bonbons, éreintés par leur journée, mais heureux.
***
Et oui, déjà le chapitre 9 ! J'espère qu'il vous a plus !!!
Merci beaucoup beaucoup crystale_arra pour ton email ! Comme je te l'ai dit, il m'a fait super plaisir et c'est grâce à toi que le chapitre 9 est déjà là !!! Tu as bien aimé ce chapitre ? Encore merci !
Une Review ne coûte rien à celui qui la donne, mais elle apporte tant à celui qui la reçoit !
Une semaine plus tard, Ron n'en revenait toujours pas. Lui, gardien de l'équipe de Quidditch de Gryffondor ! Harry avait passé toute sa semaine à la remercier d'avoir supplanté Colin. Ce dernier avait été très déçu et avait commencé à pleurer devant tout le monde dans le stade. Le soir, dans la tour des Gryffondor en fête, il n'avait toujours pas séché ses larmes et ce fut finalement Harry qui l'avait consolé, le prenant en pitié.
La semaine avait passé aussi vite que la précédente. Mrs Sanders était géniale et ses cours ne manquaient pas d'originalité. Mrs Trelawney était toujours aussi ennuyeuse et aussi agaçante aux yeux de Harry, et Rogue était égal à lui-même, c'est-à-dire un horrible crétin qui pestait contre Harry pour rien et favorisait sans cesse sa maison. Hagrid quant à lui n'était toujours pas rentré. Il avait été présent seulement la première semaine et ils ne l'avaient pas revus depuis, ce qui commençait à les inquiéter. Harry promis que la prochaine fois qu'il aurait l'occasion de discuter avec Dumbledore il lui demanderait la raison de cette absence. D'ailleurs il aurait plusieurs choses à lui demander.
Le jeudi midi, alors que tous les élèves étaient réunis dans la Grande salle, Dumbledore se leva pour prendre la parole, ce qui coupa court à toutes les conversations.
Chers élèves, j'ai l'honneur de vous annoncer que la prochaine sortie à Pré- au-Lard aura lieu ce samedi.
Un tonnerre d'applaudissement accueilli cette nouvelle.
Je voulais aussi vous dire que depuis le bal de Noël, l'année dernière, j'ai beaucoup pris goût à ce genre de fête et il semblerait que vous aussi. Alors, les professeurs et moi-même avons décidé d'organiser un bal pour Halloween au lieu du traditionnel banquet.
Les applaudissements se firent encore plus présent et durèrent encore plus de temps.
Je vous conseillerais donc de bien vous tenir, repris calmement Dumbledore, car nous avons l'intention de recommencer pour Noël. Mais, si toutefois survenaient quelques troubles de comportement de la part de certains élèves, nous abandonneront cette idée.
En disant ces mots, son regard se posa quelques instants sur les jumeaux Weasley qui prirent aussitôt des airs angéliques.
Est-ce clair ? continua Dumbledore, amusé. Bon, commencez donc dès maintenant à chercher un cavalier ou une cavalière. Voilà, je crois que j'ai tout dit. Ah non ! Mr Potter, pourriez-vous venir me voir après le repas ?
Tous les regards se tournèrent vers Harry qui répondit, légèrement surpris :
Heu. oui, professeur.
Peu après, le courrier arriva et Hulotte, la chouette d'Hermione déposa la Gazette du Sorcier devant elle. Tranquillement, elle déplia le journal et se mit à le parcourir.
Tu sais ce qu'il te veut Dumbledore ? demanda Ron à Harry.
Aucune idée, mais j'en profiterais pour le demander pourquoi Hagrid est absent.
Pourquoi il n'y a pas de remplaçant ?
Je n'en sais rien.
Ohhhhhh !!!! s'écria soudain Hermione à côté d'eux.
Quoi ? demanda Ron.
Ca alors, continua-t-elle, les yeux rivés sur son journal. Vous-Savez-Qui a encore fait trois victimes. Des anciens Aurors.
Maugrey ? demanda Harry inquiet.
Non non et heureusement, enfin. façon de dire.
Ils finirent de manger assez rapidement. Hermione bredouilla qu'elle devait aller à la bibliothèque et Ron quant à lui partit dans la salle commune terminer son devoir de Divination. Harry se dirigea alors à la table des professeurs en jetant au passage un ?il à la table des Serdaigle. Il sentit son estomac se contracter en lui quand il vit que Cho le regardait. Il lui adressa un sourire, en rosissant légèrement, et elle lui répondit par un petit signe de la main.
Hum. professeur Dumbledore. vous vouliez me voir ?
Oui Harry. Mais pas ici. Montons dans mon bureau, nous serons plus tranquille.
Harry suivit son directeur des yeux quand il contourna la grande table et rencontra durant une fraction de seconde le regard haineux de Rogue. Ils sortirent de la Grande salle, montèrent dans les étages et ne mirent pas longtemps à arriver devant la gargouille qui gardait le bureau du vieil homme.
Dragibus !
Harry se mit à rire.
Qu'as-tu Harry ?
Excusez moi professeur. Je ne pensais pas que vous aimiez aussi les bonbons Moldus !
Pour toute réponse, Dumbledore lui sourit malicieusement. La gargouille se bougea, libérant ainsi le passage et ils gravirent les marches qui avançaient toutes seules. La pièce circulaire qui faisait office de bureau n'avait pas changé. Harry salua Fumseck, le phénix de Dumbledore.
Assieds toi Harry.
Harry obéit à son directeur qui fit de même de l'autre côté du bureau.
Professeur, avant que vous me disiez ce pourquoi je suis ici, j'aimerais vous demander deux petites choses. demanda-t-il timidement.
Oui, je t'écoute, répondit calmement Dumbledore.
Pourquoi Hagrid n'est pas là ?
Ah. fit Dumbledore en relevant la tête et en s'enfonçant encore plus dans son siège. Hagrid n'est pas ici car il est en mission très importante pour Poudlard et il ne reviendra pas tant que celle-ci ne sera pas accomplie.
Le ton qu'avait employé Dumbledore était mystérieux mais avec une certaine fermeté qui fit comprendre à Harry qu'il ne souhaitait pas s'attarder plus au sujet de cette mission et que toute autre question à ce propos ne serait pas la bienvenue.
Et ses cours de soins aux créatures magique ?
Il sera remplacé très prochainement.
Oh, se contenta-t-il de dire. Et autre chose aussi. A Privet Drive, j'ai utilisé la magie. Le rouleau de papier toilette s'est écrasé contre le visage de ma tante qui m'avait mise en colère et j'ai utilisé un sortilège de répulsion pour ne pas que mon oncle ne me frappe. Pourquoi je n'ai pas reçu d'avertissement du ministère ?
Harry, nous n'avions pas prévenu les élèves mais l'usage de la magie était toléré au cas ou ils auraient eu des petits ennuis. Précaution au cas ou Voldemort et ses acolytes auraient décidés d'agir. Nous ne pouvions pas laisser nos élèves sans défenses.
Je comprends. merci d'avoir bien voulu répondre.
Dumbledore lui sourit et il lui rendit son sourire. Le vieil homme se pencha alors légèrement sur son bureau et repris un visage grave.
Harry. commença-t-il. Il y a quatorze ans jours pour jours, ton père m'a donné une lettre pour toi en me disant de te la remettre quand je sentirais que tu serais prêt, si jamais il leur arrivait quelque chose. Tu sais, tes parents étaient conscients d'être la cible de Voldemort.
Harry écoutait, buvant les paroles de Dumbledore. Ainsi son père lui avait écrit une lettre ?! Le seul contact qu'il ne pourra jamais avoir avec lui.
Dumbledore ouvrit un tiroir de son bureau, en sortit un parchemin jauni par le temps et le tendit à Harry qui le prit délicatement entre ses mains. Il tourna et retourna plusieurs fois la lettre entre ses doigts. Ce bout de parchemin, le seul lien direct avec ces parents, si fragile. Si fragile qu'une simple allumette aurait put le détruire, ce lien. Il ne put s'empêcher de porter le papier à son visage pour en sentir les effluves qui s'en dégageaient. Il sentait le papier usé par le temps et il distingua un léger parfum presque complètement disparu, évaporé. Son père avait touché cette même lettre, quatorze ans plus tôt. Savait-il à ce moment ? Savait-il qu'il allait mourir quelques semaines plus tard ? Savait-il qu'il allait mourir, trahit par l'un de ses meilleurs amis ? Savait-il tout cela ? Que se passait-il dans sa tête alors qu'il écrivait cette lettre ?
Conscient d'être observé, Harry décacheta délicatement le sceau et l'ouvrit lentement, savourant chaque moment de son bonheur. Une écriture soignée recouvrait le parchemin élimé.
Cher Harry
Si tu reçois un jour cette lettre, c'est que ta mère est moi ne serons malheureusement plus de ce monde. Mon fils, nous aurions tellement aimés te voir grandir, t'épanouir, faire ton premier tour de magie, faire ton premier match de Quidditch, entrer à Poudlard, te faire des amis, et même un petite amie ( sourire ), obtenir tes B.U.S.E.S, ton A.S.P.I.C, entrer dans le monde du travail. enfin. vivre ! Mais les circonstances font que nous n'aurons jamais droit à cet immense bonheur. Pendant que j'écris cette lettre, tu gazouilles dans ton berceau et Lily, ta maman, te chante une chanson. C'est très attendrissant comme tableau. Mais mes illusions s'arrêtent là car je me rappelle que bientôt, cette parfaite harmonie n'existera plus. Harry, mon fils, je veux que tu saches que nous t'aimons de tout notre c?ur.
Harry sentit une larme couler sur sa joue mes il ne fit rien pour l'arrêter.
Comme nous n'avons jamais put discuter avec toi, tu dois te poser beaucoup de questions sur nous. Je vais répondre à quelques une d'entres elles. Lily est professeur de sortilèges et enchantements à Poudlard. Elle est très douée pour cela, surtout en ce qui concerne l'ancienne magie. Certains ont tors de croire que les enfants de Moldus sont des sorciers de seconde classe et de vouloir les exterminer. Quand à moi. je suis Auror. Cela t'étonne ? Tu dois penser que c'est pour cela que Voldemort nous recherche. Et bien non ! Enfin. pas exactement, c'est juste un prétexte de plus. L'une des plus grandes raisons, Harry, c'est à cause de notre descendance à tous les deux. Comme tu dois le savoir, les Gryffondor et les Serpentard n'ont jamais fait bon ménage ! Et c'est pour cela que Voldemort, héritier de Salazar Serpentard, veut nous tuer, toi et moi, héritiers de Godric Gryffondor.
Harry hoqueta et leva ses yeux baignés de larmes vers Dumbledore.
Je. je suis l'héritier de. Godric Gryffondor ?
Oui Harry, c'est bien toi, répondit le vieil homme avec émotion et les yeux pétillants.
Harry reprit sa lecture, le c?ur battant la chamade.
Tu te demande peut être aussi comment ta mère et moi nous nous sommes rencontré ? Et bien cela. tu le découvriras par toi-même. Je ne peux pas t'en dire plus.
Harry, je dois aussi te dire quelque chose de très important. Lily attend un enfant. Une fille, aux dires des médicomages.
Le c?ur de Harry s'accéléra à tout rompre.
Elle devrait naître d'ici deux mois et demi. Malheureusement, je crois que nous ne vivrons pas assez longtemps pour qu'elle voie le jour. Nous avons quand même demandé à Dumbledore d'être son parrain. Au fait, en parlant de parrain. ce vieux Patmol te convient-il ? Oui, je sais. il est complètement fou et doit avoir des dizaines et des dizaines d'admiratrices en permanence à la porte de chez lui. J'en connais une qui doit en être très irritée.
A présent je dois te laisser Harry. Et n'oublie pas que quoi qu'il arrive, une partie de nous sera toujours avec toi. Ta maman veut aussi te marquer un mot.
Ton père qui t'aime de tout son c?ur,
James Potter
Harry, mon tout petit, n'oublie pas que je t'aime. Au moment de mourir, je penserais à toi. Ma pensée t'accompagnera toujours, où que tu sois. Je suis sûre que Sirius et Emma prendront soins de toi, le moment venu. Dumbledore pense que l'un de nos proches informe régulièrement Voldemort de tous nos faits et gestes. Je ne pense pas que ce soit Sirius, ni Rémus, ni Emma. Peut-être est-ce Peter ? Le pauvre est si faible qu'il préfèrerait nous trahir que mourir.
Adieu, mon chéri, ou plutôt au revoir.
Ta maman qui elle aussi t'aime de tout son c?ur. Lily Potter,
A présent Harry ruisselait de larmes, et la colère l'envahissait.
- Ce n'est pas juste ! se mit-il à crier. Mes parents savaient qu'ils allaient mourir. Ils se doutaient que c'était Pettigrow. et ils n'ont rien fait. J'aurais pu avoir un père, une mère, et même une s?ur. une famille ! Et tout est détruit à cause. à cause d'eux, Voldemort et Petigrow. Nous aurions pu être heureux, continua-t-il en implorant Dumbledore du regard.
Oui Harry, répondit calmement celui-ci, tu aurais pu avoir tout cela. Hélas, personne n'est maître de son destin. Lily et James n'y pouvaient rien. Tôt ou tard, ils auraient été découverts.
Harry se remit à sangloter silencieusement et eu soudain honte de son comportement devant Dumbledore. Il essuya ses yeux rougis et bouffis, et regarda à nouveau la lettre. Un prénom attira son attention. Un prénom qu'il n'avait jamais entendu en rapport avec ses parents.
Qui était Emma ? demanda-t-il.
Dumbledore se dandina légèrement sur sa chaise, sembla hésiter, puis finalement se décida.
Emma était. la meilleure amie de ta mère et ton père. C'était aussi. la fiancée de Sirius.
Sa fiancée ?!
Oui. Malheureusement, quand Sirius a été arrêté et envoyé à Azkaban, le ministère de la magie l'a banni du monde des sorciers.
Et ils ne sont plus fiancés ? Elle n'est tout de même pas.
Cela fait quatorze ans qu'ils ne se sont pas revus, tu sais, dit précipitamment Dumbledore.
Depuis que Sirius a été envoyé à Azkaban ?
Oui. Harry, il y a autre chose que tu dois savoir sur Emma.
De quoi professeur ? demanda-t-il intrigué.
Emma est. c'est ta. marraine.
Ma marraine ?! s'écria-t-il.
Oui Harry. ta marraine !
Je ne pourrais pas la voir ? La rencontrer ? dit-il excité par ce qu'il venait d'apprendre. Comment se fait-il que je ne l'aie jamais vu, que vous ne m'avez jamais parlé d'elle ?
Harry. tu sais, il y a quatorze ans que personne n'a eu de ses nouvelles. Personne ne sait ce qu'elle est devenue.
Elle est. morte ? s'inquiéta Harry.
Dumbledore se pencha sur son bureau en y posant ses coudes, le menton reposant sur ses deux mains jointes, l'air las, en fixant Harry de ses yeux perçants, au dessus de ses lunettes en demi-lune.
Cela fait quatorze ans que Emma n'est plus de ce monde, Harry.
Alors elle est bien m. mais comment ? s'écria-t-il ne cherchant pas à cacher sa déception et son désarroi.
Disons qu'elle. a disparu en même temps que ses meilleurs amis et son fiancé.
Elle s'est. elle s'est donnée la mort ? questionna Harry abasourdi.
Dumbledore, visiblement secoué, ne se donna pas la peine de répondre.
Et ma s?ur ? dit Harry plein d'espoir.
Que veux-tu savoir ? interrogea le vieil homme en braquant ses yeux sur ceux de son interlocuteur.
Elle n'a pas survécue ? demanda-t-il naïvement.
Pourquoi me poses-tu cette question ?
Pour savoir ! Enfin. c'est idiot c'est vrai. Je suis le seul qui ait survécu.
Dumbledore lui sourit tristement, compatissant.
Encore une question, professeur. Pourquoi Voldemort a tué ma mère si elle n'était pas l'héritière de Gryffondor ?
Elle te protégeait Harry, je te l'ai déjà dit ! Tu sais, tout cela est une histoire assez compliquée. Mais en attendant, tu en sais bien suffisamment.
Sur ces paroles, le directeur se leva, mettant ainsi fin à l'entretient.
Quoi ?! s'écria Ron pour la troisième fois.
Ron. tu as très bien compris ce que je viens de vous dire.
Et tu as encore la lettre ? demanda Hermione.
Oui mais.
On peut la voir ? interrogea-t-elle les yeux brillants de curiosité.
Ecoute.. Je ne veux pas vous vexer mais cette lettre est un bien très précieux pour moi et. je voudrais.
Etre le seul à la lire, à la toucher . ?
Oui tu as raison Ron.
Ne t'en fais pas, Ron et moi comprenons.
Harry avait attendu patiemment le soir et que la salle commune soit vide pour annoncer à ses amis pour leur annoncer ce qu'il avait appris par la lettre de Dumbledore.
Alors tu as demandé pour Hagrid ? demanda son ami.
Oui, il est en mission secrète pour Poudlard mais Dumbledore n'a pas voulu m'en dire plus. Il sera bientôt remplacé.
Espérons que ce ne soit pas cette horrible Mrs Gobe-Planche.
Le professeur en question était une vieille sorcière aux cheveux courts et gris, le menton fortement recourbé, antipathique envers ses élèves, surtout envers les garçons, même si ses cours étaient plutôt intéressant, elle pouvait être très agaçante.
Maintenant écoutez moi bien, personne ne doit être au courant de tout cela. Je ne veux pas. Surtout pas que je suis l'héritier de Godric Gryffondor.
Tu peux compter sur nous ! répondirent en c?ur ses amis.
Le lendemain matin, à son réveil, Harry écrivit une lettre à Sirius, lui disant qu'ils avaient une sortie à Pré-au-Lard prévue pour le samedi suivant et qu'il voulait lui parler. Ensuite il se rendit à son cours de botanique du professeur Chourave où il apprit à arracher les dents des manducars. C'était de plante de taille moyenne d'une couleur noire, aux dents acérées, qui prenait un malin plaisir à dévorer tout ce qui se trouvait à sa portée. Leurs dents, bien que dangereuse, pouvaient être broyée et la poudre obtenue était l'un des composants d'un antidote contre certains empoisonnements.
La réponse de Sirius ne se fit pas attendre.
Ce jour là, au déjeuner, Harry passa devant la table des Serpentard et croisa le regard de Rose. Son état avait encore empiré et elle semblait au bord d'un gouffre qui allait l'engloutir si personne ne lui portait secours. Pour lui redonner du courage, Harry lui sourit en s'arrêtant inconsciemment au beau milieu de l'allée. Le regard de Rose sembla revivre et elle lui rendit un sourire à son tour bien que légèrement faible et las.
Que fais-tu Potter ? siffla une voix menaçante à côté de lui.
Harry tourna vivement la tête vers son interlocuteur bien qu'il savait parfaitement qui il était.
Je souris à mon amie, Malefoy.
Malefoy lui regarda, un sourire malfaisant se dessina à ses lèvres et il porta sur lui un regard flamboyant. Lentement il se pencha sur Rose qui tressaillit en sentant le souffle du Serpentard sur sa joue.
Tu souris à ma propriété privée Potter, dit-il en tournant son regard vers Harry et posant son bras droit sur les épaules de la jeune fille. Alors pas touche à ce qui ne t'appartient pas. Tu en as déjà profité il y a une semaine, le jour de la sélection. Sache que si tu t'approches encore une fois trop près d'elle, tu en subiras les conséquences.
Il retourna alors son visage vers Rose, tremblante de peur.
Et elle aussi ! ajouta-t-il d'une voix glaciale.
Il approcha lentement sa main du visage de la jeune fille et caressa sa joue d'un geste doux, puis il la força à tourner son visage vers le sien. Une larme sillonna la joue de la Serpentard qu'il effaça délicatement à l'aide de son pouce. Il se pencha sur elle et vint sceller ses lèvres aux siennes.
Harry sentit la colère monter rapidement en lui. Il serra les poings, sa mâchoire se crispa et il fronça les sourcils.
J'ai été assez clair ? continua Malefoy une fois son baiser terminé. Tu t'approches encore une fois d'elle et tu le regretteras amèrement.
Harry préféra l'ignorer et reporta son regard sur son amie qui était secoué de spasmes, son visage caché par ses mains.
Rose, je t'en pris. commença-t-il.
En entendant son nom, elle releva la tête et regarda Harry avec des yeux implorants comme Harry n'en avait jamais vu ; des yeux qui exprimaient la douleur ; des yeux remplis de terreur.
Rose, que dois-je faire ?
Rose remua faiblement les lèvres et un murmure presque inaudible parvint à ses oreilles. Pourtant il n'en saisit pas le sens et Malefoy, qui semblait être dans la même situation s'était penché vers elle.
Rose.dis-moi.
Celle-ci répéta mais sa voix était trop faible ; le sourire de Malefoy s'intensifia, triomphant.
Aller, répète lui ce que tu viens de dire ! dit-il en exerçant une légère pression sur le maigre bras de Rose.
Harry, laisse moi tranquille ! parvint-elle à dire en éclatant en sanglots.
Les mots résonnèrent dans la tête de Harry qui ferma les yeux le plus qu'il put, comme s'il voulait disparaître, devenir invisible. « Laisse moi tranquille », « Laisse moi tranquille », « Laisse moi tranquille ». Ses mots l'avaient blessé plus que ceux de Malefoy quelques instants plus tôt.
Tu vois, elle-même te le dit. Elle ne veut plus que tu l'approches.
Rose, saches que si tu as besoin de moi, je suis là d'accord ? dit Harry avant de s'en aller à sa table sous les regards haineux des Serpentard.
- Que se passe-t-il ? demanda Ron devant la tristesse évidente de son ami.
Rien, répondit Harry avec humeur.
Il n'avait vraiment pas envie de parler, même à ses meilleurs amis. Une seule chose lui ramena un léger sourire, ce fut quand les hiboux envahirent la salle et que Hedwige déposa un morceau de parchemin devant Harry.
Cher Harry, Retrouve moi devant chez Honey-Ducks samedi à seize heures. Snifle
Harry montra la courte réponse à ses amis.
Ne le prenez pas mal, mais j'aimerais aller seul à ce rendez-vous. Je pense que nous avons beaucoup de chose à vous dire.
Oui bien sûr ! lui répondit aussitôt Hermione.
On comprend, compléta Ron. Tu crois qu'il est au courant que tu es l'héritier de Gryffondor ?
Harry releva brusquement la tête et regarda en direction de leurs voisins de table. Il vit avec horreur Neville, Dean, Seamus et une dizaine d'autres visages tournés vers eux, les yeux écarquillés de surprise.
Oups, désolé, s'excusa platement Ron en s'apercevant de sa gaffe.
Mais avant que Harry n'ait put dire un mot, Neville se tourna vers Lavande Brown qui était assis à côté d'elle pour lui murmurer quelque chose. A son tour, Lavande leva ses yeux pétrifiés vers Harry, le dévisagea puis se tourna vers Parvati Patil pour lui dire quelque chose. Tout se passa à une vitesse foudroyante. Les murmures s'élevèrent et se rependirent d'abord à la table des Gryffondor puis à la table des Poufsouffle, des Serdaigle, et enfin, des Serpentard. De dépit, Harry avait plongé la tête dans son assiette qui par bonheur était vide. Une voix la parvint aux oreilles, la voix qu'il avait le moins envie d'entendre à cet instant.
Quoi ? Cet imbécile de Potter, l'héritier de Gryffondor ? Ah ah. on aura tout vu !
Malefoy, modérez vos propos ! grogna la voix de Dumbledore.
A présent Harry se tapait la tête contre la table de plus en plus fort.
Professeur Dumbledore, c'est vrai que Harry est l'héritier de Godric Gryffondor ? demanda Colin Crivey au grand énervement de Harry.
Dumbledore prit une grande inspiration et fixa Harry qui frappa sa tête encore plus fort contre le bois, si bien que Ron et Hermione durent déployer tous leurs efforts pour l'empêcher de recommencer. Celui-ci, sentant le regard du directeur sur lui releva la tête. Tout le monde retenait son souffle.
Oui, Harry Potter est bien l'héritier de Gryffondor, lâcha le vieil homme.
Les murmures reprirent de plus belle. Harry sentait les coups d'?il incessant que lui lançaient ses condisciples. A son grand damne, tous les Gryffondor l'applaudirent chaleureusement et furent bientôt rejoints par les acclamations des Poufsouffle et des Serdaigle. Harry voulu se glisser lentement sous la table. Oui, c'est cela, disparaître, il voulait disparaître. Alors qu'il était presque parvenu en dessous de la table, il sentit quatre mains l'empoigner fermement et le rasseoir sur son banc.
Harry. tu ne nous avait pas dit ! Félicitation ! s'écria alors Fred Weasley.
Ouais c'est vraiment super ! renchérit Georges.
Ouais super. répéta Harry d'un ton morne.
Alors que plusieurs élèves se levaient pour venir le féliciter, Harry se redressa et se mit à courir vers la sortie de la salle sans faire attention au chemin qu'il prenait. L'allée était la seule à être libre de tout élèves voulant le féliciter et pour cause, c'était celle des Serpentard. Il ne put s'empêcher de jeter un coup d'?il à Rose. Il remarqua que celle-ci le fixait d'un regard intense et une étrange expression était présente dans ses yeux. Il ressentit alors un étrange malaise ce qui le fit fuir encore plus rapidement.
A la récréation, Harry, Ron et Hermione discutaient dans un couloir. Harry avait enfin réussit à se débarrasser de ses admirateurs en leur faisant comprendre qu'il ne voulait pas entendre parler de cette histoire d'héritier. Son coeur cessa de battre un court instant avant d'accélérer ses pulsations. Il venait d'apercevoir Cho qui discutait avec ses amis.
Excusez-moi, il faut que je parle à Cho, dit-il à ses amis en rougissant légèrement.
D'accord, nous on va dans la cour. Tu nous rejoins après ?
Oui. répondit-il d'un air absent.
Bonne chance ! s'écria Ron en ajoutant un clin d'?il.
Une fois Ron et Hermione partis, Harry resta planté au beau milieu du couloir, tel un grand tournesol planté là par hasard. Il n'osait pas aller la voir. Par chance, il y avait du monde dans le couloir et personne ne sembla le remarquer.
Aller, n'ai pas peur Harry, va lui demander, fit une voix derrière son dos.
Harry sursauta et se retourna vivement.
Cédric ?
Tu sais, moi aussi je n'osais pas aller la voir l'année dernière.
Oui, mais tu y es allé avant moi.
De peu. Je lui ai demandé le matin et toi l'après-midi, le même jour. Aller, détend toi et va lui demander. Je suis sûr qu'elle va accepter, lui assura Cédric.
Harry se sentait mal à l'aise mais la pensé que Cho allait sûrement accepter sa proposition lui redonna du courage.
Oui mais. ça me met mal à l'aise pour toi, dit-il timidement.
Oh, tu sais Harry, les fantômes ne peuvent pas sortir avec les jolies filles comme Cho.
Mais je suis sûr qu'elle t'aime encore, dit Harry amèrement.
Je t'ai déjà dit qu'elle ne m'a jamais vraiment aimé. Pas comme ça. Nous nous sommes mis d'accord pour être simplement des meilleurs amis. Par contre, j'ai beaucoup parlé avec elle et. je peux te dire que tu ne lui es pas indifférent.
Moi ?! s'exclama Harry en rougissant.
Oui, toi, grande nouille ! dit Cédric en riant de la réaction de son ami.
Au fait, je ne t'ai pas encore félicité, héritier de Gryffondor !
Tu as de la chance. toutes les filles t'admirent ! Regarde !
Cédric lui montra plusieurs groupes de jeunes filles qui regardaient Harry et détournèrent la tête en gloussant quand celui-ci les regarda.
Ouais de la chance. marmonna-t-il agacé par ces comportements immatures.
Et en plus elles vont être verte de jalousie quand elles vont voir que tu vas déjà au bal avec quelqu'un. Et les garçons aussi vont être jaloux.
Les garçons ?
Avoir la plus jolie fille de l'école comme cavalière pour le bal ! Veinard !
Ils rirent de bon c?ur mais malheureusement, il était temps de retourner en cours et il n'eut pas le temps de faire sa demande à Cho. La perspective de se retrouver pendant deux heures face à l'ennuyeux professeur Binns, qui leur racontait l'Invasion des Trolls en 1684, ne l'enchantait guère. Il lui demanderait plus tard.
La semaine durant, les élèves se préparaient à leur sortie à Pré-au-Lard et l'excitation était à son comble. Harry n'avait pas eu l'occasion de faire sa demande à Cho. Rose, quand à elle, était devenue distante et Harry ne pouvait plus l'approcher à cause des deux gorilles de Malefoy, Crabbe et Goyle, qui l'accompagnait partout où elle se rendait. Hagrid quant à lui, n'était toujours pas revenu de sa mission, ce qui inquiétait légèrement les trois jeunes. Harry avait fait un tour dans les cuisines de Poudlard, avec Ron et Hermione. Ils avaient caché sous leurs robes de sorcier plusieurs morceaux de poulet, des légumes, des fruits et autre nourriture pour pouvoir les donner à Sirius. L'heure de la grande sortie était arrivée.
Les élèves partant à Pré-au-Lard, venez dans le hall d'entrée ! claironnait le professeur McGonagall.
Peu après, Harry, Ron et Hermione entrait dans leur magasin préféré, Honey- Ducks, la boutique de bonbons. Les étagèrent étaient remplies de boites qui regorgeaient de bonbons tous différents. Ils en ressortirent une heure plus tard, les poches pleines de friandises et les bourses beaucoup plus légères.
Si on allait boire une bièraubeurre aux Trois balais ? proposa Ron.
Bonne idée ! s'exclama Harry que les sucreries avait assoiffé.
Aux Trois balais, ils commandèrent trois bièraubeurre à la charmante Mrs Rosmerta et allèrent s'asseoir à une table au fond de la salle. Hermione sortit de sa poche l'exemplaire de la Gazette de Sorcier qu'elle avait reçu au déjeuner et qu'elle n'avait pas encore feuilleté.
Oh ! Non d'un Scroutt à pétard ! s'écria-t-elle.
Que se passe-t-il ? demanda Ron, inquiet.
Karkaroff. il. il a été retrouvé hier soir. mort.
Oh non ! s'écria Harry. Mais comment ?
Avada Kedrava, lâcha Hermione dans un souffle.
Voldemort ?
Ron tressaillit mais Harry n'y fit pas attention. Hermione hocha la tête positivement.
Mais ! Karkaroff était un ancien mangemort et il n'est pas retourné à Voldemort quand il est revenu.
Oui, et alors ? demanda Ron irrité que Harry dise sans arrêt le nom qu'il ne voulait pas entendre.
Réfléchie un peu, s'il a tué Karkaroff parce que c'était un mangemort qui n'est pas revenu à lui. il va vouloir tuer.
Rogue ! s'écria Hermione.
Le silence suivit ce résonnement. Ce fut Harry qui le brisa en prenant la parole.
Il faut prévenir Rogue.
Même si Rogue était le professeur que Harry détestait le plus, il n'en était pas au point de vouloir souhaiter sa mort.
Tu crois ? demanda Ron qui lui, se serait bien passé des cours de Potions.
Mais Rogue est au service de Dumbledore et si Voldemort le retrouve nous perdrons un allié puissant.
Cette fois, il avait du prononcer le nom de Voldemort un peu trop fort car tous les regards des clients étaient tournés vers eux. Une vieille sorcière se leva et se dirigea vers eux d'un air menaçant.
Comment osez-vous prononcer son nom ? explosa-t-elle en s'adressant à Harry. Cela se voit que vous ne l'avez pas connu, que vous n'avez jamais connu la tyrannie et la peur qu'il nous inspirait ! Vous, vous n'avez pas souffert ! Mais vous allez bientôt souffrir car il est de retour. peut être plus puissant que jamais ! Et vous allez savoir pourquoi on ne prononce pas son nom !
Harry se sentait bouillonner de colère. Comment osait-elle lui dire qu'il n'avait jamais souffert alors qu'il n'avait plus de parents, ni de s?ur, que son parrain avait perdu douze années de sa vie à Azkaban et qu'il était toujours recherché par le ministère de la magie pour un crime qu'il n'avait pas commis, que sa marraine avait été bannie du monde des sorciers et s'était suicidée par la suite, qu'il avait du passer dix longues année à supporter la haine des Dursley. Et elle osait dire qu'il n'avait jamais souffert ?
Le silence régnait dans le pub.
Le seul qui peut nous débarrasser de lui, continua la vieille, c'est Harry Potter !
Cette fois, Harry explosa littéralement de rire, suivit de Ron et Hermione.
Et vous osez en rire ? Bande de petits voyous !
Harry réussit tant bien que mal à reprendre son sérieux et souleva la mèche de cheveux qui lui retombait sur le front, laissant ainsi apparaître sa mince cicatrice. La vieille hystérique cessa aussitôt ses hurlements.
M. Mr Potter ?! Non d'un Veracrasse ! je suis horriblement désolée Mr Potter, je ne savais pas qui vous étiez. Oh seigneur, ce moment j'en ai rêvé pendant quatorze ans ! Puis-je vous serrez la main Mr Potter ?
Euh. oui, répondit-il mal à l'aise en lui tendant sa main.
A présent, tout le monde dans le pub s'était levé et dirigé vers la table où ils se tenaient. On voulait le voir, lui serrer la main, et même lui demander un autographe. Toute cette agitation lassa vite Harry qui regarda sa montre. Son rendez-vous avec Sirius était dans un quart d'heure. Tout en s'excusant auprès de ses amis et de ses admirateurs, il se dirigea vers la porte en courant. Il ferma la porte et se retourna pour tomber nez à nez avec.
Cho !
Harry ! Tu as l'air tout essoufflé ! Ca ne va pas ?
Si si, mais. enfin bon. Je suis content de te voir. Je peux te parler deux minutes ?
Il avait parlé à toute vitesse sans prendre le temps de réfléchir à ce qu'il disait. C'est alors qu'il se rendit compte qu'il venait de se jeter à l'eau, qu'il ne pouvait plus revenir en arrière sans passer pour un parfait imbécile devant Cho.
D'accord, allons nous asseoir sur ce banc, dit-elle en désignant le banc en question. Tu voulais me dire quoi ?
Et bien. heu. voilà, bredouilla-t-il en rougissant légèrement, tu. tu fais quoi pour Halloween ? Parce que j'avais pensé. enfin si tu es d'accord. et que tu es libre, bref, je voulais te demander. si ça ne te dérange pas.
Cho l'observait en riant doucement, un voile rose se déposant à son tour sur ses joues.
Oui, je veux bien aller au bal d'Halloween avec toi, Harry, dit la jeune fille en posant sa main sur l'avant-bras de Harry.
Harry sentit son corps entier vibrer sous ce simple contact.
C'est vrai ? s'écria-t-il débordant de bonheur.
Puisque je te le dis ! lui répondit-elle en riant de plus belle.
Oh merci Cho, tu me fais un immense plaisir.
C'est un plaisir pour moi aussi ! minauda-t-elle.
Je suis désolé mais je dois y aller maintenant. dit Harry un peu gêné.
Ah bon ? dit la jeune fille un peu déçue. Dans ce cas à plus tard !
Harry était fou de joie. Cho avait acceptée ! Il irait au bal d'Halloween avec elle ! A cet instant, il se sentait le garçon le plus heureux de la Terre. Pourtant, en voyant un grand chien noir au poil hirsute devant chez Honey-Ducks, il se rappela la raison de son rendez-vous ce qui le rembrunit légèrement, même s'il était vraiment heureux de revoir son parrain.
Bonjour Patmol.
Le chien lui lécha la main et l'entraîna vers une colline où se trouvait une petite grotte, le refuge de Sirius. Quand ils entrèrent à l'intérieur, Buck, l'hippogriffe mangeait les restes d'un rat. Harry s'inclina devant lui, comme le lui avait appris Hagrid et l'animal en fit autant. Il se mit à alors à lui caresser ses douces et luisantes plumes.
Harry, je suis si content de te voir ! Comment vas-tu ? demanda Sirius.
Harry se retourna et se jeta dans les bras de son parrain.
Tiens, je t'ai apporté tout cela pour manger, dit-il en sortant toute la nourriture qu'ils avaient récoltés de dessous sa robe.
Magnifique ! s'exclama Sirius les yeux brillants de gourmandise. Je te remercie beaucoup.
Ron et Hermione m'ont aidés.
C'est très gentil de leur part. Mais je mangerais plus tard car apparemment tu as beaucoup de choses à me dire, continua-t-il.
Harry confirma d'un signe de tête.
Vas-y, je t'écoute, assieds toi !
Il obéit et s'installa sur une pierre blanche ; Sirius en fit autant.
Avant tout, raconte moi ce que tu as fait depuis que je suis partis de chez Arabella, demanda Harry.
Oh. et bien, je n'ai pas fait grand-chose si ce n'est que j'ai aidé Arabella dans son ménage ! s'exclama-t-il avec une grimace.
Ils rirent tous deux de bon c?ur. Les tâches ménagères n'étaient visiblement pas l'occupation de prédilection de Sirius.
Il ne faudrait pas que tu restes longtemps ici car si quelqu'un nous a vu partir, il risque d'avoir des soupçons et prévenir le ministère de la magie. Alors, dit moi tout, de quoi voulais-tu me parler ?
Et bien voilà, Dumbledore m'a donné une lettre que mon père m'a écrite.
James t'avait écrit ! s'écria Sirius. Magnifique, il parle de moi ? Que dit- il ?
Il dit que tu es un « vieux fou » et que « tu dois avoir des dizaine d'admiratrices en permanence devant sa porte », dit Harry en riant.
Alors lui. dit Sirius en secouant la tête d'un air faussement désolé. S'il savait à quel point il s'est trompé.
Harry reprit subitement son sérieux. Que dirait son père, s'il savait qu'au lieu d'être l'homme le plus séduisant du tout Poudlard, son meilleur ami était celui que tout le monde de la magie détestait et haïssait.
Il. il m'a aussi parlé d'autre chose. il m'a dit que je suis l'héritier de Gryffondor. Tu le savais ?
Oui, dit Sirius gravement.
Mais pourquoi ne m'as-tu rien dit ? s'écria Harry avec un peu de colère.
J'estimais que ce n'était pas à moi de le faire, dit son parrain, impassible.
Harry se radoucit. C'est vrai après tout, ce n'était pas à Sirius de lui apprendre.
Il m'a aussi dit que ma mère attendait un enfant, une fille.
Oui Harry.
Tu le savais ? Mais pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé ?
Oui je le savais mais comme elle n'a pas eu la chance de naître, je ne voulais pas t'attrister avec l'idée que tu aurais pu avoir une s?ur. Et de même que la question précédente, ce n'était pas à moi de te l'apprendre.
J'aurais tellement aimé la connaître !
Oui, je comprends, moi aussi j'ai été seul pendant quatorze ans alors que j'aurais pu être heureux, enfin. presque, puisque j'aurais quand même perdu deux amis chers à mon c?ur.
Ma mère a aussi écrit un mot. Ils m'ont tous les deux parlé de. d'Emma.
Le visage de Sirius devint livide et ses joues émaciées se firent plus blanches que jamais.
Emma, dit-il dans un souffle qui ressemblait à une plainte, à un gémissement.
Harry ressentit une grande peine pour son parrain. Il n'aimait pas le voir triste.
C'est. c'est vrai que tu n'as jamais pu la revoir ?
Oui, c'est malheureusement vrai, répondit-il d'une voix rauque. Quand on m'a envoyé à Azkaban, ils l'ont bannis du monde des sorciers. Ils l'ont même menacé de me torturer si jamais elle revenait ou essayait de me revoir. Mais maintenant elle n'est plus là et.
Tu crois qu'elle est. ?
Même s'il connaissait la réponse, Harry n'avait pu s'empêcher de poser la question une seconde fois pour s'assurer que Dumbledore ne s'était pas trompé.
Comment pourrait-elle ne pas l'être ? Les mangemorts étaient aussi à sa recherche et ils ont essayés de tuer tous les amis de Lily et James après les avoirs tués. Discrètement bien sûr, mais ils l'ont fait.
Une larme coula sur la joue de Sirius.
Je l'aimais tellement. et je l'aime toujours autant, peut être même plus qu'avant. Elle me manque. Tu sais que c'était ta marraine ?
Harry ne voulu pas attrister encore plus son parrain en lui annonçant que Dumbledore avait dit qu'Emma s'était donnée la mort, trop bouleversée pour pouvoir continuer à vivre.
Oui, mes parents me l'ont écrit. Ils m'ont dit : « N'oublie pas que quoi qu'il arrive, une partie de nous restera toujours avec toi ». Peut être que c'est pareil avec toi et Emma. dit-il pour redonner espoir à Sirius.
Celui-ci releva la tête et sourit faiblement malgré ses yeux embués.
Oui tu as sans doute raison, dit-il doucement, en tout cas, j'aimerais bien qu'elle soit avec moi pour m'aider à résoudre tous ces problèmes.
Ne t'inquiète pas Sirius, Queudver sera bientôt arrêté, tu seras innocenté et tu pourras refaire une partie de ta vie !
Merci Harry, c'est gentil. A présent, il est temps pour toi de partir sinon tes amis vont s'inquiéter et le ministre de la magie risque de rappliquer. Transmet mes amitiés à Ron et à Hermione. Et surtout prend bien soin de toi.
Après une dernière étreinte, Harry alla caresser le plumage de Buck et sortit de la grotte sordide. Même si Sirius ne lui avait rien appris, il se sentait soulagé d'avoir pu se confier à quelqu'un de confiance. D'un certain côté, il avait aussi apaisé Sirius d'un lourd « secret » qu'il gardait enfoui au plus profond de son c?ur.
Il trouva Ron et Hermione près de la cabane hurlante. Harry remarque qu'ils avaient tous les deux les joues en feu et qu'ils évitaient soigneusement de se regarder en face. Manifestement, il semblait y avoir de la gêne entre eux et ils ne cachèrent pas leur soulagement de le voir arriver.
J'ai demandé à Hermione de venir au bal avec moi, lui glissa doucement Ron à l'oreille quand il passa près de lui.
Comme il avait l'air enjoué, Harry put facilement deviner que Hermione avait accepté sa proposition.
Alors, Harry, que t'a dit Sirius ? demanda Hermione pour chasser le silence gênant qui s'était installé.
Oh et bien. il m'a simplement confirmé ce que j'avais déjà appris, mais ça m'a fait du bien de lui parler. Il vous dit bonjour.
Bien ! s'exclama Ron, il commence à se faire tard, rentrons.
Les trois amis prirent donc la direction de Poudlard où ils terminèrent leur journée dans les dortoirs de Gryffondor, à manger des bonbons, éreintés par leur journée, mais heureux.
***
Et oui, déjà le chapitre 9 ! J'espère qu'il vous a plus !!!
Merci beaucoup beaucoup crystale_arra pour ton email ! Comme je te l'ai dit, il m'a fait super plaisir et c'est grâce à toi que le chapitre 9 est déjà là !!! Tu as bien aimé ce chapitre ? Encore merci !
Une Review ne coûte rien à celui qui la donne, mais elle apporte tant à celui qui la reçoit !
