Auteur : Mimi Yuy

Email : mimimuffins@yahoo.fr 

Origine : Fruits Basket

Disclamer : Perso pas à moua, je ne fais que les emprunter

Genre : heu… Yaoi ? ^_^;;;

Couple : Kyo +Yuki, Ayame + Yuki et Yaname + Hatori

Vous ne le savez peut-être pas mais nous arrivons déjà à la fin. Mais bon, ne soyez pas déçus. C'est pas comme si cette fic était une oeuvre d'art ^_^ Pour les indulgents, il vous restera encore l'épilogue qui je l'espère contentera les plus frustrés d'entre vous ^^.

En attendant, je remercie les bonnes âmes qui ont aimé la confrontation entre les deux frères. Alors GROS merci à Lian Landra, Devil Angel, Shunrei et Anaelle Sohma.

Maintenant, comme je ne raconte décidément rien d'intéressant. Place à ma fic ^_____^ !

Le cœur à ses faiblesses que la raison ne connaît pas. Partie 4 : Le 13ème signe.

Assis à sa place dans la salle de classe, Yuki ne pouvait s'empêcher de regarder par la fenêtre. Les derniers événements ne lui donnaient aucune envie de se concentrer sur les études. Il avait beau y réfléchir, il ignorait encore si les révélations qu'il avait fait à son frère quelques semaines auparavant avaient été une bonne idée.

Depuis ce jour là, Ayame avait de lui-même ré-emménager dans son appartement situé au dessus de sa boutique de prêt-à-porter. Il semblait s'être aussi calmé. A croire que son comportement excessif n'était là que pour réussir à le faire réagir une bonne fois pour toute. Quoiqu'il en soit, Aya ne pouvait toutefois s'empêcher de continuer à venir le voir chaque jour.

D'ailleurs à force de penser à son « grand frère chéri », Yuki aperçu ce dernier devant l'entrée du lycée. Seigneur, il ne pouvait pas arrêter d'agir ainsi ? Comme s'il avait besoin que son frère vienne le chercher à l'école quand il était âgé de 16 ans.

Déprimé pour le coup, le jeune homme laissa tomber sa tête sur le rebord de la table sous les yeux attentifs d'un autre adolescent qui ne l'avait pas quitté du regard une seul seconde depuis le début des cours.

**~**~**~**

Comme il l'avait redouté, Ayame attendait patiemment devant le portail de leur lycée l'arrivée de ses petits bouts de choux.

- Kikou tout le monde ^____^ !!!!!!!!!!

- Ayame-san !!!! Comment allez-vous ?

- Très bien Tohru et toi…..

L'adulte et la jeune fille papotaient tranquillement quand Yuki tenta une échappée. Sans lui adresser la parole, l'adolescent avança droit devant lui priant pour que son frère ne le remarque pas. Autant croire au père noël. Yuki n'avait pas fait trois pas que des bras l'entouraient affectueusement.

- Yuki-chan, regarde ce que je t'ai apporté.

Devant ses yeux, un petit sachet en papier. Méfiant, l'adolescent prit ce dernier du bout des doigts.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Ton goûté !

- Mon…….

Désabusé par la réponse et l'idée même qu'Aya lui ai fait ça, le petit paquet lui fut renvoyé au visage.

- Anta baka !!!! Je ne suis plus en maternel si tu ne t'avais toujours pas remarqué ! Alors cesse de venir me chercher de cette manière.

- Ai ! [1]

Sans dire un mot de plus, Yuki reprit son chemin, direction la maison de Shigure.

Apercevant, une lueur de tristesse dans le regard d'Aya, Kyo prit à son tour, le sachet de viennoiseries avant de rattraper en courant son ennemi de toujours.

Restés seuls devant la grille de l'école, Aya leva les épaules. Ce n'était pas encore aujourd'hui que Yuki renouvellerait ses gestes d'affection à son égard.

- Ne soyez pas triste, je suis sûr que Yuki-san vous aime beaucoup.

- Ne t'en fais pas Tohru. Je le sais aussi……. Maintenant.

Un sourire naissant sur les lèvres espiègles et Aya changea aussitôt de victime. Son regard perçant fit alors le tour de la cour pour repérer un ado aux traits fatigués. Hatsuharu. Le meilleur ami de son frère qui semblait accepter avec un courage des plus exemplaires que celui qu'il aime trouve enfin son bonheur dans les bras d'un autre.

- Suis moi Tohru, nous avons quelqu'un à aider.

Du coté du chemin du retour, le chat rattrapa sans grandes difficultés un adolescent encore convalescent.

- T'aurais du les garder, c'est délicieux.

Se retournant vers celui qui osait briser sa paix, Yuki aperçu Kyo avaler le goûté apporté par Aya. Enervé de voir ce félin le suivre sans cesse, Yuki attrapa le petit pain à moitié avalé pour le finir lui-même.

- Ca ne t'appartient pas, ça !!!

Amusé de le voir vexé, Kyo pu profiter sans plus de chamailleries de la présence du rongeur. Il était réconfortant de savoir qu'il tenait finalement à les manger ces fichus petits pains.

- Je vois que ça va mieux entre Aya et toi.

- Qu'est-ce que ça peut te faire à toi ?

- Rien.

Sachant pertinemment qu'il n'avait pas à laisser passer sa colère sur Kyo, Yuki tenta de se rattraper.

- Disons que je commence à me faire une raison. Puisque je me retrouve plus ou moins obligé de le supporter autant faire en sorte que ça ne se passe pas trop mal.

- Tu peux m'envoyer balader Yuki. Mais je ne trouve pas que tu fasses tant d'efforts que ça. Je ne te vois pas beaucoup accepter tout ce qu'il entreprend pour vous réconcilier.

- Tu ne sais rien sur nous deux. Alors occupe toi de ce qui te regarde !

- Je me contente de te donner un avis extérieur. Tu ne t'en rends pas compte mais Ayame souffre beaucoup plus que tu ne le crois, de ton attitude.

- ….

- Yuki.

- Je sais et crois le ou pas, je fais pourtant de mon mieux.

Trop honteux d'avoir avoué ce genre de chose à son cousin, Yuki obliqua pour se rendre vers son potager. Il n'avait rien à y faire mais c'était la seul manière de couper court à leur conversation sans devoir élever une fois de plus la parole. Il hors de vue de Kyo, lorsqu'il jeta un dernier coup d'œil vers celui-ci. Etonnamment, il n'avait pas encore bougé d'un pas, et gardait  les yeux grands ouverts par la surprise. Dirigeant son regard là où se trouvait la raison d'une telle réaction, Yuki aperçu Kazuma Soma. De toute évidence, Kyo ne s'attendait pas une seule minute à revoir aussi vite son maître d'arts martiaux si longtemps absent. La stupeur passée, le descendant du chat se précipita tout simplement vers lui.

Yuki était heureux d'avoir assisté à cette lueur qui venait d'éblouir le visage du rouquin. C'était si rare de le voir heureux. Il se plaignait de sa vie. Mais le plus malheureux d'entre eux n'était sûrement pas lui. Le fardeau de Kyo était vraiment de loin, le plus lourd à porter. Et malgré cela, il ne se plaignait jamais. Tout comme il n'aurait jamais montré sa joie s'il était resté à ses cotés.

Pourquoi gardait-il ainsi enfoui tous ses sentiments ? Sa présence le gênait-elle à ce point ? Et si oui, pourquoi leur statut de rat et chat devait-il à jamais les éloigner l'un de l'autre ?

Soupirant à l'idée qu'il n'arriverait jamais à trouver le courage de faire le premier pas vers une meilleure entente, Yuki reprit son chemin, tête basse. Il savait déjà qu'en restant éloigné de lui quelques heures, il lui permettrait de profiter comme il en avait le droit de la présence de son père adoptif.

Il n'aurait jamais pu imaginer à cet instant que cet homme était venu dans un but bien précis.

**~**~**~**

La soirée avait été lourde de conséquences et très dure à vivre pour beaucoup d'entre eux.

Pourquoi Kazuma avait-il ressentit le besoin d'arracher le bracelet de perles du poignet de Kyo devant Tohru ?

Pourquoi venait-il de lui imposer cette épreuve ?

Kyo…..

Refermant sans un bruit la porte du jeune homme, Yuki se retourna enfin vers leur amie.

- Yuki ?

- Il dort à présent.

- C'est … il était…. si …..

- Suis moi Tohru.

Installés dans le salon encore tout deux mouillés par l'orage qui ne cessait toujours pas de gronder, Yuki et Tohru entamèrent une conversation nécessaire pour que la jeune fille puisse comprendre un peu mieux ce qu'elle venait de vivre.

- La malédiction du chat est une chose très dure à porter. Je ne devrais sûrement pas te le dire mais le grand père de Maître Kazuma a été rejeté à cause d'elle par tous les membres de sa famille. Il est mort seul et isolé de tous, derrière les barreaux d'une cage.

- C'est horrible. Il n'y était pour rien. Pourquoi l'avoir rejeté pour une chose dont il n'était pas responsable.

- Je suis d'accord avec toi Tohru. C'est pourquoi, je …. je ne souhaite pour rien au monde que Kyo vive ainsi sa vie. Isolé et haïs de tous. Kasuma a pensé que si toi tu l'acceptais alors, cela signifiait qu'il y avait encore de l'espoir de vaincre cette malédiction.

- Je comprends.

- Je sais que tu ne la pas déçu. J'ai entendu tout ce que tu as dis à Kyo dans la forêt. Mais maintenant que la crise est passée, je ne voudrais pas que tu le repousses.

Emue aux larmes en apprenant une nouvelle part du mystère de la famille Soma, Tohru confirma d'un hochement de tête.

- Ne t'inquiètes pas Yuki. Je ne l'en aime que plus. Il a tant de courage d'affronter cette vie si injuste.

- Merci

- Je dois tout de même avouer qu'il m'a fait peur. Je sais bien qu'il était toujours lui : Kyo. Mais il était si différent. Sa voix elle-même avait changée.

- C'est normal d'être effrayé. Je crois sincèrement qu'il comprend qu'on puisse avoir peur de sa troisième forme. Ce qu'il redoute avant tout, c'est qu'on l'ignore. Qu'on ne le regarde plus dans les yeux. Qu'on le repousse si ce n'est en gestes, au moins de notre esprit. Il ne faut pas agir de cette manière Tohru. L'important est…

Yuki allait ajouter quelque chose quand Shigure entra à son tour dans le salon.

- Qu'est-ce que vous faites encore debout vous deux ?

- Nous allons nous coucher.

- Et vous ne vous êtes même pas changés. Vous voulez attraper la mort à rester trempé !!!!

Désabusé par leur comportement irresponsable, Shigure repartit vers la porte d'entrée. Hatori venait enfin d'arriver et au rythme où allaient les choses, il n'allait pas chaumer.

**~**~**~**

A croire que la vie n'était qu'un éternel recommencement.

Dégoûté, Yuki remonta de lui-même ses couvertures. Le chauffage avait beau être à son maximum dans sa chambre, il n'en cessait pas pour autant d'être gelé.

- Tu as froid ?

- hum.

- Je peux te rapporter une couverture supplémentaire si tu le souhaites.

- Ayame.

- Yuki… s'il te plait.

Se retournant enfin vers celui qu'il ignorait depuis son entrée dans sa chambre, Yuki abaissa enfin ses barrières. Il était curieux de voir comme Aya était resté si déluré quand il y avait des témoins autour d'eux et pourtant devenu si sérieux lorsqu'ils étaient seuls.

- Alors ?

- Je préférerais un chocolat chaud.

A la vue de la petite moue enfantine faite par l'adolescent, le cœur d'Ayame fondit de joie. Il était triste de voir son jeune frère encore une fois malade. Mais ainsi affaiblit, il avait au moins la satisfaction de pouvoir lui faire plaisir et s'occuper de lui.

- Je me dépêche Yuki-chan.

Aya allait passer la porte……..

- Oniisan.

………quand il fut stoppé, non pétrifié sur place. Jamais encore il n'avait entendu ce mot de la bouche de son petit frère.

- Oui ?

 - Merci.

- Je…

Incapable de répondre quoique ce soit à ses remerciements, Ayame se contenta de sourire au jeune malade avant de refermer la porte tout doucement.

Yuki ne savait pas pourquoi il avait agit ainsi. Ou plutôt si. Devant le malheur des gens qui l'entouraient, il avait décidé de cesser de s'auto apitoyer sur son sort et de réagir une bonne fois pour toute. Après tout, le bonheur ne venait pas miraculeusement dans les mains. Il fallait aussi donner un peu du sien pour l'attirer vers soi.

Il en était là de ses réflexions quand on tapa faiblement à sa porte.

- Oui ?

- Je peux entrer ?

- hum.

Etonnement le chat venait lui rendre visite.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je ….

- Accouche baka neko !

- Je voulais m'excuser.

- De quoi ?

- Si tu es malade cette fois-ci c'est uniquement ma faute.

- Ah. Tu m'as inoculé le virus de la grippe ?

- Non, mais si tu n'étais pas sorti sous l'orage t'assurer que je n'allais pas déchiqueter Tohru, tu ne serais pas une fois de plus alité dans ton lit. [2]

- Ce n'était pas pour ça.

- Quoi ?

- Je ne vous ai pas suivit pour m'assurer que tu ne ferais pas de mal à Tohru. Je n'en ais jamais douté.

- Ah…

Le silence s'installant rendant les deux garçons anxieux, Kyo prit son courage à deux mains pour poser la question qui lui brûlait les lèvres et s'asseoir sur le bord du lit.

- Pourquoi alors ?

- hum ?

- Pourquoi être sortit ce soir là ?

- Je…

- Yuki, je comprendrais que tu ne veuilles pas me le dire mais j'ai besoin de le savoir.

- J'avais peur….

- …pour Tohru.

- Non, pour toi.

- …

- Je craignais qu'elle te fasse du mal. Qu'elle te rejette par peur de toi. Qu'elle ne te regarde plus. Peur que tu ne retrouves plus suffisamment d'équilibre pour nous revenir.

- …

- Kyo ?

Kyo n'y croyait pas. Pour une fois que Yuki lui parlait normalement il fallait qu'il lui avoue ce genre de trucs.

- Finalement j'avais raison.

- Comment ça ?

- Tu es encore malade par ma faute.

Inconsciemment, Yuki leva l'une de ses mains vers la joue du chat. L'adolescent le fuyait du regard et lui voulait le voir dans les yeux pour le convaincre du contraire.

- Ne dit pas ça. Il y a des choses contre lesquels on ne peut rien faire.

Effectivement, il y avait parfois des choses qui arrivaient sans qu'on l'ait voulu. Et à cet instant, Kyo ne pensait pas à leur malédiction de malheur. D'ailleurs à voir les yeux pétillants de Yuki, il n'était pas seul à se poser des questions existentiels sur le bien fondé de ces sentiments étranges qui ne cessaient plus depuis des mois de le ronger de l'intérieur. C'est pourquoi, il décida de ne plus combattre. Poussé par une force inconnue, le rouquin s'abaissa enfin comme il le souhaitait depuis son entrée dans cette chambre, vers son cousin. Puis tout doucement pour ne pas le brusquer, il tenta de frôler les lèvres rosées qui le narguaient avant d'être durement repoussé par deux mains apposées sur son torse.

- Yuki, je ….

- Il ne faut pas.

Le garçon allait accepter le refus et s'écarter définitivement quand il en décida autrement. Il en avait marre des faux fuyants. Il n'était peut-être pas très doué en relations sociales, n'empêche qu'il avait pourtant cru que Yuki avait quelques prédispositions à son égard.

- Et puis merde. Pourquoi Yuki ? Je suis sûr que t'en meurs d'envie tout autant que moi ! Alors ne com…

Amusé par la réaction excessive du rouquin, Yuki eu du mal à ne pas rire. Toutefois, le regard sérieux du jeune homme lui faisant face, l'incita à ne pas laisser les choses ainsi. Apposant sa main sur les lèvres de Kyo, il réussit enfin à faire taire ce dernier une micro seconde.

- C'est contagieux.

- ….mence pas à me sortir des excuses bidons !

- …

- Quoi ?

Kyo n'avait jamais été aussi frustré mais heureux de toute sa vie. Yuki venait-il bien de ne pas réfuter son geste pour raison sentimentale mais technique ? Son refus n'était donc qu'une volonté à vouloir le sauvegarder de toute contagion ? Il ne fallait pas lui en dire plus pour qu'il fonde tel un rapace sur sa proie.

- Rien à foutre. J'attends ça depuis trop longtemps !

Et sans laisser la moindre chance à son partenaire de le repousser de nouveau, Kyo s'empara avec une certaine passion des lèvres douces du malade. Bien que d'abord récalcitrant, la langue et les lèvres pressantes de son cousin, firent perdre toute raison à Yuki. Sans chercher à savoir par quel miracle son corps réagissait ainsi, celui-ci ouvrit finalement sans se faire prier ses lèvres closes pour échanger un baiser dont il n'avait cessé de rêver depuis des mois. Leur échange en fut tout simplement merveilleux. Ils sentaient les picotements du désir prendre place à la base de leur nuque et de leurs reins. Nul doute que c'était de l'électricité à l'état brut qu'ils partageaient à cet instant. Se sentant enfin rassasié de l'autre, ils s'interrompirent finalement un court instant afin de reprendre leur respiration.

- Kyo, nous ne…

- Chut…

N'ayant aucune envie de l'entendre parler inutilement, Kyo effleura les lèvres humides de ses doigts avant de caresser de la même manière le contour du visage enfiévré. Il semblait une fois encore si fragile ainsi alité au fond des draps. Dire que malgré cela, il n'aurait sûrement aucun mal à le vaincre en  combat singulier. Voyant finalement le sourire s'épanouir sur les traits fins et pâles de celui qu'il aimait, Kyo ne pu s'empêcher de le lui murmurer enfin.

- Merci Yuki.

- De t'avoir refiler la grippe ?

- M'aimer malgré ce que je suis.

- Qui t'as dit que je t'aimais ?

- Tais toi baka nezumi

Sans chercher à discuter, Yuki laissa ses lèvres se faire emprisonner de nouveau pour la plus douce des tortures.  Ce chat était fou. De la manière dont il lui caressait la moindre parcelle de son palet, il n'aurait aucune chance de réchapper à la maladie. Et malgré cette certitude, il ne cessait de l'embrasser comme jamais tout en le câlinant si doucement et avec tant de précaution, qu'il le faisait doucement glisser vers un état des plus apaisants.

Ils s'écartaient une fois de plus, l'un de l'autre lorsque Kyo aperçu un faible tremblement parcourir le corps de son cousin.

- Tu as froid ?

- Ca va passer.

- Baka.

- Kyo.

- Tais toi et installe toi confortablement. On va te réchauffer.

Supposant que le garçon allait lui apporter une couverture supplémentaire, Yuki finit par lui tourner le dos pour se coucher sur le coté, le visage en direction de sa fenêtre aux volets grands ouverts. Il était à peine enfin installé qu'un poids le rejoint sur son lit. De toute évidence, Kyo venait d'abandonner ses chaussons sur le sol pour s'allonger au dessus des couvertures.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Pas un mot.

Tout doucement, l'adolescent se colla alors au corps grelottant du malade pour épouser avec perfection la moindre de ses courbes. Nul doute que ressentir sa présence aussi près de lui venait de générer une source de chaleur jusqu'alors ignorée dans le corps de Yuki.

- Kyo, qu'est-ce …

- J'ai dis silence.

- Mais….

Loin de vouloir lui répondre, les bras du chat arrivèrent à cet instant autour de sa taille, le perturbant encore un peu plus.

- Kyo…

- Arrête de gigoter. Je ne vais pas te sauter dessus. J'utilise juste mon statut à des fins thérapeutiques.

- Quoi ?

- On t'a jamais dit qu'un chat était la meilleure bouillotte qui puisse exister au monde ?

- Je…

Là, il devait bien avouer qu'il ne s'y attendait pas.

- Non, je l'ignorais.

- Tu n'es pas contre un petit essai, histoire de te convaincre du contraire ?

N'ayant pas le courage d'avouer à hautes voix ses envies, Yuki se contenta de nier d'un mouvement de tête avant de se fondre littéralement dans les bras de son petit chat. Sentant clairement les muscles de son cousin se détendre et sa respiration s'abaisser, Kyo ne douta même plus que le jeune homme jusqu'alors récalcitrant s'endormait doucement dans sa chaleur.

Lui aussi n'était pas contre l'idée de faire une courte sieste avant l'heure du dîner. La pluie qui ne cessait de tomber avait cette manie de la fatiguer au plus haut point. Mais alors qu'il fermait à son tour les yeux, Kyo se remémora une fois de plus la scène de l'avant-veille.

Flash back

Alors qu'il émanait de lui une puanteur insupportable et que son corps tout entier était luisant de graisse visqueuse, Tohru s'était accrochée à l'un de ses membres pour le contredire. Sans le moindre doute, elle s'était jeté contre lui pour lui parler entre deux sanglots. Lui exprimer toute la crainte qu'il lui inspirait mais aussi toute l'amitié et l'amour qu'elle ressentait malgré tout pour lui. Kyo, son ami. Alors doucement, son corps de monstre avait de nouveau laissé la place à son enveloppe humaine avant que le chat n'arrive à son tour pour finir sa fuite éperdue dans les bras de la jeune fille. Epuisé, il avait perdu à cet instant toute conscience pour ne se réveiller que le lendemain matin dans son lit.

A son réveil, ce qui lui était revenu en premier lieu n'avait pas été la grande bonté d'âme et l'amitié de Tohru pour lui. Non, il se souvenait avant tout du regard fixe et plein de conviction de Yuki. Le rat ne l'avait jamais quitté du regard lors de sa confrontation avec la jeune fille. Mais plus étonnant encore, jamais il n'avait montré de la crainte à son égard. Kagura avait beau lui dire qu'elle l'acceptait comme il était, elle ne pouvait s'empêcher comme Tohru d'avoir peur de sa forme si éloignée du petit chat roux. Yuki, lui, n'avait montré aucune crainte. Aussi surprenant que cela soit, il l'avait regardé comme toujours droit dans les yeux et aucun d'eux ne reflétait le moindre changement, mise à part le reflet dans les prunelles argent de son apparence hideuse. Jusqu'à ce jour, seul Kasuma avait eu à son égard une attitude similaire. Alors plus que tous les beaux discours, c'était cela qui lui avait redonné la force de revenir et le désir de vivre à nouveau auprès d'eux.

Fin du flash back

Ce qu'il avait appris quelques jours plus tard seulement, c'est que Tohru épuisée tout autant que lui nerveusement c'était effondré à sa suite. C'est donc Yuki qui les avait porté tout les deux jusqu'à la maison. Depuis, l'adolescent supportait une fois encore les conséquences de ses actes irréfléchis. Son corps toujours aussi affaibli par sa précédente rechute avait été atteint par le virus de la grippe. Kyo aurait aimé comprendre avec exactitude ce qui le rongeait réellement. La discussion qu'il avait épiée entre Aya et Yuki ne l'avait fait que le conduire sur une voix pleine de doutes et d'interrogations. Mais comme lui n'était pas encore prêt à lui parler de ses propres soucis et de son enfance, il supposait qu'il en était de même pour cet idiot de rongeur. Alors il ne lui poserait pas encore de question, pas avant de pouvoir lui-même répondre aux siennes.

Tout de même heureux de constater qu'ils avaient enfin réussis à se confier une partie de leurs sentiments respectifs, Kyo resserra un peu plus encore son étreinte sous les soupirs de contentement du malade déjà profondément endormit

Les deux adolescents dormaient donc d'un sommeil lourd quand une porte se referma sans un bruit. Ayame revenu de la cuisine avec son chocolat chaud avait pu assister avec bienveillance à la petite scène. Il les trouvait vraiment mignons ensembles quand ils ne se battaient pas comme des chiffonniers.

Redescendant au rez-de-chaussée, le jeune homme croisa leur petite cuisinière en chef aux fourneaux.

- Vous rester manger avec nous Ayame-san ?

- Avec plaisir. Qu'est-ce qu'on mange ?

- Soupe de poireau

- Ah.

Tohru s'affairait à éplucher les dits poireaux quand Aya se permit de prendre une petite initiative.

- Pourquoi tu ne ferais pas plutôt une soupe de poisson pour changer ?

- Je n'ai pas tout ce qu'il faut pour.

- Il est encore très tôt pour dîner alors tu sais quoi ? Je vais aller faire les courses et te ramener tout ce qu'il te faut.

- Heu…oui, si vous y tenez.

- C'est entendu.

Sans attendre de protestations de la part de l'adolescente, Ayame se précipita dehors malgré la pluie qui continuait inlassablement de tomber. Il avait cru comprendre qu'une certaine personne détestait les poireaux. Alors après tout ce qu'elle faisait pour rendre son frère heureux, lui pouvait bien la remercier à sa manière. Car il ne doutait pas un seul instant que le chat adorait en revanche tout met à base de poissons.

A suivre

Plus que l'épilogue et j'ai fini. Gros soupirs de soulagement. C'est que j'en aurais mis du temps entre le début et la fin de cette fanfic. J'espère que ce début de conclusion ne vous a pas trop déçu. Ayame joue toujours les grands frères protecteurs vous avez remarquez ? Sinon, pour ceux qui se demanderaient comment va s'en remettre Hatsuharu, réponse dans le dernier opus. A très bientôt.

mimi yuy